Ce n'est pas possible ... Si ?

Je regardais mon appartement vide et je soupirais. Henry me manquait un peu en cet instant. Lui et son petit instinct pour entreprendre des recherches. Mon petit-fils était espiègle comme aucun autre et son esprit vif amenait souvent une piste de réflexion jusqu’à lors non envisagée. J’étais dans ma petite bulle de solitude comme jamais et je soupirais un peu en faisant le ménage. Je m’étais levée plus tard que d’habitude. J’étais épuisée par les recherches de David et surtout, je mangeais un peu mes émotions. Résultat : plus aucun pantalon ne m’allait. Heureusement que j’avais suffisamment de robes dans mon garde-robe. J’allais devoir faire attention à ma ligne histoire qu’il ne retrouve pas une baleine  après cette longue absence.

J’avais encore des souvenirs de l’odeur de la potion de Regina. Le simple fait de voir des œufs me levait un peu le coeur. J’évitais donc de cuisiner avec cet aliment visqueux au centre jaune au maximum. En prime l’odeur de ces derniers était absolument insupportable. Au fond, pourquoi mangeait-on des œufs? Surtout à la poêle… Cette idée me donna un petit haut-le-coeur que je réprimais un peu avant de continuer mon activité. J’avais été au commissariat avec Regina après la fabrication de l’immonde potion pour déclarer la disparition de mon mari. Cette épreuve avait été difficile en soit et heureusement que mon ancienne belle-mère était présente pour m’aider à rester un minimum cohérente car je ne l’étais plus tout. J’étais trop émotive. Foutue fatigue … Foutue recherche …

Je décidais de faire le ménage de fond en comble de mon loft. J’avais besoin de changer d’air un peu. Je commençais par la chambre, j’ouvrais un peu la fenêtre pour aérer l’endroit et je changeais les draps. Je passais ensuite aux poussières dans le salon en chantant un petit peu. Autant mettre un minimum de bonne humeur. J’ouvrais finalement une bouteille de produit nettoyant qui sentait les fleurs et je souriais un peu innocemment. Cette odeur de fleurs était absolument divine. Je continuais mon nettoyage en allant dans la salle de bain. Je commençais à trouver que mon loft était suffisamment propre lorsque j’allais changer le sac de la poubelle de la cuisine. En retirant le couvert, une odeur absolument horrible en sortie. Je courrais aux toilettes pour vomir en essayant de reprendre mon souffle. Je rinçais ma bouche avant de me passer une serviette froide dans le visage. J’avais probablement attrapé la gastro-entérite en prime. Super! Comme quoi quand tout va bien!

Je réussissais de peine et de misère à sortir les ordures avant de rentrer et me changer pour mettre un pyjama ample et confortable. Je prenais deux cachets et j’allais m’allonger sur le canapé. J’étais mal et surtout épuisée. Je somnolais à moitié lorsque quelqu’un sonnait à la porte. Je me levais difficilement et lentement avant d’aller ouvrir avec ma tête des plus mauvais jours.

- Regina? Qu’est-ce que tu fais ici?

Je devais sans aucun doute être plus pâle que d’habitude et les cernes devaient sans aucun doute être très apparentes sous mes yeux. Depuis combien de temps je traînais ce virus? Une bonne semaine non? Peut-être deux? Je perdais totalement le compte.

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Ce n'est pas possible ... Si ?

Voilà quelques jours que ma belle-fille m’avait annoncé la disparition de son mari. La pauvre princesse était dans tous ses états intérieurement, mais restait extrêmement digne en apparence, je l’en admirais beaucoup. Pour avoir moi-même traversé l’épreuve de la disparition de mon mari, je ne savais que trop bien à quel point l’on se sentait démunie. Mary Maragret avait cependant une chance que je n’avais pas eu : elle avait beaucoup d’amis et surtout, rien ne prouvait que David était mort. Nous étions allées ensemble signaler sa disparition au commissariat après que ma potion de localisation faite maison n’ait rien donné. Sans me vanter, je ne pensais pas être en mesure de louper une telle décoction, aussi avions-nous pressenti qu’il nous fallait de l’aide. Par ailleurs, était-ce son optimisme ou le grand amour, mais Blanche était persuadée que son mari était toujours en vie. Je l’espérais pour elle. En tout cas, tant que la preuve du contraire n’était pas apporté, j’avais prié la police de se mettre en priorité sur cette affaire. Qu’est-ce qui pouvait être plus important que cela ?

Mais en attendant, une autre chose m’inquiétait : l’état de santé de ma belle-fille. Elle me paraissait incroyablement fatiguée, un peu pâle (oui, plus que ce que la peau claire de la célèbre Blanche-Neige nommée ainsi pour son teint laissait entendre), son humeur semblait extrêmement changeante et elle avait presque vomi dans mon caveau, détectant une odeur certes désagréable, mais à peine détectable pour une personne normale. J’avais quelques soupçons et j’avais l’impression qu’elle était enceinte. La dernière fois que j’avais été moi-même ainsi, c’était quand j’étais enceinte des jumeaux. Certes, moi aussi mon mari avait disparu, je le croyais mort, mais quelques insomnies et un profond chagrin ne suffisaient pas à remplir toutes les cases. Aussi, je voulais m’assurer de la vérité et au quel cas, être certaine qu’elle était au courant et qu’elle fasse ce qu’il fallait pour la bonne santé de son enfant à venir.

Je m’étais donc rendue à son loft, munie d’un test de grossesse dans un emballage en papier kraft. Par tous les dieux de l’Olympe, qu’il avait fallu baratiner la pharmacienne pour éviter de révéler l’identité de la personne à qui était destiné ce test… La curiosité de ces pécores… je veux dire de ces charmants habitants qui m’ont fait l’immense honneur de me suivre pour récupérer la ville, m’étonnerait toujours. Je sonnai donc chez la princesse aimée de tous, la reine de l’espoir, qui m’ouvrit avec une tête à faire peur. Je dus me retenir de reculer d’un pas, me contentant d’un écarquillement des yeux qui ne dura que quelques secondes mais qui fut suffisant pour manifester ma surprise.

- Mary Margaret… - je me raclai la gorge – Bonjour. J’ai à te parler. Ou plutôt…

J’entrai avant qu’elle n’ait eu le temps de m’y inviter et refermai la porte derrière moi avant de me tourner vers elle pour poser mes mains sur ses épaules.

- Je sais que j’ai rarement été là pour toi comme une belle-mère aurait dû l’être, mais ça va changer. N’as-tu rien à me dire ?

Je me doutai qu’elle ne me dirait rien. J’en soupirai d’avance.

- Je pense que tu es enceinte.

Machinalement, je regardai son ventre, dissimulé sous des vêtements amples, et malgré cela je pouvais voir qu’elle s’était légèrement arrondie. Très légèrement, mais maintenant, je savais faire la différence.

- Ce n’est pas parce que tu as mangé trop de glaces que tu arbores ces vêtements.

Je sortis alors le petit sac en papier de mon sac à main avant de déposer ce dernier sur un tabouret de son bar.

- On peut être fixées rapidement si tu en doutes, déclarai-je en lui tendant le sac en papier.

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Ce n'est pas possible ... Si ?

Je n’avais même pas le temps de dire à Regina que je n’étais pas en état de recevoir de la visite qu’elle entrait directement chez moi. Je levais les yeux au ciel en poussant un des rares soupirs dont j’étais capable. Elle n’avait pas pu téléphoner bien évidemment. Si c’était quelque chose concernant David, j’étais heureuse dans d’autres cas , je comptais bien la mettre dehors.  Je la laissais refermer la porte pour ensuite la voir poser ses mains sur mes épaules.

- Regina je couve un virus. Sincèrement tu devrais partir. Je ne veux pas que tu le donnes à tes enfants.

Ma remarque passait clairement dans l’oreille d’une sourde. Elle commença un discours concernant ses devoirs de belle-mère. Je devais avouer qu’elle n’avait pas été d’un soutient des plus exemplaires à l’époque, mais je ne lui en tenais plus rigueur depuis fort longtemps. J’haussais un sourcil alors qu’elle me demandait ce que j’avais à lui dire. Je cherchais rapidement dans mon esprit plus que crevé sans trouver de quoi elle parlait. J’allais ouvrir la bouche lorsqu’elle me mentionnait penser que j’étais enceinte. Là, mes yeux devinrent gros comme des billes. Franchement, elle voulait que je sois enceinte de qui au juste ? Ce n’est pas comme si j’avais une vie sexuelle des plus extraordinaires en ce moment. Je regardais ensuite mon ventre caché sous mes vêtements amples. J’avais abusé un peu des glaces et des chocolats chauds dans les faits donc c’était tout à fait plausible que j’ai pris du poids.

- Franchement Regina, j’ai vraiment abusé des glaces et des chocolats chauds. C’est pour cette raison que mes vêtements ne me font plus et de toute façon avec qui est-ce que j’aurais fait ce bébé ? Ce n’est pas si j’avais une vie intime des plus rocambolesques depuis que David a disparu.

Là, je me souvenais clairement de la soirée du retour de mon mari en ville. C’était quand déjà ? Plusieurs mais alors là PLUSIEURS semaines. Je n’avais pas fait attention à rien depuis. Mes yeux devaient parler d’eux-mêmes car je prenais le sac de papier que me tendait ma belle-mère.

- Le gâteau au chocolat.

Ce fut la seule chose que je fus capable de dire en me rendant à la salle de bain. Là, je fermais la porte en prenant la porte avec le test. J’étais nerveuse et mes mains tremblaient comme jamais. Je déballais le tout avant de regarder en l’air en faisant ce que j’avais à faire. Je prenais ensuite le verre pour mettre le test dedans et je sortais la salle de bain. Je le posais sur la table de la cuisine avant de me laver les mains soigneusement. Je regardais Regina dans les yeux à cet instant.

- Comment j’ai pu passer à côté d’une telle chose ? Qu’est-ce que je vais sans David ? Et qu’est-ce que je vais dire à Emma ?

Je n’osais pas regarder le résultat. J’étais morte de peur.

- C’est peut-être une gastro-entérite ?

Je gardais espoir ? Un peu ?

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Ce n'est pas possible ... Si ?

Comme je m’en doutais, ma belle-fille essaya de me faire croire qu’elle couvait un virus, elle essaya de me mettre dehors. Mais j’étais tenace, c’était là l’un de mes traits de caractères dominants. Elle le savait, je le savais, je savais qu’elle savait, et elle savait que je savais qu’elle le savait. Il était donc inutile de tenter la moindre négociation avec moi.

- Tu ne couves pas un virus, tu couves un fœtus ! ne pus-je m’empêcher de rétorquer.

Elle continua encore un peu à nier, puis elle sembla réaliser quelque chose et partit comme une flèche avec le test, me balançant une histoire de gâteau au chocolat. Je la laissai partir, haussant les épaules avant d’aller m’asseoir dans son canapé. Je ne pus m’empêcher de regarder autour de moi, je n’étais pas fan de la décoration, mais c’était son style de princesse toute douce.
Mary-Margaret ne tarda pas à revenir avec… un verre d’urine et son test plongé dedans, qu’elle posa sur la table. Je fronçai le nez en la regardant.

- Tu pouvais tout aussi bien uriner dessus et remettre le bouchon, ça marche aussi…

Elle eut soudain un milliers de questions qui sortirent telles des tirs de mitraillettes. Je ne pus retenir un léger sourire, j’avais eu les mêmes en découvrant ma grossesse après avoir enterré Robin. A la différence près pour elle que David était en vie, il avait simplement disparu.

- Tu avais bien d’autres préoccupations. Je serai là pour t’aider le temps que David soit retrouvé. Quant à Emma, eh bien, pourquoi ne pas simplement lui dire la vérité ? Je pense qu’elle est en âge de comprendre comment ça t’est arrivé.

Je n’avais pu retenir un trait d’humour. Et puis Emma était sa fille, elle ne laisserait pas sa mère en détresse tout de même, malgré la colère qui l’habitait ? J’avais eu l’impression que les choses avaient commencé à s’arranger entre elles quand Blanche était venue me parler. Et dans tous les cas, personne n’était plus aimé qu’elle, il était certain qu’elle aurait le soutien de toute la ville, je n’étais pas inquiète pour cela.
Je l’entendis alors me balancer une histoire de gastro-entérite. Je la regardai en penchant la tête de côté avec une moue de désapprobation.

- Sérieusement ?

Je me levai pour aller voir le résultat du test avant de lui sourire.

- Tu as des idées de prénoms ?

C'était ma façon de lui annoncer le petit "+" qui venait d'apparaître.

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Ce n'est pas possible ... Si ?

Regina avait décidé de se la jouer mère de famille ou belle-mère modèle. Elle continuait de dire que je ne couvais pas un virus mais un fœtus. Mais non, impossible ou oui en fait … totalement. C’était sans aucun doute ça qui me faisait le plus peur. J’avais peur pour l’avenir de cet enfant. Qu’est-ce que je ferais si David en venait à mourir ? Je n’avais pas la carrure de la femme avec moi dans cette pièce pour affronter ce genre de drame. Elle me faisait une remarque sur mon verre avec le test et je la regardais avec un air désolé.

- Oups ? J’ai jeté le bouchon en fait …

Regina semblait comprendre toute la gamme d’émotions que je vivais en cet instant. J’étais heureuse qu’elle m’offre son soutient en cas de besoin car clairement, j’allais en avoir de besoin plus que je ne voulais me l’avouer. Elle me recommandait également de dire la vérité à Emma et je poussais un soupir. Elle avait entièrement raison en fait. Je ne pourrais pas cacher ce genre de chose à ma fille. Surtout, que je voulais être en bons termes avec cette dernière. J’allais devoir lui annoncer la nouvelle lorsque le résultat apparaîtrait. Je gardais espoir que ma prise de poids, mes nausées et ma fatigue étaient le résultat de trop de brioche et de chocolat chaud.

- Je te remercie pour ton soutient à venir Regina, mais je continue de croire qu’il s’agit d’un charmant virus. Dans le cas où le test serait … Eh bien tu sais … Je parlerai à Emma. Tu as entièrement raison qu’elle est en âge de comprendre comment c’est arrivé.

Oui, je continuais à être dans mon demi-déni. Je regardais finalement Regina se lever et regarder le test à ma place. Là, l’épée de Damoclès me tombait dessus de plein fouet. Des prénoms ? Non … Je m’approchais et je lui piquais le test des mains en regardant le «+» plus que visible sur le fond blanc. Il aurait dut mettre une musique en plus pour augmenter le traumatisme avec des lumières clignotantes. J’allais directement m’asseoir dans le canapé en regardant le test.

- Oh mon Dieu … Ce n’est pas à cause des chocolats chauds et des brioches à la cannelle.

Le train venait d’entrer en gare. J’étais à combien de semaines au juste ? Clairement j’avais manqué au minimum deux suivis de grossesse. Je n’avais jamais eu d’enfants dans ce monde et j’ignorais tout. Je levais un regard suppliant vers Regina comme un chevreuil qui menaçait de se faire frapper par une voiture en pleine nuit et qui voyait les phares arriver rapidement.

- Qu’est-ce que je fais ?

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Ce n'est pas possible ... Si ?

Blanche était dans une phase de semi-déni, elle avait peur, elle était perdue, et je pouvais parfaitement la comprendre, j’étais passée par là. Rien n’était plus angoissant d’apprendre sa grossesse sans avoir son partenaire auprès de soi. Mais Mary Margaret était entourée et aimée, elle avait une fille adulte qui allait sûrement revenir vers elle, en plus de tous ses amis et son petit fils, et puis j’étais là aussi. J’esquissai un sourire à sa remarque sur le bouchon, et plus encore lorsqu’elle persista avec son histoire de virus. Ce côté entêté m’avait déjà agacée de nombreuses années quand j’avais dû épouser son père et que je passais le plus clair de mon temps avec cette enfant un peu trop joyeuse et enthousiaste à mon goût.

- Emma sera là pour toi elle aussi, moi aussi, tes amis aussi, assurai-je.

Puis, après ces quelques mots échangés, les minutes nécessaires au résultat du test étaient passées, alors je me levai sans attendre. Il fallait qu’elle soit confrontée à la réalité le plus tôt possible. Je pouvais me tromper, mais j’étais quasiment certaine à 99 % de ce que j’avançai. J’allai regarder le résultat et le lui annonçai sans détour à ma manière avant qu’elle ne me rejoigne pour prendre le test et vérifier par elle-même. Par réflexe, je reculai d’un pas afin d’éviter de me recevoir des gouttes d’urine provenant du verre dans lequel était plongé le test. Je voulais bien faire un effort de sociabilité et donner de ma personne mais il y avait des limites à ce que j’étais capable de faire.

- Les chocolats chauds et les brioches peuvent être responsable du surplus, tu as pris combien au juste ? demandai-je pour la taquiner histoire de dédramatiser.

J’étais loin d’être un exemple, avec ma grossesse gémellaire j’étais quasiment sphérique. Lina et Richard prenaient tellement de place. Je souris à sa demande. Que faire ? Facile.

- Eh bien si tu es prête, pour commencer on pourrait t’emmener passer une échographie, qu’en dis-tu ? La différence de ce monde par rapport à notre Forêt Enchantée, c’est que tu peux voir en image ton bébé et son évolution. Son premier portrait, ce sera quelque chose à montrer à David à son retour, qu’en dis-tu ? Et cela pourra te rassurer.

Je me montrai la plus douce et rassurante possible, et par tous les dieux, je ne me reconnaissais pas. Être devenue mère moi-même m’avait appris la patience à bien des égards. Je m’approchai d’elle en posant mes mains sur ses épaules.

- On fait ça ? J’appelle pour prévenir qu’on arrive ?

Je faisais exprès d’employer des « on » et des « nous » pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas seule. Cela m’avait rassurée quand la fée bleue l’avait fait pour moi.

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Ce n'est pas possible ... Si ?

Regina tentait de me rassurer au mieux, mais moi, j’avais peur. J’avais peur d’affronter ce moment seule. J’avais peur de ne pas retrouver David. J’étais terrorisée face à cet avenir si incertain. Elle me disait qu’elle serait présente et je levais mon regard vers elle. L’espoir restait présent dans mon coeur, mais j’avais l’impression qu’il glissait un peu. Elle me questionnait concernant les brioches et les chocolats chauds pour me taquiner. Il était vrai que j’en avais pris un peu plus que d’habitude.

- Un chaque deux jours je disais alors que d’habitude c’est deux fois semaine. Je vais faire plus attention maintenant …

Elle me répondait avec le plus grand calme. J’avais tant de questions. Je ne savais même pas par quoi commencer. Elle me proposait de m’amener faire une échographie. Je verrais ainsi ce petit être qui grandissait en moi depuis un moment déjà. J’aurais tant aimé que David soit là. Je devais prendre sur moi au maximum pour l’instant. Il était clair que je garderais précieusement cette photo pour la montrer à mon mari le moment venu. Nous n’avions pas ce genre de technologie dans la Forêt Enchantée. C’était une chance d’avoir ça ici.

- Oui, je crois que ça serait bien. Je veux m’assurer qu’il ou elle va bien.

Je me sentais moins seule tout à coup. Regina allait clairement me soutenir dans ce moment et nous allions vivre un moment bien privilégié ensemble à cette échographie. Je prenais sa main avec douceur en faisant oui alors qu’elle me proposait d’appeler pour passer l’examen médical. Je me levais ensuite pour aller dans ma chambre. Je fouillais dans mes tiroirs pour me trouver des vêtements confortables. Ma garde-robe n’allait pas me faire longtemps maintenant. Je me changeais en la laissant faire les appels et je prenais mon temps.

Je prenais toutefois une pause pour examiner mon ventre dans le miroir. J’avais clairement été stupide. Je posais une main douce dessus en baissant le regard pour le regarder.

- Je suis désolé … Je te promets que je vais prendre soins de toi maintenant et nous aurons de grandes discussions.

J’enfilais un pull avec des oiseaux brodés sur une épaule. J’enfilais un pantalon de couleur bleu foncé avant de replacer mes cheveux. J’avais une mine assez horrible avec les nausées. Je descendais dans la salle de bain et je me maquillais un tout petit peu pour me redonner forme humaine. J’appliquais du rouge sur mes joues pour me redonner des couleurs avant de rejoindre Regina.

- Je crois que je suis prête … Est-ce que je vois un docteur aussi ou bien c’est simplement l’examen?

Oui, j’étais novice dans le domaine médical. Je ne connaissais rien là-dedans mes aptitudes étant meilleures pour l’enseignement, le vol et le tir à l’arc. J’avais espoir que tout aillait bien se passer. Regina serait là, Ruby, Ariel, Emma, Robin et David lorsqu’il aurait la chance d’être présent. J’avais pris mon sac à main avec un peu d’argent et mes pièces d’identités pour passer l’échographie. Heureusement que Regina avait des contacts partout en ville.

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Ce n'est pas possible ... Si ?

Je sentais l’appréhension palpable de ma belle-fille et cela me faisait bizarre. Elle avait toujours été si forte que la sentir si vulnérable face à moi me faisait l’effet de quelque chose de déstabilisant. Néanmoins, je comprenais le flot d’émotions et de questions qui la traversait, et je lui avais promis d’être là pour elle. Je comptais bien tenir cette promesse que je lui avais faite et que m’étais faite mentalement à moi-même. Je n’avais jamais été la mère pour qu’elle que son père avait voulu que je sois, mais à présent que nos différends étaient réglés, nous pouvions former une famille. Je comprenais parfaitement, encore qu’elle avait déjà eu un enfant, contrairement à moi lorsque j’avais appris ma grossesse. Mais la conjoncture était différente cette fois-ci pour Blanche, David n’était pas là. Elle avait ce stress, bien que la dernière fois, l’angoisse était celle de ma malédiction à venir. Cette fois-ci, je ne serais plus celle qui lui causerait du tort, non, je serais un soutien, celui que j’aurais dû être pour ma belle-fille, et non son ennemie.

La princesse accepta donc d’aller passer une échographie de contrôle qui lui permettrait d’en apprendre plus sur son bébé. Je hochai la tête avec un sourire rassurant et m’empressai de prendre mon téléphone portable pour contacter le service gynécologie-obstétrique de l’hôpital de Storybrooke. Je m’y étais rendue quelques fois avant de partir avec ma famille et quelques habitants de la ville dans la Forêt Enchantée. Mon appel terminé, je retrouvai ma belle-fille qui s’était changée.

- Oui, tu vas voir un obstétricien et tu auras ton échographie en même temps. Tu pourras lui poser toutes les questions qui ont besoin de réponse. Je peux rester avec toi ou t’attendre dans la salle d’attente, tu décides.

Je l’invitai du regard à rejoindre la porte d’entrée afin que nous puissions prendre ma voiture. J’étais ravie qu’enfin elle ait accepté de voir la vérité, car la grossesse était quelque chose d’important et il était crucial de vivre ce moment de vie en pleine conscience. Connaissant Blanche-Neige, elle aurait été malheureuse de laisser passer autant de temps sans le savoir. J’avais été heureuse de l’apprendre au tout début grâce à la fée bleue, cela m’avait permis de tenir bon quand je croyais Robin décédé et que j’avais dû organiser ses funérailles. Quelle période horrible. Par la même occasion j’avais été privée de Roland puisque c’était son parrain Petit Jean qui en avait officiellement la garde. David était en vie, il nous fallait « seulement » le retrouver.

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Ce n'est pas possible ... Si ?

J’écoutais avec attention la réponse de Regina concernant le médecin. Je hochais la tête en faisant signe que j’avais compris, mais dans les faits, je n’avais pas pigé grand-chose. J’étais encore beaucoup trop sous le choc. Je sortais en suivant son signe en réfléchissant comme il faut durant le trajet. Il me semblait interminable. Pourtant, Storybrooke n’était pas une ville si grande que ça non? Je regardais les maisons défiler avant de la laisser se stationner devant le cabinet du médecin. Je sortais et je marchais lentement vers la porte avant de freiner brusquement et je prendre doucement le bras de Regina.

- Je… je veux tu restes avec moi. Je ne comprendrai rien à ce qu’il me dira de toute façon. Je n’y connais rien en médecine et lorsque j’étais enceinte d’Emma c’était très différent.

Je devais dégager de l’anxiété par chaque pore de peau. Je rentrais en restant tremblante et je m’inscrivais en donnant mes cartes avant de m’asseoir nerveusement. Je jouais avec un bouton de mon manteau et je lançais un regard à Regina. Et si mon bébé n’allait pas bien? Et si j’avais tout fait de travers durant toutes ces semaines? Combien de semaines exactement? … J’avais perdu le fils. J’avais revu David en Janvier et mes règles dataient de … Je ne savais plus du tout.

«Mary Margaret Blanchard»

Je sursautais et je me levais d’un bond avant de m’avancer vers la salle. Le médecin me saluait poliment avant de regarder Regina avec un sourire. Je ne le connaissais pas, mais il avait peut-être eu soin de la grossesse de cette dernière quand elle était encore ici? Je m’assoyais sur l’une des chaises avant que le médecin et Regina ne fasse de même.

«Bon, ne passons pas par quatre chemins. Vous avez fait un test de grossesse qui est positif n’est-ce pas madame Blanchard?»

Je regardais ma belle-mère avant de répondre nerveusement. Je gardais espoir que ce petit être allait bien dans le creux de mon ventre.

- Hum oui … Je … Je l’ai fait tout à l’heure…

«Très bien. De quand date vos dernières menstruations?»

Je me rongeais un ongle en réfléchissant encore. Nous étions en avril. Je tentais de me rappeler, mais le médecin me devançait en écrivant une note sur la feuille.

« Ce n’est pas grave. Vous n’êtes pas la seule à oublier ce genre de détails. Je vais vous faire une échographie immédiatement. Passez sur la table.»

Je me sentais redevenir une petite fille et je suivais docilement les instructions en m’installant. Je suppliais Regina du regard pour qu’elle s’approche. J’étais terrorisée à cet instant même. Le médecin posait le gel froid sur mon ventre et je sursautais avant de le voir promener la sonde sur mon ventre. Il tournait finalement l’écran vers nous. Il était là. Il bougeait. On pouvait parfaitement le voir.

«Eh bien, nous avons un fœtus de 16 semaines en parfaite santé. Félicitations madame Blanchard»

- C’est … Regina … C’est mon bébé? … C’est vraiment mon bébé? Il nous faut une machine comme ça dans la Forêt Enchantée.

Je sentais les larmes me monter aux yeux alors qu’il mettait le son pour le petit coeur. Je vivais ce moment avec une femme qui m’avait longtemps détesté. Elle était là dans un moment à la fois pénible et heureux dans ma vie. Je lui serais redevable longtemps.  

Code par Hiyorin

Ce n'est pas possible ... Si ?

J’avais donc conduit dans le calme Mary Maragret à l’hôpital de Storybrooke pour lui faire rencontrer l’obstétricien de la ville que j’avais vu quand j’avais appris ma propre grossesse. Alors que nous avancions, elle m’avait demandé de rester avec elle, et j’avais acquiescé avec doucement, passant ma main dans son dos comme je l’aurais fait avec l’un de mes enfants apeuré.

- Très bien, on fera comme tu voudras, tout ira bien.

C’était le monde à l’envers, moi qui lui disais des paroles positives… Mais enfin, sans que je ne comprenne comment ou pourquoi, j’avais soudain eu cet instinct avec elle, je sentais que c’était ce dont elle avait besoin.
Le docteur l’appela, nous entrâmes, il se présenta et discuta avec lui, lui posant les questions d’usage, puis lui demanda de s’installer sur la table pour l’échographie. Je vis au regard de ma belle-fille qu’elle voulait que je vienne, alors je restai auprès d’elle, une main posée sur son épaule pour lui manifester mon soutien. Je lançai un regard un peu noir au médecin qui n’avait pas pris la peine de lui expliquer ce qu’il faisait, alors qu’elle ne s’attendait pas à ce qui se passait. Ça aurait été la moindre des choses de lui expliquer que le gel serait froid, qu’il allait appuyer avec la sonde sur son ventre… Blanche-Neige ne connaissait pas ces méthodes, même si les faux souvenirs de malédiction lui avait apporté les connaissances de ce monde, elle ne l’avait jamais vécu.
La voix du médecin brisa rapidement le silence pour donner son verdict. Le bébé allait bien et je souris en regardant Mary Margaret. Elle pouvait enfin se rassurer et c’était une bonne chose.

- Oui Blanche, c’est ton bébé, et il va bien. Regarde-le, on voit très bien sa petite tête, et son petit coeur aussi. Tout va bien, tu as entendu le docteur ?

J’eus un petit rire quand elle déclara qu’il nous fallait cela dans la Forêt Enchantée. Je la voyais émue et quelque part, je l’étais aussi mais je ne voulais pas laisser échapper cette aspect de moi, je n’étais pas encore prête pour ça.

- Pouvez-vous lui imprimer les images s’il vous plaît ? demandai-je au médecin.

Cela lui donnerait de quoi s’accrocher le temps que l’on retrouve David. Le docteur s’exécuta puis, une fois qu’il lui eut prescrit des vitamines, nous pûmes quitter le cabinet.

- Tu as son premier portrait, c’est chouette non ?

J’essayais de rester positive, même si je savais qu’elle était partagée entre sa joie de cette bonne nouvelle et sa tristesse de l’absence de David.

- Est-ce que tu veux rester à la maison quelques jours ?

Ça m’ennuyait de la laisser toute seule et je ne voulais pas qu’elle déprime ou qu’elle s’angoisse.

- On peut passer chez toi chercher quelques affaires et je te ramène avec moi ? Henry serait si content de t’avoir à la maison. On n’est pas obligées de leur dire si tu veux le garder pour toi.

Code par Hiyorin