Déjà elle n’est pas lâche et lorsque je soumets la possibilité d’un meurtre elle ne baisse pas les yeux et ne détourne pas son regard. Bon point pour elle. Elle remonte dans mon estime.
Avec un sourire ironique, j’accueille sa fausse reddition. Lever les mains n’enlève rien au danger qu’elle représente. Je ne suis pas stupide. Les lianes et branches qu’elle peut manipuler à distance pourraient m’entraver et m’étouffer mais je suis aussi très rapide et une lame bien placée dans sa gorge pourrait mettre un terme à sa magie.
Sur la défensive, je suis tout de même soulagé qu’elle n’envisage pas un meurtre. Du moins en premier recours.
Rangeant mon pistolet, j’écarte ma main et mon crochet pour lui signaler que les hostilités sont closes. Momentanément.
Maintenant j’ai hâte de découvrir ce qui vaut une telle quantité de poussière de fée à ses yeux. Sans ramasser le sachet, j’attends et ce qui vient peint sur mon visage une véritable surprise.
« Arrêter Peter Pan ? Je vous croyais amis ? »
Là je ne comprends pas.
« Qu’est ce qui se passe ici ? »
Est-ce un piège ? Un test ? Ce serait stupide. Peter Pan sait que je n’ai aucune amitié à son égard. Je lui en veux toujours de ne pas m’avoir prévenu pour l’Ombrêve. Il est en partie responsable de la mort de mon frère.
« J’ai besoin d’en savoir plus. Qu’est-ce que vous lui reprochez ? »
Ma colère étant tombée, je suis revenu sans y prêter attention au vouvoiement.
« Et pourquoi ne pas intervenir vous-même ? »
Je la pense suffisamment maligne pour user de ses pouvoirs et réduire Peter Pan à l’impuissance si elle le désirait. A moins qu’elle ne veuille pas se salir les mains ? Il y’avait tout à coup quelque chose de pourri au royaume des enfants.
La faveur que je lui demande a l'air de complètement le décontenancer. Il se met à me poser des tas de questions comme si il devenait suspicieux. Pourtant il m'a fait comprendre qu'il n'avait pas l'intention de m'attaquer. Il faut qu'il reste sur cette position. Le soucis c'est que j'en avait dit bien assez. Je ne suis même pas censé parler à d'autres personnes que Peter et les enfants perdus. Je risque ma peau à vrai dire ... Ce qu'il m'étonne c'est que ce cher capitaine ne soit au courant de rien de ce qu'il peut se passer ici.
" Vous ne savez donc pas? Tout ce qu'il se passe dans l'ombre de tout ça?"
dis je avec de grands gestes des bras pour désigner notre île.
Je me doute que maintenant Peter inspire bien plus la crainte par le biais de ses actes qu'auparavant. Mais est ce que les autres habitants de Neverland sont au courant de tout ce qu'il peut se tramer ici? Il y a bien des choses que je vais vous apprendre Crochet...
"Ecoutez, j'en ai déjà beaucoup trop dit. Je ne suis même pas censé parler à d'autres personnes que Peter."
Je regarde autour de moi, dans tous les recoins. A force de côtoyer Peter, on fini bien souvent par devenir paranoïaque. Si quelqu'un vient à entendre tout ce que j'ai pu dire jusqu'à présent, je suis fichue.
"Si vous souhaitez savoir pourquoi je m'en remets à vous, je vous le dirai mais nous ne pouvons pas en parler ici."
J'espère qu'il saura faire preuve de compréhension car dans le cas contraire, notre accord ne tiendrai plus. D'un geste de la main, je fais virevolter le sac de poussière de fée afin qu'il tombe pile à ses pieds.
"Prenez ceci comme un acompte jusqu'à notre prochaine rencontre. Et si je ne le fais pas moi même c'est tout simplement parce que les méfaits de Peter ont pris bien plus d'ampleur que vous ne le pensez".
Elle a tout à fait raison. Je ne sais rien de tout ce qui se passe dans le Royaume de Peter Pan. En réalité car je ne voulais pas savoir jusqu’à présent. L’équilibre de notre relation ne tient qu’à un fil je le sais. Il avait depuis toujours été basé sur une relation purement commerciale. Avec la limite de ne pas s’occuper des affaires des uns et des autres. Chacun chez soi. Pour la paix et l’équilibre de tous.
Secouant la tête, je confirme ses soupçons. « Personne ne nous parle ici. Nous sommes des adultes. »
Cela suffit à tout dire. Elle-même sait qu’elle n’a pas le droit de me parler.
D’un signe de tête, j’accepte son ordre et prend le sac que je fais disparaître dans une poche intérieure de mon long manteau de cuir. S’agit-il d’un test. D’un piège ? Je veux en savoir plus.
« Rendez-vous à minuit là où pousse l’ombrêve. »
Personne n’y va. C’est trop dangereux et difficile d’accès mais avec la poussière de fée ce ne sera pas un problème.
« Je ramène cet idiot et le fait mettre aux fers puis je viendrai écouter ton plan. A moins que tu ne préfères me rejoindre dans ma cabine. Je garantie ta sécurité. Tu as ma parole. »
Ce qui lui conviendra le mieux sera appliqué. Le principal étant que Peter Pan n’ait pas vent de ce qui se passe. Perdre son marché serait dommageable pour mes affaires mais bien moins dangereux que de m’attirer sa colère. Je ne le sous-estime pas. Il peut être un ennemi redoutable. Je le pense vindicatif et acharné à assouvir ses projets. Avoir un tel ennemi serait une épée de Damoclès qui m’obligerait toujours à regarder derrière mon dos. Néanmoins si Clochette a prit le risque de venir me trouver c’est que l’heure est grave. Et je ne suis pas lâche. Je ne fermerai donc pas les yeux.
J'eût l'impression d'avoir retenu ma respiration tant le sentiment de peur me lacérait les entrailles. Le Capitaine pourrait passer un mauvais quart d'heure s'il se fait surprendre à comploter avec moi. Crochet me confirme qu'il ne sait pas même ce qu'il peut se passer ici. Après tout, personne n'approchait vraiment les adultes car Peter avait leur avait dépeint un sale tableau. Il fini par accepter ma compensation en attendant que je lui trouve une récompense bien plus conséquente une fois le travail achevé. Il me propose de le retrouver à l'endroit même ou pousse cette saleté d'ombrêve... Non trop risqué, Peter a plusieurs fois fait récolter cette horrible chose pour assouvir ses horribles desseins sur les enfants perdu. Il y a forcément un moment où cet endroit sera surveillé. Toujours est il que l'idiot de moussaillon qui m'avait attaqué sera derrière les barreaux comme il me l'a assuré. Preuve qu'il ne compte pas du tout me tendre un piège puisque juste après il me garantie ma sécurité avec lui à mes côtés. Au moment où il évoque une rencontre dans sa cabine, je me dis que c'est probablement la seule solution raisonnable.
" Non pas l'ombrêve s'il vous plait, je ne veux plus voir cette saleté!"
La panique trahis ma voix et soudain j'ai la gorge nouée et les mains tremblantes. J'essaye de rassembler mes esprits pour parvenir à terminer de formuler ma requête.
"Retrouvons nous sur le Jolly Rogers, au moins sur la mer nous seront déjà bien plus éloignés de sa menace. J’apparaîtrais sous ma forme rapetissée, je serai beaucoup plus discrète."
Je déploie doucement mes ailes et commence à prendre de la hauteur, je saupoudre son épée de poussière de fée avant de partir.
"C'est pour couper les branches et lianes que j'ai crée, cela évitera d'abîmer votre lame. Oh et effectivement, les adultes se font plutôt rare dans la région, personne ne vous adressera le moindre regard même si vous agonisiez dans d'atroces souffrances devant tous".
Clochette semble avoir une aversion pire encore que la mienne pour l’Ombrêve. Je ne lui demande pas d’où celle-ci vient. Sachant que personnellement il m’est difficile de parler de la mort de mon frère.
Acquiesçant à sa proposition, je l’invite avec plaisir à bord du Jolly Roger.
« Tu seras la bienvenue et ta forme discrète te permettra de passer inaperçue. »
Avant de partir, elle prend soin de me donner une petite aide pour quitter les lieux.
« Merci. »
Je l’ai remercié naturellement. En moi l’envie de l’aider grandit. Une sorte d’empathie est en train de naître.
Réveillant le marin pour ne pas avoir à le porter, je m’attelle à la tâche afin de nous frayer un chemin pour retourner au navire.
Immédiatement, il est mis aux fers à fond de cale et au secret. Je n’ai pas envie qu’il s’étende et je souhaite aussi le questionner personnellement.
Les affaires avec Peter réglées, nous quittons le pays imaginaire pour mouiller non loin, ayant donné l’ordre au second de simuler une avarie. Pendant que les "réparations" ont lieu, je descends interroger le matelot qui a tenté de voler la poussière de fée. C’est une petite frappe, opportuniste, sournoise et sans aucune autre ambition que de se faire de l’argent facilement. J’hésite entre le vendre comme esclave ou lui donner le dernier bain de sa vie. Si je le laisse en vie, je m’en ferai un ennemi et devrai toujours regarder par-dessus mon épaule. J’ai suffisamment d’adversaire sans en rajouter une de plus. Par ailleurs, il risque aussi de tenter de recommencer. En tous cas je doute qu’il ne daigne oublier l’incident et renoncer. Ma décision prise, je lui passe une corde autour du cou et lui ôte proprement la vie. Je fais les choses moi-même. Je n’hésite pas à me salir les mains. Un sac sur la tête, il sera jeté à l’eau dans la nuit lesté de pierres.
Remontant dans ma cabine, la nuit étant tombée, je me sers un verre en attendant l’arrivée de Clochette.
Je suis vraiment soulagée que Crochet ait accepté de me recevoir sur son navire. Neverland devient tellement hostile que chaque bruits me donne maintenant une peur panique dès que je me balade seule. Maintenant qu'il est derrière moi à ramener le vaurien pour y recevoir son châtiment, je continue ma route et finis par arriver dans mon dortoir en quelques battements d'ailes. Il se trouvait dans un creux d'arbre juste à côté du dortoir des garçons perdus. Je n'étais pas mal installé en somme, mais croiser les lits défaits d'enfants que je ne reverrai jamais me hante. Je me pose sur le sol de mon dortoir. Je regarde tour à tour les éléments qui la compose avec lassitude. Je laisse échapper un soupir, j'étais seule je pouvais me le permettre! J'en ai assez de tout! De ce dortoir où je me réfugie avec effroi quand Peter sombre dans un de ses moments de folie et qu'il casse tout! Assez de ne rien pouvoir faire quand un enfant se fait emmener pour subir une terrible fin! Assez d'être faible!
Je file un coup de pied dans mes affaires, je renverse tout ce qu'il se trouvait sur ce qu'il me servait de lit et pour finir, j'envoie ma botte dans ce que j'utilisais comme miroir. Il fallut quelques secondes à mon coeur pour qu'il arrête de s'emballer. C'est décidé, je ne reviendrais plus ici. Jamais.
Je m'habille plus confortablement, rechausse ma botte et y enfile ma baguette, au moins je suis sûre qu'elle y est en sécurité. Je m'attache les cheveux et emporte mes sacs de poussière de fée avec moi, Peter ne doit pas les trouver.
J'attends patiemment la nuit, une fois que je sûre que les enfants dorment à poings fermés. Je vole parmi ceux qui restent. Leurs doux visages me manqueront c'est sûr.
Je prends mon envol une fois toutes les étoiles du ciel scintillantes, et que l'obscurité ait gagné Neverland.
Les ordres donnés, je n’avais plus à attendre que Clochette arrive. Je n’avais rien demandé et si pour beaucoup la poussière de fée était une matière précieuse, je n’avais pas spécialement cherché jusqu’à présent à m’en procurer.
Dans ma cabine, un verre de rhum à la main, j’ouvris la bourse de cuir qui avait coûté la vie au voleur que j’avais tué ce soir. Cette poussière permettait de voler, mais je savais aussi qu’elle avait une certaine valeur marchande auprès des sorciers et êtres magiques de toute sorte. Elle pouvait entrer dans nombre de potions et même simplement de riches personnages qui voudraient s’offrir ses pouvoirs. Je ne savais pas encore ce que j’en ferai. De toute façon, je ne l’avais pas encore gagnée. Refermant la bourse, je la laissais sur la table. Elle faisait partie du marché et pour que celui-ci soit conclu, il fallait que je puisse savoir ce qu’elle attendait de moi.
Peter était un tyran. Un enfant trop gâté qui détenait le pouvoir et s’y accrochait comme un chien à son os. J’avais aidé Wendy un jour où elle était malmenée par les enfants perdus. Comme dans la société adulte, chacun devait trouver sa place et cela n’était facile pour personne. Et l’exemple que leur chefaillon donnait n’aidait en rien la situation. Maintenant Clochette avait évoqué des soucis plus importants encore que cela. Quels étaient-ils ? Quel était son plan ? Quel rôle me destinait-elle ? Ne la voyant pas arriver, je terminais mon verre et montait sur le pont sous le ciel étoilé.
J’assistais à la mise en eau discrète du cadavre lesté et avisait le quartier maître des « réparations en cours ». Si nous étions espionnés, cela donnerait le change. Le repas prit, la majorité des hommes et femmes de mon équipage étaient parties dans leurs hamacs pour prendre un peu de repos.
Regagnant ma cabine, je me resservis un verre de rhum et en préparait un pour mon invitée qui je l’espèrais allait bientôt arriver.
Cela faisait quelques minutes que je survolais l'océan pourtant, j'aperçois rapidement le Jolly Rogers reposant sur les eaux. Je commence à ralentir pour me poser le plus discrètement possible. Autant Crochet m'inspirait bien plus confiance qu'auparavant, autant son équipage pas vraiment. Sous ma forme réduite, je suis sûre de passer inaperçue. On ne peut pas vraiment dire que les matelots sont très futés mais ils peuvent être parfois assez perspicaces.
Je me pose sur l'une des rambardes du navire et regarde autour de moi. A part le son des vagues qui s'écrasent sur la coque il n'y a pas un chat. Remettre les pied ici me rappelle bien des souvenirs et malgré la certaine rancœur de Crochet et Peter, on ne peut qu'admettre que ce navire est superbe.
Avant notre entrevue d'aujourd'hui, je n'avais jamais réellement échangé le moindre mot avec lui. Il ne m'a pas semblé si mauvais que le dis Peter. Mais depuis quand cet odieux gamin était il honnête?
J'entends du bruit, une porte qui s'ouvre en grinçant. D'un coup d'ailes, je me réfugie derrières les cordages qui étaient étalés par terre à côté de l'un des mats. En jetant un coup d’œil par dessus dans le plus grand des silences, je me rends compte que c'est justement ce cher Capitaine marchant un verre à la main.
Je me rapproche en me posant un peu plus haut sur le pont supérieur. Il a l'air serein. Son regard se porte au loin, il ne dit mot. Tout en buvant son verre, il se déplace à peine. C'était lui alors que tout le monde devait détester à Neverland? Je ne doute pas de ses capacités à réduire aux silences les plus indésirables mais, je n'ai plus vraiment peur de lui.
Il fini par retourner dans sa cabine, son verre toujours à la main mais vidé de son contenu. Je le suis, décidant de passer par le hublot. A ma grande surprise, sa cabine n'a pas changé. Tout est toujours pareil, même cette grosse lanterne posée sur son bureau. Celle qui avait servie à me tenir enfermée une fois. Longue histoire...
Je profite qu'il a le dos tourné au bureau pour me poser dessus à côté de la fameuse lanterne qui me parait toujours aussi grande! Pour attirer son attention, je tape du bout de ma baguette sur l'un des verres qui constitue la lanterne.
"Vous la possédez encore? Si vous voulez mon avis, elle ne me rappelle pas de très bons moments passés à vos côtés!"
Involontairement, je sursautais. Je ne m’attendais pas à la voir apparaître ainsi. Un sourire carnassier étira mes lèvres alors que je m’amusais à la titiller en me penchant vers elle.
« J’avoue qu’elle m’a bien été utile et que vous avez un don pour éclairer la nuit. »
J’éclatais de rire en me redressant. « Je plaisante bien sûr. Si vous le voulez, je peux la poser ailleurs, mais les bougies sont trop risquées sur un navire sans la protection du verre pour éviter les incendies. »
Un accident était si vite arrivé. Lui désignant un siège et le verre à son intention je repris.
« Vous pouvez reprendre votre forme humaine si vous le souhaitez, personne n’entrera sans mon accord, ou rester ainsi comme vous préférez. »
Son apparence n’avait que peu d’importance, ce qui m’impatientait c’était le marché qu’elle voulait me proposer. Le sachet de poussière de fée était toujours sur la table. Je voyais qu’elle n’était pas venue les mains vides. Intrigué, je demandais. « Vous partez en voyage ? »
Souhaitait-elle profiter du Jolly Roger pour s’éloigner le plus vite possible de l’île ? Ou était-ce le solde. Déjà ?
Me resservant un nouveau verre, le sien étant encore plein, je lui demandais après en avoir bu une gorgée.
« Quelle est exactement la situation et qu’attendez-vous de moi ? »
Mon regard couleur ciel s’était assombri. Je voulais vraiment savoir ce qu’il se passait et ce qu’elle comptait me demander avant de prendre toute décision. M’offrir la haine de Peter Pan n’était pas chose négligeable. Il s’agissait d’un ennemi qui avait déjà tué mon frère et qui sous ses airs de ne pas y toucher, d’être du côté des gentils, était vicieux et sournois mettant tout en place pour arriver à ses fins.
Au moins ma petite plaisanterie a eût le don de détendre l'atmosphère. Quitte à parler de sujets fâcheux, autant que cela se passe dans la meilleure des ambiances possible. Il est plutôt satisfaisant de voir le Capitaine rire, beaucoup aiment à l'imaginer froid et sans cœur! Il est vrai que sans lanterne son navire aurait déjà pris feu depuis longtemps!
Il me suggère de reprendre ma taille humaine juste avant de me questionner. Partir en voyage moi? Oh non, rien que l'idée m'effraie. Je ne saurais jamais survivre dans un autre monde que Neverland.
Je remarque que je n'avais pas encore touché au verre qui était en face de moi tandis que le Capitaine s'en re servait un. J'ai beau ne pas aimer l'alcool mais la moindre des politesses serait d'au moins boire quelques gorgées. Je descend de la table d'où j'étais perché pour me grandir de nouveau. J'en profite pour déposer mes précieux petits sacs dessus. Je porte le verre à mes lèvres et les quelques gorgées m'arrachent un rictus.
A voir la mine sérieuse de Crochet, je pense qu'il est temps de dire la vérité.
"Je pense qu'il est effectivement temps de vous parler de ce qu'il se passe. Je ne sais pas comment vous le dire mais faisons simple si vous le voulez bien. Voilà, Peter est responsable de la mort de plusieurs enfants perdus et il est temps que cela cesse".
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Mar 26 Juin - 8:04
