J’ignore si j’appréciais la conversation ou si je m’emmerdais. C’était une sorte d’entre deux. En fait, à bien y réfléchir, je me demandais encore pourquoi je restais là, à écouter. M’avait-elle encore ensorcelé ? Répondre par l’affirmatif était tentant, malheureusement pour moi j’étais pleinement conscient et encore pourvu de toute ma volonté pour débattre sur l’immortalité. Moi, je restais convaincu que je ne désirais pas tout ça, qu’elle demeurait une prison et je ne fus pas surpris d’entendre mon interlocutrice prêchait sa paroisse tout en riant. Qu’elle condescendance putain ! Mais pour l’heure je préférais resté stoïque, la laissant déblatéré ce qu’elle avait dire. « - Ok ! T’as fini ? » lançais-je alors qu’elle venait à peine d’achever son petit monologue en faveur de l’immortalité. « - Pour commencer, laisse-moi te dire que je ne suis influencé par personne. Ensuite, malgré ta plaidoirie, ça ne change rien. L’immortalité ce n’est définitivement pas mon truc. J’ai vu assez de choses au cours de ma vie, ça me suffit. » Et si jusqu'alors je paraissais hostile et sur les nerfs, peu à peu je me défaisais de cette folle cavalcade de tension pour retrouver un état proche de la normalité. Je la trouvais moins condescendante et me risquais à nouveau à gentiment la défier, cette fois sur son sens de l’humour. « - Sur le papier tu sembles inoffensive, mais la réalité est tout autre, j’ai pu le voir par moi-même très chère. » Je ne sais pas ce qui me prenais, mais je me sentais à nouveau léger et le simple fait de savoir (et ce même pour le défi) qu’elle n’allait pas utiliser la magie me fit plaisir, bien plus que je ne l’aurais imaginé. « - Parfois ça a du bon de se défaire de ses habitudes ! » Le sourire aux lèvres et visiblement amusée par les plaisanteries, elle se rapprocha à nouveau moins menaçante, ce qui explique sûrement le fait que je n’ai point tressaillit cette fois. Je la regardais avec douceur ? J’en étais moi-même étonné. « - Ah ravi d’avoir des compliments, moi qui ne suis qu’un mortel à la vie extrêmement éphémère. J’ai roulé ma bosse comme on dit. » Elle était prête à quelques efforts, sinon quoi, elle m’aurait sûrement déjà réduit au silence, alors à mon tour, j’étais prêt à lui laisser une chance, ce qui sembla la surprendre. « - Oui, te laissais une chance de m’intéresser un peu à toi. Aller, viens ! L’improvisation commence. » Je lui tendis la main « - Une balade en moto ça te tente ? »