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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Décidément, Neïlina, ou Anne, avait parfois la mémoire courte. Ou était de mauvaise foi, au choix. Elle arrivait encore à dire qu’elle ne comprenait pas que Regina veuille être son amie, comme avant. Certes, elles avaient grandi et évolué chacune de leur côté, et si beaucoup de changements avaient eu lieu, au fond, elles restaient toujours un peu les mêmes. Tordant sa bouche en une petite moue suite à la réponse de l’ancienne Méduse, madame le maire soupira. Néanmoins, elle lui proposait une idée pour essayer de lui apporter un peu de paix : le prototype du bracelet qu’elle créait pour Marvin, pour empêcher Hyde prendre le dessus sur le Dr Jekyll. Ce dernier ne l’avait pas encore essayé, et pour cause, Regina savait que l’effet n’était pas encore définitif, mais si au moins l’objet magique pouvait apporter quelques heures de répit à son amie, c’était toujours ça de gagné non ? Alors, pensant bien faire et sans attendre de réel consentement de la part de la gérante du Libertease, l’ancienne méchante reine lui attrapa le bras et lui passa le bracelet. La brune mit le refus qu’elle tentait d’opposer sur le compte de sa mauvaise foi légendaire, mais elle était loin de se douter qu’en réalité, son amie avait peut-être raison. Le rire démoniaque qui s’échappa de la gorge de la blondinette quelques secondes après, coupant sa phrase en plein vol, fit froid dans le dos à Regina qui regardait alors le changement de regard de la jeune femme en face d’elle, bouche bée et impuissante.
-Non ! Souffla-t-elle.
Elle réalisait ce qu’elle venait de faire, en même temps que la créature s’exprimait. Elle avait fait l’exact opposé de l’effet voulu : c’était Médusa qui avait pris le dessus sur Anne. Toujours abasourdie par cet effet indésirable du bracelet, madame le maire regarda la créature sortir de l’eau pour enfiler un peignoir en soie rouge.
-Laisse-la en paix ! Lança-t-elle d’un ton ferme. Pourquoi ne cesses-tu pas de la tourmenter ? Tu as eu ton heure, alors fiche-lui la paix !
Alors que la beauté blonde se mirait dans le reflet d’un miroir, remerciant la sorcière pour ce bracelet à la fois laid mais très efficace, Regina essaya de se saisir de son poignet pour le lui retirer, mais évidemment, elle avait vu le coup venir.
-Que comptes-tu faire maintenant ?
De toute façon, l’effet n’était que temporaire. Peut-être que la Méduse ne le savait pas, Regina ne l’avait pas mentionné clairement. Si elle pensait avoir le dessus pour l’éternité, elle se fourrait le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. Pour la première fois, l’ancienne reine était ravie de ne pas avoir totalement réussi une création magique. Elle était trop loin pour lui retirer le bracelet de manière magique, et il y avait fort à parier que Médusa ne se laisserait pas approcher de si près aussi facilement, refusant à coup sûr de se voir délestée de l’objet qui lui rendait sa liberté. Si la solution pour le faire n’arrivait pas, il n’y aurait qu’à attendre, et si Neïlina était consciente de ce qui se passait, elle le reprocherait à son amie brune pour un bon moment.
-Anne, je sais que tu es toujours là ! Bas-toi, repousse-la, tu peux le faire ! Si tu y arrives, tu auras la paix pour de bon. Allez ! Tu en es capable, je le sais, et tu le sais aussi !
Regina encourageait comme elle le pouvait son amie d’enfance. Si la Méduse arrivait à entrer dans la tête de Neïli pour la tourmenter, sûrement que la réciproque était vraie. Cela valait le coup d’être tenté. Nul doute que si elle y parvenait, le bracelet l’aiderait à contenir la créature. Mais cette dernière ne se laisserait pas faire. Regina se demanda si elle devait essayer de l’affaiblir un peu physiquement pour que Neïlina parvienne à prendre le dessus. Il était clair qu’elle ne l’abandonnerait pas, malgré la supplique de la reptile. Elle eut un sourire carnassier, rappelant la méchante reine.
-Et tu penses que je vais en rester là ? C’est très mal me connaître, très chère.
D’ailleurs, elle avait raison, le châtiment d’être enfermé dans son propre corps était sans doute le pire. Elle aurait dû y penser en guise de punition pour Blanche-Neige. Mais c’était une époque révolue. Elle faisait le bien désormais, et laisser son amie dans de tels ennuis ne serait pas bien.
Regina réalisait ce qu’elle veniat de faire et semblait horrifiée par son initiative. Décidément cette humaine était fidèle à mon hôte. Cette dernière m’ordonnait de laisser son amie en paix, tout en me demandant pourquoi je ne la laissais pas en paix. Laissant un rictus mauvais étirer mes lèvres, je laissais échapper un gloussement malveillant préférant ignorer les interventions de celle qui fut autrefois la Méchante Reine et qui en mon sens s’était drôlement ramollie avec les années. Admirant ma beauté enchanteresse dans le miroir, tout en donnant à Regina une piste pour la meilleure des tortures, juste au cas où celle qu’elle avait été daigne un jour faire son retour, avant de la congédier tout en la remerciant le plus chaleureusement que je pouvais. En adéquation avec son attitude avec Anne quelques minutes plus tôt elle refusa d’obtempérer et entreprenait de motiver son amie pour reprendre le dessus. Mes yeux tournant dans leur orbite avec agacement je me retournais vers elle, un air faussement désolé animant mes traits angéliques, jusqu’à ce que l’amusement ne s’étreigne de moi en apercevant une lueur de rébellion dans les pupilles sombres de la maire de la ville. La menace de cette dernière me parvenant, je fus prise d’un fou rire, ouvrant les bras je sortais de mon mutisme :
« Mais je t’en pris Regina, rebelle toi, ça sera ta précieuse Anne que tu blesseras en premier. Sais-tu pourquoi ? »
Marquant une petite pause, je tapotais mes mains sur el rebords du lavabo afin d’émettre un léger son similaire à un battement de tambour, clairement amusé par la situation :
« Parce qu’elle est humaine, et moi je suis immortelle, j’ai jamais remercié la névrosée d’Athéna pour ça d’ailleurs, mais qu’importe, donc je t’en pris blesse moi, essaie de me tuer laisse donc ton sadisme reprendre le dessus … Enfin si tu en es encore capable ! »
Fière de ma provocation, je rigolais de bon cœur avant de passer devant elle sans la moindre cérémonie, afin de sortir de la salle de bain, pour me diriger vers la chambre de Neilina, désireuse de dégoter des vêtements à mon gout. Regina me suivant comme mon ombre, je laissais un sourire machiavélique gravé sur mes lèvres, je venais de trouver ma nouvelle plaisanterie qui je n’en doutais pas allait faire mouche. Sortant à intervalle régulière une robe, que j’admirais avec un regard méticuleux, et observateur, j’en sélectionnais quelques une. Généralement ses dernières étaient blanche, longue, certainement près du corps. Sentant l’agacement grandir en provenance de l’amie de l’humaine, je mimais la souffrance. Mes mains sur mes tempes, mes genoux s’effondrant au sol tandis que je laissais échapper un grognement de douleur, yeux clos, une attitude pareil à celle d’Anne lorsque je m’amusais à tenter de prendre le dessus. Naturellement, je savais que l’ancienne Milady de Winter devait hurler de fureur dans mon esprit, elle m’aurait certainement donné mal aux cranes si je n’avais pas été équipé du bracelet magique de Regina. Après plusieurs secondes à mimer la souffrance je libérais mes tempes, les yeux toujours clos, avant de tourner vers Régina tête baissé. L’espoir et une certaine fierté s’écharpant de son corps, je retenais un sourire avant de relever la tête fière de voir sa mine déconfite lorsqu’elle croisait mon regard reptilien, me relevant en un saut gracieux, j’applaudissais avec bonne humeur :
« A t’y a cru n’est-ce pas ? Tu as tords de vouloir qu’elle revienne Regina, quand Neilina va revenir elle va vouloir t’étriper pour ne pas l’avoir écouté, voir même se venger. Crois-moi tu as plus a gagné à m’avoir dans tes rangs qu’Anne ! »
5/12/12 Regina était saisie par un sentiment de culpabilité indescriptible. En voulant aider son amie et continuer à lui prouver qu’elle pouvait avoir droit au meilleur, elle n’avait fait qu’empirer les choses. A présent, Médusa était aux commandes du corps de Neïlina et la créature semblait décidée à ne pas lâcher le morceau. Fort heureusement, l’ancienne méchante reine savait que les effets du bracelet n’étaient que temporaires, mais elle n’avait aucune idée de l’exactitude du temps qui restait à la méduse pour continuer à tourmenter la pauvre Anne prisonnière à l’intérieur. Les lèvres pincées, la belle brune suivit la jeune femme jusque dans sa chambre où elle se plaisait à mirer sa silhouette avec les vêtements de la gérante du Libertease. La fourbe créature s’empressa alors de répondre à Regina en la provoquant et soulignant le fait que si elle tentait quoi que ce soit, ce serait Neïli qui serait blessée. Fronçant les sourcils, madame le maire réfléchit à une solution, n ‘appréciant pas d’être ainsi dévalorisée lorsqu’elle sous-entendit qu’elle n’était pas capable de tenter quoi que ce soit. D’un revers de main magique, elle l’envoya valser sur le lit.
-Je te prierai de faire preuve d’un peu de respect. Je ne suis peut-être pas cette névrosée d’Athéna, comme tu dis, mais je reste une reine. Et ta langue de serpent un peu trop pendue devrait apprendre à calmer ses ardeurs.
Elle la laissa quitter le lit et regagner le plancher et la vit soudain se tenir la tête en se tordant de douleur, jusqu’à ce qu’elle réalise qu’elle faisait semblant en entendant son insupportable rire de gorgone. Regina croisa les bras, clairement pas amusée du tout par sa petite blague.
-C’est vraiment très drôle, je te félicite !
A la vérité, oui pendant quelques secondes elle y avait cru, son regard avait changé et avait porté l’espoir de voir son amie parvenir à se battre et vaincre la méduse pour pouvoir reprendre le dessus. Mais il n’en était rien, la réalité était tout autre : le monstre se moquait d’elle, tout simplement. Excédée, l’ancienne méchante reine souffla.
-Cette comédie a assez duré !
D’un mouvement de poignet, elle fit en sorte que les rideaux de la fenêtre s’entourent aux bras et poignets de la jeune femme pour l’immobiliser. La méduse rappela avec une sorte de délectation insupportable que lorsque Neïlina reparaîtrait, elle lui reprocherait ce qui venait de se passer. C’était sans doute vrai, Regina en avait conscience, mais elle ne pouvait se résoudre à laisser faire Médusa.
-Ce que tu dis est peut-être vrai, mais au moins, j’ai essayé de l’aider. C’est ce fait une amie. Et toi, est-ce que quelqu’un va venir t’aider ?
Après l’avoir provoquée à son tour, Regina, sans attendre, s’avança vers elle pour se saisir de son bras prisonnier du rideau et lui retirer le bracelet, espérant que cette action fasse revenir Neïlina et disparaître la méduse.
-Neïli ? Tu es là ? Je suis désolée, je pensais bien faire… Excuse-moi, j’aurais dû t’expliquer avant de quoi il s’agissait. Je vais trouver un moyen, d’accord ? Fais-moi confiance, je ne laisserai pas comme ça…
La jolie blonde pourrait-elle lui pardonner son initiative foireuse et foirée ? Même si elle partait d’une bonne intention, celle de la soulager un peu des maux engendrés par les voix de la Méduse dans sa tête.
L’ancienne méchante reine désirait un eu de respect, et j’haussais un sourcil peut convaincu par ses paroles. Jamais je ne respecterais les humains ! J’étais supérieur à eux. A la limite si elle était la femme crainte et puissante qu’elle avait été dans le monde des contes j’aurais pu la respecté mais cette femme était morte depuis qu’elle était devenue mielleuse. Elle se disait reine et j’haussais les yeux aux ciels la laissant parler seule pendant que je dévalisais l’armoire de mon hôte en prenant mon pied comme jamais. D’humeur toujours aussi enjouée, je m’amusais à titiller Régina en lui faisant croire que sa si précieuse amie refaisait surface avant de mettre fin à ses espoirs avec un rire malfaisant. Comme je l’avais prévu, mon numéro ne plu par à Regina, seulement plutôt que de m’hurler dessus elle fit une chose à laquelle je ne m’attendais pas le moins du monde. Rapidement, les rideaux prirent vie et enlacèrent mes poignets pendant que je lui expliquais mon point de vue sur le retour de son Anne chérie d’amour. Elle allait lui mettre la misère, elle pourra ne pas dire que je ne l’avais pas prévenue. Prisonnière de piètre rideau, je laissais un grognement de fureur s’échapper de ma gorge tandis que je tirais sur mes liens avec force tandis que mes yeux cherchait ceux de Regina pour la pétrifié, oubliant un instant que cette capacité magique n’existait plus depuis que j’étais dans ce monde grotesque.
« Tu vas le regretter espèce de maudite humaine ! Tu te crois reine, tu n’es rien ! Rien ! »
Vociférais-je tandis qu’elle menaçait mon poignet avec ses mains. Elle allait le retirer je le savais. J’aurais dû l’assommer quand j’en avais eu l’occasion plutôt que de jouer les grandes victorieuse auprès d’elle. Une fois le bijou retiré, j’entendais la voix de la maudite humaine s’éveiller avec fureur dans mon esprit. Mes pupilles oscillants du reptile à l’humain, je serrais les dents tandis que Regina implorait le pardon de son amie. Un air mauvais venant étirer mes lèvres je m’accrochais à la seule chose que j’avais encore ma haine :
« T’es pitoyable ma pauvre fille implore la autant que tu veux continue de te ridiculiser ! T’es pitoya… »
La méduse finissait sa tirade haineuse en silence tandis qu’Anne reprenait le dessus essoufflée et secouée par des sanglots terrible. C’était la première fois que la Méduse avait pris le dessus aussi longtemps sur mon esprit. Toujours fermement accroché au rideau, je relevais les yeux vers Regina avant d’ordonner entre deux sanglots :
« Fait moi descendre de ce putain de rideau Regina ! »
Serrant les dents je tentais de récupérer mes mains, tandis que l’ancienne gorgone hurlait de frustration dans ma tête tout avait recommencé.
« Plus jamais tu ne m’approches avec ta putain de magie tu m’entends Regina ! Et libère-moi sauf si tu as peur que je ne t’étrangle de mes mains ! »
5/12/12 La Méduse emprisonnée par les rideaux soudains animés par la magie, la créature pestait, ce qui était compréhensible. Il avait une certaine ironie à la situation, lorsque Médusa avait dit à Regina que la pire des tortures à infliger à un ennemi était de le laisser enfermé dans son propre corps sans en avoir le contrôle. Finalement, c’était un peu ce qui lui arrivait à nouveau, et parvenir à faire clore son clapet à cette odieuse créature fit naître un sourire narquois sur les lèvres de l’ancienne méchante reine. Cette dernière avait horreur qu’on la sous-estime. Néanmoins, elle se rendait compte que les anciennes habitudes étaient tenaces, et que mine de rien, cette petite torture infligée à cette ennemie qui avait pris possession du corps de son amie lui plaisait. Fort heureusement, Anne ne tarda pas à reprendre le dessus, et comme la maire de Storybrooke s’en doutait, elle aussi était folle de rage. Sans attendre sa demande, la belle brune leva les mains pour faire stopper la magie. Les rideaux redevinrent lentement inertes, posant avec délicatesse Neïlina sur le sol. Celle-ci menaçait alors de l’étrangler, mais l’ancienne reine savait qu’elle n’en ferait rien, et même si elle essayait, sa magie l’en empêcherait. Faisant alors fi des menaces, madame le maire se précipita vers son amie et la serra fort dans ses bras. Elle s’attendait à être repoussée, c’est pourquoi, dans le doute, elle lui entoura les bras avec les siens.
-Oh Neïli, pardonne-moi, je suis désolée. Je voulais seulement t’aider. Je t’en prie, ne m’en veux pas…
Elle se détacha d’elle, la regardant dans les yeux, l’air sincèrement navré.
-C’était une erreur de te donner un bracelet qui est encore au stade du prototype.
Le dit bracelet, d’ailleurs, elle l’avait déjà fait disparaître pour qu’il regagne son caveau, afin d’être encore peaufiné pour Marvin. Même si leurs cas avaient des similitudes, ils restaient néanmoins différents.
-Je… je trouverai une autre solution pour toi. Je te le promets.
Pour l’instant, elle n’avait vraiment aucune idée de la marche à suivre pour débarrasser son amie de son double encombrant et dangereux. La pauvre Anne avait déjà un lourd passé à gérer, alors celui de Médusa, n’en parlons pas. A part lui proposer de franchir la frontière de la ville pour que le monde sans magie annihile la présence magique de la méduse, elle ne voyait pas comment faire. Il faudrait au préalable qu’elle lui fournisse une potion spéciale pour empêcher ses souvenirs de disparaître. C’était peut-être ça, la solution, un aller-retour hors des frontières de Storybrooke. Mais au vu de ce qui venait de se produire, Neïlina serait-elle dans de bonnes conditions pour accepter d’entendre une nouvelle idée ?
-Je suis navrée, répéta Regina. Est-ce que… tu veux une potion d’oubli pour zapper ce douloureux moment de ton esprit ?
Regina se mordilla la lèvre. Elle avait envie de lui parler de sa nouvelle idée, mais trop d’idées tue l’idée, n’est-ce pas ? La gérante du Libertease essaierait probablement de mettre son plan de strangulation à exécution si son amie tentait une approche sans y être invitée.
-Dis-moi ce que je peux faire, Neïli…
Bon, en cet instant, la maire de la ville avait un peu peur de se faire virer à grand coups d’escarpins aux fesses, connaissant le caractère de son amie. Ou peut-être qu’une balade à cheval serait un plan acceptable ? A vrai dire, elle ne savait plus quoi faire pour l’aider et lui faire plaisir. Mais c’était hors de question de la laisser se mettre minable à coup de vin blanc ou tout autre alcool. Quoi qu’avec ce qui venait de se passer, Regina aurait même accepté de boire avec elle si cela lui permettait de se faire pardonner. Qu’était-ce qu’une gueule de bois en pleine matinée à côté d’une amitié ?
Dès que je fus a terre, je vociférais, mais j’étais exténuée, et sous le choc. Mon cerveau marchait à deux kilomètres heures, je venais de comprendre ce que la Méduse avait vécu pendant plusieurs décennies et bizarrement je comprenais pourquoi elle me haïssait à ce point. Je venais de comprendre combien s’était frustrant de voir son corps se mouvoir sans être incapable de le contrôler, la Méduse avait raison, la pire souffrance qu’on pouvait infliger à une personne s’était de l’emprisonner dans son propre corps. Une larme roulant sur ma joue, j’écoutais ma meilleure amie (bien que jamais je ne lui avouerais) s’excuser avec une voix pressante et débordante de remord. Cette dernière se détacha de moi et je gardais le silence incapable de me parler, bien que j’écoute toujours ses paroles. Elle admettait ses tords et s’était une première, mais lorsqu’elle m’apprit que sa saloperie de bracelet était en réalité un prototype je sentais une vague de colère emplir mon corps, réveillant mon âme comme par magie. Incapable de s’arrêter, Regina me jura qu’elle tenterait de trouver une autre solution et je refusais intérieurement, bien que mon mutisme continue de faire rage. Je devais parler, mais le choc de ma nouvelle expérience, me privait encore de cette fonction. Respirer. C’était ce que je m’appliquais à faire pendant que la Gorgone se moquait de moi. Je voulais qu’elle se taise. Pourquoi est-ce qu’elle ne disparaissait pas ?
Une fois de plus Regina poursuivi son monologue, et me proposa de tout oublier en me concoctant une potion, une proposition qui mit fin à mon état de léthargie. Brutalement, je me mettais debout, le regard horrifié, oscillant entre la terreur et la colère avant de lâcher d’une voix roque tremblante mais débordante de colère :
« NON ! Tu ne m’approches plus avec ta magie ! Tu aurais dû m’écouter, j’avais dit non ! »
Passant mes mains dans ma chevelure, ongles s’enfonçant dans mon crâne tandis que mon regard dansait contre les affaires de ma chambre, l’ancienne méchante reine me demandant ce qu’elle pouvait faire je me retournais vers elle, avant de croiser mon reflet dans la glace. Ces vêtements ! Ce reflet, je l’avais vu et c’était elle. Tirant mes racines, je sentais une vague de panique me saisir, avant que je ne retire mes vêtements. Une fois en sous-vêtement, je me baissais, les ramasser, avant de prendre mon magnifique peignoir en soie avant de rendre dans le salon et de tour jeter au sol avant de retourner dans ma chambre pour prendre tous les objets que ma Méduse avait toucher et avec lesquels elle s’était reluquée dans la glace. Arrachant mes rideaux je les regroupais avec mes vêtements restant avant de repartir vers le salon. Des larmes jaillissant de mes yeux, je partais à la cuisine pour prendre de l’alcool à bruler et d’asperger mes affaires sous le regard inquiet de Regina avant de partir vers ma cuisine cherchant une boite d’allumettes. Incapable de trouver ses dernières, je me retournais vers mon amie pour lui demander avec un empressement empreint de folie :
« Brûle-les ! J’en veux plus ! Brûle-les elle les a touché ! Brûle-les !! »
5/12/12 Neïlina était choquée, complètement bouleversée, et cela se voyait à son soudain mutisme. Regina, connaissant le caractère sanguin de son amie, s’attendait à une salve d’insultes, mais après qu’elle ait exigé d’être libérée, elle n’avait plus guère pipé mot, laissant à l’ancienne méchante reine le loisir de lui présenter un millier d’excuses. Elle lui proposa enfin un potion d’oubli et c’est à ce moment-là que l’ancienne Anne réagit, rétorquant qu’elle ne voulait plus de magie. Regina lui aurait bien expliqué que pour se débarrasser d’une ancienne divinité, il n’y avait guère d’autre solution envisageable, mais elle savait que la gérante du Libertease ne serait pas à l’écoute et pas apte à entendre un argumentaire sur une chose qui la débectait autant que la magie. Elle se contenta de hocher la tête en l’aidant à se relever.
Gardant une distance respectable de quelques pas, madame le maire observait son amie qui semblait complètement abasourdie. Son attitude frôlait la folie, elle se débarrassa de ses vêtements, allaient et revenait, arracha ses rideaux et finalement le tout se retrouva au salon, tel un bûcher sur lequel elle aspergeait de l’alcool à brûler (au moins un alcool qu’elle ne buvait pas). Regina la regardait faire, une certaine tristesse dans le regard, ne sachant que faire pour l’apaiser. Puis Neïlina lui demanda de brûler ses affaires, toutes celles que la Meduse avait touchées et qu’elle avait regroupées par terre.
-Si c’est vraiment ce que tu veux ...
Retournant sa main droite, l’ancienne méchante reine fit apparaître une boule de feu et attendit l’aval, qui ne se fit pas prier, de la blondinette. Alors, sans attendre, elle projeta la boule de flammes sur le tas de tissus, émettant une protection magique pour ne pas abîmer son parquet et pour empêcher que le feu ne se propage au-delà du bûcher improvisé.
-Est-ce que tu commences à te sentir mieux ?
Regina s’inquiétait réellement de l’état de son amie, d’autant qu’en voulant l’aider, elle avait empiré la situation. Elle se mordilla la lèvre, ne sachant que faire pour l’aider sans envenimer la situation. Le feu consumait les vêtements et les rideaux tandis que madame le maire regardait d’un air inquiet la strip-teaseuse.
-Veux-tu que nous allions faire du cheval ? Tu m’as toujours dit que ça t’aidait bien, depuis que nous avons repris cette tradition.
Peut-être que revoir sa belle jument, Perle, aiderait Neïlina à se calmer et à faire taire cette saleté de Médusa qui se permettait de l’importuner. Regina avait eu brièvement affaire à elle, et elle l’avait détestée. Comment elle et Anne pouvaient-elles être aussi différentes alors qu’au final, l’une était la renaissance de l’autre ? C’était un peu un mélange cas de Marvin et du sien avec la méchante reine. A la différence que Regina n’entendait pas la voix de son ancienne « elle » dans sa tête, et Marvin quant à lui était parfois tourmenté par Hyde, mais le plus souvent il y avait ce problème d’autre identité qu’il ne pouvait contrôler et de qui il ne pouvait voir les actes.
Mettre le feu à tout ce que la Méduse avait touché était devenu une obsession pour moi. Je ne pouvais pas continuer ainsi à regarder ses objets ou vêtement sans avoir à penser à elle et a ce qu’elle avait fait avec. Seulement, je ne retrouvais plus ses putains d’allumettes, cette empressement me rappelait celui de la petite fille que j’étais la quelques semaines avant noël. Cette petite fille qui avait tenté de réchauffé sa mère par tout les moyens et qui avait passé des longues heures à retourner le taudis qui lui servait de maison pour trouver une piètre boite d’allumette. C’était la première fois en plusieurs vingtaines d’année que je n’avais pas repensé à cette gamine. Je n’avais pas le droit de penser à elle, pourtant tout me forçait à le faire. En dépit d’autre chose j’ordonnais à ma meilleure amie de foutre le feu avec un timbre qui frisait la folie furieuse et elle s’exécuta en prenant soin de protéger le parquet de mon appartement. Une attention que je ne remarquerais que plus tard et qui me touchera, bien que je ne prendrais pas la peine de la remercier pour cela. C’était elle qui avait créé cela et même si cela partait d’un bon sentiment elle m’avait détruite psychologiquement et j’ignorais combien de temps j’allais mettre pour me forger une nouvelle forteresse entre moi et la Gorgone. Le regard fixé sur mes biens en train de brûler j’entendais les remarque perfides de ma Méduse dans mon esprit me susurrait que je pouvais bien tout bruler mais que les faits étaient là, elle était parvenue à sortir pendant un bon quart d’heure et elle le ferait à nouveau et ses progrès serait fulgurant. Dents serrés je ne répondais pas, le feu se consumant sous mes yeux laissant qu’un tas de cendre dans la sphère de Regina comme preuve de ce qui s’était passé quand elle me demanda si ça allai mieux. Levant le regard vers elle, je ne lui répondais pas. Non pas parce que je faisais une crise, mais parce que j’ignorais tout bonnement la réponse à cette question. Est-ce que j’allais mieux ? Finalement l’ancienne méchante reine proposa une autre alternative : aller faire du cheval et automatiquement je voyais le visage de ma douce Perle se dessiner sous mes yeux. Cette jument qui m’avait été offerte par le seul homme qui avait tenté de se battre pour moi-même si le combat avait été courue d’avance. Hochant la tête, je repartais dans ma chambre toujours suivi par mon amie qui semblait redouter une nouvelle crise, mais il n’en fut rien. M’habillant tel un rebot avec mes affaires d’équitation, je regardais la bombe qu’elle m’avait offert lors de notre première sortie, un faible sourire étirant mes lèvres pulpeuse, avant que je ne la saisisse et ouvre enfin la bouche :
« Pourquoi pas après j’irais acheter de nouveau rideau et un nouveau peignoir en soie »
Repartant vers la cuisine, je sentais mon regard se poser sur le brunch que Regina avait préparé avant que tout ne dérape et une partie de moi fut touché qu’elle soit toujours prête à m’épauler qu’importe le monstre que j’avais pu être par le passé, sans la regarder, prenais ma veste en cuir noir avant d’ajouter :
« C’était gentil de préparer un brunch mais je n’ai plus vraiment faim, … »
5/12/12 Regina avait merdé sur toute la ligne et elle en prenait la pleine mesure en regardant le brasero improvisé dans le salon de son amie. La pauvre Neïlina avait souffert par sa faute, encore une fois, alors que l’ancienne méchante reine n’avait cherché qu’à l’aider. Comment avait-elle pu faire le mal alors qu’elle était pleine de bonne volonté pour son amie ? Est-ce que cela voulait dire qu’il y avait une ou plusieurs failles dans son système et qu’elle n’était pas encore parvenue à devenir vraiment celle qu’elle avait promis à son fils qu’elle serait ? En pleine remise en question, Regina suivit Neïlina dans sa chambre, alors qu’elle n’avait pas répondu à sa question, à savoir si elle se sentait mieux. Inquiète, madame le maire lui emboita le pas et fut rassurée en la voyant se vêtir de sa tenue d’équitation. Elle acceptait donc sa proposition et le petit sourire qu’elle venait d’afficher acheva de rassurer la belle brune qui lui sourit à son tour, soulagée.
-Oui, très bien, tout ce que tu voudras.
L’ancienne Milady de Winter avait toutes ses affaires, et sa bombe sous le bras, elle sortit de la chambre, Regina sur les talons, pour se rendre dans sa cuisine où le brunch que madame le maire lui avait préparé attendait.
-Oh, ce n’est pas grave, tu mangeras un peu plus tard.
Elle prit l’assiette qu’elle mit dans le frigo et se tourna vers Neïli.
-On y va, et quand on aura fini, je te ramènerai.
Ainsi, l’ancienne reine espérait se rattraper. Elle ne pouvait de toute façon pas faire pire, n’est-ce pas ? Il était clair qu’il lui faudrait réfléchir à un autre moyen de sauver son amie. Elle devait déjà peaufiner le bracelet pour Marvin dans un premier temps, et étudier comment débarrasser Anne de la méduse une bonne fois pour toutes. Les deux amies sortirent donc de l’appartement de la gérante du Libertease pour se rendre à la voiture de madame le maire. Sans attendre, cette dernière les conduisit au centre équestre où la précieuse jument de Neïli logeait, avec d’autres équidés. Une bonne petite promenade en forêt, rien de tel pour se vider la tête et se détendre, comme au bon vieux temps. Voilà qui aiderait Anne à se défaire de cet horrible souvenir de la méduse qui ne cessait de l’importuner. Regina regrettait tellement d’avoir contribué à lui faire du mal.
Après cette promenade des plus apaisantes, la brune emmena la blonde, comme tel était son désir, pour trouver un nouveau peignoir en soie ainsi que des rideaux. Regina insista pour régler les achats de son amie, après tout, elle lui devait bien ça, puisque c’était de sa faute si elle avait dû brûler ses affaires. Puis, comme promis, elle la ramena chez elle avant de rentrer à son tour, espérant que Neïlina se sentirait mieux et passerait une meilleure soirée.
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Lun 27 Mar - 20:10
5/12/12
