Le plus beau jour d'une vie

Théodore était encore fébrile en repensant à sa demande. Il avait enfin eu le courage de demander à Hannah si elle voulait l'épouser. Il s'attendait tellement à recevoir un non, que son premier réflexe avait été de s'excuser. Puis, lentement, il avait réalisé qu'elle avait accepté. Encore plus lentement, Théo réalisa qu'il ne pouvait se permettre de se reposer sur ces lauriers. Il y avait tellement de choses à faire ! Décidé d'une date, d'un thème, de la liste des invités ! Qui choisir comme témoin ? De retour chez lui, les jambes encore tremblantes face à sa demande, il s'était précipité vers les documentations se trouvant dans son appartement. Le plus gros restait au travail, mais il en ramenait toujours un peu pour finaliser les détails de certains événements. Il s'était imaginé que ce serait suffisant pour avoir une idée et réalisa bien vite avoir sous-estimé l'importance du projet. C'était tellement évident lorsqu'il s'agissait d'organiser celui des autres, alors que dans ce cas précis, il se sentait submerger par la tonne de possibilité. Non, décidément, il n'y arrivera pas tout seul.

Alors il avait téléphone à son confrère et ami, Raphaël. Au début, il avait eu du mal à être cohérent tant il s'embrouillait dans ces explications. Après un silence et une prise de respiration, le futur marié avait réussi a annoncé la nouvelle et demander son aide à son ami. Normalement, ce genre de discussion devait se faire en présence des deux futurs époux, mais il redoutait tellement qu'Hannah change d'avis... Ou que lui change d'avis ? Non, impossible que cela vienne de lui, même en ressentant un petit 'il ne savait trop quoi' qui l'empêchait d'être pleinement heureux devant ce futur événement. Cette dernière pensée lui resta dans la tête alors qu'il s'était dirigé vers son lieu de travail. Le meilleur endroit où on pouvait parler d'organisation de mariage.

"Ah, Raphaël, bonjour, merci de m'aider." S'exclama-t-il en franchissant la porte, les bras chargés de plusieurs dossiers et magazines divers. "J'ai apporté le café et le petit déjeuner... Je ne sais pas si tu as mangé." En effet, au sommet de sa pile trônait un sac en papier en équilibre. Avant de songer à déposer son fardeau sur la table, son premier réflexe fut de lancer un coup d'oeil à droite puis à gauche. "Est-ce que... Est-ce que Florian est là ?" Demanda-t-il avec une hésitation palpable dans la voix.

Avec l'effervescence des préparatifs, Théodore n'avait pas eu le temps de se poser sur la sincérité de ces émotions envers Hannah, sa future femme. Était-ce de l'amour véritable comme on le voyait des films qu'il adorait ou n'était qu'une amitié un peu plus poussée. L'aimait-il uniquement parce que les clients du salon de coiffure les voyaient bien ensemble et qu'à force de l'entendre, il s'en était persuadé, ou bien était-il sincère ? Les sentiments amoureux avaient toujours été un sujet qui le mettait mal à l'aise lorsque cela concernait les siens. Tandis que le frère de Raphaël avait tendance à mettre les pieds dans le plat. Puisqu'il allait être question de son mariage, Théo préférait éviter ce cas de figure.

Désireux de ne pas montrer que la présence ou l'absence de Florian avait son importance, Théodore posa son fardeau sur la table et entreprit d'en ouvrir quelqu'un. "C'est fou, je n'avais pas réalisé le nombre de thèmes possible avant de réfléchir au mien." Commença-t-il à expliquer dans une tentative d'humour et surtout de changement de sujet assez maladroit. L'ennui, c'est que lorsqu'il était lancé, difficile de l'arrêter. "Je me disais que... Février, ça pourrait être un bon mois, pas trop chaud, pas trop froid, et puis c'est LE mois de l'amour, en toute logique. Hum, je devrais voir cela avec Hannah, je sais, mais, je ne veux pas l'affoler. D'un autre coté, je ne veux pas non plus qu'elle se sente exclue... Donc, si on pouvait faire une ébauche de plusieurs projets... Je crois que c'est un bon compromis." Enchaîna-t-il fébrilement en se donnant à peine le temps de respirer. Il prit enfin une brève respiration et leva ces yeux de la table pour regarder son ami. "Qu'en penses-tu ?" Osa-t-il enfin demander en se passant une main dans les cheveux.

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