now you stand here alone

Attentive à cette détresse et aux nombreuses interrogations de cette nouvelle grossesse, son regard glissait sur ce ventre arrondi sur lequel Juliette avait déposée ses paumes en un signe de protection évident pour un enfant qui ne pouvait connaître le même sort que le précédent. « Juliette... » Emma soupirait, glissant une main derrière sa nuque, massant légèrement cette dernière pour apaiser des muscles raides et légèrement endoloris. Les souvenirs de sa propre grossesse lui revenaient en mémoire, une grossesse difficile, enfermée entre quatre murs, séparée du monde réel par des barreaux qui lui rappelait sans cesse sa condition de prisonnière. Trahie par l'homme qu'elle aimait, l'épiderme écorché par ce poignard illusoire, ayant amené des doutes qui l'avaient poussée à abandonner son enfant pour une vie meilleure, qu'il avait reçu en soi, même si le destin à l'ironie mordante avait décidé que ce soit Regina qui l'adopte et l'élève ces douze dernières années. « Je comprends, mais rien ni personne ne remplacera jamais ton premier enfant, il restera toujours unique. Voit cela comme une seconde chance, comme une manière d'honorer la mémoire de ton enfant disparu. » Ses doigts avaient glissé sur sa main en un geste qui se voulait rassurant et compréhensif, un infime sourire perçant ses lèvres, consciente que les mots exhalés parlaient de sa propre expérience, même si elle ne comptait redevenir mère un jour, mais l'instinct maternel restait présent et ancré en elle, ce même instinct qui la poussait à s'exprimer et à calmer les inquiétudes de celle qui était devenue une amie au fil du temps. Le sourire devint une légère grimace à sa remarque, délaissant l'épiderme de la jeune femme pour s'enfoncer à nouveau contre le dossier de sa chaise. Le passé était le passé, même si il continuait à la hanter partiellement et à influencer ses décisions. « Yeah... » Les doigts coulaient sur sa tasse, la portant à ses lèvres pour en boire le breuvage devenu tiède. « C'était une décision réfléchie. Henry a eu une mère qui a su l'aimer et être là pour lui, c'est tout ce qui m'importe en réalité. » Même si cette mère devait être celle qui avait brisé en parallèle sa vie de famille, la privant du droit de grandir au côté de ses parents, poussant ces derniers à l'abandonner pour accomplir un destin dont elle n'avait souhaiter hériter, mais à présent, Emma devait endosser son rôle de sauveuse, qu'elle le souhaitait ou non. La blonde ne s'étendait plus sur ses sentiments et sur cette page de sa vie sur laquelle elle ne souhaitait revenir. Elle avait retrouvée son fils à présent et avait rétabli un lien maternel avec ce dernier, malgré des années manquées, regrets qui inondaient son organe vital, sourire légèrement joué et factice qui ornait ses lèvres mutines, préférant changer de sujet et se concentrer sur les péripéties rencontrées dans le monde des contes, ce royaume dont elle était originaire et qui semblait appartenir à une autre, différente de ce qui était advenu d'elle. « C'est gentil, je tâcherais de m'en souvenir. » Elle arquait un sourcil à sa remarque, celle d'une compagnie qui était plus préférable que celle exercer auprès de Regina et de sa meilleure amie qu'elle connaissait également, gardant sa méfiance autant pour la Maire que pour la blonde qui semblait si proche d'elle. « Que se passe t'-il entre Romain et elles ? » Une interrogation poussée par une certaine curiosité face à un regard noisette qui s'était assombri à la mention du duo, mais la brune se reprenait assez vite pour commenter sa réaction face à ce monde qui ne lui était plus si inconnu. « Tu sais si jamais tu as besoin d'un coup de main avec les affres de ce monde ci... » Un sourire amical, préférant mettre de côté le sujet du royaume enchanté car malgré les mois écoulés, elle avait toujours du mal à concevoir qu'elle était la fille de personnages de contes qui s'avéraient être issu d'une royauté dont le règne s'étendait sur la forêt enchantée, un conte de fée presque trop illusoire, une princesse qui n'était qu'un mirage de plus. Elle écoutait les mots de Juliette, se souvenant parfaitement  de ce dont elle se remémorait. Des dons puissants liés au pouvoir du vrai amour, une magie unique qui flamboyait dans ses veines et qu'elle ne cessait de restreindre, ne l'utilisant qu'en derniers recours. Certains accidents se manifestaient, tous en rapport avec des pouvoirs qu'elle ne contrôlait véritablement, malgré des cours donnés par Regina et Durnik pour lui apprendre à percevoir l'étendu de son don. Elle pinçait les lèvres et poussait un profond soupir, croisant les bras contre son buste. « Je ne suis pas encore très à l'aise avec...ça... » Nouveau soupir, se redressant un peu plus sur sa chaise. « Mais pour l'instant, je gère, si jamais j'ai besoin d'aide, je viendrais te voir ne t'en fais pas. » Un infime sourire pour la rassurer, même si Emma n'en ferait qu'à sa tête comme à son habitude, préférant continuer à nier l'évidence et s'ancrer dans ce qu'elle connaissait plutôt qu'explorer les ficelles d'un pouvoir qui restait incompris.

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Leurs détresses étaient différentes et en même temps si similaires. La perte d'un enfant, le vide ressenti, les années à se poser des questions quant à savoir ce qu'il serait advenu si ils étaient resté auprès d'elles, mais pour la vision d'Emma, la perte de Juliette était plus grande même si une nouvelle chance s'esquissait pour elle vu qu'elle était enceinte d'un autre enfant, car la sauveuse de son côté avait fini par retrouver ce fils abandonné, par reconstruire un semblant de relations avec ce dernier, attisant la culpabilité en elle de l'avoir délaisser, d'avoir préférer se détourner plutôt que le garder, un fait qu'elle regretterait durant toute son existence, car à présent qu'elle était dans sa vie, elle chérissait chaque instant passé à ses côtés, malgré une maladresse évidente qui était encore perceptible dans son rôle de mère. Pourtant, l'instinct maternel était là ainsi que cette tendresse et ces barrières qui s’affaissaient en sa simple présence, lui qui pouvait prétendre connaître l'autre visage d'Emma Swan, celui subtilement camoufler derrière l'armure que représentait cette veste carmine qu'elle ne quittait jamais. Elle délaissait ses pensées, délaissait cette blessure qui ne se refermerait probablement jamais, d'avoir manquer ainsi dix années de l'existence de Henry, de n'avoir pas pu assister à son premier mot, ses premiers pas, de ne pas avoir pu le consoler lors de ses chagrins ou de lui raconter une histoire pour l'aider à s'endormir. Elle sentait son coeur se serrer et préférait délaisser ce sujet de conversations qui était plus douloureux qu'elle ne voulait le montrer à la brune, un accord silencieux passé entre elles pour ensuite s'intéresser à son animosité envers Regina et sa meilleure amie. Il n'y eut aucune surprise à cette révélation, le souvenir de Graham restait cuisant dans sa mémoire, Graham qui avait péri, le coeur écrasé entre les mains d'une Regina emplie de colère et de jalousie car il s'était tourné vers elle. La colère scintillait dans ses pupilles, l'ivoire écorchant son inférieure. « Ses raisons étaient purement égoïstes. » clama t'-elle d'un ton glacial, bien loin de la chaleur qui avait pu naître auparavant. « Elle est l'autre mère de Henry, donc d'un commun accord nous avons décidées de rester cordiales pour ce dernier mais ce qu'elle a fait aux habitants de cette ville... » Il y avait de l'animosité, comprenant la colère de Juliette, car elle était légitime. Mary-Margaret avait du vivre un véritable calvaire, ainsi que David, entre sa « femme » et cette liaison qui avait été un scandale et qui les aurait presque séparés si elle n'avait levé la malédiction en sauvant la vie de son fils. « J'ai l'impression qu'elle a envoûté la plupart des habitants pour obtenir ce fameux pardon. » Et cela ne l'étonnerait guère, car la sauveuse continuait de se méfier de la Maire, gardant ses distances et la surveillant du coin de l'oeil. « Je suis désolée pour toi et pour Romain, cela a dû être très difficile à vivre une fois que la malédiction levée. » Elle apprit ensuite l'histoire qu'il y avait eu entre Neilina et Romain, poussant un soupir face à une relation compliquée. Elle était mal placée pour donner des conseils de couples, car sa propre vie amoureuse n'avait été qu'un désastre, le souvenir d'une relation qui avait bercé son coeur d'illusions avant de voir ses rêves piétinés en rejoignant cette cellule tout en faisant le deuil de cet amour déchu. « Tu l'es tout autant. » affirma t'-elle avec un sourire qui se voulait rassurant, même si elle ne savait quoi dire pour chasser les doutes de la jeune femme, car l'amour pour elle était une utopie, comblé de mensonges et de trahisons. « Et tu es enceinte de son enfant et il t'aime Juliette... Mais je peux comprendre tes doutes et que tu te poses des questions quant à leur relation. » Elle n'était vraiment pas douée pour ça, préférant se concentrer sur le sujet de ses pouvoirs, même si il était aussi délicat que les relations amoureuses. « Yeah...Tout comme il est difficile de se dire que tu es censée être la sauveuse et fille de personnages provenant tout droit d'un conte de fée. » murmura t'-elle avant d'effectuer une légère grimace, Juliette étant elle-même issue de l'une de ses nombreuses histoires, elle ne souhaitait la vexer avec son ironie pour toute cette situation qu'elle avait encore du mal à accepter. Elle tirait un léger sourire à sa remarque, ne faisant qu'un simple hochement de tête, car il n'avait rien à dire de plus sur l'étendu de ses dons qu'elle ne souhaitait développer pour le moment. Les quelques fois où la magie avait étreint son être, elle ne pouvait nier avoir aimer cette sensation, de sentir ce flux d'énergie parcourir ses veines, de sentir son épiderme vibrer sous l'essence même de son pouvoir, mais elle n'était pas prête pour les accepter pleinement et ce malgré ces longs mois passés à Storybrooke. « Comme d'habitude, rien qui ne sorte de l'ordinaire en ce moment. » Elle n'avait rien à raconter, si ce n'étaient quelques anecdotes sur l'un ou l'autre habitant, mais sa vie en particulier était toujours pareille, se partageant entre son fils, son boulot de shérif et les quelques rares moments avec une famille avec laquelle elle avait encore du mal à nouer des liens, malgré ce quotidien installé et cette colocation au loft qui se passait plus ou moins bien. Coulant un regard vers l'horloge, elle grimaçait avant de terminer sa boisson. « D'ailleurs, fe ferais mieux d'y aller et si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver. » souffla t'-elle à la brune en affichant un sourire amical avant de se redresser de sa chaise, prête à prendre congé et rejoindre le poste de police pour les heures à venir.