feat Eric

Melody était née. Elle faisait de moi la femme la plus heureuse au monde mais j’avais vu le regard d’Eric, il m’en voulait encore et je le comprenais, je ne lui en voulait pas. La dernière fois, nous ne nous étions pas quittés en bons termes on va dire. J’étais fatiguée, je m’étais rapidement endormie après la naissance de Melody. Je m’étais réveillée au milieu de la nuit, ma fille dormait dans le berceau à côté de mon lit, Eric n’était pas là, mais il fallait absolument que je lui parle. Le Trident de mon père posé non loin, je le cache juste au cas où et mets une robe de chambre bleue par dessus ma chemise de nuit. Mes cheveux tombant en cascade sur mes épaules, j’appelle une domestique pour qu’elle veille sur Melody jusqu’à mon retour et descends aux jardins avant de demander aux domestiques éveillés si l’un d’eux avaient vu Eric.

L’une des servantes m’énonça qu’il se trouvait dans le grand jardin depuis plusieurs heures maintenant. Il fallait que je lui parle. Respirant longuement, je me dirige jusqu’aux jardins. Pour être grand, ce fichu jardin était vraiment grand. Il me fallut un bon quart d’heure pour le trouver. Il était de dos quand je suis arrivée vers lui.

« Bonsoir. » énonçais-je simplement.

Me dirigeant vers lui, je lui fis finalement rapidement face, mes pieds nus, je sentais la fraicheur du sol mais je n’y fis guère attention, je voulais parler à mon mari. Levant le regard vers lui, je repris la parole avant qu’il ne le fasse.

« Melody dort dans son berceau, une domestique est avec elle. Je n’arrivais pas à dormir et je voulais te parler. Ecoute, je…je suis désolée pour ce qu’il s’est passé à Storybrooke quand je t’ai annoncé ma grossesse, je n’aurais pas dû fuir comme je l’ai fait mais j’avais besoin de me retrouver, j’avais besoin de retrouver mon père. Je suis rentrée à Atlantica ce jour là mais c’est mon père qui m’a poussée à revenir. Je…Quand tu t’es énervé contre moi, j’ai compris l’horreur de ce que j’avais fait et je m’en voulais tellement que je n’ai pas pu me résigner à me dire que tu avais raison alors je suis partie. Je m’en veux, tu ne peux pas savoir à quel point. Tu es mon mari, j’aurais dû te dire la vérité depuis le début, j’aurais dû demander ton aide pour sauver Melody, j’aurais dû le faire mais je n’ai pas osé, j’ai eu peur. Je me suis sentie tellement stupide après avoir passé le portail, j’aurais dû rester. Je sais que c’est facile de venir comme ça et te dire que je suis désolée mais j’avais besoin de le faire et aussi de te dire que je suis prête à tout pour sauver Melody et j’ai peut être une idée qui pourrait intéresser le Ténébreux, une idée qui ne me coutera ni mes jambes, ni ma voix et encore moins Melody. » avouais-je.

J’étais là, assise sur le banc aux côtés d’Eric, fixant l’horizon, le vent faisant voler quelques mèches de mes longs cheveux roux. J’espérais qu’il m’écouterait et inconsciemment, j’espérais qu’il serait là pour m’aider, j’avais besoin de mon prince, aujourd’hui plus que jamais. Respirant longuement, je repris finalement la parole.

« Ecoute, je ne te demande de me pardonner mes erreurs et mes mensonges, mais est-ce que tu accepterais de m’aider à sauver notre fille ? J’ai besoin de toi Eric, toute seule, je n’y arriverais pas. »

J’avais ce même regard, ce regard qu’il me connaissait si bien.  

Je ne te demande pas de me pardonner mes erreurs

J'ai eu beaucoup de mal à dormir cette nuit. Ma conversation avec Regina et Robin m'a beaucoup trotté dans la tête... Je vais enlever ma propre fille. Je vais tout faire pour l'éloigner de tous les dangers possibles, c'est à dire de Rumple. Et je ne peux pas partir avec Ariel hélas. Dans un sens je suis soulagé car cela sera ma petite vengeance mais une énorme partie de moi aimerait qu'elle nous accompagne et qu'on forme une belle famille heureuse et unie. J'aimerai passer à autre chose mais pour le moment c'est impossible et la petite partie en moi qui me dit de juste penser à Melody ne fait que prendre le dessus. Mes idées ne sont tellement pas claires....

J'ai passé ma journée à réunir tout ce dont je vais avoir besoin pour le confort de ma fille. Il y a tellement de trucs à prévoir ! Des choses que je n'avais encore jamais vu ! Heureusement que j'ai le soutien de Regina et Robin. Ils préparent eux aussi des choses pour m'aider à fuir. J'espère que personne n'a rien vu. Je ne voudrais vraiment pas mettre la puce à l'oreille de ma femme. Pour son bien à elle et pour la réussite du plan il faut que seuls Regina et Robin soient au courant de ce qui se trame...

Entre mes préparatifs je suis malgré tout passer voir Ariel, pour m'assurer qu'elle va bien après l'accouchement. Heureusement pour moi elle était endormie lorsque j'ai mis les pieds dans la chambre. J'ai pu prendre notre fille dans nos bras quelques instants puis je suis reparti à la recherche de lait maternel...

Vers 22h je suis allé dans le grand jardin pour faire le vide. J'ai beaucoup marché, couru et fait du sport pour me défouler. Il est impossible pour moi de dormir alors autant évacuer la colère et le stress comme je peux. J'ai passé plusieurs heures ici sans me rendre compte du temps. Soudain je sursaute lorsque j'entends sa voix... Sa si douce voix...

Je n'ai pas le temps de parler qu'elle se met à faire un long monologue. Une domestique veille sur notre fille pendant qu'elle dort. J'espère que c'est suffisant... Elle s'excuse... Ok... En effet elle n'aurait pas du fuir dans l'océan et par la même occasion me virer de sa vie. Nous aurions pu réfléchir ensemble à une solution. A deux c'est toujours mieux... Monsieur son papa lui a demandé de revenir à nous... C'est étrange... Mais j'apprécie. Elle n'a pas osé ??? Elle se fout de ma gueule là ! Pourquoi elle n'a pas osé ???

je garde le silence quelques instants. Elle aussi se tait mais recommence à prendre la parole. Madame décide enfin de me demander de l'aide. Mais j'ai déjà tout prévu et je ne lui en dirais rien. De plus elle a l'air elle aussi d'avoir déjà sa petite idée de ce qu'elle pourrait faire...

- Ariel... Nous aurions pu trouver une solution ensemble lorsque tu étais encore enceinte maintenant c'est trop tard. Et la première chose que tu me dis c'est que tu compte retourner voir le ténébreux pour repasser un pacte avec lui. Le premier ne t'a pas suffit ? A l'époque tu étais jeune et ne prenait pas conscience des conséquences mais maintenant tu es une adulte, une mère et tu comptes replonger dans le danger direct ? Ce n'est vraiment pas sérieux et je refuse de t'aider avec ce plan-ci. Il doit bien y avoir une autre solution. Ton père n'a pas une solution ?

Je passe ma main sur ma petite barbe naissante et pousse un gros soupir.

- Je peux pardonner ton erreur de jeunesse car je t'aime donc il n'y a pas de souci pour ça mais tes mensonges je ne peux pas. Je ferais tout pour sauver ma fille mais je ne sais pas comment. Et il faut que tu comprennes que tu n'es pas seule dans cette putain de situation. On est deux ! Heureusement que tu t'en rends compte maintenant même si tu le fais peut être trop tard...

J'ai envie de la prendre dans mes bras, de la rassurer en lui disant que Regina a eu une idée de génie mais je ne peux pas. Je n'ai plus confiance. Et j'ai peur qu'elle avoue tout à Rumple lorsqu'elle ira le voir. Elle me fait si mal au cœur. Je sais qu'elle est vraiment malheureuse mais ma colère est encore bien trop présente... Je suis papa pour la première fois alors je ne suis pas rationnel. Je ne pense plus qu'à Melody et à sa sécurité. Elle est ma seule priorité et je pense sincèrement que sa marraine a un bon plan. Il est vrai que personne n'a pu retrouver ses enfants lorsqu'ils étaient dans la contrée introuvable. Et je m'en moque qu'on vieillisse plus vite qu'eux... Et je ne reviendrais que lorsque je serais sûr que ma fille ne risque plus rien. Nous aurons un peu plus de temps pour réfléchir chacun de son côté à une solution. Regina sera l'intermédiaire au besoin....

feat Eric

Je me sens tellement mal. J’ai tellement de haine envers moi-même en fait. Je ne sais plus trop comment faire. Je ne saurait même pas dire comment je me sens. J’ai l’impression d’avoir des piques dans le coeur, je sens qu’il m’en veut et je le comprends mais j’avais seize ans et si je pouvais retourner en arrière pour changer les choses, il est clair que je le ferais, nulle doute que je le ferais mais je ne pouvais pas. J’avais tenté de m’expliquer et je restais là, à présent, à ses côtés, essayant de lui faire comprendre que je voulais qu’il m’aide mais c’était trop en demander d’un coup.

« Je sais Eric… » commençais-je. Entourant une mèche de mes cheveux roux autour de mon index, je repris finalement, mon regard posé sur mon mari « Eric, tu l’as dit toi-même, j’étais jeune quand j’ai passé ce pacte avec lui et je n’ai pas imaginé les conséquences d’un tel acte mais à présent, j’ai conscience de ce que je fais et il est clair que même si je retourne voir Rumple’, ce sera pour tout faire pour que Melody soit hors de danger, mais j’ai un avantage que lui n’a pas. » énonçais-je avant de me rendre compte que je n’avais pas pensé à l’alternative qu’est pu être mon père « Mon père m’a déjà proposé de veiller sur Melody, il suffirait juste de la changer en petite sirène mais je ne peux me résoudre à faire cela, elle est humaine et sirène, à part égale et puis, je ne connais pas l’étendue des pouvoirs de Rumple’, il serait capable d’attaquer Atlantica rien que pour s’en prendre à Melody. J’ai dit à mon père qu’on l’informerait si on voulait son aide mais il m’a dit qu’il répondra toujours présent, quoi qu’on décide. » expliquais-je à mon prince.

Je ne demandais pas à Eric de me pardonner mes erreurs et mes mensonges, après tout, je ne le méritais sans doute pas mais j’avais besoin de son aide. Toute seule face au Ténébreux, je ne m’en sortirais pas, je le savais pertinemment et pourtant, me voilà encore là, à dire à mon mari que je voulais replonger dans la gueule du loup et tenter de berner Rumple pour trouver une alternative à tout ça. J’ignorais encore ce qu’il prévoyait et il était clair qu’il ne me dirait sans doute rien mais je voulais qu’on sauve Melody plus que tout au monde. Mon regard s’attrista alors que je regardais finalement devant moi, ma respiration prenant un rythme néanmoins tranquille, même si au final, je me sentais plus que mal. Je savais qu’il me restait Regina, elle pourrait me comprendre et m’aider au besoin, je le sentais. Mon regard se leva pour croiser celui d’Eric.

« Je sais qu’on est deux Eric, je le sais mieux que personne ! Je veux sauver Melody, plus que tout. Elle est ce que j’ai de plus précieux au monde avec toi mais par tous les dieux, tu n’as jamais fait d’erreurs toi ? Tu sais bien que je donnerais désormais ma vie pour la protéger, je suis prête à tout pour que Melody n’ait rien. Combien de fois devrais-je m’excuser pour une erreur d’il y a plus de trente ans maintenant ? » dis-je alors que je me levais, les bras croisés sous la poitrine.

Une larme roula sur ma joue mais j’en vins à la chasser d’un mouvement de la main.  

Je ne te demande pas de me pardonner mes erreurs

Je pose mes doigts sur mes tempes pour essayer de me calmer. J'ai envie de lui dire la vérité, lui dire que je ne lui en veux pas tant que ça et que surtout si j'essaie d'être dur avec elle c'est pour mieux partir avec notre fille pour la protéger. J'aime la femme qui est en face de moi, je comprends le pacte qu'elle a passé avec insouciance. Mais en même temps elle m'agace en se justifiant comme elle le fait. Elle m'a avoué assez rapidement qu'elle était une sirène et ça c'est normal d'avoir eu peur de me l'avouer, c'est totalement compréhensif. Mais elle aurait pu le dire un peu avant le mariage, lorsqu'elle était sûre que je l'aimais.

Elle ose dire la pire chose qu'elle n'avait encore jamais dit...

- Tout était plus simple quand tu étais une sirène ? Sincèrement ? Tu as sans doute raison, ma vie aussi aurait été moins compliquée et ma fille ne serait pas en danger. Tu devrais peut être retourner dans ton milieu naturel dans ces cas-là...

Mes mots ont dépassé ma pensée. J'ouvre grand les yeux en me rendant compte de ce que je viens de dire. Mais il faut dire qu'elle m'a blessé avec cette simple phrase... Et plus elle continue en ajoutant qu'elle va faire ce qu'elle a envie sans tenir compte de mon avis. Très bien, tout est parfait. Ariel s'est éloignée toute seule de moi ; je vais pouvoir prendre ma fille facilement et partir avec elle avec un peu moins de regret. En plus elle me donne sa bénédiction en me disant de faire ce que je veux. C'est ce que je vais faire.

- Très bien Ariel, vas faire ce que tu as envie, j'irais faire pareil de mon côté. Je te dis donc au revoir et bon vent avec Rumple. Prends soin de toi et fais attention à toi malgré tout. Melody a besoin de son papa et de sa maman.

Sur ces mots je fais demi tour et pars en poussant un soupir. Mais je fais rapidement demi tour, la prend dans mes bras pour sentir une dernière fois sa chaleur et l'embrasse tendrement. J'en ai besoin. Car je ne sais pas dans combien de temps je pourrais la revoir... Puis je pars sans un mot en direction de ma chambre pour finaliser mes bagages. Il ne me reste qu'à ajouter la photo de ma merveilleuse femme et mes caleçons pour que tout soit prêt. Ah non ! Il me faut également quelques armes, on ne sait jamais. J'irais en parler à Robin pour voir ce qu'on peut me passer.

feat Eric

Si seulement…Si seulement, je n’avais pas accouchée. Si seulement, j’avais encore eu du temps devant moi. Mais à présent, Melody était là, bien en vie et surtout en danger à cause de moi. Je tentais de faire comprendre à Eric à quel point je m’en voulais. Je vins à reculer d’un pas quand il exprima le fait que Melody ne deviendrait pas petite sirène parce qu’il ne voulait qu’elle grandisse loin de nous, enfin de l’un de nous. Il était clair que je pouvais me rendre auprès d’elle mais ce n’était clairement pas ce que je souhaitais.

« Je n’ai jamais dit qu’elle le serait Eric. » m’exclamais-je alors que je séchais mes larmes « Mon père est juste un plan B, au cas où. Moi non plus, je ne veux pas qu’elle devienne petite sirène et qu’elle grandisse auprès de mon père et mes soeurs. Je ne veux pas qu’elle grandisse loin de nous mais c’est une solution que je garde au creux de mon esprit s’il n’y a vraiment pas d’autres moyens. » ajoutais-je.

Je n’étais plus cette jeune sirène de seize ans qui a passé un pacte avec le diable pour avoir deux jambes à la place de sa nageoire de sirène. Je ne suis plus cette petite rouquine qui rêvait juste de vivre dans le monde des humains parce que l’océan était bien trop petit pour elle. J’étais épuisée, j’en avais assez de me battre sans cesse contre l’homme que j’aime, je voulais juste que tout s’arrête. Je voulais juste ne jamais avoir fait cette erreur et pouvoir être heureuse mais je savais bien que ce ne serait pas le cas.

« Eric… » énonçais-je simplement.

Que pouvais-je dire de plus à tout ça ? Il avait raison. J’avais douté de lui, j’avais eu peur de son amour. Si je lui avouais la vérité, aurait-il compris ? Je n’en savais rien mais de toute manière, à présent, il était trop tard pour repartir en arrière et changer les choses. Il restait de marbre face à moi. D’un mouvement de la main, je sécha mes dernières larmes. Je ne voulais pas qu’il me voit pleurer. Je pousse un profond soupir et reprends la parole.

« Eric, je sais que j’aurais dû t’en parler. J’aurais dû te parler du pacte que j’avais passé mais je n’osais déjà pas t’avouer que j’étais une sirène. Comment t’avouer que contre des jambes d’humaine, j’avais échangé la vie de notre premier enfant ? Je pensais que nous aurions le temps de pouvoir arranger les choses. Je…Par tous les poissons-lunes, j’en ai assez de tout ça. Tout était tellement plus simple quand je n’étais qu’une sirène. Je n’aurais jamais dû signer ce fichu pacte et j’aurais dû être assez courageuse pour tout te dire dès notre première rencontre. De toute façon, à présent, il est trop tard. Je sais que tu ne me fera plus confiance et au fond, je crois que tu n’as pas tord. »

Je ne le regarde même plus. Je suis malheureuse. Je suis malheureuse et prête à donner ma vie si en échange, elle peut être heureuse. Je pose mon regard sur Eric.

« Je vais aller voir le Ténébreux, que tu sois d’accord ou pas. Je vais sauver notre fille en utilisant mes connaissances des océans, j’ai quelque chose que lui n’a pas. Je vais tout faire pour sauver Melody et si tu n’es pas d’accord, je n’en ai rien à faire, de toute manière, je sais que tu ne me fais plus confiance. Je pensais que tu comprendrais pourquoi j’ai fait tout ça… En fait, c’était complètement idiot que je tente quoi que ce soit. Fais ce que tu veux, je n’ai pas besoin de toi pour sauver notre fille. Dans tes propos, j’ai compris que tu ne m’aiderais pas. »  

Je ne te demande pas de me pardonner mes erreurs

Je pose mes doigts sur mes tempes pour essayer de me calmer. J'ai envie de lui dire la vérité, lui dire que je ne lui en veux pas tant que ça et que surtout si j'essaie d'être dur avec elle c'est pour mieux partir avec notre fille pour la protéger. J'aime la femme qui est en face de moi, je comprends le pacte qu'elle a passé avec insouciance. Mais en même temps elle m'agace en se justifiant comme elle le fait. Elle m'a avoué assez rapidement qu'elle était une sirène et ça c'est normal d'avoir eu peur de me l'avouer, c'est totalement compréhensif. Mais elle aurait pu le dire un peu avant le mariage, lorsqu'elle était sûre que je l'aimais.

Elle ose dire la pire chose qu'elle n'avait encore jamais dit...

- Tout était plus simple quand tu étais une sirène ? Sincèrement ? Tu as sans doute raison, ma vie aussi aurait été moins compliquée et ma fille ne serait pas en danger. Tu devrais peut être retourner dans ton milieu naturel dans ces cas-là...

Mes mots ont dépassé ma pensée. J'ouvre grand les yeux en me rendant compte de ce que je viens de dire. Mais il faut dire qu'elle m'a blessé avec cette simple phrase... Et plus elle continue en ajoutant qu'elle va faire ce qu'elle a envie sans tenir compte de mon avis. Très bien, tout est parfait. Ariel s'est éloignée toute seule de moi ; je vais pouvoir prendre ma fille facilement et partir avec elle avec un peu moins de regret. En plus elle me donne sa bénédiction en me disant de faire ce que je veux. C'est ce que je vais faire.

- Très bien Ariel, vas faire ce que tu as envie, j'irais faire pareil de mon côté. Je te dis donc au revoir et bon vent avec Rumple. Prends soin de toi et fais attention à toi malgré tout. Melody a besoin de son papa et de sa maman.

Sur ces mots je fais demi tour et pars en poussant un soupir. Mais je fais rapidement demi tour, la prend dans mes bras pour sentir une dernière fois sa chaleur et l'embrasse tendrement. J'en ai besoin. Car je ne sais pas dans combien de temps je pourrais la revoir... Puis je pars sans un mot en direction de ma chambre pour finaliser mes bagages. Il ne me reste qu'à ajouter la photo de ma merveilleuse femme et mes caleçons pour que tout soit prêt. Ah non ! Il me faut également quelques armes, on ne sait jamais. J'irais en parler à Robin pour voir ce qu'on peut me passer.

feat Eric

Mon dieu, j’avais véritablement l’impression de m’être faite pigeonner comme une jeune première par cette abruti de Rumple. Si seulement je pouvais retourner en arrière, je ne signerais pas ce pacte et je me contenterais simplement d’aller voir Ursula. C’est ce que j’aurais dû faire depuis le début… Cette pieuvre aux idées totalement biscornues aurait peut être agi différemment avec moi, enfin elle m’a quand volé ma voix mais bon et je pourrais avoir ma fille à mes côtés et surtout mon mari mais non…j’avais agi par conscience d’une jeune sirène de seize ans. En discutant avec Eric, j’avais plus l’impression de nager la brasse que de battre des nageoires. Je ne le quittais pas des yeux, essuyant mes larmes parce que je ne devais pas tomber aussi bas, ce n’était même pas envisageable en fait.

J’avais l’impression de flotter dans un casaque tel un poisson piégé dans son bocal, et je commençais à penser complètement à côté mais je n’avais tout bonnement plus les idées claires. Je venais d’accoucher de ma fille et à présent, je tentais de faire comprendre à mon mari une nouvelle fois à quel point j’étais désolée mais plus je parlais et plus mon langage partait en sucette, je disais vraiment n’importe quoi et la plupart du temps des choses que je ne pensais même pas « Non Eric je… » pouvais-je encore dire je suis désolée ? Non, je n’arrêtais pas de le dire encore et encore et ça n’avait tout bonnement plus aucun prestige. Quand je le regardais, je revoyais encore cette chaloupe dans laquelle il avait embarqué pour venir me sauver des mains d’Ursula par le passé et oh, comme je le suis en serais reconnaissante jusqu’à la fin des temps et encore même après.

« Je ne voulais pas dire ça… » avouais-je alors que je commençais à avoir chaud comme si tout ce qui se trouvait autour de nous s’était transformé en chaudière. « J’avais seize ans, je ne comprenais pas cette vie du monde d’en haut, je voulais découvrir le monde, je… tout est tellement moins compliqué quand on a une nageoire à la place de deux jambes… » vas-y, continue Ariel, t’es sur le bon chemin pour faire exploser le cervelet au fond de son cerveau. Je m’en voulais des propos que j’avais énoncé, je m’en voulais atrocement mais que pouvais-je dire autrement ? J’essuie une nouvelle larme qui roule sur ma joue alors que je lui dis que je ferais les choses à ma manière et qu’il m’en soit témoin, même pour une salopette, je ne changerais pas d’avis.

Il se détourne de moi. J’ouvre la bouche. La referme. Un vent frais s’engouffre dans ma chevelure rousse alors que je le vois s’éloigner de moi. Il se retourne et me prend dans ses bras. Je ne le repousse pas et répond à son baiser avec tendresse avant de le laisser partir. Que pouvais-je faire d’autre de toute manière. Je m’assois sur le banc et reste là, pensive. Toutes mes paroles, tous mes actes ce soir n’étaient que calembredaines, comment ai-je pu penser une seconde que je pourrais arranger les choses. Je frotte mes épaules, il commence à faire frisquet mais je reste là, j’ai besoin de prendre l’air. Il faut que je réfléchisse à tellement de choses. Et puis, toutes ces odeurs multisensorielles me faisaient le plus grand bien, ça avait un don pour m’apaiser et ça changeait de tout ce que je connaissais.

Je ne tiens même pas compte du loup qui braille au loin, ni du papillon qui vole étrangement à cause d’une de ses antennes brisées. Je ferme les yeux, simplement et commence à zinzinuler comme je sais si bien le faire alors que ma voix fait écho dans l’entièreté du château, tandis qu’au loin dans le jardin, une tarentule tisse sa toile au rythme des sons de ma voix.