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| Parallel lives | Thalie & Ruby | |
| | # Sujet: Parallel lives | Thalie & Ruby Sam 18 Nov - 1:31 | |
| Cela commence toujours de la même façon.
Ses plumes qui brûlent comme autant d’épingles plantées dans sa peau. Ses os qui grincent et grandissent et repoussent les limites de son corps. La douleur qui ourle sa vision de noir. Puis, enfin, la miséricorde de l’inconscience.
Quand Thalie rouvre les yeux, le froid la saisit, plongeant ses mains impitoyables dans sa poitrine pour lui voler son souffle. Elle est allongée dans la grotte où elle se cache dès que le soleil commence à se coucher et que l’heure de sa transformation se rapproche. Au début, elle se réveillait sur les berges du lac, désorientée, vulnérable. À présent, elle dispose de vêtements de rechange secs, d’une serviette moelleuse, et de quoi faire un feu. Elle s’empresse de s’enrouler dans une couverture, saisie de tremblements irrépressibles. Comme chaque soir, son corps est ankylosé, ses muscles fatigués comme après une longue course. Ce serait si facile de s’endormir auprès d’un feu ronronnant, de céder à la léthargie, d’oublier la part d’elle qui est humaine. Mais si elle fait ça, jamais elle ne quittera ce lac. Jamais elle ne trouvera de réponses à ses questions.
L’auberge où elle travaille depuis deux semaines maintenant a vu des jours meilleurs. La paille qui recouvre le sol est défraîchie, la viande du pot-au-feu maigre, et les visages des clients méfiants. Les temps sont durs, et Thalie est déjà bien heureuse de pouvoir bénéficier d’une couchette dans un dortoir et de deux repas solides par jour en échange de ses services.
- Tu es en retard. Et tu sais que tu vas finir par attraper la crève, comme ça, à te laver les cheveux tous les jours ?
L’autre serveuse, Elliania, lui lance un regard critique par-dessus les chopes pleines qu’elle porte. Sans lui répondre, Thalie s’empresse de revêtir un tablier et de rassembler sa chevelure humide en un chignon. Ils ont toujours une légère odeur herbeuse, comme s’ils n’avaient pas oublié les heures passées dans l’eau en tant que cygne. L’auberge est animée, ce soir, car un barde s’y est arrêté pour la nuit et joue de la mandoline en composant des rimes paillardes sur des airs connus. Les visages s’éclaircissent, des sourires apparaissent, et les acclamations fusent à la fin de chaque chanson. Thalie et Elliania, aidées par la femme du patron, servent chope après chope de bière, accompagnées d’assiétées généreuses de pain, de saucisson et de fromage. Le pot-au-feu du soir ne contient qu’une volaille rachitique accompagnée de carottes et de navets, mais les clients semblent apprécier de manger chaud. Elle lui manquera, cette auberge - pas parce qu’il est particulièrement agréable d’y vivre, mais parce que Thalie se sent moins seule au milieu de ce monde. Ici, elle peut observer les gens, essayer de deviner leur pays d’origine, leur profession, leur inventer une histoire. Ici, elle peut se sentir humaine. Mais elle a déjà bien trop tardé dans ce village; elle a les renseignements qu’il lui faut, et elle devrait se remettre en route. Sur les traces du sorcier Rothbart.
Le plateau de bols de pot-au-feu pèse lourd, et la faim lui fait tourner la tête - elle a trop tardé dans la grotte pour pouvoir se nourrir avant de travailler. Tous les clients finissent par se ressembler, un magma de visages, de bouches qui mastiquent, de poings qui se lèvent pour accueillir une nouvelle chanson du barde. Un homme la bouscule, et elle se redresse lentement, trop lentement. Deux bols s’envolent sous le choc, et Thalie les regarde tomber, impuissante. Ils atterrissent sur les genoux d’une femme, qui pousse un cri de surprise.
- Oh non, non, non. Je suis désolée, absolument navrée.
Elle pose son plateau sur la table et tente d’éponger le pot-au-feu qui souille la jupe de la cliente, mais ses mains maladroites ne font qu’agrandir la tâche.
- Je peux… Je vais aller chercher un autre torchon en cuisine, et de l’eau et du savon. Et un nouveau bol, bien sûr, offert par la maison, avec un supplément de fromage et de…
En parlant, ses yeux ont remonté vers le visage de la cliente. Une femme qu’elle n’a encore jamais vue, et pourtant un malaise indéfinissable s’éveille au creux de son ventre. Comme si, en fouillant parmi ses affaires, elle avait découvert un serpent au lieu du bijou qu’elle cherchait. Quelque chose d’inconnu, mais dangereux.
- … et de saucisson. Je reviens !
Cela ne fait pas de sens, bien sûr; comment cette jolie inconnue, au regard brillant et aux joues rougies par la chaleur, peut-elle représenter une menace? Cherchant à masquer son trouble, Thalie ramasse les bols renversés pour retourner en cuisine, mais le barde a entonné une mélodie connue et tout le monde s'est levé pour chanter, tapant sur les tables de leur chopes, obstruant le passage. Elle est coincée. |
| | | | # Sujet: Re: Parallel lives | Thalie & Ruby Mer 22 Nov - 14:31 | |
| L'auberge est animée ce soir. L'air a des relents d'alcool et de légumes longtemps bouillis tandis que la petite bâtisse résonne de la voix mélodieuse du barde et de celles, plus rauques, des brutes avinées qui oublient un instant tous leurs soucis dans l'allégresse d'un chant grivois. L'auberge est animée ce soir et ça réchauffe son cœur, Ruby, après la taverne morne et éteinte où elle a passé les nuits d'avant. Les Ogres n'ont pas seulement pris des vies, celle des combattants courageux, ils ont aussi raflé la vie, l'étincelle qui brillait dans les yeux autrefois insouciants des habitants de la contrée. Même dans les villages épargnés, le moral est brisé par la peur qu'ils ont laissée dans leur sillage.
Mais l'auberge est animée ce soir et pour le temps de quelques chants, tout le monde peut se blottir dans l'illusion que leur vie n'est pas en danger, qu'il reste encore de l'insouciance, que les Ogres n'ont pas tout pris. Ils ne leur ont pas pris leur espoir, ni leur détermination féroce. Partout des hommes et des femmes les attendent de pied ferme, préparés au prochain combat. Ruby n'est pas de ceux-là. Si elle a prêté main forte aux guerriers lors de la première bataille, elle suit maintenant sa propre quête, de peur qu'une autre menace les guette. L'ombre du loup la suit partout, assombrit les traces de ses pas, fait planer l'angoisse au-dessus d'elle alors que la lune la contemple, chaque nuit plus pleine que celle d'avant. Ce n'est plus qu'une question de jour avant que la bête ne revienne et toujours aucune trace de Rothbart. Elle espérait en apprendre plus, en voyant la fréquentation des lieux mais elle doute trouver le moindre renseignement dans les joyeux bavardages qui résonnent et l'assourdissent presque.
L'auberge est animée ce soir, trop petite pour accueillir tant de monde et les bousculades vont bon train. Scarlett plaint les serveuses en son for, elle a vécu les moments de rush au Granny's et si la bonne humeur fait plaisir, le service dans ces conditions est un véritable enfer. Combien de plats ont fini sur le sol, tandis que sa grand-mère la houspillait et offrait au client embêté une part gratuite de ses lasagnes ? Le souvenir lui arrache un sourire nostalgique ; parfois elle aimerait simplement pouvoir revenir à Storybrooke, avant de se rappeler douloureusement que ce qu'elle a connu est détruit. Elle ne voit pas les bols arriver, volant dans sa direction pour s'écraser sur ses genoux. Elle pousse un petit cri de surprise et de douleur mêlées : heureusement que sa jupe est épaisse, le pot-au-feu est loin d'être tiède.
La serveuse s'excuse beaucoup trop, tente de réparer son erreur en essuyant la tâche sur elle, miroir un peu déformé de ce que Ruby était, chaque jour pendant vingt-huit ans. Ruby tente de lui dire que ce n'est pas grave mais elle continue à parler, jusqu'à ce qu'elle relève la tête et croise un instant son regard. Quelque chose étreint le cœur de Scarlett sans qu'elle n'en comprenne la raison. Elle n'a jamais vu cette fille, ou du moins elle n'en a pas souvenir, alors pourquoi cette… tristesse tout à coup alors qu'elle fixait ses yeux dans les siens. Elle voudrait lui poser la question mais la fille s'est déjà détournée, prête à aller chercher en cuisine de quoi remplacer son repas. Mais une valse a été entonnée et les clients se sont mis à danser, rendant la foule impénétrable et les cuisines inaccessibles. Inconsciente du malaise de la jeune femme, Ruby se lève a son tour et lui tapote légèrement l'épaule pour attirer son attention.
Attendez.
Elle a dit ça d'un ton ferme quoiqu'un peu suppliant, avec toutes ses questions en tête, mais maintenant que l'inconnue la dévisage à nouveau, Red perd quelque peu ses moyens.
Euh… on s'est déjà croisées quelque part ?
Elle laisse s'égrener une seconde avant de réaliser ce qu'elle vient de dire et ce qui pourrait être interprété.
C'est pas euh… enfin je dis pas ça pour…
Te draguer.
C'est juste que… j'ai une impression de… déjà-vu ?
Un léger rire nerveux sort de sa gorge, ressemblant plutôt à un glapissement d'animal pris entre des phares.
Non, je dois me tromper. Désolée. |
| | | | # Sujet: Re: Parallel lives | Thalie & Ruby Mar 19 Déc - 21:19 | |
| L’esprit oublie, le corps se souvient.
Lors de son retour à la vie, Thalie a vu sa mémoire lacérée, toile évanescente dans la tempête. Elle a oublié une année entière, et avec elle, les chants appris, les connaissances acquises, les visages rencontrés, les âmes dévoilées. Le vide dans son esprit est tout autant un vide dans son cœur. Une recherche effrénée, ardente, de qui elle était, et de qui était avec elle. Car Thalie en est sûre: elle a aimé, lors de ces mois disparus. Si sa tête ne se souvient pas, son corps, lui, se rappelle chaque sensation passée. Les frissons qui lui remontent le long des bras. Le soleil au zénith qui se retrouve transporté au creux de son ventre, irradiant d’une chaleur presque insoutenable. Les battements rythmés de l’attente, ceux de ses pieds qui cognent le mur dans leur impatience, ceux de son cœur qui font éclore des fleurs rouges sur ses joues. Tout cela, et plus, elle s’en souvient - mais quand elle tente d’imaginer le visage qui a suscité ces sensations, les bras qui ont dû la tenir, les paroles qui ont dû l’envoûter, rien. Le néant.
Elle ne se souvient pas d’avoir appris à faire un feu; pourtant, les soirs de voyage où elle est seule dans la forêt, ses mains s’activent comme par magie pour créer un foyer chaud où cuire son repas. Elle n’a jamais touché un arc de sa vie; pourtant, en voyant un chasseur en manipuler un, elle s’est souvenue du poids de l’arc dans sa main, de la corde tendue contre sa joue, de sa lente expiration alors qu’elle envoie la flèche frapper sa cible. Au fil des journées de voyage, Thalie a appris à se fier à son corps comme jamais elle ne l’avait fait. Sa mémoire a peut-être été amputée, mais quelque chose s’est éveillé en elle. L’intuition. L’instinct. Cet appel indéniable de son subconscient qui la guide, l’avertit, l’aide, la protège.
Et à cet instant précis, son instinct lui hurle de fuir le plus loin possible.
- Attendez.
La voix de la femme la cloue sur place tout autant que son regard d’onyx. Un frisson naît dans sa nuque et se répand dans son dos, malaise indéfini, sensation de danger imminent. L’inconnue semble tout aussi troublée qu’elle, mais cela ne rassure pas Thalie. C’est peut-être une ruse. A-t-elle déjà rencontré cette femme, dans sa vie d’avant? Ou est-ce une menace nouvelle, une chasseuse à la recherche de la légendaire dame cygne, une traîtresse travaillant de concert avec les Ogres, une sorcière choisissant sa prochaine victime? Le rire maladroit de la jeune femme radouçit légèrement les soupçons de Thalie, mais le malaise persiste, aussi entêtant que le parfum des roses dans le jardin de son père.
- Je ne vous connais pas, navrée. Je ne suis pas du coin, je ne fais que passer dans la région.
Elle fouille la pièce du regard, cherchant un échappatoire, mais le barde poursuit avec une chanson à boire célèbre, et la masse de corps en mouvement bloque entièrement le chemin vers la cuisine.
- Et vous? Vous êtes du coin?
N’ayant pas d’autre choix que de converser avec l’étrangère jusqu’à la fin de la chanson, Thalie tente d’adopter le ton neutre de la conversation polie. Autant en profiter pour en savoir plus sur cette potentielle menace - avant de partir, rapidement, dès que possible. Ce sera sa dernière nuit dans ce village. Demain, elle reprendra la route, laissant derrière elle l’inconnue et le trouble qu’elle apporte.
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| | | | # Sujet: Re: Parallel lives | Thalie & Ruby Lun 8 Jan - 12:27 | |
| Vous êtes du coin ? Non, elle n'est pas du coin, Scarlett, ou plutôt elle ne sait plus trop d'où elle est. Son ancien village n'est qu'à quelques journées de marche de l'auberge, pourtant il lui paraît plus lointain que les collines dorées d'Agrabah. C'est là qu'elle est née, là qu'elle a grandi, là qu'elle a vécu ses premières amours, ses premières chutes, ses premières chasses, ses premières… erreurs. Mais y a-t-elle jamais été autre chose qu'une étrangère, louve cachée dans la bergerie, différente sans jamais savoir pourquoi jusqu'à ce que la vérité éclate, éclaboussant son visage de sang ? Elle a toujours rêvé d'ailleurs, Ruby, peut-être parce qu'au fond de son cœur, elle savait qu'elle ne serait jamais des leurs.
Vous êtes du coin ? Elle ne sait plus vraiment d'où elle vient, Forêt Enchantée, Storybrooke, New York ? Considère-t-elle seulement un de ces lieux comme son foyer ? Elle s'y est retrouvée par défaut, sans jamais vraiment choisir d'y être, sauf peut-être dans la dernière. Mais rien ne la retenait là-bas, si ce n'était deux lacs gelés qui ne brilleraient jamais pour elle. Par une ironie du destin, l'inconnue devant elle a presque le même regard, bleu de glace aux mille nuances qui la fixe avec méfiance. Son trouble trouve enfin un sens, l'impression de déjà-vu n'en est qu'une. La serveuse n'est rien de plus qu'une inconnue dont la blondeur presque neigeuse et les prunelles pâles ont fait apparaître brièvement un fantôme de son passé.
Non, je suis juste de passage, comme vous. Mais j'ai grandi non loin d'ici, à quelques jours de marche au Nord. Enfin, c'était il y a une éternité…
Aucune des deux n'est du coin, voyageuses en quête d'un ancrage ou fuyant justement la quiétude des vies trop bien réglées. Quelque chose a toujours fasciné Red dans les voyages, surtout lorsque ce sont des voyageuses solitaires. Sans doute parce que Snow l'était quand elle l'a rencontrée et qu'elle ne pouvait qu'admirer son courage, elle qui n'avait jamais quitté son nid, oisillon trop protégé. Elle se souvient des aventures épiques, sous forme de récit puis de réalité, alors qu'elle accompagnait sa meilleure amie dans sa quête. Elle se souvient de l'euphorie des instants partagés sur la route, comme si elle les avait attendus toute sa vie. Elle se souvient du pincement de cœur qui la saisissait parfois devant les paysages époustouflants et les découvertes par centaines.
Ces vues enchanteresses, elle aurait aimé les partager avec une autre et son absence ombrageait parfois l'excitation du voyage. Snow était avec elle, amie fidèle et compagne parfaite. Pourtant dans ses rêves, elle reprend les mêmes chemins, sa main dans celle de Peter. Et parfois elle s'éveille avec le souvenir flou de deux yeux comme des lacs gelés qui reflètent toute la lumière du soleil, et le cœur serré de regrets. Amber aurait sûrement aimé découvrir la Forêt Enchantée. Scarlett secoue la tête, chassant ses rêveries éveillées. L'heure n'est plus au regret de ce qui n'a jamais été et n'aurait jamais pu être. Elle s'ancre dans l'ici et maintenant en orientant à nouveau la discussion vers le sujet original.
Ne vous en faites pas pour la soupe. Je n'ai pas très faim de toute manière.
Plus la pleine lune approche et plus son estomac se noue, faisant des repas un calvaire lors desquels elle se force à manger dans l'espoir d'avoir assez d'énergie pour maintenir le contrôle sur le loup. Elle jette un œil par-dessus les clients éméchés, en direction du comptoir où la gérante aboie des ordres, peu aimable.
Je dirai rien à votre patronne. Les accidents, ça arrive, pas la peine que vous vous fassiez disputer pour si peu.
Elle lui lance un regard entendu et un sourire compatissant. Elle a eu son lot de clients mécontents, prêts à signaler la moindre petite erreur, tirant sans doute un plaisir malsain à la regarder en subir les conséquences. Granny était souvent compréhensive, quoiqu'un peu stricte, elle avait tendance à la protéger en congédiant des clients trop injustement exigeants. Si ça ne vous plaît pas, ne revenez pas ! Mais ses autres patrons étaient parfois moins indulgents. Alors elle ne prendra pas le risque de mettre cette serveuse dans un pétrin similaire aux siens. Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle veut l'aider. Sans doute par pure gentillesse, comme lorsqu'elle a accueilli Snow chez elle. Ou parce qu'elle lui rappelle quelqu'un qui lui a été cher. Mais un instinct de protection étreint son cœur, pour cette inconnue dont elle ne sait rien. Et ce sentiment troublant lui donne envie de fuir autant que de rester face à ces yeux clairs et étrangement familiers pour l'éternité. |
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