Je voulais ajouter ma touche d'inexpérience à ces … Heu … C’était quoi déjà ? Des biscuits aux brisures de chocolat ? Anna ne semblait pas apprécier les coquilles dans le mélange. C’était pour le côté craquant ! J’avais fait exprès. Ouais … Non pas vraiment . J’étais simplement très novice en cuisine. Je la regardais alors qu’elle parlait comme une philosophe en langage codé. C’était quoi cette habitude chez les gens ici ? Bon, j’étais peut-être ainsi également sans m’en rendre compte. Je prenais de la farine et je la faisais tomber doucement au-dessus de la tête de ma meilleure amie en faisant comme si je ne l’écoutais pas.

- Oh regarde de la neige qui ne mouille pas. T’as pas froid ?

J’aimais bien la taquiner avant de finalement lui exliquer ma rencontre avec la charmante Raiponce. Une rencontre tellement fracassante dans tous les sens du terme. Je m’ouvrais doucement à Anna en me disant que je méritais peut-être une once de bonheur dans ce monde. Je me sentais tellement perdu et pris dans mes sentiments. Je me sentais complètement trahie par la vie. Elle avait une dent contre moi mon existence en fait. Trahison, souffrance, haine, colère, enlèvement et détachement à répétition. Je regardais la poêle avant de regarder ma meilleure amie.

- Je te confirme que cette chose donne des sacrées migraines en plus de mettre les gens hors service. Je qualifierais cette poêle d’arme contondante. Je crois que la composition de cette dernière y est pour beaucoup. La fonte à quelque chose d’assez solide.

Je rigolais un peu. J’avais eu un mal de crâne, mais pour une belle raison. J’avais tellement aimer ma rencontre avec Raiponce. pourquoi l’avais-je oublié en fait ? Je ne prêtais même pas attention à ce que faisait Anna. Je regardais la poêle avant de répondre à nouveau à ma meilleure amie. J’en profitais pour piquer du mélange de pâte à biscuit cru et le manger comme ça. Elle mettait ensuite les biscuits au four avant de commencer mes brownies. Moi, je prenais les brisures de chocolat et je les mangeais en venant m’asseoir sur le plan de travail. Elle me demandait le lait et je regardais le pot avant de le lever plus haut. Hors de question de lui donner aussi facilement.

- Je n’ai rien d’un prince Anna et à ce moment-là je … Je ne savais même pas que j’avais du sang royal. Je crois que je ne voulais pas la décevoir ou … J’en sais rien moi ! J’ai paniqué. J’ai pris le premier nom qui me passait par la tête : Flynn. Je le regrette aujourd’hui. Je n’aurais jamais dû la laisser derrière. Si tu voyais ses cheveux … J’ai soif moi.

Je buvais à même le contenant avant de lui donner en rigolant. On s’amusait après tout et je me confiais sans même m’en rendre compte.

- Elle était rigolote dans tous les cas … J’espère qu’elle va bien … Je devrais peut-être tenter d’aller la chercher, qui sait. Tu me botterais les fesses si je partais non ?

Mon petit taquin de commis piquât sans scrupules des morceaux de chocolat que j’avais oublié ou non sur le plan de travail. Tant qu’il m’en laissait un peu pour continuer à faire la liste de gâteaux prévue, il pouvait bien faire ce qu’il voulait.
Vint ensuite le moment de me passer le pot de lait. J’aurais dû m’y attendre et savoir qu’obtenir le récipient ne serait pas chose aisée avec mon meilleur ami et sa propension à me rendre chèvre. Qu’est ce que ça pouvait m’agacer et en même temps m’amuser !

Il n’y avait que Richard capable de réaliser cet exploit. Il exprima son désaccord sur ce que je venais de dire concernant son rang princier. Pour cela, il mit le lait encore plus hors de ma portée. Je regardais mon ami avec l’envie de lui lancer des éclairs avec les yeux.
Pourtant, son visage et ses propos me firent changer d’avis. Il avait l’air vraiment perdu dans ses pensées. Comme si découvrir son véritable statut n’avait toujours pas été digéré, comme si sa rencontre avec Raiponce l’avait désarmé…

Pour se redonner de la contenance, il détourna l’attention en buvant du lait directement au goulot du pot. Il me le tendit ensuite en rigolant comme si ce qu’il venait de me dire n’avait plus d’importance maintenant. Faux prénom mais vrai regret.

« Tu aurais pu attendre quelques minutes et tu aurais ainsi bu ton lait accompagné par les cookies tout chaud que l’on a fait tout à l’heure. Tant pis pour toi ! » Je mis le récipient sur un coin de mon plan de travail pour faire des crêpes plus tard.

« Il n’est pas nécessaire d’avoir du sang royal pour avoir l’air d’un prince. Par tes actions et ton comportement, tu peux en être l’égal sans en avoir le titre. Et inversement, tu peux avoir le titre et te comporter comme le dernier des crétins. »

A mon tour de me perdre dans mes pensées et mes souvenirs. Deux visages vinrent se fixer sur mes rétines. D’abord celui de mon tendre et doux époux, Kristoff, qui n’avait pas de sang royal mais l’allure. Puis le visage de ce mesquin et calculateur de Prince Hans des Iles du Sud.
Rien que repenser à la plus grosse bêtise que j’avais failli faire dans ma vie, je frissonnai de dégoût. Heureusement, ma sœur Elsa m’avait évité de faire le pire choix qui existait : épouser ce tocard de Prince Hans.

« Parle-moi de ses cheveux, ils ont l’air de t’avoir beaucoup marqué. Ils ont une particularité comme les miens ? Ou quelque chose d’encore plus grandiose ? »

Et pour la première fois depuis le début de notre conversation, Richard se demanda comment elle allait, où elle pouvait se trouver et s’il devait partir à sa recherche. Je levai les yeux au ciel avec une telle force que je pouvais gagner un oscar pour cela si la catégorie existait.

« Tu as raison sur un point, je vais te botter les fesses. Pas si tu partais à sa recherche, au contraire je t’aiderai dans tes préparatifs. Mais plutôt si tu restes ici sans rien faire ! »

Ce fut à ce moment-là que le four sonna pour nous avertir que la première fournée de cookies était prête. Je me munis de gants et sortis la plaque du four. La fumée s’échappait des biscuits et une bonne odeur de chocolat chaud se répandait dans l’air.
Je me dépêchai de mettre la fournée suivante à cuire. Je me remis à la confection du brownie. Je regardais à nouveau mon meilleur ami. Je voulais l’aider autant que possible, mais plusieurs questions me taraudaient.

« Si tu partais à sa recherche – et tu vas partir à sa recherche, crois-moi – par où tu commencerais ? Elle est peut-être toujours prisonnière de sa tour ou du monde de la mère Gothel, tu as une idée du moyen d’y retourner ? Te sens-tu d’y retourner ? »

J’aimais tellement rendre Anna folle. Elle savait me redonner le sourire en bonne amie qu’elle était. Je savais que c’était une belle amitié qui s’était dressé entre nous depuis que j’étais de retour dans la Forêt Enchantée. Elle était présente pour moi autant que je l’étais pour elle. J’étais simplement bien plus maladroit dans mes propos. J’oserais même dire que je lui disais des choses que je ne disais même pas à ma propre jumelle. Je rigolais alors qu’elle me disait que j’aurais pu boire mon lait avec des biscuits. Je n’étais pas à ça prêt d’attendre. Elle parlait ensuite du sang royal et le fait d’être un prince. Je la regardais sérieusement dans les yeux.

- Je suis sans l’ombre d’un doute beaucoup plus près de la seconde catégorie si tu veux mon humble avis. Je me cherche sans savoir ce qui m’anime réellement. Je ne pourrais même pas t’expliquer ce qui se passe là-dedans.

Je pointais ma poitrine et ensuite ma tête. Le regard de ma meilleure amie changeait et elle revenait à la charge avec elle Raiponce et ses cheveux. Je secouais négativement la tête en prenant encore une poignée de chocolat pour les manger. C’était vachement bon en fait. J’allais devoir tester les biscuits ensuite.

- Ce n’est pas comparable en fait. Toi, tu as cette petite mèche blanche qui te donne un côté de vieille mégère que j’aime tout particulièrement. Elle … Ses cheveux étaient si long que je pouvais descendre de la tour. Ils étaient blonds et avaient le pouvoir de guérir les blessure. Elle l’a fait avec ma main d’ailleurs. Une mèche de cheveux autour et elle s’était mise à chanter.

Je regardais la paume de ma main où avait été cette fameuse blessure. Un accident simple, mais pas la moindre trace. Anna attestait qu’elle m’aiderait à partir à la recherche de Raiponce. Je la regardais dans les yeux avant qu’elle n’aille chercher les biscuits dans le four. Je tendais la main pour en prendre un encore. Bouchée directe en pestant car c’était chaud. Un peu gourmand le fils de la méchante reine.

- Oh c’est chaud !

Une gorgée de lait pour faire passer le tout. Il ne fallait pas m’amener dans une cuisine en fait. J’étais tout simplement l’enfer à vivre. Je regardais Anna avant de prendre une autre bouchée bien moins chaude de mon biscuit car j’avais soufflé dessus.

- Le temps ne s’écoule pas de la même façon. Trois mois ici et j’avais pratiquement atteint la vingtaine … Deux ans … Elle est peut-être même morte en fait … Je cours après une chimère sans aucun doute. Je ne sais pas comment retourner là-bas, mais si je le fais, chaque seconde comptera. Plus le temps passera là-bas et plus je vieillirai… C’est étrange à dire non ? Tu me vois partir un mois pour toi et revenir avec dix ans de plus ? Ça te donnerait l’occasion de me traiter de vieux en fait.

Je mettais du chocolat fondu sur le bout de son nez avec un petit sourire en coin.

- T’es réellement ma seule véritable amie ici Anna.

Richard m’expliqua les différences importantes qui existaient entre ma chevelure et celle de Raiponce. Il en profita pour me traiter de vieille mégère qu’il aimait. Je ne pus m’empêcher de lui donner un coup de poing sur l’épaule et de lui lancer à nouveau un peu de farine dans la figure.
Il était aussi taquin qu’à ses plus grandes heures. J’espérais qu’il fut ainsi sur la voie de la guérison. Ce qui était certain, même s’il refusait encore avec force de le reconnaitre, son visage s’illuminait à chaque fois qu’il me parlait de sa belle blonde. Il éclairait la pièce comme apparemment les cheveux magiques de sa belle.

J’avais vu la magie réaliser plus d’un miracle que se fut pendant ma jeunesse à Arendelle ou maintenant dans la Forêt Enchantée en côtoyant tant d’êtres doués de pouvoirs. Mais je n’avais jamais vu des cheveux avec un pouvoir de guérison comme le décrivait mon ami Richard.
Plus il me parlait de cette mystérieuse Raiponce, plus j’avais hâte de la rencontrer. Je fus sortie de mes pensées par une réaction un peu violente de mon commis pas très concentré sur sa tâche. Il venait de goûter un des cookies fraichement sorti du four, donc très chaud en bouche.

« Tu es bien pressé de les goûter ! Serait-ce pour avoir une excuse pour ne plus me parler ? » lui dis-je en me mettant doucement à rire.

Il fit passer la brûlure qui s’était installée dans sa bouche avec une rasade de lait. Pourvu qu’il m’en laissât suffisamment pour finir les recettes, si nous arrivions à faire tout ce que j’avais prévu au départ. J’avais peut-être visé trop haut et voulu faire trop de pâtisseries. J’aurais dû me douter qu’avec le Sieur Mills de Locksley rien n’allait se passer comme je l’avais imaginé.
Après avoir pris le temps de souffler sur son biscuit avant de le mettre à la bouche, Richard me parla du temps qui s’écoulait de façon différente dans le monde de la mère Gothel. Il avait l’air perdu dans ses pensées, ne sachant pas si la fille de ses rêves était toujours vivante ou non.

« Je n’ai pas besoin d’attendre que tu ailles dans ce monde bizarre pour te traiter de vieux. Je le fais déjà tous les jours ! N’est pas mon vieux ? » Je lui fis un grand sourire.

Comme Richard n'était jamais à court d'idées pour ce qui était de m'embêter, le voilà en train de m'étaler du chocolat fondu sur le nez. Étant moi-même armée d'une cuiller en bois tout aussi bien garnie, je lui en tartinai la joue avec toute la délicatesse qui me caractérisait.
Je levai à nouveau les yeux au ciel quand il me dit que j'étais sa seule véritable amie dans cet immense château. Comme si un prince comme lui n'avait pas d'autres amis que moi. Je n'en croyais pas un mot. J'étais peut-être la seule qui avait gratté un peu la carapace de ce ronchon.

Ce fut à ce moment-là que mon cerveau se mit à cogiter. Je regardai mon ami, toujours avec un sourire fixé sur mon visage.  Je venais d’avoir une idée.

« Et si on essayait un sort de localisation ? J’ai lu pleins de livres sur le sujet. Nous avons besoin d’une carte de la Forêt Enchantée et une du Monde des Contes, un objet ayant appartenu à Raiponce et les ingrédients que ta mère doit bien avoir dans un coin de son château. »

En même temps que j’égrainais les différents objets dont nous pourrions avoir besoin, je levais les différents doigts de mes mains. Je faisais en même temps des allers-retours dans la longueur de la cuisine étant incapable de rester en place.
Je n’aimais pas trop faire appel à la magie, surtout si je pouvais résoudre mon problème par moi-même. La magie avait tellement fait des dégâts dans ma jeunesse, elle m’avait séparé de ma sœur pendant de nombreuses années. Et ça, je ne l’oubliais pas et je ne pourrais jamais l’oublier.

« Enfin, si tu te sens de lancer ce sort bien sûr. Au moins, on peut savoir si elle est quelque part dans notre monde. On ne sait jamais ! As-tu gardé un objet venant d’elle autre que la bosse due à son coup de poêle derrière ta tête ? »

Moi ? Être le genre de type a préféré se brûler plutôt que de m'ouvrir sur mes sentiments ? Absolument. Je prenais une profonde inspiration autant que possible alors que la brûlure à la langue me faisait souffrir. Heureusement que cette recette était délicieuse sans quoi j'aurais eu bien d'autres soucis. Je tirais la langue légèrement à Anna sur sa remarque. J'avoue que les gens pouvaient bien penser que j'en pinçais pour elle alors que ce n'était pas du tout le cas. J'étais même très loin d'avoir des sentiments amoureux pour cette femme. En fait, elle était plutôt comme une sœur à mes yeux. Une petite sœur avec un grand tempérament que j'appréciais beaucoup et qui me rendait chèvre ou alors étais-ce l'inverse ? Plutôt moi qui la rendait chèvre en fait.

- C'est la barbe qui me donne cet air de personne sage et vieillissante ? Je l'aime bien ma barbe moi. On dirait que les gens ne veulent plus me chercher des merdes depuis sauf toi car tu es immunisée

Autant continuer à faire le fanfaron avec elle en fait. Je me passais une main sur la nuque en prenant une immense inspiration et je soupirais. Ah non, pas utiliser la magie dans une cuisine. J'étais loin d'avoir le niveau de ma mère encore et je ne m'en sentais pas complètement à l'aise. Je grimaçais en regardant Anna prendre tous les effets que ça prenait pour faire un tel sortilège.

- Hum Anna je ... Je sais pas trop ...

Je pouvais me téléporter sur quelques mètres et faire des boules de feu, mais de là à me dire que je pourrais lancer un sort de localisation... Je doutais de mes compétences complètement. Je m'écrasais dans une chaise et je me frottais le visage avec mes deux mains. La douleur de la brûlure venait de partir pour laisser la place à autre chose. Anna était plus que sérieuse. Je me redressais en la regardant dans les yeux. Quelque chose ayant appartenu à Raiponce ... Je n'avais rien d'elle. Du moins, je cherchais dans ma tête.

- Je ... Je ne pense pas avoir quelque chose lui ayant appartenu sur moi ... J'essaie de réfléchir. Je n'ai jamais été le genre d'homme à trainer ce genre de chose et sur les Sept mers ... Attend ... Je crois que j'aurais peut-être quelque chose. Reste là je reviens.

Je me levais pour aller au pas de course dans ma chambre. Je montais les escaliers en trombe avant d'entrer dans mes appartements. Je lançais les vêtements qui se trouvaient dans une malle. Bonjour le bordel dans ma chambre en fait, ma mère allait me tuer de mettre un tel foutoir dans mes affaires, mais un problème à la fois. Je sortais finalement une bourse et je l'ouvrais. Je fouillais sans trouver avant de vider le contenu sur mon lit et je prenais ... Une petite boucle d'oreille en forme de soleil. J'avais un petit côté voleur ne l'oublions pas. Je levais la tête et je prenais une carte de la Forêt Enchantée qui était sur le mur avant de recourir vers la cuisine à grande vitesse. Je me laissais glisser sur le plancher et je posais la carte à plat et la petite boucle d'oreille.

- Je lui avais volé une boucle d'oreilles ça compte non ?

Sourire débile de mec amoureux sur la gueule. Je me raclais la gorge pour reprendre mes esprits.

- Par contre mes compétences en magie sont plutôt précaires ... Je ne sais pas si je vais réussir, mais tentons toujours. Ça marche comment ? Je te suis sur ce coup car là ... Je n'ai pas tellement regarder ça comme activité. Je tentais plutôt de faire des boules de feu avec des émotions positives.

J’étais très enthousiaste à l’idée d’aider mon ami à retrouver la femme de sa vie. Je me lançai dans un monologue dont j’étais la seule capable. Je ne vis pas les changements de couleurs sur le visage de Richard, sinon j’aurais forcément calmé mes ardeurs.
Il fut hésitant à utiliser le charme de localisation. Je regardai mon ami, avait-il peur de quelque chose ? Ne se sentait-il pas assez fort pour lancer un simple sort ? Avait-il des appréhensions à utiliser la magie sans aide ni encadrement de sa mère ?

Il m’expliqua ensuite qu’il ne pensait pas avoir avec lui un objet ayant appartenu à Raiponce. Ma joie d’avoir peut-être trouvé une solution à son problème commença doucement à me quitter. Je n’étais pas déçue pour moi mais pour lui oui.
Il me redonna espoir en me disant qu’il avait finalement peut-être quelque chose dans ses affaires. Il sortit en trombes de la cuisine pour aller je ne savais où. En attendant son retour, je continuai à vaquer à mes recettes de gâteaux.  

Je venais de mettre à cuire le brownie que j’avais eu le temps de confectionner pendant son absence quand Richard refit irruption dans la cuisine avec un petit objet brillant dans la main. Il avait de nouveau le sourire niais mais tellement adorable accroché au visage.
Je regardai ce qu’il posa sur le plan de travail de la cuisine : une petite boucle d’oreille et une carte de la Forêt Enchantée. J’applaudis de joie devant la motivation retrouvée de mon cher ami de prince.

“Alors, pour faire le charme de localisation, il nous faut une pierre blanche comme la lune, une plume de hibou de préférence et de la mousse d’arbre récupérée sur la face nord. On a un objet appartenant à la personne qu’on cherche et une carte de là où nous sommes. “

Je savais où trouver sans aucun problème la mousse et la plume de hibou, j’avais vu la fée Clochette en mettre de côté dans son atelier. Je n’aurais qu’à lui dire que j’essayais de faire un semblant de décoration dans ma chambre. Il nous manquait plus que la pierre blanche.  
Je réfléchis quelques instants à la façon d’obtenir le dernier ingrédient indispensable pour réaliser la potion de localisation. Je fis les cent pas dans la cuisine à m’en donner le tournis. Quand, soudain, une idée me vint à l’esprit.

“Je sais où on peut se procurer la pierre blanche ! Il y en a quelques-unes au pied de la tour nord du château ! Je les ai vu l'autre jour quand je me suis promenée. Attends-moi ici, je reviens de suite !”

J’avais complètement oublié le brownie qui était en train de cuire. J'espérais intérieurement que Richard eut la présence d’esprit de le sortir quand le minuteur allait sonner. Je passai par l’atelier de la Fée Verte pour prendre la mousse et la plume et me dirigeai vers le pied de la tour nord pour récupérer la pierre.
Une fois mon marché fait, je revins dans la cuisine et me dépêchai de mettre de l'eau à bouillir dans une petite marmite. J'essayai surtout de me souvenir de ce que j’avais lu concernant la fabrication de ce charme de localisation.

“Alors, il faut d’abord mettre la pierre blanche, tourner la cuiller dans le sens des aiguilles d’une montre pendant 7 tours, puis 3 tours dans l’autre sens et on recommence quatre fois. On ajoute ensuite la mousse par petits morceaux tout en continuant à mélanger.  
Dès que la potion change de couleur, il faut la sortir du feu et mettre la plume. Ensuite, il faut laisser décanter quelques minutes jusqu’à un nouveau changement de couleur. Et normalement, il ne restera plus qu’à tremper l’objet appartenant à Raiponce dedans et le poser sur la carte de la Forêt Enchantée."

Je parlais à voix haute, surtout pour moi et pour me remémorer toutes les étapes nécessaires pour la réalisation de la potion. J’étais à la fois excitée et stressée, je faisais de la magie pour la première fois mais j’avais peur en même temps.