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Nouvelles têtes
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Le retour de Carrie
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Je l'avais écouté avec attention mais il n'y avait aucune pitié dans mon regard, de la compassion oui mais pas de la pitié. Je la regardais se lever. Je savais ce qu'elle allait faire et je comprenais. Je la laissais faire et je l'attendais toujours dans mon fauteuil. Quand elle se rassit je balayais d'un revers de main ses excuses.
«Vous n'avez pas à vous excuser. »
Les souvenirs les plus durs étaient les plus difficiles à avouer mais aussi à supporter. Certaines personnes vomissaient, d'autres hurlaient.... Chacun avait sa façon de réagir. Je lui demandais de me dire quel était son plus beau souvenir. Je l'écoutais attentivement et je voyais bien qu'elle avait du mal à surmonter le deuil de sa sœur. Il y avait beaucoup d'amour dans sa voix pour elle peut être même plus que pour son mari mais ça c'était dû au fait qu'elle était morte. A la fin de son souvenir j’acquiesçais :
«C'est un très joli souvenir. »
Elle me demanda si ça allait marcher ou plutôt elle me laissait sous entendre qu'elle ne me croyait pas vraiment ce que je pouvais comprendre totalement.
«Parce que je le pratique moi aussi. »
Je plaçais mes doigts sur mon poignet et je fermais les yeux. Il était temps que je me mette à table. Il fallait que je lui montre que ce que je lui faisais faire n'était pas que du vent.
«Mon plus souvenir est une partie de mon pire souvenir. Je venais de mourir pour protéger Polgara de Zedar l'apostat. J'étais déjà presque dans le monde des esprits quand on me rappela à la vie. Je me souviendrais toujours du moment où j'ai ouvert les yeux. Je l'ai vu. Ma Pol. J'ai vu ses yeux remplis de larme et d'amour et j'ai senti ses lèvres sur les miennes. Elle avait passé un pacte avec les dieux pour me ramener moi. Elle avait renoncé à ses pouvoirs pour moi. Oui c c'était un subterfuge de la part des dieux mais elle n'avait pas hésité à le faire pour moi... Le simple forgeron trop amoureux de la jolie Polgara et trop idiot pour le lui avouer. C'est sûrement le plus beau souvenir que j'ai parce que c'est le moment où je me suis senti important pour quelqu'un et aussi le moment où j'ai pu enfin exprimer tout l'amour que je portais à ma femme sans aucune crainte. »
Je souriais à la jeune demoiselle. Puis je me levais pour prendre un verre d'eau. J'en remplissais un également pour Juliette avant de le lui tendre.
« On a tous une histoire tragique en nous. Parfois elles sont plus tristes que les autres. Malgré tout nous devons avancer et c'est dur. Très dur même. Il faut trouver un moyen d'avancer et ce n'est pas forcément avec l'aide de ses proches ni de ses amis. Il faut trouver un moyen de se canaliser autrement. Moi ça a toujours été la forge. J'aime forger par exemple... »
Je me levais et j'allais chercher dans mon bureau un rose en fer que j'avais forgé il y a peu de temps. J'avais acheté un petit terrain et j'avais fait construire une forge à la fin de la malédiction. Je n'y allais pas souvent, juste quand je me sentais faiblir. Je tendais la rose à Juliette.
« Cela me calme de forger même si cette rose n'est pas très belle vue qu'elle n'a d'odeur ni de couleur. Elle en serait même triste... »
Je concentrais ma volonté et une rose blanche apparue entre les doigts de Juliette.
« Même dans la tristesse il y a de la lumière. »
Je souriais à mon amie. Je ne savais pas si j'avais réussi à lui redonner le sourire mais en tout cas j'avais essayé.
Cela surprenait toujours quand je disais que je fus mort mais vivant juste après. Même moi j'avais mis du temps avant d'accepter cette réalité. J'étais l'homme aux deux vies et si j'étais cet homme c'est que j'avais une chose à accomplir bien plus grande que je ne le pensais. Aldur, mon maître, m'avait laissé entendre que mon destin n'était pas celui que je pensais. Tous les destins étaient tracés et ceux qui pensaient en être maître se fourvoyaient totalement. Je souriais gentiment à Juliette. Elle était la fille dont tout le monde rêverait. J'aurai aimé que mon propre enfant soit même que le quart de cette jeune femme.
« Oui je l'étais. Pas longtemps mais je l'étais. C'était nécessaire pour que le bien l'emporte. Parfois il faut faire des sacrifices... »
Il y avait tant de sacrifices à faire dans une vie. J'avais du mourir pour que Polgara admette qu'elle m'aimait et qu'elle puisse résister à Torak. C'était la réalité des choses. J'avais fini par l'accepter et je vivais plutôt bien ma transformation en sorcier. Je faisais une petite démonstration à ma jeune secrétaire et je souriais plus largement quand je la vis faire. Elle avait encore l'âme d'une enfant. Peut être avait-elle eu des problèmes avec ses parents ? C'était sûrement ça. Elle ne se serait pas comportée ainsi si ça n'avait pas été le cas. Je creuserais cela plus tard avec elle.
« Je vous l'offre si vous voulez... »
Je prendrais mal qu'elle ne l'accepte pas tout en me disant que son époux prendrait mal que je lui en offre une. Mais Romain était un homme censé et il comprendrait ma démarche... Sinon je lui briserai un os et il ne pourra plus me faire de mal.
« J'espère que votre mari ne le prendra pas mal. »
Je souriais en coin et je réfléchissais à sa question. Elle aimait voler. Cela se voyait quand elle en parlait. Elle avait donc un besoin de liberté immense. Elle avait besoin de pouvoir en même temps être libre et contrôler le tout. Je croisais mes mains et entreprenais de lui répondre.
« Oui cela m'ait arrivé. »
Oh oui j'avais volé et j'avais bien aimé la sensation moi aussi. Si elle pouvait voler cela voulait dire qu'elle avait des pouvoirs et elle pourrait peut être elle aussi se transformer. Mais visiblement elle ne m'en avait pas parler donc elle devait juste pouvoir voler comme cela. C'était étrange comme idée pour moi.
« En fait ma magie me permet de changer de forme si je le souhaite. La première fois que j'ai volé c'était avec ma belle-mère. Elle m'a demandé de me transformer en hibou mais... je n'avais pas bien réussi ! Après c'est mon oncle Beldin qui m'a appris... Il avait repris son apparence humaine uniquement pour m'aider... Je comprends que vous aimiez voler. La sensation de vertige est celle qui nous délivre le plus de la peur. »
Ma famille était étrange et elle devait se poser de nombreuses questions sur cette dernière et j'étais prêt à prendre le temps pour tout lui expliquer mais avant je devais terminer mon raisonnement.
« La peur de la mort notamment... Que ça soit la votre ou celle d'un être cher. »
Visiblement Juliette en était remplie et ce n'était pas uniquement son passage en maison close qui lui donnait cet effet. C'était beaucoup plus profond. Je le sentais au fond de moi. C'était une intuition et je ne savais pas pourquoi mais je me sentais devenir beaucoup plus paternel que je ne l'aurai voulu avec elle.
Je n’avais jamais vu auparavant un sourire aussi grand sur le visage de mon employée. Elle regardait la rose comme si c’était le plus beau cadeau au monde alors qu’au fond ce n’était qu’un peu de fer que j’avais forgé. C’était un joli cadeau que je lui faisais mais pour moi ce n’était vraiment rien. Et puis peut être que cette rose lui rappellerait que quoi qu’il lui arrivait elle n’était pas seule.
« Sincèrement. »
Ce n’était pas grand-chose et la plus belle des récompenses était son sourire. Elle me demanda pourquoi son mari pourrait m’en vouloir. C’était pourtant évident. Romain Whitechappel portait sur son visage sa jalousie et je ne voulais surtout pas l’attiser.
« Et bien votre mari ma chère n’est pas connu comme étant un homme très censé quand il s’agit de votre personne. Il pourrait se montrer jaloux. »
Et accessoirement me casser la gueule. Je ne voulais pas qu’il puisse penser que j’avais des vus sur sa femme. Bon Juliette était une très belle femme mais j’avais une autre fille dans ma tête. Elle était jeune, très jeune même mais surtout elle avait une belle chevelure de feu. Pas du tout le même profil que Juliette. Je riais à sa demande.
« Ma chère, je vous considère plus comme une amie ou même une fille alors vous n’avez surtout pas à vous en faire. »
Je riais. Elle avait peut être besoin d’être rassurée. Je ne serais pas un de ces hommes qui lui tournerait autour. Elle pouvait être rassurée sur ce point. Je la laissais m’expliquer qui elle était. Elle me disait qu’elle n’avait pas peur de mourir mais j’étais certain au fond de moi que c’était faux. Elle avait peur de laisser Romain surmonter sa perte seule. C’était une forme de peur de la mort.
« Vous avez peur de ce que vous êtes. »
C’était évident. Elle m’expliqua ses peurs. Je savais très bien de quoi elle me parlait. J’avais eu peur de ma magie moi aussi. Mais j’avais appris à contrôler ma magie et j’étais certaine que Juliette pouvait le faire elle aussi. Elle me questionna sur ma magie.
« Oh le vouloir et le verbe… »
Je souriais. C’était une magie très difficile à expliquer. Il fallait l’avoir pour la comprendre. Mais je pouvais tenter de lui donner des informations.
« Ma magie je la puise dans l’énergie qui se trouve autour de moi. Dans la terre, l’air, le feu, l’eau, les hommes, les femmes, les animaux, les plantes… dans moi-même aussi. Je concentre ma volonté, mon vouloir et je m’exprime. Par mes paroles je fais ce que je souhaite. Il y a cependant des limites. La rose que je viens de vous offrir par exemple. Elle a des défauts. Je les vois. Les pétales ne sont pas tous égaux. Je pourrais la modifier mais si je le faisais je mourrais. On ne détruit pas ce que la création à fait. On peut la tuer mais pas la détruire. Nous ne pouvons pas non plus changer la mort. Enfin pas tout le temps. Ma magie peut être belle mais aussi très dangereuse. Comme vous si je le voulais je pourrais changer la météo à ma guise. Mais changer le temps ici à des conséquences ailleurs… »
Oui en effet. Nous ne pouvions pas juste changer quelque chose quelque part sans qu’il y ait des conséquences. Je savais que les autres magies pouvaient soit disant être sans conséquence mais ce n’était pas le cas. Même Juliette et sa magie avaient des conséquences. Moralement elle ne se sentait pas bien et puis elle pouvait faire du mal aux autres. C’était une des conséquences possibles.
« Votre magie peut être contrôler par vous seulement si vous arrêtez d’en avoir peur. »
C’était la première étape avoir confiance en soi.
« Après il existe des canalisateurs de magie aussi. »
J’avais dit ça à haute voix dans une de mes réflexions personnelles. Oui il en existait mais avant toute chose je voulais tenter qu’elle les contrôle par elle.
L’homme n’est pas de nature prêteuse et je comprenais aisément que Romain ou plutôt Roméo ne veuille pas partager sa Juliette surtout que j’avais lu leur histoire et que j’avais bien l’impression qu’elle était vraie. En effet Shakespeare n’était pas un mauvais narrateur. On pouvait lire tout l’amour que Juliette avait pour son époux dans son regard.
« Oh je n’avais pas besoin de ça pour être ultra-protecteur avec mon épouse. »
Il suffisait qu’un homme pose le regard sur Pol pour que je vois rouge même si je n’avais jamais rien fait en public pour ne pas embarrasser ma femme. De plus Pol avait trois milles ans de plus que moi et je l’avais souvent imaginé dans les bras d’autres hommes mais heureusement mon épouse avait réussi à me raisonner.
Enfin, la conversation se tourna vers la magie et sa complexité. J’avais toujours pensé que le vouloir et le verbe étaient les seules façons de pratiquer la magie mais visiblement il n’y avait pas que cela. Le pouvoir faisait peur et Juliette confirma ce que je pensais.
« C’est le problème de tout pouvoir. Plus vous allez chercher à contrôler vos émotions moins vous y arriverez. »
Il fallait qu’elle arrête de se mettre des barrières. Si elle n’arrêtait pas elle pourrait faire des choses qu’elle n’aurait jamais voulu faire cela. Alors je mis à lui expliquer ma façon d’utiliser ma magie et ça semblait l’intriguer ce qui me fit plaisir. Elle me demanda si j’avais mes pouvoirs depuis ma naissance. Ce n’était pas aussi simple…
« Oh non pas du tout. J’étais un homme simple, un forgeron. C’est quand je suis revenu à la vie que les Dieux m’ont donné mes pouvoirs. Les dieux du Ponant ont jugé qu’il serait inégal que ma femme soit une sorcière immortelle et moi un homme destiné à mourir. Comme ils ne pouvaient pas retirer les pouvoirs de ma femme sans risquer leur destruction pure et simple car comme je vous l’ai dit on ne défait pas ce que la création a fait… Ils ont décidé de m’en donner. »
Et je leur en avais voulu un moment avant de me rendre compte que je pouvais rester moi-même, même avec des pouvoirs dangereux. Je lui parlais de canalisateur. Il y avait beaucoup de chose à faire mais elle semblait septique à propos de mon idée.
« C’est qu’il ne vous convenait pas. Vous ne devez pas perdre espoir. Vous êtes tout à fait capable de surmonter votre magie. »
Il n’y avait pas de raison qu’elle n’y arrive pas. Après tout elle semblait être une femme forte donc elle était capable de tout.
« Cette ville contient trop de magie différente pour que ça puisse fonctionner voilà pourquoi on ressent des fluctuations. »
Je les ressentais moi-même parfois mais j’avais visiblement plus de facilité à utiliser ma magie qu’elle, malheureusement pour elle.
« Quand vous voudrez apprendre à canaliser votre magie n’hésitez pas à venir me voir. Je pense que je pourrais vous aider un peu. »
Oui peut être que je pourrais l’aider mais.. Il fallait que je lui donne l’amulette de mon épouse. Polgara voulait qu’elle l’ait. Je le sentais au plus profond de mon âme.
« Mais avant tout… Tenez. Je suis sûre que Polgara aurait aimé que vous l’ayez. »
Je lui souriais en lui tendant l’amulette de mon épouse. Elle représentait un oiseau qui semblait bouger. Même si ça me peinait un peu de m’en séparer je savais que Pol m’en aurait voulu de ne pas lui donner. Quand Juliette se sentirait capable de la porter je lui expliquerais ce que cette amulette pouvait faire mais pour le moment on devait en rester là.
« Bien joué mon amour. »
Et je souriais parce que c’était bien la première fois que Polgara me parlait depuis vingt-huit ans et c’était grâce à Juliette même si elle ne s’en doutait pas.
Je proposais à Juliette de lui apprendre une autre forme de magie. Je voulais surtout ne plus avoir à faire face à la Juliette angoissée. Bien sur avoir des angoisses était tout ce qu'il y avait de plus sain mais si on avait des pouvoirs ce n'était pas idéal. Juliette semblait prête à passer un cap. Elle semblait se détendre et peut être était-ce parce que je lui avais montré magie qu'elle semblait se détendre. Elle n'avait pas à avoir peur de moi en fait. J'étais dans son camp. Je passais une main dans ma barbe en l'écoutant parler.
« Si j'en crois vos dire vous avez appris à vous contrôler mais on ne contrôle pas les émotions... Enfin on ne les contrôle pas quand on le veut. C'est instinctif. »
Les émotions étaient ce qui guidaient une vie entière. C'était ce que nous étions au plus profond de nous. Je voulais l'aider et du coup je me décidais à lui donner l'amulette de Pol. Je sentais au plus profond de moi qu'elle voulait que Juliette ait cette amulette. De toutes les façons il fallait bien qu'elle soit à quelqu'un d'autre. Juliette me demanda si j'étais vraiment sur de moi.
« Elle veut que vous l'ayez. Et si vous ne me croyez pas elle vous le dira elle-même. »
Je pouvais toujours lui ouvrir la porte grâce à un miroir. Polgara lui dirait tout ce qu'il y avait à savoir sur cette amulette. Bon je pouvais aussi le lui dire mais si elle avait besoin de voir Pol je ne la priverai pas. Elle toucha l'amulette et j'entendis le bruit familier de ma magie. Elle pouvait donc marcher pour Juliette. Je souriais puis je passais ma main sur ma barbe. Elle posa l'amulette sur la table devant nous et elle se mit à parler. Je souriais.
« C'est ce que vous pourriez appeler un canalisateur. C'est une amulette plus précisément. Elle permet de recentrer sa magie enfin si c'est ce que vous souhaitez. Elle fait ce que vous voulez au fond. »
Je riais légèrement. J'étais mystérieux sur ma magie mais c'était compliqué à expliquer. Personnellement j'utilisais mon amulette pour canaliser mes pouvoirs ou pour les amplifier. Je savais que ce n'était pas la seule fonction de mon bijou mais c'était ce que je voulais donc elle faisait ce que je lui demandais. Je passais ma main dans le col de ma chemise pour retirer mon amulette et la montrer à Juliette. Il y avait un marteau de dessiner dessus.
« J'ai reçu mon amulette de la main de mon maître. Il m'a expliqué qu'elle pourrait m'éviter de perdre le contrôle une nouvelle fois mais qu'elle pourrait aussi me permettre de garder un œil sur tout le monde si je voulais. Personnellement je préfère qu'elle m'aide à contrôler mes pouvoirs. Le reste je le découvre par moi-même. »
Je souriais à Juliette avant de remettre mon amulette. Son contact sur ma peau me fit sourire. Je me sentais entier avec elle et tellement seul sans elle.