Je pensais pouvoir trouver les réponses à mes questions dans cette bibliothèque, non, je DEVAIS trouver des réponses, une solution, n’importe quoi qui m’aiderai à surmonter mon manque d’elle, son absence… Jamais au grand jamais je n’avais ressenti ce manque avec une telle intensité. Je n’arrivais même plus à soulager la flamme de mon désir depuis que je l’avais quittée. Au début ça allait, mais plus le temps passait et plus cela ne me suffisait plus, comme si je ne pouvais plus continuer ma route comme avant. Avant que ma charmante pirate ne fasse irruption dans ma vie et la chamboule de bout en bout.

La charmante Belle, qui portait très bien son prénom, me certifia que notre conversation resterait entre nous, et je la croyais, après tout, il y avait clairement une aura qui voulait signifier « Héro ! Héro » et donc normalement, ce genre de personne ne trahissais pas facilement leur parole. M’enfin, ce qu’elle me dit ensuite me laissais plus que sceptique, certes j’avais bien une concordance avec les autres symptômes évoqués mais cela ne pouvait décidément pas être l’amour. Non. Impossible.
Je fronçais alors clairement les sourcils, posant un regard blasé à mon interlocutrice avant de lui dire : « Encore une fois, c’est impossible que ce soit cela. L’amour n’existe pas, et même si par un ‘heureux’ hasard ce concept aussi stupide et abstrait soit-il prenait vie miraculeusement, je ne peux pas être atteint par ce mal. Ma condition m’en empêcherait. », lui dévoilais-je alors.

« Votre condition vous en empêche ? Avec tout le respect que je vous dois, si le Ténébreux est capable de tomber amoureux, alors tout le monde le peu. »

Je gardais un sourire plus que rassurant sur mon visage. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il ne voulait pas se rendre à l’évidence que oui, il était bien amoureux. Cela dit, j’avais déjà connue cette situation avec Rumple. J’avais d’ailleurs l’impression de le retrouver un peu dans l’homme qui me faisait face. « Pourriez-vous m’expliquer en quoi c’est si effrayant que cela ? L’amour est une très bonne chose et elle a tendance à rendre les personnes meilleures. » Je l’avais aussi vu avec Rumple d’ailleurs. A une époque où j’étais encore sa captive, son regard avait changé et son comportement aussi. Je pouvais parfaitement comprendre que ça pouvait être effrayant si on ne connaissait pas ce sentiment avant, mais l’amour est une chose vitale et très belle.

« Ma nature est bien différente de celle du Ténébreux, vous savez, disons une différence d’essence… mais nous ne sommes pas assez proche pour que je puisse vous en parler, très chère… Un jour peut-être... », lui dis-je avec un sourire charmeur et les yeux brillants.

La jeune femme me demanda alors en quoi l’amour était si effrayant que cela, car pour elle c’était une chose merveilleuse qui avait le pouvoir de changer les gens. J’avais l’impression d’être dans un monde sans problèmes avec la jeune demoiselle, elle était gentille, mais un peu naïve à mon humble avis…

« C’est un doux sentiment qui vous prend et qui vous piège. Vous semblez voir le plus beau et merveilleux des côtés de ce concept, mais ce que vous ne voyez pas, c’est bel et bien le pouvoir que l’autre personne a sur vous, sur vôtre âme. Un pouvoir qui peut vous rendre heureux, mais qui peut également vous briser, vous rendre faible aux yeux de vos ennemis qui viendront à utiliser votre faiblesse contre vous. Et alors, là. Vous perdez tout. », je soufflais un peu, « Alors non, je ne peux croire que l’on puisse avoir autant de pouvoir sur une personne, de son plein gré. ». Je regardais Belle droit dans les yeux, la défiant de me faire changer d’avis. Si l’amour existe, alors c’est un fléau qui ravage l’âme de ceux qui en sont atteint.

[color=#009999]« Oh pardonnez moi, je ne voulais pas me montrer indiscrète. Je suis désolée si c’est l’impression que vous avez eue. Vous n’avez rien à me dire et vous n’avez pas à vous justifier sur quoi que ce soit. »

Elle lui rendit son sourire. Même si Belle le trouvait bel homme, son cœur était prit et il était hors de question qu’elle trompe l’homme qu’elle aime avec qui que ce soit.

Il avait raison, elle était naïve. Pour elle, toutes les personnes qu’elle rencontraient avaient un bon côté. Elle écouta ensuite avec une attention tout particulière, ce qu’il lui disait.

« Je trouve que vous êtes sévère dans le discours que vous tenez. Certes, l’amour peut totalement changer une personne, je l’ai vu avec le Ténébreux et je suis devenue sa faiblesse. De ce côté-là, vous avez raison. Mais en ce qui me concerne, pour l’avoir vécu, je trouve que Rumple avait encore le choix de faire tout ce qu’il voulait, que je sois d’accord ou non…. Mais j’ai toujours réussi à le raisonner, c’est un autre sujet me direz-vous. Pour moi, vous êtes amoureux de cette femme c’est une certitude et vous ne pouvez pas aller contre ça. L’amour est une faiblesse mais il peut aussi être une force. Sans l’amour, je n’aurai jamais pu sauver Rumple comme je l’ai fait du temps où j’étais sa captive. »

Comme un bon héro qui se respecte, notre très chère bibliothécaire s’excusa de son indiscrétion, ce n’était pas bien grave, après tout, si réellement cela m’avait dérangé, je n’y aurais pas autant mis les formes. La jeune femme n’avait certes, pas les mêmes opinions que moi, mais sa présence ne me dérangeait pas, elle semblait être un esprit brillant en plus d’avoir un corps agréable à regarder. Il y avait pire comme situation… franchement.

Elle pouvait comprendre de nombreuses choses alors, en tant que faiblesse de notre Ténébreux national, mais elle ne semblait pas voir l’autre côté des choses, en effet, elle voyait le « bien » que lui avait fait ‘l’amour’, mais elle ne voyait pas le mal que cela avait dû lui causer, les tracas aussi. Le fait qu’elle veuille le mettre sur le chemin des héros et non le laisser vivre sa vie, ses objectifs de méchant de l’histoire. Toutefois, je l’écoutais avec attention, un avis différent pouvait permettre de voir les choses dans une plus grande globalité, aussi décidais-je de lui confier un pan de mon passé.

« Je vais vous confier quelque chose, il y a longtemps j’ai été assez proche de ce que l’on peut appeler le bonheur, j’étais bien entouré, une personne m’avait fait changé, presque autant que vous avec le Ténébreux, elle me changeait au plus profond de moi, me faisant presque croire que je pouvais être comme vous, une sorte d’héro, un pilier pour sa communauté, mais ce n’était pas moi. J’avais des objectifs et je m’en détournais, alors j’ai prit l’une des décisions les plus difficiles de ma longue existence, j’ai trahis ma très bonne amie, de sorte que plus jamais elle ne puisse revenir vers moi. », je soupirais, puis reposais mon regard sur Belle, « L’amour, l’amitié, comporte des risques, des risques bien trop grands pour les autres ne pensez vous pas ? N’avez-vous pas vécu une situation similaire avec le Ténébreux ? Les mensonges, les trahisons ? », lui demandais-je alors, sincèrement.

[color=#009999] Même si je n’aimais pas trop la façon dont il me regardait, j’aimais bien parler avec lui. Je trouvais relativement intéressant de débattre sur un sujet tel que celui-ci. Pour moi, l’amour était une chose qui rendait les personnes meilleures mais ça, c’était dans mon petit monde idéal. J’écoutais alors son histoire ave attention. Il avait relativement souffert de ce que je comprenais. Cela dit, je ne pouvais pas m’empêcher de réaliser qu’il avait raison sur un point, l’amour peut faire souffrir et la souffrance peut-être relativement difficile à supporter. Je n’allais pas lui dire que j’étais désolée pour lui, ça coulait de source et je comprenais qu’il n’était pas le genre à aimer se faire plaindre.

« Vous avez raison, l’amour peut aussi faire beaucoup de dégât… Rumple m’a déjà menti ou manipulé. Je sais que c’est plus fort que lui, mais quand il le fait, mon cœur en prend un coup et il est difficile pour moi de m’en relever. Ceci dit, je ne perds pas espoir. »

Absolem avait préféré trahir cette jeune femme afin de l’éloigner de lui. Le changement peut effrayer, j’en ai conscience, mais au contraire, il n’aurait pas dû faire ça.

« Elle vous détournait de vos mauvais objectifs ? Car si tel est le cas, vous étiez sur la bonne voie, mais vous avez dû avoir peur de ce changement, Rumple aussi est passé par là. »

Nous étions différents mais c’est également ce qui rendait la discussion intéressante, après tout, le monde était rempli de personnalités différentes, de personnes aux comportements complexes mais qui donnait de la diversité. Celle-ci était une bonne chose, après tout, ce ne serait pas drôle d’être tous les mêmes, ce serait même triste, vraiment. Il n’y avait pas de normes, même si la plupart des gens essayaient de faire « le bien ».

Le bien, le mal, tout est une question de point de vue, après tout, aux yeux des personnes comme moi, ceux qui se sont nommés « héros » se trouvent être nos ennemis, nos méchants, ceux qui nous empêchent d’atteindre nos objectifs pour que nous puissions trouver ce que l’on cherche, un semblant de bonheur.

« Même si vous ne perdez pas espoir, c’est sans doute plus difficile à chaque fois de revenir, de pardonner, d’avancer. Et alors que se passera-t-il lorsque vous n’aurez plus foi ? Lorsque vous ne serez plus derrière lui, le soutenant ? Lorsque vous l’abandonnerez, ce sera alors encore plus dur pour lui, ça le transformera encore un peu plus et sa tristesse, sa colère, l’emmènera quelque part où lui ne pourra jamais revenir... »

J’étais certain que la jeune femme désapprouvait ma trahison, après tout, moi-même j’avais mit beaucoup de temps avant de l’accepter enfin. Mais je n’aurai pas pu continuer ainsi, je n’étais pas destiné à cela, peut-être aurais-je dû lui parler, lui expliquer avant de la trahir, mais sur le moment, les choses étaient si différentes…

« Le changement fait souvent peur en effet. A mes yeux, mon amitié m’a détourné de mes objectifs premiers, ils ne sont ni bons, ni mauvais, ils sont à la base de mon éducation, et j’ai toujours vécu pour eux. Et pendant le court instant où j’ai été entouré, je me suis perdu en laissant de côté... », lui dis-je alors le regard un peu dans le vague.

[color=#009999] Pour tout dire, je ne mettais jamais posée la question. Rumple et moi, c’était une évidence, et je ne le quitterai jamais. Je ne pouvais pas vivre sans lui et je savais que pour lui, c’était pareil. Mais ceci dit, Absolem avait quand même raison de soulever ce point, on ne peut pas savoir de quoi demain sera fait.

Pour moi, l’amour que je portais à Rumple était une évidence. Je savais que pour lui, c’était pareil. Je l’avais vu dans ses yeux un nombre incalculable de fois, je savais aussi que le changement lui faisait peur. Il aimait bien trop ses pouvoirs et faire le mal pour que l’amour prenne totalement le dessus. Mais quand j’étais sa captive, j’avais réussi à le sauver plus d’une fois. Et je ferai tout pour continuer.

« Je ne l’abandonnerai jamais. Je ne peux pas vivre sans lui… C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai accepté sa demande en mariage. Je suis bien plus solide que ce que vous pouvez imaginé. Mais, je constate que vous avez raison sur un point, l’amour aveugle parfois les personnes. Car je ne cesse de lui pardonner encore et encore.»

Je ne voulais peut-être pas me l’avouer au plus profond de ma personne, mais si un jour j’étais trop épuisée pour continuer ? Il se passerait quoi ? Qu’adviendrait-il de lui et de moi ? Je secouais ma tête pour ne pas penser à ça.

« Vous avez toujours vécu pour eux mais pourquoi ne pas oser le changement avec celle qui est en train de vous faire perdre la tête ? Je vois très bien que vous êtes très éprit de cette jeune femme mais on dirait que vous ne voulez pas le reconnaître. »

Belle semblait tellement sûre d’elle que s’en était effrayant. Elle martelait fermement qu’elle n’abandonnerait jamais face au Ténébreux, lui donnant toujours son ‘amour’ même si elle semblait aussi curieusement au fait qu’elle lui pardonnait beaucoup ce qu’elle considérait comme des erreurs. Aujourd’hui encore elle parvenait à tenir, à lui pardonner, mais un jour elle ne pourrait plus. Je l’avais vu avec de nombreuses personnes qui avaient prononcé le serment « toujours » avant de se déchirer, se raviser et finir par se faire du mal et s’éloigner en bon mais aussi en mauvais termes. Ce qui faisait qu’il ou elle était tombé sous le charme de l’autre personne, devenait le pire de ses défaut, une source de conflit perpétuelle jusqu’à ce que l’un des deux abandonne le combat.

« J’avoue ressentir une étrange attirance pour elle, toutefois nous ne pouvons pas céder à l’envie, au caprice d’être ensemble. Non, elle appartient à la mer, à l’océan, tandis que moi, j’appartiens à la terre ferme et à l’Enfer. Ce n’est tout simplement pas compatible voyez-vous ? Et puis, depuis le temps, elle est peut-être passé à autre chose… nous n’avions partagé que de très courts instants et la mémoire humaine est si limitée... »

Il semblait vraiment très encré sur ses positions. J’avais dit tout ce que je pensais et tout ce que je ressentais à ce sujet. Je ne savais pas quoi dire de plus pour le convaincre que j’avais raison. Car au plus profond de moi, j’en étais intimement convaincue. Je savais que Rumple et moi, ça durerait toujours. Je comprenais tout à fait que les personnes extérieures ne pouvaient pas le comprendre. J’avais entendu tout un tas d’hypothèse ridicule à ce sujet. Mais il ne s’agissait pas de moi.

« Je vois. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas essayer de la revoir ? Car si ça se trouve, et si vraiment elle est bien avec vous, elle pourrait tout à fait être capable de sacrifier sa vie sur les océans pour rester à vos côtés ? Ou vous, vous n’aimeriez pas la suivre ? »

Bon, d’accord, ce qui sortait de ma bouche était vraiment digne d’un livre que je lisais avec une jolie fin que la plupart des lecteurs aime. Mais après tout, pourquoi pas ? S’ils s’aimaient, pourquoi se mettre des barrières ? La vie est courte, il faut profiter de chaque instant et surtout ne pas avoir de regret. J'avais envie de lui dire que la mémoire humaine était très loin d'être limitée, mais je ne voulais pas entrer dans un débat.