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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Cette idée ne l'enchantait guère, le regard qui se posait une dernière fois sur la couverture beige de ce dossier délaissé, le rouge s'écoulant sur ses épaules en cette veste de cuir dont elle ne se séparait quasiment jamais. C'était son devoir de shérif de faire respecter l'ordre dans la petite ville, devant mettre de côté les questions émotions ressenties vis à vis de celle qui était en tords. L'incident s'était déroulé depuis un moment déjà, une bagarre qui avait éclaté dans un bar, une bagarre où étaient mêlés Juliette et Robin. La première était revenue en ville depuis peu selon les rumeurs et une Granny friande de potins en tout genre, quant au deuxième, il n'était plus que disparu, envolé de l'autre côté de ce voile mortuaire. L'ivoire pourfendait son inférieure, ses doigts glissaient sur le volant de la coccinelle jaune qu'elle avait rejointe, partagée entre devoir et ce faible lien qui s'était tissé entre elle et la jeune femme, à la recherche d'un mari qu'elle avait présent retrouvée, un happy ending de plus dans cette petite bourgade à l'aspect tranquille mais dont les problèmes survenaient au moment où on s'y attendait le moins. Ses prunelles émeraudes parcouraient la rue déserte, noyée dans ses pensées, se battant contre sa raison que pour une fois, elle ne souhaitait écouter, mais la plainte avait été déposée sur son bureau, un dossier qu'elle avait camouflé parmi d'autres, de façon peut-être inconsciente au vu de la charge de travail qu'elle avait eu ces derniers temps avec ces nouvelles arrivées qui perturbaient l'équilibre de Storybrooke, de même que le départ de Regina vers les Enfers, une Regina qu'elle avait dû retrouver sous la demande de Henry, quittant ainsi la ville le temps de retrouver la Maire disparue. Les affaires pleuvaient, sans qu'elle ne puisse prendre un instant pour elle, c'était une excuse, un bon moyen pour ne pas rester plus longtemps que nécessaire en présence de « ses parents ». Cette idée n'arrivait à se faire dans son esprit, celle d'une famille tombée du ciel et qui appartenait à un monde qu'elle avait toujours pensé imaginaire et duquel elle faisait également partie. Les lèvres plissées, elle chassait cette pensée, ne souhaitant revenir sur ces derniers mois, ni sur cette histoire qui était désormais sienne, démarrant le contact du moteur, laissant le vrombissement familier remplir l'habitacle du véhicule tout en le dirigeant dans les ruelles de Storybrooke jusqu'à atteindre sa destination. Elle regardait longuement l'habitation, poussant un profond soupir tout en s'extirpant de sa voiture, claquant la portière derrière elle, se dirigeant vers cette magnifique bâtisse où se devait sans doute se trouver la brune. Bien vite, elle avait franchie le perron et se trouvait devant la porte close, hésitant un court instant,pour ensuite frapper des petits coups contre le panneau de bois. L'attente ne fût que de quelques secondes, laissant bientôt entrevoir cette silhouette familière dans l'encadrement. Un sourire s'esquissait sur ses lèvres à sa vue, mais il était plus soucieux et aussi agacé peut-être par une situation qui ne lui plaisait. « Hey Juliette...Je peux entrer ? » Elle désignait l'intérieur de la maison d'un signe de tête, foulant les lieux de ses pas après l'approbation de la jeune femme, laissant brièvement son regard traîné sur les objets éparpillés ci et là pour ensuite se tourner vers Juliette. « Malheureusement...Ce n'est pas une visite de courtoisie. » Autant aller droit au but plutôt que d'user de politesses pour repousser ce moment inévitable. « Quelqu'un a déposé une plainte contre toi au sujet d'une bagarre qui aurait éclaté dans un bar, il y a un moment de cela. » Le smaragdin se fixait dans cette couleur similaire à la sienne qui noyait le regard de Juliette, essayant d'y déceler les émotions qui s'y complaisaient « Tu peux m'en dire plus ? » Elle souhaitait entendre sa version des faits, comprendre le fond de cette histoire qui ne datait pas de hier, mais sur laquelle elle se devait de revenir et peut-être qu'avec une version des faits élaborée provenant de la jeune femme, elle pourrait lui éviter une possible arrestation, du moins, c'est elle l'espérait.
Ses pas la guidaient dans le hall d'entrée, pénétrant ainsi les lieux de cette habitation que Juliette devait partagé avec son mari, un mari disparu et aujourd'hui retrouvé, Emma ayant aidée la jeune femme dans cette recherche sinueuse pour qu'elle puisse ainsi retrouver sa fin heureuse. La sauveuse plissait légèrement les lèvres face à cette tâche qui lui avait été incombé, bien loin de cet ancien job de garante de caution qu'elle exerçait dans ce qui semblait être une autre vie, bien que les deux professions avaient néanmoins des attraits similaires. « Si tu as du café, je ne dis pas non. » Un infime sourire naquit sur ses lèvres pourpres avant d'en venir directement au fait, d'énoncer le véritable motif de sa visite. L'émeraude glissait sur ce visage animé par une certaine surprise, une surprise qui se dissipait bien vite, suffisant à alimenter les nombreux doutes dans son être quant à la responsabilité de Juliette dans cette bagarre qui avait éclatée dans ce bar. Au début, elle n'y croyait guère, pensant que c'était peut-être une erreur ou que les faits avaient tout simplement été exagérés, mais l'affirmation silencieuse de la brune pouvait ainsi confirmer qu'elle avait une certaine responsabilité dans l'affaire. Ses dents écorchaient son inférieure, suivant la jeune femme jusque dans la cuisine où elle ne jetait qu'un rapide coup d'oeil aux quelques objets décoratifs, laissant sa veste glissée le long de ses épaules pour la poser sur le dossier d'une chaise, prenant place sur cette dernière, doigts qui s’entremêlaient ensemble, ongles qui effleuraient de façon infime la surface boisée, affichant une expression neutre, suivant les mouvements de la jeune femme dans la pièce qui prit la parole, expliquant ainsi sa version des faits. La mention de Robin lui donnait un petit pincement au coeur car son nom lui aussi était inscrit sur cette plainte, mais il n'était plus qu'un fantôme, un souvenir douloureux dans l'esprit d'autrui et elle ne pouvait décemment entaché sa mémoire pour une futile bagarre qui devait avoir une explication rationnelle, du moins l'espérait-elle. A mesure que le récit avançait et qu'elle s'imaginait parfaitement le déroulement de la soirée dans son esprit, elle ressentait un certain mépris, non pas envers Juliette ni son défunt ami, mais envers ces deux hommes, car comme par hasard, l'auteur de la plainte était l'un des clients du bar, sans doute l'un des deux qui avait été brutalisé par l'un ou l'autre. « Les enfoirés. » L'insulte s'était échappée de ses lèvres, presque inaudible. A sa place, elle aurait réagi de la même manière et peut-être de façon plus virulente. Elle captait le regard de la jeune femme à ses dernières paroles, se redressant pour quitter ainsi son siège et contourner la table pour la rejoindre. « Ne te justifie pas. » Elle affichait un petit sourire amical tout en lui faisant face, croisant les bras contre son buste, le regard chargé d'un certain dédain envers ces lâches qu'elle espérait retrouvé pour ensuite les jeter au fin fond de l'une de ses cellules. « L'auteur de la plainte doit être l'un des deux hommes...Rassure moi, ils ne t'ont rien fais de plus ? » questionna t'-elle en lui glissant une œillade légèrement inquiète, car même si elles ne se connaissaient pas depuis longtemps, elle appréciait la brune qui s'avérait être aussi l'un des personnages de ces histoires que Henry n'avait eu cesse de raconter, des histoires qui avaient pris vie, histoires dont elle était l'une des principales protagonistes contre son gré, mais dont elle devait à présent composer avec ce rôle qui était devenu sien. Attendant sa réponse, elle reprit ensuite la parole. « Entre nous, si j'avais été à ta place, j'aurais réagi de la même manière, mais tu sais également qu'en temps que shérif, je me dois de prendre connaissance des faits afin de mieux comprendre la situation. » Elle prit une pause dans ses mots, dardant un rapide coup d'oeil sur ce qui l'entourait, laissant le silence tombé durant une seconde pour ensuite reprendre, pensive. « Est-ce que tu veux porter plainte contre les deux ? » L'émeraude se noyait dans le regard sombre dans la jeune femme, une détermination luisait dans le regard d'Emma qui comptait bien leur faire passer un sale quart d'heure si elle leur mettait la main dessus. « Tu te souviens à quoi ils ressemblaient ? Le moindre signe particulier ? » Des questions fusaient sans qu'elle ne songeait à les arrêter, l'ivoire raclant son inférieure, attendant des réponses pour aviser ensuite. Si elle ne désirait pas aller plus loin, la blonde comptait enquêter de son côté pour les retrouver. « Ne t'inquiètes pas, il n'y aura pas pour l'instant de poursuites en ce qui te concerne. J'étais simplement venue dans le but d'éclaircir un peu plus cette affaire. » Une affaire qui ne datait d'hier, que peut-être elle avait fait traînée inconsciemment pour éviter de l'impliquer plus que nécessaire.
Un léger remerciement s'échappait de ses lèvres pour cette tasse de café déposée devant elle et dont elle but une longue gorgée brûlante, la chaleur se diffusait contre ses paumes, écoutant les explications de Juliette pour cette soirée qui avait dérapé. Elle aurait dû se douter que l'homme qui avait porté plainte était en cause, que la jeune femme n'avait fais que se défendre face à des avances qui étaient devenues plus concrètes et osées. Emma s'était redressée de son siège pour rejoindre la brune qui restait calme mais une certaine inquiétude transparaissait dans son regard. Elle s'en voulait d'ainsi la mettre dans cette position, surtout qu'elle était enceinte et que le moindre stress était à proscrire, mais malheureusement, elle n'était pas la seule qui pouvait prendre cette décision. Un sourire naissait à la commissure de ses lèvres mutines alors que la brune précisait qu'elle aurait usé de ses pouvoirs si ils avaient osés aller plus loin avec elle. Juliette était une femme forte et elle ne doutait nullement de ses capacités, elle l'avait déjà vu à l’œuvre avec sa magie et avait été très impressionnée par l'étendu de son don. Elle maîtrisait avec dextérité cette dernière quand elle essayait encore de comprendre les ficelles de celle qui l'habitait. Elle sortait de ses pensées, parlant ainsi de cette plainte qu'elle pouvait déposée contre les individus, une plainte qui étonnait la jeune femme face à elle. « Porter plainte oui. » réitérait-elle, mais les souvenirs étaient flous et inexistants, les physiques des agresseurs étaient banals et seraient difficiles à trouver et ce malgré la taille de la ville. Elle poussait un soupir, glissant une main dans sa crinière dorée. « Tu ne te souviens même pas d'un petit élément même insignifiant qui pourrait m'aider pour la suite de l'enquête ? » Elle poussait un soupir face à cette affaire qui serait compliquée si elle voulait mettre la main sur ces salopards. « Pour que je puisse les arrêter ? Je suis sûre que quelques jours en cellule leur fera passer l'envie de recommencer. » Mais elle n'allait pas l'obliger à porter plainte si elle ne le souhaitait, même si elle comptait elle de son côté leur donner une leçon. « Mais si tu ne souhaites pas aller plus loin dans la démarche je comprendrais tout à fait. » Elle plissait les lèvres, sachant que les mots étaient mal choisis, mais elle ne pouvait faire de promesses quant à la suite de son enquête. « Je sais Juliette. » Elle soupirait avant de glisser ses doigts sur le dossier d'une chaise qu'elle tirait en sa direction pour ensuite s'installer face à la jeune femme, reprenant possession de la tasse de café entre ses doigts. « Si j'avais le choix, cette affaire serait enterrée et oubliée. » Mais elle n'était pas la seule à tenir les rennes et ce malgré qu'elle était la shérif de la ville et elle voulait être certaine que Juliette soit entièrement disculpée de l'affaire pour ensuite la clore une bonne fois pour toute. « Honnêtement, je n'en sais rien... » Elle buvait une gorgée de sa boisson tout en réfléchissant à ce qu'elle pourrait dire pour ne pas inquiéter plus que nécessaire la brune. « Pour l'instant, il n'y a eu qu'une plainte et au vu de ta version, je doute qu'elle soit prise en compte. Malheureusement, je devrais poursuivre mes investigations et me rendre au bar où a éclaté la bagarre pour voir si il y a des témoins qui pourraient confirmer ce qu'il s'est passé et ainsi collaborer ta version des faits mais si il y a eu des dégâts et que le barman souhaite porter plainte, je ne pourrais pas faire grand chose pour l'eb dissuader. » Elle était sincère et directe dans ses propos, autant préparer Juliette à toute éventualité, même si elle espérait que l'histoire n'irait plus loin. Elle secouait la tête en signe de négation. « Non, ce n'est pas nécessaire de le mettre au courant, pas tant qu'il n'y a rien de bien concret. » Un infime sourire perçait ses lèvres, un sourire qui se voulait rassurant, accompagné d'une détermination qui luisait dans son regard, espérant mettre un terme à cette mascarade avant que l'affaire ne prenne une ampleur qui deviendrait incontrôlable. « Comment vous allez le bébé et toi ? » Elle dirigeait consciemment le sujet sur cet heureux événement, pour effacer durant un temps les inquiétudes de la brune, coulant un regard vers l'abdomen de Juliette, désolée de devoir ainsi la mettre dans cette position au vu de son état.
hj:
ne t'inquiètes pas, je comprends tout à fait et tu fais à ton rythme ma belle
Tout ce que désirait à présent la shérif était de clore cette affaire une bonne fois pour toute, pour ainsi être certaine que Juliette n'aurait plus à angoisser à l'idée d'une éventuelle arrestation . Elle écoutait sa description, notait l'information dans son esprit tout en secouant la tête de façon négative à sa suggestion. « Cela ne sera pas nécessaire d'en arriver là, je me débrouillerais par moi-même, mais merci d'avoir essayer de te souvenir des détails concernant cette soirée, je me doute que cela ne doit pas être évident pour toi. » Elle esquissait un fin sourire qui se voulait rassurant et légèrement attristé en pendant au défunt Robin, un prétexte pour camoufler la véritable raison de ce refus, celle de vouloir utiliser la magie, cette magie qu'elle n'arrivait pas à comprendre totalement et ayant vécu sans pendant vingt-huit ans et n'ayant jamais eu recours à ses frasques, elle préférait la laisser de côté et utiliser la méthode ancienne pour retrouver ces deux ordures. Elle laissait échappé un léger rire à sa remarque, hochant la tête, abondant en son sens. « Il n'y a rien de pire qu'une fierté masculine entachée. » Elle savait de quoi elle parlait pour en avoir croiser des spécimens durant son existence, l'homme n'était fait que pour faire souffrir, réduire en cendres le moindre soupçon de bonheur qui pourrait découlé d'une relation vouée d'ors et déjà à l'échec. Elle repensait à Neal, à cette flamme naissante dans ses entrailles, à cet amour qu'elle lui avait porté pour finalement se retrouver derrière des barreaux, enceinte, ayant du faire le choix de faire adopter son enfant dans l'espoir d'une meilleure vie pour lui, une vie qu'elle n'avait jamais eu la chance d'avoir. Elle chassait ses sombres pensées pour se concentrer uniquement sur Juliette, doigts qui glissaient pour saisir un gâteau qu'elle portait à ses lèvres, appréciant la saveur de ce dernier dont elle fit disparaître les quelques miettes par une gorgée de son café. Elle écoutait ses explications avec attention, arquant un sourcil face à une révélation qui pouvait tout changer et ainsi abonder dans son sens. « Tu as été présentée tes excuses au barman ? » questionna t'-elle après une énième gorgée de sa boisson salvatrice. « C'est une bonne nouvelle, tu n'auras déjà pas de problèmes de ce côté et en ce qui concerne cette plainte ridicule, elle n'aboutira pas, je pense donc que tu ne risques plus grand chose au final. » Mais elle restait tout de même sur ses gardes au cas où un nouvel obstacle viendrait l'empêcher d'atteindre son objectif qui était celui de retrouver les deux individus pour leur faire goûter l'une de ces cellules présentes à la station de police. « J'aurais réagi exactement comme toi si les rôles étaient inversés, alors inutile de justifier ton attitude. L'alcool n'a pas aidé, certes, mais tu n'as fais que te défendre contre ces deux abrutis. » Son ton était ferme et implacable, balayant ainsi tout les regrets qu'elle pouvait exprimée à ce sujet. Emma ferait en sorte de trouver une solution pour que cette délicate affaire soit absente de son bureau, mais avant tout elle devait éclaircir certains points, une aide que Juliette ne pouvait lui apporter, car le reste, elle devrait le gérer seule. Elle mentionnait ensuite ce petit être, ce bébé à venir, ses émeraudes se posant sur ce ventre arrondi, un sourire nostalgique venant percée ses lèvres aux souvenirs de sa propre grossesse, souvenirs qui affluaient dans son esprit, une grossesse qui semblait appartenir à une autre époque et à une autre elle. « Je suis contente pour toi. » murmura t'-elle en relevant son regard vers le visage épanoui mais anxieux de la jeune femme. Son sourire se faisait rassurant devant sa crainte évidente de passer ce genre d'examens qui était de routine pour une femme enceinte. « Une échographie ? C'est ça qu'il souhaite que tu fasses ? » demanda t'-elle tout en terminant le restant de son café d'une traite. « Tu n'as pas à t'inquiéter. Il n'y a aucun risque que ce soit pour le bébé ou toi. Tout ce que tu ressentiras, c'est une légère sensation de froideur lorsque le médecin t'appliquera une espèce de gel sur ton ventre, ensuite il passera un petit engin sur ton abdomen qui permettra de voir l'intérieur de ton ventre sur un écran et ainsi ton bébé. » Elle expliquait d'une voix douce, sans se départir de son infime sourire, mais elle comprenait son inquiétude, ce n'était une pratique totalement inconnue dans le monde des contes, comme plusieurs choses qu'elle devrait apprendre à assimiler en habitant ici. « Si jamais tu as besoin d'aide ou d'explications sur certaines choses, n'hésite pas à me demander. » murmura t'-elle avec une certaine sincérité, prête à lui venir en aide, parce qu'elle s'était attachée à la brune, la considérant désormais comme une amie.
Elle était soulagée de ce chapitre soit clos, que cette affaire ne serait que de la paperasse supplémentaire sur un coin de son bureau. Elle ne comptait pas poursuivre Juliette, ni faire aboutir cette plainte qui n'était que sottise et vengeance personnelle face à une femme qui avait refusée des avances trop explicites. Elle se mordait la lèvre et oubliait cette enquête qui n'en était réellement une, Juliette était à présent mise hors de cause, elle n'avait plus à s'inquiéter de voir débarquer un agent de police chez elle qui viendrait l'arrêter pour pouvoir mettre au clair une situation totalement délirante. Emma poussait un soupir de soulagement, apportant la tasse à ses lèvres pour boire une longue gorgée de ce liquide qui échauffait son être, même si la température extérieure était clémente. Le sujet s'orientait ensuite sur le bébé à venir de la brune, écoutant son angoissée liée à un examen qu'elle-même avait subi onze ans auparavant. Elle la rassurait sur ce point, une technologie qui était totalement inconnue pour son amie qui venait du monde des contes. Elle étirait un infime sourire à ses mots, à cette émotion dans sa voix en s'imaginant voir ainsi l'image de son bébé. Emma se souvenait elle-même de sa première échographie de routine, dans un lieu plus hostile puisqu'elle était en prison à ce moment là. Elle se souvenait des courbes de ce petit être pixelisé et des battements de vie si perceptibles, des souvenirs qui lui pinçaient le coeur car ils faisaient parti de ces regrets qu'elle ne pourrait jamais changer, une blessure qui resterait à jamais gravée dans son organe vital. Perdre son enfant...Elle l'avait vécue d'une manière différente en décidant de l'abandonner après l'avoir senti grandir en elle durant neuf mois, elle savait à l'époque que c'était la bonne décision à prendre, car elle doutait de ses capacités de mère, doutait de pouvoir offrir à son fils la vie qu'elle-même n'avait jamais eu. Elle était trop jeune, trop instable, sans une vie de famille convenable avec un père qui avait décidé de vendre Emma aux fédéraux pour sauver sa propre peau, du moins c'était ce qu'elle avait imaginée durant toutes ces années. Dix ans plus tard, Henry était apparu sur le pas de sa porte, un miracle qu'elle choyait aujourd'hui, ne pouvant imaginée abandonner à nouveau son enfant duquel elle s'était rapprochée ces derniers mois, tissant ainsi ce lien brisé lorsque l'on avait emmené son enfant pour le placer à l'adoption. Il n'était pas mort tout comme celui de Juliette, mais la blessure était parallèle, car c'était comme si il n'avait jamais exister. Elle fermait les yeux quelques secondes pour diluer le flot d'émotions qui empoignait sa gorge. Les regrets étaient stériles et il n'était inutile de revenir sur ce bout de passé qu'elle préférait oublié, comme tant d'autres choses. « Tout va bien se passer Juliette, je me doute que ça ne doit pas être évident de vivre chaque jour avec le fantôme de cet enfant que tu as perdu. » Tout comme elle avait vécue chaque jour avec la culpabilité d'avoir laisser tomber le sien. « Tes inquiétudes sont tout à fait compréhensibles et légitimes. » souffla t'-elle d'un air rassurant en se penchant légèrement en avant pour glisser sa main sur son bras en un geste qui se voulait rassurant. « Tu n'es pas folle Juliette, simplement tu as peur et tu restes ancrée sur cet échec, mais si ça peut te rassurer, j'ai un bon pressentiment concernant ton bébé. » Elle souriait légèrement avant de se redresser sur sa chaise. « Tu auras ta fin heureuse aussi, sois en sûre. » Un dernier murmure avant qu'elle ne reprenait la tasse entre ses doigts et qu'elle piquait un gâteau qu'elle glissait entre ses lèvres. A son tour d'être interrogée sur sa vie et sur son escapade dans le monde des contes. « Je vais bien, pas mal de boulots ces derniers temps, qui aurait pu pensé que des personnages de contes donneraient autant de fil à retordre. » Une touche d'humour pour balayer la tristesse qui s'était abattue sur les deux jeunes femmes en se rappelant de plaies passées et qui n'étaient véritablement guéries. « C'était...déroutant. » avoua t'-elle après quelques secondes aux souvenirs de son premier voyage dans sa terre natale. « J'ai encore du mal à croire que je suis née là bas...C'est comme si tout ceci n'était qu'un rêve. » Un sentiment qui la poursuivait à chaque instant. Emma avait encore du mal à accepter sa condition de sauveuse et son improbable famille, même si elle assimilait les informations petit à petit, des informations qu'elle se devait d'accepter pour pouvoir mieux avancer, même si c'était parfois contre sa volonté.