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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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S’il était certain que les retrouvailles, suite à la levée de la malédiction, avaient été un peu houleuses avec Neïlina, les choses s’étaient quelque peu améliorées par la suite. Après tout, elles avaient été amies d’enfance, et la vie n’avait pas été tendre ni pour l’une, ni pour l’autre. Elles avaient plus de points communs qu’elles ne voulaient l’admettre, l’une et l’autre. Regina avait pris conscience de tous les ennuis qu’avait eu son amie et le mal qu’avait pu lui faire cette malédiction. Elle avait appris la nature de ses vies passées, chose qu’elle ignorait totalement. La gérante du Libertease avait été une tueuse hors pair, et si du temps où elle était la méchante reine, Regina l’avait su, il y a fort à parier qu’elle aurait fait appel à ses services pour occire Blanche-Neige.
Mais à présent, les choses avaient changé. La malédiction était rompue depuis plusieurs mois maintenant, tout un chacun avait repris sa vie, madame le maire tachait de montrer à son fils chaque jour qu’elle avait changé, sous le regard désapprobateur de son amie anciennement strip-teaseuse qui semblait encore penser parfois que la facilité était plus judicieuse. Mais Regina s’accrochait et espérait que son changement permettrait à l’ancienne Milady e Winter de changer pour le mieux également. L’arrivée de nouveaux habitants du monde des contes à cause de Jefferson était un nouveau problème, en ville, puisque Storybrooke avait également accueilli l’arrivée de quelques personnes issues du monde sans magie. La prudence était donc de mise plus que jamais, le secret devait impérativement être gardé, et ce n’était pas une mince affaire au vu des difficultés d’adaptation de certains.
Un nouveau souci, outre des vols dont été accusé les Merry-men, avait mis en branle les autorités ce matin-là : la disparition d’une personne. La panique avait gagné la famille du disparu, visiblement ce n’était pas son style de partir sans donner de nouvelles, et des recherches avaient été entamées du côté du bois. Ayant appris que l’homme en question était client du Libertease, Regina avait demandé à Emma de la laisser aller parler à miss Kramers. L’ancienne reine savait à quelles sautes d’humeur son amie d’enfance pouvait être sujette, et elle savait aussi mieux que personne combien la Sauveuse pouvait se montrer agaçante, alors voulant éviter un bain de sang, elle avait préféré se charger elle-même de poser quelques questions à son amie. C’est donc en fin de matinée que madame le maire se rendit au domicile de Neïlina, après lui avoir envoyé un SMS la prévenant de son arrivée pour 11h30. Ponctuelle, Regina sonna à la porte de l’appartement, qui ne tarda pas à s’ouvrir.
-Bonjour Neïli. J’espère que je ne te dérange pas. Je dois te parler d’une chose importante.
La belle brune attendit poliment que son interlocutrice l’invite à entrer, puis se retourna vers elle.
-Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ne m’en veux pas. Et sache que je ne porte aucune accusation, commença-t-elle prudemment, connaissant la susceptibilité dont elle pouvait faire preuve. Voilà, un homme a disparu, on ne l’a plus vu depuis hier soir, aux alentours des une heure du matin. Le dernier endroit où il aurait été aperçu est ton établissement.
Tout en parlant, madame le maire sortit une photo de son sac et la montra à Neïlina.
-Te souviens-tu l’avoir vu ? Peux-tu me donner des informations qui aideraient pour l’enquête ?
Cette voix, elle résonnait en moi, tambourinant contre mes tempes jour et nuit, j’avais l’impression de devenir dingue et ses jours-ci elle semblait plus déterminer que jamais à me faire flancher ? Vous vous demandez qui ? La réponse est limpide, je parle de Médusa. Cette ancienne version de moi, la première. Certain diront que c’est Médusa la partie de moi la plus légitime elle la première mais je ne suis pas du même avis. Elle avait eu sa chance et elle l’avait bousillé, j’avais moi aussi le droit de vivre la vie que je voulais, seulement cette vipère était toujours là à siffler dans mon esprit. La nuit, enfin en ce qui me concerne c’était plus les débuts de matinée, lorsque je dormais elle me faisait revivre sa transformation. Dès que mon esprit accepter les bras de Morphée j’en étais retirée à coup de hurlement et de bruit d’os qui se broie. Jamais je n’aurais cru qu’une pareil douleur soit possible et pourtant c’était le cas.
En ce début de mois de décembre, ma crise était plus intense égalant presque mes débuts après la levée de la malédiction. Une fois de plus, je n’étais pas sortie de chez moi depuis un peu plus de quatre jours. J’avais laissé le Libertease à l’abandon en ayant chargé ma plus ancienne danseuse d’assurer les shows les deux premiers soirs, puis j’avais fermé le soir suivant. Lorsque le soleil attaquerait sa descente dans le ciel j’avais prévu que je prendrais une décision : je fermerais une fois de plus où je réussirais à sortie de chez moi. Pour l’heure, la matinée venant à peine de commencer, je frappais dans mon sac de boxe, telle une enragée, tentant d’oublier ce simulacre de vie que je menais actuellement. Depuis que cette merde était apparue dans ma tête beaucoup de chose avait changé, j’avais retrouvé Regina, cette amie d’enfance qui m’avait involontairement planté un couteau dans le dos avec son magnifique plan de vengeance à deux balles qui au final à échouer lamentablement, et contre toute attente j’avais réussi à accepter l’hypothèse qu’elle n’avait pas fait cela contre moi. J’en étais arrivée à lui pardonner cet acte qui certes m’avait légèrement sauvé la vie, mais qui avait également réveillé ma première âme lors de la rupture de sa malédiction. Ensemble, nous apprenions à nous retrouver, généralement l’équitation nous aider, notamment parce que cette pratique sportive m’aidait à canaliser mes crises de dédoublement de personnalité. J’aurais pu l’appeler. Oui, j’aurais pu l’appeler. Elle aurait sans doute eu une idée, pour faire taire le fléaux assourdissant dans ma tête, ou pas. La réponse à cette hypothèse je ne l’aurais jamais et pour cause, je ne l’avais pas appelé. Je n’avais pas besoin de sa pitié. Je n’avais besoin de personne.
10 heures sonnant, j’entendais mon portable sonner, ce fut le signal qui coupa net mon acharnement sur mon sac de boxe. Le prénom de Regina s’affichant, je fronçais les sourcils et lâchais un juron .Elle pouvait pas me foutre la paix ? Je voulais voir personne qu’est-ce qu’il y avait de dure à comprendre là dedans ? Répondant à son invitation avec une légère précipitation par : Non, je ne peux pas te recevoir aujourd’hui ! , je me décidais à aller prendre une douche, profitant du peu d’accalmie que m’offrait mon esprit.
Une vingtaine de minutes plus tard j’enfilais une nouvelle nuisette, et partait dans la direction de la cuisine pour y saisir un quartier de la pizza que j’avais commandé hier ainsi qu’une nouvelle bouteille de vin blanc à laquelle je buvais au goulot un habitude que j’avais pris depuis ses derniers jours. C’était le seul moyen que j’avais trouvé pour la faire taire.
Onze heure et demi arriva, et j’avais fini par oublier que Régina voulait s’inviter chez moi aussi lorsque la sonnette me grilla les tympans en raisonnant dans mon appartement. Grommelant comme un chartrier, je marchais d’un pas lent mais contrôler vers la porte, ma main tenant toujours fermement ma bouteille et ouvrait la porte en pensant tomber sur un livreur de pizza. Au lieu d’une bonne pizza et d’un homme que j’aurais éventuellement pût mettre dans mon lit je tombais nez à nez avec Regina qui avait bien pris soin de ne pas lire mon SMS. Laissant une grimacé de déception s’afficher sur mon visage je m’écartais pour la laisser entrer en grommelant d’une voix pâteuse et roque :
« Tu sais plus lire, je t’ai répondu que je pouvais pas te recevoir »
Une fois la maire de la ville à l’intérieur je fermais la porte et m’y adossais attendant qu’elle me révèle la raison de sa présence ici au plus vite et qu’elle reparte à la même vitesse. Les précautions et les gants dont faisait preuve la brunette de quelques années mon aîné me firent grimacer tandis que j’avançais vers elle m’attendant aux pires. Un homme avait disparu. Cette nouvelle aurait pu m’émouvoir mais il n’en fut rien, froide comme la glace je l’écoutais en serrant les dents avant de m’approcher d’elle et de lui prendre des mains la photo qu’elle me tendait. Dès que mon regard se posa dessus je laissais échapper un rire sombre et dédaigneux :
« Cet homme était un des larbins de monsieur De Winter (articulais-je en faisant danser ma bouteille sous son nez tout en lui rendant sa photo), et oui je l’ai foutu dehors de mon club. »
Portant la bouteille à mes lèvres, j’entendais la voix de la Méduse me susurrer ses moqueries vénéneuses. Elle était revenue. Posant la bouteille sur la table, je portais mes mains à mes tempes, avant de rire de plus belle toujours avec la même intonation avant de fusiller celle qui se dit être mon amie en lâchant acide mon regard oscillant entre le serpent et l’humaine au début de ma prise de parole avant de redevenir normal :
« Je parie que je suis la première personne que tu viens voir ! Je suis le suspect numéro un dans cette histoire c’est ca forcément qui d’autre qu’Anne de Winter pour éliminer une personne. Tu reviendras avec tes discours mielleux sur le fait qu’on peut changer ! »
Regina avait vaguement vu la réponse de Neïlina, mais ne comptait pas en tenir compte, la situation était bien trop critique. Une personne avait disparu, l’équipe du shérif était sur le coup, et madame le maire savait que rapidement, la piste remonterait jusqu’à son amie d’enfance. Elle préférait donc s’assurer de la vérité elle-même avant que la sauveuse ne lui tombe dessus avec ses gros sabots. Ignorant donc la réponse négative de son amie, la belle brune s’était rendue chez la gérante du Libertease, qui sembla évidemment bien peu enjouée de la voir quand même débarquer. La voyant une bouteille à la main, elle comprit que quelque chose n’allait pas, et Regina avait peur de ce que pouvait être la raison de ce mal-être.
Sans attendre, elle lui révéla donc la raison de sa présence qui, visiblement, n’était pas la bienvenue. L’ancienne méchante reine avait présenté la photo de l’homme disparu à la blondinette qui s’en saisit et ne sembla pas étonnée. Elle le connaissait, apparemment, et de toute façon il était, d’après ce que Regina avait entendu, de notoriété publique que cet homme fréquentait le club de Neïli, du moins, il avait été aperçu là-bas avant de disparaitre.
-Donc tu l’as vu… tu lui as parlé… Neïli, tu es peut-être la dernière personne à l’avoir vu.
Regina observa Neïlina reposer sa bouteille, se massant les tempes. Avait-elle déjà une gueule de bois fulgurante ? Avait-elle passé sa nuit à boire, peut-être pour oublier ce délit ? L’ancienne ressentit comme un malaise, son amie arborait un drôle de visage. La méduse essayait-elle de prendre le dessus ? En la retrouvant quelques semaines auparavant, Regina avait appris combien la pauvre Neïli souffrait du retour des souvenirs et que dans sa tête, ses anciennes vies la tourmentaient. Elle était si pleine de colère, Regina faisait depuis lors son maximum pour essayer de se racheter, essayant de l’aider à aller mieux. Son amie de balade équestre lui avait assez bien fait comprendre que ses souffrances actuelles étaient de sa faute, la faisant ainsi d’avantage culpabiliser. Comme elle s’en était doutée, Miss Kramers s’emporta. Elle pouvait être d’une telle susceptibilité ! Regina leva les yeux au ciel, ayant du mal à garder son calme devant une telle réaction.
-Oh je t’en prie Neïli ! Je ne fais que t’épargner la visite du shérif Swan. Tu aurais préféré un interrogatoire au bureau du shérif sans doute ? J’ai préféré venir te parler pour être certaine que tu ne disjoncte pas là-bas.
Elle croisa les bras.
-Bien sûr qu’on peut changer ! Mais je vois que tu n’es toujours pas convaincue. Je ne porte aucune accusation, comme je te l’ai dit tout à l’heure, mais je suis obligée de te poser la question. As-tu quelque chose à voir avec la disparition de cet homme ? Sais-tu quelque chose qui serait susceptible d’aider ? Peux-tu me dire pourquoi tu l’as mis dehors la nuit dernière ?
Regina redoutait le pire dans les réponses que son amie d’enfance pourrait lui apporter, mais il fallait qu’elle sache. Si elle mentait, elle le saurait. Mais Neïlina n’était pas du genre à mentir, elle n’avait pas cherché à cacher les meurtres qu’elle avait commis par le passé lorsqu’elles en avaient parlé.
-Si tu as des problèmes, tu sais que tu peux m’en parler.
Regina voulait sincèrement être une bonne amie pour la gérante du Libertease, néanmoins, il était difficile de l’être quand celle-ci se montrait si secrète et solitaire. Elle avait si peu confiance en ce que la vie pouvait lui apporter. Le pessimisme dont elle faisait si souvent preuve rappelait à Regina celle qu’elle-même était auparavant, mais depuis qu’elle avait pris la décision de changer, les choses n’avaient eu de cesse de s’améliorer pour elle, et elle espérait vraiment que son amie blonde puisse avoir la même chance. Aussi passait-elle son temps à l’encourager dans cette voie. A croire que les vieilles habitudes étaient trop tenaces.
Madame le maire avait du mal à masquer l’appréhension qu’elle avait d’apprendre que peut-être Neïlina était concernée par la disparition de cet individu. Si tel était le cas, elle aurait bien du mal à la tirer de ce mauvais pas. Il faudrait qu’il y ait une bonne raison. L’ancienne Milday de Winter avait avoué connaître ce type, son identité, et lui avoir parlé le soir de sa disparition et apparemment de manière assez violente pour l’avoir jeté dehors de son établissement. Il fallait que Regina en connaisse les raison. Emma n’hésiterait pas à mettre les pieds dans le plat, il fallait donc que Neïli lui dise tout avant que la shérif ne se charge de lui tirer les vers du nez.
-Je t’en prie Neïlina, dis-moi tout ce qui s’est passé. Je t’assure que je ne cherche pas à te nuire, bien au contraire.
La belle brune espérait tout de même que son amie lui faisait suffisamment confiance pour lui dire la vérité si effectivement elle était liée à cette affaire de disparition. Mais si tel était vraiment le cas, il lui faudrait une excellente excuse. Regina l’avait assez mise en garde sur l’illégalité.
Je n’étais pas habituée à ce qu’une personne soit réellement inquiète pour moi. En mon sens, lorsqu’une personne s’intéressait de trop près à moi, je pensais qu’elle allait me planter un couteau dans le dos. Une réaction puérile direz-vous ? Pensez ce que vous voulez, je m’en contre fiche. Face à cette Regina qui marchait sur des œufs pour me demander ce qu’il était advenu du gros porc que j’avais foutue dehors à l’instant même où je l’avais reconnu, je montais dans les tours. Elle osait m’accuser ! C’était clairement trop simple. Cette dernière me demandant si je lui avais parlé en précisant que j’étais certainement la dernière personne qui l’avait vu j’haussais les épaules avec condescendance. Elle pensait me faire pleurer avec sa remarque à deux balles ? Qu’est-ce que j’en avais à faire que je sois la dernière personne à qui il avait parlé ? Qu’est-ce que j’en avais à faire qu’il vive ou qu’il meurt d’ailleurs ? En cet instant je n’avais qu’une seule envie faire taire la harpie dans ma tête et grâce à son intervention elle était réapparue. L’ancienne méchante reine, se justifiant en jouant les bonnes samaritaine en m’apprenant qu’elle m’évitait une visite d’Emma avant de me poser de multiple question sur le gros lard que j’avais foutu dehors. Les moqueries de la Méduse grandissant à chaque question, je buvais à grosse gorgée avant de la faire taire en faisant claquer ma bouteille sur ma table en chêne avant de me retourner pour lui faire face :
« Je t’ai dit que c’était un ami de De Winter ! Un des rares que j’ai pas eu le temps de tuer. Il est venu et m’a parlé de mon « père ». »
Mimais-je en faisant des guillemets avec mes doigts autour de ma tête avant de reprendre d’un ton lassé et agacé.
« Dès qu’il abordé le sujet, je l’ai foutu dehors ! C’est mon établissement j’ai le droit de virer qui je veux et de la manière que je veux ! Et non je n’ai rien à voir avec sa disparition quand il est sorti du Libertease il était en vie et mes caméras de surveillance le prouve ! Si tu veux les voir libre à toi j’appelle mon agent de sécurité et il te les montrera ! Je ne sais rien qui pourrait vous aider à retrouver cette pourriture et je me fiche éperdument qu’il vive ou qu’il meure ! »
Ma longue prise de parole terminée, je buvais davantage avant de demander d’un air provocateur.
« Alors satisfaite ? Si tu n’as plus de question je te prie de partir tu attises la vipère ! Tu voulais des réponses je te les ai donné et tu veux savoir mieux j’aurais adoré le tuer, je sais même comment je me serais débrouiller ! Mais pas de chance vous allez devoir trouver un autre suspect. »
Dévoilais-je, en lui offrant un signe de la main vers la porte avant de repartir vers ma cuisine pour en saisir un paquet de chips que j’ouvrais pour en saisir une et reprendre ma nouvelle meilleure amie : la bouteille et me vautrer dans le canapé. Ignorant complètement la maire, qui se rappela à mon bon vouloir en me posant de nouvelle question sur ce qui se passait. Une fois de plus je serrais les dents, enfonçant ma tête dans le dossier de on canapé, buvant sans ménagement, je grimaçais un instant sentant que mon estomac commencer à être plein.
« Tu cherches peut-être pas à me nuire Regina, mais bordel c’est ce que tu fais ! 4 jours que j’essaie de la faire taire. J’y étais arrivée et toi tu te pointe et tu la réveille. Putain qu’est-ce que tu ne comprends pas dans fou moi la paix ! Tu ne pouvais pas juste m’écouter !»
Les paroles de Neïlina, si elles avaient été prononcées devant Emma, auraient bien eu du mal à l’innocenter ! « Un des rares que je n’ai pas eu le temps de tuer ». Regina secoua la tête.
-Evite de dire ce genre de choses devant d’autres personnes… marmonna-t-elle.
Visiblement, entendre parler de son père déplaisait fort à l’ancienne méduse. Cette femme était si caractérielle que ce n’était pas toujours facile de suivre, d’autant que Regina avait été son amie à une certaine époque mais n’avait eu aucune idée des autres vies qu’elle avait vécues. Elle fut néanmoins incroyablement rassurée d’apprendre de la bouche de Neïli qu’elle n’avait rien à voir dans la disparition de cet homme. Oui, le soulagement était lisible sur le visage de madame le maire qui soupira avec un sourire non dissimulé. D’autant qu’elle fournissait une preuve de son innocence de par les caméras de surveillances. Les images prouveraient en effet que l’homme disparu avait quitté l’établissement de miss Kramers bien vivant.
-Parfait, je vais transmettre ces informations à Emma Swan et elle ne viendra pas t’ennuyer. Du moins je l’espère.
Néanmoins, entendre sa compagne de chevauchée déclarer qu’elle aurait adoré tuer cet homme faisait froid dans le dos. Elle était encore loin d’abandonner ses anciennes rancoeurs.
-Neïli… Est-ce que cet homme t’a fait du mal ?
Il semblait évident que la gérante du Libertease voulait voir partir la brunette, mais cette dernière constatait avec une grande peine la détresse dans laquelle elle semblait se trouver, et elle n’avait aucune envie de l’abandonner ainsi.
-Je suis désolée, Neïli, mais je devais absolument venir te parler de ça. Et pour ce problème, j’aimerais vraiment t’aider. Je ne pense pas que ce soit en te laissant t’enivrer ici toute seule, enfermée dans ta colère, que ça la fera taire.
Plusieurs personnalités dans un même corps. Le cas de Neïlina n’était pas sans rappeler à Regina celui de Marvin, qu’elle essayait aussi d’aider. Bien que leurs situations fussent très différentes, elle espérait pouvoir les aider, car l’un comme l’autre étaient des amis auxquels elle tenait. La maire de Storybrooke décida de rejoindre son amie, elle s’approcha lentement, prudemment, et s’assit à côté d’elle sur le canapé, lui parlant avec une grande douceur.
-Peut-être que tu devrais commencer par te calmer. Ne mange pas ces saletés, je vais te préparer quelque chose à la place. Qu’est-ce que tu aimerais ? Des pancakes ? Des œufs brouillés ? Ou autre chose, dis-moi. Ce n’est certainement pas en étant bourrée avant midi et t’empiffrant de chips que tu te sentiras mieux. Laisse-moi t’aider, s’il te plait. Ne reste pas seule, ne me repousse pas.
Regina voulait vraiment être là pour son amie et essayer de la tirer vers le haut. Force était de constater que même si quelques promenades à cheval en forêt constituaient un bon début pour montrer à Neïlina le verre (de vin) à moitié plein, ce n’était pas encore suffisant pour qu’elle remonte la pente totalement. Sans attendre, l’ancienne méchante reine se leva du canapé pour se diriger vers la cuisine, ayant repris des mains de la maitresse des lieux la bouteille et le paquet de chips.
-Je vais commencer par te faire du café, ce sera mieux que ça.
Sans attendre une quelconque permission, elle gagna la cuisine et enclencha la cafetière après avoir vérifié qu’elle contenait de quoi préparer ce vivifiant nectar noir. Elle regarda autour d’elle, constatant un carton de pizza, se demandant depuis combien de temps il traînait là. Attendant que le café coule, elle en profita pour envoyer un SMS à Emma, précisant que Neïlina Kramers était innocente et que les vidéos de surveillance du Libertease pouvaient le prouver. La shérif n’aurait qu’à s’y rendre et se procurer les bandes. Ça lui permettrait peut-être aussi de voir dans quelle direction le malotru était parti.
Regina n’appréciait pas mon franc parler, pourtant c’était bien ce qu’elle était venue chercher en venant de force dans mon appartement ? Elle voulait savoir si j’avais tué le quinquagénaire, je lui avais donné ma réponse, si cette dernière lui convenait pas grand bien lui fasse. Elle savait que je n’avais aucun intérêt à lui mentir et que si je l’avais tué je lui aurais annoncé avec autant d’aplomb qu’actuellement bien que tout l’alcool que j’avais ingurgité depuis quatre jour commençait à faire vaciller ma stature.
« Qu’elle vienne elle sera reçu madame Blondinette Charmant »
Annonçais-je d’une voix moqueuse, Regina avait foutu le bordel avec sa malédiction, mais la sauveuse n’avait fait qu’accroitre ce merdier en brisant cette foutue malédiction. Qu’avions-nous demandé ? Rien bon ok son papa était dans le coma et sa mère malheureuse mais nous, les autres habitants de cette ville nous étions heureux dans cette fausse vie. Du moins je l’étais, je préférais largement être Neilina et uniquement elle, plutôt que Anne De Winter et Médusa. Certes, ses vies étaient les miennes, elles avaient été réelle contrairement à celle que la malédiction que mon amie avait imaginé pour moi. Alors oui, en mon sens la sauveuse n’avait rien d’une sauveuse, une fouine, oui, une fouteuse de merde, oui, une sauveuse, ça se discutait. Avalant une gorgée supplémentaire, je manquais de m’étouffer lorsque la maire se manifesta à nouveau en me demandant si cet homme m’avait fait du mal. Automatiquement, je revoyais les images de mon ancienne vie en temps que Neilina repassait sous mes yeux. Je revoyais monsieur De Winter défaire son pantalon et me prendre de force sous prétexte qu’il m’avait offert une vie plus confortable que celle que j’aurais pu avoir en restant simplement celle que j’étais Anne : la fille d’une prostitué, une enfant abandonné des dieux qu’un curé et sa sœur avaient bien voulu adopté. Je l’entendais me rabaisser pour garder mon silence. Ses menaces s’infiltrant dans esprit comme autrefois. Cet homme avait façonné la femme que j’étais. Zeus m’avait mis des bâtons dans les roues, mais le comte De Winter avait implanté la haine dans mon cœur. Mordant ma lèvre inférieure avec rage, je retournais le visage vers Regina, mes pupilles ayant repris l’apparence de celle de la Méduse tandis qu’un rire s’échapper de mes lèvres :
« Qu’est-ce qui se passe Regina ? Tu te demandes comment ton amie d’enfance a pu développer autant de rancœur envers son paternel ? Regarde toi dans un miroir, tu hais bien ta mère non ? »
Riant davantage, fière de ma remarque sarcastique, je louchais sur la bouteille, Anne pensait que ce breuvage m’aurait fait taire. Elle pensait que s’était la solution. Ses humains étaient tellement désespérants ! Mon rire s’évanouissant dans les airs, ma vision se modifia tandis que l’humaine reprenait le dessus un air horrifié sur le visage bien que je le dissimulais derrière mes cheveux. Le silence s’installa pendant près d’une minute avant que je boive un peu plus pour étouffer mes sanglots. J’en pouvais plus. J’étais épuisée. La vie était un combat, celui qui avait dit ça était loin d’être crétin, mais en ce qui me concernait j’étais exténuée de me battre pour garder la face. Je savais que ce combat durerait jusqu’à ma mort et comme le disait si bien la Gorgone elle gagnerait. Une présence se révélant à mes côtés, je serrais les dents. Elle devait partir. Elle avait eu ce qu’elle voulait pourquoi ne partait-elle pas ? Plutôt que de me rembarrer, Regina s’adressa à moi avec douceur, me conseillant de cesser de manger mes cochonneries, en guise de réponse je la fusillais du regard, bien qu’elle se proposait de me faire à manger, me demandant au passage ce que je préférais. Gardant le silence, je m’enfonçais dans mon canapé, l’ignorance finirait peut-être par la faire décamper qui sait ? Téméraire, et déterminée la méchante reine ne se laissa pas abattre par mon silence et se leva me causant ainsi un faux espoir, avant de me retirer ma bouteille avec violence avant de partir comme si ce qu’elle venait de faire était normal dans ma cuisine.
Tentant de me lever la première fois, je retombais mollement sur le canapé, avant de réitérer l’opération et de parvenir à mes fins avec brio, avant de tituber légèrement vers le lieu que Regina venait de monopoliser. Une fois à l’intérieur je demandais à cette dernière folle de rage :
« Rends la moi ! »
Une main impérieuse tendue devant moi, je serrais les dents mon regard se posant derrière elle pour constater qu’elle était en train de faire couler du café.
« Cette bouteille est à moi, tu es chez moi, laisse moi gérer cette merde dans ma tête comme je l’entends ! T’as une meilleure solution ? Non ! Alors redonne moi cette putain de bouteille et laisse moi la finir en paix. Si tu veux un café grand bien te fasse, prend en un ! »
Egale à elle-même, Neïli déclara que la shérif Swan ne lui faisait pas peur et qu’elle saurait la recevoir… Et c’était bien cela qui inquiétait Regina. Nul besoin d’effusion de sang si madame le maire pouvait régler l’affaire elle-même. La gérante du Libertease était innocente, les vidéo sur surveillance pouvaient le prouver, c’était donc une affaire conclue. Regina avait prévenu Emma par SMS, elle n’aurait plus qu’à aller vérifier elle-même pour innocenter l’ancienne Milady de Winter, et chercher un autre suspect. Inquiète pour son amie, la belle brune s’enquit de savoir si cet homme disparu, qui s’avérait être une connaissance du mari tyrannique de l’ancienne Anne, lui avait fait du mal. Comme à son habitude, l’ancienne Médusa camoufla ses souffrances derrière de l’ironie et de la condescendance. Evidemment, son amie ne lui en tint pas rigueur, se contentant de la regarder avec douceur.
-Non, Neïli, ce n’est du tout ça… Je ne te juge pas. Et la conversation n’est pas sur moi, mais sur toi. C’est toi qui as besoin d’aide, contrairement à ce que tu veux bien laisser croire.
Entendre parler de sa mère lui retourna le cœur. Cora était responsable de bien des malheurs dans la vie de Regina, et Neïlina savait vraiment frapper où ça faisait mal. Evidemment, l’ancienne méchante reine savait que c’était sa façon de se protéger. Le rire qui s’échappait de la bouche de son amie n’avait rien de sincère, elle ne trouvait pas la situation hilarante, c’était certaine, et la maire de Storybrooke non plus. La brunette décida de délester son amie de cette nuisible bouteille d’alcool et de partir dans sa cuisine pour lui préparer à manger et surtout du café. Comme elle s’y attendait, la maîtresse des lieux s’offusqua de se voir retirer sa précieuse bouteille, mais Regina ne céda pas, elle avait déjà atteint la cuisine. Lorsque Neïli l’y rejoignit, le café était déjà en train de couler.
-Oui, très chère, tout ce qui est ici est à toi, mais je crains que tu n’en fasses pas bon usage. Alors pour une fois dans ta vie, fais-moi confiance et écoute-moi. Et je te promets que si ça ne fonctionne pas, tu auras le droit de me mettre dehors dans deux heures. Deux heures, ce n’est pas grand-chose dans une vie, pas vrai ? Tu peux bien me laisser le bénéfice du doute pour ce court laps de temps ? Qu’as-tu à y perdre ?
Sans la quitter du regard, madame le maire vida le peu qu’il restait de la bouteille dans l’évier de la cuisine. Un air de défi dans le regard, mais qui voulait d’avantage dire qu’elle ne lâcherait pas l’affaire.
-Maintenant, on va te faire couler un bain, et quand tu seras dedans, je t’apporterai un bon café, et un brunch. Ce n’est pas négociable. Je ne peux décemment pas te laisser être complètement bourrée à cette heure-là, tu vas passer une journée horrible sinon.
Elle s’en doutait, elle lui rétorquerait probablement que ça ne pourrait pas être pire que de l’avoir sur le dos, ou une gentillesse du même acabit, et souriant d’avance à la réplique que pourrait lui sortir son amie, elle lui attrapa le bras pour l’entrainer dans sa salle de bain. Là, elle se détacha d’elle pour faire couler de l’eau chaude et mettre un peu de bain moussant au fond de la baignoire. L’eau montait tranquillement, faisant apparaitre de la mousse en grande quantité et une douce odeur fruitée se répandit dans la pièce.
-Allez, grimpe là-dedans, je retourne dans ta cuisine.
Au moins dans cette pièce, aucun risque qu’elle ne se saoule... A moins qu’elle y ait caché des bouteilles ? Non… Regina quitta la salle de bain pour retourner à la cuisine qu’elle s’affaira à ranger un peu. Elle ouvrit le frigo pour chercher de quoi lui préparer un petit déjeuner plus agréable qu’un paquet de chips. Après dix bonnes minutes, Regina refit son apparition après avoir toqué à la porte de la salle de bain.
-Est-ce que tu te sens un peu mieux ? demanda-t-elle d’une voix douce, espérant ne rien se recevoir au visage si jamais l’humeur de son amie ne s’était pas améliorée.
Elle entra et s’assit sur un tabouret, faisant face à Neïlina.
Comble de la provocation Regina déversa le peu de liquide qui restait dans ma bouteille au fin fond de mon évier, m’emplissant dans un même temps d’une puissante rage. Elle se prenait pour qui ma mère ? Elle n’était que la fille avec laquelle j’avais été ami durant mon adolescence. Elle n’avait aucun ordre à me donner, même si dans le monde des contes elle avait été socialement plus élevée que moi. Elle disait qu’elle ne me jugeait pas mais dans son regard, elle transpirait le jugement. Elle mentait. Ils me mentaient tous. C’était ce que la Méduse me susurrait. Elle se riait de ma détresse. Elle m’emplissait de son venin et m’offrait un magnifique mal de tête. C’est l’apparition de cette migraine, qui m’empêcha de tordre le cou de l’ancienne méchante reine. Accoudée à mon bar, je prenais ma tête en étaux que mes mains, une grimace de douleur s’immisçant sur mes traits d’ordinaire faussement angélique. Regina me demandait deux heures. Je n’avais pas deux heures à lui offrir, mais je ne prenais pas la peine de lui dire, elle ne m’aurait pas écouté. Si elle m’écoutait elle n’aurait pas réveillé la Méduse en passant le pas de ma porte avec ses accusations fumeuses sur un crime que j’aurais rêvé de commettre, sans pouvoir le faire. Dents serrées, mes ongles s’enfonçant dans mes tempes je ne répondais pas, la Gorgone fanfaronner trop, elle hurlait de rire bien trop souvent, et je devais l’avouer j’avais peur que si je parlais, ma voix résonnerait dans ma tête et se mêlerait avec perversité à celle de mon ennemie jurée, mon double maléfique. Relevant la tête, vers celle qui s’était invitée, je conservais mon mutisme, tentant de garder la face en lui dissimulant ma douleur, sans réellement parvenir à prendre un air serein. Égale à elle-même, la maire de la ville continuait son monologue, en me manageant comme elle le faisait avec ses équipes. Elle me proposait un bain, un café et un brunch ? Pensait-elle vraiment que c’était ça qui allait calmer la vipère ?
« Je suis majeure si j’ai envie d’être saoule toute la journée c’est mon problème »
Maugréais-je d’une voix sourde et grave, pendant que Regina m’attrapait le bras sans le moindre ménagement pour me conduite vers ma salle de bain. Laissant échapper un nouveau soupir, je croisais les bras pendant que l’intruse ouvrait les robinets de ma baignoire pour y introduire également de l’eau juste assez chaude pour créer une vapeur d’eau qui embauma mes poumons en s’immisçant dans mes entrailles, envahissant l’air d’une douce odeur fruité, qui fit exploser de rire Médusa, et qui m’extrayait une grimace et un bref gémissement. Le nouvel ordre de Regina vint briser le rire assourdissant du monstre. Elle voulait que je grimpe là dedans et je savais que tant que je n’aurais pas obtempéré je n’aurais jamais la moindre paix, alors pendant qu’elle me laissait enfin seul je laissais mes vêtements glisser sur ma peau de velours avant de me plonger dans le fameux bain, qui je devais l’avouer dénoua mes muscles endoloris par le trop plein de sport et d’alcool que j’avais mixé ensemble depuis trois jours, peut-être plus. Les minutes passèrent et je croyais qu’elle avait fini par me laisser seule, mais la porte de la salle de bain s’ouvrit à nouveau et elle réapparue, son regard brillant de douceur et de gentillesse tandis qu’elle me demandait si je me sentais mieux, apercevant la crainte dans son regard je ne pus m’empêcher d’être attendrie devant tout les flots de bonne volonté qu’elle mettait en œuvre malgré tout les efforts que je déployais pour la repousser. J’étais fatiguée de me battre. Laissant échapper un soupir, je desserrais les dents avec faiblesse :
« Mes muscles sont détendus, mais c’est pas comme ça que tu la feras taire Regina. Elle ne se tait jamais, sauf lorsque je parvins à lui couper le sifflet mais chaque fois je dois user de nouvelle technique. »
M’enfonçant dans la mousse, afin qu’elle n’aperçoive pas la tristesse naissante sur mon visage qui portait déjà les marques de la fatigue que je trainais depuis les derniers mois. Je ne dormais quasiment plus à cause de ce qui se passait lorsque cela arrivait et je devais avouer que ce bain m’effrayait. Si j’étais trop détendue, je risquais de m’endormir et ainsi laisser la transformation de la gorgone réapparaitre. Tournant le visage vers la maire de la ville je demandais :
« Pourquoi est-ce que tu fais tout cela ? Notre amitié remonte à loin, je ne suis plus une menace pour toi, alors pourquoi ? »
Evidemment, Regina savait que son geste, celui de s’emparer de la bouteille de vin blanc et d’en déverser le reste du contenu dans l’évier de la cuisine, ne serait pas du goût de Neïlina. Mais elle refusait de la laisser ainsi s’enfermer dans une espèce d’habitude malsaine. Son amie méritait d’aller bien, et non de continuer à se faire du mal ainsi. L’ancienne Milady ne masqua d’ailleurs pas son mécontentement et rappela à madame le maire qu’en tant qu’adulte, elle avait le droit de choisir d’être saoule tout le jour durant si tel était sa décision. Regina lui sourit en reposant la bouteille vide sur le plan de travail.
-J’en conviens. Et moi en tant qu’amie, j’ai le droit de te dire que c’est une mauvaise idée, et de t’en proposer d’autres.
Connaissant le -sale- caractère de la gérante du Libertease, elle s’attendait à ce genre de réaction de sa part. Néanmoins, malgré sa mauvaise humeur (et mauvaise foi), la blondinette se laissa mener à la salle de bain. Regina était ravie que la jolie blonde lui laisse une chance, même si, à la réflexion, elle n’avait pas trop le choix. Le bain bien chaud et la mousse envahissant la baignoire, l’ancienne méchante reine laissa la maîtresse des lieux à sa salle de bain pour retourner en cuisine lui préparer un petit déjeuner. Elle opta pour des œufs brouillés, qu’elle agrémenta avec ce qu’elle avait pu trouver dans la cuisine. Le café était prêt. Quand Neïli serait prête à sortir du bain, elle pourrait avaler un brunch pour attaquer la journée dans de meilleures conditions. Une fois que tout fut prêt, la brunette retourna auprès de son amie qui marinait tranquillement dans son bain. Ravie d’avoir pu la retrouver un peu moins ronchon, elle s’assit à côté d’elle. Après d’être enquise de son état, la principale concernée avoua que ses muscles allaient mieux, mais que la méduse continuait à lui susurrer à l’oreille. Consternée, Regina réfléchit.
-J’ai peut-être une idée… Je travaille sur quelque chose pour un ami qui a le même genre de problème que toi.
Retourna sa main droite, elle fit apparaître un bracelet noir, assez large, pourvu d’une ouverture pour pouvoir l’enfiler.
-Si tu as envie d’essayer quelque chose, peut-être que ce bracelet pourra t’aider. Bon, il n’est pas encore tout à faire terminé, mais peut-être que ce serait un bon début et que tu aurais la paix au moins pour un temps ? Il est sensé annihiler tout autre personnalité que la tienne qui hanterait ton esprit. Ca vaut le coup d'essayer, non ?
Face aux dernières questions de Neïlina, Regina la regarda avec un air encourageant. Décidément, ce n’était pas gagné.
-Neïli, pourquoi as-tu tant de mal à comprendre que tu comptes pour moi ? Tu étais mon amie la plus précieuse quand nous étions jeunes, c’est vrai, et nous nous sommes perdues de vue, c’est vrai aussi. Est-ce pour autant que je dois te laisser dans tes tracas aujourd’hui ? Tu me parles de menace. Tu n’en as jamais été une, et je n’aurais jamais essayé de t’aider si je m’étais sentie menacée. Tu sais bien que face à des ennemis, je ne réagis pas comme ça. Non, je pense simplement que tu as assez souffert comme ça, en plus dernièrement par ma faute avec cette histoire de malédiction. J’ai vraiment envie de t’aider, parce que ça me fait plaisir, et que j’aimerais que tu sois heureuse. Est-ce si difficile à admettre ?
Sans attendre, elle plongea sa main dans l’eau pour lui attraper le poignet et, le ressortant à l’air libre, lui passa le bracelet.
-Voilà… Dis-moi ce que ça fait ? Est-ce que tu l’entends toujours ?
Le bracelet initialement mis au point pour Marvin n’était certes pas fini, et pour le cas de l’ancien Dr Jekyll, il nécessitait beaucoup plus de puissance étant donné sa situation. Pour lui, il s’agissait également d’une autre personnalité dans sa tête qui le poussait parfois à faire des chose répréhensibles, mais surtout, cette personnalité noire et sombre pouvait se matérialiser, transformer le corps de Marvin en un autre individu. Pour Neïlina, c’était différent, la gorgone n’était que dans sa tête, mais ça lui pourrissait l’existence et pouvait aussi probablement la pousser au pire. Ce bracelet pouvait sûrement lui apporter un peu de répit de manière certes temporaire, mais une fois les ajustements faits, peut-être que c’était la solution à ses maux. C’était ce que l’ancienne reine espérait.
Allongée dans mon bain qui avait été préparé par Regina avec rapidité et une autorité à laquelle je n’avais pu contrecarrer. Preuve de ma faiblesse ? Désir de me débarrasser d’elle au plus vite en faisant ce qu’elle voulait ? Un faible espoir qu’elle ait raison et que son intervention me permette de faire taire la Méduse ? Plusieurs hypothèse pouvait être admises pour expliquer ma capitulation, mais en réalité les trois évoquées étaient les plus verdict, bien que je n’admettrais jamais le fait qu’elle puisse avoir une quelconque autorité sur moi ou qu’un espoir même infime pouvait exister. Ma solitude étant rompue avec délicatesse par Regina qui avait pris soin de frapper avant d’entrer soucieuse de ne pas me faire peur ou tout simplement de ne pas m’agacer elle s’essayait sur un tabouret avant de me demander comment je me sentais, ses yeux pétillants d’espoir et de tendresse. Incapable de l’envoyer balader, je laissais tomber ma mauvaise humeur lui avouant que son idée avait eu l’audace de détendre mes muscles, mais que cela n’avait pas eu le moindre effet sur mes maux de tête et la présence de la maudite immortelle qui avaient été muselé dans mon esprit. En guise de réponse Regina me proposa une autre de ses idées, faisant apparaitre au creux de sa paume dans un nuage violâtre qui me rappelait celui du sort qui nous avait tous emmené dans cette ville, créant ainsi un frisson d’effroi dans tout mon corps. Je n’aimais pas la magie. Pourtant quand elle me proposa le bracelet noir, je sentais mon cœur se gonfler d’espoir. Ce sentiment dangereux qui allait finir par me tuer et qui allait sans doute m’anéantir pour les prochains jours. Mes mains toujours plongées dans l’eau mousseuse de mon bain je demandais à Regina pourquoi elle s’évertuait à faire tout cela pour moi. Preuve même que je n’étais pas habitué à ce que l’on s’occupe ainsi de moi. Je cherchais constamment la raison qui expliquait son comportement. Je devais la trouver comment expliquer son amitié si elle n’attendait rien de moi en retour ? En guise de réponse Regina un air légèrement désemparé dans son regard bien que ce dernier était mêlé à une lueur étrange ressemblant presque à de l’espoir. Cette dernière me demanda pourquoi j’avais tant de mal à comprendre que je comptais pour elle et en guise de réponse je la regardais avec une moue amusée. J’étais une tueuse en série, la réponse se trouvait dans mon métier et je vendais mes charmes et ceux de mes employés aux hommes, qui me voudraient comme amie ? Malgré mon envie de plonger dans l’eau, je gardais le silence avant de répondre silencieusement à sa question finale par un « Oui ». Oui c’était difficile pour moi d’admettre que Regina veuille être mon amie.
L’ancienne méchante reine me prenant au dépourvu en plongeant sa main dans mon bain pour en saisir mon poignet et me passer le bracelet je me dégageais avec précipitation en protestant :
« Non pas de ma… »
Coupée net par un rire maléfique, je sentais ma vue se modifier pour laissais apparaitre les pupilles reptiliennes de l’ancienne immortelle grecques pendant que Regina me demandait comment je me sentais, rappelant ainsi à Médusa sa présence. Tournant la tête avec un air sauvage, presque fou, je rigolais à nouveau avant de m’enfoncer dans le bain, faisant craquer ma colonne vertébrale en contractant mes omoplates avant de soupire d’aise, un sourire enjoué illuminant mon visage :
« Je me sens parfaitement bien ! Merci d’avoir fait disparaitre l’humaine »
Annonçais-je à Regina, jouissant de ma nouvelle liberté en me levant de ce bain, offrant la vue de ma nudité à celle qui m’avait libéré tandis que je la contournais pour enfiler un peignoir de soie rouge dans lequel j’avais toujours voulu me plonger depuis que j’étais réapparu dans le paysage.
« Mmm quel bonheur, cette humaine est terriblement agaçante mais y a pas à dire parfois elle a des vêtements magnifique. D’ailleurs très chère ce bijoux et très laid mais très efficace, t’ai-je remercié ? »
Riant à nouveau, je me retournais vers le miroir admirant mon visage angélique qui agrémenté de mes pupilles reptiliennes étaient sublimes.
« Sais-tu combien c’est douloureux d’être enfermé dans son propre corps ? Si tu veux traumatiser un de tes ennemis sorcière pense à cette sentence elle est très efficace, maintenant tu peux partir, nous n’avons plus besoin de toi ici. »
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Jeu 2 Mar - 12:36
5/12/12
