Archie Dodgson est dans la forêt enchantée depuis un petit temps, trop longtemps selon lui. Il commence d'ailleurs à s'inquiéter. Pourquoi donc personne ne l'a retrouvé jusqu'à présent ? Est-ce que quelqu'un le cherche seulement ? Ce foutu lapin blanc doit bien être content de ne plus le voir au Pays des Merveilles mais est-ce une raison pour le laisser moisir dans un lieu comme celui-ci ? Absolem doit bien s'embêter sans lui, il en est persuadé. Bientôt un nouveau portail s'ouvrira pour venir le chercher lui et le Loir qui l'a suivi. En attendant le voila toujours bloqué dans ce lieu pour le moins étrange.
Forcé de s'adapter à ce lieu, le lièvre s'y est trouvé une petite demeure sans prétention, de quoi dormir et se tenir au chaud. S'il appréciait parfois de dormir à la belle étoile au Pays des Merveilles, ce n'était que sur ses terres, là où il se savait en sécurité même endormi puisque personne n'osait s'y aventurer sans y être invité. Mais les gens ici n'ont pas le même sens de la politesse et surtout, il ne "possède" aucun extérieur. Cela ne lui empêche pas, comme aujourd'hui, de se promener librement dans la forêt.
Armé d'un couteau à sa taille, celui-là même qui lui avait été bien utile dans son escapade contre les ogres, il marche hors du chemin de terre. Il n'est pas la pour chercher les noises aux autres, il se contentera de cueillir ce qui constituera son repas du soir et des jours à venir mais surtout, récolter les plantes pour ses thés et tisanes.
Sifflotant, son chapeau muni d'oreilles sur la tête, cadeau du Chapelier Jefferson, Archie laisse ses pas et son flaire le guider. Il fait jour et la forêt n'est pas suffisamment dense pour être considéré comme sombre. De ce fait, il s'y sent particulièrement à l'aise. Evidemment il aurait préféré que ci et là un arbre ou une fleure lui adresse la parole mais les plantes dans ce monde semblent dépourvue de conscience propre. La vie ici est bien fade sans les concerts des roses...
Arrive un moment où il ne prête plus vraiment attention au monde autour de lui. Perdu dans ses pensées, il ne remarque pas que quelqu'un d'autre s'approche de là. Lorsqu'il s'en rend compte et qu'il sent enfin cette présence, il sursaute et se retourne prêt à vociférer contre la personne mais c'est quelqu'un à l'allure un peu trop imposante qui se dresse devant lui et après l'épisode des ogres et sa jambe encore légèrement douloureuse, il n'a pas envie de prendre le risque de le fâcher. C'est qu'il n'est pas en mesure de fuir aujourd'hui...
- Je pensais être seul ici, vous m'avez fait peur. Cela sonne presque comme des reproches et pour cause, c'en est.