La guerre est finie...

Tout était terminé. Le conflit pour Storybrooke était fini. Ils avaient gagnés Eux, les héros qui se battaient pour la liberté de la ville. Sa mère en avait repris le contrôle. Le calme était finalement réapparu. Henry en était vraiment heureux. Et reconnaissant envers tout ceux qui s'étaient battus de leur côté. Mais de son point de vue, le tableau n'était pas aussi joyeux. Pas autant qu'il ne pourrait l'être.

Allongé sur son lit, sur sa chaude couette, il fixait le plafond. Ce soir, il était revenu dans sa première maison. Ça faisait trop longtemps qu'il n'y avait pas remis les pieds. Depuis qu'ils se sont rendus dans la Forêt Enchantée en fait. Cette maison, sa chambre, tout lui avait manqué. Et plus que cette propriété, sa mère lui avait manqué. Certes, il avait pu la voir à maintes reprises, mais là, l'avoir à deux pas de lui n'était pas la même chose. Sa famille lui avait manqué. Robin, CJ, son frangin... et tout ceux dont l'absence s'était fait sentir.

Henry se tourna sur le côté, face à la fenêtre. Observa le ciel nocturne. Un instant, il fut tenté de descendre pour continuer à discuter avec sa famille. Et surtout Lina qu'il venait de rencontrer. Mais il se faisait tard, l'adolescent savait que tout le monde était fatigué et ne pensait qu'à se reposer après cette dure bataille.

Le jeune Mills tourna la tête en entendant les toques sur la porte. Il se redressa en souriant, voyant qu'il s'agissait de Régina.

"Chéri, je peux te parler une minute ? "

Il hocha la tête.

"Comment tu te sens ?
- Honnêtement ? Je sais pas. Heureux que tout le monde soit revenu sain et sauf, dit-il dans un sourire chaleureux, je suppose. "

Lui dire qu'il allait bien aurait été un mensonge ; mais il ne voulait pas lui en dire plus pour ne pas l'inquiéter davantage. Sans parler de la guerre -où il s'étonnait encore d'en être ressortit en un morceau- les mois derniers n'avaient pas été de tout repos. Rien n'avait été simple. D'abord, la séparation lui avait pesé. Plus qu'il ne le voudrait s'avouer. Néanmoins, il ne s'en était jamais plaint. Après tout, c'était lui qui avait choisit de suivre Emma et revenir à Storybrooke. Mais il ne regrettait pas sa décision. Ça avait été la bonne chose à faire.

Et puis... et puis il y avait eu ce conflit, entre Emma et Régina. Conflit qui lui avait brisé le cœur. Chacune avait eu des raisons de se battre, il ne pouvait pas leur en vouloir. Cependant, quand il avait crû qu'elles pourraient enfin bien s'entendre, ses espoirs étaient partis en fumée. Et puis, il y avait eu ce soir. Où Emma était dans le camps d'Hadès. Où elle avait failli le blesser.

Henry, je n’ai jamais eu le temps de le faire, mais je voulais te présenter mes excuses. J’ai conscience que j’ai dépassé les bornes, quand les jumeaux ont disparu, et je t’ai déçu. Ça m’est insupportable et si tu en as la force, s’il te plaît, pardonne-moi.

Il la prit dans ses bras. La serra. Bien sûr qu'il la pardonnait. Totalement. Depuis que la malédiction de Storybrooke avait été brisée, sa mère avait changé. Elle était devenue quelqu'un de meilleure, indéniablement. Alors ouais. Même si elle avait dépassé les bornes, comme elle disait, l'adolescent lui pardonnait. Parce qu'elle avait conscience des fautes commises.

"Et toi, demanda-t-il sans la lâcher, comment tu vas ?"

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La guerre est finie

Ça lui paraissait toujours aussi irréel. L’adolescent était rentré chez lui, dans la première maison qu’il avait connu, avant le loft d’Emma qu’il a pas mal squatté durant les mois précédents. Pendant ceux-ci l’idée de ne plus jamais rentrer entre ces murs lui avait effleuré l’esprit. Elle avait bien vite été balayé par un espoir qui ne l’avait pas quitté. Il avait prié pour que tout rentre dans l’ordre, pour que Storybrooke retrouve son éclat et sa gaieté d'antan. Non. Plutôt, il savait. Ils s’étaient retrouvés dans de pires situations. À chaque fois, ils s’en étaient sortis. Lui, sa famille, les Storybrookians.

Le garçon sourit en sentant que sa mère lui rendait son étreinte. Ça aussi, ça lui avait manqué. Entre eux, leur relation n’avait pas été facile. Pas facile du tout. Régina avait fait des erreurs, l’adolescent aussi. Et pourtant… malgré toutes les crises passées, Henry n’avait pas cessé de croire en elle. Pour lui, elle était passée de la Méchante Reine à une courageuse héroïne.

“Je t’aime tant, Henry.
-Moi aussi. Je suis tellement heureux que tu sois là. Que vous soyez tous revenus.”

Henry fit une moue de déception lorsque sa mère coupa le câlin. Il lui rendit son sourire.

“J’ai tellement de chance de t’avoir, et je suis si fière de toi, Henry. Tu es ici, à mes côtés, alors ça ne peut qu’aller. Tu es une véritable source d’inspiration, tu sais.”

Il rougit, gêné par les compliments qu’il ne pensait pas mérité. Une source d’inspiration? Vraiment, il n’avait rien fait de particulier. À part s’entraîner. Et se jeter dans une bataille qui aurait pu lui être fatale. Cependant, il ne pouvait pas s’imaginer faire autrement. Se battre pour la ville qu’il aimait, aux côtés de ceux qu’il aimait lui avait paru être la meilleure action à faire, et ce, encore aujourd’hui. Même si avec le recul, maintenant il voyait qu’il avait agit imprudemment, il ne regrettait rien. Son regard noisette se posa sur la brune quand elle lui prit la main.

“Je te promets de tout mettre en œuvre pour réparer mes erreurs, et arranger tout ce que je pourrai arranger.
-Je compte sur toi alors, dit-il en souriant, quoique… laisses-moi t’aider aussi.”

Henry voulait l’aider à remettre Storybrooke sur pieds. Ces derniers mois n’avaient été facile pour personne. Encore moins pour ceux qui étaient partis pour se protéger. Sans compter qu’il voulait aussi aider Emma. Alors que la ville était tombées dans les mains de … puis celles d’Hadès, l’adolescent avait fait tout ce qu’il pouvait pour empêcher sa mère de plonger la tête la première dans les ténèbres qui la rongeait. Aujourd’hui, il se rendait compte qu’au fond, il n’avait peut-être pas fait assez. Son alliance avec Hadès le prouvait. La colère qu’il avait vu dans ses yeux bleus le prouvait. Elle prétendait se battre contre le côté obscur, mais Henry se doutait que ce n’était pas le cas.

Devait-il demander de l’aide à Régina? Lui raconter ce qu’il s’était passé? L’adolescent hésitait. Lui qui détestait qu’on lui mente et garde des secrets important, il s’apprêtait à faire de même. Sa mère avait déjà beaucoup à faire, il ne voulait pas en rajouter. Tandis qu’il cogitait, le brun ne se rendait pas compte qu’il restait bien silencieux.

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La guerre est finie

Être dans cette chambre à dire bonne nuit à son fils (il était trop grand pour encore utiliser le terme « border » et elle soupçonnait qu’il n’en serait pas content) rappelait à Regina tant de souvenirs. Henry avait été le premier qui lui avait apporté un réel bonheur à Storybrooke. Un enfant à aimer, à élever, à protéger, il lui avait donné un but, et même si en grandissant, le jeune garçon et sa mère avaient parfois eu du mal à communiquer, l’amour, lui, avait toujours été intact, du moins du côté de la sorcière. Aussi, à présent qu’elle était un peu plus à l’aise avec tous ces sentiments auxquels, dans sa jeunesse, elle n’avait pas trop été habituée, ne se privait-elle pas de le dire. Elle avait compris que c’était important de dire ses sentiments à ceux à qui ils étaient adressés, et elle n’en avait plus honte. Elle apprenait, lentement mais sûrement. Henry méritait plus que quiconque de savoir combien sa mère l’aimait et combien elle l’admirait pour son courage, son intelligence, son intégrité. Malgré son jeune âge, l’adolescent avait prouvé qu’il était digne de confiance, un héros au même titre que ceux dont il lisait les histoires dans son livre de contes.

La ville était reprise officiellement, la paix allait revenir, Regina reprendrait sa place de maire dès le lendemain, tout allait rentrer dans l’ordre.

- Bien entendu que tu vas m’aider, je compte sur toi, tu es mon plus fidèle allié, dit-elle le plus sérieusement du monde. D’ailleurs, j’ai une mission pour toi. Les jumeaux vont s’installer dans le chalet de Robin auprès des joyeux compagnons en lisière de forêt. Richard nous en veut encore beaucoup et je pense que ce sera long avant que Robin ou moi ne puissions avoir de réels liens avec lui, mais toi, il n’a aucune raison de t’en vouloir. Tu es son grand frère… même s’il a vingt ans… Alors je me disais que vu que tu connais la ville comme ta poches, tu pourrais… je sais pas, faire des trucs avec eux. J’imagine que toi aussi tu aimerais apprendre à les connaître.

Pauvre Henry, il avait à peine aperçu les jumeaux le jour de leur naissance avant de partir à Storybrooke pour « surveiller » Emma la ténébreuse. Et voilà que six mois plus tard, son petit frère et sa petite sœur avaient vingt ans… Décidément, la famille Mills-de Locksley ne serait jamais normale. Regina remarqua alors le silence éloquent de son fils. Lui qui d’ordinaire était si vif, toujours quelque chose d’intéressant à raconter, le voilà bien loin. Était-ce à cause du combat, ou était-il préoccupé par autre chose ?

- Tout va bien chéri ? Tu es préoccupé ?

Pourtant, il aurait dû être épuisé, comme tout un chacun. Que se passait-il ? Un lueur d’inquiétude traversa le regard de la reine.

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