J’étais arrivé depuis la veille dans la charmante ville remplie de magie qu’était Storybrooke. J’ouvrais le réfrigérateur en poussant un soupir. Je n’avais bien sur pas fait de courses encore. Je me devais donc d’aller faire quelques achats. Je m’habillais rapidement en attachant mes cheveux blonds et ondulés. J’avais un peu peur. Une immense crainte naissait en moi : celle de croiser Peter Pan. J’espèrais, non, je priais que ce dernier ne soit pas dans cette ville maudite. Je prenais une grande inspiration en prenant les clefs de ma voiture ainsi que mes sacs pour les courses. Heureusement que j’avais amené un nombre importants de choses avec moi personnelles avec moi. Je voulais avant tout décorer mon appartement pour me sentir comme à Londonia.

Je mettais les sacs sur la banquette arrière de ma voiture. Je souriais un peu en mettant le contact. Mon voisin du dessus faisait assez de tapage en fin de nuit, mais j’avais connu bien pire. Mes lunettes à monture noires sur le bout du nez je me mettais en route pour trouver une épicerie. Je tombais sur la rue principale rapidement. J’aurais pus marcher, mais j’ignorais que le magasin était si près et d’un autre côté, je comptais acheter une épicerie plus que complète. Je sortais du véhicule en mettant un peu dans l’eau froide. Je poussais un soupir. Ma botte était complètement trempée.

- Génial …

Je ramassais mes sacs ainsi que mon sac à main noir. Là j’entrais dans le magasin totalement inconnu. Je poussais la porte et me prenais un panier. Certaines personnes me regardaient étrangement. Je ravalais ma salive et commençais mes courses lentement. Je ne connaissais pas trop tous les produits et je devais donc chercher. J’avais perdu mes repaires. Alors que j’étais dans ma petite bulle à lire une étiquette, je me retournais pour prendre un autre produit et je me heurtais à un jeune homme beaucoup plus fort que je ne le l’aurais voulu. Un étalage de canne tomba sur le sol. Je levais les yeux au ciel. Moi qui voulait me faire discrète c’était raté. Je tendais la main au jeune homme.

- Je suis vraiment navré de cet incident. Veuillez m’excuser. Vous n’avez pas de mal?

Mon accent anglais détonait dans le jargon local. Je me sentais comme une véritable idiote. Je me devais de m’incruster le plus possible dans la culture locale. Un vendeur s’approchait mais je lui faisais signe de s’éloigner. J’étais amplement capable de gérer la situation moi-même.

-Je ne sais vraiment où j’avais la tête.

Le jeune homme que j’avais renversé était poli et visiblement bien éduqué. J’aimais les gens qui avaient des bonnes manières. Ses parents avaient fait du bon boulot et je ne pouvais que les féliciter mentalement. Peu de gens avaient désormais la structure et l’autorité nécessaire pour élever des enfants adéquatement dans ce monde. À Londonia, les choses étaient bien différentes. Les structures étaient très rigides et il était impossible de déroger des règles établis. Le respect des aînés était plus qu’important, il était obligatoire. Je lui souriais en commençant à remettre les cannes de conserve à leur emplacement initial.

- Je dois avouer que je cherchais en effet un produit, mais je pense avoir trouvé l’équivalent. J’ai vraiment la tête ailleurs et je ne suis ici que depuis deux jours. Donc pour répondre à votre question, je suis effectivement nouvelle dans cette ville.

Je reconnaissais un sonorité européenne dans sa voix. Lui aussi, ne venait pas d’ici. Venait-il du monde réel ou d’un autre monde? Je ne saurais le dire. J’étais sans aucun doute la pire dans ce domaine pour deviner qui était qui à moins que le nom ne soit flagrant. Je terminais de placer les converses avant de me relever en me passant une main dans le visage pour retirer les folles mèches blondes qui étaient tombées.

- Vous n’êtes pas d’ici également à ce que je peux en déduire. Vous êtes en ville depuis un moment?

Je posais le produit que j’avais initialement dans mes mains dans le panier avec douceur. Il me manquait encore des confitures. Le matin c’était un véritable rituel pour moi de manger ma tranche de pain avec une couche de confitures de fruits. Je me devais cependant d’offrir un certain dédommagement au jeune homme. Après tout, j’avais été bien brutale avec lui sans le vouloir.

- Et si je vous offrais un chocolat chaud avec une brioche chez Granny’s pour me faire pardonner? C’est la moindre des choses.

Je considérais en effet qu’il s’agissait là d’une maigre compensassion pour ma bêtise. Sans compter, que le jeune homme me faisait penser à mes petits frères. Mon coeur se serrait en pensant à ses derniers. Qu’étaient-ils devenus? Je l’ignorais totalement. Ils étaient sans aucun doute décédés depuis toutes ces années à Londonia. Je regardais mon panier de courses en souriant avant de me retourner vers le jeune homme.

- J’insiste. Cela me ferait grand plaisir. Au fait, je me nomme Wendy.

À l’annonce de mon nom, le jeune homme eu une drôle d’expression. À entendre son accent il était également européen. C’était à la fois une bonne et une mauvaise surprise. Savait-il qui j’étais? Connaissait-il mon conte? Je lui lançais mon plus beau sourire en cet instant. Je devais le plus possible éloigner les gens de ma véritable identité quoi que dans un certain sens, même si ces derniers le savait, cela n’empêcherait pas ma mission.

J’avais soigneusement évité le « Darling ». C’était souvent ce nom de famille qui donnait la puce à l’oreille, mais il y en avait heureusement quelques uns en Angleterre. Cela me donnait la chance de dire que mes parents étaient un peu obsédés par les contes de fée et en particulier Peter Pan. Je faisais une petite révérence à Emilio en pliant les genoux.

- Tout le plaisir est pour moi monsieur Emilio. Je passe à la caisse et nous irons manger une brioche et un chocolat chaud.

Je gardais mon immense sourire en avançant vers la caisse avec mon petit panier. Il me posait alors une question sur mes origines. Je gardais mon sourire au visage en attendant mon tour à la caisse.

- Effectivement, je suis native d’Angleterre, mais je vis aux États-Unis depuis un bon moment déjà. J’avais une certaine soif d’aventures semblerait-il, mais je n’ai jamais perdu mon accent et mes habitudes anglaises. Je dois avouer que l’accent américain peut être déroutant surtout celui en provenance du Texas ou encore de la Nouvelle-Orléans qui cette fois ajoute une touche de français.

Je posais mes articles sur la caisse avant de payer mes courses et emballer le tout dans des sacs réutilisables. Je n’avais rien qui devait rester au frais, donc se serait parfait pour aller au Granny’s. J’attendais qu’Emilio termine ses achats et je me rendais avec ce dernier au petit dinner dans ma voiture. Là, je le laissais entrer en premier et le suivais jusqu’à une table. Ruby était de service et me faisait un charmant sourire. Elle était bien l’une des seules en dehors d’Emilio à ne pas me regarder de travers dès que j’entrais dans une pièce. Je passais la commande la cette dernière rapidement.

- Un chocolat chaud pour mon ami , un London Fog pour moi ainsi que deux brioches.

Ruby prit en note la commanda avant de nous laisser en tête a tête. Plus je regardais le jeune homme en face de moi, plus j’avais l’impression de voir mes frères. Une pointe de nostalgie s’emparait de moi. J’espérais qu’ils allaient bien tout les deux.

- Alors dites moi, cela fait un petit moment que vous vivez à Storybrooke? Qu’est-ce qui vous a amené ici? Pour ma part c’était un désir de changer de décor. Je voulais m’éloigner des grandes villes.