L'océan est calme et frais en ce début de matinée. C'est l'heure idéale pour sortir nager et profiter des merveilles que l'océan a à offrir en ces premières heures  de jour. Dans le cœur profond de l'océan, le temps ne s'écoule pas vraiment comme à la surface. Ici, la vie y est parfois comme figée, ralentit, comme prise dans son propre espace temps. Les créatures marines sont toutes parfaitement taillée pour ce monde où la beauté et le danger s'entremêlent à chaque instant. Nageant dans les prairies de varech, je me dirige calmement vers l'endroit où j'ai donné rendez-vous à ma petite fille. Ariel, la fille de mon fils Triton. La petite fille que je n'ai pas vue grandir. Celle que ma propre fille a fait souffrir au cours de maintes péripéties ! L'une des plus belles créatures qui peuplent l'océan. Je ne la connais que trop peu, mais sa réputation de bonté et de beauté à sue transcender la distance qui nous séparait et à présent je vais pouvoir véritablement la rencontrer.

Souriant, je passe sur des coraux illuminant mon regard d'une multitude de couleurs plus chatoyantes les unes que les autres. Passé ces coraux, je tombe enfin sur l'endroit que je veux faire découvrir à Ariel. Ici domine des champs de fleurs ! Contrairement à ce que les gens de la surface pensent, il y a des champs de fleurs et même des montagnes dans les fonds marins. Il suffit simplement de savoir où les chercher. Certaines de ses fleurs ont une multitudes de formes différentes. Elles sont de toutes tailles et de toutes couleurs. Certaines ont un parfums délicat, d'autres un arôme plus puissant et enivrant ! Mais toutes ont la beauté et le charme des choses fragiles qu'on se doit de protéger.

Me voilà donc en place, mon regard bleu scrute les environs à la recherche d'Ariel. J'attends avec impatience de la revoir. Je ne l'ai rencontré qu'une fois lorsqu'elle était enfant, mais j'imagine qu'elle ne doit surement pas s'en souvenir. Mais à présent, nous allons nous recréer des souvenirs pour ne plus jamais rien oublier. Si il y a une chose que cette aventure à New-York m'aura apprise c'est qu'il n'y a rien de plus précieux que les souvenirs ! Je respire profondément alors que j'aperçois au loin se dessiner la silhouette de ma petite fille. Les formes floues deviennent plus précises à mesure qu'elle approche de ma position et bientôt, son doux visage entouré de cheveux roux me fait face. Je m'approche alors d'elle, je tends ma main et caresse sa joue en souriant. "Bonjour ma chère enfant. Tu ne te souviens surement pas de moi, mais moi je ne t'ai pas oublié. Merci d'être venue et d'avoir accepté de me rencontrer. J'imagine que tu dois être curieuse de savoir pourquoi après tout ce temps je désire te connaitre ? Pose moi toutes les questions que tu veux, j'y répondrais." Je souhaite vraiment me montrer honnête et avoir une véritable relation de confiance avec ma petite fille.

J’avais reçu une invitation de Poséidon en personne. Le dieu de la mer, également mon grand-père, m’avait demandé de le rejoindre à un endroit précis. Je n’aurais aucun mal à trouver ce lieu, j’étais une fine exploratrice sous-marine du temps de ma jeunesse de sirène. Je savais qu’Eric me recommanderait la plus grande prudence, mon mari était très protecteur avec moi et je le comprenais, nous avions traversé tant de péripéties. Il serait donc en charge de surveiller notre fille pendant mon absence, mais je n’étais pas inquiète, il était au palais de Regina. Ma fille était entourée de son père, sa marraine et toutes les personnes bienveillantes qui habitaient là-bas, je savais que tout était sous contrôle.

Cela me fit drôle de retrouver ma queue de sirène aussitôt que j’eus retiré le bracelet donné par Regina. C’était première fois que je retrouvais ma forme originelle depuis que nous avions quitté New York, et quelque part, cela me fit du bien. Je me demandais quand je pourrais apprendre à Melody à en profiter également. Mais pour cela, il fallait que je sois certaine qu’elle était à l’abri du pacte du ténébreux… Voilà un sujet dont je ne me priverais pas de parler à mon grand-père. Il était un dieu après tout, peut-être aurait-il la possibilité de raisonner le crocodile sans que mon mari n’ait à risquer sa vie. Je savais qu’Eric avait l’intention de remédier au problème et j’étais ravie que pour l’heure, Rumplesiltskin n’ait pas encore fait parler de lui.

Après une bonne heure de nage, je me retrouvai enfin en approche du lieu du rendez-vous. J’étais passée par des champs de varech et avait aperçu des fleurs marines superbes. Comme ces paysages paisibles m’avaient manqué ! Sans parler des poissons, des créatures marines diverses et variées. J’étais trop loin du palais de mon père pour aller saluer ma famille, mais je me promis d’y aller bientôt.
Enfin, je l’aperçus, mon grand-père, le dieu de la mer. Il était impressionnant, une stature charismatique tel le leader qu’il était.

- Bonjour. Je suis Ariel… Mais vous le savez déjà.

Je me sentais bête. Il semblait extrêmement bienveillant et caressa même ma joue. Je l’avais laissé faire et l’écoutais me parler.

- Oui, je le reconnais, je me demande ce que vous me voulez. Comment se fait-il que vous ne soyiez jamais venu nous voir, mes sœurs et moi ?

En effet, je ne me rappelais pas de sa visite, j’étais sûrement trop jeune.

- Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi moi ? Avez-vous donné rendez-vous aussi à mes sœurs ? Et à mon père ?

Je songeai soudain à ma tante Ursula, qui était aussi sa fille. Elle m’avait fait part de son désir d’avoir une vie normale parmi les autres mais était très ennuyée par sa réputation. Le savait-il, lui, son propre père et dieu des océans ?