Je menais désormais une vie normale. Cela peut paraître idiot, mais j'avais encore besoin de me le prouver chaque jour en le répétant. Certains – mes anciennes connaissances – me traiteraient de fou s'ils me voyaient ainsi. J'étais du genre prolifique et bon lorsque j'exerçais mes talents de chasseur. Le digne héritier d'une grande lignée, la fierté de la famille. Une famille qui avait choisi de dédier sa vie à la traque de créatures surnaturelles, plus encore de sorcières. Mais tout cela était derrière moi à présent. Et l'honneur de la famille et la perspective de les revoir. Je n'étais plus l'un des leurs après tout. « - Hum... » mes pensées venaient d'être chassées par l'horrible matelas sur lequel je m'étais lourdement laissé tomber quelques heures plutôt. C'est donc non sans mal, que je me redressais tout en me massant la nuque, elle aussi peu habitué à subir un tel inconfort. Dehors, il faisait jour, preuve que malgré la literie merdique, j'avais quand même pas mal dormi. Mon ventre se mit alors à grogner me rappelant que malgré les quelques cochonneries que j'avais ingurgité la veille, je n'avais rien dans l'estomac. Ramassant ma veste pour me la mettre sur le dos, je quittais mon chalet dans l'espoir de trouver une alternative à cette petite déchéance. Ma moto était toujours là, preuve que la chance n'avait pas encore totalement tournée. Je préférais quand même m'assurer que tout étant encore en ordre avant d'entreprendre la visite des lieux et l'espoir fou de décrocher un petit job pour me sustenter et m'offrir un peu mieux que ce modeste chalet derrière les arbres. Mon regard fut toutefois attiré non pas par le lac qui s'offrait à moi, mais par la paire de fesses moulées dans un legging qui me faisait face à présent. Quoi ? Ne soyez pas si prudes ! On se doit de le faire entendre lorsqu'un cul aussi beau croise notre route. Poussé par la curiosité, je me décidais à opter pour l'approche me rapprochant et du lac et de la magnifique paire de fesses. « - C'est plutôt sympa ! » lançais-je alors que la demoiselle achevait ses étirements pour me faire face. « - Ah ... vous... » Je n'étais pas déçu – loin de là – mais surprit de croiser à nouveau la route de cette femme. « - Je devrais vous laisser, votre prof de yoga ne va sûrement pas tarder » Il était préférable que je mette de la distance avec cette créature aussi sublime soit-elle.

Je n'étais certainement pas très subtile dans mon observation, la tête penchant à gauche sur le côté, pour suivre ses mouvements et mieux observer ce fessier sublimé par le leggins que la demoiselle portée à merveille. Cette vision me sembla presque aussi belle que la vue que je pouvais avoir sur le lac. Ne vous offusquez pas. J'aime les belles choses ! Il me fallait donc combler la distance qui me séparait de cette demoiselle pour au moins aller là saluer comme il se doit avant de me rendre compte que nous nous étions déjà croisés la veille. « - Moi partir ? En général, je prends le temps de me reposer un minimum avant de mettre les voiles » Je me surprenais d'entamer la conversation avec autant de facilité alors qu'il était fort possible que je me trouve confronté à un être surnaturel. – Fais chier ! Pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas semblables sur l'échelle de la laideur. Ca nous éviterait d'être aussi rapidement charmés – À mon tour, je fis un pas dans sa direction pour que la distance soit moindre et que nous ayons l'impression, au moins pour moi, d'avoir un semblant d'échange. « - J'suis pas déçu non, mais surpris de vous recroiser aussi rapidement et presque dans la même tenue qui plus est » Je précise que j'ai résisté à l'envi de laisser mon regard se perdre sur les formes sublimaient par ladite tenue. Je me surpris ensuite à trouver son rire exquis à tel point que je me félicitais d'être parvenu à le faire entendre. « - C'était hier ! Et à ce que je vois, vous n'en avais pas eu assez » Stop ! Suis-je vraiment en train de flirter lourdement ? « - Et pour ce qui est de la photo, j'en fais, mais je ne l'enseigne pas. Mais comme vous avez menti à votre mari, vous serez, je l'espère, moins encline à m'en tenir rigueur. » Oui, je flirtais et ça n'allait pas s'arranger, j'en avais l'intime conviction. « - Vous excusez ? Ah, mais non laissez tombé. Sans vouloir vous offenser, des connards, j'en croise souvent, j'ai appris à passer au-dessus. » Mais il faut bien reconnaître que je n'étais pas insensible aux excuses de cette... femme qui semblait à la fois gênée et sincère dans sa démarque ce qui ne la rendait que plus mignonne encore. « - On dit que la curiosité est un vilain défaut. Je vous dirais peut-être un peu plus si vous acceptez un verre. Et moi, c'est Rob » dis-je observant curieusement la main qu'elle venait de me tendre. – Vous voulez que je vous la baise ? »

Mon instinct – que j'avais laissé au placard – me criais, de sa petite voix devenue fluette avec le temps, de déguerpir aussi loin que possible. Les ennuis étaient là, je le savais, mais je n'en demeurais pas moins curieux. La femme, appelons là ainsi tant que nous ne sommes pas fixés sur sa nature véritable, m'avait très clairement épargné. J'irai même jusqu'à dire qu'elle avait éhontément menti à celui qui lui servait de mari pour m'éviter quelques ennuis. Était-il possible que je sois face à une créature qui se soucie des autres ? Ou peut-être qu'elle se faisait chier et qu'elle voulait essayer la clémence pour voir ce que cela faisait. J'échafaudais bon nombre de scénarios dans ma tête, car c'est ainsi que je fonctionne lorsque je pose une problématique. L'on disait de moi que j'étais du genre à trop cogiter, que les chasseurs n'avaient pas pour fonction de penser le monde, mais de le protéger des nuisibles. Je les emmerde. De toute façon, la plupart sont morts, tandis que moi, je suis là, je respire, libre d'aller et de faire ce que je veux. Je n'appartiens plus à leur petite organisation à la mort moins le nœud, je n'ai plus aucun compte à rendre. Et c'est bien pour ça que je suis encore là, j'emmerde les chasseurs, j'emmerde ma petite voix intérieure, je suis curieux, et même si certains prétendent que c'est un vilain défaut, moi il me prouve que l'on peut encore se surprendre après toute une vie de dur labeur. « - Bien si ce n'est pas la même tenue, je m'en excuse. Je ne suis pas très porté mode en règle générale » Ouais, moi, je me contentais du strict minimum, comme bon nombre d'hommes, mais je n'étais pas le dernier à apprécier poser mon regard sur les femmes qui prenaient grand soin de mettre en valeur leur(s) atout(s).


La discussion était agréable et facile, nous n'avions pas besoin de faire semblant d'échanger des banalités pour rendre l'échange intéressant, même si nous en étions à parler de son mari, qu'elle disait contrôlait dans ses colères et qui m'aurait selon elle botter le train si elle n'était pas intervenue. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un léger sourire, pas vexer pour deux sous, mais presque amusé de sa naïveté. « - En fait, de vous à moi, je suis plutôt celui qui botte les arrière-trains. Merci quand même d'être magnanime même lorsque j'insulte votre mari. On dit que les femmes aiment les méchants garçons, mais pour ce qui est des sales cons, j'ai un doute. À moins que les critères aient changé. Vous aimez les sales cons vous ? Vous êtes de toute évidence mal barrée pour dire non ! » Son rire était délicieux, bien que je me demande comment un rire puisse être ainsi qualifié. Encore une histoire d'expression et de trucs de bourges qui nous dépasse. Toujours est-il que je me surprenais à être à l'aise avec la femme dont j'ignorais encore le nom pour l'heure. « - Donc c'est ok ? On va se prendre un verre ? » J'étais surpris qu'elle accepte aussi facilement. Il suffisait de me regarder pour comprendre que je n'étais pas un enfant de chœur et encore moins le genre de gars à lever le petit doigt en prenant son verre ou à baiser des mains. « - C'est ce que j'étais censé faire ! » rétorquais-je aussitôt visiblement surpris par son audace. « - Je parle de votre main évidemment à moins que vous ayez autre chose en tête ? » Et moi voilà à jouer le jeu du double sens, bravo ! « - Je ne connais pas encore le bled, mais j'imagine qu'ils ont de quoi étancher n'importe quelle soif. Mais avant ça serait sympa que vous me donniez votre prénom. Que je sage comment nommer la propriétaire du leggins flatteur de formes. » 

J'aurai pu tourner les talons, faire comme si je n'avais rien vu et encore moins poser mon regard sur ce popotin à en damner plus d'un. Évidemment qu'il aurait été raisonnable d'opter pour cette alternative. Mais comment aurais-je pu savoir que cette sorcière, était bien plus qu'une simple sorcière et que j'allais, en m'adressant à elle, aux devants de « quelques » ennuis ? À ce moment précis, je l'ignorais, j'ai donc posé mon regard sur le paysage, mais plus encore sur les formes généreuses qui se présentaient tout aussi généreusement à moi. Une chose en entraînant une autre, nous avons commencé à discuter. Oui, j'aurai dû fuir, mais je suis resté, curieux de savoir où cet échange pouvait bien nous mener. Je vous entends déjà me sermonner en me faisant entendre avec une satisfaction à peine dissimulée, que la curiosité est un vilain défaut. « - Wow ! Quand ça commence par « pourquoi tous les hommes ? » ce n'est jamais bon signe. Je pourrais surenchérir en rétorquant presque offusqué, que je ne suis pas comme tous les hommes. Mais je risquerai de passer pour quelqu'un de prétentieux. Ce qui n'ait jamais l'idéal dans un premier échange. » Beaucoup, j'entends par là les quelques types qui peuvent prétendre savoir qui je suis, vous dirons me connaître en laissant entendre que je suis prétentieux, trop sûr de moi, que ce n'est pas certainement pas la modestie qui m'étouffe. Ils se fourvoient ces connards, comme toujours. Je suis juste au fait de mes capacités et pour moi, botter le cul du mari, était très clairement réalisable et sans prétention.

« - Si je puis me permettre. Vous n'aimez pas les cons et vous en avez épousé un. Ce n'est pas un peu paradoxal ? Loin de moi l'envie de juger. Je trouve juste que votre mari a la trempe d'un gros connard. » Ouais, on peut dire que je ne suis pas un adepte de la langue de bois et alors ? Cette nana méritait très clairement autre chose que l'abruti qui lui faisait office de mari – un beau connard dans toute sa splendeur, un de plus – « - J'espère ne pas vous offusquer, j'suis pas le genre à marcher sur des œufs. » Ah non, pas cette métaphore ! On croirait entendre la réplique d'un navet avec Sharzwy ou Stalone, au choix. Bon, au moins de ce que je vois, elle semblait décidée à accepter ma proposition tout en continuant à jouer sur les mots. Qui aurait cru qu'un baise main puisse être aussi excitant ? « - Je serais curieux de savoir ce que vous avez en tête alors, histoire de savoir s'il n'était question que d'une main » lançais-je en l'affublant d'un clin d'œil tout en me rendant compte que j'avais au demeurant complètement zapé son prénom, alors qu'elle me l'avait pourtant donné. « - J'écoutais, mais je crois que mon attention était focalisée sur autre chose que votre prénom. Pour ce qui est de la douche, loin de moi l'idée de vous la refuser, mais j'crois que je vais devoir y jeter un œil, le pommeau n'est pas génial ! » J'avais à peine commencé à déblatérer qu'elle me damnait le pas pour pénétrer l'intérieur de mon « sublime » chalet. « - J'imagine que c'est spartiate comparé au vôtre ! »