La forêt, un endroit qui était source de réconfort pour la femme que j’étais. Je décidais de me rendre dans cette dernière malgré la neige qui tombait doucement du ciel. Il y avait une bonne accumulation au sol, mais rien qui ne pouvait m’empêcher d’avancer pour me ressourcer. Je ressentais encore les contre-coups de la bataille de Storybrooke. Mon bras droit me faisait encore souffrir malgré le fait que j’avais été méticuleuse dans mes mouvements par la suite. Bon … avec la disparition de David je devais bien avouer que j’avais sans aucun doute forcé la dose.

C’était donc armé de mon manteau brun, de mes gants et de mes bottes les plus chaudes que je me mettais en route pour le bois. J’entrais dans ce dernier en suivant le sentier. Quelques personnes étaient passés depuis peu si je me fiais à la neige déjà tapée sous mes pieds. Je marchais d’un pas lent et régulier. Ma respiration faisait un nuage de condensation à chaque expiration. L’air frais me faisait le plus grand bien. J’avais abusé de la bouteille quelques jours plus tôt et je m’étais promis de trouver d’autres moyens pour mieux me sentir. Prendre une grande marche était sans aucun doute l’un des meilleurs moyens.

Sans trop comprendre pourquoi, je me mettais à fredonner une chanson que j’avais entendu à la radio et qui pourtant traduisait parfaitement ce qui se passait dans ma vie présentement. J’ajoutais les paroles en marchant.

- Tell me something boy...
Aren’t you tired tryin' to fill that void?
Or do you need more?
Ain’t it hard keeping it so hardcore?
I’m falling
In all the good times I find myself longing for change
And in the bad times I fear myself

J’arrivais près de l’eau d’un petit étang et je regardais la surface gelée en en prenant de grandes inspirations. La solitude me pesait lourdement sur les épaules. J’avais certes, espoir de revoir mon homme, mais j’avais l’impression qu’il m’abandonnait de plus en plus souvent. Le destin s’acharnait sur nous comme jamais et pourtant nous étions toujours en vie malgré tout même si nous étions séparé. Ma fille était heureusement toujours en vie, mais les ténèbres avaient envahis son coeur et noircis son âme. Je fermais les yeux en continuant de chanter.

- I’m off the deep end, watch as I dive in
I’ll never meet the ground
Crash through the surface, where they can’t hurt us
We’re far from the shallow now

In the shallow, shallow
In the shallow, shallow
In the shallow, shallow
We’re far from the shallow now

J’étais bien loin de me douter que je n’étais pas seule dans cette forêt et qu’une personne m’observais. Je continuais de chanter sans me soucier de sa présent. J’étais désormais assise sur un rocher imposant près de l’eau. Je me laissais emporter par les paroles de cette chanson.

-I’m off the deep end, watch as I dive in
I’ll never meet the ground
Crash through the surface, where they can’t hurt us
We’re far from the shallow now

In the shallow, shallow
In the shallow, shallow
In the shallow, shallow
We’re far from the shallow now

Je sursautais malgré moi. Je ne m’attendais pas à ce qu’une autre personne soit dans la forêt. En fait, n’importe qui pouvait se promener dans la forêt. J’étais bien bête. Je me retournais pour regarder l’inconnu. Je ne l’avais jamais vu en ville. Il faisait sans aucun doute partie des nouveaux qui étaient arrivé dernièrement. La population avait augmenté depuis quelques temps. Ce n’était pas une chose qui me déplaisait bien au contraire. J’aimais rencontrer de nouvelles personnes. Je lui lançais un sourire un peu nerveux.

- Oh faites-vous plaisir. Ce n’est qu’une simple chanson.

Il me demandait ensuite ce que je pouvais bien faire seule dans cet endroit qu’il qualifiait de dangereux. La forêt? Dangereuse pour Blanche Neige? Il ne connaissait donc pas ma double identité. Je me mettais à rire un peu en le regardant. Il était rigolo et plutôt beau garçon. J’avais beau être marié, j’étais capable de dire si une personne était belle et non à mes yeux sans pour autant lui faire des avances. Je croisais les bras en secouant la tête.

- D’abord le père Noël n’existe pas et deuxièmement la forêt n’a rien de dangereuse. Je le connais sur le bout de mes doigts monsieur le héros des temps modernes. Pour ce qui est de ma présence dans la forêt, elle s’apparente à une recherche tout simplement ainsi qu’un besoin de sortir de chez moi prendre une petite bouffée d’air frais. Le temps est parfait pour ça vous ne trouvez pas?

Je le taquinais un petit peu avant de me lever de mon rocher pour me rapprocher de lui. Je regardais le lac également. C’était si beau en cette période de l’année. Si je n’étais pas à la recherche de David, j’aurais sans doute amener mes patins à glace et j’aurais patiné un petit moment avant de rentrer prendre une bonne tasse de chocolat chaud pour me réchauffer en me blottissant contre mon époux. Je soupirais un peu avant de tourner mon regard vers lui. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire à Storybrooke.

- Je crains ne vous avoir jamais vu en ville. Je me nomme Mary Margaret et vous qui êtes-vous?

Je me retenais d’ajouter «  et d’où venez-vous? ». Je ne savais jusqu’où s’étendait l’étendu de ses connaissances et je ne voulais pas risquer de vendre la mèche sur mon identité pour l’instant. Surtout depuis que David avait mystérieusement disparu suite à la guerre contre Hades. Je massais mon épaule doucement. J’avais de sacrés ecchymoses et j’étais incapable de tirer à l’arc, mais je savais qu’en cas de besoin, je serais capable de me défendre. Cette fougue était toujours en moi malgré le temps qui passait. Elle était comme l’espoir. Elle faisait partie de moi.

- Clairement vous n’êtes pas le père Noël car je ne vois ni votre traîneau et vos rennes.

Je lui faisais un clin d’oeil en souriant. La taquinerie venait dans les deux sens non?