Noël. Cette fête était sans aucun doute l’une de mes favorites depuis que j’étais à Storybrooke. J’adorais voir la ville s’illuminé avec des ampoules multicolores. Voir les enfants courir partout dans la rue principale en s’extasiant devant les vitrines des magasins décorées pour l’occasion. C’était magique et surtout magnifique. La neige tombait doucement alors que je sortais de mon loft pour me rendre au magasin de jouets local. J’avais envie d’offrir un cadeau à Henry, bien que je n’avais absolument aucune idée quoi lui offrir. J’étais seule cette année et j’espérais avoir Henry quelques heures avec moi. Ma fille n’avait pas envie de me voir et mon mari s’était volatilisé à nouveau.

J’avais mis mon manteau blanc en suède long avec des gants de couleurs vieux rose ainsi que le petit chapeau assortie avec le foulard. Je marchais en souriant et en regardant partout. Il était 16h30 et le soleil se couchait lentement sur la ville. Les lumières dans les sapins rendaient l’endroit tellement beau et féerique avec la neige qui tombait doucement. Qui pouvait nous vouloir du mal en cet instant? Noël était la fête du pardon qui nous permettait de nous réunir. J’avais espoir qu’un jour nous aurions tous notre fin heureuse. J’y croyais fermement.

Je croisais de nombreux élèves de ma classe en les saluant chaleureusement. L’école serait prochainement fermée pour les fêtes et je sentais l’excitation s’amplifier de plus en plus chaque jour dans ma classe à mesure que la couche de neige s’épaississait et que le 25 décembre approchait. Je m’arrêtais devant le magasin de jouets et j’observais la vitrine avec un immense sourire. Un vieux train électrique, des oursons en peluche, des jeux de sociétés ainsi que des poupées embellissaient le tout en plus de la fausse neige, des paillettes et des guirlandes.

Je regardais autour de moi et je décidais d’aller d’abord me prendre un chocolat chaud à emporter avant de faire le tour du somptueux magasin. J’entrais dans le café et je passais ma commande en saluant Grincheux au passage et en lui souhaitant de joyeuses fêtes de Noël. Une fois mon verre pour emporter en main, j’ouvrais le couvercle doucement pour ajouter une généreuse couche de canelle sur la crème fouettée. Je refermais le tout et je sortais en saluant cette fois Belle en lui promettant de passer lui dire le bonjour.

Je poussais finalement la porte du magasin. La musique de Noël envahissait la boutique et je souriais encore plus. Je marchais lentement dans les allers en cherchant quoi offrir à mon petit-fils. Je tombais sur les jouets pour bébé et les poupées et je sentais mon coeur se serrer. Je ne pouvais retenir l’envie qui me prenait et l’une des poupées de chiffon se retrouvait dans mes mains. Je replaçais une des mèches de cheveux de cette dernière. Elle était blonde et absolument magnifique. C’était le genre d’article que j’aurais aimé offrir à Emma lorsqu’elle en avait eu l’âge. Je restais ainsi perdue dans mes pensées devant l’étalage de vieilles poupées de chiffon aux mille et unes couleurs.

- Emma …

Il n’y aurait aucune baiser sous le gui cette année. Je me sentais seule comme jamais. Ma famille me manquait.

Regina avait promis une fête de Noël aux habitants de Storybrooke, même si la vraie date était passée. Elle l'avait compris, tout un chacun avait besoin de cette petite étincelle de magie après les dernier événements, ce petit plus que l'ancien maire n'avait pas songé à leur offrir. Aussitôt ses fonctions retrouvées, la nouvelle maire avait fait décorer les rues de la ville et fait envoyer des cartons d'invitation pour chacun des citoyens qui seraient attendus chez les Mills de Locksley le samedi en début de soirée. Regina avait récupéré Henry et c'était un vrai bonheur pour elle. Elle songeait maintenant à gâter sa famille pour Noël, ce premier Noël tous ensemble, et c'est tout naturellement qu'elle s'était dirigée après sa journée de travail vers le magasin de jouets pour trouver des idées. Elle avait aussi prévu d'offrir des cadeaux à tous les enfants de la ville. Elle avait une liste sur elle et prévu, sur conseil de CJ, de passer une commande au magasin.

En passant dans l'allée dédiée aux enfants en bas âge, son cœur se serra songeant à Lina et Richard qui étaient sensés être les plus jeunes, normalement âgés de six mois, et qui se trouvaient être les plus âgés. Et Roland qui avait physiquement lui aussi la vingtaine alors qu'il n'était qu'un petit garçon. Regina et Robin étaient-ils destinés à ne pas voir grandir leurs enfants ? Les pensées de l'ancienne méchante reine devenaient mélancoliques quand soudain elle aperçut Mary Margaret au bout de l'allée, une poupée dans les mains. Elle s'approcha d'elle la plus souriante possible. Elle aussi semblait plongée dans ses réflexions.

- Bonjour Blanche. Comment vas-tu ? Je... Je n'ai pas eu le temps de te remercier pour ton aide. Alors merci.

La nouvelle maire jeta un œil à la poupée que tenait dans ses mains son ancienne belle-fille. Étrangement, elle était blonde, comme une certaine Emma.

- Elle viendra peut-être samedi, lui dit-elle en posant une main amicale sur son épaule, se surprenant elle-même de ce geste.

Tachant de restée concentrée et se disant qu'elle avait à faire à une experte, elle lui tendit la liste qu'elle avait faite.

- J'ai besoin de tes lumières, je voulais gâter un peu les enfants de la ville, pas seulement les miens. Toi qui les connais bien, peux-tu me donner ton avis ?

J’étais dans ma petite bulle avec la poupée dans les mains. Je sursautais en entendant mon nom et je portais la poupée à mon front en riant avant de la mettre sur mon coeur. Ma belle-mère était également dans le magasin de jouets. Il était normal de la trouver dans ce lieu. Comme nous avions sauté les fêtes avec la guerre, les gens magasinaient maintenant au lieu d’un mois plus tôt comme le voulait la tradition. Noël serait donc en janvier cette année et j’avais eu vent que Regina voulait faire une grande fête chez elle. Je me demandais si j’avais le courage de m’y rendre ou si j’allais rester chez moi à boire une bonne tasse de chocolat chaud.

- Oh mon Dieu, tu m’as fait une de ses peurs Regina. J’étais un peu trop dans mes pensées je crois bien.

Je n’avais pas besoin de justifier la présence de la poupée de chiffon dans mes mains que Regina avait tout compris. Une main chaleureuse se posait sur mon épaule et me soulageait beaucoup. Je souriais à la méchante reine avant de l’écouter plus attentivement . Elle me tendait une liste de cadeau. Je prenais cette dernière de ma main libre sans lâcher la poupée de mon autre main.

- Oh je veux bien te donner mon avis avec une immense plaisir. J’étais justement ici pour trouver un cadeau pour Henry. Je cherchais quelque chose de spécial pour lui et je suis tombée sur la poupée. Tu … ah non je suis bête c’est une mauvaise idée.

Je reposais la poupée à contre-coeur sur l’étagère. L’idée m’était venue de l’offrir à Emma, mais ma fille, la ténébreuse, aurait sans doute rigoler en voyant à quel point j’étais pathétique. Je rapportais mon attention sur la liste de cadeau en souriant toujours.

- Alors voyons voir … Tu sais pour tes enfants, tu pourrais leur offrir du temps à chacun. Une activité avec toi seule. Tu as quand même une famille nombreuse. C’est ce que je ferais moi. Robin pourrait faire la même chose.

Je rayais un cadeau pour inscrire un casse-tête et un autre pour inscrire des crayons à colorier de haute qualité.

- Hum je crois que ça va avec les petits changements. Dans ma classe, j’ai la chance de voir ce qui les intéresse chaque jour. Si tu veux, je peux te donner un coup de main dans ta recherche. Je n’ai pas grand-chose à faire de toute façon car Dav … Oh regarde la jolie peluche.

Je changeais immédiatement de sujet. Peu de gens savaient que David avait disparu. Je prenais un ourson immonde dans mes mains en faisant un sourire à Regina en me tournant face à elle. Je ne voulais pas craquer en plein magasin.

Comme elle s’y était attendu, Regina avait surpris Mary-Margaret, même si elle avait parcouru tout une allée pour la rejoindre. La princesse semblait tellement plongée dans ses pensées qu’elle ne l’avait ni vue ni entendue arriver, malgré le port de chaussures à talons qui claquaient sur le sol.

- Ce n’était pas mon intention, répondit-elle pour s’excuser de lui avoir fait peur.

Blanche-Neige ne prit pas la peine de répondre à la remarque de la maire sur Emma, mais elles s’étaient comprises. Regina traversait un peu la même chose avec Richard qui était toujours extrêmement méfiant vis-à-vis de ses parents et qui avait accepté de les suivre ici uniquement pour ne pas laisser sa sœur jumelle seule sans lui. C’était une torture de ne pouvoir avec son fils réellement avec elle alors qu’elle en avait été privée plusieurs mois durant. Mais Regina tâchait de ne rien laisser paraître, comme toujours. Celle qui avait été son ennemie des années durant expliqua qu’elle cherchait un cadeau pour Henry, et cela fit sourire Regina.

- Il m’a parlé d’un nouveau jeu vidéo, je pensais lui prendre la console, alors si tu veux, tu peux prendre le jeu. Quant à la poupée…

Regina avait compris qu’elle parlait d’Emma et elle pencha la tête sur côté avec une petite moue, signifiant bien que la ténébreuse lui rebalancerait certainement son cadeau au visage. Pour avoir eu une petite discussion avec Emma, elle était vraiment en colère, mais cela remontait à plusieurs mois, alors peut-être qu’elle s’était calmée, peut-être qu’elle reviendrait à la raison.

- Pour Emma, pourquoi ne pas opter pour quelque chose à faire toutes les deux, comme une journée au spa ?

Regina avait pensé faire ça avec Lina et CJ, l’une comme l’autre ne connaissaient sûrement pas ce genre d’activité, surtout Lina, et cela permettrait de les rapprocher un peu.
Puis, elle avait eu l’idée de demander un peu d’aide à l’institutrice la plus appréciée de la ville pour les cadeaux des jeunes qui viendraient à la soirée de Noël. Cela lui permettrait aussi de se focaliser sur autre chose que ses peines actuelles, et cela sembla fonctionner. Immédiatement, Mary Margaret prit la liste et apporta des modifications tout en lui conseillant des choses pour sa famille.

- Merci pour tes suggestions. C’est le premier Noël de Lina et Richard, je voudrais qu’il soit vraiment parfait.

Elle récupéra la liste en hochant la tête.

- J’accepte avec joie ton aide.

Elle avait buté sur le nom de son mari avant de changer de sujet pour se saisir d’une peluche. Regina se mordilla la lèvre inférieure, elle sentait que sa belle-fille avait de la peine mais n’osait pas vraiment lui tirer les vers du nez. Ah l’empathie c’est dur à gérer quand on n’a pas l’habitude !

- Ecoute Blanche… tu sais que si tu as besoin de parler, je peux t’écouter, d’accord ?

Elle se sentait bête à dire ce genre de choses, ce genre de paroles qui n’étaient que trop rarement sorties de sa bouche.

J’écoutais les recommandations de Regina, comme elle avait écouté les miennes. Notre relation avait tant évoluée au fil du temps et en mieux. J’étais heureuse des changements qu’elle avait eu sur son comportement. Le bonheur lui allait à merveille malgré les épreuves de la vie. Je lui souriais comme à mon habitude en écoutant son idée de cadeau pour Henry et pour Emma. Une journée au spa. Connaissant ma fille, elle pourrait la refuser directement, mais l’idée était belle. Un moment seulement pour nous deux, entre femme, à discuter de tous et de rien sans se soucier des autres. Oui, c’était une excellente idée.

- Oh oui, le jeu vidéo serait dans mon budget. Avec toutes ces histoires disons que j’ai peu travailler à l’école, mais les choses reprennent un cours normal. Je suis heureuse de pouvoir enseigner de nouveau à mes élèves. J’aime voir les progrès qu’ils font en classe et les aider lorsqu’ils ont plus de difficultés. Pour ce qui est du cadeau de ma fille, je crois que tu as eu une excellente idée pour le spa. Qui sait, peut-être son côté sombre prendra-t-il moins de place par la suite.

Je souriais lorsqu’elle parlait de ses jumeaux. J’aurais aimé avoir un autre enfant, mais les choses étaient définitivement sur la glace pour l’instant. Trop d’épreuves et trop de chamboulements en si peu de temps.

- Le premier Noël est toujours particulier.

Je comprenais comment elle pouvait se sentir. Je n’avais pas, moi non plus, passé le premier noel avec mon bébé. Emma était dans un orphelinat à ce moment et moi enfermée ici dans une espèce de loupe temporel infinie. J’essayais de cacher la disparition de David dans un premier temps, mais je devais le dire à Regina un jour ou l’autre. Je me refusais à le faire en cet instant. Je voulais l’aider avec les cadeaux et ne pas trop penser à David, sinon il était clair que j’allais fondre en larmes à vitesse grand V.

- Il faudra en effet que je te parle de quelque chose d’important, mais ce ne sera pas dans ce magasin. Il y a trop d’oreilles et j’ai besoin de discuter avec toi dans le calme. C’est important. Peut-être Robin pourra-t-il être là aussi?

Oui, je tenais à ce que Robin soit au courant de la situation et de la disparition de mon mari. Ils étaient amis après tout et j’avais confiance en ma belle-mère et son mari. Personne ne savait mieux pister quelqu’un que Robin de Locksley.

Des idées cadeaux furent échangées, à croire qu’il était plus facile de trouver pour les autres que pour sa propre famille. Il fallait dire que les situations familiales, aussi bien pour Blanche-Neige que pour Regina, étaient loin d’être classiques. Finalement, le cadeau d’Henry était le plus facile à trouver puisqu’il avait expressément fait part de ses souhaits, ainsi, sa mère put en glisser un mot à Mary-Margaret qui sembla ravie d’avoir enfin l’idée parfaite. La nouvelle maire se sentit désolée en entendant sa belle-fille parler avec nostalgie de son métier d’enseignante qu’elle avait dû délaisser quelques temps à cause de toutes ces histoires de guerre.

- Tu fais ton métier à merveille. Je n’ai jamais eu… vraiment… l’occasion de te le dire, tu sais bien pourquoi, mais je le pense. Je l’ai toujours pensé. Henry est épanoui dans ta classe. Quant à Emma, je suis certaine que tu vas trouver le moyen de la ramener. Après tout, c’est en elle, cette sorte de bonté naturelle que vous avez dans ta famille.

Regina était un peu stressée par rapport au premier Noël des jumeaux. Elle était si heureuse de les avoir retrouvés et qu’ils soient sains et saufs, mais une part d’elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la tristesse en posant ses yeux sur eux et les voyant déjà adultes sans qu’elle n’ait pu les voir grandir, ni assister à quoi que ce soit, leurs premiers mots, leurs premiers pas, rien. L’ancienne méchante reine comprenait désormais tout le mal qu’elle avait infligé à Blanche et David avec la malédiction, les privant de leur petite Emma. Comme quoi, l’expression « la roue tourne » prenait tout son sens. Mais Robin, lui, n’avait pas mérité d’endurer tout ça. La sorcière chassa bien vite ses pensées en constatant que Mary-Margaret n’était pas vraiment dans son état normal, quelque chose la tracassait, bien plus qu’une histoire de cadeaux à trouver. Quand elle lui avait proposé de l’écouter, se surprenant elle-même, la princesse avait accepté. Regina hocha la tête, elle comprenait que sa belle-fille n’ait pas envie de discuter de choses sérieuses au beau-milieu d’un magasin.

- Bien, tu peux venir à la maison quand tu veux, même cet après-midi si tu le souhaites. Je sais que CJ veut emmener Lina faire du shopping pour lui trouver une robe pour la soirée de Noël. J’imagine qu’Henry et Roland vont aussi en profiter pour sortir, alors viens, je dirai à Robin de rester avec nous.

Regina s’inquiétait un peu, pour qu’une personne aussi optimiste que Blanche-Neige ait cette mine-là, il fallait y aller. Que se passait-il ? Elle le saurait bien assez tôt. Elle attrapa un panier posé sur le bord de l’allée.

- Bon, commençons à trouver ce qu’il y a sur la liste, maintenant qu’elle est à jour.

L’espoir que j’avais de retrouver mon mari était immense. Je savais que ce dernier était vivant, j’avais cette conviction profonde après tout, nous partagions le même coeur. J’aurais su si ce dernier serait mort non? Je souriais à Regina alors qu’elle me proposait de venir l’après-midi même. C’était une excellente idée. J’avais suffisamment attendu et cherché par moi-même sans même trouver de piste sur ce qui était arrivé à mon mari.

Je regardais la liste avec un petit sourire avant de m’emparer également d’un panier. Autant donner un coup de main à ma belle-mère. Cela nous permettrait également de passer un peu de temps ensemble. C’était plutôt étrange de faire des courses avec elle et des courses de Noël encore plus! Nous avions parcouru un chemin immense depuis le début de notre relation et elle avait désormais mon entière confiance. Elle était la preuve la plus concrète qu’une personne pouvait réellement changer lorsqu’elle trouvait l’amour et le soutient dont elle avait besoin.

Je lui souriais toujours en prenant les articles de la liste et en les mettant dans mon panier. Les enfants allaient être heureux d’avoir des présents. C’était un acte plus que généreux de la part de Regina et également de Robin car il était son mari. J’arrivais devant les jeux vidéo et j’ouvrais grand les yeux. Il y en avait de toutes les sortes et pour tous les âges. Je ne voulais prendre rien qui ne soit inapproprié pour l’âge de Henry. Hors de question que mon petit-fils joue à un jeu violent comme Call of je-ne-sais quoi ou encore Halo machin-chose numéro 8! Le jeu de Spyro le dragon me semblait tout indiqué mais j’ignorais quelle console Regina comptait lui acheter. Je me tournais vers elle avec le jeu dans les mains.

- Tu crois que ce jeu lui plairait? Il me semble bien et pas trop violent à ce que je peux comprendre mais tu sais je ne m’y connais pas trop en jeu vidéo.

Je souriais avec mon optimisme habituel. Hors de question que je laisse les pensées sombres me pourrir la vie comme avant. Je voulais reprendre le dessus et voir le positif partout. Nous avions gagné la guerre de Storybrooke et la vie semblait nous sourire à nouveau. Nous avions de la chance dans un certain sens. Il ne manquait plus que David près de moi et que ma fille redevienne … normale. Le bien gagnait toujours. J’avais espoir que Emma retrouverait ses esprits et sa bienveillance naturelle.

Regina n’avait aucune idée de ce qui pouvait tant préoccuper Mary Margaret, mais elle respectait son choix de vouloir lui en parler plus tard. Pour l’heure, elles se focalisaient toutes les deux sur la mission « cadeau de Noël », qu’un certain Henry aurait très bien pu baptiser « opération Rodolphe » par exemple. Cette pensée fit sourire Regina.
Le panier se replissait au fur et à mesure des cadeaux écrits sur la liste. L’opération emballage serait elle aussi assez chronophage. Regina n’avait plus emballé de présent de manière « moderne » depuis quasiment une année. Mais ce serait probablement amusant. D’autant qu’elle pourrait l’apprendre à Lina.
Les deux brunes s’arrêtèrent au rayon des jeux vidéo et Blanche présenta à sa belle-mère un jeu qui avait retenu son attention. Il semblait tout à fait adapté à l’âge d’Henry. Un sourire orna les lèvres de la maire.

- Je suis sure qu’il va l’adorer. En plus tu as pris celui qui va avec la console qu’il veut.

Aussitôt, elle se mit à chercher ladite console au nom étrange que le jeune garçon lui avait cité. Il ne fallait pas se tromper, les enfants étaient précis dans leurs demandes en général. Mais elle reconnut le logo présent également sur le jeu que l’institutrice avait pris.

- C’est celle-ci, il me semble.

Elle plaça le carton dans son panier, ce qui l’alourdit considérablement. Heureusement qu’il y avait des roulettes en-dessous.

- Je crois qu’on a tout.

Elle attendit la confirmation de sa belle-fille avant de prendre avec elle le chemin de la caisse. Ça allait en faire des sacs dans son coffre. Heureusement qu’il était grand. Arrivée à la caisse, la vendeuse fut assez surprise de voir tout le stock qu’elles avaient pris ce qui fit sourire Regina.

- C’est pour la fête de Noël, vous savez…

Sans doute qu’elle savait puisque tout le monde avait reçu son invitation.
Une fois tous les jouets payés et dans les sacs, Regina se tourna vers Mary Margaret.

- Tu veux passer à la maison tout de suite, ou tu as besoin d’un peu de temps ?

Elle ne voulait en aucun cas la brusquer, mais elle brûlait de savoir ce qui la tourmenter pour pouvoir enfin l’aider si possible. Si pendant des années elle avait voulu voir sa belle fille dans la tourmente, aujourd’hui les choses avaient changé, elles faisaient partie de la même famille et Regina voulait qu’elle aille bien.

Je suivais Regina à la trace dans le magasin. Dieu, que David me manquait en cet instant. Il aurait adoré arpenter les allées à la recherche des cadeaux parfaits pour tous et chacun. C’était son genre de tout choisir avec soin. J’étais méticuleuse, mais lui, il l’était encore plus que moi. Je m’éfforçais de sourire et je payais mes achats avant Regina. Elle en avait une tonne alors autant en profiter avant. Je la laissais payer en silence en évitant de regarder la facture. Tous ces jouets devaient valoir une véritable fortune. La console de Henry à elle seule valait son pesant d’or.

Je souriais comme à mon habitude avant de finalement croiser le regard de ma belle-mère. Elle voyait mon trouble et me connaissait suffisamment pour savoir que ma demande était urgente sans quoi, je ne lui en aurait pas glisser un mot entre les allées. Je me contentais de sourire simplement en me tenant les mains.

- Hum oui, je crois qu’il serait judicieux de discuter de tous ça rapidement. Je vais t’aider avec les sacs et nous pourrions aller chez toi ensemble? Je ne suis pas venue en voiture car j’habite tout près.

Je n’allais tout de même pas gaspiller de l’essence pour me rendre à 3 coins de rue. Je marchais jusqu’à la voiture de Regina et mettais les sacs dans le coffre arrière en souriant toujours. Je saluais une élève poliment avant de la laisser partir en lui souhaitant de passer de joyeuses fêtes de fin d’années même si ce n’était plus vraiment le moment. Nous nous rapprochions plus de la Saint-Valentin dans les faits.

Je m’installais du côté passager en gardant le silence. Je commençais à avoir l’habitude avec l’absence de mon mari qui s’éternisait dangereusement. Je jouais nerveusement avec mes gants. Je me doutais que Robin serait absent, mais elle le mettrait au courant rapidement. Je ferais la même chose avec David si Regina venait me voir pour me confier que Robin avait disparu. Je regardais le paysage défiler sous les yeux. La neige était absolument magnifique. Une fois chez Regina, j’ouvrais ces derniers encore plus grand. Elle avait décoré sa somptueuse maison.

- Wow … Tu t’es donné pour les décorations. C’est absolument magnifique. On se croirait dans un vieux film hollywoodien!

Venant de moi, c’était un compliment. J’adorais ces films avec les décorations plus grandes et plus belles que nature. L’ambiance chaleureuse du temps des fêtes semblait battre à son plein chez les Mills – De Locksley et s’était une bonne chose.

Un fois sorties du magasin, les choses allèrent assez vite. Les deux femmes aux bras chargés de sacs retrouvèrent rapidement la voiture ancienne de Regina qui ouvrit le coffre pour y déposer les paquet, puis la maire se mit derrière le volant et sa belle-fille à la place du mort. N’était-ce pas ironique d’ailleurs comme nom d’emplacement pour poser les fesses de celle que la méchante reine avait si longtemps souhaité voir périr ? Les choses avaient bien changé depuis.
Le trajet ne fut pas bien long jusqu’au 108 Mifflin Street. Une fois la voiture garée, elles purent récupérer leurs sacs et remonter l’allée pour rentrer dans la maison. Là, Mary Margaret complimenta sa belle-mère sur la décoration ce qui fit sourire la maîtresse de maison.

- Eh bien… Ce sera notre premier Noël tous ensemble… et le premier Noël tout court pour Lina et Richard, alors je voulais que les enfants s’amusent avec les décorations. Chacun y est allé de ses petites fantaisies comme tu peux le voir. J’aime bien.

Regina déposa les sac au sol dans le placard de l’entrée. Elle s’en occuperait plus tard. Pour l’heure, elle voulait démystifier ce qui tracassait autant Blanche-Neige.

- Est-ce que tu veux une tasse de chocolat chaud ? Je n’oublierai pas la cannelle, proposa-t-elle.

Elle retira son manteau qu’elle déposa sur un cintre et en tendit un autre à la brunette pour qu’elle en fasse de même pour se mettre plus à son aise.

- Va donc t’installer, je vais te ramener quelques biscuits. Nous en avons fait avec les filles hier, tu verras ils sont délicieux.

Et quel plaisir que de faire de la pâtisserie avec CJ et Lina. Les garçons avaient décidé de plutôt s’adonner aux jeux vidéo sur la vieille console d’Henry. Regina s’éclipsa donc dans la cuisine et déposa quelques cookies décorés façon Noël dans une assiette et prépara un bon chocolat chaud maison pour sa belle-fille, chose qu’elle n’avait ironiquement jamais faite du temps où cette dernière était enfant. Elle n’oublia pas, comme promis, de saupoudrer un peu de cannelle par-dessus et déposa le tout sur un plateau avant de rejoindre son invité.

- J’espère que je n’ai pas été trop longue.

Elle déposa le plateau sur la table avant de le décharger de l’assiette et la tasse encore fumante qui sentait divinement bon.

- Alors, je t’écoute, dis-moi ce qui te tracasse. Prends ton temps. Il y a forcément une solution, de toute façon, n’est-ce pas ?