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Le calendrier de l'avent
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La façon dont la jeune reine avait acquit ses pouvoirs était tragique, brutale mais cela faisait également partie de la grande épreuve pour déterminer son rôle dans un avenir proche. Serait-elle une victime du sort ? Ou essayerait-elle de contrôler du mieux qu’elle le pouvait son futur, son destin. Jusqu’où nous emmènerait-elle, c’était une question à laquelle je ne pouvait pas encore répondre mais tout comme les mages de son royaume je fondais de grands espoirs en cette personne. C’était cette confiance qui l’aiderait dans sa quête, sa base, aussi solide que n’importe quelle montagne.
« La bague est le déclencheur, la mort de votre ami a permis de vous révéler. En effet, ce n’est pas ce que vous auriez souhaitez, mais de ce que vous m’avez dit, il le savait et pourtant il s’est sacrifié pour que vous puissiez être vous-même et conduire le futur. »
Mes paroles étaient certainement dures pour elle qui était si proche de son mage, mais aucun mot ne pouvait adoucir sa peine. Lorsqu’on perdait une personne aussi abruptement, comme ce qu’il s’était passé, il était normal de ne pas comprendre, d’en vouloir à tout et tout le monde, et à soi-même. Mais elle n’y pouvait rien. Il fallait là encore accepter l’inacceptable, et on a pas dit que le chemin serait aisé à emprunter.
« En accédant à la magie, votre mage vous a transmis plus que ses pouvoirs. Il vous a transmis sa confiance, sa volonté et ses espoirs pour vous et pour votre peuple. Il voulait que vous soyez la personne qui les guiderait, et pour cela vous avez besoin de pouvoir. », lui dis-je avant d’ajouter, « Vous avez ce pouvoir en vous, plus que de la magie croyez-moi, tout dépend de ce que vous voulez au fond. Vos désirs et votre vision de l’avenir. »
a laissant réfléchir à ses paroles, je fus surprise lorsqu’Elisabeth me demanda si c’était ma nature de fée qui avait fait de moi la personne que j’étais aujourd’hui et si j’étais née en humaine dotée de dons magiques, si je pensais que j’aurai été ainsi. C’était aussi surprenant qu’intéressant comme façon de voir les choses, aussi, je réfléchissais sérieusement à la question. « Etre une fée est tout une façon de vivre, une communauté qui reste bien souvent ensemble, et à qui l’on apprend tout un tas de choses. Je pense que c’est ce qui fait de moi celle que je suis aujourd’hui. Ainsi, si j’avais été humaine, je pense que les choses aurait pu être différentes, néanmoins j’ose espérer que dans un sens, mes fondamentaux, mon caractère, ma personnalité aurait été la même. », je lui souriais puis j’ajoutais « Vous savez j’ai rencontré des fées bien plus singulières que ce que vous pourriez imaginer. Elles ont toutes leurs manies et leur caractère, même si bien souvent notre désir d’aider autrui demeure... »
J’espérais avoir un peu éclairé la jeune femme même si je n’étais pas sûre de m’être pas un peu emmêlée les pinceau et rendu toute la conversation ennuyeuse à mourir. Je ne voulais pas l’ennuyer mais lui permettre de parler, de tout, de rien, pour l’aider.
Je lui avais conseillé d’accepter son passé, une chose très peu aisée lorsque l’on imaginait le poids qu’il représentait pour elle. D’ailleurs elle me demanda comment pouvait-elle accepter un passé capable de tout détruire. Je secouais doucement la tête, puis la regardais avant de rebondir : « Ce passé, vous ne pouvez pas le renier, peu importe ce que vous ferez il sera là que vous le vouliez ou non. C’est pourquoi il faut lui faire face, accepter qu’il fasse partie de vous, qu’il vous ait façonnée telle que vous êtes aujourd’hui. Qu’il ne vous ai pas détruite puisque vous êtes encore debout ! Que toutes les peines qu’il comporte ne vous abattrons pas, ni maintenant ni jamais. Vous garderez les joies près de vôtre coeur et transformerez vos peines, vos angoisses en force. », lui pressant un peu le bras en signe de soutien, « Cela ne se fera certainement pas en quelques jours, minutes ou heures, mais vous y arriverez, il faut seulement y croire. Je vous en crois capable, Albertof vous en croyez capable, maintenant il ne manque plus qu’à croire en vous Majesté. »
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Albertof avait transmis plus que ses pouvoirs au sens de Noa en se sacrifiant il m’avait donné sa confiance, ses espoirs et ses croyances. Elle avait raison, il avait fait cela pour que la prophétie se réalise. Il voulait que je sois cette reine qui mènerait sa sœur cadette aux pouvoirs. Il voulait simplement cela et pour vérifier que je n’étais pas une imposture plus que ce que je ne l’étais déjà il m’avait fait passer un test pour vérifier que mon cœur était plus valeureux et pur que les mages qui gouvernaient jusque là ce pays. J’avais réussi ce test et ainsi j’avais récupéré un titre digne de ce nom. Digne de celui que j’aurais dû avoir depuis ma naissance bien que la contrée que je dirigeais n’était pas celle que j’aurais dû gouverner à la base. Face aux questions de Noa qui me forçaient à dire tout haut ce que je m’efforçais de comprendre silencieusement. Sa nature de fée la poussait à voir le bien autour d’elle, mais Noa espérait que ce n’était pas sa nature qui la poussait à être ce qu’elle été. Hochant la tête en signe de compréhension, je réfléchissais à tout ce qu’elle me disait sans réussir à me détacher de ma propre situation. Si sa nature profonde était d’aider son prochain quel été la mienne ? Je n’en savais rien. J’aurais aimé être capable de connaitre cette part de moi avec autant de certitude que la fée, mais s’était complètement flou. En mon sens j’étais née pour protéger ma famille. C’était ce que je me tuais à me dire, mais visiblement j’étais plus capable de la faire souffrir que de la sauver après tout ma cadette était devenue un prostitué à l’aube de l’adolescence, mon mari avait été au bagne par ma faute et désormais nous étions sous la coupe d’une prophétie qui mettait la vie de Rosaline en danger. Je n’étais pas foutue de prendre soin de ma famille, surtout tant que je serais aussi instable.
La fée me suggérait d’accepter mon passé pour parvenir à construire mon futur de la manière la plus saine et la plus performante, mais face à ses dires je ne pouvais m’empêcher de me retrouver sceptique et de partager ce sentiment avec la demoiselle. Mon passé pouvait tout détruire. Il pouvait tout me retirer et nous propulser dans d’autre cieux plus sombre que ceux dont on veniat et une chose était sûr je ne parviendrais jamais à survivre à un nouveau passage chez les cygnes avec ou sans ma sœur. Noa était incapable de comprendre l’ampleur chaotique qu’avait été ma vie jusqu’ici et elle tenta de la relativiser en psychanalysant avec une certaine logique inattaquable une partie du problème.
« Je m’appelle Juliette Capulet »
Murmurais-je en laissant une larme s’échapper de mes yeux tandis que le ciel s’assombrissait et que je baissais les yeux honteuse, mon identité sonnait faux dans mon esprit. J’avais tellement changé depuis Vérone que penserait cette Juliette de celle que j’étais devenue ? Laissant un sanglot s’échapper de mes lèvres je répétais un peu plus fort :
« Je m’appelle Juliette Capulet, Elizabeth est seulement l’identité que je me suis choisi pour tenter de laisse mon passé derrière moi… »
Le vent se levant, je passais les mains dans mes cheveux pour ajouter :
« Je ne suis qu’une imposture, ils ont confiance en moi, mais depuis le premier jour je leur mens ! Je ne méritais pas ce don, ni cette couronne… »
J’essayais d’être de bons conseils, de faire mon possible pour qu’Elisabeth prenne conscience que sans son passé elle ne pourrait pas avancer, le passé était ce qui faisait de nous la personne que l’on est. Le renier, c’était perdre une part de soi-même, partir avec un handicap, c’est pourquoi il était impératif qu’elle l’accepte, aussi douloureux qu’il semblait être. Il ne devait pas y avoir que des infortunes dans son histoire, si ? J’espérais que non, car tout le monde avait le droit au bonheur ! Alors je ferai mon maximum pour la soutenir dans son entreprise, je serai là même si des fois elle ne voudrait sans doute pas me voir, je sais que je peux être insupportable par moments. Mais tant pis, je la pousserait, l’encouragerai jusqu’à ce qu’elle puisse avancer, se détacher un peu de tout cela et devenir la personne qu’elle souhaite.
Puis elle m’apprit quelque chose, sa véritable identité, elle s’appelait Juliette Capulet et cela semblait la bouleverser bien plus que tout autre chose. Comme si dans ce simple nom se trouvait tout le poids de son passé. Laissant échapper une larme, la jeune reine me dit alors qu’Elisabeth était son prénom d’emprunt pour laisser son passé derrière elle, qu’elle était une imposture, qu’elle ne méritait ni la confiance, ni son don ni sa couronne.
Je fis arrêter la jeune femme, me mettant à présent devant elle et lui prenant les deux mains. Les lui serrant doucement mais avec fermeté je lui répondis alors : « Vous n’êtes pas une imposture. Vous êtes Juliette mais vous êtes aussi Elisabeth. Ces deux personnes sont vous peu importe comment vous les appelez ! Quel que soit votre nom, vos gens auront confiance en vous, ils vous ont accordé cette confiance non pas parce que vous étiez Elisabeth, ou encore Juliette Capulet, non, ils croient en vous car vous avez un coeur pur. Parce qu’ils savent que le moment venu vous vous battrez pour eux, pour leur bonheur, et qu’en attendant vous serrez une bonne Reine. »
J’avais envie de la prendre dans mes bras, et doucement c’est ce que je fis, lui laissant, si elle le souhaitait me repousser si ce contact était de trop. « La seule personne à qui vous mentez réellement c’est vous Elisabeth et c’est pour cela que vous souffrez autant… », frottant son dos doucement de haut en bas, j’espérais que ce contact serait réconfortant, j’ajoutais, « Juliette est la jeune femme que vous étiez, Elisabeth est la jeune femme qui se tient devant moi. Pensez-vous qu’il soit possible de réunir ces deux parties de votre vie pour qu’elles ne fassent plus qu’une dans le futur ? »
Je m’écartais d’elle, lui tenant de nouveau les mains puis lui souriant gentiment : « Vous avez partagé votre secret avec moi et ça me touche profondément. Le fait que vous m’en ayez parlé est un grand pas déjà et c’était très courageux de votre part... ». Je regardais alors le bracelet dont je lui avait fait cadeau, un nouveau pendentif apparut sur la petite chaîne. A côté de la petite étoile se trouvait désormais un petit aigle, symbole de force et de courage. Je souris, cette modification prouvait que l’on avançait, pas à pas, petit à petit et qu’on l’on pourrait à terme la libérer.
« Vous êtes bien plus forte que vous le pensez... », lui dis-je en souriant. Ce n’était pas grave en soit qu’elle cache son identité, non, elle devait avoir ses raisons, mais cela l’empêcher d’avancer, et voir cela comme une trahison la blessait bien plus qu’elle ne pouvait l’imaginer. Mais elle était arrivée à m’en parler et ça c’était formidable, une belle preuve de confiance en mon sens et je ferrai tout pour que l’on continue dans cette voie...
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J’avais balancé toute la vérité et rien que la vérité. J’avais prononcé ma véritable identité haut et fort depuis des mois. J’avais honte et peur à la fois et tous ses sentiments me terrassaient et les éléments ne savaient plus quoi faire, entre bourrasque de vent, orage sourd, baisse de température. Je ne savais plus quoi faire et je savais que je devais me contrôler si je ne voulais pas voir arriver la cavalerie et mon mari ivre de rage envers cette petite fée qui ne faisait qu’essayer de m’aider envers et contre tout mais elle bataillait contre plus puissant qu’elle : ma conscience et dieu sait que cette dernière était dur à dompter. Pourtant elle essayait, Noa n’en avait que cure que je sois Elizabeth ou Juliette, pour elle j’étais les deux personnes, et en soit elle avait raison. Elizabeth existait seulement parce que j’avais voulu me donner ce nom et je devais avouer que lorsque l’on m’appelait ainsi j’avais du mal à me reconnaitre. D’après Noa mes mensonges ne remettaient pas en compte la pureté de mon cœur et à ses mots je ne pouvais m’empêcher de faire une grimace peux convaincu, le mensonge est un péché et engendre bien souvent plus de problème que de solution je le savais, mais j’avais cédé à la facilité et à la sécurité, comme toujours. Les mots de Noa comme toujours étaient réconfortant bien que je ne les croyais pas à cent cinquante pourcent, j’avais décidé de continuer mon chemin sans répondre à ses propos, c’était plus simple puis qu’est-ce qu’il y avait à dire de plus ? Nous n’étions pas d’accord et cela n’était pas encore prêt à changer cependant plutôt que de me suivre gentiment la petite fée me prit dans ses bras et eu droit à une Juliette des plus tendus au départ avant que je tapote maladroitement son épaule pour lui demander de me lâcher. Dans ses bras elle évoqua une nouvelle théorie à savoir que c’était à moi que je mentais et que c’était pour cette raison que j’étais malheureuse, réfléchissant à cette possibilité je ne relevais pas. Avait-elle raison ? ou tord ? J’en savais foutre rien.
« J’ai peur de les réunir, je ne veux pas tout détruire. »
Soufflais-je en guise de réponse à sa question concernant la possibilité de jumelé Juliette et Elizabeth en une seule et même personne, en cet instant je trouvais cela impossible mais l’avenir me prouvera que j’avais tord et que les jumelé était en effet la solution à la majorité de mes pertes de contrôle. Cette dernière me lâcha et me remercia d’avoir partagé mon secret avec elle en jugeant ma confession courageuse.
« Je ne pouvais plus vous entendre m’appeler Elizabeth, vous avez été si bonne avec moi, continuer de vous mentir aurait été malhonnête »
Expliquais-je avec un piètre sourire tandis que je la regardais tourner le bracelet qu’elle m’avait offert curieuse de savoir pourquoi elle agissait ainsi jusqu’à ce que j’aperçoive un aigle choir sur un des anneaux juste à côté de l’étoile. Souriant davantage je demandais :
« Que représente-t-il ? »
Cette dernière me jura que j’étais plus forte que ce que je croyais et je levais les épaules peu convaincu tandis que je pensais que seul l’avenir nous le dira.
Réunir les deux, confronter Juliette et Elisabeth pour ne faire plus qu’une et finalement avancer, c’était ce que je pouvais souhaiter de mieux pour la jeune femme. Même si tout cela lui semblait effrayant, j’étais sûre qu’elle y arriverait, elle pourrait supporter tout cela et devenir la femme qu’elle était destinée à être. Le simple fait de le réaliser, puis d’y songer était déjà un très grand pas en avant, bien plus que ce qu’elle semblait imaginer. Alors qu’elle essayer de trouver une excuse quant à sa révélation, je tournais la tête en signe de négation. « Vous ne m’avez pas menti, vous avez seulement prit le parti de vous présenter sous le nom d’Elisabeth. Vous êtes Elisabeth donc ce n’est pas grave, ce n’est pas un mensonge, c’est seulement...incomplet. », lui dis-je alors gentiment. « Vous êtes elle et elle est vous », ajoutais-je alors, espérant la faire un peu réfléchir.
Cet instant était important pour elle, elle était à un croisement sur le chemin de la vie et je voulais l’aider à retrouver son chemin, à se retrouver elle-même. La guider pour mieux l’aider, pour cela je ne pouvais que lui parler, l’écouter, la conseiller, le reste elle devait en prendre conscience par elle-même et alors, petit à petit la jeune reine pourrait se détacher de son passé pour enfin apercevoir son futur.
Un nouveau pendentif avait fait son apparition sur la petite chaîne que je lui avais offert, une preuve de l’avancement que nous avions fait rien qu’avec sa révélation. Je lui souris lorsqu’elle me demanda ce que représentait le petit aigle : « Cet aigle est l’oiseau représentant la force et le courage, vous avez fait preuve d’une grande force et d’un courage certain pour avouer à haute voix votre identité. Ce n’est pas rien. », lui dis-je alors avec douceur, « Vous avez déjà franchit une nouvelle étape vers vous-même, vers l’acceptation et donc vers le contrôle. »
Se connaître soi-même, s’accepter était en mon sens essentiel si l’on voulait avancer, contrôler des pouvoirs aussi impressionnants que ceux dont la jeune femme était dotés.
« Pas à pas, petit à petit, vous allez vous révéler, vous verrez et un jour vous comprendrez la foi que l’on place en vous. », lui dis-je alors avant de continuer notre petite balade. Puis souhaitant engager la conversation sur un autre terrain, peut-être un peu difficile je lui demandais : « Parlez-moi un peu de votre famille, êtes-vous venue seule à Wonderland ? »
HRP:
Sorry >< c’est un peu nul comme réponse ! Je me rattraperai !
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Le point de vue de la fée était très discutable, je dirais même très bancale, seule une fée pouvait posséder autant d’ouverture d’esprit, enfin des fées et des mages, étant donnée que les miens n’avaient pas sourcilier même s’ils savaient qui j’étais et que je leur mentais ouvertement. Aux yeux d’Alfred nous avions fait cela car nous n’étions pas prêt à accepter notre passé et que le fait que cela nous protège donnait une légitimité certaine au mensonge. En somme il disait exactement pareil que Noa, ceux là s’entendrait à ravir songeais-je sans pour autant argumenter contre les pensées de la fée, à quoi bon nous ne tomberions pas d’accro de toute manière. Plutôt que de cherche à la convaincre à adopter mon point de vue je choisissais donc d’en savoir plus sur l’aigle qui venait d’apparaitre sur le bracelet qu’elle m’avait offert, outre le fait que cela regonfler l’égo de Dawn, il devait certainement signifier quelques choses et ma curiosité d’érudite me poussait à vouloir découvrir quoi. Rapidement, ma fée m’expliquait tandis que je la regardais avec de grands yeux attentifs, cet aigle était la représentation de mon courage et de ma force, à ses mots Dawn glatissait avec fierté me faisant ainsi rire tandis que j’ajoutais sur un ton plus léger :
« J’ignore si cela est vrai mais vous avez fait un heureux en disant cela, Dawn apprécie beaucoup le fait qu’il soit la représentation de ma force et de mon courage »
Les yeux gravés vers le ciel, j’offrais à mon rapace une bourrasque de vent comme il l’aimait avant que ce dernier ne me fonce dessus pour se poser glorieusement sur mon avant-bras et me récompenser par une caresse avec sa tête, tandis que je riais joyeusement, m’emplissant des sentiments de mon animal de compagnie, bien que j’aie oublié de parler de ce don là à la fée. Il fallait avouer que ce dernier était beaucoup moins offensif que le précédant donc elle n’avait pas tellement d’utilité à le connaitre bien que cela nous donnait au moins un point commun.
Nous continuâmes donc à marcher sereinement jusqu’à ce que Noa ne choisisse d’aborder le sujet le plus tabou que je possède, mon passé. Soudainement, un vent glaciale s’abattait sur nous tandis que mon cœur battait la chamade et que Dawn battait des ailes de manière offensive sur la fée toutes serres dehors prêt à lui faire payer son insolence. Comprenant ses intentions avant qu’il ne commette l’irréparable je saisissais ses serres avec autorité tout en secouant la tête en signe de négation le forçant ainsi à se calmer bien qu’autour de nous l’atmosphère hivernal battait toujours son plein. Désireuse de faire des efforts, je prenais une grande inspiration avant de répondre :
« Non, je suis arrivée avec ma sœur Cadette, mon mari et le frère de cœur de ce dernier. »
Taisant leur nom, je fermais les yeux un court instant avant de reprendre la marche consciente que cela aider à me calmer, ce peu d’information n’allait pas la satisfaire alors je m’efforçais à penser à un moment heureux afin de faire en sorte que le temps extérieur s’améliore :
« Ma sœur avait fait un rêve la nuit précédant notre arrivée, elle m’a convaincu de la suivre dans une course aux devinettes, j’ai convaincu mon mari de la suivre avec moi et il a convaincu son ami à contre cœur. On a passé plusieurs heures à courir après ma cadette »
Riant légèrement, le ciel s’éclaircirait dans un même mouvement et je poursuivais :
« Elle est tombée dans un sorte de terrier géant et naturellement je l’ai suivi tout comme les garçons qui avaient d’or et déjà sorti leur épée prêt à se battre à nouveau pour nous protéger, mais ils n’eurent pas besoin de s’en servir à notre arrivée nous furent accueilli par un lapin blanc et les mages et tout commença »
Hochant les épaules, je m’arrêtais avant de lever la tête vers le ciel et tentais de remettre de l’ordre dans les éléments sans grand succès, le vent avait cessé de souffler, le soleil était réapparu, mais je n’étais pas certaine que les températures soient au rendez-vous honteuse je m’excusais :
« Je suis navrée, je ne parviens pas a rendre les températures plus clémente, craigniez-vous les variations de température ? »
J’étais...moi, j’avais mes idées, ma façon de penser, j’étais un peu idéaliste c’est vrai mais je trouvais cela important, être heureuse moi-même me permettait de rendre les autres heureux et de les aider. C’était aussi naturel que de respirer, je voulais aider Juliette qui avait commencé, petit à petit de parler, de s’ouvrir. Il était certain que je n’avais peut-être pas le tact ni la manière, mais j’essayais de la faire avancer dans la bonne direction sans trop l’importuner ou encore la rendre triste.
Le petit cadeau que je lui avait fait, le bracelet aux propriétés magiques avait désormais deux petits pendentifs, le premier était la petite étoile et le second le petit aigle de la force et du courage. J’expliquais alors sa signification à Juliette lorsqu’elle me dit avoir fait un heureux, je regardais Dawn et effectivement il faisait le beau, glapissant de fierté. Il était vraiment attaché à sa maîtresse et je trouvais cela très mignon. Je regardais Dawn et Juliette jouer un peu avec lui, elle riait joyeusement, chaleureusement et je sus que là, elle se sentait pour le mieux. C’était l’une des première fois que je la voyais sous son masque, sous sa tristesse aussi. Juliette ou encore Elisabeth était bien là, sous sa carapace prête à être heureuse pour de vrai. Un petit espoir…
Puis je demandais à ma compagne de n’en dire un peu plus sur sa famille et sur son arrivée à Wonderland, lorsque je sus immédiatement que j’avais mit les pieds dans le plat. Dawn n’était pas content du tout, il me disputait et était assez virulent tandis que le vent précédemment doux et chaud devint glacé comme une journée d’hiver. Juliette contrôla alors Dawn qui m’en voulait beaucoup pour avoir posé cette question, aussi innocente soit-elle, puis elle prit une grande respiration avoir de me délivrer sa réponse. Elle était venue avec sa sœur, son mari et mieux que le meilleur ami de celui-ci. Cela me rassura un peu, au moins elle n’était effectivement pas seule… Je me demandais alors si la personne que j’avais aperçu la veille était son mari ou si c’était complètement quelqu’un d’autre, puis je reportais mon attention sur la jeune femme. Elle me disait seulement ce qu’elle voulait et pouvait me dire et en soi, je trouvais qu’elle faisait beaucoup de progrès et que c’était admirable de sa part. Me racontant alors leur épopée jusqu’à Wonderland je fus surprise de voir que c’était grâce au hasard en quelque sorte. Un rêve, des devinettes, terrier de lapin, tout semblant surréaliste mais étrangement palpitant. Oui j’avais les histoires d’aventures surtout lorsqu’elles étaient vraie et pleines d’action, un petit pêché mignon…
Alors qu’elle racontait son histoire, le ciel s’éclaircit de même que l’humeur de la jeune Reine, c’était comme si elle revivait la scène au même moment qu’elle me la racontait. Puis elle s’excusa de ne pas arriver à rendre les températures plus clémentes… Je lui souris, « Ne soyez pas désolée, ce n’est pas grave et puis je peux toujours faire apparaître ma cape si j’ai trop froid et l’enlever s’il fait trop chaud. Ce n’est pas un problème... », puis j’ajoutais, « Vous avez une petite famille très intéressante, votre sœur semble beaucoup écouter son instinct... », lui dis-je en souriant puis je lui demandais « Dites-moi, qu’est-ce que vous avez le plus aimé de Wonderland depuis votre arrivé ? Ce qui vous a le plus dérouté et ce que vous avez le moins aimé… ? ». Au travers de ces questions, je voulais en apprendre un peu plus sur elle, ce sur quoi son attention avait été retenue, ce qui la dérangeait. Tout. C’était en parlant que petit à petit on pourrait la débloquer de sa situation...
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Parle de mon passé était complexe, je haïssais cela pour la bonne et simple raison qu’il me faisait peur. C’était une peur incontrôlable que même mon aigle connaissait aussi ce dernier avait voulu obéir aux ordres de mon mari qui lui avait demandé de veiller sur moi envers et contre tous. C’était mignon comme attention Dawn était un ange, même s’il avait voulu arracher les yeux de la fée qui n’arrivait pas à trouver grâce à ses yeux. Enfin sauf quand elle le félicitait d’être a force là Dawn était satisfait, mais bon sans cela ce n’était pas la folie et ceux malgré son affinité avec les animaux. Après quelques perturbations climatiques je lui révélais la manière dont on été arrivé dans cet étrange pays tout en me replongeant entièrement dans l’euphorie du moment. Voir Rosaline aussi heureuse m’avait fait du bien, naturellement elle avait retrouvé la morosité quelques temps après avant de retrouver une joie de vivre naturelle. M’excusant devant mon incompétence à me maitriser, je fus une nouvelle fois absoute de ce pécher par la douce jeune femme qui s’émerveiller devant ma famille, riant un instant plus sombrement j’ajoutais :
« Malheureusement non, elle a plus confiance en moi qu’en son instinct, la fidélité de ma cadette est sans faille, elle préfère servir mes désirs plutôt que les siens, quand je l’ai poussé à suivre son rêve j’essayais simplement de lui offrir un peu d’innocence, mais si je ne l’avais pas fait elle n’aurait jamais suivi les indice de son rêve »
Malheureusement, je savais que j’avais raison à cent cinquante pourcent, Alice m’écoutait plus que personne d’autre, cela avait toujours été le cas pour une raison qui m’échappait complètement. Laissant un soupir s’échapper de mon corps, je poursuivais ma route tandis que Noa poursuivait son interrogatoire et devant chaque question je me forçais à réfléchir pour donner la réponse la plus exacte possible :
« La liberté »
Lâchais-je sans la moindre hésitation, avant de reprendre :
« C’est la liberté que j’ai le plus appréciais en arrivant à Wonderland, nous étions libre et ensemble, nous avions droit à une seconde chance et c’est ce que j’avais toujours rêvé »
Naturellement Noa ne pourra jamais comprendre à quel point ce que je disais avait de sens, après l’enfer que nous avions vécu dans la maison des cygnes n’importe quel endroit aurait été une aubaine mais un lieu comme celui là était un cadeau des dieux, enfin si nous n’avions pas été mystérieusement doté de faculté magique légèrement imprévisible, sans elles j’étais persuadée en ce temps-là que ça serait plus simple.
« La folie de ce monde m’a le plus dérouté, la folie et la magie de là d’où je venais les plantes et les animaux ne parlaient pas et la magie était proscrite. Au départ tout cela m’avait effrayé, mais j’ai fini par m’y accommoder, désormais je pense que si j’allais dans un pays dépourvu de cela je serais d’autant plus dérouté et triste, cela apporte une certaine beauté je trouve, pas vous ? »
Il me restait plus qu’une seule question, ce que j’avais le moins aimé, sans nulle doute la réponse je la connaissais, elle me faisait froid dans le dos et depuis que j’avais eu vent de cette dernière je n’avais de cesse de trembler de peur en y songeant, et c’est d’ailleurs ce qui se passait et qui accompagnait un nouvel assombrissement des cieux :
« La prophétie … Et mes pouvoirs aussi »
Complétais-je consciente que si je ne parlais uniquement de cette prophétie elle allait bifurquer là-dessus, au moins là j’avais une chance sur deux d’y arriver ….
« Et vous, je sais que vous n’êtes pas là depuis longtemps, mais que pensez-vous de Wonderland pour l’instant ? »
Nous poursuivions notre chemin mais également notre conversation, tranquillement, sans presser quoi que ce soit, je voulais qu’elle me livre ce qu’elle voulait, quand elle le voulait peu importait mes questions, après tout, elle arrivait très bien à me dire lorsqu’elle ne pouvait pas m’en dire plus, ou en tout cas, elle parvenait à me le faire comprendre. Je gardais mon sourire en toutes circonstances, même lorsque Dawn voulu me disputer et me punir pour certaines de mes questions. Je voulais venir en aide à Juliette pour qu’elle se sente mieux, libérée de son passé mais surtout du poids qui semblait avoir prit position sur son coeur. En parler, l’accepter, s’accepter lui permettrait de contrôler ses pouvoirs, j’en était certaine, alors peu à peu nous parcourions le chemin vers « la guérison ».
Juliette me parla alors un peu de sa petite sœur, elle semblait être très gentille et surtout très dévouée à sa grande-sœur, c’était touchant même si cela semblait faire du souci à la jeune femme. « Elle doit beaucoup compter pour vous aussi... », lui dis-je alors, « Peut-être qu’en vous sentant mieux, votre sœur arrivera à penser un peu plus à elle et à prendre son envol... », ajoutais-je en pensant un peu à voix haute, ainsi ces paroles étaient autant pour moi que pour elle. Sa sœur devait bien sentir dans quel état d’esprit Juliette était, et vu comment elle semblait décrire la jeune fille, elle était très attachée à sa sœur, donc son état devait agir sur elle également…
Je demandais alors à la reine ce qu’elle avait le plus aimé en arrivant à Wonderland, sa réponse me fit sourire : « La liberté », même si je ne pouvais pas comprendre pleinement le sens de sa réponse, il semblait que c’était très important, se sentir libre et entourée des personnes qu’elle aimait. « Une seconde chance », c’était là également l’important. Elle avait voulu recommencé à zéro en arrivant à Wonderland, en prenant aussi une nouvelle identité, un simple changement de nom et alors tout devenait possible. Je pouvais comprendre cela, ce besoin d’une seconde chance. Puis elle continua à me répondre, la folie de ce monde l’avait dérouté, un monde où les plantes et les animaux ont l’usage de la parole, un monde où la magie est différente, les conventions également. « Lorsque l’on va dans un autre pays, celui dans lequel nous nous sentons le mieux, nous semble bien loin, plus lumineux. Vous semblez avoir trouvé votre maison, il est donc normal d’y voir pleinement toute la beauté que Wonderland apporte. », je lui souris un peu puis repris, « Les habitants de votre pays ont de la chance d’avoir une Reine qui arrive à voir de la beauté où d’autres ne verraient que bizarreries et adversité... ».
Le ciel perdit de son éclat lorsque Juliette répondit à ma dernière question sur ce qu’elle avait le moins aimé : la prophétie et ses pouvoirs. Je me demandais alors qu’elle était cette fameuse prophétie, mais je n’étais pas sûre de la réaction de Juliette ou encore de celle de Dawn, nul doute que le regard de l’aigle voulait me dire de ne pas poser LA question qui me brûlait les lèvres. N’ayant sans doute pas très envie que j’aborde le sujet, la reine esquiva avec délicatesse me demandant ce que je pensais de Wonderland pour le moment. Je décidais de laisser cette discussion pour plus tard et de répondre à question de la jeune femme. Mes yeux retrouvèrent un certain éclat et je lui répondis du fond de mon coeur : « C’est un pays magnifique, merveilleux, je n’ai pas vu grand-chose pour le moment mais j’aime beaucoup l’atmosphère qui y règne. », puis j’ajoutais, « Je venais pour visiter un peu et il semble que j’ai bien fait finalement, j’ai même la chance de partager la compagnie de la Reine de ce superbe pays... », lui dis-je avant de lui faire un petit clin d’oeil. Oui j’étais tout de même très contente d’être ici, en plus je pouvais aider Juliette et ça c’était sans prix… Puis lui faisant un peu sourire taquin, je continuais, « Ne croyais pas que j’ai oublié votre réponse précédente, mais nous en reparlerons lorsque vous serrez prête, d’accord ? ».
Sans me départir de mon humeur générale, je proposais alors à la jeune femme de rentrer dans son château pour y retrouver les gens qu’elle aime. Elle avait beaucoup parlé aujourd’hui, et je pensais que de retrouver les siens lui permettrait d’apaiser son coeur mit à vif. Je pris alors la direction de son palais, la raccompagnant un bout de chemin seulement.
Life's been blinding me from what I thought I'd see is there clarity in this insanity ? What's she want from me? Roads in front of me taking me astray Are you leaving me? Or are you leading the way?Can you hear what I'm saying? I need to know
Parler de ma soeur était une bonne idée, cela me libérait légèrement, elle était tellement importante pour moi que je n’avais jamais de cesse de parler d’elle. Je l’aimais. Je l’aimais plus que ce que j’aimais ma propre vie, tout le monde le savait. Rapidement, Noa comprenait, quand elle prononça cela j’hanchais la tête avant de laisser un faible rire s’échapper de mes lèvres pour ajouter :
« En effet, je l’aime plus que ma propre vie, c’est certainement vrai les mages n’ont de cesse de me dire cela aussi… »
Me pardonner pour la rédemption de Rosaline, j’en avais envie, mais comment soigner un esprit aussi enclin à la culpabilité que le mien, j’aimais ma soeur, j’aimais ma famille, mais les erreurs que j’avais faites et les conséquences qu’elles avaient eu sur nous me rendait dingue. J’étais contrainte de supporter chaque jours durant la vision de mon corps meurtrie par les coups, la vision de son corps meurtrie, je crois que c’était cela le pire. Je haïssais la vision des cicatrices de ma soeur, certes elle en avait eu moins car elle avait été plus docile mais elle restait marqué. Mon esprit n’avait de cesse d’imaginer ce qu’elle même avait dû faire pour survivre et ce cercle vicieux m’empêchait d’aller de l’avant.
La discussion dériva pour mon plus grand bonheur sur Wonderland, j’évitais naturellement de m’appesantir sur la prophétie qui planait au-dessus de la vie de ma famille pour développer les beautés de ce pays avant de lui demander son avis.
« J’ai surtout eu de la chance que ce peuple nous accueil. »
Je pensais chaque mots que je venais de prononcer, ce peuple était accueillant et bienveillant envers les étranger tant qu’ils sentaient que l’inconnu en question ne venait pas dans un but malsain. C’était sans doute l’avantage de vivre dans un monde dépourvu du sens du mot normalité.
« J’espère que vous pourrez visiter cette contrée plus profondément, mais ne vous aventurez pas au delà du labyrinthe. De l’autre côté de ce dernier il y a le royaume rouge gouverné par Cora Mills plus connu sous le nom de Reine de Coeur. La vie y est moins sereine que dans le mien. »
Ma mise en garde réalisée, je souriais à la fée, avant d’hocher la tête face à sa remarque sur la prophétie, Dawn protesta mais je lui fit signe de ne pas en rajouter davantage avant de lui intimer l’ordre de voler de ses propres ailes. Nous fîmes donc demi-tour et j’ajoutais :
« Si vous ne savez pas où aller Noa vous serez la bienvenue dans mon château ! »
Embrassant la petite fée qui avait cessé de marcher, je comprenais que je devais finir seule, ce que je fis presque au pas de course pour retrouver les miens. Sans grande surprise, le premier à m’accueillir fut mon mari qui me prit dans ses bras avec force, pour m’embrasser tendrement avant de me demander si tout allait bien. Lui répondant en un hochement de tête, je lui rendais son baiser et nous reprîmes le cours de notre journée comme il aurait dû l’être si la petite fée n’avait pas croisé mon chemin.
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Lun 31 Juil - 21:22
