Un homme de bien.

La vie en mer n'était pas toujours facile et encore plus en tant que pirate recherché. J'ai pris la mer avec mes hommes après l'appel au secours du quartier d'un autre équipage pirate. Son capitaine et de nombreux matelots ont été arrêtés et devaient être exécutés sur la place publique sous quelques jours.

N'écoutant que mon cœur, j'ai conduit le Tristan à l'endroit indiqué. Je voulais venir en aide à ses hommes. J'avais déjà vu le capitaine et il avait accepté de mener le combat de la liberté avec nous. Tout soutien était bon à prendre. Cela me permettrait aussi de mettre un coup de pression supplémentaire sur le gouverneur de ce port. J'avoue ne pas avoir beaucoup réfléchi à cette opération. Ce port n'avait pas une grande influence dans la région et les cargaisons de soldats étaient peu nombreuses.

Ce n'est qu'une fois sur place que je me suis rendu compte du guet-apens que l'on nous a tendu. Le Tristan était placé sur des bancs de sable, la vigie crie qu'il y a trois navires qui se dirigent droits vers nous. La situation est critique, nous sommes en infériorité numérique. Nous devons agir vite. Je fais placer le navire perpendiculairement aux trois bâtiments ennemis. Moi qui ne voulais pas risquer la vie de mes hommes sur terres, nous voilà coincés dans ce combat. Grâce à une longue vue je reconnais les drapeaux royalistes, j'étais tombé dans un piège minable ... Mais je m'apitoierai plus tard. Une fois le navire en position, j'ai ordonné de faire feu. Ayant tiré le premier j'avais un petit avantage au début mais très vite les triples rangées de canons ont détruit la coque du Tristan. Mes canons continuent de cracher leurs boulets. Une fumée noire s'échappait de mon bâtiment, c'était très mauvais.

Puis a retenti une nouvelle charge de canon qui s'est écrasée sur les trois navires l'un après l'autre. Ils ont même fui les uns après les autres. Hors de danger, j'ai fait le tour de mon navire pour constater les dégâts : le bateau était gravement endommagé et j'avais beaucoup d'hommes blessés. C'est à ce moment que j'ai perçu une voix lointaine. C'est l'autre navire qui tait venue nous aider. Le Capitaine Jones ?! Un ami d'Anne ! Depuis le temps que j'entendais parler de cet homme, je le rencontre en de pareils circonstances. Besoin d'aide ? J'en avais cruellement besoin.

-Capitaine Jones ! Merci pour votre aide! Puis-je faire montrer mes blessés sur votre navire. Je dois éloigner le Tristan de cette île, des navires du gouverneur pourraient revenir! Je me suis fait piéger je ne veux pas que vous soyez pris là-dedans !

Un homme de bien.

Nous étions très mal en point. Attaqué de toute part nous étions en infériorité numérique que ce soit en hommes ou en canon. La meilleure solution est la fuite mais même comme ça je ne suis pas sûr qu'on puisse s'en sortir. Alors que je pensais la situation plus que désespérée j'ai entendu une charge de canon qui s'est directement écrasé sur nos ennemis. Il fallait toujours croire au miracle. Je me suis assuré quand même que ce n'était pas un navire royal qui qui ne savait pas tirer. Avec ma longue j'ai reconnu un drapeau pirate. J'ai pris la décision folle de faire confiance à ce pirate. J'ai profité de la confusion qu'il avait mise dans les camps des soldats pour envoyer à mon tour une charge de mes canons. Par chance les trois navires royalistes ont fui devant cette nouvelle force de frappe qui est venue me soutenir. Le bâtiment s'est approché pour venir à ma hauteur.

J'étais en train de constater tous les dégâts mais surtout les blessés et les morts lorsque j'ai entendu une voix m'appeler derrière moi. je me suis retourné, l'homme qui semblait me connaitre s'est présenté comme le capitaine Killian Jones. Ce nom me disait en effet quelque chose et c'est quand il m'a dit qu'il était l'ami d'Anne que j'ai fait le rapprochement. Il était l'un de ses proches, elle m'avait parlé de lui la dernière fois qu'on s'était vue. Mais mon temps était compté je ne pouvais pas faire de présentation en bon et due forme en pleine mer en sachant que des ennemis pouvaient revenir à tout moment. Je lui ai demandé de prendre mes blessés comme ça s'il devait arriver quelque chose au Tristan eux seront sauvés au moins. Il accepta et de mon côté j'acceptais aussi quelques renforts de son navire. J'allais manquer cruellement de mains sinon pour diriger mon navire. Le Capitaine connaissait une île où nous pourrions débarquer et commencer les réparations au calme. Au vu de notre situation j'étais prêt à tout pout sauver mes hommes et mon navire.

Cependant je venais de me faire avoir par un stratagème minable, j'étais un peu sur la défensive. Pendant qu'il me donne les coordonnées de son île je l'ai observé pour tenter de connaître ses intentions. Je ne voyais pas de mauvaises intentions. Si vraiment il avait voulu me voir mort il aurait laisser les royalistes faire leur travail ou il serait déjà en train de m'achever lui-même. Non il se donnait beaucoup de mal pour ça. J'ai décidé de lui faire confiance, j'ai ordonné à mon timonier de suivre les coordonnées qui ont été donné par Mr Jones.

-Je vous remercie encore pour votre aide. Sans vous nous ne serions peut-être plus là. Je pars devant vers l'île.

Il m'a assuré qu'il assurait nos arrières je lui faisais confiance mais par excès de méfiance peut-être j'ai envoyé un homme valide sur le Jolly Roger pour s'assurer que tout se passait bien pour les blessés. Sans perdre plus de temps le Tristan a pris la direction de cette île. Ma vigie m'assurait toujours que les royalistes avaient bien pris la fuite.

L'île a fini par se dessiner à l'horizon. Par chance la marrée est encore haute et j'en ai profité pour faire échoir le Tristan sur la plage. C'était nécessaire aux vues des réparations. J'étais le premier à poser pieds à terre.

Un homme de bien.

Une fois m'être assuré que je n'avais que des hommes valides sur mon navire, nous avions suivi l'itinéraire du Capitaine Jones. J'avais certains de ces hommes à mon bord, et eux savaient où aller. Je me suis placé à l'arrière du navire pour avoir une bonne visibilité sur l'horizon. L'île apparaît peu à peu. J'ai fait échoir le Tristan sur plage et sans attendre je suis descendu avec tous les hommes. Nous devions faire un point sur tout ce qu'il venait de se passer. Mes hommes savaient ce qu'ils avaient à faire. La priorité était de réparer notre bâtiment au plus vite. Du moins faire les réparations les plus urgentes. Nous ferions le reste avec beaucoup plus d'hommes et de matériels dans un endroit plus adapté que celui-là.

Sans attendre j'ai donné des ordres plus précis à certains concernant la nourriture l'eau potable, l'armement et les munitions qu'ils nous restaient. Certainement pas beaucoup malheureusement.
J'ai finit par me retourner vers la mer où le Jolly Roger mouillait. Plusieurs chaloupes s'avançaient vers la plage, le Capitaine Jones en tête. Je suis allé à sa rencontre pour remercier l'homme qui nous avait sauvé la vie. Le capitaine m'a assuré son aide sur cette plage et ses hommes travaillaient déjà avec les miens pour établir un camp et débuter des ateliers de réparation. J'avais mis un point d'honneur aux ravitaillements et aux soins des blessés. Par chance j'ai dans mon équipage de très bons soigneurs, je les avais envoyé chercher des plantes pour préparer de nombreux onguents et autres remèdes.

-Avant tout Capitaine Jones, je voulais vous remercier pour votre aide, sans vous nous serions en train de redécorer les fonds marins, et merci pour votre soutien encore maintenant. Je lui tend la main en signe de remerciement. J'ai moi-même envoyé mes hommes à la réparation du navire. Nous ne pourrons pas rester trop longtemps sur cette île, nos réserves d'eau potable ont été réduites. Mes soigneurs m'ont demandé de rapatrier les blessés sur la plage, de là ils pourront leur administrer les premiers soins. les paroles d'Anne me revenait peu à peu au sujet de Killian Jones. J'avais hâte de le connaître davantage.

Un homme de bien.

Le Capitaine m'a serré la main sans hésitation et je lui ai rendu son sourire. J'étais content de le connaître, il semblait être un homme admirable. Déjà rien que par le fait qu'il soit venue nous aider seulement parce que Anne lui avait parlé de moi. Je ne pouvais qu'être lui être reconnaissant sinon nous serions mort depuis longtemps.

-Je vous avoue que je ne n'ai jamais été aussi heureux de connaître Anne.

Jones m'a assuré que mes blessés seront bien traité et qu'une source d'eau potable n'était qu'à 30 minutes de marche. J'ai envoyé donc sans attendre un petit groupe d'hommes aller chercher de l'eau. Nous allions en avoir besoin pour nos réserves mais aussi plus rapidement pour les souffrants et ceux qui en plein soleil ont réparé le Tristan.

Je reportais mon attention sur le capitaine Jones et je remarquais que lui aussi avait quelque chose qui lui manquait, sa main était remplacée par un très beau crochet. Mais je ne doutais pas que ça n'ait en rien entaché sa légitimité sur son navire. Malgré tout ce que pouvaient dire le commun des mortels, les pirates savaient faire preuve d'une extrême loyauté même dans les moments les plus dures. La preuve Jones et moi-même étions des capitaines respectés.

J'acceptais l'invitation de mon nouvel ami à boire verre, il est vrai que j'en avais bien besoin après tous ces évènements. De plus j'avais besoin de faire le point sur ce que nous allions faire par la suite. Je me suis dirigé dans la direction qu'il m'a indiquée, m'aidant de ma canne. J'étais devenu plutôt habile avec le temps mais le sable était toujours une petite épreuve pour moi. Je me suis assis sur le tonneau le plus proche de moi en arrivant près du feu, j'ai quand même fait en sorte d'avoir mon navire en face de moi, je voulais voir comment les réparations avançaient. Je le remerciais en prenant le gobelet qu'il me tendait.

-Je ferai pareil, mes hommes ont plus que mérité de passer une soirée à oublier tous les malheurs de cette journée. Je leur dois bien ça après ce qu'il s'est passé. puis je tends ma choppe vers mon ami estropié pour trinquer avec lui. - A Anne et ce sauvetage réussit.

Un homme de bien.

Je pouvais enfin souffler. Il y a encore quelques heures je voyais la fin de mon équipage venir. Je m'en veux tellement de les avoir mis autant en danger. En regardant les deux équipages s'affairer j'étais soulagé de voir qu'il n'y avait aucune animosité. Je vais m'assurer que les blessés soient vite rétablis et que le bateau se reconstruise bien. Il est hors de question que je laisse passer ça... Les royalistes me paieront cette attaque.

Le capitaine Jones regardait aussi notre camp de fortune se monter doucement. C'était la première fois que je voyais cet homme mais Anne m'a souvent parlé de lui. Tous les deux nous avions perdu une femme et Anne nous avait aidé à relever la tête. J'avais devant moi un homme d'un grand charisme, je sens une grande force de caractère en lui. Sa loyauté est sans failles en tout cas, il était venu nous aider seulement parce que nous connaissons Anne tous les deux. J'espère pouvoir lui rendre la pareil un jour.

-Les royalistes me collent à la peau. Depuis que j'ai fait partie de l'équipage de Flint et que j'ai fait ma petite réputation toutes les autorités locales tentent de nous arrêter. Depuis que j'ai quitté le navire de Flint et qu'il a disparu c'est quand même un grand nom de la piraterie qui est partie avec lui. Du coup les royalistes se sont tournés vers les autres pirates toi, moi ... On va dire que je ne facilite pas leurs affaires, vu que je libère des clans d'esclaves depuis un moment maintenant. Mais cette fois je suis tombé dans un piège de débutant et regarde ce que ça m'a couté. Je lui ai montré du doigt l'endroit où mes blessés sont soignés. Victime de mon erreur. J'avais reçu il y a quelques jours un appel à l'aide d'un quartier maitre, son navire avec son capitaine avait été arrêté par la marine. Il me demandait de l'aider à libérer ses compagnons. J'avoue ne pas mettre beaucoup méfié et je pensais en profiter pour lancer un appel à la population locale. J'étais tellement subjugué par mes ambitions que je n'ai pas pris de précautions ... Et comme je le regrette. Tu sais comment sont les royalistes pire que nous par moment ... Et puis-je te demander par curiosité ce qui t'amenais dans ce coins des sept mers ?