La corruption était et demeure un sujet sur lequel je ne plaisante pas. Et bien malheureux serait celui qui tenterait quoique ce soit en ma présence. J’avais perdu mon frère d’armes à cause de ce système et même encore aujourd’hui, je traquais celles et ceux qui avaient causé la mort de John. Mais parfois, j’avais comme l’impression de vider l’océan à la petite cuillère tant cette quête me semblait impossible. Certains se plaisaient même à m’appeler Sisyphe, tant ma quête leur paraissait absurde, autant que ce type qui n’a de cesse de pousser son rocher, pour finalement devoir recommencer le même parcours. Mais je n’étais pas prêt à abandonner. C’était ma quête, ce pourquoi j’étais destiné, j’irai même jusqu’à dire que c’était écrit quelque part. Où ? Vaste question à laquelle je n’ai aucune réponse pour l'heure.

« - Certains ne méritent pas de porter l’insigne plus encore lorsqu’il suffit de leur offrir quelques biftons pour qu’ils ferment les yeux. J’aime ce que j’entends. Avoir des valeurs s’est important surtout quand on est censé être les garants de l’ordre. Ça me fait chier de le reconnaître, mais tu me fais penser à quelqu’un d’important. On n’avait pas le même sang, mais j’ai grandi avec cet enfoiré. On rêvait de jouer les héros lui et moi. Lui aussi avait des valeurs… » Je préférais toutefois m’arrêter, moi qui ne parlais jamais de John d’habitude. « - Mais crois-moi, la solitude, n’arrange pas forcément les choses. Et c’est un putain de solitaire qui te le dit. Ah oui et juste un conseil gamin, ne te fous pas de ma gueule. Mes rotules fonctionnent encore très bien. »

C’était étrange. Ce gamin me titillait ouvertement et d’ordinaire je me serais fait une joie de le rabaisser plus bas que terre, mais avec Dean je me prenais au jeu. Pire encore, je crois que je commençais à l’apprécier malgré sa putain de nonchalance. Je me consolais toutefois avec mon sacro-saint café et le muffin qui allait avec. Sans ça, j’aurai sûrement été bougon durant toute une partie de la matinée. Pour l’heure, nous devions prendre la route et commencer l’observation. En somme rien de spécial, si ce n’est filer quelques bons clients ayant leurs petites habitudes près des établissements scolaires. Ces petits enculés savaient où se trouver du public. Et alors que je maugréais dans ma tête, la radio se mit à grésiller. Dean, sans se faire prier, se jeta dessus pour répondre au signal, ce qui m’agaça passablement. Mais je préférais attendre la fin de l’échange pour engueuler ce petit trou de cul. J’attendis donc patiemment avant de lui saisit l’émetteur des mains pour le remettre à sa place.

« - C’est ma voiture, mes règles et ça commence par le premier commandement. La radio de Bobby tu ne toucheras point. Tu es encore en phase d’observation, tu n’as aucune décision à prendre pour l’instant. Et si tu veux être un cheval fougueux, vas à la crim. Ce n’est pas ce qui manque là-bas. » J’étais légèrement échaudé, tellement que je venais de presser le champignon. De toute façon nous n’avions pas une minute à perdre. Il nous fallait regagner le port et vite avant que les gros bonnets ne rappliquent pour récupérer leur due.

« - La plupart des transactions se faisant sur les ports, on sera souvent amené à venir ici. » Il y avait déjà du monde de toute évidence. Des badauds pour l’essentiel, mais peut-être aussi quelques petites mains. « - Excusez-moi ! » lançais-je à ce qui ressemblait à un flic, mais en uniforme. Je profitais au passage pour dégainer mon insigne. « - Arrow, des stups. On nous a fait un signalement. Un témoin aurait vu quelque chose. Où se trouve la cocaïne ? » Et alors que j’interrogeais le type à ma portée, un autre plus loin, se barra précipitamment. « - Fais chier ! Le bleu c’est ton moment de gloire. Vous, vous restez là. » Et nous voilà à nous lancer conjointement à la poursuite de notre suspect.

Étonnamment, quelque chose de profond me poussait à faire confiance en celui qui était mon mentor. Un homme qui deviendrait une sorte de père spirituel d’une certaine façon. J’ignorais de qui Bobby me parlait en ce moment, mais une chose était certaine il avait grandement apprécié ce type. Je me mettais à rigoler alors qu’il me disait de ne pas me foutre de sa gueule. Il avait de l’humour quand il voulait.

- J’étais toujours celui qui défendait les autres à l’orphelinat. J’ai toujours eu horreur de ceux qui intimidaient les autres et ce genre de truc. Si je me foutais de ta gueule, je te poserais pas de questions et je ne t’écouterais pas Bobby. Je ne crains pas tes rotules. Je suis certain que tu mets encore de l’huile quand il le faut.

Je prenais ensuite la radio pour répondre et monsieur était fâché. Je levais les yeux au ciel. Vraiment ? Pour une putain de radio ? Il accélérait comme un malade et je ne le relevais pas. Personne n’était en danger de mort. Il pouvait bien se calmer le poil de jambes durant quelques secondes non ? Maître Yoda était en rogne et ce n’était pas le moment de jeter de l’huile sur le feu bien que c’était vachement tentant. Qu’il ne pense pas que j’étais un petit soumis, ce n’était foutrement pas le cas. Je le regardais conduire.

- Et bosser pour Devanti ? Tu te fous de ma gueule ? Ce type a une réputation de corrompue jusque dans le Bronx. Pas étonnant que personne ne veut travailler là-bas. Je toucherai plus à ta précieuse radio Gollum.

Je hochais la tête alors qu’il me disait que la plupart des transactions se déroulaient dans le port. C’était tout simplement logique en fait. Je me passais une main dans les cheveux en sortant de la bagnole pour passer le filet de sécurité en suivant mon mentor. Je montrais mon badge aussi en observant autour tout en portant attention à l’interrogatoire de Bobby. Soudain, un type se barrait en courant. Là, je me mettais à lui courir après comme si je n’avais aucun souffle. J’étais plus rapide que Arrow. Je sautais par-dessus une caisse de bois avant de voir le type s’en aller sur un bateau. Le con ! Je montais sur ce dernier avant de commencer un véritable parcours à obstacle. J’analysais la situation en courant avant de voir une poutre reliée à des poulies. Sans me pocher de question, je tirais fortement sur la corde et la poutre basculait. Le type se la mangeait en plein dans l’estomac et tombait sur le sol. J’allais le rejoindre avant de le soulever par le collet pour le plaquer contre un mur en acier face contre ce dernier. Comment avais-je su pour cette poulie et cette poutre en acier ? Aucune putain d’idée en fait … J’avais l’impression de me sentir à l’aise sur un bateau étonnamment.

- Lâche-moi gros connard !

- On reste polie mon grand parce que je suis une soie comparativement à mon partenaire.

J’avais fait mon boulot. Au tour de Bobby de faire le sien. Je sentais que ça allait être vachement intéressant.

Je n’avais plus l’habitude d’être accompagné sur le terrain. D’ailleurs, à bien y réfléchir, avais-je eu le loisir de m’habituer moi qui ne ménageais pas mes efforts pour m’éviter la corvée de l’équipier ? À coup sûr, j’étais le seul dans le service à me montrer aussi véhément sur la question du binôme, mais celles et ceux qui étaient là depuis mon arrivée, savaient mieux que quiconque d’où venait cette aversion du travail d’équipe. Une aversion qui n’en était pas une, mais juste une couverture, pour que je ne m’attache à personne. C’était préférable après ce que j’avais vécu avec John, qui avant d’être mon tout premier équipier, était avant tout mon meilleur ami. Le passé étant ce qu’il est, je devais à nouveau me focaliser sur le présent et remettre les choses au clair, car de toute évidence, Dean commençait à prendre un peu trop ses aises dans ma voiture. Je voyais là cette fougueuse jeunesse prendre l’ascendant sur ce qui me semblait être le respect, celui du matériel en l'occurrence.

« - Hey ! Déjà tu vas redescendre d’un ton et me causer meilleur. Je n’ai pas besoin qu’un bleu vienne m’apprendre mon métier qui plus est. » J’étais au courant de qui était Devanti et je n’avais certainement pas besoin qu’il m’éclaire de ses connaissances. Il était présomptueux, un chien fou, sûrement avide de grandes aventures. « - Rappelle-moi Gollum et je te jette de la bagnole. » Ne puis-je m’empêcher de rajouter jouant sur une semi-ironie qui me permettait quand même de faire montre de légèreté, car malgré l’agacement qu’il m’inspirait, je ne voulais pas le blesser, ni amoindrir sa motivation pour l’instant.

Nous arrivâmes donc sur place et le moins que l’on puisse dire, c’est que la fourmilière était en ébullition aujourd’hui. Comme à l’accoutumée, je m’adressais à l’agent sur place. Il nous fallait glaner quelques informations avant de se jeter dans le grand bain. De toute évidence, nous étions chanceux, car à peine arrivés, nous vîmes un type se barrer en courant. Une attitude plus que suspecte en de telles circonstances. J’avais à peine posé mon regard sur Dean, qu’il était déjà dans les starting-blocks, à courser le fuyard. « - Bon, on va laisser le petit jeune faire sa démonstration de virilité. » Lançais-je à l’officier en uniforme tout en continuant la conversation là où nous l’avions laissé au préalable. J’ignorais ce que foutait Dean, je préférais donc attendre quelques minutes avant de récupérer la bagnole et faire le tour pour le retrouver. Les démonstrations de virilité ce n’était pas mon fort, du moins pas pour ça et parce que je n’avais pas envie de me faire chier à jouer les yamakasis, je privilégiais la voiture. Au bout de quelques secondes, je retrouvais le bleu avec notre suspect, sur un bateau.

« - Ça va ? Les gosses s’amusent bien ? » Délaissant la Fort, je les rejoignais pour passer les menottes au fuyard qui sembla fortement offusqué, assez pour invoquer la présomption d’innocence. « - Ah ! Tout à fait. Mais vois-tu quand un type, toi en l’occurrence, se barre en nous voyant dégainer l’insigne, alors qu’on ne l’a même pas interrogé, tu avoueras que c’est un peu douteux. Si vraiment tu n’avais rien à te reprocher, tu serais resté sur place non ? » Le gaillard gesticulait et profanait bon nombre d’insultes à notre égard. « - Ce sont souvent les petits roquets qui aboient le plus fort. » Je m’approchais donc et sans réserve aucune, j’attrapais son entrejambe, commençant à serrer progressivement. « - À défaut de t’en coller une pour te faire fermer ta gueule. Et puis ça risque de se voir et je n’ai pas envie de subir un surplus de paperasse. » Il couinait, mais avait arrêté de nous brailler dessus. « - L’avantage d’en avoir deux, c’est qu’on peut vivre avec une seule. » Dis-je en accentuant mon emprise. « - On va commencer par les formalités. Qui es-tu l’ami et pourquoi avoir piqué un sprint en nous voyant arriver ? »

Lorsque j’ai fais ma formation, j’étais très fort en parcours en obstacle. Plus le terrain était instable et meilleur j’étais. C’était assez inhabituel. Il y avait même un des gars qui s’amusait à me dire que j’aurais fait un sacré pirate avec mon aisance à passer par-dessus des trucs en mouvements. Chacun nos forces et nos faiblesses. Je ne m’attendais pas à ce que Bobby me suive. Il avait ses méthodes et j’étais là pour épargner ses vieux genoux des coups causés par une course. C’était un travail d’équipe non ? Heureusement qu’il ne m’entendait pas penser, car je serais bon pour me faire tirer les oreilles. Je collais dans ménagement la tronche du gros débile contre le mur en acier avec un peu de rouilles. Bobby arrivait sur l’entrefait avec sa bonne humeur sa joie de vivre qui allait en grandissant. Nous devions faire une drôle de paire. En y repensant, vu son âge, il aurait certainement pu être mon père en vrai.

- Moi je m’amuse bien vrai. Notre ami un peu moins.

Il faut dire qu’il avait eu un arrêt assez brutal. Je laissais Arrow lui passer les menottes et je replaçais mon manteau en reprenant une respiration normale. Je regardais le maître se mettre à l’oeuvre. C’était assez beau de voir le fuyard ployer rapidement sous les propos de Bobby en fait. Je pouvais constater que je n’étais qu’un padawan devant son maître jedi. Je gardais cependant ma bonne humeur et mon humour pour moi sinon le maître allait vite se fâcher. Déjà que je l’avais traité de Gollum, il valait mieux que j’y aille lentement dans l’immédiat. C’était notre première journée après tout.

- OK ! OK! LÂCHE MES COUILLES MERDE !

Mauvaise réponse, car Arrow resserrait son emprise. Je me retenais de rire encore. Il était vraiment débile en fait. Le type se mettait finalement à parler. Nous allions probablement devoir le traîner au poste de police.

- C’est pas moi la coke ! Je ne faisais que surveiller ! Je veux pas d’emmerde.

- Réponds à sa question. C’est une suggestion que je te fais.

Nous n’avions jamais parlé de cocaïne. Il savait donc un truc c’était clair. Il n’était pas le crayon le plus aiguisé de la boîte.

- Je m’appelle Francis. J’ai juste eu la trouille ok ! Me coffrez pas ! Ils vont me faire la peau sinon !

Lui faire la peau alors qu’il était chargé de surveiller ? Dans quel merdier est-ce nous venions de tomber ? Clairement, s’il devait surveiller de la marchandise c’était qu’il n’y avait pas que quelques sacs à moins que nous soyons sur une fausse piste ? Je regardais Bobby du coin de l’oeil. Je n’avais pas envie de me délier la langue au risque de le voir s’énerver ensuite. Je lui laissais donc le questionnaire, mais ça devenait intéressant.

- Je suis juste un type qui veut offrir une bague à sa copine ok ?! Je suis personne !

Alors voilà comment fonctionnent les jeunes maintenant ? On joue les acrobates pour coffrer les délinquants et autre sous merde qui nous colle au train ? Si j’avais su, j’aurais fait une formation chez Pinder ou au Cirque du Soleil. Je suis peut-être – sûrement – trop procédurier, ou de la vieille école, toujours est-il que je me demandais bien ce qu’il avait à prouver en jouant les têtes brûlées et ainsi se donner en spectacle. Si vraiment les feux de la rampe l’attiraient, il n’avait qu'à prendre le large et s’installer à Los Angeles. Bref, là n’était pas la question. Nous devions mettre la main sur notre suspect afin de lui poser quelques questions. J’espérais juste que notre Jack Sparrow du coin, n’avait pas trop abîmé le type, car nul doute que j’allais devoir me taper de la paperasse le cas échéant et la morale qui va avec. Mais peut-être était-ce ce que le capitaine attendait et il avait choisi le chien fou pour causer ma perte. Après tout ça se tient. Si je suis incapable de gérer un jeune en formation, nul doute qu’aux yeux du supérieur, j’étais tout aussi incapable de me gérer. Mais pas le temps de gamberger d’avantage, car me voilà sur le port, quittant mon véhicule pour un semblant de terre ferme.

« - Ravi de voir que tu t’amuses. » Lançais-je avec sarcasme tout en passant les menottes à un bel abruti qui avait sûrement trop abusé de séries policières et qui ne semblait pas très au fait de notre système judiciaire et pas très poli. Resserrant son poignet gauche que je tenais en main, je lui fis comprendre qu’il allait falloir vite redescendre en pression « - Déjà commence par surveiller un peu ton langage. » Et sans me faire prier ni consulter Dean, je traînais le fuyard pour le conduire près de la voiture. « - Ah mais je trouve que tu t’exprimes beaucoup pour quelqu’un qui n’a rien à se reprocher. » Je ne puis résister à l’envie de coller sa face contre la vitre arrière de ma voiture de fonction. « - Tu devrais écouter mon camarade et répondre à ma question. Je ne suis pas du genre patient, tu pourrais très vite avoir des emmerdes. Donc il était question de cocaïne, merci pour la précision. Et laisse-moi te dire qu’en tant que guetteur, tu risques bien plus qu’une amende. » Je relâchais un peu la pression, pour qu’il soit quand même un peu plus à l’aise. « - Donc Francis… » Il acquiesça aussitôt. « - Au risque de passer pour un vieux con paternaliste, laisse-moi te dire que tu aurais pu trouver mieux comme job. Tu sais en bossant au Starbuck du coin tu as moins de chance de te faire trouer pour avoir laissé partir une petite cargaison. » Je posais dès lors mon regard sur Dean. « - On va mettre les voiles. On sera plus à l’aise pour l’interroger au poste. Le périmètre est bouclé de toute façon et la drogue a été saisie. »

Le type n’en menait pas largue, il était honnête et certainement au plus bas dans les rouages du trafic, mais nous devions l’interroger, telle était la procédure. « - Aller on y va. Si tu la joues cool Francis, il n’y aura pas de soucis. Alors je te conseille d’entrer dans la bagnole sans te débattre et on discutera au poste. Si tu fais ce qu’il faut pour nous aider, on en fera de même de notre côté. Dean c’est équitable non ? »

Tête brûlée intrépide ? Probablement. Fauteur de trouble ? Par moment. Vouloir de l’attention à tout prit ? Pas du tout. Bobby pouvait penser ce qu’il voulait, j’avais fait mon job d’une manière différente du sien. Chacun nos méthodes et, qui sait, ces dernières seraient peut-être complémentaires. Mon supérieur enchaînait un petit sarcasme, mais il ne pouvait pas nier que j’avais mis la main au collet de ce petit merdeux. Il allait s’en tirer sans blessures sévères et seulement quelques ecchymoses à cause de sa chute. Honnêtement, c’était lui qui était parti sur un bateau de marchandises en pleine course et ce n’était pas de ma faute si j’avais plus d’agilité que ce dernier. Francis semblait vouloir collaborer un peu alors que Bobby l’entraînait vers sa voiture de service. Je suivais en souriant en coin. Le pauvre Francis risquait d’irriter Bobby et ça, c’était une mauvaise chose du peu que j’avais pu observer.

J’approuvais les directives de l’agent d’un signe de tête. Je regardais autour, nous n’avions pas de spectateurs et c’était pour le mieux. Je n’avais pas envie d’avoir mes petits exploits sur le net. C’était un véritable fléau les gens qui filmaient tout et n’importe quoi. Francis se remettait alors à parler.

- Vous voulez que je vous dise quoi au juste ? J’ai rien de plus à dire ok ?! Je ne sais rien. On me paye et voilà ! Vous n’allez pas me coffrer.

- Si j’étais toi, je baisserais la tête Francis. Je trouve que c’est un marché assez équitable.

Il se débattait un peu alors que j’ouvrais la porte en laissant Bobby le balancer dans la voiture. J’allais du côté passager et je ne comptais pas trop parler durant le trajet. Pour qui bossait cet homme en fait ? J’avais eu un briefing très léger concernant les gros vendeurs, mais sans plus. Bobby serait une grande source d’informations à ce propos. Francis était silencieux lui aussi. Il se contentait de marmonner en silence. Moi, je fumais une clope avec la fenêtre ouverte en me foutant que l’autre ait du vent dans sa gueule derrière. Arrivé au poste, il était installé dans une salle d’interrogatoire et je profitais de cette occasion pour parler au maître avant de le regarder à l’oeuvre pour ce genre d’expérience.

- Tu as une idée pour qui il bosserait ou pas du tout ? Je sais que la cocaïne vient du réseau italien et d’un autre qui m’est totalement inconnu. L’autre étant plus important que la mafia à ce que j’ai compris. C’est comme un mégalodon dans le milieu.

J’étais loin de me douter que l’homme à la tête de cet empire était Harry Olympus.