Combien de fois depuis mon arrivée Est-ce que je m'étais promener dans cette ville pour tenter de réfléchir ? Souvent, sans aucun doute trop également. Je prenais une grande inspiration en tentant de me dire que mes parents n'étaient pas responsable et qu'ils avaient fait de leur mieux. Une haine intense m'habitait et je ne savais pas vraiment comment y palier. J'avais donc choisi l'évitement et la fuite pour éviter d'exploser. Un mutisme profond qui m'empêchait de me mêler à la fratrie. On semblait me prendre pour un bébé alors que ce n'était pas le cas. J'étais un adulte après tout. J'arrivais pris mes marques dans les rues de la ville. J'ignorais ce que je pourrais faire comme «travail» dans un endroit pareil. Non ... Je me sentais à côté de la plaque.

C'était lors de mes nombreuses fuites que je l'avais croisé. Cette charmante brune avec un joli sourire. Je n'avais jamais été du genre très entreprenant avec les femmes. Pour un pirate c'était un peu le comble en fait. Oh, j'avais embrassé des femmes alors que j'étais ivre mais jamais je n'avais été plus loin. J'avais toujours ma sœur pas bien loin de toute façon donc autant le dire, cela refroidissait un homme assez rapidement. Pourtant, on disait que mon regard était attirant et que j'étais bel homme. Je ne savais pas quoi en penser réellement. Le fait est que je croisais cette beaucoup trop souvent dans des endroits improbables. Pourquoi ? Aucune idée en fait.

J'étais assis dans le salon de la maison des Mills de Locksley et je lisais un livre tranquillement lorsque ma mère me demandait si je pouvais aller prendre des choses pour le repas au soir au magasin. Je fermais mon bouquin et je prenais l'argent ainsi que le papier avec toutes les choses inscrites dessus. Je prenais un sac en tissus et je me mettais en route après avoir enfiler mon manteau en cuir. J'étais en jeans et en t-shirt comme d'habitude. Rien d'extraordinaire en soi. J'entrais dans le magasin en prenant une inspiration. J'avais horreur de faire cette tâche mais j'allais pourtant devoirs m'y habituer. J'achetais la viande et quelques légumes avant de ressortir la liste. Ah, il fallait prendre des pommes. Merde ... Ma mère n'avait pas spécifier la sorte. Je marchais vers l'étalage et je remettais le papier dans la poche de mon manteau avant de mettre ma main sur ... C'était pas une pomme ça ! Je relevais tout de suite la tête pour retirer ma main. C'était elle! Cette fameuse fille que je croisais absolument partout!

- Heu je ... non... vous ... hum ... Servez-vous...

Je rougissais ou quoi ? SU-PER! Je venais de bafouiller comme un imbécile devant cette fille en plus! Je regardais ailleurs en attendant qu'elle prenne ses fruits. Pas à ma place je vous dis !

Dire que j’avais choisi de suivre ma jumelle dans toute cette aventure. Au plus profond de mon âme, je voyais bien que c’était mes parents. Je voyais bien que je ressemblais à mon père et que je possédais les capacités de ma mère. Je voyais bien que nous étions une famille, mais j’avais l’impression d’être la cinquième roue du carrosse. Une adaptation plus difficile pour moi que pour Lina qui semblait être tellement heureuse. J’étais plus silencieux qu’avant et mon regard ne mentait jamais. Je devais sans aucun doute tenir ça de ma mère. Je tentais tout de même d’être un bon fils pour eux même si j’avais l’impression de ne pas être un homme à leurs yeux. Je n’aimais pas que l’on me traite comme un enfant. J’avais horreur de ça en fait. J’avais terminé ma puberté merde!

Et puis … il y avait elle. Cette fille que je n’arrêtais pas de croiser partout dans cette ville minuscule. Elle me faisait baisser le regard et me faisait sentir de travers. J’avais horreur de ça sans doute, car je n’avais pas le contrôle sur ce qui se passait en fait. Là, je venais de toucher sa main sans le vouloir en prenant des pommes pour ma mère en faisant les courses. J’avais l’impression d’avoir reçu une décharge électrique lorsque son regard avait croisé le mien. Je me reculais même pour lui laisser la chance de prendre ses fruits. Elle me lançait un sourire et moi, je regardais ailleurs comme un con en attendant qu’elle prenne ses foutus fruits! Je priais pour qu’elle ne m’adresse pas la parole, mais non … Elle me demandait mon nom.

- Richard.

Mon prénom sans détour et aucun autre détail. J’avais l’impression d’être figé sur place. Lina aurait été morte de rire et m’aurait poussé en me disant que je craquais pour elle. Peut-être, mais je n’avais pas envie d’y penser et encore moins d’avoir ce genre de charge en plus dans l’immédiat. Je n’avais jamais croisé l’amour et je ne vivais pas dans un conte de fées. En fait si, mais non … mais si … Ah c’était tellement compliqué! Je n’avais rien d’un prince en plus! Là, Amy me parlait de la forêt et du fait qu’elle ne connaissait pas beaucoup de gens. Je gardais ma main dans mes poches en attendant qu’elle prenne les pommes et j’inspirais intérieurement. Elle me demandait sérieusement où elle pouvait exposer ses peintures?! J’étais encore plus un touriste qu’elle dans cette ville!

- J’aime bien la forêt.

Ah que je suis con… Elle tentait de me faire la conversation et c’était le seul truc qui était sorti de ma bouche pour lui parler. Ah bah bravo Richard vraiment wow … Je prenais des pommes pour les mettre dans le sac. J’avais terminé mes achats, mais je restais debout là.

-Vous êtes ici depuis combien de temps vous ? ...

Pourquoi est-ce qu'elle me parlait à moi? Pourquoi est-ce qu'elle continuait de vouloir me parler? Qu’est-ce que j’avais fait de travers pour qu’elle continue encore et encore. J’avais envie de laisser les courses sur place et de me sauver en courant comme un crétin. Je devais sembler totalement timide alors que ce n’était pas le cas habituellement. Je voyais bien que je n’avais pas répondu à sa question, mais c’était le premier truc qui m’était venu en tête. Je ravalais un peu ma salive avant de regarder ailleurs.

- Heu ouais … ouais … les balades c’est agréable … en forêt je veux dire car en ville je … hum … le béton et … enfin… je préfère la forêt et tu es agréable ... Non mais je voulais pas dire que tu es agréable mais je ... enfin ... tu as l'air gentille ... ouais hum ... bon ...

Elle s’était mise à me tutoyer et moi je me contentais de prendre des pommes pour le mettre dans mon sac sans rien ajouter. Soudain, elle se mettait à toucher mon ventre. Je me figeais totalement après lui avoir posé une question. Pourquoi est-ce qu’elle me touchait. J’avais l’impression que le sang dans mon cerveau allait complètement ailleurs et ce n’était vraiment, mais VRAIMENT pas le bon moment!

- Pas longtemps ici, mais hum …

Je ne voulais pas descendre mon regard, mais là, ça empirait mon truc! Ah! Fais chier sérieusement. Je reculais pour qu’elle lâche mon ventre un peu. Je mettais les pommes devant moi en me disant que je devais penser aux livres chiants de mathématique de Henry ou encore à mon combat contre Killian Jones! Je reculais en tentant de lui faire dos un peu. Il m’arrivait quoi là? Je pouvais entendre ma jumelle mourir de rire au loin tellement j’étais mal à l’aise et pourtant, ce n’était pas mon genre habituellement d’être déstabilisé comme ça.

- La plage est plutôt calme. J’aime bien cet endroit.

Je m’éloignais pour aller vers la caisse. Elle allait clairement me suivre je le sentais. Je prenais une grande inspiration en posant mes effets sur le tapis roulant et j’avançais en regardant la brunette du coin de l’oeil. Elle était vraiment jolie. J’ignorais qu’elle en savait pratiquement plus long sur moi que moi-même. Je ne sentais pas comme un prince ou quelque chose du genre. Je n’avais même pas vraiment eu la chance de vivre dans le fameux château de ma mère. J’étais plutôt un homme qui préférait la liberté. La caissière me disait le montant et je donnais tout l’argent que ma mère m’avait donné et la caissière me remettait plusieurs billets avec le sourire.

- Merci madame.

Je me sentais redescendre sur terre et je regardais un peu les courses de la demoiselle avant de me retourner.

- Tu … Tu veux un coup de main pour amener tes choses Amy?

Je venais de dire quoi là? Je venais de lui proposer mon aide sans réfléchir. Il faut croire que le sang était revenu dans mon cerveau finalement.

Je l’ignorais alors mais j’avais eu un coup de foudre pour Amy March depuis la première fois où j’avais posé le regard sur elle. C’était pour ça que j’étais si mal à l’aise devant elle et incapable de gérer mes émotions. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. J’avais envie de la prendre dans mes bras et de m’enfuir en même temps. J’avais proposé de l’aider et la jeune femme acceptait. Je ne pouvais point retenir mon sourire qui se dessinait mon visage. Je devais me calmer et réfléchir de manière plus posée. Peut-être que je ne plaisais point à la demoiselle? Dans tous les cas, je marchais avec elle après notre sortie du magasin. Les courses ne pesaient pas lourd et puis ma mère ne serait pas fâchée que je prenne mon temps. Le soleil me faisait du bien et je me sentais mieux à l’extérieur. Je ne manquais point de sentir la proximité de la jeune femme alors qu’elle frôlait son bras contre le miens de temps en temps. Étais-ce volontaire? Je l’ignorais.

Je me sentais me détendre au fur et à mesure que nous avancions. Le silence n’avait rien de lourd et un sourire en coin se dessinait lentement sur mon visage. Je décidais de briser la glace pour lui parler. Mes mots étaient plus fluides et le calme me prenait de plus en plus. Moins de nervosité et plus de naturel.

- Tu en as de la chance d’avoir un endroit seulement pour toi. Je t’envie. Ma mère et mon père m’ont proposé de prendre un chalet dans les bois avec les amis de mon père. Je crois que je vais accepté. Je commence à peine à me faire à cette nouvelle vie tu comprends.

Je continuais de lui sourire tout en marchant. Je prenais mon temps avant de voir la forêt se dessiner lentement alors que nous sortions de la ville. Seigneur que j’appréciais cette odeur si enivrante. Je me sentais de mieux en mieux et je décidais de lui faire un peu de charme en même temps.

- Amy, je suis désolé pour tout à l’heure. J’ai vraiment eu l’air d’un con c’est simplement que je ne m’attendais pas à tomber sur toi. Je veux dire … Tu es si belle et ton sourire est vraiment envoutant. Tu ne serais pas une sorcière par hasard?

Je lui faisais un petit clin d’oeil avec une pointe de charme. Ça, ça venait de mon père clairement. Je n’étais pas qu’un gros timide h24 et puis ma mère et ma tante étaient des sorcières non? En étais-je un au fond? Seul le temps nous le dira.

Je n’avais jamais été le plus près de mes émotions et pourtant, je devais bien avouer qu’il y en avait une multitude qui me prenait en cet instant pour cette brune avec un sourire qui me faisait fondre plus que je ne l’aurais cru. J’étais cependant capable de reprendre mes esprits alors que nous nous retrouvions dehors à marcher. J’appréciais même son bras frôlant le mien la laissant mettre son bras sous le mien. Je ne pouvais me retenir de sourire ce qui était une chose plutôt rare depuis que j’étais dans ce monde qui n’était pas le mien.

Je parlais avec elle naturellement sans même me soucier de ce qui se passait ailleurs. J’étais dans une de bulle hors du temps. Les gens devaient peut-être me trouver étrange, mais celui m’importait peu au final. Elle me traitait de timide et je haussais un sourcil. Je n’avais jamais été de ce genre-là. J’avais surtout perdu mes moyens face à sa beauté et son sourire. La brune semblait en savoir plus sur moi que moi-même et c’était assez déstabilisant au final. Il faut dire que je me mêlais peu aux gens autour de moi. J’appréciais l’offre d’aller en forêt avec les amis de mon père. Je me sentirais sans doute davantage dans mon élément.

Nous étions arrivés devant la maison de la belle Amy et elle lâchait mon bras. Je rigolais alors qu’elle terminait sa phrase. Autant le dire, la demoiselle savait ce qu’elle désirait en fait et elle allait droit au but. Je me contentais de continuer de sourire comme un imbécile avant de lui répondre en rigolant.

- Je ne suis pas timide contrairement à ce que tu pourrais croire. Disons que c’est compliqué à expliquer et en public ce n’est pas trop dans mes habitudes d’aborder les gens. Je vais entrer prendre un rafraîchissement comme je suis obligé, mais je t’avise d’avance que je devrai rentrer chez moi. Ma mère est plutôt le genre de femme à mettre toute une ville aux trousses d’une personne si cette dernière disparaît.

Je continuais de rire avant d’entrer avec la brune dans son domicile. J’observais la décoration sans trop savoir où m’installer. Je retirais mes chaussures par politesse. Ma mère ayant une sainte horreur que l’on mette de la boue partout, j’avais pris cette habitude assez rapidement. Le rouge au niveau des joues d’Amy me laissait comprendre qu’elle n’était pas indifférente au charme que je tentais de lui faire. J’allais poser ensuite les sacs sur la table de cuisine avant de continuer de regarder autour de moi. C’était le genre d’endroit apaisant et sans trop de prétentions. il faut dire que je n’étais pas le meilleur dans ce domaine de toute façon. Je regardais la brune de haut en bas avec le sourire avant de m’approcher d’elle lentement de toute ma carrure.

Je la regardais dans les yeux avant de passer ma main dans sa longue chevelure. J’allais au niveau de sa nuque et je l’attirais vers moi pour l’embrasser sans la moindre gêne. Je n’étais jamais allé plus loin que ça. Des baisers et des caresses. Je voulais me donner à une femme spéciale. J’ignorais si Amy était cette dernière, mais pour l’instant, j’avais envie de l’embrasser. Je fermais les yeux en profitant de ses lèvres contre les miennes avant de me reculer un peu en souriant, ma main toujours sur sa nuque et la massant un peu.

- Qu'est-ce que tu m'offres comme rafraîchissement ?