Cela faisait une semaine que les aventures à Underbrooke et un autre lieu du monde des contes avaient eu lieu. Malheureusement, le groupe des vivants n’étaient pas tous revenus idem. Déjà, pour CJ et Regina, c’était avec la perte de Robin, mort en des circonstances tragiques. La jeune fille avait repris le cours de sa vie, avec un petit goût amer. Certes, maintenant que ses camarades originaires du monde des contes savaient à présent qu’elle était au courant pour leur secret, ils ne lui cachaient plus rien. Elle n’était plus isolée et ils avaient découvert qu’elle était quelqu’un digne de confiance. Avec Blondie, ça s’était améliorée. Elles étaient devenues de très bonnes amies et visiblement, la petite brune avait réussi à faire changer d’avis la petite blonde au sujet de Regina. Mais l’ancienne méchante reine n’allait pas bien et comme pour la période où Robin avait quitté la maison quand on pensait que Marianne était vivante, CJ faisait de son mieux pour remonter le moral de sa mère adoptive. Robin n’aurait pas aimé les voir tristes ainsi et il aurait sans doute préféré les voir continuer à mordre la vie à pleines dents, gardant que les bons moments passés avec lui. C’était ce qu’elle disait mais une fois la jeune fille dans sa chambre, il lui arrivait parfois de pleurer en silence. De son côté, elle essayait de faire en sorte que Roland ne soit pas tout seul non plus. Le pauvre, il était orphelin, tout comme elle. Enfin, elle restait orpheline de sa famille biologique mais ne l’était plus grâce à sa famille adoptive. Et c’était ce que Roland le sente. Qu’il n’était plus seul. Il n’avait plus ses parents mais il avait gagné un grand frère et une grande sœur sur qui il pouvait compter. C’était son rôle d’aînée de veiller sur ses frères ! Alors, elle s’arrangeait parfois pour aller le chercher après l’école comme le ferait n’importe quelle grande sœur. Aujourd’hui, elle eut une belle surprise en sortant de l’école : sa marraine de cœur était venue la récupérer pour passer du temps entre filles. D’ailleurs, il fallait qu’elles aient une conversation sur ce qui s’était passé mais cela avait sans doute aussi pour but de voir comment l’adolescente allait. Il était vrai qu’elle avait été surprise de découvrir les autres facettes de Regina, Neilli et Cora. Du coup, elles avaient opté pour un petit dessert, des pancakes par exemple, chez Granny. CJ aimait bien venir manger parfois là-bas et puis, c’était un lieu à l’ambiance chaleureuse et familial. De quoi vous sentir comme chez vous !
"Une journée comme les autres après une incroyable aventure, l'heure des explications est arrivée ... ▬ Neilina - CJ
Les enfers, plus jamais je n’irais et pour rien au monde je ne voulais repenser à ce voyage. Nous avions été embarqué sans qu’on ne puisse rien y faire Regina et moi, et même si je regrettais plus que tout d’avoir encore été assez malchanceuse pour être prise dans ce fléaux, une partie de moi était contente que j’ai été de la partie. La cause de cette joie ? Cj, elle aussi avait été prise par ce fléau et avoir pu la récupéré saine et sauve aidé par Regina m’avait apporté une grande satisfaction. Si elle avait disparu avec Regina, je serais devenue folle. Mais malheureusement, cette fois nous n’étions pas tous rentré. Robin était mort. Regina était inconsolable, et Cj tentait de faire bonne figure. J’avais passé la première nuit à Storybrooke avec Regina avant de la pousser à reprendre une vie normale. Je savais qu’elle n’y parviendrais pas. Elle souffrirait jusqu’à la fin de ses jours, et je me détestais d’être incapable de la consoler. D’ailleurs, à la tomber de la nuit je redoutais toujours le jour suivant, elle allait devoir annoncer la nouvelle de sa mort aux Merry Men et plus précisément à Petit-Jean et la fameuse Juliette qui au gré de ses humeur était capable de mettre une ville feu et en sang. Je redoutais le moment où Regina allait se confronter à ses derniers. Elle allait être flagellée par ses derniers et j’espérais que Cora pourrait être présente pour la soutenir. C’était bien le rôle d’une mère ?
De mon côté je ne pouvais pas être la meilleure amie du siècle et pour cause depuis que j’étais revenue de notre périple la Méduse me jouait de plus en plus de tour. Revivre ma transformation m’avait boulversé et lui avait donné une certaine puissance. J’avais l’impression d’être revenue plusieurs mois en arrière et ça me rendait dingue. Naturellement, je n’avais pas voulu en parler à Regina, j’en avais parlé à personne. Je m’étais noyée dans le boulot pour reprendre le contrôle, je dormais peu, faisais beaucoup de sport. J’étais épuisée. J’évitais les hommes. J’évitais tous ce qui pouvait provoquer la Méduse. Malgré tout, j’avais fait attention de rester présente pour Cj. Cette gamine, je me reconnaissais en elle. Je voulais la préserver. Je voulais qu’elle vive une merveilleuse vie. Je voulais la préserver des dangers de la vie, la préserver des souffrances de la vie. Je ne pouvais rien faire contre la mort, rien sauf d’être la Neilina qu’elle aimait. Après une longue réflexion, j’avais fini par lui proposer une virée shopping à la sortie de ses cours. Cette fois, je ne lui ferais pas de faux plan. La dernière fois que je lui avais proposé cela j’étais tombée nez à nez avec Athos et tout était partie en vrille. Aujourd’hui serait différent. Je tiendrais ma parole et personne ne pourra m’empêcher de la prendre sous mon aile pour un moment de légèreté.
Quand Cj sortait des cours je me sentais sourire comme jamais. La voir ranimait la meilleure partie de mon être. Elle réanimait la fibre maternelle que j’avais volontairement abandonné. Après une brève discussion nous finîmes au Granny, une fois installées Ruby arriva vers nous et je commandais :
« Un cappuccino avec une crêpe au Nutella pour moi, CJ qu’est-ce qu’il te ferait plaisir ? »
Souriant à l’adolescente je la laissais commander tranquillement avant d’attendre que Ruby ne s’en aille pour lui demander avec patience :
En venant chercher CJ à la sortie de l’école, Neilli lui avait proposé de faire du shopping, ce qui fit du bien à l’adolescente et en même temps, elle se changeait un peu les idées. Justement, ça tombait bien car elle avait pas mal de questions à poser à sa marraine de cœur mais elle ne savait pas comment les poser. Elles s’étaient par la suite arrêtées au Granny pour y manger un petit truc. Neilli commanda un cappuccino et une crêpe au Nutella avant de demander à la jeune fille ce qu’elle voulait. - Un ice tea et aussi une crêpe au Nutella ! Merci Ruby ! Ah les crêpes ! CJ les adorait et à chaque fois qu’elle venait manger au Granny, c’était toujours ce qu’elle prenait comme dessert quand ce n’était pas une mousse au chocolat ou une Dame blanche. Faudrait qu’elle en fasse un de ces quatre un jour où Roland viendrait dormir à la maison. Il faudrait déjà qu’elle demande la permission aussi bien à Regina, qui ne dirait certainement pas non mais également à Petit Jean qui était pour l’instant le tuteur du petit garçon. Ah oui, Petit Jean ! L’adolescente venait de se rappeler que les Merry Men n’étaient même pas encore au courant. Elle pensa un bref instant accompagner Regina, autant pour la soutenir que pour jouer les diplomates. Certains compagnons de Robin avaient encore du mal à accepter l’ancienne méchante reine et cela en avait surpris plus d’un quand ils apprirent qu’elle avait adopté CJ. Mais comme elle était la petite protégée de Robin, ils n’avaient pas trop posé de question, et puis CJ était bien trop adorable pour que l’on pense qu’elle était mauvaise. Un simple sourire de sa part était contagieux. « Tu as passé une bonne journée ? » demanda alors Neilli. - Oui ! Et en plus, j’ai eu un B+ à ma dernière interro en math ! La jeune fille était très satisfaite de ce résultat. Elle avait beaucoup travaillé pour obtenir cette note, elle qui avait l’habitude d’avoir des C- ou D- autrefois. - Je suis contente et à l’école, les autres ont choisi de laisser une chance à Regina. J’ai réussi à les faire changer d’avis au fait qu’elle avait changé et qu’elle n’était plus la méchante reine ! Là, c’était le petit changement. Il n’était plus utile de jouer la comédie en faisant semblant de ne pas connaître le secret des habitants de Storybrooke. A présent, leur secret était aussi le sien. Il était normal qu’elle soit méfiante au sujet des personnes venant de l’extérieur de la ville. Elle voulait aussi protéger sa famille ! - Et toi, ça a été ?
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Assises au Granny, nous commandâmes des crêpes, avec cela j’ajoutais discrètement un dose de caféine. Revoir cette gamine me faisait le plus grand bien, mais comme toujours depuis que cette malédiction avait été avorté, j’avais peur de ce que mon double maléfique pourrait faire. La Méduse pourrait la détruire. Elle pourrait détruire tout le monde y compris moi. Repoussant cette pensée d’un coup subtile de la tête avant de jouer avec mes boucles d’or pendant que CJ commandait elle aussi une crêpe avec un ice-tea. Questionnant cette dernière sur le déroulement de sa journée, je souriais en apprenant la nouvelle de sa progression en mathématique.
« Félicitation CJ je savais que tu y arriverais ! Je suis très fière de toi. »
Souriant à cette dernière, je remerciais Ruby d’un geste de la tête lorsqu’elle nous emmena les boissons en nous annonçant l’arrivée prochaine des crêpes. Quand elle partait, Cj me contait sa petite victoire et une fois de plus je souriais en plongeant ma cuillère dans la chantilly de ma boisson. Les élèves de l’école acceptaient de donner une seconde chance à Regina. Une seconde chance, je n’y croyais pas. Je ne croyais pas en ce principe, mais je n’avais pas le coeur à ternir la joie de la fille de ma meilleure amie.
« Je suis très contente de t’entendre dire ça. »
M’humectant les lèvres, je mangeais le peu de chantilly qu’il me restait avant de sortir avec un ton doux en faisant preuve de toutes les précautions possibles :
« CJ promet-moi de ne pas trop prêter attention à ce que les gens peuvent dire. Ne perds pas ton énergie à essayer de redorer des blasons ternis. »
Son combat était honorable, mais la famille dans laquelle elle avait trouvé refuge était composé à 60% de méchants et à 40% de gentils. Quoi que les habitants de cette ville en disent face à elle, quand elle avait le dos tourner les langues se déliaient. Et quand bien même pensaient-ils ce qu’ils disaient au premier scandale ils retourneraient leur veste, et reprendraient leur vieille habitude. Ma question se retourna contre moi, et je sentais mon sourire se ternir légèrement :
« Oui … »
Marquant une légère pause, je souriais avec un peu plus d’aplomb avant de reprendre :
« Oui, une journée normale, j’ai eu quelques problèmes avec certaine de mes danseuses, mais rien de grave, c’était la routine. »
Les crêpes arrivèrent et je payais l’intégralité de la table. Usant des couverts je coupais une part de ma crêpe avant de demander :
« Comment va Regina ? J’aurais dû l’appeler mais j’ai été … quelque peu accaparé… »
Elles avaient toutes les deux commandé des crêpes, avec du café pour Neilina et un verre d’Ice-tea pour CJ. La jeune fille avait fièrement parlé de ses progrès en math et sa marraine l’avait chaleureusement félicitée en plus d’être fière d’elle. Tout à coup, Ruby avait amené les boissons. La jeune femme et l’adolescente la remercièrent toutes les deux avant CJ ne reprenne avec sa victoire sur l’opinion qu’avaient ses camarades au sujet de Regina. Elle était persuadée que tout le monde avait droit à une seconde chance, même les méchants bien que sa grand-mère l’avait un peu choquée à un moment lorsqu’ils étaient descendus pour rejoindre le bureau d’Hadès. « Je suis très contente de t’entendre dire ça. » fit Neilina. Quelques amis firent signe à CJ en passant à côté d’elles et cette dernière les salua à son tour de reporter son attention sur la meilleure amie de sa mère adoptive. « CJ promet-moi de ne pas trop prêter attention à ce que les gens peuvent dire. Ne perds pas ton énergie à essayer de redorer des blasons ternis. » Celle-ci avait parlé d’un ton doux mais l’adolescente avait bien remarqué qu’elle avait essayé de le dire sans vouloir lui faire de la peine. - Promis, ne t’inquiète pas ! CJ n’était nullement vexée. Elle comprenait parfaitement bien que parfois, certaines personnes pouvaient prendre un masque plus gentil devant elle et le faire tomber dès qu’elle avait le dos tourné. Elle avait déjà vécu ça dans son ancienne école, son ancienne vie. Puis, elle retourna la question que lui avait posée sa marraine de cœur. Elle lui raconta qu’elle avait passé une journée normale bien qu’elle ait eu quelques problèmes avec certaines de ses danseuses. Elle rassura rapidement que ce n’était rien de grave. Les crêpes arrivèrent à leur tour. Les deux jeunes femmes purent les goûter. CJ fit une chaire de roi. Elle avait toujours adoré les crêpes et quel que soit leur épaisseur. « Comment va Regina ? J’aurais dû l’appeler mais j’ai été … quelque peu accaparé… » demanda Neilina. - Pas très bien ! C’est presque quand Robin était parti sauf que là, j’ai l’impression, c’est pire parce que là, on ne le reverra plus jamais. Henry et moi, on essaie de lui changer les idées comme la dernière fois mais voilà quoi ! Elle ne le dit pas mais elle savait bien que Regina faisait de son mieux pour passer à autre chose mais elle avait du mal à faire son deuil de Robin. Même la jeune fille avait encore du mal à faire le deuil de son héros. Certes, il était mort comme il l’avait toujours été, un héros mais elle espérait qu’il revienne. Il ne pouvait pas mourir maintenant car sa fin heureuse n’était pas terminée. C’était ce qu’elle se disait sans arrêt !
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Je marchais un peu sur des œufs avec ma petite protégée. J’avais du mal à me faire à l’idée que cette dernière avait vu la méduse en moi. Avait-elle compris ? Avait-elle questionné Regina à mon sujet ? Ne valait-il mieux pas que je la mette dans les confidences ? J’avais tellement de question que me tiraillait l’esprit depuis que nous étions rentrées des enfers et de tous ce qui avait suivi. La mort de Robin étant au cœur de la plupart de mes maux lorsque les élans de culpabilité me faisaient vomir de honte. Je n’avais même pas été capable de poster moi-même l’offre d’emploi pour celui qu’occupait Robin à ses heures perdues, j’avais demandé à un de mes hommes de main de le faire à ma place. J’étais lâche. Je n’étais rien de plus qu’une lâche, aussi lorsque j’entendais CJ me parler de son combat pour redorer le blason de sa mère je me retrouvais béate d’admiration, mais également atterrée d’angoisse. Je savais que mon tour viendrait. Je savais que son combat allait la forcer à s’heurter à des murs et bien que Regina méritât amplement le pardon des habitants de cette ville, je ne voulais pas que CJ connaisse la déception de voir son projet anéanti par les mécréants de Storybrooke. Forte-heureusement, CJ me promettait de ne pas prendre cette tâche trop à cœur et je lui souriais avec amour. Si j’avais eu l’honneur d’avoir une fille j’aurais voulu qu’elle soit comme elle. Je ne lui avais jamais dit. Je ne l’avais dit par respect pour Regina et aussi parce que je ne voulais pas que ma meilleure amie apprenne que je parvenais quelques fois à succomber à l’envie de maternité en la présence de CJ. Sans compter que pour l’heure ce sujet n’était pas à l’ordre du jour, les crêpes étaient arrivées, mais surtout je voulais savoir comment aller ma meilleure amie. Preuve de ma grande lâcheté j’avais été incapable d’être une amie digne de ce nom en me montrant présente pour elle. La réponse de l’adolescente ne m’étonna pas tellement outre mesure. C’était prévisible, tellement prévisible qu’elle n’allait pas bien mais qu’elle faisait tout pour maintenir sa barque à l’abri du naufrage. Touillant pensivement ma boisson avec la cuillère je sentais mes lèvres se pincer de honte : si je n’avais pas succombé à la Méduse peut-être que tout aurait été différent et que Robin serait toujours en vie :
« CJ , … , ma chérie, … »
Cessant mon béguayllement, je passais ma main dans mes boucles blonde les dents serrées avant de lâcher d’une traite :
« Il est mort, … Cette fois c’était vraiment la fin, …. Et s’il existe un paradis ou un truc du genre alors tu le retrouveras là-bas mais quand ton heure sera arriver, donc dans longtemps …. »
Baissant les yeux, je les laissais se perdre dans la douce couleur de ma boisson en ajoutant d’une voix débordante de remords :
« Je suis navrée CJ, vraiment »
Dieu sait que j’aurais largement préféré être morte à la place de cet archer, mais je ne lui disais pas. Elle n’avait pas besoin de l’entendre.
CJ pouvait être une gamine adorable et malgré la peine qui la submergeait par moment, elle gardait la tête haute et continuait à sourire. Sourire était ce qu’elle faisait de mieux. Son sourire rayonnait de partout et remontait le moral aux autres mais il n’y avait pas que ça. Elle aimait aussi faire des câlins aux autres, surtout au petit Roland qui était un petit frère trop génial pour elle. Henry aussi y avait droit mais ce n’était pas pareil car deux ans séparaient seulement les deux jeunes adolescents. Mais CJ voyait que sa marraine de cœur n’allait pas bien non plus. « Il est mort, … Cette fois c’était vraiment la fin, …. Et s’il existe un paradis ou un truc du genre alors tu le retrouveras là-bas mais quand ton heure sera arriver, donc dans longtemps …. » lâcha Neillina. Cette dernière baissa ensuite les yeux tout en s’excusant. Cela fit de la peine à la jeune fille que celle-ci se leva pour aller la prendre dans ses bras et lui faire un gros câlin. Elle se fichait pas mal de ce que les autres pouvaient penser. Elle n’aimait pas voir ses proches tristes et Robin n’aurait pas voulu non plus. Elle fit ensuite un gros bisou sur la joue de la jeune femme avant de retourner à sa place. On entendit Granny lâcher « Oh, qu’elle est adorable cette petite ! » avant de faire un commentaire à Ruby qui lui fit aussitôt une grimace. - Moi aussi, je suis sûre qu’il est au paradis des héros, entrain de surement raconter des trucs à grand-mère, grand-père et maman ! C’est ce que j’aime me dire et je les retrouverai le plus tard possible ! Là-dessus, elle finit sa crêpe et but une nouvelle gorgée de son soda. L’adolescente avait vraiment fait bonne chair. D’ailleurs, chez Granny, elle se régalait toujours même si elle aimait encore plus la cuisine de Regina. En attendant que l’on vienne récupérer leurs assiettes vides, CJ hésita un peu avant de reprendre la parole. - Dis, tu ne m’en veux pas pour ne pas avoir dit que je savais que vous n’étiez pas tous du monde réel ? Elle avait eu ce genre de conversation avec sa mère adoptive mais tout s’était bien passé. Elles avaient discuté en se rassurant l’une l’autre. Et puis, pourquoi la petite se tracassait ainsi ? Même si sa nouvelle famille était loin d’être parfaite, elle savait qu’ils l’aimaient tous. Alors, pourquoi lui en vouloir d’avoir rien dit ? Ils avaient fait pareil non seulement pour la protéger mais aussi pour se protéger et de son côté, c’était également pour les protéger.
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Robin était mort et avait emporté dans sa chute beaucoup de monde. Je n’avais de cesse de me demander si les choses n’auraient pas été différente si je n’avais pas laissé la Méduse prendre le dessus sur moi. Si j’avais été plus forte psychologiquement peut-être que j’aurais pu parvenir à arrêter Robin lorsqu’il s’est sacrifié pour nous. Je n’avais de cesse de me rappeler cela, de rejouer la scène encore et encore dans mon esprit mais comme à chaque fois que la Méduse prenait le dessus, je me retrouvais amnésique, tout était tellement flou. Les bras de CJ s’enroulèrent autour de mon cou, et automatiquement, je lui répondais en enroulant son corps de mes bras avant de fusiller Granny du regard en entendant ses propos. Cette dernière roula des yeux et s’en alla après avoir dit une chose à Ruby qui grimaçait avant d’elle aussi disparaitre. CJ se leva et repartie à sa place pour finir sa crêpe tout en me parlant de ses croyances. Elle croyait au paradis, et cela ne m’étonnait pas, j’appréciais son côté positif, bien que cela me rappelait que si elle irait au paradis ça ne saura pas le cas pour moi ou encore pour sa mère. Nous avions commis bien trop d’atrocité pour mériter notre place au paradis si seulement cela existe. Préférant ne pas répondre à cela, je lui souriais et finissais ma crêpe.
Ruby revint vers nous pour nous débarrasser, et disparu aussitôt dès que je lui avais donné la monnaie et CJ en profita pour reprendre la parole avec hésitation. Les yeux exorbités, je me retrouvais estomaquée par sa question. Fronçant les sourcils, je m’empressais de lui répondre :
« Non, qu’est-ce qui te fais croire ça ma chérie ? »
M’humectant les lèvres, je prenais une grosse inspiration et ajoutais :
« Tu sais, si on refusait de te le dire ce n’était pas parce que nous avions pas confiance en toi mais pour te protéger des dangers de notre monde… »
Passant ma main dans mes cheveux, je repassais mes boucles derrière mes oreilles avant de passer à la phase la plus complexe de cette après-midi, CJ avait vu des choses qu’elle n’aurait pas dû voir, elle avait entendu des choses qu’elle n’aurait pas dû entendre.
« Tu sais, tu peux me poser des questions si tu en ressens le besoin, ce voyage t’as montré des choses que je dois l’avouer j’aurais préféré que tu ignores, mais si tu as besoin de réponses je peux essayer de t’en apporter. »
Une fois les crêpes terminés, Ruby était venue reprendre les assiettes pendant que CJ rebut une gorgée de son soda. Neilina fut surprise par la question de la jeune fille. « Non, qu’est-ce qui te fais croire ça ma chérie ? » demanda la jeune femme avant de rajouter. « Tu sais, si on refusait de te le dire ce n’était pas parce que nous avions pas confiance en toi mais pour te protéger des dangers de notre monde… » CJ hoca la tête. Elle avait en partie compris cela mais sur la fin, le reste, c’était tout de même pour protéger aussi les habitants de la ville de ce que pourraient leur faire ceux venant du monde réel tout comme elle. Voyant son soda terminé, elle interpella Ruby pour en avoir un nouveau. En ce moment, elle avait besoin de sucre. Était-elle en pleine croissance ? Elle avait quatorze ans, bientôt quinze d’ici l’été et niveau croissance, elle arrivait déjà à la taille qui lui fallait. Non, c’était juste un besoin passager. Elle avait des périodes où elle pouvait parfaitement se passer de soda et parfois, ben elle en était accro. Mais pas d’inquiétude, elle pouvait s’arrêter. Certains diraient que c’était sans doute lié à ce qu’elle avait vécu mais en réalité, cela n’avait rien à voir avec ça. « Tu sais, tu peux me poser des questions si tu en ressens le besoin, ce voyage t’as montré des choses que je dois l’avouer j’aurais préféré que tu ignores, mais si tu as besoin de réponses je peux essayer de t’en apporter. » continua sa marraine de cœur. La petite brune ne put retenir un grand sourire s’afficher sur son visage. Oh que oui, elle avait des questions. Peut-être pas des plus agréables pour Neilina qui ne voulait sans doute pas tout raconter sur son propre passé mais l’adolescente saisit l’occasion d’en savoir plus. - C’est vrai que ce voyage, si on peut appeler ça un voyage, m’a montré des choses pas très chouettes mais aussi des comportements que je ne soupçonnais pas chez certaines personnes qui m’ont choquée ! Elle faisait allusion à Rozen et Charles mais également à Cora. Même si sa grand-mère s’était montrée tout de même un peu plus discrète, la jeune fille n’était pas une idiote mais elle avait vraiment été le plus choquée par le fait que Charles l’ait prise en otage pour faire pression afin de ne pas oublier Rozen et les propos que cette dernière avait eus au sujet de la gamine l’avaient profondément blessée. Elle pensait qu’elles étaient amies mais apparemment, ce n’était pas le cas. - Je me doute que tu ne répondras peut-être pas à toutes mes questions mais … Tu es dans quel conte où tu es qui ? Ce que j’ai compris, c’est que tu n’es peut-être pas du camp des héros parce qu’un héros, il ne menace pas à tuer … C’est par rapport avec Orphée et Eurydice que je dis ça. Ton côté « monde des contes » a l’air d’être quelqu’un qui euh comment dire ? ne doit pas être très patient pour certaines choses ! dit-elle, le sourire aux lèvres, avec dans les yeux ce qui ressemblait à des petites étoiles. Mais je suis contente de savoir, comme ça, maintenant, on n’a plus à faire semblant que tout le monde est originaire de ce monde-ci. Enfin, juste entre nous quoi ! Et dis, où as-tu appris à te battre et tout ? Tu connais vraiment Regina depuis que vous êtes petites ou c'était lié à la malédiction qu'elle avait lancée ?
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Le soda de CJ était terminé et elle en commanda un autre que je payais automatiquement en posant un nouveau billet sur la table. Je n'étais pas une fervente adoratrice de ce genre de boisson qui faisait incroyablement grossir, mais je ne disais rien. Je ne voulais pas la priver d'un plaisir aussi simple. Je savais que Regina partageait mon point de vue sur ses boissons mais je me doutais que comme moi elle devait passer l'éponge. Il y avait plus urgent à gérer que l'addiction de l'adolescente pour ses boissons. Aussi pour la première fois de ma vie, je mettais mes secrets de côté pour donner à CJ l'occasion de poser ses questions. Naturellement je vérifiais que personne n'écoutait, fallait pas abuser non plus, mais visiblement le granny était quasiment désert et les gens préféraient éviter mon regard plutôt que de s'approcher. Même Ruby revint rapidement avec la commande de CJ, m'encaissa en un remerciement et repartie aussi vite qu'elle n'était arrivée. Y avait du bon à inspirer la crainte, songeais-je avant que la voix de CJ ne me recentre en me parlant de notre voyage en enfer, en m'apprenant avoir été surpris par les comportements qu'elle avait observé sur place. Nul doute que je faisais partie des cas étonnant. Hochant la tête patiemment j'attendais la suite, tout en finissant moi aussi ma boisson. Cette dernière demanda dans quel conte mon histoire était retranscrite et je sentais mes lèvres se pincer l'une contre l'autre. Laissant échapper un léger rire quand elle ajouta que je ne devais pas être une personne bien patiente, j'arquais un sourcil.
" Même ta mère est plus patiente que moi "
Lâchais-je en un léger rire avant de la laisser de finir de poses ses questions, il n'y a aucun doute que mes réponses en apporteront d'autre. Une fois qu'elle eut fini, je passais ma main dans mes cheveux, vérifiais une fois encore que personne ne nous espionnait avant de me jeter avec beaucoup de mal-être dans la voix.
" Ok, j'ai promis de te répondre, mais n'oublie pas que je ne fais jamais cela en temps normal, il n'y a que ta mère qui soit au courant de mon histoire. J'ai passé toute ma vie à protéger mon histoire alors soit indulgente si je ne suis pas très claire. "
Mon introduction faite je fermais les yeux, expirais un bon coup et lâcha à voix basse.
" Mon histoire est différente de la plupart des personnes de mon monde. Il y a bien longtemps, presque un millénaire, je suis née sur les terres grecques. J'étais celle que tout le monde nomme la Méduse. T'as dû en entendre parler à l'école. Le dieu Zeus m'a donné une seconde chance et à enfermer l'âme de la Méduse dans une partie de mon esprit et m'a rendu mortelle. "
Me raclant la gorge, je m'humectais les lèvres une fois de plus avant de poursuivre.
" Je suis donc devenue Anne de Winter, je n'avais aucun souvenir de ma première vie. J'ai rencontré ta mère à l'âge de huit ans. Nous avons grandi ensemble et on a été séparé quand nous nous sommes mariées. Ce n'est qu'après la levée de la malédiction qu'on s'est retrouvée. "
Ok l'histoire était rapidement résumée, mais fallait pas non plus trop m'en demander. Je ne mentais pas, j'omettais quelques détails, rien de plus, rien de moins. Puis avait-elle vraiment besoin de savoir que j'étais une virtuose du crime ?
" Et j'ai appris à me battre seule, mon mari m'a appris quelques trucs, mais tout comme Robin j'ai un don avec les armes. Pourquoi est-ce que cela t'intéresse-t-il ? "
Quoi ça aussi c'était vrai ? J'étais une virtuose, le must du must en matière de tueuse en série. Le plus important, c'était surtout de savoir pourquoi est-ce qu'elle s'intéressait à mon professeur de combat. Avait-elle des ennuis ? Si s'était le cas l'investigateur de ses préoccupations seraient rapidement or d'état de nuire.