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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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J’avais pris goût au fait de donner des leçons d’escrime, depuis la fin de la Malédiction de Regina. J’avais gardé le Sword Bridge ouvert pour avoir quelque chose qui me permettait de m’occuper l’esprit ou de me sentir au moins un peu utile. Cela m’avait aidé durant la période très difficile du deuil de Roxana, deuil dont j’avais été privé pendant vingt-huit ans. Perdre son grand amour était une blessure dont on ne pouvait complètement guérir et Roxana avait été la première et seule femme que j’avais jamais aimée autant de force et de constance. Je n’avais jamais touché qui que ce soit d’autre, mes lèvres n’avaient goûté que les siennes. J’étais celui qui avait pu briser la malédiction qu’elle avait lancée sur le Val sans Retour, simplement en m’offrant corps et âme à cette femme qui avait trop souffert. Quand on aime et qu’on perd quelqu’un, on comprend vraiment ce que ça fait de perdre. Quand j’avais vu mon épouse s’effondrer, cherchant désespérément son souffle, sa main tendue vers moi, j’aurais tout sacrifié : mon trône, mon château, mes titres, mes pouvoirs, ma vie, tout. Je n’avais pas pu la sauver, le poison avait été trop rapide, et je n’avais pu la venger qu’après vingt-huit longues années de torture, de solitude, de deuil impossible.
J’avais pu donner le change en me concentrant sur mes cours d’escrime et ma quête de retrouver les habitants de Gorre parmi les résidents de Storybrooke, j’avais tout fait pour récupérer ma magie et apprendre la façon dont elle réagissait en ce lieu. Toutes ces petites choses m’avaient aidé à m’occuper l’esprit, mais sans pour autant réussir à combler l’abysse qui s’était creusé dans mon cœur. Je faisais tout pour être un bon roi, un chevalier honorable, mais je sentais bien que mon cœur était froid. Quand Regina avait proposé à ceux qui le souhaitaient de rentrer dans leur royaume, j’avais emmené la plupart de mes gens pour retourner à Gorre et la reprendre à la végétation qui y avait repris ses droits. Une fois installés, j’avais offert des funérailles à Roxana, mais la blessure était restée béante dans mon cœur. J’avais offert mon aide à Regina pour reprendre Storybrooke, pour payer ma dette envers elle et mettre des bâtons dans les roues de Maléfique, dont ma mère m’avait toujours dit le plus grand mal.
Puis j’avais fait une rencontre inespérée. De retour à Storybrooke pour faire de la reconnaissance, après un conseil de guerre, j’avais croisé la route de Hadès en personne. Hadès, dieu des morts, qui avait offert de me libérer de cette douleur atroce, de ce vide qui me rongeait à petit feux : il m’avait offert le retour de Roxana dans le monde des vivants, à mes côtés, ma reine, ma déesse, mon univers ! Il me promit son retour si je l'aidais à prendre le pouvoir à Storybrooke. C'était une trahison de mon serment d'aider Regina, mais je ne pouvais pas refuser. Roxana était tout pour moi. Je n’avais donc pas hésité une seule seconde, même si une partie de moi me criait de ne pas accepter. Je laissai mes chevaliers et mes généraux à Regina, pour que mon serment ne soit pas complètement trahi. Je me promis de retourner à Gorre dès que j'aurais récupéré mon épouse. Je m'installai donc de nouveau à Storybrooke. Il me prit l’envie de continuer de donner mes cours d’escrime aux habitants qui le souhaitaient et je rouvris le Sword Bridge.
J’étais en train de ranger les affaires utilisées pendant le dernier cours de la journée quand j’entendis la porte s’ouvrir. Je crus au départ que quelqu’un avait oublié quelque chose, mais un simple regard me permit de me détromper.
La vie était pleine de surprise et la mienne ne faisait pas exception. Je travaillais depuis peu comme maire à Storybrooke lorsque ma route avait croisé celle du charmant Méléagant de Gorre. Un petit prince absolument adorable qui avait perdu l’amour de sa vie, une certaine Roxana. Sortez les violons et les pleureuses! Non , pas trop mon style de prendre en pitié les gens. J’étais plutôt du genre à rire de ce type de situation. Les amoureux ont cette petite tendance à ne jamais vouloir voir mourir l’être aimé. Tant mieux pour moi, ça me permettait de garder un certain nombre de dettes et de contrats actifs que je pouvais utiliser quand bon me semblais.
J’avais promis à cet homme de lui rendre sa charmante moitié, mais je n’avais pas mes pouvoirs à ce moment-là. C’était donc un tantinet précaire comme situation de ma part, mais j’avais accepté. Heureusement pour lui, et surtout pour moi, j’avais retrouvé mes précieux pouvoirs. J’étais donc en mesure de lui rendre la femme de sa vie, mais avant j’avais besoin qu’il me promette un petit service. Je tenais à garder ma position à Storybrooke. Être maire me plaisait plus que je ne l’aurais cru et j’avais développé un petit commerce florissant en vente de substances illicites. Il fallait bien créer de l’emploi dans cette petite ville charmante non?
Je savais cependant que ce « bonheur » serait de courtes durées. Regina allait vouloir reprendre sa place de mairesse pour avoir le plein contrôle sur la ville. Zelena allait rager à ce moment-là et moi j’allais avoir besoin d’allier. Je décidais donc qu’il était temps de discuter avec le prince de Gorre en personne. J’avais horreur d’utiliser les téléphones pour discuter de ce genre de sujet hautement délicat. Je regardais donc mon agenda de maire complètement vide. Mes petits larbins travaillaient surtout lorsque la nuit tombait et que les gens sortaient prendre un verre. Je n’obligeais personne à consommer. Je devais quand même me garder une petite clientèle de réserve.
Le jeune homme devait sans aucun doute être au Sword Bridge. Une sorte de gymnase pour l’escrime et les arts martiaux je crois. Je n’avais pas vraiment besoin de ce genre d’activités. J’avais mes petits pouvoirs et c’était bien suffisant pour moi. Je claquais des doigts pour me téléporter grâce à des flammes bleues. J’apparaissais devant la porte de l’entreprise et m’allumais une cigarette avec une nonchalance toute naturelle. Au diable les règles. J’étais en manteau de cuir avec un t-shirt blanc et des jeans. Un look totalement décontracté pour un maire. Je poussais la porte pour signifier ma présence sans cesser de fumer ma cigarette. Méléagant semblait occupé à ranger du matériel. Je me raclais la gorge gentiment.
- Petit prince de Gorre. Tu as une mine horrible c’est super. Tu devrais penser à prendre un peu de repos. Le travail c’est mauvais pour la santé … à moins que ça ne soit le contraire? Je ne sais plus trop. Enfin bref, as-tu passé une charmante journée? Quelqu’un t’attend à la maison?
Je restais moi-même : casse-couille à fond avec une pointe de sarcasme non subtile. Je jetais de la cendre sur le sol en me fichant totalement du respect de l’endroit.
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Mar 27 Aoû - 0:35
