Balade dans Central Park

Mery arriva à Central Park ce matin là en râlant tout ce qu'elle savait. Son chéri lui avait encore pris la tête au réveil et elle n'aimait vraiment pas quand il lui parlait aussi tôt. Il voulait qu'elle soit plus engagée dans leur relation.

"Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? J'accepte déjà qu'il dorme chez moi plusieurs nuits par semaine. Il veut quoi emménager définitivement chez moi ? Il sait bien que je ne suis pas ce genre de fille, j'aime pas les engagements !" s'emporta-t-elle.

Elle continua à pester jusqu'à son travail. Elle se rendit au garage où étaient entreposées toutes les calèches qui servaient à balader les touristes dans les travées de parc. Là, de voir ses chevaux, sa colère tomba comme un soufflé sorti trop tôt du four. Leur présence l'avait toujours apaisé quelque soit la situation.
Elle alla voir son préféré, un dénommé Angus, il était d'un noir de jais avec quelques touches de blanc sur les pattes. Elle lui parla et le pansa comme elle le faisait tous les jours avant de l'atteler à la calèche.

Mery partit se changer dans les vestiaires afin de revêtir son uniforme de cocher de Central Park. Elle s'installa à sa place et se lança dans un premier tour de parc afin de vérifier qu'il n'y avait pas de soucis que ça soit au niveau du cheval qu'au niveau de la calèche.
Ce petit tour lui fit un bien fou surtout au moral. Pendant un instant, elle oubliait tous ses soucis. La brise du matin lui fouettait délicatement le visage. Elle respira à pleins poumons l'air frais qui l'entourait. C'était son moment de tranquillité avant la ruée des touristes sur le parc et d'enchaîner les tours.

La jeune femme finit par prendre position à une des entrées du parc, celle où elle était sûre de voir le plus de monde. Ce qui l'intéressait c'étaient les énormes pourboires que lui laissaient certains touristes. Elle imaginait tout ce qu'elle pouvait faire avec cet argent. Se faire un book professionnel, avoir son propre ranch avec ses propres chevaux...

Une belle femme blonde, la quarantaine, la sortit de sa rêverie. Mery lui proposa si elle souhaitait faire un tour en calèche. Cette dernière accepta volontiers. Elle ne ressemblait en rien aux personnes que la jolie rousse avait l'habitude de balader dans le parc. Après quelques minutes de promenade dans le plus grand silence, Mery osa demander.

"Tout va comme vous le souhaitez ?"

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Balade dans Central Park

J’avais eu un début de journée comme les autres. Rien d’extravagant. Je m’étais levée à 05h00 du matin comme à mon habitude. j’avais enfiler mes vêtements de sport et j’étais allé dans ma salle privée pour faire mon programme sur mesure. J’avais ensuite pris une bonne douche chaude avant de m’habiller en prenant une robe noire moulante et un haut de tailleur. Je laissais mes cheveux humides avant de ma maquiller. J’avais rendez-vous chez le coiffeur à 07h30 avant de me rendre au bureau pour 08h30. C’était comme cela chaque matin. Je descendais par mon ascenseur privé avec mon sac à main Hermes avant de saluer le portier comme à mon habitude. Ma voiture, avec chauffeur m’attendait comme d’habitude. Je m’installais sur la banquette arrière et j’appelais directement ma secrétaire pour savoir mon horaire de la journée. Je pourrais sortir dîner seule ce midi et je lui demandais de rien me mettre durant les deux heures de pause que j’aurais à ce moment. J’avais un souper d’affaires prévu à 20h00 alors autant profiter de ce moment pour me détendre. Je déclinais l’appel de mon ex-mari. Je n’en avais rien à foutre de ce type. J’avais eu la moitié de sa fortune et c’était une bien piètre compensation.

Je faisais donc ma routine matinale comme d’habitude. Je ne remarquais pas que l’avant-midi avait passé si rapidement et il était désormais 11h00. Je décidais de sortir prendre l’air en prenant mon téléphone avec moi. Je marchais dans les rues pour aller dans un petit restaurant asiatique que j’appréciais grandement. Au final, je décidais de passer par Central Park histoire de couper un peu. J’allais me rendre à destination lorsque je voyais une calèche. Le genre de chose dont je n’avais fais attention auparavant. Je m’approchais doucement et je souriais en voyant le cheval. Il ressemblait un peu à celui que j’avais eu lorsque j’étais à Londonia lors de mon adolescence. À la différence que le mien était totalement noir. Je caresssais l’animal avec douceur lorsque la femme assise dans la calèche me proposait un tour. Tiens, c’était une excellente idée ça! Je mangerai par la suite un truc sur le pouce. Je n’avais rien d’une touriste, j’étais surtout nostalgique de mon ancienne réalité. Je m’installais confortablement et je la laissais débuter le tour tranquillement. Je répondais à un courriel en même temps avant de remettre mon téléphone dans mon sac à main. Le parc était si joli durant l’automne avec les feuilles de toutes les couleurs. Je souriais lorsque la demoiselle me demandait si tout allait comme je le souhaitais.

- Oh oui c’est parfait. Je crois que j’ai eu une pointe de nostalgie. Notre cheval me rappelle celui que j’ai eu durant mon adolescence.

Je replaçais mon foulard en laine Chanel dans mon cou et mes gants en cuir. J’étais bien à l’arrière.

- Vous êtes à New York depuis longtemps? Pardonnez-moi mon impolitesse je ne me suis même pas présenter. Je me nomme Wenda Darwin.

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Balade dans Central Park

Mery avait bien observé sa cliente avant de lui proposer de faire un tour dans sa calèche. Elle lui voyait des origines autre que du nouveau monde, peut être une Européenne.
Elle ressemblait tant dans l'allure et au niveau de son accent à toutes ces actrices des séries britanniques que la rouquine aimait regardé de temps en temps.

Même si l'automne avait débuté depuis plusieurs jours, le temps du jour était encore très clément, ce qui rendait la balade des plus agréables. Les feuilles des arbres dans tout le parc commençaient à changer de couleur, toutes les teintes étaient visibles allant du vert foncé au rouge.
Mery adorait se perdre dans les allées du parc et observer la nature dans tous les changements qu'elle proposait pendant cette saison.

La jeune cocher écouta la réponse de sa cliente suite à sa question. Cette dernière parla avec nostalgie de son enfance et des souvenirs qui lui étaient revenus en mémoire en voyant le cheval.

"Il s'appelle Angus, je le considère presque comme mon meilleur ami. Je m'occupe beaucoup de lui et je lui raconte aussi tout ce qu'il m'arrive, c'est une sorte de confident pour moi." avoua Mery.

La jolie rousse se tut et laissa sa passagère poser à son tour quelques questions. Elle se présenta aussi par la même occasion.

"Je m'appelle Mery, Mery Arrow. Et pour répondre à votre question, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours vécu à New York même si parfois je rêve d'une autre vie..." lui dit-elle.

Plusieurs fois, Mery avait eu la sensation d'étouffer en se baladant dans les immenses rues goudronnées et peuplées de New York. Elle se sentait comprimée par tous ces buildings qui l'entouraient.
Elle retrouvait sa sérénité et sa respiration en arrivant dans Central Park ou dans n'importe quel parc de la mégalopole. Oui, le contact avec la nature et les animaux la rassuraient bien mieux que n'importe quelle thérapie.

"Et vous ? D'où venez vous ? Vous ne me semblez pas venir d'ici, si je peux me permettre." osa-t-elle lui demander.

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Balade dans Central Park

J’écoutais avec attention la jeune femme me répondre concernant son cheval. Je ne pouvais que sourire. Elle était absolument charmante et j’aimais bien l’entendre parler. Je continuais de regarder autour avant de répondre à mon tour avec une immense douceur.

- Un nom original et qui lui va parfaitement je trouve. Les animaux ont une oreille attentive et l’absence de jugement provenant d’eux est plutôt satisfaisante. J’aurais sans aucun doute dut me prendre un chat après mon divorce.

Je riais à cette mention. Mon divorce «fictif» appelons le ainsi. J’écoutais les présentations et je continuais de sourire. Nous allions bien nous entendre visiblement et ce, même si la balade avait une durée limité.

- Une véritable New Yorkaise alors. Votre prénom est magnifique au passage. Vous savez, j’ai vécu dans de nombreux endroits durant mon existence et la vie et ses problèmes ne font que nous suivre. Comme des chimères ou des fantômes qui nous hanteraient. Plus nous vivons longtemps plus nous risquons d’en avoir. Le regret est un sentiment qui peut nous ronger de l’intérieur lentement avant de nous tuer à petit feu. Alors n’ayez pas de regret. Si vous désirez tenter votre chance ailleurs, faites-vous plaisir, mais on n’oublie jamais d’où l’on vient et notre bagage.

Mon regard c’était perdu sur le parc et je repensais à tous les regrets que j’avais dans ma vie. J’étais loin de me douter que j’allais tomber sur Dylan Grey le lendemain et qu’il allait faire remonter des souvenirs que je tentais de contenir depuis des années. Une pointe de bonheur que j’avais volontairement effacée de mon esprit avant de commettre l’irréparable. Je ramenais mon attention sur la voix de la brune qui me posais des questions.

- Je suis anglaise. J’ai vécu à Londres une grande partie de ma vie avant de tomber amoureuse d’un américain. Nous nous sommes mariés en grande pompe, mais j’ai toujours gardé mes racines anglaises. J’apprécie retourner chez moi dans ma maison londonienne. J’ai également une autre demeure en Irlande. J’ai gardé cette dernière en laissant le penthouse de Dubaï à mon ancien époux. Le divorce à eu bon finalement. Il a eu ce qu’il voulait. Il a eu Dubaï et j’ai eu tout le reste y compris l’entreprise. De toute façon, il ne servait pas à grand-chose. Je m’occupais de chaque détails depuis plus de dix ans. Il avait perdu la main et c’est tant pis pour lui.

Ah ce cher Kyle. Je me rappelais encore son sourire. Son sourire qu’il ne me faisait jamais. Il le gardait pour les hommes qu’il voulait ramener dans sa chambre.

- L’argent n’achète malheureusement pas le bonheur. Même lorsque l’on peut tout s’offrir.

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Balade dans Central Park

Mery sourit discrètement quand sa passagère la complimenta pour le nom de son cheval, même si elle n'y était pas pour grand chose. Elle écouta ensuite la dénommée Wenda égrenait les avantages d'un animal notamment son absence de jugement et qu'elle aurait sûrement dû en prendre un après son divorce.

"Encore un homme qui n'a pas assuré dans son couple." pensa-t-elle.

La quadragénaire enchaîna ensuite en évoquant les différent endroits où elle avait vécu et les regrets qu'elle s'y était créée et qui la suivaient encore aujourd'hui.
Ce dernier aveu donna à réfléchir à la jolie rousse. Voir qu'une belle femme qui semblait avoir réussi dans sa vie se sentait aussi hantée par son passé interpela la jeune femme.

Vivait-elle à fond sa vie ? Avait-elle des regrets ? Son petit-ami méritait-il tous les efforts qu'elle faisait ? S'être éloignée ainsi de sa famille était-ce une bonne idée ? Beaucoup de questions et peu de réponses... Quelques nuits de réflexions étaient peut-être nécessaire pour mettre tout cela au clair.

Wenda lui conseilla de vivre ses rêves à fond. C'était vrai que Mery avait sa jeunesse et sa fougue pour elle. Elle essaya de réfléchir pourquoi elle n'avait pas fait de voyages dans le reste du pays ou même à l'étranger. Elle qui rêvait toujours d'espace et de nature n'avait en fait jamais quitté New York.

"En y repensant, à chaque fois que j'ai voulu quitter la ville, quelque chose ou quelqu'un me ramenait vers le centre-ville, comme si une force inconnue ne voulait pas que je parte. Mais non, c'est n'importe quoi cette idée, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle avec un soupçon d'inquiétude.

La conversation revint sur le sujet de la nationalité de la femme d'affaire. Elle était anglaise. Mery avait vu juste et sa conclusion était la bonne. Finalement, les cours et les astuces donnés par son cousin portaient leurs fruits.
Même si la raison de ces leçons ne correspondait pas à la situation actuelle mais bon, la rouquine essayait de mettre en pratique à tout moment ses enseignements.

La passagère évoqua à nouveau son ex-mari et son divorce, ce qu'elle y avait gagné et ce qu'il avait perdu. Mery fut impressionnée par la détermination et la capacité de la dame à négocier en sa faveur ce genre d'arrangement.

"Vous avez bien fait, j'aimerais avoir autant de force mentale que vous pour prendre de telles décisions. Même si ce n'est pas du même niveau ni de la même gravité que vous, j'ai du mal à me décider surtout quand il faut quitter quelqu'un ou quelque chose..." avoua-t-elle.

La balade et la conversation étant fort agréables, Mery décida de prendre des chemins moins fréquentés et rallongea le temps de la promenade car elle ne voulait pas que celle-ci se termina trop vite.

Codage par Libella sur Graphiorum