Welcome rookie

♕ **INSCRIPTION** : 15/01/2017

Welcome rookie

Je n’aimais pas les interrogatoires, car je n’étais pas assez patient pour les mener à leur terme ; et qu’il était préférable de ce fait, que je ne sois pas seul. Sauf que d’ordinaire, l’on me refourguait quelqu’un d’expérience, à même de m’arrêter ou de me contrer si je venais à dire de la merde. Et croyez-le ou non, ça m’arrivait de temps à autre de me laisser emporter par la verve et l’empressement quitte à bafouer « légèrement » la procédure. Dean était là. C’était un fait, bien plus qu’une réjouissance. Lui-même ne semblait pas très procédurier, ce qui nous faisait un point commun. Il était aussi fougueux, bien plus que moi à son âge — enfin je crois — mais fougueux quand même. Finalement, même si ça me faisait chier de le reconnaître, je me retrouvais un peu en lui. Mais ne nous emballons pas ! Et il était encore trop tôt pour montrer quoique ce soit au gamin, encore moins un semblant d’affection ; bien que pour l’heure je tienne un discours aux relents paternaliste en lui faisant savoir qu’il ne devait pas s’approcher de cet enfoiré d’Olympus et je parlais en connaissance de cause.

Nous quittâmes donc la pièce d’où l’on pouvait observer les interrogatoires, pour regagner la salle où nous devions nous y soumettre. Dean restait en retrait tandis que je posais mon popotin sur l’une des chaises mises à disposition, me rappelant aussitôt pourquoi je détestais passer plusieurs minutes assis sur l’inconfort même. Mais là n’était pas la question. Nous devions cuisiner notre suspect, assez pour qu’il nous donne quelques informations. Et pour ce faire, j’optais pour une agressivité accrue, celle d’un méchant flic évidemment. « — Ah oui la vie est difficile parfois, mais elle peut l’être encore plus. » répondis-je à Dean tandis que l’ami Francis déglutit bruyamment se demandant à présent à quelle sauce il allait être dévoré ? Que l’on se rassure, je n’étais pas le grand enfoiré qui prenait vie sous la lueur blafarde de cet éclairage pourri. Non, moi je me contentais de surjouer le personnage ; d’être un tyran que l’on pourrait craindre assez pour se pisser dessus. Et j’espérais que Dean adhère à mon jeu machiavélique en arborant les atours du gentil flic pour mettre notre « invité » en confiance.

Et le voilà entrant dans la lumière à son tour et jouant si bien son rôle que j’en étais impressionné, mais tout dans la retenue pour que notre suspect ne se doute de rien. « — Moi je pense que c’est un attardé. Si tu veux continuer à te murer dans le silence vas-y Francis. Mais sache que ce n’est pas bon de trop se retenir. »

« Ah oui vraiment ? » Il semblait légèrement désemparé, se demandant ce qui pourrait lui arriver. Moi, je souriais fier de mon petit effet tandis que Dean continuait à jouer son rôle de gentil. « — Elle pourrait tomber », dis-je en laissant mon regard tomber vers le bas. Francis émit un gémissement tandis que Dean se prenait un verre d’eau l’air de rien. « — Imagine un peu ce que ça peut faire. Elle doit être gorgée d’eau là. Tu vas avoir mal comme jamais. » Il déglutit à nouveau et balança sans attendre deux noms, ceux de ses rabatteurs en l’occurrence. « — Et bah voilà ! Tu vois quand tu veux tu peux. Et bien sûr qu’on va t’amener pisser, on va même te faire signer de la paperasse avant de te garder au chaud quelques heures. Dean, tu peux escorter notre invité ? »

« Et c’est vrai ? Elle va tomber ? »

« — Je ne suis pas médecin donc rien n’est sûr. Tu pourrais très bien la perdre à force de trop tirer dessus. Qui sait ce que la vie nous réserve ? Amène-le vers les bureaux Dean, un gratte-papier prendra la relève. Je t’attends dehors, j’ai envie de pisser moi aussi et comme nous avons des toilettes de service autant en profiter non ? »

We’re here now, and this is true.