Regina avait laissé ses enfants décorer la maison à leur guise et je trouvais l’idée plus que fantastique. Je pouvais facilement reconnaître les décorations de mon petit-fils à travers les autres. Mon petit Henry, restait Henry après tout. Je posais les paquets aux endroits indiqués par Regina et je prenais ensuite le cintre qu’elle me tendait. Là, je plaçais mon manteau, mon écharpe et mon chapeau sur ce dernier avant de le ranger avec délicatesse avec les autres manteaux. J’avais toujours peur de faire une bêtise en présence de ma belle-mère, sans doute à cause de quand j’étais enfant. Je rigolais un peu à la mention de la cannelle. Elle ne me connaissait que trop bien.

J’avançais lentement dans le salon et instinctivement je m’approchais de l’arbre de Noël qui était époustouflant. Je touchais une décoration avec un oiseau en souriant avant de fermer les yeux. J’espérais que ma fille viendrait passer Noël chez nous ou du moins, qu’elle viendrait faire un petit tour pour me saluer. Les choses semblaient aller mieux depuis qu’elle m’avait rejoint au milieu de la nuit. J’avais la tête un peu dans les nuages lorsque Regina revint avec les biscuits et mon chocolat chaud. Je m’approchais immédiatement pour prendre la tasse dans mes mains et je m’assoyais à côté de Regina instinctivement.

Je sentais déjà la boule d’émotions se former dans le fond de ma gorge. Je regardais la cannelle sur le dessus de la tasse et mon coeur se serrait fortement.

- Non tu as été parfaite Regina, comme toujours.

Je me mordais la lèvre inférieure pour retenir les pleurs qui semblaient remonter à la surface à chaque fois que je pensais à David en cet instant. Je regardais vers le haut en essayant de retenir mes larmes comme je pouvais, mais ces dernières avaient décidé de poursuivre leur chemin sur mes joues. Je sentais que j’allais craquer.

- J’ai cherché partout Regina … Vraiment partout. La ville, la campagne et le bois. Je n’ai trouvé aucune trace. Je n’ai rien trouvé. J’ai tout essayé!

Évidemment je n’avais pas mentionné ce que je cherchais. Je me mettais à pleurer sans pouvoir me retenir. Ce sentiment d’impuissance que je ressentais à cet instant me faisait presque perdre tout espoir.  Je lâchais finalement le morceau sur le sujet de mes recherches entre deux sanglots.

- David … David a disparu!

J’avais de la difficulté à me retenir. Personne n’avait été en mesure de m’aider … Elle était mon dernier espoir.
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Les fois où Regina avait reçu Mary-Margaret chez elle avaient été rares, même depuis que l’entente était redevenue cordiale sans le moindre souhait de meurtre. A vrai dire, elles n’avaient que peu eu le temps de se retrouver toutes les deux. Et à présent, énormément de choses avaient changé, malgré qu’en apparence elles se soient remises dans l’ordre. Car même si Regina était de nouveau maire à Storybrooke, elle avait toute une tribu d’enfants, un mari qui avait traversé pas mal d’épreuves lui aussi, et une ville à rebâtir. Néanmoins, la détresse à peine voilée de sa belle-fille l’avait inquiétée, il était si rare de la voir ainsi.

Ce fut donc avec une tasse de chocolat chaud préparée comme la princesse l’aimait, et des petits biscuits faits maison, qu’elle essaya de l’apaiser tout en essayant de savoir ce qui n’allait pas. Blanche commença par parler de recherches infructueuses, et sans doute que le regard de sa belle-mère laissait transparaître l’incompréhension du sujet. Que cherchait-elle avec autant d’acharnement et de détresse ? Quand le nom de David fut cité, Regina sentit son souffle se couper. Le prince charmant avait disparu ?! Comment était-ce possible ? Depuis quand ? A cause de qui ? Pour une fois, ce n’était pas elle qui était derrière tout ça et elle espérait que ce n’était pas une ruse foireuse d’Hadès pour lui faire perdre la confiance de sa famille.

- Que dis-tu ?… souffla-t-elle comme pour elle-même.

Elle comprenait mieux à présent que Mary Margaret soit dans tous ses états. Il ne manquait plus que ça, entre Emma qui était ténébreuse et semblait vouloir couper les ponts, et maintenant David qui était porté disparu…

- Maintenant que tu me le dis, c’est vrai que je ne me souviens pas l’avoir vu durant la guerre…

Pourtant, il avait été un fervent entraîneur durant les séances de préparation. Depuis quand avait-il bien pu disparaître ? Elle comprenait tant la peine et les inquiétudes de sa belle-fille. Elle aussi avait perdu son mari une fois. Sauf que tout le monde le croyait mort. Elle avait cependant perdu aussi ses enfants qui avaient été enlevés. Elle ne comprenait que trop bien.

- Nous allons tout faire pour le retrouver, assura-t-elle en posant une main sur la sienne pour la réconforter. En as-tu parlé au poste de police ? Et… à Emma ?

Regina voulut proposer d’utiliser une potion de localisation mais elle avait utilisé les dernières gouttes pour tenter de retrouver ses enfants. Rumpel en avait peut-être encore ? Sinon il faudrait en refabriquer au plus vite, mais c’était une préparation complexe qui prenait du temps.

Regina était sous le choc en entendant cette nouvelle. Oui, le Prince Charmant avait disparu et mes efforts pour le retrouver n’avaient pas été fructueux, loin de là. Mon mari me manquait. La moitié de mon coeur était absente mais je sentais qu’il était toujours vivant quelque part dans ce monde ou un autre. Je ne souhaitais pas qu’il soit dans un monde lointain. Comment je ferais pour le retrouver? Je voulais le serrer dans mes bras à nouveau et embrasser ses lèvres avec douceur. Je voulais voir son petit sourire en coin alors qu’il riait et que je cuisinais. D’abord j’avais perdu ma fille et maintenant, je perdais David. Il ne pouvait rien m’arriver de pire en cet instant bien que je sentais que ma relation avec Emma c’était améliorée depuis qu’elle était venue me rejoindre il y a quelques temps alors que j’étais au bord du gouffre et que j’avais un peu abusé de la bouteille.

- Nous étions censé nous rejoindre après les affrontements , mais il n’est jamais au point de rassemblement. Je l’ai chercher immédiatement et depuis je n’ai jamais cessé de le faire. Je ne sais plus où chercher Regina.

Je me passais une main dans les cheveux et je lâchais un soupir de découragement avant d’essuyer les larmes qui coulaient sur mes joues. J’étais soulagée d’Avoir divulgué ce lourd à secret à ma belle-mère. Je savais qu’elle avait les ressources nécessaires pour m’aider dans mes recherches.

- Je n’ai pas parlé à la police. Je sais c’est probablement une erreur de ma part, mais ils sont si occupés à surveiller Hades et les autres. Pour ce qui est d’Emma, elle est venue me voir à la maison il y a quelques jours. Je lui ai tous dit. Elle doit sans aucun doute le chercher de son côté et avec les pouvoirs qu’elle a , il y a peut-être une chance de le retrouver facilement.

Je prenais une gorgée de chocolat chaud en gardant la tasse dans mes mains ensuite.

- J’ai besoin de ta magie pour essayer de le retracer. As-tu un moyen quelconque de m’aider? Tu as des ressources que je n’ai pas.

Pour l’une des seules fois de ma vie, j’aurais aimé savoir faire de la magie. J’aurais aimé pouvoir lancer un sort pour retrouver l’homme que j’aimais, mais c’était impossible. Robin allait sans aucun doute être sous le choc lui aussi. David et lui était des amis relativement proches. J’avais espoir en les ressources de Regina. Elle allait trouver une solution.

La nouvelle était terrible et Regina fit de son mieux pour ne pas accabler davantage sa belle fille de par ses réactions. Elle ne savait que trop bien ce que c’était que de voir l’homme qu’on aimait plus que tout disparaître, et la situation de Mary Margaret était sans doute pire puisqu’elle n’avait aucune idée de ce qui s’était passé. La princesse expliqua qu’elle avait cherché absolument partout, et la maire de Storybrooke savait combien celle-ci pouvait être tenace. Regina hocha la tête, puis Blanche répondit à sa question concernant la police et Emma.

- Je pense que tu devrais quand même alerter la police. Est-ce que tu veux que je le fasse ? Ou que je t’accompagne ? Et avec Emma, comment ça s’est passé ?

Emma étant ténébreuse, elle avait accès à de grands pouvoirs… mais plus elle les utilisaient et plus elle était une proie pour les ténèbres, alors autant l’en dissuader autant que possible. L’ancienne méchante reine cherchait une solution et aussitôt, sa belle fille lui demanda de l’aide via la magie. C’était ce qu’elle redoutait.

- Je n’ai plus de potion de localisation, j’ai tout utilisé quand je cherchais les jumeaux, mais je devrais pouvoir en fabriquer, je suis sure d’avoir la recette dans l’un de mes grimoires.

Elle se leva alors de sa chaise.

- Veux-tu venir avec moi dans mon caveau ? Nous allons y procéder tout de suite, je n’aime pas perdre du temps dans ce genre de situation.

La belle brune se tourna vers le mur et fit un mouvement de ses mains, les séparant latéralement. Là, un passage s’ouvrit, découvrant un escalier qui descendait.

- Suis-moi.

Lorsque toutes deux franchirent le passage, l’ouverture se referma. Elles s’engouffrèrent dans l’escalier en pierres avant d’atteindre le caveau de Regina où une multitude de bibelots magiques était entreposés, ainsi que son armoire magique qui, avant, contenaient des dizaines et des dizaines de coeurs enchantés arrachés à ses victimes. Depuis, Regina avait essayé d’en rendre le plus possible aux personnes qui étaient à Storybrooke. Aussitôt, elle se mit à feuilleter un premier grimoire poussiéreux.

- Installe-toi où tu peux… Tu as quelque chose ayant appartenu à David sur toi ?

Regina feuilletait sans relâche le grimoire avant de le lâcher pour en prendre un autre, qui fut finalement le bon. Elle le posa sur un pupitre, ouvert à la bonne page et commença à chercher les ingrédients demandés. Elle souffla sur la table en pierre poussiéreuse et y déposa diverses fioles et contenants. Puis, lisant attentivement les directives, commença à procéder au mélange, déposant quelques quantités de diverses poudres, plantes et décoctions dans un chaudron.

Je savais que ma belle-mère avait raison. Je devais déclarer la disparition de David pour que des recherches plus importantes ne soient entreprises. Je baissais la tête. J’avais tarder à lancer les fameuses recherches. Je pensais être en mesure de le retrouver moi-même, mais j’avais été un peu idiote sur ce coup je devais l’admettre. Elle me parlait ensuite d’Emma. J’étais heureuse d’avoir enfin trouvé le moyen de me rabibocher avec ma fille. Je ne voulais pas que nous restions en mauvais termes. Le pardon fait partie des plus belles choses de la vie avec l’amour ainsi que l’espoir selon moi. Je voulais garder la tête haute au maximum devant Regina, mais j’étais totalement perdue.

- Je crois que je peux dire que les choses se sont bien passées dans l’ensemble. Elle était moins remontée contre moi, ce qui est déjà … une excellente chose ne soit. Mais j’apprécierais sincèrement que tu m’accompagnes au poste de police. Je crois que je n’ai plus la force d’affronter toute cette histoire seule.

J’étais dans un brouillard tellement épais que j’avais l’impression d’avoir perdu la boussole qu’était mon époux pour moi. Je poussais un soupir lorsque Regina me mentionnait ne plus avoir de potion de localisation. J’aurais tant aimé qu’elle ait une solution. J’acquiesçais de la tête lorsqu’elle me demandait si je désirais l’accompagner dans le caveau. Je ne pouvais que dire oui à cette demande. De toute façon, je n’avais rien d’autre à faire en dehors de bouffer de la glace et boire un chocolat chaud. Je suivais Regina à travers le passage. La magie m’impressionnait toujours autant après toutes ces années.

Je descendais lentement l’escalier de pierres en posant ma main sur le mur pour me tenir un peu. Je devais avouer que j’avais un peu le tournis avec la fatigue et mes nombreuses nuits blanches. Je laissais Regina regarder son grimoire pendant que je restais plantée au milieu de la pièce sans savoir quoi faire de mes dix doigts.

- Quelque chose … Hum attends …

Je retirais l’alliance de mon annulaire gauche. L’alliance avait appartenu à la mère de David qui lui avait donné avant qu’il ne me demande en mariage et nous partagions le même coeur non? Sinon j’avais une chemise à lui à mon loft ainsi que de nombreuses choses. Moi qui était partie pour acheter un cadeau de Noël à Henry, je me retrouvais dans le caveau de Regina à faire la plante verte.

- Je n’ai que ça sur moi dans l’immédiat.

Je posais la bague sur la table de pierres avant de laisser Regina prendre toute la place pour faire la potion. Je la regardais avec attention, c’était plutôt distrayant. L’odeur était horrible par contre et je plissais un peu le nez. En fait l’odeur de cette potion était horrible.

- Je suis toujours impressionnée de te voir à l’oeuvre … même si je … n’ai pas eu cette chance souvent.

Mon Dieu ça sentait les œufs pourris. Je reculais un peu pour m’asseoir sur un petit tabouret. J'avais encore des étourdissements et je sentais une sueur me prendre comme jamais.

Des tas de questions étaient soudain venues à l’esprit de Regina aussitôt qu’elle avait appris la disparition de David, mais la pauvre Mary-Margaret semblait bouleversée, alors autant aller à l’essentiel. Apparemment, la discussion avec Emma s’était bien passée, ce qui, comme l’attestait la princesse, était une bonne nouvelle. La sorcière hocha la tête. Au moins Blanche était-elle réconciliée avec sa fille. La nouvelle maire de Storybrooke ne savait que trop bien la souffrance que c’était que d’être en froid avec son enfant. Elle vivait la même chose avec Richard qui refusait de les croire, elle et Robin, innocent quant à leur disparition. Savoir que son propre enfant pense avoir été abandonné par son parent était une torture pour ce dernier, aussi, Regina et Robin vivaient la même angoisse que la belle-fille de Regina. Blanche-Neige voulut que sa belle-mère l’accompagne au commissariat si d’aventure la potion de localisation ne fonctionnait pas.

- Bien sûr, si le sort ne marche pas, nous irons tout de suite, est-ce que ça te convient ? dit-elle après avoir hoché la tête.

Puis, les voilà toutes deux dans le caveau, grâce au passage secret qui reliait la maison des Mills de Locksley à celui-ci. Il fallait reconnaître que l’endroit était assez encombré, Regina avait rapporté des choses à chacun de ses voyages en Forêt Enchantée, quand elle l’avait pu, et ce fut le cas aussi la dernière fois avec la guerre à Storybrooke.
La princesse lui fournit l’objet demandé. Il servirait boussole. Tandis que l’ancienne méchante reine s’activait, Mary Margaret commenta, ce qui la fit sourire.

- Je ne sais pas si me voir faire relève vraiment de la chance… D’ailleurs, tu m’aurais vue à mes débuts, c’était risible au possible. Maléfique s’est arraché les cheveux… dit-elle avec humour.


Cependant, tandis qu’elle mélangeait la potion avec un grand ustensile en bois, elle releva la tête pour regarder son interlocutrice mais son sourire se figea.

- Est-ce que tout va bien Blanche ? Tu… tu es toute pâle.

L’inquiétude prit Regina qui délaissa sa potion pour faire le tour de la table et aller vers sa belle-fille pour la faire asseoir sur une grosse malle en bois.

- Respire à fond… On dirait que tu vas t’évanouir. Je n’ai pourtant rien fait ou utilisé de bizarre…

Comment aurait-elle réagi si la potion avait nécessité des yeux de triton, une lange de chauve-souris ou carrément des organes ? Regina la regardait d’un œil inquiet.

- Tu ne vas pas vomir au moins ? demanda-t-elle légèrement horrifiée par l’idée.

J’avais l’impression que les oreilles me bourdonnaient de plus en plus alors que je tentais de prendre sur moi. Cette odeur était un peu trop envahissante et j’avais besoin de prendre l’air. Cependant, j’étais figée et impossible pour moi de bouger le moindre muscle. J’étais paralysée par mon malaise. Par chance, Regina m’assoyait sur une grosse malle en bois et je penchais ma tête pour la mettre entre mes jambes. Pourtant, je n’avais pas vu mon propre sang sur une blessure. Généralement c’était l’effet que cela me faisait en fait. Je respirais profondément. La nausée s’éloignait lentement et je reprenais un peu mes esprits.

- Non ça va … Je ne vais pas vomir. Je crois que j’ai fait une petite chute de pression.

Je respirais doucement avant de relever lentement ma tête vers ma belle-mère. Heureusement qu’elle m’avait assise car j’aurais terminé de tout mon long sur le sol et je savais combien Regina avait horreur de jouer les nourrices. Je la regardais en lui faisant un très léger sourire. Je devais être pâle comme la mort et oui, il était possible pour moi de pâlir encore plus que mon teint naturellement blanc. Je me passais une main dans le cou en soupirant.

- Je crois que c’est la fatigue. Je dois t’avouer que je n’ai pas vraiment dormi depuis que David a disparu et j’ai passé mon temps à l’extérieur à le chercher. J’ai peut-être attrapé un rhume ou quelque chose du genre.

Je me levais doucement en vacillant un peu. La tête cessait finalement de tourner et je regardais Regina dans les yeux.

- Ça va je t’assure. Est-ce que la potion est prête que l’on puisse la tester ?

Je n’avais désormais qu’une seule envie rentrer chez moi, mais je devais encore aller au poste de police pour rapporter la disparition de mon mari. J’avais peur d’être soupçonné. Je ne ferais jamais de mal à David. Jamais. J’en étais tout simplement incapable et je l’aimais beaucoup trop pour ça. Je n’osais pas m’approcher du chaudron de peur de refaire un autre presque malaise. Je regardais un peu ailleurs pour me changer les idées. Je me sentais anxieuse au plus haut point. Je serais incapable de survivre à la mort de David. Je ne pourrais la tolérer. Il était la partie de moi qui manquait d’une certaine façon. Nous étions des inséparables. Deux oiseaux qui ne pouvaient vivre l’un sans l’autre. Je croisais les doigts pour que le sort fonctionne.

Regina était inquiète pour sa belle-fille mais essayait de n’en rien montrer, car il était inutile d’inquiéter davantage quelqu’un qui était dans une situation inquiétante et qui en avait probablement conscience. Elle s’était simplement enquise de ses sensations en l’aidant à s’asseoir avant de retourner à sa préparation. Il fallait avancer, ne plus perdre de temps. Elle acheva d’ajouter les derniers ingrédients, se concentrant comme il le fallait sur le but de la préparation. Puis, elle attrapa une grosse louche au métal foncé et recueilli le liquide du chaudron fumant pour le verser dans une fiole. Il prit alors une couleur bleu translucide. Regina remua un peu le contenant.

- Oui, c’est prêt, il nous faut juste attendre quelques instants que la potion refroidisse, elle sera alors complètement transparente avec quelques reflets violets. Surveille-la pendant que je cherche une carte de la ville.

La caveau n’était la pièce la mieux rangée du monde et finalement à court de patience, l’ancienne méchante reine décida de faire apparaître la carte par magie. Elle la déroula sur la table et récupéra la fiole. Le liquide avait effectivement refroidi et pris la teinte que la sorcière avait expliqué. Elle tendit sa main pour attraper la bague ayant appartenu à David que Blanche-Neige avait posé sur la table de pierre. Regina versa de la potion dessus et la posa au centre de la carte avant de s’éloigner d’un pas pour observer. Après quelques secondes, la bague se mit à trembler, puis se souleva légèrement de la carte avant de finalement retomber dessus, inerte. Regina se mordilla la lèvre, réfléchissant quelques instants. Elle le sentait, Mary Margaret allait l’assaillir de question et elle ne pouvait l’en blâmer, c’était normal. La maire de Storybrooke voulait rassurer sa belle-fille mais elle-même avait quelques doutes quant à l’interprétation de ce qui venait de se passer.

- Je ne comprends pas, c’est la première fois que je vois ce genre de résultat. Si David était hors de la ville, la bague se serait éjectée de la carte. S’il est en ville, elle nous aurait indiqué la position. Et s’il était mort, elle n’aurait pas bougé du tout. Or, l’anneau a tremblé et s’est élevé avant de retomber. La bonne nouvelle, c’est qu’il est vivant.

C’était maigre comme espoir à fournir à celle qui en avait le monopole, mais c’était toujours mieux qu’une tragique annonce fatale, non ?

- Je crois que nous allons finir cette journée au commissariat, Blanche, dit-elle d’un ton résigné.

Elle se rapprocha d’elle pour lui prendre le bras avec délicatesse. Il n’y avait pas d’autre solution que de laisser les autorités compétentes enquêter à présent.

J’étais toujours sous le choc. Je comprenais mal la magie et son utilisation, je savais simplement que c’était une chose extraordinaire lorsqu’elle était employée adéquatement. Elle avait cependant toujours son prix. Je l’avais compris avec Rumple même si parfois son utilisation semblait facile, il n’en était rien en fin de compte. Je me rongeais les sangs comme jamais et je regardais furtivement ailleurs alors que Regina terminait la potion. J’avais les mains humides comme jamais et je tâchais de les essuyer sur ma jupe. J’étais nerveuse comme jamais dans les faits. J’avais à peine le temps de répondre que je me retrouvais avec une fiole de potion dans les mains. Heureusement qu’il y avait un bouchon sans quoi j’aurais sans aucun doute eu un petit accident d’estomac. Je fermais les yeux en gardant espoir que cela fonctionne. Je voulais que mon mari soit vivant et retrouver sa trace.

J’étais tellement dans ma bulle que je ne remarquais pas le tour de passe-passe de ma belle-mère. Je n’en avais rien à faire en fait. Je voulais simplement retrouver mon mari et me blottir contre lui. Je sursautais alors que Regina retirait la fiole de mes mains. Mon Dieu, j’étais rendue loin dans mes pensées. Je me levais doucement pour m’approcher de la table de pierre en retenant mon souffle. Je me rongeais un ongle à cause du stress en jetant des regards sans cesse à Regina. Elle versait finalement la potion sur la bague que se soulevait avant de retomber. Je ne comprenais pas et j’avais des questions qui se bousculaient dans ma tête comme jamais. Sans doute que Regina avait remarqué car elle prenait les devant sur mes questionnements et répondait comme elle pouvait. Je n’étais pas rassurée du tout cependant.

- D’accord … il est vivant … Il est vivant.

Je me retenais de pleurer. La potion n’avait rien donné et je n’allais pas dire à la reine qu’elle avait peut-être eu un mauvais dosage. Ça serait méchant de ma part alors qu’elle se donnait tant de mal pour être aimable et aimante envers moi. Je déglutissais en essayant de garder un fond d’espoir. Il était vivant. Elle me le confirmait et mon cœur aussi.

- Je le crois aussi.

Je laissais Regina me prendre le bras et je sortais avec elle de son caveau. Nous nous mettions en route pour le commissariat et je poussais un profond soupir. David… Où es-tu mon amour ? J’ai besoin de toi. Le mutisme m’envahissait désormais alors que je plongeais dans une nouvelle spirale d’événements.