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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Le froid se faisait mordant en cette nuit d’hiver. J’avais eu une journée difficile et parfois j’aimais passer du temps dans les bordels. Bien sûr un gentilhomme n’irait jamais dans ce genre d’endroit mais je n’étais un gentilhomme qu’en apparence. Ce n’était pas qui j’étais dans mon fort intérieur. En moi il y avait un monstre qui ne demandait que luxure et sang. Aller au bordel me permettait de garder un certain contrôle sur cette bête. C’était un compromis que j’avais e du mal à faire mais au final est ce que coucher avec de jolies femmes était vraiment déplaisant ? La réponse était bien sûr non.
Depuis ma fuite de Londres , j’avais erré dans plusieurs mondes mais celui-ci était celui qui me plaisait le plus. Je m’étais installé comme médecin et je commençais par avoir une bonne clientèle et surtout il y avait « Les cygnes ». Cet établissement était un bordel mais un bordel de luxe visiblement. Enfin c’était comme ça qu’on me l’avait vendu alors voilà pourquoi j’y avais été la première fois. Et puis après j’avais pris goût à y aller. J'avais mes petites habitudes la bas.
Notamment j’aimais bien passer du temps avec Rosaline ou Juliette suivant laquelle était disponible. Je nav1is pas forcément envie de les prendre à chaque fois et du coup parfois je ne faisais que leurs parler. Ce soir quand j’arrivais aux cygnes Rosaline était déjà visiblement occupée. Par contre on me dit que Juliette était libre et je montais donc tout de suite vers sa chambre. Je ne savais comment j allais la retrouver. C’était à chaque fois une surprise.
Je toquais à la porte et je rentrais avant qu’elle ne me donne son autorisation. Je vis Juliette assise sur le bord du lit se tendre d’un coup. Je devais un sourcils et je posais ma pochette sur une chaise. Je défaisais ma cravate puis je me tournais vers Juliette.
« Que vous a-t-on fait subir Juliette ? »
Je la connaissais depuis un moment maintenant et je savais reconnaître son regard. Ce soir je ne prendrais pas mon pied à moins qu’elle veuille bien après que je l’ai soigné… on verrait bien. Je lui faisais signe de s'asseoir sur la lit et de me montrer ses blessures.
Huit mois que j’étais dans cet enfer où la luxure et la torture étaient au pouvoir. Huit mois que je me mourais lentement, une mort douloureuse où la riche héritière, la princesse avait été remplacé par un animal de luxure, un animal blessé et torturé. Voilà un mois que j’avais accepté mon sort. Ma dernière tentative d’évasion s’était une fois de plus soldée par un échec, cette fois je n’avais pas été puni physiquement, ma sœur avait prise pour moi. J’avais été contrainte de la regarder en train de se faire battre puis abuser par un pervers. C’était trop. C’était plus que ce que je pouvais supporter. Je savais que désormais, la mère maquerelle ne me punirait plus directement, elle avait compris qu’en faisant cela elle alimentait seulement ma haine contre elle et son empire. S’en prendre à ma sœur m’avait plus fait de mal que tout le reste.
Depuis que j’avais abandonné, l’espoir de m’enfuir était mort. Désormais, je ne pensais plus qu’à une chose la rédemption de ma sœur. Jamais, je ne pourrais partir. Jamais ils ne me laisseront faire j’étais celle qui avait le plus de valeur. Rosaline pouvait encore être sauvé et le jour où elle sera sauvée je me tuerais. Ma décision était prise. Comme souvent mes clients ne furent pas tendre et notamment mon dernier de la soirée. Il m’avait fouetté. Pas longtemps, juste le temps d’ouvrir mon dos pour pouvoir lécher le filet de sang dans mon dos et me prendre par derrière comme si je n’étais qu’un vulgaire chien. En même temps, à leurs yeux je n’étais que ça : un objet, un objet chaud dans lequel ils pouvaient se soulager. J’avais encore moins de valeur qu’un animal.
Le jour s’était levé et je souffrais juste pour me lever de ma couche pour atteindre mes piètres sanitaires. Accrochée à la bassine, je passais de l’eau sur mon visage en serrant les dents. Ma respiration était lourde et forte. Je trainais ma carcasse jusque dans la chambre pour prendre une nouvelle nuisette et l’enfiler. L’ancienne étant pleine de sang séché. Assise sur le bord du lit, je tenais ma nuisette souillée par mon sang et essayais de contrôler mes larmes. Je ne devais pas pleurer, dans quelques heures les prochains clients arriveront et je devais me contrôler pour ne pas flancher. On frappa à la porte et sans me laisser l’occasion de protester on entra me faisant ainsi sursautant avant de me retourner et d’être légèrement rassurée en voyant le docteur Jekyll.
« Pour une fois ils ont été originaux »
Répondais-je d’une voix éteinte, avant de me retourner vers lui en posant ma chemise souillée sur la coiffeuse en m’efforçant de sourire, avant de répondre avec un ton faussement détaché :
Je l’écoutais me parler avec dégoût de ce qu’elle avait subi. Le Hyde en moi trouvait ça normal. Après tout comme il me le répétait souvent c’était son métier de subir les mœurs des clients et de satisfaire tous leurs besoins. Cependant je n’étais pas totalement d’accord avec lui. Il y avait une façon d’amener les choses avec les femmes et d’obtenir ce que nous voulions tous : qu’elle écarte ses cuisses. J’observais son visage avant d’ouvrir ma mallette de médecin et de sortir du désinfectant et un tissu propre.
« Montrez moi je vais vous soigner. »
J’attendais qu’elle me montre l’état de son dos et je me glissais doucement contre elle appliquant délicatement la compresse sur ses blessures. Juliette était magnifique. Tout le monde s’accordait à le dire. C’était une femme pour laquelle on pouvait se damner. Si elle me demandait de la délivrer je le ferai. Bien sur elle ne le ferait pas parce qu’elle ne se rendait pas compte du pouvoir qu’elle avait sur les autres. Au contraire. Elle était d’une modestie folle.
« Comment peut-on vous faire du mal... »
Je laissais tomber le linge et je faisais glisser mes doigts sur ses blessures. Je me retenais d’aller plus loin. Après tout, elle avait été blessé et c’était elle qui me dirait quand je pourrais me sustenter. Hyde me traita de faible mais je m’en fichais. Je voulais juste être un bonne bien même si cela l’énervait au plus haut point.
« Un jour j’espère que vous sortirez d’ici très chère. »
Je l’espérai sincèrement. Elle méritait d’avoir une belle vie. Peut être qu’un jour un homme tomberait vraiment amoureux d’elle et il paierait pour qu’elle sorte. Peut être qu’un jour, elle aurait une vie normale, digne de ce nom et qu’elle pourrait avoir une famille. Mais pour le moment elle n’était qu’une putain. Je me levais de derrière elle pour sortir une bouteille d’alcool et je la lui tendais.
« Buvez. Cela soulagera vos douleurs. »
Je ne pouvais rien de plus pour elle. Je posais mes doigts sur son visage quelques secondes. Les hommes étaient vraiment la pire espèce au monde.
Annoncer haut et fort ce qui s’était passée il y a quelques heures me donnaient la nausée. Les mots s’échappaient de mes lèvres et mon timbre de voix n’offrait rien d’autre qu’une analyse dénuée d’émotion. Je me faisais peur à moi-même en cet instant. Walsh voulait voir de ses yeux mes blessures. Consciente que protester ne servait à rien je lui tournais le dos et retirais ma nuisette en grimaçant. Chaque geste était une pure torture. Ma peau était endolorie, mes muscles hurlaient, mes cheveux frôlèrent mes plaies et je sursautais avant de ramasser mes boucles brunes sur le côté droit en me mordant la lèvre pour ne pas pleurer. J’étais épuisée. Les mots de mon client étaient loin. J’avais l’impression que mon esprit s’était déconnecté de mon corps.
« Je ne suis qu’un objet pour eux »
Décrétais-je d’une voix lasse. Face à cette vérité criarde, je sentais mon cœur se serrer, qu’étais devenue la princesse Juliette Capulet ? Comment avais-je fait pour perdre autant le contrôle de ma vie ? Cette vie me semblait si loin, si inaccessible, j’en étais plus digne, si tentait que j’en avais été digne un jour. Walsh frôla la plaie et je sursautais avant qu’une décharge, ne me saisisse et que je sente une larme rouler sur ma joue.
« Non, je ne sortirais jamais, pas en vie en tout cas. La mère maquerelle aime trop l’argent qu’elle reçoit pour me garder en vie et dans cet enfer. Je représente son rêve absolu, ma chute dans l’échelle social nourri son égo. »
Prenant la bouteille qu’il me tendait je me retournais en comprenant qu’il avait fini son inspection des dégâts. Buvant son faire plus de cérémonie au culot de la bouteille je retenais la pensée sarcastique qui me souffre que j’étais une catin et une alcoolique. Une fois la brulure de l’alcool irradiant mon œsophage je m’humectais les lèvres et relevais les yeux vers lui :
« Merci »
Il passa ses doigts sur mon visage et je le laissais faire. Avais-je mon mot à dire de toute manière, il avait beau se montrer amical avec moi, il était là pour se sustenter.
« Vous voulez que je vous fasse quoi ? »
Demandais-je en ayant l’impression que chaque moi était des lames de rasoirs qui tailladait mes entrailles. Combien de temps allais-je encore tenir ? Me demandais-je avant que la réponse ne me frappe de plein fouet. Je tiendrais le temps qu’il faudra. Tant que Rosaline ne sera pas sortie de cet enfer, je vivrais. Posant ma main sur la main de Walsh j’ajoutais avec un timbre pressent presque implorant :
« Docteur, vous m’avez dit que je pourrais toujours compter sur vous. Alors je vous en prie faites sortir ma sœur de cette maison. Je ferais tout ce que vous voudrez, je serais votre obligée tant que vous le trouverez judicieux, mais sortez Rosaline d’ici. C’est une enfant. »
Sentant des larmes inonder mes joues, je m’agenouillais face à lui en tenant ses mains en répétant :
« Si vous m’appréciez vraiment, sortez-là d’ici. Il n’y a pas pire torture pour moi que de la savoir ici subir ce qu’on me fait si ce n’est pas pire. »
Je l’entendais me parler et je me faisais de plus en plus distant. Si j’avais été cet être charmeur maintenant je commençais par me faire plus froid, plus fermé. Je l’écoutais me supplier de l’aider à sauver sa sœur et c’est à ce moment là que je me souvenais de cet homme à la taverne la veille. Il n’arrêtait pas de poser des questions sur des filles de bonnes familles qu’on aurait enlevé et j’avais eu le malheur de parler de deux demoiselles. Et il n’avait pas arrêté de me poser des questions jusqu’à ce que je lui dise les prénoms qu’il avait visiblement envie d’entendre. Et puis je lui avais donné la solution pour sortir les filles d’ici. Je la connaissais depuis longtemps mais je n’avais jamais voulu l’utiliser parce que je savais que je pouvais venir me soulager ici… Juliette était blasée à la limite de la vie. Elle me demanda ce que je voulais d’elle et je soupirais.
« Je ne veux rien de toi. »
Je regardais Juliette et c’était bien la première fois depuis que je la connaissais que je ne voulais pas qu’elle écarte les cuisses pour moi. J’avais toujours aimé lui faire l’amour. Elle était d’une beauté sans pareil et c’était un privilège que de pouvoir se sustenter en elle et pourtant maintenant à mesure que je prenais conscience que c’était notre dernière soirée, je n’avais plus le goût de la voir. Et même alors qu’elle était à genoux devant moi et que d’habitude je lui aurais réclamé une fellation, je ne m’en sentais pas la force. Elle allait être libérée. Alors je serrais ses mains plus forts et je la faisais se lever pour la plaquer contre moi et je la serrais une dernière fois dans mes bras.
« Vous allez être sauvés. Toutes les deux. Je vous le jure Juliette. Croyez moi. Demain tout sera fini. » Allez cassons nous. Elle va nous rendre faible il faut partir, tu sais comme moi que son prince va arriver d’une minute à l’autre.
Je retirais mes mains des siennes et je la conduisais à son lit pour qu’elle s’assoit. Je me penchais alors pour goûter une dernière fois à ses lèvres.
« Vous serez sauvés toutes les deux. »
Je croisais son regard qui ne me croyait pas et je rassemblais mes affaires avant de remettremon col droit.
« Adieu Juliette. »
Et sans me retourner je quittais la chambre de Juliette, la laissant seule. Dehors quand je sortais je croisais cet homme, ce rouquin qui avait prié tout le monde de lui donner des informations. Je croisais son regard et nous nous comprîmes. Je relevais mon col avant de rentrer chez moi et de boire une bouteille entière de vin rouge pour oublier toute cette affaire.
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Jeu 14 Juin - 23:27
