Le soleil était au rendez-vous, le vent pas trop fort, un temps propice à être dehors et à faire quelques volées. Merida décida donc de débuter son entraînement quotidien de tir à l'arc. C'était vraiment pratique d'avoir son propre pas de tir pratiquement sur le palier de sa maison. Elle était vraiment satisfaite de son choix d'habitation depuis son retour à Storybrooke.
Elle admira le paysage. Ce qu'elle voyait la ravit. Un énorme champ s'étendait devant ses pieds, bordé sur trois côtés par la forêt. D'ici, elle entendait le chant des oiseaux qui se répondaient aux sommets des arbres. Elle profita de l'instant pour savourer un silence rare et précieux dans ces contrées où l'urbanisation envahit toute la nature. Elle pensa un instant à DunBroch et à la forêt qui était juste à côté du château, elle aimait tant se balader là-bas avec son cher vieil Angus...
Après avoir installé sur un trépied une des cibles qu'elle avait, la jolie rousse rejoignit la ligne des 50m. Pour s'échauffer, c'était une bonne distance. Après avoir travaillé quelques minutes sur sa respiration et la détente de l'ensemble de son corps, elle se mit en position et commença à tirer ses premières flèches.
Les sensations étaient plutôt bonnes considérant le fait que cela faisait plusieurs jours voire semaines qu'elle n'avait pas touché à son arc. Chaque flèche atteignait la cible là où elle avait décidé de l'envoyer. Aucun tir ne rata son objectif, Merida était contente d'elle. Elle décida de reculer encore, jusqu'à 70m. La distance ne l'effrayait pas, bien au contraire, elle adorait se lancer des défis et se prouver qu'elle y arrivait.
Avec tout autant de facilité, elle enchaîna les volées comme d'autres enfilaient des perles. La réussite et la précision étaient toujours présentes, ce qui lui fit grandement plaisir. Alors qu'elle était en train de décrocher ses flèches de la cible, elle entendit vrombir au loin le moteur d'une moto. Elle se retourna pour chercher qui pouvait bien venir la voir dans son havre de paix et perturber ainsi une aussi bonne séance.
Merida vit le deux-roues s'arrêtait devant sa maison et un homme enleva son casque. Elle reconnut son ami Robin. Même si elle était heureuse de le voir débarquer à l'improviste, elle se demanda la raison de sa visite.
« Prends ton arc et viens me rejoindre ! » lui lança-t-elle.
Elle se remit en position de tir et sentit son frère d'arme se positionner juste derrière elle. Après quelques volées tirées sans un bruit par les deux archers, la reine de DunBroch brisa le silence.
« Archer, je te salue. Dis-moi donc quelle est la raison de ta présence chez moi cher De Locksley ? Tu viens prendre ta revanche parce que je t'ai battu la dernière fois que nous nous sommes vus ? » Elle finit sa phrase en rigolant.
Robin travaillait beaucoup ces derniers temps, si bien qu’il ne s’était octroyé que peu de temps pour souffler. Une surenchère qui commençait à mettre à mal l'équilibre de sa vie familiale et c’est pour ça, qu’il avait décidé de lever le pied quelques jours, histoire de se requinquer. Mais plus encore, de passer du temps avec les enfants et Regina qu’il ne voyait plus qu’en coup de vent, elle aussi étant accaparée par le travail. S’en était suivi une soirée en amoureux, au cours de laquelle ils s’étaient bien évidemment retrouvés comme au premier jour. Mais une soirée aussi sous le jonc de la douceur, plus encore lorsque l’archer fit savoir à son épouse qu’il souhaitait renouveler leurs vœux, ici à Storybrooke. Proposition évidemment acceptée par l’intéressée à la grande joie de voleur repentit.
Mais quelques jours plus tard, il fallait se remettre au travail, la ville ne pouvait tourner seule. C’est donc tout pimpant sur sa moto, que l’adjoint d’Emma se présenta au poste et retrouva son bureau. Le répondeur débordait de messages qu’il fallait écouter un à un, histoire de trier les urgences et les sollicitations inutiles, qui comme toujours prenaient le pas sur le reste. Il fallait ensuite rappeler certaines personnes, se montrer le plus avenant possible et les rassurer. Dans le lot, un message toutefois attira l’attention de Robin. Il était question de madame Gingerbread, une petite vieille qui effrayait les enfants osant passer à proximité de son domicile. Ce n’était pas la première fois qu’elle appelait le poste pour se plaindre de tapage, sauf que cette fois elle venait se plaindre d’une jeune femme à la crinière flamboyante, qu’elle voyait passer de temps à autre près de chez elle avec un arc. Robin ne put s’empêcher de sourire avant de se reprendre.
« - Oui madame. Non, ne vous donnez pas cette peine. Non ce n’est pas une sauvage. Je vais aller lui parler. Oui et non aucun adolescent n’a pénétré votre domicile. J’en prends note. » Il raccrocha presque aussitôt, récupéra sa veste et son casque, avant de faire savoir qu’il devait s’en aller régler une prémisse de litige et de prendre la route pour regagner le nouveau domicile d’une reine avec laquelle il partageait l’amour du tir à l’arc. Il ne lui fallut pas plus de quelques minutes avant d’arriver sur place et de constater que son amie s’entrainait déjà et qui, sourire aux lèvres lorsqu’elle le découvrit, l’invita à prendre son arc pour la rejoindre.
« -Désolé, majesté, mais la seule arme que je porte aujourd’hui c’est un pistolet » Il désigna aussitôt son arme de fonction, attachée à une ceinture. « - Mais continue ton entraînement, je m’en voudrais de mettre à mal ta préparation. » Il la laissa donc œuvrer avant qu’elle ne lui demande d’un ton « presque » solennel la raison de sa présence, tout en riant après avoir évoqué la dernière défaite de Robin.
« - Pour ta gouverne je n’étais pas au meilleur de ma forme ce qui explique cette victoire. Et non ce n’est pas l’archer qui est de passage, mais le policier. Rien de bien méchant ne t’en fait pas, juste une vieille femme acariâtre, qui nous a contacté au poste pour nous faire savoir qu’une femme à la crinière flamboyante était passée près de chez elle, avec un arc. Je ne fais donc qu’appliquer la procédure en venant te voir. Bien qu’officieusement je profite aussi de l’instant pour venir aux nouvelles. Comment vas-tu ? »
Merida fut quand même un peu déçue de voir que la seule arme qu'avait sur lui son ami était son arme de service. Elle se dit qu'elle allait peut-être lui proposer de laisser son arc dans la remise avec les autres comme ça il pouvait venir tirer quand il en avait envie, si ça le tentait.
Il finit par lui dire la raison officielle de sa venue. Une bonne vieille dame qui avait eu peur d'elle avec son arc. Il y avait de quoi rire, comme si c'était dans ses habitudes d'attaquer tout le monde et n'importe qui sans raison.
"Qu'est-ce que c'est encore cette histoire ?? Tu me connais, je n'attaquerai personne avec mon arc si je ne me sens pas menacée. C'est la folle du village ?" rigola-t-elle spontanément. "Tu ne peux pas lui dire qu'elle ne craint rien avec moi ? Mais si ça te rassure et que ça calme tout le monde, je ferai un effort pour ne pas toujours l'avoir sur moi."
Elle venait de revenir en ville et elle ne voulait pas causer des ennuis à ses amis. En tant que reine, elle savait que faire des compromis était la meilleure façon de gouverner. Même si cela allait être difficile pour elle de changer ses habitudes, elle comptait tenir sa promesse qu'elle venait de faire à Robin. En parlant de son archer d'ami, celui-ci lui demanda de ses nouvelles, raison officieuse à sa venue au Petit DunBroch. La jolie rousse réfléchit quelques instants ne sachant pas trop par où commencer et finit par dire :
"J'avoue que vous m'avez beaucoup manqué surtout Blanche et toi. Nos tournois de tir à l'arc étaient vraiment important dans mon équilibre pendant ma présence ici. La liberté que j'avais à Storybrooke et l'absence de responsabilité notamment celle liée à un couronne m'ont poussé à revenir ici. J'ai de nouveau laissé ma mère à la régence de DunBroch. C'est la mieux placée pour ce travail, j'ai entièrement confiance en elle." conclua-t-elle.
Merida prit un moment pour observer Robin. Il avait peu changé par rapport à celui dont elle se souvenait. Quelques rides supplémentaires peut-être, un nouveau look allant avec son cheval à moteur, mais plein de tristesse et de fatigue dans les yeux.
"Et toi ? Que racontes-tu de beau depuis que je t'ai battu à la loyale ? Je ne crois pas quand tu dis que tu n'étais pas au meilleur de ta forme ! Tu m'as l'air bien préoccupé. Comment va Blanche aussi ? Je ne l'ai pas encore vu et encore parlé avec elle depuis que je suis revenue ici." demanda-t-elle.
Jadis, dans un monde dénué de toute cette modernité et pourvu des codes qu’ils partageaient, Robin aurait porté fièrement son arc et son carcan. Mais il fallait s’adapter aux coutumes et à ce monde qui était désormais le sien. Et ici l’on ne portait pas un arc en bandoulière, mais une arme, plus encore lorsqu’on sert la communauté. Robin était encore dans la phase d'apprentissage avec cette arme, qu’il n’avait jamais utilisée pour l’instant et il espérait que cela perdure tant qu’il n’en aurait pas le contrôle. Pour l’heure il n’était pas question d’armes, bien que Merida porte fièrement la sienne, mais de l’évocation du pourquoi du comment de cette visite inopportune.
« - Je sais… » commença-t-il en esquissant un sourire. « - Tu sais ici les locaux auront tendance à voir le mal partout, surtout si cela vient de nouveaux arrivants. Et puis, de ce que j’ai appris, les personnes d’un âge certain, ont toujours besoin de se trouver une excuse pour nous appeler. Mais ne t’en fais pas, je la rassurerai en lui disant que tu n’es une sauvage venue attenter à sa vie. Mais c’est vrai, que si d’aventure, tu avais l’occasion de rejoindre le centre-ville, il serait préférable de le faire sans arc. J’étais pareil au début, preuve que l’on s’y fait. »Merida venait de revenir et n’avait de prime abord, pas eu le temps de s’acclimater totalement aux us et coutumes de Storybrooke. Mais Robin ne pouvait se résoudre à lui faire la morale, ni opter pour un ton un peu plus réprobateur. Il connaissait assez bien la demoiselle à la chevelure écarlate pour savoir qu’elle serait s’accommoder, elle qui de par son rang, était adepte du compromis. Rassuré toutefois, Robin put entamer une conversation cette fois un peu moins officielle et plus amicale en cherchant à s’enquérir de l’état de son archère d’amie.
« - Ah, je suis ravi de savoir que nous t’avons manqué avec Mary-Margareth. C’est vrai que nos tournois c’étaient quelque chose. » L’on pouvait sentir une légère lassitude dans le ton de l’archer qui se reprit presque aussitôt. « - DunBroch est entre de bonnes mains de ce que j’entends. Ta mère a toujours été réputée pour être quelqu’un de sage. »
La demoiselle l’observait pendant sa prise de parole, une observation dans le détail, qui pourrait mettre mal à l’aise un parfait inconnu en de tes circonstances, mais pas l’adjoint du shérif qui esquissa un nouveau petit sourire avant de donner quelques nouvelles à son tour. « - Je n’étais pourtant pas au meilleur de ma forme très chère et le vent était contre moi. Pour ce qui est de Blanche, comme tu as pu t’en rendre compte, elle est enceinte. Pour ma part, je suis passé de l’autre côté. Le voleur n’est plus et sert désormais la justice. C’est un travail à plein temps qui m’occupe beaucoup. Mais j’ai quand même décidé d’en faire un peu moins pour pouvoir passer du temps avec ma femme et nos enfants. Avec Regina on fait tout notre possible également pour reconstruire un semblant de relation avec nos jumeaux. Si avec Lina c’est plus facile, c’est une autre histoire avec Richard. Mais je ne désarme pas, on finira par s’apprivoiser. Mais soit, évacuons les choses négatives veux tu ? Et si j’appelais Blanche pour qu’elle se joigne à nous ? Qu’en dis-tu ? »
La Reine de DunBroch comprit par le discours de l'archer présent en face d'elle que ses habitudes devaient changer afin de mieux s'intégrer dans la population et les habitudes locales. Elle ne put s'empêcher de sourire lorsque Robin avoua que certaines personnes un peu âgées trouvaient n'importe quelle excuse pour appeler le bureau du shérif afin d'avoir un peu de compagnie et rappeler à tout le monde qu'ils étaient toujours vivants.
Robin prit son temps pour lui répondre et toutes les informations qu'il lui donna étaient plus incroyables les unes par rapport aux autres. Merida fit un résumé rapide dans sa tête. Son ami était passé du bon côté de la loi, c'était à lui de faire respecter la justice, cela ne devait pas être évident tous les jours.
Ensuite, Blanche, sa Blanche, enfin Mary-Margaret ici, était enceinte !! La rouquine était tellement heureuse pour son amie. Elle qui n'avait pas vu sa première fille grandir à cause de la malédiction de la Méchante Reine, elle en avait énormément souffert surtout quand Blanche avait retrouvé Emma après 28 ans sans la voir. Elles en avaient parlé ensemble lors du retour des personnages dans le Monde des Contes où ils avaient trouvé refuge avant de repartir vaincre Hadès.
Les jumeaux de Regina et Robin sont revenus avec leurs parents à Storybrooke et développer une relation filiale ne devait vraiment pas être évident.
"Tu sais, ils ont dû grandir sans vous et quand ils vous ont retrouvé, ils avaient en face d'eux des étrangers. Beaucoup des croyances avec lesquelles ils se sont construits étaient remises en questions en tombant sur vous deux. Tout le monde ne réagit pas de la même manière. Il faut leur laisser du temps pour digérer cette nouvelle vie et ces nouvelles données." lui dit-elle pour essayer de le rassurer.
Merida hocha de la tête quand son ami continua ses confessions en expliquant qu'il essayait de lever le pied au niveau de son travail afin de prendre plus de temps pour sa famille. Etre le père d'une famille nombreuse devait être très chronophage en plus de son poste de shérif adjoint.
La jolie rousse avait vu son père avoir le même genre de soucis de son vivant : être présent pour sa famille, sa femme et ses quatre enfants, tout en étant présent pour gérer les affaires du royaume.
L'adjoint du shérif proposa d'oublier les idées négatives et d'appeler Blanche afin de reconstituer l'espace de quelques heures le trio d'archers qu'ils formaient autrefois.
"Oh oui ! Volontiers ! J'ai tellement hâte de la serrer dans mes bras ! Comme je te l'ai dit tout à l'heure, je n'ai pas encore eu le temps de la revoir depuis mon retour en ville." s'exclama-t-elle. "Au fait, si ça te tente, tu peux laisser ton arc et ton carquois dans la remise, comme ça tu peux venir tirer dans le champ dès que l'envie te prend." dit-elle avec un clin d'oeil complice à Robin.
La journée avait commencé tranquillement. David avait recommencé à travailler à temps partiel depuis que nous l’avions retrouvé. Je n’étais cependant pas très rassurée concernant tout cela. J’avais peur de le reperdre à nouveau. J’avais également commencé mon congé de maternité à cause de mon nerf sciatique. Difficile de rester debout quand on a mal. J’allais donc voir la massothérapeute et le physiothérapeute trois fois par semaine. Regina ayant pris le soin de me fournir d’excellente référence. Je me sentais donc mieux. J’avais commencé ma journée comme à l’habitude. J’avais fais la lessive, le ménage, la vaisselle et finalement j’avais pris soins de mes plantes. Je regardais mon loft en posant mes mains sur mes hanches complètement satisfaite de mon ménage. Je me sentais bien et bébé bougeait dans mon ventre pour me signifier sa présence. Je penchais mon regard en caressant mon bedon bien rebondi avec le sourire.
-Tu as faim hein? Moi aussi … Qu’est- ce que l’on cuisine? Des biscuits aux brisures de chocolat et une autre sorte à quoi hein? … Brisures de chocolat blanc et noix de macadam! On va se régaler et ton papa sera content en rentrant du travail.
Je commençais donc à cuisiner en sortant les ingrédients et en chantant joyeusement en écoutant la petite playlist que mon petit-fils avait fait pour moi avec tout l’amour dont il était capable. Je mesurais farine, sucre et œufs. J’avais les mains à mesurer les mesures de brisures de chocolat lorsque mon téléphone sonnait. J’avais les doigts pleins de pâte à biscuit et je décrochais en coinçant le téléphone dans mon cou.
- Allô? … Ah salut Robin! Non tu ne me déranges pas du tout… Hum hum … Oh oui c’est une bonne idée de vous rejoindre! Écoute, je termine ce que je fais et j’arrive. Je crains cependant que mes tirs ne soient déstabilisés à cause d’une certaine proéminence. D’accord à tout à l’heure!
J’étais de bonne humeur. Je souriais et j’avais bien rigoler en parlant de ma petite brioche au four. Je terminais rapidement mes cookies et je les mettais au four avant d’aller me changer durant ce temps. Je comptais bien amener des petites douceurs fraîchement sorties du four à mes amis! J’avais si hâte de revoir Merida également. Je portais donc un leggings de maternité avec un haut confortable. J’allais ensuite sortir les biscuits du four pour les laisser refroidir sur une plaque avant de me rendre dans la salle de bain pour me mettre un peu de rouge sur les joues. Une fois ma petite mise en beauté faite, j’allais mettre les biscuits dans une jolie boîte en métal avec des motifs d’oiseaux et je laissais un mot à mon mari lui disant que j’étais avec Robin et Merida.
Je prenais ensuite ma voiture et je me rendais à l’endroit que Robin m’avait indiqué. Je remarquais rapidement la moto de mon ami et je me stationnais près de celle-ci avant d’aller rejoindre mes archers favoris.
- Bonjour! Ohhhhh Meridaaaa!
J’allais dans les bras de mon amie pour la serrer contre moi. J’étais tellement heureuse de la revoir. J’étais heureuse de revoir Robin aussi. Je me reculais finalement de mon amie pour faire un câlin à Robin. J’avais encore ma boîte de biscuits dans les mains.
- Je suis contente de vous voir tous les deux. C’était une excellente idée de nous revoir! J’ai fais des cookies par la même occasion! Ça nous fera un petit quelque chose à grignoter. Alors, vous comptiez tirer sur des cibles?
Robin de Locksley
Lost one
♕ Lieu : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
Robin appréciait beaucoup la jeune reine assez pour ne pas se résoudre à lui faire la moindre remontrance quant au port de l’arc en ville. Et puis lui-même à ses débuts, portait le sien sans s’offusquer de faire peur aux habitants implantés ici depuis bien plus longtemps. A présent adjoint et intégré, il se devait de montrer l’exemple et avait ainsi cessé de jouer les archers si ce n’est sur son temps libre. Un temps libre quasi-inexistant avec tous les problèmes à gérer. Mais il ne s’en offusquait plus depuis qu’il était parvenu à trouver un peu de temps avec Regina et qu’ils s’étaient disons-le, laissaient aller à quelques découvertes suite aux lectures de Robin. Mais là n’était pas le propos et heureusement. Car le pauvre Robin n’aurait su où se mettre. Il se contenta donc de donner quelques informations à son amie, espérant ainsi ne pas trop la dépayser. Il lui donna également quelques nouvelles des autres et plus précisément Mary-Margareth aka l’une des meilleures archères du royaume. Et si le bonheur semblait dominer la conversation, Robin le sentit légèrement s’amoindrir en évoquant ses propres enfants et la relation plutôt conflictuelle qu’il entretenait avec eux, mais plus encore avec Richard qui peinait à accepter le retour de ses parents dans sa vie. Un crève-cœur pour Regina en mère fusionnelle qu’elle était.
« - On en parle beaucoup avec Regina. Je sais qu’il leur faut du temps, mais je ne peux m’empêcher de songer à ce temps perdu et c’est très douloureux autant que de voir Richard s’éloigner à mesure que sa sœur se rapproche de nous. Mais je ne veux pas désarmer. On va y arriver, j’en suis certain. On y arrive toujours ensemble. » Et il en était convaincu, autant que le fait de donner une utilité à sa présence. Et puis le bureau ne croulait ni sous les demandes, ni sous les appels, alors pourquoi ne pas s’octroyer un peu de bon temps? Et quoi de mieux pour se faire que de réunir leur trio d’archers?
« - Eh bien, dans ce cas, je vais appeler Mary Margareth pour que tu puisses au moins la serrer dans tes bras et reformer notre petit trio. Si elle accepte, j’en profiterai pour aller chercher mon équipement que je laisserai ici. En te remerciant d’avance d’héberger mon fidèle arc. Tiens d’ailleurs, Regina m’en a offert un autre, il faut vraiment que tu l'essayes, tu verras à quel point, parfois la technologie a du bon bien que je te le concède, rien ne vaut un bon vieil arc taillé dans le bois. Aller je l’appelle ! » Et sans attendre, il dégaina son téléphone portable qu’il maitrisait aussi bien que le langage moderne à présent. Dans son répertoire, il chercha Mary-Margareth qu’il avait nommé « MM » pour plus de rapidité avant d’enfin cliquer sur l’icône d’appel.
« - Bonjour Blanche, c’est moi Robin… » se sentait-il obliger de préciser alors que son nom était certainement apparu sur l’écran du portable de Mary-Margareth lors de l’appel entrant. « - J’espère ne pas te déranger. Je suis avec Merida et nous nous disions que c’était peut-être une bonne idée de se retrouver tous les trois entre archers. » Elle sembla accepter l’invitation et pour le confirmer à Merida, l’époux de Regina l’affubla d’un sourire en levant le pouce. « - Prends le temps qu’il te faut. Ça me laissera le temps de filer chez moi pour récupérer mon arc et mon carquois. Et ne t’en fais pas pour cette légère proéminence dont tu parles. Cette fois, il n’y aura aucun tournoi, parole d’adjoint du shérif. » Puis il raccrocha tout sourire face à Merida. « - Elle sera des nôtres. Le temps qu’elle arrive, je vais en profiter pour faire un saut chez moi. » Ce qu’il fit en retrouvant son destrier métallique qui lui permit de rejoindre plus rapidement le 108 Mifflin Street. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Robin des bois retrouva son matériel d’autrefois qu’il déposa dans un sac à dos, pas assez grand pour enfermer l’arc de bois, mais juste assez pour préserver l’autre. Il laissa lui aussi un mot à sa femme et reprit la route.
Mary Margareth arriva quelques minutes après l’archer et pas les mains vides de toute évidence. Avec joie les deux femmes se retrouvèrent enfin, avant que Robin n’ait le droit lui aussi à un câlin de bienvenue. « - J’adore les cookies ! Je crois que c’est devenu mon pécher mignon avec les tartes aux pommes que fait ma femme. » Il sortit alors ses affaires. « - J’ai cru que j’allais manquer de place. A notre époque, l’on pouvait tout mettre dans un sac. » Il sortit l’arc que lui avait offert le roi Richard cœur de Lion en personne, avant de montrer à Merida le présent de Regina, un arc des plus modernes, à la précision dévastatrice. « - Je crois que nous allons pouvoir nous amuser un peu non ? »
Merida regarda Robin sortir un engin un peu bizarre de sa poche. Celui-ci le trifouilla rapidement et la voix de Blanche se fit entendre proche de l'oreille de l'archer. Ca doit être ça un téléphone portable. La jolie rousse n'était pas du tout familière avec ce genre de technologie. Elle se promit de s'y intéresser rapidement afin de s'adapter le plus possible à la vie moderne que proposait Storybrooke.
Merida vit Robin lever un pouce comme pour lui signifier que la compagnie d'archers allait s'agrandir avec l'arrivée d'un nouveau membre. La Reine de DunBroch fut heureuse de la nouvelle, cela voulait dire que Blanche-Neige allait venir chez elle. Elles allaient enfin se retrouver après tout ce temps loin l'une de l'autre. En plus, elles pourront parler autant qu'elles voudront sans être dérangées par quiconque.
L'adjoint du shérif lui expliqua qu'en attendant l'arrivée de Mary-Margaret, il faisait un tour rapide chez lui pour récupérer ses arcs afin de faire un volée ou deux tous ensemble et accepter la proposition de l'hôte des lieux en laissant son arme dans la remise du Petit DunBroch.
Merida reprit son arc et son carquois. Elle se remit à tirer pour passer le temps. Elle était tellement pressée de revoir son amie, la serrer fort dans ses bras. Enfin, autant qu'il lui était possible en fonction du bidon de la princesse !
La rouquine entendit de nouveau du bruit sur le chemin amenant à sa demeure. Elle observa les deux véhicules qui se garaient devant le porche de la maison. Robin était revenu avec dans son sac ses deux arcs. Et derrière, voilà Blanche qui sortait de sa voiture avec ce qui ressemblait à une boîte à biscuits dans une de ses mains. La maîtresse des lieux alla à leur rencontre et se précipita sur son amie. Elle lui fit un long, voire très long, câlin.
"Blanche ! Ca me fait tellement plaisir de te voir ! La grossesse te va à ravir. Bienvenue dans mon humble demeure avec pas de tir intégré ! Veux tu tester un des arcs de la remise ? Ne te fais pas de soucis pour ton ventre, ton corps trouvera tout seul la bonne posture à adopter pour à la fois protéger ton enfant et te permettre de tirer correctement ta flèche. Si tu as besoin, je serai là pour t'aider." lui dit-elle.
Merida relâcha à regrets Blanche afin que celle-ci puisse dire bonjour à Robin. La future maman était radieuse, sa silhouette était très harmonieuse. Le mâle de ce trio d'archers proposa à la rouquine de tester le dernier cadeau de sa chère et tendre : un arc plus moderne et beaucoup plus précis que les anciens.
"Tu sais, Robin, je ne suis pas fan des technologies modernes. Je suis très attachée à mon arc. C'est mon père qui me l'avait offert peu avant la guerre où il a été tué. C'est peut-être vieux jeu, mais j'ai du mal à m'en séparer." dit-elle avec de la tristesse dans la voix. "Et puis, il m'a permis de te battre plusieurs fois mon vieil arc !" rebondit-elle avec sa bonne humeur habituelle. Les trois amis se mirent à rire de bon coeur.
Je me sentais bien en cet instant. J’étais avec deux de mes amis et je savais que nous allions passer un excellent moment. J’avais le coeur gros et les émotions à fleur de peau de revoir mon amie Merida. Elle m’avait beaucoup manqué. Robin avait visiblement amené ses jouets. Il n’y avait que moi qui avait laissé le miens à la maison. Je me voyais mal tirer, mais la rousse m’assurait que je saurais retrouver mon point d’équilibre qui serait totalement différent il ne fallait pas se le cacher.
- J’espère bien que tu vas m’aider! J’ai un désavantage monstre par rapport à vous deux!
Il n’y avait rien de mieux que de passer du temps avec les gens que l’on aime selon moi. Robin montrait déjà sa dent sucrée en parlant de mes fameux biscuits au chocolat. J’ouvrais la boîte avec un sourire malicieux et je lui tendais gentiment.
- Oh tu sais Robin les pommes et moi ça fait deux, mais Henry me parle souvent des tartes de Regina et de ses chaussons aux pommes. Je suis certaine qu’elle cuisine comme une reine. Tu mérites un biscuit avant que l’on commence. Ça me laissera un avantage si tu prends un gramme ou deux.
C’était une petite blague évidemment. Cela ne changerait rien aux compétences de Robin. Il était celui qui m’avait appris à me servir d’un arc et je lui en étais reconnaissante. J’étais nulle au corps à corps de toute façon. Pas comme David qui savait se servir parfaitement d’une épée. Je tendais la boîte à Merida également avant de m’approcher pour regarder l’arc plus moderne de Robin. Il le montrait à la rousse et je portais attention.
- Wow, sacré jouet moderne que tu as là. Pour ma part, je vais prendre l’un des arcs de Merida, mais je vais faire quelques tirs d’entraînement avant à côté de vous.
Le bébé semblait de bonne humeur à l’idée que je fasse un peu de sport. Je caressais mon ventre avant de prendre l’un des arcs que me proposait mon amie. Je prenais une flèche et je visais la cible la plus près. Seigneur qu’il était encombrant mon ventre en cet instant. J’avais un peu moins de force dans le bras également. La faute au chocolat chaud avec de la cannelle sans doute. Je tirais ma première flèche qui allait dans la cible, mais un peu trop haut. J’avais un peu perdu la main. Je regardais Robin et Merida tirer avec le sourire.
- Alors … lequel de vous deux va gagner? Il faut un gage ce sera plus rigolo non?
J’avais envie de les regarder plus qu’autre chose pour tout avouer. Je m’assoyais sur un rondin de bois avec le sourire. Mon Dieu, il y en avait un qui faisait la fiesta en ce moment.
- Même le bébé est d’accord pour le gage.
Robin de Locksley
Lost one
♕ Lieu : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
Les retrouvailles étaient chaleureuses comme à chaque fois, personne ne boudait son plaisir de se retrouver surtout ces trois-là qui partageaient le plaisir du tir à l’arc, devenu aujourd’hui la meilleure des excuses pour un peu d’évasion. Blanche était donc de la partie, malgré le ventre proéminent. Toujours dans la célébration des retrouvailles entre les deux jeunes femmes, l’archer de Sherwood resta légèrement en retrait pour mieux savourer l’étreinte et l’émotion qui en découlait avant d’y prendre part à son tour le sourire aux lèvres.
Merida quant à elle, faisait montre de bienveillance avec la nouvelle arrivante, l’affublant au passage de quelques conseils et d’un soutien sans faille. « - Elle a raison. » renchérit Robin. « - Et je pense que même ce que tu qualifies de désavantage, tes talents d’archère demeurent intacts. » Loin de lui l’idée de flatter l’égo de celle que l’on nommait ici Mary Margareth, car il la savait capable de bien des prodiges et plus encore de demeurer l’une des meilleures archères du royaume et ce malgré une grossesse avancée. « - Par contre, je prends le biscuit mérité. Comment lutter ? Impossible ! Et tant pis pour le gramme en plus. Toutefois, il m’en faudra plus pour être vaincu. » Il lui rendit son sourire, preuve que même s’ils se cherchaient, il n’y avait là pas une once d’animosité.
L’époux de Regina entreprit ensuite de présenter le présent qui lui avait été offert par sa femme. Si Blanche semblait un peu plus enjouée, Merida elle, en évoquant son défunt père, laissait paraître de la tristesse, ce qui peina l’ancien voleur. « - J’ai aussi gardé mon ancien arc tu sais. En bois de sapin avec tout autant de valeur, car il me vient de Richard cœur de Lion. » Le dernier présent d’un roi avant que la mort ne l’emporte sur le champ de bataille. Un souvenir encore gravé dans la mémoire de l’ancien voleur qui préféra changer de sujet pour ne pas laisser la mélancolie prendre le pas sur les retrouvailles et la perspective d’un bon moment passé tous ensemble. « - Mais parfois la modernité a du bon et ça vient d’un homme de la forêt converti. Regarde déjà tout ce qui est attrait à l’électricité. Saperlipopette, c’est dingue, plus encore noel avec toutes ses guirlandes. C’est magique ! »
Mary Margareth, arc en main, fut la première à se lancer, non sans mal, le tir n’en demeurait pas moins à la hauteur de sa réputation. « - C’est plutôt pas mal. À son tour il récupéra son arc avant de se mettre en place. « - Je préviens, je suis sûrement un peu rouillé. Et effectivement, la flèche manque de peu le centre de la cible qui se trouvait à une dizaine de mètres environ, mais pas de quoi ébranler l’archer qui se prépara à tirer à nouveau. « - Je suis partant pour un petit concours, comme à la belle époque. Un peu moins pour un gage, mais s’il faut s’y prêter pourquoi pas. » Il lança un regard ampli de défi à Merida. « - Par contre, j’ai juste besoin de m’échauffer un peu, pour qu’on parte au moins sur un pied d’égalité. »