Je ne dirais pas que je suis malheureux pour l’instant. Je n’ai pas encore accompli ma mission contre le crocodile, mais j’ai autre chose en tête en ce moment. Une blondinette pour être plus précis. Je ne sais pas pourquoi, mais elle prend de plus en plus de place dans ma tête et dans mes pensées. À tel point que je me demande bien si je devrais renoncer à ma vengeance pour pouvoir rester auprès de la nouvelle ténébreuse. Parce que je n’ai aucune idée si elle voudra bien que je reste près d’elle une fois que nous avons rempli notre mission commune. Ma vengeance contre le crocodile et sa quête pour reprendre sa dague de ténébreuse. Nous avons une entente et c’est pour cette raison que je me retrouve ici. Mais plus les jours avancent et plus je n’ai pas terriblement envie de retourner dans la forêt enchantée. Loin d’Emma. Je ne comprends vraiment pas pourquoi, mais j’ai vraiment envie de rester près d’elle.

Du coup, je me promène en ville. Encore une fois. J’essaie de me familiariser avec l’endroit. Parce que je n’ai plus envie de partir. Être loin d’Emma, je ne supporterai pas. Et je sais parfaitement qu’elle ne voudrait pas venir avec moi sur les mers dans la forêt enchantée. Ce n’est pas vraiment sa place. Il y a aussi sa famille. Ils sont ici. Elle ne voudra donc pas les abandonnés. Ce que je comprends tout à fait. Alors c’est à moi de faire des efforts si je veux être près d’elle. Et si cela signifie que je vais devoir abandonner mon navire, et bien soit. Même si cela me fait un pincement au cœur. Enfin, en quelque sorte disons. Parce que je sais parfaitement que mon navire sera toujours présent lorsque j’irai dans la forêt enchantée si besoin est. Un capitaine sans son navire n’est plus vraiment un capitaine, mais si je peux avoir la femme qui fait battre mon cœur à mes côtés, je suis prêt à être ce qu’elle voudra.

Je ne fais pas vraiment attention où je vais. Je marche simplement dans les rues et je suis un peu perdu dans mes pensées. Ça me fait un bien fou. Je préfère largement être dehors que d’être enfermé entre quatre murs comme les autres qui se trouve ici. Je ne comprends pas vraiment qu’elle est l’intérêt de rester dans une maison alors qu’on est très bien à l’extérieur. Bon, en même temps, je suis habitué à être en plein air. Ou plutôt. En pleine mer. C’est tellement rafraichissant de prendre l’air. Et ça vide aussi l’esprit. Bien qu’en ce moment, ma tête n’est pas totalement vide. Je suis plutôt pensif. La ténébreuse ne me sort vraiment pas de la tête. Et je ne sais pas trop comment réagir face à elle. Je ne sais même pas si je lui plais en retour. Si quelque chose pourrait découler de notre relation. Je n’arrive pas vraiment à la comprendre, mais aussi, je la sens un peu réticente. J’essaie donc de ne pas faire comme à mes habitudes. J’essaie de calmer mon jeu de séduction, mais c’est un peu difficile. M’enfin, seul le temps pourra vraiment me dire ce qu’il en est avec elle. Pour l’instant, je ne peux que me poser quelques questions tout en marchant dans les rues de Storybrooke.

Qu’est-ce qui me passait par la tête en cet instant même ? Trop de choses et peu à la fois. Pour la première fois depuis plusieurs centaines d’années, je doutais de ma relation avec Victor. Je devais me rendre à l’évidence, j’étais maudite. Je n’avais aucune chance en amour. Je n’en avais eu ni avec Peter, ni avec mon mari et encore moins avec Victor. Il devenait de plus en plus froid et direct. Le genre de froideur qui me donnait pratiquement l’impression qu’il pouvait me frapper et me faire du mal pour se sentir mieux et se soulager de toute cette colère qu’il ressentait. Je marchais donc dans les rues de Storybrooke sans vraiment savoir vers quoi j’allais. J’étais dans une impasse émotive plus que grande en cet instant. Je doutais. Est-ce que détruire la magie était une véritable solution. Je regardais la bague que m’avait offerte Victor et je la tournais en marchant distraitement. Mon pas était relativement nonchalant. Le genre de pas qui vous fait perdre la notion du temps comme au pays imaginaire.

J’étais loin de me douter que j’allais croiser un homme de ce monde. Un homme qui m’avait appris à manier l’épée et qui avait tenter de me manipuler contre Peter. Crochet n’était pas bien différent des autres hommes que j’avais croisé dans ma vie. Il ne faisait parti que de la longue liste de ceux qui m’avait détruit et involontairement conduite à mon suicide. Il était l’un des porteurs de mon cercueil en quelque sorte. C’est alors que je bousculais l’homme solidement avec mon épaule car je regardais trop ma bague. Quelle idiote j’étais. Je ramenais mon attention sur la réalité et mon regard tombait directement dans celui de Jones. Les poils de mes bras de hérissèrent directement. Je ne m’attendais pas du tout à le voir en cet instant.

- Crochet …

J’avais marmonné comme la petite fille que j’étais resté intérieurement. Je reculais directement de quelques pas. Il ne devait pas être en mesure de me reconnaître dans les faits. J’avais beaucoup trop vieilli. Je sentais mon pouls augmenter grandement.

- Je suis désolée capitaine.

Je me retournais pour continuer ma route en fixant le sol. Ma marche était calme. C’était si étrange de l’avoir croisé ainsi. Comment avait-il fait pour arriver dans cette ville ? J’avais eu tellement de difficulté à y mettre les pieds. Je sentais que j’hyperventilais un peu et je portais une main à ma tempe en tentant de me calmer. Est-ce que Peter était ici lui aussi ? Est-ce qu’il avait réussi à ramener son venin jusqu’à cette ville ?