Cly était dans ce château depuis quelques jours. Il profitait de ces murs grâce à la générosité d’une personne, voire deux qu’il pensait être simplement du personnel. Il n’avait jamais croisé la reine ou encore quelques seigneurs régnant sur ces pierres et ces terres. Après peu lui importait. Il se faisait discret et se montrait parfois utile, apprécie surtout la compagnie d’un nouvel ami croisé au détour d’une taverne. Un soir, puis deux et trois, … à boire avec lui, se mettant mal, cherchant la bagarre, les soucis et les situations suicidaires, l’homme qu’il avait rencontré lui avait montré qu’on pouvait se noyer autrement dans l’alcool. Jack – le nouvel ami – avait bien fini par comprendre que cet homme avait besoin d’aide et surtout en sachant le héros qu’il avait pu être. Un homme bien, juste brisé, à la vie difficile mais au coeur grand. Il était rustre, mais généreux, fort, mais parfois un peu bête. Il lui plaisait bien, alors il l’avait pris sous son aile et Diazpro l’y avait aidé.
Ah, Diaz… Une jeune femme aux cheveux chocolats et à la beauté fascinante. Le premier soir où Jack l’avait trainé ici, il était inconscient que ce soit par l’alcool ou les coups qu’il s’était pris après avoir déclenché une bagarre dans la taverne. Jack l’avait encore sortit de là, mais mal en point, il l’avait ramené au château. Diaz s’était occupé de lui et lorsque la brute épaisse et brisée avait ouvert les yeux, c’est le visage de cette nymphe qu’il vit. Cela lui fit comme l’effet d’une emprunte comme les bébés canard sortant de l’oeuf. Penchée sur lui, elle lui nettoyait sa plaie à la tête et il était resté figé, face à un ange. Il s’était même demandé s’il était mort. Il n’avait pas été autant été émoustillé par la beauté qui dégageait d’une femme depuis la mort de la sienne jusqu’à Diaz. Il était sûrement un peu groggy dans cette situation et son esprit eu la faiblesse de s’accrocher à ce visage. La faiblesse ou simplement l’instinct de se conserver en trouvant une âme à laquelle s’accrocher pour panser des plaies profondes encore suintante. Des femmes, il en avait vu d’autre après l’assassinat de sa famille, mais Diaz elle n’était pas simplement belle pour assouvir des pulsions qui calme les maux que le temps suave d’une nuit. Non. Elle avait ce quelque chose qui pouvait prendre soin de son coeur et pas seulement de ses désirs.
Donc, bébé canard avait pris l’habitude de regarder maman canard s’occuper de ses oies aux aurores dans la cour du château. Il se posait à un coin reculé de la muraille qui l’entourait et l’observait en toute discrétion, se grillant une roulée de bon matin. La voir sourire, se déplacer tel un cygne, donner d’elle, respirer et même chantonner, c’était un pur plaisir dont il avait peur de ne jamais pouvoir se lasser. Et plus il discutait et échangeait avec elle et moins il se sentait la force de s’en passer. Alors c’est ce qu’il avait fait ce matin, avant de s’occuper dans la journée et en deuxième partie d’après-midi, Jack dut presque arracher Cly de Diaz qui discutaient de tous et de rien, juste tous les deux et le regard brillant. Ils avaient prévus de se faire un petit apéro et sortir un peu entre gaillard. Et surtout que la reine soit tranquille pour faire son travail, tout en donnant l’occasion à Jack de profité de Cly sans cette dernière dans les parages. Il fallait bien l’avouer, quand elle était là, le blond était surtout avec elle. Or, cela avait l’air de lui faire tant de bien qu’il ne s’en plaignait pas. Même si dans le fond, il aurait bien aimé qu’il s’émoustille pour son corps à lui que celui de sa soeur de coeur.
Ils étaient partis, le ventre vide pour commencer à boire juste-un-peu avant le diner. Et… bah l’alcool était rapidement monté après trois pintes. Ils étaient pas mal. Ils avaient si faim, sauf que ces idiots avait laissé leur écus au château. Portos avait insisté pour rentrer et dévaliser la cuisine, mais Jack, lui dit que non, trouvant toujours une excuse idiote à chaque fois que son compagnon de boisson souhaitait rentrer et manger. Cly l’eut à l’usure. Après la quatrième pinte, ils rentrèrent. Et ils firent un sacré bordel dans le château. Impossible de se rendre dans cette fichue cuisine, parce qu’ils oubliaient parfois de la chercher et des gens leur parlaient en chemin, puis ils se retrouvaient dans une aile du château ressemblant à bien d’autre et qu’ils ne savaient plus non plus vers où ils avaient tournés. Ils finirent par se séparer légérement, histoire de garder un contact auditif et balayer un plus large terrain.
Cly arriva alors là où se trouvait Diaz. Il avait courrut, appuyé au cadre de la porte en pierre, essoufflé. Il jeta un rapide coup d’oeil à la pièce. « Non c’est toujours pas là !!! » hurla t-il dans le couloir à l’attention de Jack. Il prit alors subitement conscience qu’il avait peut-être manqué de tact dans ce château. C’est que la dame était fort bien habillé. J’ai peut-être offensée le cul coincée d’une noble à beugler comme un chameau, et mon haleine de bière qui devait leur piquer les yeux. « Pardon. J’voulais pas déranger. On cherche juste les cui- (la regarde) … sines. Diaz ? » finit-il un peu moins pataud et plus que surpris. Enfin mon pataud, il s’avança alors, en titubant vers la gauche et la droite, puis toujours plus sur la gauche. Après son oeil pétilla d’admiration alors qu’il la dévisageait de la tête au pied, sa bouche s’ouvrit. « Vous êtes… Woaw… » réussit-il simplement à dire, tout proche d’elle, laissant sa main glisser le long de sa natte et ses yeux le long des courbes que soulignait ces vêtements raffinés. Elle était sublime. Elle parlait, mais il ne l’écoutait même pas. « Vous voulez bien nous laisser juste une minute ? » dit-il à l’homme présent sans détacher ses yeux de la brune. Il était saoul et surtout sous le charme. Son regard arriva enfin à celui qui était de trop pour vraiment l’intimer à sortir de la salle. Il voulait être seul à profiter de ce moment magique.
La reine finit par lui dire qu’elle lui dirait tout. Il ne comprenait même pas de quoi elle parlait, abruti par son émoi et l’alcool. On cherchait juste la cuisine, on avait faim… Elle devait partir. Quoi maintenant ? Si vite ! Mais pourquoi ? Inconsciemment, il passa une main à sa taille pour la retenir, un peu brute il la colla brusquement contre son torse imposant. « Mais vous… vous pourriez garder cette robe… quand vous reviendrez ? » lui demanda t-il un peu hagard avant de la lâcher, levant les mains en l’air en signe d’innocence, mais son sourire en coin en disait long. « Je serais dans la cuisine si je la retrouve ! » dit-il, espérant bien la revoir assez vite. Jack lui arriva dans le dos et se retint de crier en voyant Diaz en tenue de reine, puis Cly dans la même pièce. Paniqué, son regard sautait de Cly à Diaz sans s’arrêter. Le brun observa alors l’ancien mousquetaire sortir de la salle avec le sourire le plus béat du monde. Il n’y comprenait rien, interrogeant Diaz par son silence et son regard plein d'effroi.
« Mais elle va pas avoir des problèmes à se balader comme ça dans le château alors qu’elle garde juste des oies ? On dirait la princesse de je ne sais quel contrée paumée. » pouvait-on entendre du couloir, Cly s’adressant à Jack qui se dépêcha de le rejoindre et réussit à soutirer à grand blond quelques éléments du puzzle.
La porte de la cuisine grinça et Jack se tenait auprès de Porthos qui préférait qu’on l’appelle Cly. Oui, car Porthos, c’était comme Isaac de Portau, il en était loin. Il n’était peut-être pas mort, mais presque. S’il continuait ainsi, il finirait par l’enterrer comme le sang et le nom de sa naissance. Après l’enfant des rues et le délinquant, ensuite la gloire et le renom pour la bonne cause, il retournait à la situation de bandit. Ou presque. Au final, à quoi bon se battre pour obtenir des choses, pour améliorer les choses, car on finissait par tout perdre. Son titre, sa famille, ses principes, son envie de toujours aller de l’avant. Auprès de Jack et Diazpro, il y avait du changement dans ses idées. Ils arrivaient à éveiller en lui l’homme qu’il a été. Le mousquetaire qu’il a été même. Mais finalement…
Jack faisait une tête de six pieds de long, toujours un peu angoissé en croisant le regard de Diaz. Cette dernière l’avait rassuré par ce biais, mais… Il savait lui, pas elle. Ils avaient décuvé tout les deux depuis le temps, sauf que Cly s’est posé pas mal de question et en a posé à Jack qui ne savait quoi lui répondre. Alors, impuissant à calmer ses tourments de veuf jaloux, il le laissa prendre une bouteille de scotch et n’osa pas non plus s’interposer pour la reprendre après les verres-de-trop. C’est qu’avec un gaillard comme Cly, ce n’était pas facile. Il fallait oser. Il n’était pas d’humeur à oser. A quoi bon, tout était peut-être fichu et il finirait par partir. « Y’avait un mec avec elle non ? Pourquoi ? » ça avait commencé ainsi et ça s’était finit par Cly accoudé sur la table centrale des cuisines où trainaient encore quelques légumes de saisons, une miche de pain, puis une planche à découper où était posé un saucisson et planté, un couteau. Le casse-croute du mousquetaire. Il se tenait à la bouteille posé devant lui, l’autre main occupée par son gobelet. Elle était pleine quand il l’avait commencé et il en restait déjà que la moitié. Jack n’en avait prit qu’un verre, sinon Cly le lui mettait dans la figure. Le dernier était encore éméché, mais il était mauvais et c’est ce qui inquiétait le frère de Diaz. Il aurait aimé lui crier de fuir.
Le blond avait relevé la tête et la dévisagea avec un sourire déçu et préféra reporter son attention aux rayures de la tables en bois brut. La reine s’approchait lentement et sa voix était douce, presque effacée et surtout hésitante. Elle demandait à la bête s’ils pouvaient parler. Cly haussa les épaules. Jack à ses côtés ne disait rien et n’était pas d’humeur à plaisanter. Et pourtant, il aurait peut-être fallut. Cly adorait ça chez lui. Diaz commença, assise face à eux. La table était assez large pour qu’elle soit au moins à la distance d’un bras du plus costaud. Elle disait pouvoir tout expliquer et Jack frappa subitement du poing sur la table. Par réflexe, Porthos attrapa le couteau devant lui et s’arrêta juste avant d’attraper Jack par le col et lui mettre la lame sous la gorge. Un autre geste imprévu et il était quand même prêt à le poignarder par réflexe. Il claqua la langue d’agacement, réalisant qu’il aurait pu lui faire très mal à le surprendre de la sorte comme un idiot. Il souffla et replanta le couteau dans la planche à découper. Son ami observa alors Jack parler, le visage de marbre, bien face à lui, toujours appuyé sur la table. Au moins, il avait lâché sa bouteille.
Il le laissa finir tout son discours en l’observant le sourcil levé bien haut sur son visage, sceptique. Et il n’hésita pas à aussi laisser le silence s’installer, voyant bien que son ami avait l’air de souffrir. Tant pis pour sa gueule ! Ce qui lui racontait était pas si insensé mais il était alcoolisé et il se demandait pourquoi ils ne l’avaient pas prévenu à ce propos. Il n'aurait rien dit, il aurait gardé le secret ! Bien sûr qu’on ne faisait pas aussi facilement confiance à quelqu’un, surtout quand il était question d’une reine importante sur les terres d’Oz. Le soucis n’était pas là. Il en était loin. Il était persuadé que ce n’était pas ça, car il était aveuglé par la jalousie. Il n’en avait bien conscience, forcément avec une demi-bouteille de scotch douze ans d’âge, c’est pas facile de gérer ses émotions et sa connerie. Et il réalisa une chose. Il finit par secoué la tête, ouvrant les bras comme abattu. Jack l’exaspérait. « Depuis tout à l’heure, je te parle, je te demande et c’est maintenant que tu me dis ça ?! » explosa t-il avant de dire les dents serrées : « Tu te foutrais pas un peu de ma gueule ? Il t’a fallut des heures pour trouver une excuse aussi conne !? » finit-il par aboyer avant de se poser lui-même un doigt sur la bouche. Il avait l’air de s’ordonner le calme et la retenue. Sa raison avait réussit à passer une vague ambrée d’alcool.
Après un silence qu’il avait imposé malgré lui, assez court et efficace pour la suite. Il avait brusquement saisi l’épaule de Jack de sa lourde main et la serrait juste assez fort pour lui faire comprendre qu’il ne faisait pas le poids contre lui. « Dis, tu veux pas faire un tour qu’on cause l’autre et moi. » lui dit-il, le ton calme. Jack n’eut pas l’air de vouloir partir. « Je lui ferais rien promis. J’aimerai juste voir comment elle va s’en sortir sans toi. » Jack hésita et Cly ne le lâchait pas du regard. Il serra un peu plus. « S’il te plait. Car dans le cas contraire, ça va chier des bulles. » Jack finit par se lever et prit lentement la direction d’une des deux sorties des cuisines. Il revint sur ses pas et attrapa le couteau juste en face de Cly avant de partir pour de bon. « Y’a une petite voix qui me dit que s’il a pris le couteau, c’est que c’est pas bon ce que tu vas me dire... Je dis ça, je dis rien. » dit-il de mauvaise foi, levant les mains l’air tout à fait innocent. « Alors ? Il dit vrai ? Ou vous en avez une autre à me raconter. ». Il avala son verre cul-sec, étirant les muscles de sa mâchoire après la brûlure de l’alcool glissant le long de sa gorge. « Non, en fait je ne veux pas savoir. J’aime vraiment pas qu’on se paie ma tête. Surtout pas quand les personnes ont l’air appréciable. ». Il était blessé. Tout ce qu’il voyait, c’est qu’elle s’était fait belle pour un autre. Il avait aussi réalisé ce qu’elle était capable de provoquer en lui alors qu’il avait discuté avec Jack sans qu'il puisse lui donner une réponse. Et ce dernier dut aussi réaliser que celui là, ce n’était pas encore pour lui.
Il se servit un autre verre, n’avançant rien de plus pour l’instant. Qu’elle ait parlé ou non, il lui couperait la parole pour enchainer : « Je comprends que tu veux rester discrète sur tes rendez-vous. T’es une femme comme une autre et as droit à ton intimité. Pas la peine de m’inventer des histoires, tu t’es faite toute belle pour un soupirant. Pourquoi me le cacher ? Hein ! Après tout, j’ai aucune prétention à avoir sur tes relations. Par contre… » dit-il froidement. et comme son coeur était douloureux et l’alcool mauvais, il attaqua : « Je pensais pas que tu serais du genre à t’abaisser à ça pour les faveurs de fades petits nobliaux arrogant. Si tu dois faire ça pour qu’ils te voient, c’est qu’ils ne te méritent pas. » avait-il fini sans trouver la force de la regarder dans les yeux.
Jack était sortit des cuisines avec le couteau et Porthos avait commencé à parler. Diazpro lui laissa son temps de parole, attentive et à l’écoute. Il ne l’avait pas vu sourire, trop occupé à se noyer dans les raisons un peu insensées et désinhibées de sa colère. Non, il n’était pas content, mais alors pas du tout. Il avait même tant de rage qu’il attaqua la ravissante gardeuse d’oie avec lâcheté. Il la comparait à une catin, pas exactement mais c’était tout comme. Il avait lancé ça car il était déçu et frustré, il ne le pensait pas vraiment. C’était dur pour lui, dans sa situation de veuf, de comprendre qu’il avait simplement réalisé qu’il n’avait pas envie de la voir avec un autre. Elle avait essayé de parler, mais c’était difficile avec l’homme aux idées éparses qui flottaient dans son cerveau inondé par les litrons d’alcool consommé cette soirée.
Elle se leva une fois qu’il eut fini de cracher son venin. Il avait réellement l’impression de se faire avoir par des gens un tant soit peu gentil, qu’il avait fait confiance trop vite et qu’encore une fois, cela lui reviendrait en pleine poire. Il n’en avait pas envie. Pas elle… Il la suivait du regard et il fut soudainement lesté de sa bouteille. Il se dressa, une expression bien offusqué qui marquait son visage et le regard noir. Il inspira fortement et souffla tout aussi fort, gardant son attention sur la bouteille posée au loin. Trop loin. Si seulement il pouvait faire bouger les objets par la pensée, cela lui aurait servi de la fixer aussi longuement. Le bruit de tissus qu’on lissait, comme des draps que deux amant froissaient pour la première fois, attira son attention et il tourna la tête. Elle replaçait sa robe et se tenait droite juste devant lui. Il avait presque oublié qu’il était jaloux et mauvais. Et surtout éméché. Il la dévisageait avec un petit sourire. Il aurait pu passer des heures à le faire, s’attardant sur la finition des coutures de la dentelles qui encadrait sa gorge gracieuse.
Jack avait raison qu’elle disait. Cly fronça les sourcils. « Et… » mais elle n’avait pas fini et ne s’arrêta pas dans son discours. Il insista, tout du long. « Et donc … Et ? … Et p'quoi pas m'le dire ? » finit-il par parler en même temps qu’elle. Il était énervé, mais comme un homme saoul. Têtu de naissance, c’était pire quand il buvait. Il voulait savoir. Le reste n’était fioritures pour lui. Ca l’importait peu de savoir de quoi elle s’occupait exactement. Enfin si, mais pas tout de suite. La priorité était de savoir, pourquoi lui avoir mentit ? « Pas un rendez-vous galant ? » avait-il balbutier en reportant son attention sur la coiffure de Diaz, la bouche entrouverte, laissant son regard parcourir la tresse et la douce courbe de ses hanches où sa chevelure venait s’évanouir.
La giffle arriva et le laissa complètement coi. Il regardait droit devant. On aurait dit qu’il venait de mourir cérébralement tant on n’avait plus de réaction de sa part. Le discours passa, c’est sûr. Il réalisait encore ce qu’elle venait de faire. Il était plus que choqué. Ah, il était sûr que ça avait tout de suite donner le thème de ses explications sur sa personne que Cly aurait apparament très mal jugé. Elle n’avait pas l’air d’aimer, ni d’accepter, décrivant celle qu’elle était, celle comme il la voyait jusqu’à ce soir. Elle pensait que son estime d’elle était mauvaise. Si elle savait… C’est lorsqu’elle lui annonçait qu’il pouvait réagir qu’il revint à lui. Elle était sérieuse là ? Elle me frappe, me balance plein de connerie à la figure et ensuite elle ose me donner mon temps de parole. « T’es gardeuse d’oie à ce que je sache, apprends où est ta place » grogna t-il avant de se lever brusquement et l’attraper à la gorge. Sans effort, ils échangèrent leur position. Il avait parlé sous le coup de la colère, de son sang chaud et de l’alcool.
« Et parce que je suis bon, tu penses que je vais accepter ta baffe et tes remontrances sans rien dire ?! » aboya t-il avant de la plaquer sur la table centrale. Il la lâcha et vint taper ses deux mains de chaque côté de son visage avec puissance. Le meuble en trembla et un topinambour roula sur le sol. Il restait là, juste au-dessus d’elle. « Mais qui te permets de croire que je suis quelqu’un de bon et me reprocher mon erreur de jugement hein ! Je suis loin de l’être… » dit-il avec le regard d’un homme subissant une douleur silencieuse et solitaire. Il pensait à sa femme et aux gestes qu’il avait pu lui porter et qu’il regrettait. De ses alertes qu’il préférait ignorer et qui lui coutèrent la vie de sa femme et sa fille. Non, décidément, il n’était pas quelqu’un destiné à être bon et encore moins doué d’esprit. « Et t’es encore moins bien placé pour savoir ce que je pense de toi. C’est parce que j’ai une haute estime de toi que j’ai été déçu. La question n’est pas là ma Dame. C’est juste des foutaises ! Ca tiens pas debout ! » commença t-il à lui reprocher encore et toujours la même chose. Il s’était redressé mais pas éloigné. « Excuse moi, mais je trouve ça un peu gros. » dit-il avec sarcasme. « Pourquoi n’avoir rien dit, je le répète. Hein ! C’est juste que t’avais pas envie de te faire aussi belle pour moi, car au fond… tu le sais que je suis pas quelqu’un de bien. » dit-il obstiné dans son idée, ses pensées de moins en moins clair. Plus il s’agitait et s’énervait, plus l’alcool prenait possession de sa raison et ses barrières.
Il la dévisageait, enfin silencieux. Ce n’était pas du dédain, ni du dégout qu’on pouvait voir se refléter sur ses pupilles, mais bien de l’admiration et de l’envie. Il était proche d’elle, entre ses jambes dans cette magnifique robe. Tout d’un coup, il avait déjà beaucoup moins envie de continuer à beugler. Sa rage s’était presque essoufflé par le tableau qui s’offrait devant lui. Il baissa les yeux. Et sans même la regarder, il n’a pas pu l’arrêter. C’était plus fort que lui. Sa raison n’était qu’une spectatrice des messages de son coeur et son corps. Sa main se posa au-dessus de son genoux. L’autre prit place sur son ventre et remonta lentement jusqu’à son décolleté où il glissa seulement deux doigts afin d’avoir une prise pour la redresser brusquement contre lui. « T’as jamais eu envie de te faire belle pour moi... ? » lui avait-il susurrer presque dans une plainte le visage proche du sien.
acidbrain
Dernière édition par Cly Porter le Jeu 6 Juil - 8:40, édité 2 fois
Il s'obstinait mais elle aussi. Il ne comprenait pas pourquoi une telle chose ne lui avait pas été dite plus tôt, aussi gros qu’était cette histoire. Comment avait-il fait pour ne rien voir ? Mais il ne poussait pas plus loin ses réflexions. Trop difficile et peu de neurones étaient actifs à ce moment, ou alors pas les bons. Elle avait argumenté pour se défendre devant un homme qui n’était plus maitre de ses pensées, ses actions et encore moins de ses paroles. En quoi cela aurait changé quelque chose au final, lui avait-elle demandé. A bien y réfléchir, il n’en savait trop rien et resta muet comme une carpe, ne trouvant rien à redire. Pour le moment. Du moins rien jusqu’à ce que la claque ne lui arrive en pleine figure, sans prévenir. Cela eu l’effet de l’enraciné dans sa position, décuplant sa colère qui n’avait pas lieu d’être. Ce n’était que la putréfaction de sa gangrène moral qui coulait et malheureusement, cela tomba sur Diaz. Elle était bien la dernière personne à qui il voulait faire vivre ça, mais c’était trop tard. La machine était lancée. Alors pour lui, si on ne lui avait rien dit, c’est parce que c’était des histoires pour cacher le pot-aux-roses. Il avait vu juste d’un côté, mais c’était bien plus délicat qu’il se l’imaginait. Et quand elle lui renvoya qu’elle était déçue, le pensant être un homme bien et intelligent, il n’y vit que de la manipulation pour lui faire passer la pilule. D’où sa réaction violente, appuyée par des regrets lourds que Diaz avait soulevé en lui sans le vouloir.
Ensuite, lui-même n’avait pas exactement compris comment, il avait attrapé la brune par son cou gracieux, la pliant à sa volonté en la tapant sans ménagement contre la table. La jeune-femme avait virevolté sous la force et la taille de son interlocuteur. Physiquement, il était plus fort et la surprise lui donna un sacré avantage. Elle tremblait presque, se touchant sa gorge délicate, ne sachant que faire. Or, elle pouvait être bien plus puissante que lui, mais pour cela elle devait user de ses pouvoirs et encore une fois, si elle devait les utiliser c’est qu’il était déjà trop tard et qu’il était allé beaucoup trop loin. Diaz vit en lui l’homme souffrant qui n’avait pas d’autre moyen de se protéger et s’exprimer que sa force brute. Une chance, sinon tout aurait pu s’arrêter là et qui sait s’il n’aurait pas laissé échapper une chance de rédemption.
Allongée sur la table, elle ne bougeait pas et semblait effrayée. Cela aurait pu l’alerter, mais il était encore loin d’avoir conscience de sa bonne ou mauvaise conduite. Porthos réaliserait toujours trop tard. Diazpro retrouva rapidement ses esprits et son assurance après l’intervention musclé de l’ivrogne. Ce regard… Il l’avait déjà vu chez sa défunte épouse. Une force qu’aucune autre ne pouvaient égaler sur l’esprit torturé de Cly. S’il n’avait écouté que ses pulsions crues, il ne lui aurait peut-être pas lâché la gorge, pis encore il l’aurait frappé encore et encore jusqu’à ce que sa rage s’amenuise et finirait abattu par le regret.
Il avait donc perdu le contrôle, égaré entre les faits et ses opinions, la réalité du présent et les douloureux souvenir tatoué dans son crâne lors de ces moments de faiblesse. Sauf qu’il s’était arrêté. Grâce à elle, et pourtant c’était elle qui l’avait mis dans cet état. Oui, elle avait un pouvoir sur lui, sorcière ou non. Cela lui venait de ses yeux, sa beauté son charme, son esprit, ses principes, son attitude, sa façon de bouger, tout ce qui faisait qu’elle était elle. Juste un regard et elle pouvait lui faire mettre un genoux à terre. Il n’était pas le genre d’homme qui acceptait qu’une femme l’écrase, mais au fond, ça lui plaisait. Diaz lui plaisait. Depuis un moment. Toujours plus chaque jour.
Instinctivement, sa main s’était posé sur le genoux de la brune, juste sous lui. Il n’avait qu’à la prendre, la cueillir. Mais il aspirait à beaucoup plus que ça. Il la sentit tressaillir sous son contact et au début un geste plutôt timide, il resserra sa main, l’ambition venant déferler dans ses veines comme un torrent. Et sa prise se marquait toujours plus sur son corps, alors qu’elle relevait la jambe, agréablement surprise. Il l’avait ensuite prise par le décolleté pour la remonter contre lui. Il était parti le mousquetaire mélancolique. C’est un homme plein de doute qui lui faisait face, affaibli par ses sentiments et l’attente secrète de ses faveurs. Même lui ne le réalisait pas encore. Il voulait seulement qu’elle se fasse belle pour lui. Il l’aurait aimé. Elle avait mis un peu de baume sur ses doutes et frustration en lui répondant qu’elle ne savait comment il prendrait ce genre d’attitude de sa part. Portos l’avait à peine écouté, portant son regard embué sur sa bouche, puis son nez qu’il trouvait adorable, son cou et sa gorge. Il en voulait plus. Il voulait plus que des paroles.
La main sur sa cuisse était légèrement remonté et l’autre s’était posée sur la taille de la reine. Il la ramenait lentement vers lui, totalement esclave de ses envies et de ce que son coeur battant à tout rompre lui hurlait de vivre. Il n’avait qu’un désir, gouter sa bouche et la sentir contre lui, son palpitant en écho avec le sien. L’avait-elle au moins ? Elle lui dit alors de ne pas le faire. C’était un murmure, comme si quelque chose en elle la retenait de le dire. Ses jambes se resserrent autour de Cly. Son regard était plus sombre, désespéré. Sa douce main lui flatta alors la joue et glissa sur sa bouche pour finir par effleurer son torse. Il s’en mordit les lèvres, mais pas d’excitation, de peur et de déception. « Si tu me lâche maintenant, j’y survivrais pas… » avait-il chuchoter à son tour, posant son front contre le sien. Il avait ses deux mains sur ses jambes et la tenait avec passion, peut-être un peu trop. Il ne s’en remetterait pas si elle le repoussait alors qu’il était prêt à tout pour elle, là, en cet instant. Prêt à exploser, pour qu’elle se fasse belle pour lui.
Il remonta ses mains le long de son dos, puis sur ses épaules, venant combler l’espace encore bien trop grand à son goût et lui déposa un baiser au coin des lèvres. Il ne pouvait pas s’arrêter là. Il en voulait plus. Il espérait qu’elle en voulait tout autant. Il lui attrapa subitement le visage pour venir l’embrasser avec tendresse dans un premier temps et la passion prenait possession de lui. Il l’allongea sur la table, sans briser leur premier baiser. Le plus magique et le plus délicieux de tous. Il fut long et ardent, ses mains qui ne cessaient de la toucher, la serrer, la flatter, la deviner sous quelques effleurement par-dessus le tissus. « Ne me lâche pas » avait-il dit dans une plainte, trouvant alors la force de détacher sa bouche de la sienne. On pouvait presque deviner un sourire, celui d’un homme transit d’un étrange sentiment. Parfois, dans son esprit déséquilibré, se superposait le visage de sa femme sur celui de Diaz. Des flash, rapides qu’il voyait à peine lui-même.
Un baiser, puis un autre, sur ses lèvres pleines et le ravissant creux entre son cou et son épaule, il passa une main sous sa robe. De sa cheville jusqu’en haut de sa cuisses, il la laissa glisser jouissant de la douceur de sa peau de satin. Ses sentiments refoulées et les jambes de la belle autour de sa taille lui donnaient des ailes, et un petit peu l’alcool aussi. Mais juste un peu. Or il n’allait pas plus loin. Pour l’instant. Un miracle qu’il ait conserver un peu de respect. Ce n’était pas qu’un corps qu’il voulait, c’était capturer un coeur en contre-partie du sien peut-être écharpé mais déjà bien accroché. Il devait prendre le temps.
acidbrain
Dernière édition par Cly Porter le Lun 17 Juil - 20:52, édité 1 fois
Il en tremblait presque d’émotion tant cet instant était fort pour lui. Il ne savait par quoi il était vraiement enivré au final, l’alcool ou Diaz. Sa respiration était puissante et profonde. Il essayait de calmer son coeur qui risquait de s’emballer et finir par lâcher prise. Son front contre le sien, les bras autour d’elle, il l’implorait de ne pas l’abandonner maintenant. Il lui disait qu’il avait pas seulement envie d’elle, mais besoin d’elle. Elle lui répondit qu’elle ne le ferait pas, la voix tremblante. Il ne sait combien de temps cela dura, à simplement se ressentir l’un l’autre, si proche, si transit. Le temps s’était arrêté. Dans un monde où ils étaient seuls, formant une même entité. Il ne s’était jamais senti aussi bien depuis longtemps qu’en ce très court instant.
C’est son coeur qui avait bondit dans sa poitrine et lui donna l’élan pour l’embrasser. Ou peut-être était-ce la main de Diaz tirant sur sa chemise qui provoqua l’impulsion. Dans une fougue contenu, il voulait la sentir contre lui, entre ses mains, sa bouche contre la sienne pour être sûr que tout cela était vrai. Il pouvait palper le rêve. Elle ne l’avait pas repoussé, ni s’était reculée et encore moins hésité. Le désir qui pouvait déjà animé Portos s’enflamma. Il peinait à donner un coup de mors à sa fougue. Et ce fut toujours plus difficile lorsqu’il l’entendait soupirer entre ses mains, contre lui. Avec lui. Forcément qu’il voulait encore moins la perdre et il le lui disait encore. Il voulait s’en assurer qu’il ne s’embarquait pas dans un chemin sans espoir. Il n’était pas prêt à lâcher cette main qu’elle lui avait tendu. Il voulait encore profiter de ce temps qu’elle lui accordait, parce que oui… Ça n’allait pas. Mais avec Diaz, « ça pouvait aller… » Elle lui souffla qu’elle ne voulait pas le perdre. Son sang ne fit qu’un tour. Une vague de transports et de désirs l’avait foudroyé. Il en frappa légèrement du poing sur la table, faisant rebondir la bouteille qui trébucha et se brisa au sol. C’était ça où il la prenait là, dans cette cuisine, crûment et pas proprement. Elle le rendait fou d’allégresse. Ses transports pour la brune gonflait à chaque seconde qu’il passait depuis ce baiser échangé avec elle et rendait incontrôlable ses pulsions.
Il sut donc se contenir, rassuré et transporté. Ce qui se passait était une chance sans nom. Un pur instant de bonheur dont il avait cruellement besoin. Mais, est-ce que cela durera lorsqu’il ira mieux et qu’il se sera sevré d’une drogue contre un substitue ? Est-ce qu’ils survivraient jusque là déjà… Il se montrait bien plus entreprenant et invasif. Trop longtemps qu’il n’avait pas éprouvé d’aussi fort sentiment pour une autre et il voulait consommer cet instant jusqu’à l’apothéose. Il n’avait pas envie de forniquer, il avait envie d’elle. Ses baisers s’évadèrent sur le reste de sa peau de porcelaine et ses jupons glissèrent sur sa jambe. Si rien ne les arrêtait, il était prêt à la prendre dans ces cuisines. Il en avait oublié le monde qui les entourait. Il ne voyait qu’elle. Et il voulait ne sentir qu’elle. C’était de sa faute, qui par ses mains discrètes et câlines, elle lui faisait perdre la notion de tout. Mais toute bonne chose avait une fin. Celle-ci était peut-être un peu brusque et rapide.
Diazpro lui saisit alors le visage et elle l’intimait à cesser. Elle était légèrement paniquée. Il ne l’écoutait pas au début, voulant déjà venir se délecter de ses adorables épaules. Ils les avaient toujours trouvé craquante chez elle. Ca et sa bouche. Il n’avait aucunement envie de s’arrêter là. Elle dut forcer pour y arriver, malgré la fermeté dont il avait finit par user pour forcer le passage. Encore groggy par la chaude affection qui venait de s’échanger, il prit un moment à comprendre. C’était difficile, elle était là face à lui, si belle. Il parlait de passer par derrière. Il eut un moment de doute sur le sujet qu’elle traitait en disant cela. Il entendit alors les voix des soldats approchant des cuisines. Ils devaient bouger, ne pas restez là. Il avait compris. Diaz lui avait pris instinctivement la main, et il l’entraina par l’autre porte. Le pas pressé, mais sans un bruit, il ferma la porte, un sourire aux lèvres. Quelques pas dans un couloir, il s’arrêta et dans le même mouvement poussa Diaz vers une étroite ouverture sur des escaliers. Il y avait peu de monde qui passait par ici. Il connaissait bien les quartiers autour des cuisines. Chez lui, c’était un instinct de survie.
Il était trop pressé, il en avait trop envie. Il voulait encore vivre dans cette magie, ne pas lui laisser le temps de s’essouffler. La collant contre le mur, il la serrait de tout son poids, ses mains qui la tiraient par les vêtements pour la rapprocher toujours plus de lui. Ses baisers étaient ardents et dévoraient n’importe qu’elle parcelle de peau qui s’offraient à eux. Encore une fois, s’il s’écoutait, il n’attendrait pas d’avoir plus d’intimité pour la faire sienne. Cela ne dura qu’un instant, pas plus d’une minute, mais d’une intensité… C’était histoire de se redonner quelques motivations, le temps de finir le chemin. Il s’était arrêté brusquement, la dévorant des yeux. « Je te préviens, je ne vais pas te laisser le choix de reculer » lui dit-il qu’il pointa d’un clin d’oeil. Il l’attrapa alors par les hanches et la passa sur son épaule. La tenant bien, une claque sur les fesses et il la porta jusqu’à la petite chambre qu’elle avait eu la générosité de lui offrir. Il ouvrit la porte d’un coup de pied et la referma de la même façon. Il reposa Diaz au sol avec la même aisance qu’il aurait pu avoir avec un sac de farine. Et il l’embrassa, car il n’arrivait pas à se passer de ses baisers.
Il la faisait avancer, déterminé, la menant contre la porte et l’encadra de sa carrure imposante. Il s’arrêta pour la regarder et aussi leur laisser le temps de respirer. Il était essoufflé et c’était de pire en pire à s’imaginer la suite. Ses mains étaient appuyées sur la porte. Son visage ne s’était pas illuminé d’un tel sourire depuis la descente aux enfers de Cly. Il était si serein et amoureux alors qu’il la regardait, ses deux mains posées contre la porte de chaque côté de la magnifique brune qu’il avait capturé. Il reprit là où il s’était donc arrêté plus tôt. Des caresses éparses sur son corps entre deux baiser suave dans son cou, pour arriver rapidement à remonter lentement ses jupes et sentir la chaleurs de ses cuisses sous ses mains, puis se présenter à la courbure de ses fesses, se loger dans le creux de ses reins, commencer à délasser ces vêtements de femmes inventée pour travailler la frustration des hommes qui voulait les déshabiller.
Il finit par lui saisir de nouveau les jambes et la soulever, entourée autour de ses hanches et l’amena jusqu’au miséreux lit. Qui lui allait très bien, pour dormir et l’aimer. Pour lui ce n’était pas des détails qui comptaient. Surtout pas pour avoir vécu sa jeunesse à la rue, seuls contre tous. Il la déposait et se débarrassa de sa chemise en piteuse état. Il laissait alors l’alliance de sa femme enfilée à chaine découverte, la sienne toujours à son doigts. Bientôt il trouverait la force de la retirer. La chemise fut vulgairement jeté dans un coin de la pièce. Mais ça aussi ce n’était pas ça qui comptait. Ce qui comptait c’était celle qui était allongée dans son lit, prête à lui faire l’honneur de s’offrir à lui.