Quand les ténèbres...

Tout un flot d’émotions puissantes mais contradictoires traversaient Regina, si bien qu’elle avait l’impression d’être au coeur d’un tourbillon d’une violence imparable. Et ce tourbillon était alimenté par les paroles de Robin, des paroles qui la blessait au plus profond d’elle-même. Elle en venait à se demander si un jour tout rentrerait dans l’ordre, s’ils retrouveraient leurs enfants sains et saufs et si leur couple pourrait survivre à tout cela. Ces trois dernières semaines, plus aucune gentillesse, plus aucun geste tendre, aucun réconfort, juste de la tension, des cris, des pleurs, du désespoir. Là encore, les mots fusaient tels des carreaux d’arbalète. Regina tombait des nues quant aux propos de son mari qu’elle ne reconnaissait plus. D’ailleurs, elle ne se reconnaissait plus elle-même, mais c’était une autre affaire.

- Me sauver ? Je n’ai nul besoin que tu me sauves ! J’ai besoin de mes bébés !

Elle souffla bruyamment à la réplique suivante de Robin, laissant ses larmes ruisseler sur ses joues, ne les sentant même pas.

- Oui, bien, merci, je sais que nous avons failli, que J’AI failli, que je suis la pire mère du monde pour ces pauvres petits, JE SAIS ROBIN !!!! hurla-t-elle en balançant d'un revers de main le vase de fleurs posé sur la table entre eux.

Elle éclata en larmes avant de l’entendre dire qu’il avait l’intention de partir. C’était trop, elle ne pouvait pas l’accepter. Elle se précipita vers lui alors, essayant de l’en dissuader, de le suppliait, elle qui ne s’était jamais abaissée à ce genre de chose.

- Robin… je t’en prie… je ne comprends pas un traître mot de ce que tu dis !

Pouvait-elle le laisser partir ? N’était-ce pas accepter un échec supplémentaire ? Regina se rendait compte que même si ces derniers jours il ne venait pas avec elle en éclaireur, le simple fait de savoir qu’il serait là quand elle rentrait était réconfortant. Là, à l’entendre, elle ne savait quand il reviendrait… Comment pourrait-elle gérer cette détresse ?

- Non, je ne comprends pas, je ne veux pas que tu partes…

Elle songea même à l’emprisonner dans les geôles pour le forcer à rester. Du moins, la méchante reine y songea. Regina secoua la tête, honteuse que cette idée ait pu lui traverser l’esprit. Amère, elle déglutit, une sensation de gorge sèche la prenant.

- Bien… fais ce que tu voudras… déclara-t-elle, essayant de ne plus le regarder, ne voulant pas laisser transparaître la faiblesse d’un sentiment aussi accablant que l’abandon qu’elle ressentait.

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Quand les ténèbres...

Que restait-il d'eux ? De leur amour, de leurs promesses ? Honteux, Robin se le demandait encore comme si à force de se poser la question, il finirait par avoir une réponse. Mais rien, rien ne venait si ce n'est le désespoir, la colère, la culpabilité, l'impuissance et la peur de tout perdre en un claquement de doigts. « - Bien sûr que si tu as besoin d'être sauvé. Regina... » tenta-t-il compatissant avant de faire entendre le conjoint échec, qu'il se reprochait davantage et comme le fond les bons coupables, il laissa son regard tombé sur le sol avant que son épouse ne vienne y lancer un vase. L'archer fut tellement surpris qu'il sursauta aussitôt. « - NON ! » commença-t-il en osant à nouveau confronter le regard de la mère en furie. « - Je n'ai jamais dit que tu avais failli et tu n'es pas la pire des mères, c'est faux. » Il tentait encore de garder espoir, de se dire qu'il n'était pas trop tard, qu'il pouvait la ramener à la raison, mais la vision du sang, de la boue et l'aveu de meurtres revenaient sans cesse sans qu'il ne puisse rien faire pour les chasser. Et pourtant, il le fallait, car il ne pourrait se résoudre à la perdre elle aussi. Une certitude qui s'accrut lorsque Regina se précipita sur lui pour le supplier de ne point partir. « - Non, tu n'as pas besoin de comprendre... Mais je t'en prie... » C'était aussi dur pour lui comme pour elle, mais il devait le faire, il devait partir et trouver une solution pour éradiquer ce mal qui prenait peu à peu possession de la femme qu'il aimait plus que tôt. « - Mon amour... » Elle continuait à insister, à l'implorer, les larmes dévalant son visage. « - Arrête... Je dois le faire, je t'en prie... Je te demande juste de me faire confiance... » Mâchoires serrées, il luttait pour qu'à son tour les larmes ne dévalent pas son visage, une tâche ardue face à une Regina dévastée comme jamais. Mais elle se redressa et accepta froidement ce départ. « - Ne fais pas ça ! » lança son archer qui avait compris qu'elle cherchait à se défaire du moindre sentiment à son encontre. « - Qu'importe ce que tu crois, ce n'est pas un abandon.

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