Ride - Twenty Øne Pilots

Anne parlait de la vie de pirates et Billy l’écoutait. Il aimait bien quand elle parlait de cet univers. C’était comme si elle contait des histoires et c’était bien connu, les histoire Billy il les aimait beaucoup. Après on parla d’un sujet un peu délicat. Anne avait répondu comme Billy. C’est vrai que d’entrer dans un équipage et de voguer avec eux nuit et jours, ça rapprochaient les gens et les soudaient. C’est ça qu’il avait aimé chez eux et qui a fait qu’il perdurera son expérience pendant pas loin de trente années. Le malaise ne dura pas longtemps, car Rozen parla de ses terres d’origine avec une telle passion qu’elle fit naitre des étoiles dans les yeux de Billy. Son monde avait l’air si merveilleux. Et pourtant... elle ne voulait pas y vivre ? Il était heureux d’entendre qu’Anne n’était pas contre y mettre un pied. Il avait secoué vivement la tête pour confirmer qu’ils iraient bien sûr.

Et alors le visage si penaud et morose de Rozen fendit le coeur du « jeune » matelot. Anne lui proposa des cartes et ajouta que Billy pourrait l’y aider. Si cela pouvait lui redonner le sourire, il le ferait. Il hocha encore une fois vivement la tête pour confirmer les dires de sa capitaine. Après, il tenta le tout pour le tout en voulant l’impressionner. Son regard s’était baladé sur la table et l’idée lui vint en voyant les toutes petites rondelles du fuet. Heureusement, il pouvait compter sur le soutient de sa capitaine. Il l’avait bien senti en y pensant, mais quand il s’était lancé en jonglant avec les saucissons, il était déjà beaucoup moins confiant de son coup. Malgré tout, grâce aux applaudissement d’Anne et les rires de Rozen le rassurèrent et il affichait un sourire d’enfant fier de sa démonstration. Il était ravi de voir la petite brune s’esclaffer à ce point. Anne lu reprochait de ne pas manger la bouche pleine, telle une mère reprenant son gosse. Il souriait encore plus heureux de sa bêtise tout en finissant de mâcher. Il n’en avait cure quand il entendait Rozen rire, entière.

C’est alors que retrouvant le sourire, tout s’enchaina. Anne parla d’amener la demoiselle danser. Billy avait rapidement tourné la tête vers la capitaine, l’expression légèrement apeuré. Elle le prenait de court. Il paniquait. Mais après tout… Pourquoi pas ! Ca me ferait plaisir aussi. Elle m’avait juste mis la pression... Elle veut nous humilier. Il secoua la tête pour chasser ses pensées et sourit. Rozen s’extasiait déjà d’aller danser, adorant ça mais d’abords, ils devaient attendre. Billy resta alors assis, regardant la jeune-femme un peu figé. Son geste de la main l’avait bloqué. Il n’osait plus bouger. Elle s’agita alors au-dessus de la table, déplaçant un à un les objets pour faire table-rase. Billy pencha la tête sur le côté comme un petit chat quand elle se mit à gratter la pointe du couteau sur la table. « Tu veux marquer ton passage ici ? » lui posait-il la question en se penchant un peu pour voir ce qu’elle ancrait dans le bois collant de cette petite table au fond de la taverne.

Les formes se dessinaient lentement et comme un cercle de rituel se formait. Billy était de plus en plus sceptique. Elle les prévint subitement qu’il fallait bien regarder tout en insinuant que cela pouvait être impressionnant. Billy se redressa pour reculer un peu et ce qui se passait le laissa totalement ébaubi. Il avait la bouche ouverte et observait ce tout petit bateau en bois à l’image du Revenge, flotter doucement au-dessus de la table. Il craquait totalement. C’était magique. Magnifique. Il était vraiment impressionné et sous le charme. Une maquette pour un castelet. Elle lui tendit alors le petit navire et Billy le prit avec minutie, ayant peur de le casser. C’était si détaillé. Le meilleur des ébéniste n’aurait pas su être aussi fin et précis. Il ouvrit encore plus grand la bouche quand elle lui dit que ce n’était pas de la magie. Enfin, aussi grand qu’il pouvait encore le faire. Il le tendit à Anne si elle voulait le voir. « Mais co-coment ? » bégaya t-il. Il ne connaissait pas l’Alchimie et voilà que ça l’intéressait. Il était si curieux. Rozen parla alors de livre, qui parlait de cette science. « Mais faut l’aider à les lui trouver » avait-il chuchoté tout haut ses pensées. C’est qu’il avait envie de les lire et comprendre comment ça marche. Une simple curiosité.

« C’est… Fascinant ! » avait-il laissé échappé dans un soupir alors que Rozen remit tout à sa place. Aucune trace, ni même des gravure. Billy s’était penché sur la table pour voir de plus près. Rien. Du. Tout. Elle parla ensuite de son instrument et d’une aventure à la taverne. Billy tournait la tête vers Anne, plein d’interrogation, il ne comprenait rien. « Du crin de licorne ? » l’avait-il dit un peu fort, pour le répéter plus doucement et la jouer plus discrète. « Pour moi c’est de la magie s’il y a de la licorne en jeu… » avait-il encore chuchoté le plus sérieusement du monde, son regard prêt à en débattre. Rozen demanda soudainement une danse. Billy vira au rouge un moment en la regardant sans savoir quoi faire. Il cherchait l’élan pour trouver un peu de courage et braver sa timidité. Il le sentait, c’était là. Juste encore une seconde pour se laisser porter par son coeur et il quitta son tabouret, quémandant la main de Rozen pour l’inviter à danser comme un gentil-homme. Il y mit même une petite courbette. Histoire de jouer sur l’humour pour se décoincé un peu.

Il entraina alors la jolie demoiselle vers un étroit espace où il n’y avait pas de table pour encombrer le planché, avec un piano et un homme qui dormait assis sur sa chaise branlante, l’accordéon qui pendaient au bout de ses mains. Billy lança un doublon d’argent  d’une pichenette au pianiste qui l’attrapa au vol avec son chapeau qu’il avait oté de son crâne chauve. Billy se pencha pour demander timidement quelque chose d’assez festif. L’homme lui sourit et donna un coup de pied dans la chaise de l’accordéoniste. Ce dernier sursauta et entendit que son compagnon lancer le rythme et le suivit. Ils y mettaient du sien. D’autre pirates ou marins accoudé au comptoir les observait en souriant doucement. C’était agréable parfois un peu de joie et de candeur. Ils avaient été jeunes aussi, et parfois déjà pirates, comme le petit Billy, ou encore avec une vie bien difficile. Ils auraient bien aimé vivre ce genre de chose. Danser avec une jolie petite poupée comme il y avait ce soir là. Leur nostalgie voulaient laisser profiter les jeunes qui pouvaient en avoir la chance. Bon l’alcool y aidait beaucoup aussi.

Billy entraina alors Rozen dans une petite danse joyeuse, et rapide. Il avait appris à danser avec Calypso et Anne affinerait son apprentissage à quelques occasions. Il se débrouillait pas mal. C’était une occupation qui lui plaisait assez. Un échange d’émotion qui parle avec tous le corps et les vibrations d’une mélodie douce ou endiablée. Une main sur sa taille, l’autre dans la sienne, il la faisait tourner, la regardant avec un sourire content. Il baissait parfois les yeux pour voir leurs pieds, ou alors par-dessus son épaule pour voir derrière lui. Mais surtout, parce qu’il avait peur de rougir encore à contempler son adorable visage plein de beauté par son regard et d’aventure par ses expressions.

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Perfect - Ed Sheeran

Rozen était amusée par l’invitation à une danse dans un endroit qui ne s’y prêtait pas vraiment. Du moins pas pour deux jeunes personnes de leur âge, encore bercés par une certaine candeur que la majorité des clients à la tavernes avaient perdus depuis des lustres. Rozen répondit à sa révérence et il laissa échappé un petit rire, totalement libéré de sa timidité pour aller échanger quelques pas sur la piste avec elle. Il paya les musiciens et la musique les emporta. Ils tournaient, se déplaçaient avec légèreté et surtout étaient ravis. Leurs sourires n’étaient pas feints, du moins pas ceux de Billy qui était simplement aux anges. Un vrai bol d’air frais. Ce genre de compagnie et d’occupation étaient si rares dans le mode de vie qu’il avait choisi et tout les autres chemin qu’il empruntait. La seule peut-être avant elle avec qui il s’était émerveillé de sa présence, était une pauvre sirène toquée qui venait lui apporter des coquillages lorsqu’il s’était isolé durant de longue années dans une cavité marine. Cette danse avec Rozen était un vrai plaisir partagé et avait malheureusement une fin.

La demoiselle avait demandé de faire une pause. Il est vrai que Billy aussi était un peu essoufflé et ses jambes commençaient à le chauffer, ses muscles exploités pour des efforts dont ils n’avaient pas l’habitude. Elle regardait vers la table. Anne était partie. Elle leur avait dit de les retrouver au bateau avant qu’ils ne partent danser. La brunette avait l’air étonnée, peut-être ne l’avait-elle pas entendu. « Oui, elle a dit qu’elle retournait au bateau. Elle te laissait à mon entière responsabilité » lui confia Billy avec un petit sourire et un petit clin d’oeil. « Je ne suis pas sûr que c’était la meilleure idée qu’elle ait eu, mais promis je ferais tout pour te ramener vivante. » ajouta t-il avec un sourire plus timide. Il fut alors entrainé jusqu’à la table qu’ils avaient occupé tantôt et se laissa entièrement faire, même de reprendre place sur le tabouret. Cela en valait la peine. Il était si heureux de l’entendre dire que ce moment fut aussi libérateur qu’il l’avait été pour lui. S’il y a une chose qu’il avait vite appris et dans un premier temps avec Caly, c’est qu’il était plaisant de partager des petites joies avec d’autre.

C’est alors que Rozen lui déposa un baiser sur la joue. Billy avait sursauté très légèrement et était resté assis, le rouge aux joue, coi. Il cligna des yeux un moment et releva le coin de la lèvre où la joue était encore marqué du contact chaud, doux et humide du baiser. Cela dessinait un petit sourire timide sur ses lèvres fines et faisait apparaitre sa fossette. Encore sur son petit nuage, elle lui demandait si elle voulait aller au Revenge. Billy fronça les sourcil, regardant toujours droit devant lui, alors que la jeune-femme finissait son chocolat chaud, son attention porté sur la vie qui continuait son chemin autour d’eux, même si pour Billy, le temps s’était arrêté. « Ah non ! » avait-il laissé échappé malgré lui. Il ne voulait pas être aussi vindicatif. C’était sortit tout seul. Il n’avait aucune envie de rentrer. Non pas maintenant, alors que ça devenait de plus en plus magique. Il voulait passer encore un peu de temps avec elle. Il voulait continuer de se vider la tête.

Une nouvelle fois, telle une tornade, elle l’embarque par le bras et l’entraina à l’extérieur de la taverne. Billy attrapa le fond de bouteille au vol et se laissait toujours complètement guidé par cette petite boule de bonheur et de folie qui égayait son dur quotidien. Billy riait silencieusement, par un sourire lumineux qui lui arrivait jusqu’aux oreilles. Elle était tellement drôle et adorable. Toute cette énergie positive qu’elle dégageait, c’était fou. Elle en avait tant qu’elle englobait les personnes qu’elle touchait ou approchait. Si on ne se sentait pas porter par son excentricité et sa candeur sauvage, c’est tout simplement parce qu’on avait peur de se laisser aller. Des idiots insensibles ! Elle voulait acheter un cadeau à Anne. Drôle d’idée avait-il d’abord pensé mais finalement, il trouvait que s’en était une bonne. C’est vrai qu’Anne était toujours plein de petites attentions avec lui. De plus, elle l’avait acceptée malgré sa nature obscure. Ce serait une façon de la remercier en essayant de lui faire plaisir. Il était complètement partant.

Petit hic, Rozen lui demandait son avis et marchant auprès de la demoiselle, il se posa une doigt sur la bouche pensif. Il n’en avait aucune idée aussi. Elle donnait quelques proposition. Billy secouait la tête à chacune d’elle, pas convaincu. Chapeau ? Je sais pas… Armes ? Elle en a déjà plein et j’m’y connais pas trop encore. Des fleurs ? Mais elle les mettrait où ? et encore une fois, il secouait la tête pour attendre l’idée suivante. C’est alors qu’il repensait à Rozen qui avait bu dans la cuvée personnel du capitaine. Ah oui, il y a une chose qui pouvait lui faire plaisir, et ça venait de le frapper, comme une image claire. Et alors qu’elle avait l’air de le menacer pour avoir une réponse, elle se mit à crier cette image si claire dans sa tête. Billy sourit et opina joyeusement du chef. « Me secouer n’est pas indispensable tu sais » finit-il par dire, encore balloté par la jeune demoiselle pleine d’énergie. Il eut un léger rire et elle le lâcha enfin. Pas longtemps… Encore une fois, elle le baladait dans les rues sombres de la ville en pleine nuit. Il trouvait toujours ça aussi amusant. Pas sûr que cela dure, mais pour l’instant ça l’état. Elle s’arrêta subitement devant un mur. Billy la jaugeait, sceptique. Il en profita pour finir le fond de la bouteille de rhum, cul-sec. Il retint un rot, et un hoquet le prit de court. Se tapotant le poitrail, il eut un deuxième et dernier hoquet. Il avait envie de lui dire qu’ils pouvaient le contourner, mais ce n’était pas le mur qui la dérangeait, mais plutôt de s’apercevoir d’un facteur important. Ils n’avait poins de doublons !

Tout allait très vite avec elle et Billy commençait à se laisser prendre à sa vivacité. Il accourut vers elle, proche d’un homme, mais avec assez de discrétion pour exécuter son larcin. On aurait dit un glouton prêt à voler une proie à un serpent. Rozen prit alors une épée et une arme. « Mais… pssst ! » chuchotait-il mais elle repartait déjà. Tu veux faire quoi avec ça hoooo ?! J’ai dis que j’allais te protéger, mais si tu te mets en danger. Je vais peut-être hésiter. Il arracha la bourse de l’homme et malheureusement, ne comptait qu’une triste poignée de doublons de cuivre. Quel butin pathétique. Dans une ruelle, éloignés des regards indiscrets, Rozen commençait à refaire des dessins étranges. Billy s’était penché derrière elle, pour mieux y voir et comprendre. Tout ça le fascinait. Et voilà qu’elle se retrouvait avec une belle petite fortune. Billy cligna des yeux, impressionné. « Quelqu’un peut me rappeler pourquoi on se tue à voler des trésors alors qu’on pourrait faire ça ? » se grattait-il la tête, sincèrement interloqué et interrogé tout en lui tendant la bourse de l’ivrogne et ses quelques pièces de cuivre. Rozen y enfourna toute sa fausse monnaie.

Après, ils trouvèrent une échoppe qui vendait de l’alcool, scotch, bière et rhum, que ce soit en bouteille ou en fût de toutes les tailles. Il n’y était allé qu’une fois dans ce genre d’endroit avec Anne. Devant la porte, il arrêta Rozen. « Attends ! Prends un air de princesse ! Et laisse moi faire. J’ai déjà vu Anne faire ! On va jouer le couple de nobliaux. » et il se tapota le creux du bras pour que celle qui l’accompagnait durant cette soirée lui prenne. D’un coup de pied, il ouvrit la porte et entrait d’un pas assuré, le torse bombé. C’était ridicule au vu de sa tenue, mais… Il arriva si sûr de lui et jetait la bourse sur la table, quelques écus d’or qui roulèrent sur le bois hors du cuir. Le patron les avait dévisager un peu perplexe, mais finalement au vu de l’argent il allait peut-être pas aller les envoyer balader trop vite. « Nous avons fait long voyage au milieu des mers. Nous sortons d’une tempête ! Mon père, un grand Baron m’envoie vous prendre de votre Rhum, histoire de nous consoler de nos pertes. Toutes ces robes, ces marchandises venant de contrées lointaines, ces bijoux... aspiré... par le fond… » dit-il en prenant un air si attristé et frustré. « Mais regardez moi ces frusques ! J’ai honte ! Vite… A boire, que j’oublie ma terrible condition » sur-jouait-il toujours, une main sur son front dans une position dramatique. Bon okay, j’exagérais un peu… « On eu ouïe-dire qu’ici se faisait le meilleur. Je l’espère pour vous. J’ai pas marché autant en pleine nuit pour rien. » fit-il avec un air dédaigneux au possible. Rozen pouvait voir qu’il se retenait de rire.

L’homme s’était levé. « Tout de suite. Ne bougez pas. » et il s’en alla par une porte, emportant l’argent. Billy laissa enfin échappé un rire complice à Rozen. « Ils vendent rarement aux jeunes gens, gentils et un peu bah... Comme nous quoi. [/color]» ne voulait-il pas dire « bizarre ». « Ils sont plus sauvages que dans les grandes villes... » lui partageait-il une observation qu’il eut l’occasoin de faire plus d’une fois. « J’espère qu’il va pas nous vendre du vinaigre au prix d’un bon rhum… » partageait-il sa réflexion avant de s’éloigner pour regarder par une ouverture qui n’avait pas de porte. Il y avait des tonneaux immenses qu’il en resta un moment bouche-bée. « Viens voir… On pourrait en mettre deux de plus comme nous là-dedans. » Il ramena sa tête dans la pièce principale. « Tu sais au début, quand t’as pris le coutelas et le pistolet de l’ivrogne, je pensais que tu comptais braquer le vendeur pour avoir une bouteille. » eut-il un léger rire, puis regardant en l’air, il ajouta l’air de rien, les mains derrière le dos, frottant le sol du pied. « Après, ça te dit, on passe par la plage avant de retourner au Revenge ? »

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Perfect - Ed Sheeran

Billy venait de jouer son grand numéro de fils bourgeois qui attendait un produit de qualité. Son attitude était un peu exagérée, son ton aussi et tous le reste. Tout jurait avec sa tenue. On se demandait même s’il savait lire. La question était oui, mais ce n’est pas le sujet. Tout ce qui convainc l’homme de servir ces deux drôles de gens fut la bourse de pièces étalées sur la table. Il était allé chercher de quoi servir ses deux clients de ce soir, laissant donc Billy et Rozen seuls dans la pièce. La demoiselle n’en rata pas une pour se moquer de lui. Elle n’y avait tellement pas cru et malgré tout, cela avait marché. Billy aussi était un peu sceptique. Il avait eu le doute de finir brusquement égorgé, comme ça on n’avait pas à les servir et il gardait l’argent. Il nous tuerais pour de l’argent faux en plus. Il riait avec elle à cette chance qu’ils avaient et joua les petits curieux en passant la tête par une ouverture. Elle donnait sur une grande salle qui stockait des bouteilles et tonneaux de toutes les tailles.

Elle était tout près de lui, penchée aussi pour étudier les petits trésors qui se cachaient dans cette pièce. Billy aimait son parfum. Il souriait béatement et lui partageait sa crainte de toute à l’heure. Il s’imaginait qu’elle comptait braquer la distillerie. Elle lui réfuta que non, impossible. Il suffisait de la voir. « Moi je l’aurais fait. Enfin, nous on fait souvent comme ça en fait » fit-il la constatation en se grattant le menton pensif. Il étira alors un sourire, regardant la courbe de son nez. « Je trouve la planche à saucisson super canon… » dit-il lui même étonné par sa phrase une fois dite. « Enfin je veux dire toi ! Toi… avec une planche à saucisson… assommer des gens avec…. Enfin……. Bref ! » bégaya t-il, les joues rouges. Il détourna la tête en pressant ses lèvres l’une contre l’autre, penaud. Il préféra changer de sujet et l’invité à la plage. Elle avait l’air très enthousiaste à y aller. Elle parlait déjà de sirène. Billy souriait, amusé. Elle la trouvait trop mignonne. « Bah j’en connais qui mange des hommes, pourquoi pas des poissons ? Les requins mangent bien des poissons et c’est des poissons. Les humains aussi. Sirène c’est quoi ? humain et poisson. » avançait-il sa réflexion d’un air totalement sûr de lui. Dis comme ça, c’était logique, alors il pouvait le dire confiant.

L’homme était revenu avec quelques bouteilles. Les deux jeunes s’étaient éloignés de la cave et se tenaient droit au milieu de la pièce, main dans la main. Billy quand il en eut conscience, il avait sentit la chaleur qui partait de leur main liée, se propager dans tout son corps. Il la resserrait un petit peu sur la sienne. Lui, il était bien. Il s’en moquait éperdument de cette bouteille. Elle le ramena sur terre en le tirant vers le vendeur. Il écarquilla les yeux, se demandant pendant une fraction de seconde ce qu’il faisait là et qu’est-ce qu’on lui voulait. Il hocha alors la tête. « Euh oui. Gouter. » murmura t-il. « Un verre peut-être ? » et l’homme traina la patte vers un vieux meuble et sortit un verre en plomb pour eau de vie. Il était ridiculement petit. Il faisait toujours sourire Billy. Cette fois cela ne rata pas, il avait la banane devant ce tout petit verre. Billy gouta et ça allait parfaitement. Il repartait avec une bonne bouteille à l’attention du Capitaine Bonny.

C’est d’un pas rapide qu’ils s’étaient éloignés de la distillerie. Ils avaient tous à se reprocher. Billy était amusé par la situation avait finit par prendre la main de Rozy et courir. Elle les avait mené dans un dédales d’habitations. Billy avait courut à l’instinct, tournant à gauche ou à droite sans réfléchir. Enfin la lune faisait briller l’herbe grasse et humide de la jetée. Il inspira fortement, s’étant arrêté. L’odeur du large, il n’y avait rien de plus enivrant pour le matelot. Il lui montrait alors la plage du doigt, collant son visage près du sien et se remit à détailler comme enfant. « Le premier en bas ! » avait-il crié. Il s’arrêta une fois un peu maladroitement, sentant sa poitrine le brûler tant il respirait fort. Les mains sur ses cuisses, il se tenait plié et cherchait son souffle. Son coeur battait la chamade. Il était simplement bien. Il sortit alors de derrière son dos, sous sa veste, une autre petite bouteille. « Celle-ci est pour nous ! » l’agitait-il fièrement. Il l’avait dérobé en douce à la distillerie. Elle trainait sur une des tables avec d’autre. Il ne savait même pas ce qu’il avait. Il l’ouvrit et renifla. « Gin… »

Il s’approchait d’elle et elle vint lui tapoter le bout du nez. Il l’avait à peine écouté. Il était encore dans l’euphorie du moment. Cette rencontre était magique. Non, Mrs. March était magique. Elle s’inquiétait qu’Anne n’apprécie pas son attention. Il haussait les épaules et tenait la bouteille ouverte à deux mains, juste entre eux deux. En fait, il n’y avait plus que la bouteille qui les séparait l’un de l’autre. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il s’était autant approché. Il ne lui avait même pas répondu. Elle dut se satisfaire de son haussement d’épaule. Il prit le temps de la dévisager et l’envie de se sentir plus proche le brulait désormais. Il avait envie de s’avancer, laisser glisser cette bouteille. Et simplement lui voler un baiser. Il regardait la bouche de la demoiselle, absent. Brise lui le coeur avant qu’elle ne brise le tient. Billy eut l’air éteint pendant une seconde et quand il revint à lui, il voyait Rozen s’étirer, plus loin de lui. Il sourit.

Elle parla des étoiles. Billy leva alors son nez vers le ciel. Il opina du chef. « Hm. Oui, mais je m’en lasse pas. Je les regarde pas tous les soirs, mais quand je sens que je me perds, étrangement de les admirer ça me ramène sur terre. » lui confiait-il. Elle venait prendre appui sur lui pour retirer ses chaussures. Billy ne bougea pas, toujours sa bouteille de Gin entre ses deux mains. Non, il était trop occupé à la regarder se débarrasser de ses bottines et se délecter de ses chevilles toutes menues et gracieuses. Le matelot rit quand elle parlait des surprises qu’on pouvait trouver dans le sable de Wonderland. Elle espérait vraiment qu’il n’y avait pas des choses comme ça ici. « Bah en fait, je peux pas te le dire, sinon mon pote, le gros verre des sables pourra pas de dévorer. Allez Kiki ! c’est l’heure de la graille ! » fit-il mine d’appeler quelque chose en regardant le sable aux pieds de Rozen. Il laissa un silence pour laisser trainer le doute, le regard le plus sérieux du monde. Il ricana ensuite et but une gorgée de Gin. « Non, y’a rien. Sinon, je suis pas au courant. Je t’avoue ne m’être jamais posé la question… J’aimerai bien voir ton monde. Tu crois qu’un jour tu pourrais m’y amené ? »

Il rebut une gorgée alors qu’elle faisait des petits pas dans le sable autour de lui. Il lui tendit ensuite la bouteille. Sans s’y attendre, elle lui demandait des précisions sur lui. Billy l’observa un moment silencieux, avant de porter son attention sur les vagues qui mourraient dans le sable. Il réfléchissait. « Non, je les ai trouvé en route. Je suis avec eux depuis pas si longtemps. A peine un an… ». Pause. « Je sais pas comment te dire ça. J’aimerai te parler de moi, mais ça m’a pris presque une nuit pour le faire comprendre à Anne. Disons que j’ai quitté une ancienne vie, car je me sentait pas entendu. Et de fil en aiguille, je me suis retrouvé enrôlé sur ce bateau. C’est moi qui l’voulait hein ! Je voulais vivre en mer et j’ai entendu toutes ces histoires sur Jack machin et Anne Bonny. Je voulais vivre leurs aventures. » avait-il tenté de lui expliquer. Il y avait des points de sa vie qu’il n’avait vraiment pas envie, ni le courage d'en parler. Comment dire à quelqu’un que durant des années il s’était isolé dans une cavité marine à hurler sa peine et se battre contre cet organe si puissant et fragile qu’est le coeur face à un chagrin d’amour.

Il eut un sourire un peu forcé et haussait les épaules. « Et mon voeux s’est réalisé. Elle m’a adopté dans son équipe. Dis ! Tu veux que je te montre quelque chose. Toi, tu sais faire plein de petit truc, mais moi aussi. » dit-il comme s’il avait été blessé dans son égo. Il lui prit doucement la main et l’approcha du bord de l’eau. Les vagues s’écrasaient à quelques mètres et venaient glisser jusqu’à leurs pieds. Billy lui fit signe de regarder devant elle. Soudain, sur le bord s’éleva comme un tentacule d’eau. L’eau ruisselait et lentement elle prit la forme d’une silhouette. Celle d’une demoiselle avec une belle petite robe avec un jupons bien bouffant. Il n’y avait pas de doute, c’était le portrait craché de Rozen. Il bougeait à peine les mains pour manipuler l’eau. Il fit apparaitre alors un jeune-homme à son image. Il les mettaient en scène comme pour raconter une histoire. Une chose que Calypso avait souvent fait pour lui raconter des histoires. Elle lui créait de merveilleux théâtre aquatique. Cela lui avait énormément manqué, alors il s’était entrainé à le faire seul pour compenser. Il faisait plus petit d’habitude.

Les deux couples dansaient à la surface de l’eau, les vagues qui s’écrasaient à leur jambes sans jamais les perturber. Sur la fin, le cavalier de danse pencha sa partenaire pour lui poser un délicat baiser. Et là, les silhouettes tombèrent brusquement dans l’eau. Il avait fini. Il la regardait, s’empourprant légèrement. Soudain, tout autour deux vinrent flotter des ordres d’eau de différentes tailles et reflétait le clair de lune, comme s’il avait fait descendre les étoiles autour d’eux. Il posait une main sur son visage et caressait tendrement sa joue avec son pouce. Brise la…. Il se penchait alors. « Puis-je me permettre de te prendre un baiser ? » murmura t-il avec humilité, son pouce qui vint doucement caresser ses lèvres et son autre main glissant le long de son dos pour la rapprocher d’elle. « Rien d’autre. Un baiser. »

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