« - J'ai appris l'art de la dissimulation avec le temps. Observer, mais ne pas être vu. J'ai notamment appris à m'adapter, car même si l'éternité demeure mon allié, je ne peux me permettre de leur révéler ma véritable nature. Vous comprenez ? Non, bien sûr que non. Comment le pourriez-vous? Et bien pour vous la faire simple, je suis arrivé à Boston dans les années 1600. Fatalement on cesse d'être précis, quand le temps n'a aucun impact sur vous. Je viens d'un autre monde, une contrée sans couleurs, vous savez, comme dans ces vieux films qui passent de temps en temps à la télévision ? Ce n'était pas vraiment une contrée, ni un pays, appelons ça un royaume puisqu'il était gouverné par un roi. Dans ce monde incroyable, il existait des créatures toutes aussi incroyables. Oui, je viens d'un monde où la magie existe et c'est bien là le problème. La magie ! Que pourrais-je dire là-dessus ? Elle n'est que légende, que fantasmes et rêveries ici. Depuis toujours on l'érige comme une force supérieure. Alors que non, c'est bel et bien la science qui la sur-plante et c'est ce que je tente à prouver depuis des siècles. Les maladies par exemple. Ce ne sont pas les sorcières qui les ont guéris. Quand je suis arrivé à Boston s'était une calamité d'ailleurs et ces foutues guérisseuses prétendaient pouvoir vaincre tous ces maux. Oui, elles le pouvaient en usant de magie. Sauf que ma plupart ont fini sur un bûcher. Oui, je le reconnais, j'ai peut-être un peu attisé la fièvre inquisitrice et lançais une mode. Vous êtes septique ? Vous vous demandez sûrement comment j'ai pu assister aux procès de Salem sans prendre la moindre ride ? D'ailleurs, vous devez sûrement vous demander comment je suis arrivé dans votre monde ? Une potion d'immortalité et une pierre avec des propriétés magiques, je le confesse. Oui, je n'en suis pas fier pour la potion, pour ce qui est de la pierre, c'est ma petite fierté, mais je n'en dirais pas plus. Si ce n'est que je suis au courant pour vous. Ne prenez pas cet air offusqué. Vous n'êtes pas comme les autres, je le sens d'ici. Nous venons du même monde n'est-ce pas ? Je le savais – rire nerveux et le voilà réduit à applaudir avant de se calmer pour reprendre son sérieux – Je vais vous faire une petite confidence, histoire de vous mettre en confiance ma chère. Tout ça – désigne la pièce où se tenait la conversation – Les inquisiteurs et tout le reste – se désigne du bout du doigt – c’est moi ! J'ai fondé cet ordre de A à Z, impressionnant non ? »
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Victor. F Whale le Mar 19 Mai - 15:20, édité 1 fois
J’ignorais exactement dans quoi et surtout où je mettais réellement les pieds. Je ne savais pas jusqu’où cette rencontre allait me mener, mais certainement pas où j’allais atterrir. C’est-à-dire à Storybrooke. Cet homme, ce Victor Whale, il semblait tout connaître. Il semblait tout connaître sur moi alors que moi je ne connaissais rien de lui, mais une chose venait attirer mon attention dans son discours et cette chose c’était qu’il avait la magie en horreur autant que moi. Je l’écoutais sans dire un mot. Des belles paroles, des paroles que j’avais envie d’entendre au plus profond de moi-même depuis que j’avais atterri dans ce monde sans magie suite un dieu fourbe qui s’était jouer de moi alors que je lui avais offert ma confiance.
Je m’allumais une cigarette par habitude sans me soucier si j’avais le droit de fumer ou non dans cet endroit. Je ne pouvais pas mourir à cause de cette mauvaise habitude alors autant l’entretenir sans tomber dans l’excès. Je le regardais dans les yeux. Certaines personnes avaient peur de le faire mais pas moi, ce n’était pas mon genre et cela ne l’avait jamais été. Je restais toujours la grande Wendy Darling. J’ouvrais finalement la bouche pour parler calmement.
- Vous êtes un excellent orateur monsieur Whale. Sachez que je suis en accord avec tous ce que vous venez de dire concernant la magie. Je ne connais que peu la science et j’ignore exactement ce qui me pousse à vous faire confiance mais tel est le cas maintenant. Vous avez fondé un organisme visiblement puissant et c’est une chose tout à votre honneur. Vous pouvez en être fier.
Je prenais une bouffée de cigarette en le regardant dans les yeux avant de continuer mes propres paroles . - Je suis ici depuis un petit moment et sachez que je ne peux plus vieillir, mais je reste mortelle si je me fais tuer ou si je mets volontairement fin à mes jours. Je ne suis pas fière d’avoir fait un pacte avec un Dieu immonde, mais les faits sont ce qu’ils sont. J’étais censé allé à Londonia et je me suis retrouvée dans ce monde. Comment avez-vous pour me trouver exactement? Il semblerait que le destin ait décidé de nous lier dans cette cause qui est la vôtre et également la mienne dans un certain sens. Qu’attendez-vous de moi exactement?
J’ignorais que cette relation allait devenir aussi personnelle et que cet homme serait mon repaire dans ce monde que je ne comprenais pas encore tout à fait. Je me sentais vulnérable mais maintenant je savais que je serais forte. La magie allait disparaître, peu importe le temps que cela allait prendre. J’avais la conviction profonde que les choses allaient changer.
Elle avait de l'audace, assez pour se griller une cigarette sans se soucier d'avoir ou pas, l'autorisation de le faire. Puis elle me fixait, sans jamais baisser le regard. J'en avais presque des frissons tout en jouant le jeu de la joute visuelle. Elle ne m'impressionnait pas, pire, elle me plaisait et j'étais content d'avoir arrêté mon choix sur elle. Elle que j'avais pris le temps de suivre, elle que j'avais observé en prenant grand soin de ne point être vu. Elle que j'avais appris à connaître par le biais de mes observations, tout en gardant une bonne distance. La surprise fut d'autant plus grande, lorsque je découvris que Miss Darling, venait, elle aussi du monde magique. En fait, j'aurai pu le comprendre très rapidement, si je n'avais pas délibérément choisi de ne pas voir les signes et le plus évident d'entre eux, se trouvait juste sous mes yeux. Son nom ! Anodin, somme toute, mais pas quand vous êtes incollable sur les contes et les légendes. Cela aurait pu (du) me rebuter, mais pour une raison étrange, cela attisait en moi l'envie de me rapprocher d'elle et d'en découvrir plus. Je sentais comme une fêlure, un quelque chose qui en plus de la rendre à part, me laisser à penser qu'elle avait souffert et j'eus espéré que la magie n'y était pas pour rien, car enfin, j'aurai – ce qui me semblait être – une alliée de poids dans cette interminable quête. Ce fut enfin à son tour de parler et à moi de me taire. Une bonne décision, moi qui d'ordinaire était affable en paroles. Wendy Darling était franche et sincère et savait utiliser les bons mots, les bonnes expressions pour flatter un ego aussi démesuré que le mien. Sans surprise, elle adhérait à mes propos et louait mon don d'orateur, qui je l'avoue, m'avait été plus qu'utile durant les siècles pour répandre ma parole et pour accroître mon organisation. Le regard brillant, luisant presque et le sourire jusqu'aux oreilles, je fixais la fumée qui se dégageait de sa cigarette, mais demeurait silencieux, car je sentais qu'elle avait encore des choses à dire et moi à écouter. Une fois encore, je venais de prendre la bonne décision, car sans forcer, j'avais obtenu quelques précieuses informations, qui je le savais, me serais bien utiles.
« - Déjà pour commencer, j'aimerais vous remercier de louer mes qualités d'orateur. Cela fait toujours plaisir de se l'entendre dire et cela laisse entendre, que je suis sûrement parvenu à vous convaincre Miss Darling. » Me voilà à marquer une pause, tout en étirant mon bras pour lui prendre sa cigarette. « - Un plaisir destructeur qu'on ne trouve pas chez nous, n'est-ce pas ? » Et me voilà à tirer longuement sur le mégot avant de souffler un épais nuage de fumée blanche. « - Voyez-vous, je considère la magie, comme un véritable poison pour ce monde que j'aimerais préserver d'où le combat que je mène depuis très longtemps. Moi aussi, chère Miss Darling, je suis ici depuis un petit moment et jamais encore, je n'avais rencontré quelqu'un venant de cet autre monde, tout comme moi. Moi aussi, je ne peux vieillir et je suppose que malgré ça, tout comme vous, je demeure mortel. Wendy, je ne vous proposerai jamais un pacte, je ne tolère que très mal ce genre de pratique ayant moi aussi été berné de la sorte. Il n'était pas question pour moi d'un dieu immonde, mais bel et bien d'une créature dont le nom est un vrai défi à la prononciation. Mais passons, peut-être qu'un jour, je partagerai avec vous cette histoire, la mienne entre-autre chose. Pour en revenir à vous, je vous ai trouvé par le biais de « mes collaborateurs » J'ai des sources partout dans ce vaste monde et rien ne nous échappe. Puis Darling, Wendy Darling. Ca sonne très Peter Pan et le Pays imaginaire, je trouve. Voyez-vous, je ne crois pas aux coïncidences. Et puis, je vous ai observé, vous n'êtes pas comme eux, comme tous ces gens d'ici. Non, il émane de vous, un quelque chose d'ailleurs. Un ailleurs que nous partageons. J'aimerais que vous vous joigniez à moi, les inquisiteurs ont besoin de quelqu'un comme vous, qui exècre la magie au moins autant que moi. Vous serez formé comme une lambda, personne ne devra connaître la vérité sur vous. Voyez-vous, nous traquons des êtres venus d'un autre monde, nos petites brebis ne doivent de ce fait, pas découvrir que nous-même, nous venons de ce monde. Vous comprenez ? Et puis peut-être que d'autres perspectives s'ouvriront à nous. » Le sourire charmeur, je lui rendis sa cigarette en prenant soin de laisser mon regard se perdre dans la naissance de son décolleté. « - Vous allez peut-être me trouver très audacieux et cela pourrait vous déplaire, mais j'aimerais toutefois vous faire entendre, que j'ai très envie de vous, maintenant, ici. Vous êtes magnifique Wendy et rien que le fait de savoir mon corps contre le vôtre, dans un nombre innombrable de positions, j'en ai des frissons. Qu'en dites-vous ? Je suis trop cavalier ? »
Victor Whale avait repris la parole et avait même voler ma cigarette pour en prendre une longue bouffée. Je le regardais dans les yeux sans briser le contact. Ma mère m’avait toujours enseigné qu’une grande femme ne baissait jamais le regard devant un homme même si ce dernier avait un statut plus imposant que le sien. Je le laissais parler avec des beaux mots. Ce genre de langage se perdait dans ce monde et pourtant, il était un peu le fondement d’une joute qui frôlait l’érotisme. J’avais abouti dans ce monde par erreur et j’étais prise ici. La colère qui me prenait était profonde et dangereuse. J’étais une arme en quelque sorte pour Victor Whale. Une ravissante arme. Une rose avec des épines subtiles qui s’enfoncent tranquillement dans la peau jusqu’à atteindre les nerfs qui annoncent la douleur lorsqu’il est trop tard.
Lorsqu’il mentionnait Peter Pan, je devais me retenir de ne pas le gifler sur place. Que savait-il exactement sur moi? À quel point s’étendait ses connaissances sur ma personne? Je continuais de le laisser parler en prenant la cigarette avec une immense délicatesse. Les propos qu’il tenu ensuite devenaient de plus en plus intime frôlant le mauvais goût, mais je n’étais pas indifférente.
Jamais durant toute mon existence, un homme n’avait éprouvé de désirs aussi marqué et franc pour moi. Mon mari se contentait de vagabonder dans les bras d’autres hommes et Peter n’était jamais revenu. Je n’avais jamais eu de rapprochement avec Hades. Je le laissais regarder mon décolleté alors que ma respiration se bloquait quelques peu avant de s’accélérer. Il était beau, ambitieux et ténébreux. Ma mère m’aurait sans aucun doute fortement grondée de tomber aussi facilement dans les bras d’un homme mais, je me sentais incapable de résister à son charme. J’approchais le haut de mon corps en me penchant vers lui ce qui augmentait, par le fait même, la vue qu’il avait sur ma personne. Un grain de peau délicat avec une pâleur pratiquement fantomatique. Je ne sortais que peu à l’extérieur. Là, je continuais de fumer en le regardant dans les yeux.
- Vous me donnez des frissons Victor. J’ai un faible pour la discrétion et c’est ce que vous aurez avec moi concernant notre mission si je puis l’appeler ainsi. Pour ce qui est de vos envies plus rocambolesques et intimes sachez que je suis totalement ouverte à votre proposition même si elle est cavalière. Vous me donnez également des frissons.
J’écrasais ma cigarette dans le cendrier avant de le regarder dans les yeux. Je déboutonnais lentement mon chemisier pour dévoiler un corset que j’avais l’habitude de porter en toutes circonstances. Il était de couleur beige avec de la dentelle. Je lui dévoilais ma personne sous toutes les coutures dans cet endroit. J’allais lui appartenir. Mon regard était empli de désirs pour lui.
On tombe, on tombe encore et encore. C'est une chute est sans fin, mais j’ai appris la résignation par habitude. Une chose est sûre, je ne savais pas à quoi m’attendre avec Wendy, à ceci près que j'avais l'intime conviction qu'avec elle, je me dirigeais probablement vers une chute sans fin. Elle éveillait en moi bon nombre de choses, elle m'inspirait autant qu'elle m'obligeait, à ses dépens, à faire preuve de plus d'audace, moi qui d’ordinaire restais sur la réserve. Cependant, il fallait la convaincre et je ne pouvais me contenter de la regarder en débitant de jolies paroles. Quoi que n’était-ce pas ce que j’étais en train de faire ? Non, tu te fourvoies, tes paroles ne sont pas belles, mais charmantes. Là est la nuance Victor. Avec le temps et l'expérience engrangée, j'ai aussi appris à considérer les femmes différemment des hommes. À la différence des hommes que nous sommes, les femmes sont rusées et nous obligent à toujours en faire plus pour les satisfaire. Et cette femme-là demeurait encore plus spéciale puisqu'elle était originaire du même monde que moi. Et je sais par expérience, que les personnes de cet acabit, ne courent pas les rues. Wendy méritait donc un traitement de faveur. Mais ne vous m'éprenez pas, tout n'était qu'une question de calcul et dans ce domaine, je suis inégalable n'en déplaise à mes détracteurs passés et futurs.
Des alternatives, des hypothèses, des possibilités... Tout n'était que calcul et j'aimais ça, car avec le savoir, je contrôlais aisément l'équation et donc mon destin. La magie n'est pas le plus puissant des pouvoirs contrairement à ce que bon nombre de crétins imaginent. Mais je demeure animé par l'intime conviction que la connaissance surpasse tout et que la science est son étendard. Toutefois, je dois reconnaître que je n'ai rien contre un petit extra de temps à autre. J'entends par là, un petit moment d'égarement, histoire de me rappeler que je suis aussi humain par nature. J'étais de ce fait, charmé par Wendy, mais en grattant le vernis, je découvrais sous la surface, une amie commune, la colère. Et je crois que c'est aussi pour ça que je me sentais attiré par la demoiselle qui me faisait face. Mais malgré ce sentiment que nous partagions, je ne pouvais me résoudre à oublier mon objectif et l'entreprise d'adhésion à ma cause. Voilà qu'une fois encore, le joueur d'échecs émérite voyait se profiler à l'horizon une faille, qui me permettait de me rapprocher un peu plus de la reine et de son pion. Peter Pan était mon fou, ainsi, j'avais l'intention de jouer ce pion. Et je voyais bien dans son regard, que j'avais visé juste en mentionnant le nom de son ancien acolyte. La flamme vacillait encore, c'était le bon moment pour souffler sur les braises. « - Il serait présomptueux de ma part de prétendre connaître votre ressenti n'est-ce pas ? Mais de vous à moi, je me fiche de ce que l'on peut penser de moi. Je suis certain que vous mourez d'envie de me gifler, car j'ai visé juste et cela vous insupporte. Je me trompe ? » Il ne m’en fallut pas davantage pour déballer tout mon argumentaire et lui offrir la possibilité de se rendre utile, mais bien plus encore, d’entretenir le feu qu’elle avait dans les yeux.
Jadis, l'incertitude dominait sa vie, j'en étais certain. Les hommes qui tournaient autour d'elle ne l'avaient pas considéré, du moins pas assez pour connaître sa vraie valeur. Wendy Darling était bien plus qu'une belle enveloppe, elle pouvait aussi devenir une arme aussi fascinante que puissante. Il fallait juste savoir lui faire entendre ce qu'elle avait envie d'entendre, aussi inconsciente soit l'envie. Nos regards se croisèrent encore, preuve que ni l'un ni l'autre ne semblaient gênés. Mon audace, elle redoublait en intensité, j'étais indubitablement sorti de ma réserve pour la séduire et fortifié dans ma confiance, je n'avais pas froid aux yeux à tel point que je parvenais à me surprendre moi-même. Le rapprochement s'opérait quant à lui subtilement, mais il était évident qu'elle ne pouvait déjà plus résister à mes charmes et peut-être que moi aussi, j'étais incapable de résister aux siens. « - Je vous donne des frissons ? Quel bel aveu vous me faites là. Et vous m'en donnez en acceptant de vous joindre à moi. Mission, projet, appelez cela comme vous voulez, mais désormais nous partageons cette entreprise. » Mon regard se perdit à nouveau sur sa poitrine tandis qu'un audacieux sourire prenait vie sur mon visage poupon à mesure qu'elle parlait. « - Je pourrais.. » commençais-je alors qu'elle écrasait sa cigarette avant de déboutonner lentement son chemisier pour y dévoiler la naissance de son corset beige, agrémenté de dentelle. Ainsi et pour me mettre à mon tour un peu plus à l'aise, je me défaisais de ma chaussure sans quitter la demoiselle du regard. « - Je pourrais faire d'autres choses très cavalières ! » Mon dieu, défait de la chaussure quitta le sol et vint dangereusement s'approcher de l'une des jambes de la belle et dangereuse Wendy. Ce même pied frôla la jambe nue qui se présentait à lui avant de monter encore et encore se rapprochant d'un endroit où il n'avait pas à être. « - Et maintenant ? » lançais-je de mon sourire le plus angélique.
Victor Whale savait parler aux femmes. Il savait choisir ses mots avec un immense soin et me manipulait comme nul autre. J’étais une arme entre ses mains, je me doutais que ses paroles n’étaient que de la poudre aux yeux, mais j’aimais … Non, j’adorais ça. Je me sentais importante à ses yeux comme avec nul autre et certainement pas comme avec un stupide enfant qu’était Peter Pan. Je m’étais retenu de le gifler. Il avait su miser juste dans ma personne. Il avait su quoi dire pour déclencher le feu en moi. Feu, qu’il garderait entre ses mains tant et aussi longtemps que ça lui serait utile.
Je plongeais tête première dans sa cause complètement happé par sa prestance et sa personne. Nous venions du même monde. Une chose que je n’aurais jamais cru possible lorsque j’avais attéri dans ce monde maudit. J’étais le fruit d’une erreur de la part d’un Dieu qui m’avait manipuler. Je n’avais aucune chance avec les hommes. Aucune et Victor ne ferait visiblement pas exception. J’étais naïve dans un certain sens. Je recherchais une chose que l’on m’avait toujours refusé. L’amour. L’amour pour ma propre personne et non pour mes attraits physique ou encore mon statue de grande dame à Londonia.
- Vous ne vous trompez pas Victor. J’ai horreur que l’on perce à jour aussi facilement.
J’avais passé un nombre d’années incalculables à me faire une façade et une carapace en béton armé. Et pourtant, devant cet homme, je devenais une femme facile et tout ce qu’il y avait de plus manipulable. Je croyais en sa cause. La magie devait disparaître. Je n’étais pas une femme scientifique loin de là, mais j’avais mes propres raisons que vouloir la destruction de cette chose immonde. Alors qu’il me donnait des frissons, je comprenais que je ne serais plus seule. J’aurais une personne vers qui me tourner. Nous partagions un but commun ce qui était une première dans ma vie.
Je sentais son pied remonter le long de ma jambe nue sous ma jupe longue. Je le fixais dans les yeux alors que ce dernier se rapprochait d’un endroit qui n’avait pas été découvert depuis très longtemps. Je sentais mon pouls augmenter et une chaleur envahir tout le bas de mon corps. Le regard de Whale s’était perdu dans mon décolleté avec un sourire comme un enfant qui découvre ses cadeaux le soir de Noël. Je restais cependant avec plus d’un tour dans mon sac. Avant de m’offrir toute entière il restait un point à éclaircir.
- Que comptez-vous faire de moi par la suite Victor?
Je voulais savoir vers quoi je m’en allais. Vers un nouvel échec sans aucun doute. Ma vie semblait être un gouffre sans fin d’échecs qui se succédaient les uns les autres sans fin. Je remontais ma jupe lentement pour lui offrir une vue différente de ma personne. Les hommes restent toujours des hommes après tout.
- Je ne me contenterai pas d’un rôle secondaire dans toute cette affaire et si vous désirez assouvir vos pulsions cavalières quand l’envie vous prend. Il faudra …
Je me rapprochais suffisamment de lui pour lui parler en murmurant à quelques millimètres de sa bouche.
- Vous ouvrir un peu à moi.
Je voulais en savoir plus sur cet homme. Il m’envoûtait totalement et je sentais que c’était réciproque en quelque sorte. Un jeu dangereux venait de naître entre nous. Un jeu qui nous appartenait et il n’était ni pour les enfants et ni pour les novices. Je posais mes lèvres sur les siennes avec douceur avant de reculer de quelques millimètres à nouveau en le regardant les yeux.
Il ne faut pas jouer avec le feu quand on ne sait pas le contrôler. Un précepte d’une simplicité enfantine dont je me foutais présentement. Pas que je sache contrôler le feu, mais j’étais d’humeur joueuse. D’ailleurs, comment résister pour le joueur d’échecs que je suis ? Wendy Darling n’était pourtant pas un challenge, car en à peine quelques mots, je la savais acquise à ma cause. Elle avait sombré si vite que je me surprenais moi-même. Mon charme était-il si hypnotique pour conduire aussi rapidement un être à sa perte ? Car nul doute que la demoiselle était dès lors, prête à faire tout ce que j’attendais d’elle. Quel plaisir que de sentir son ego flatté à ce point. Si j’étais gourmand, j’en redemanderais encore, mais je préférais malgré tout resté prudent pour ne pas perdre trop rapidement la main, si tenté que je la perde un jour avec Wendy. Cette femme ba-fouée à bien des égards et des reprises, elle venait de ce monde que j’avais fuis avec éclat. Elle aussi avait été trompé par un être magique, car incapable (sûrement) de lutter à armes égales. Finalement, même si je menais la danse, j’étais comme elle, impuissant face à cette magie que je continuais pourtant à chasser sans vergogne, convaincu d’un jour débarrasser ce monde, de toutes formes de magie. Telle était mon utilité et celle de Miss Darling à présent. Notre alliance se voulait donc dangereuse autant que le jeu au-quel nous nous livrions présentement. Le premier pion venait d’être posé, preuve indéniable qu’un retour en arrière était désormais compromis et puisqu’il fallait jouer… « - Ne vous ne trompez pas Wendy, j’ai horreur de la facilité. » surenchéris-je sans la quitter du regard sinon quoi, j'en étais sûr, le contact et le charme qui allait avec, se briserait aussitôt ?
Ainsi, je m'aventurai en terre inconnue. Était-elle hostile ? Je l'ignorai encore et pour dire vrai, je me souciais peu des conséquences s'il y en avait. Je préférais dès lors, laissé mon pied se balader et jouer de son agilité pour satisfaire des besoins triviaux. Car oui, elle me faisait de l'effet assez pour sentir l'afflux sanguin parcourir ma virilité et l'emplir de vigueur, bercée par la vision angélique d'un décolleté affriolant. J'aurais aisément pu lui sauter dessus si elle n'avait pas laissé sa fichue curiosité prendre le dessus. « - Ce que je compte faire de vous ensuite ? » Je retirais aussitôt mon pied pour que ce dernier retrouve la chaussure qui lui était dédiée. Je devais reprendre mes esprits pour ré-pondre à une telle question. Quoique ... « - Honnêtement je n'aie pas encore songé à l'après. J'étais trop occupé à m'imaginer vous traîner dans les toilettes peut-être pour vous faire jouir. » J'avais à peine commencé à reprendre mon sérieux qu'elle relevait déjà sa jupe et commençait à faire entendre ce qu'elle avait à me dire. « - Qui parle d'une distribution de rôles? » Elle se rapprocha à nouveau se fichant autant que moi du regard des pudiques gênées de voir deux personnes si proches dans un lieu public. « - Que devrais-je donc faire pour assouvir mes pulsions cavalières ? » Le jeu de séduction reprenait de plus bel, mais la curiosité continuait à l'étreindre. Et nul doute que si je voulais achever de la convaincre, il me faudrait bien plus que de belles paroles. Nos lèvres se trouvèrent furtivement, je compris alors que nous devions partir. « - Pas ici. Je vous dirais ce que vous voulez, mais pas ici. » Précautionneux ? Non paranoïaque. Nous devions partir et j'espérai l'avoir convaincu.
Cet homme était particulier. J’ignorais pourquoi, mais il m’attirait comme jamais. Je crois, que même Peter, ne m’avait jamais attiré de cette façon. J’étais complètement sous son charme de la plus démoniaque des façons. J’avais envie de m’offrir à lui comme je ne m’étais jamais offerte. Le genre d’offrande que peu de personne connaîtrons dans leur vie. Je savais , au plus profond de moi, que je faisais une erreur. Mais, j’avais envie de me sentir vivante à nouveau. J’avais de me sentir aimée et comprise comme ça n’avait jamais été le cas. Ma descente aux Enfers ne datait pas de ce jour. Il y avait longtemps que j’avais mis le pied dans le vice. La vengeance et la douleur me poussait dans mes derniers retranchements. Il était mon phare dans toute cette tempête. Du moins, c’était ce que je croyais. Je m’éloignais de lui avec douceur en refermant se corsage que personne n’avait pus voir.
- Alors allons ailleurs monsieur Whale.
Je me levais lentement avec mes airs de grande dame. Ça, c’était une chose que je n’avais jamais perdu. Une posture et un port de tête irréprochable. Ma mère m’avait tappé avec une règle de nombreuses fois pour que je le maintienne. Il fallait croire que sa torture avait porté ses fruits. Mes manières étaient irréprochables et mon sourire parfait. Quelqu’un qui ne me connaissait pas, n’aurait jamais pus déchiffrer mes maigres mouvements de stress en ce moment. Je sentais que mon coeur allait exploser au milieu de ma poitrine. Je sentais que quelque chose me prenait de plus en plus fort. Une angoisse presque naissante que mon instinct me poussait à avoir. Je ne m’étais pas écouté ce jour-là. Je voulais tellement me sentir aimée et appréciée pour mes qualités et la femme que j’étais. Je ne pouvais pas faire autrement que de tomber amoureuse de Victor Whale. Il le savait. Je le savais au plus profond de moi et il en a profiter.
Je prenais son bras avec douceur en marchant. Il était toujours mal vu de voir une femme se promener seule dans les rues même si c’était pour prendre un transport quelconque. Nous étions vues comme des choses vulnérables alors que nous étions en fait, les armes parfaites entre les mains les plus habiles. J’étais l’une d’elle et je le serais toujours. Je me passais une main dans les cheveux pour replacer une mèche rousse avec douceur. Je jetais un œil de côté sur lui avec le sourire. Définitivement, nous allions faire de grandes choses ensemble, horrible … mais grandes.
- Où désirez-vous me conduire Victor?
Il allait me conduire probablement vers une mort certaine.
Je jouais à un jeu dangereux, j’en avais pleinement conscience, assez pour toutefois garder le contrôle. Si j’avais appris une chose avec l’expérience canonique que je me traînais à présent, c’est qu’il fallait toujours garder ne serait-ce qu’une once de contrôle pour ne pas se laisser submerger. Jusqu’alors personne ne m’avait jamais détourné de mon objectif premier et cela n’était pas près d’arriver, aussi charmante soit la personne en face de moi. Et bien que nous soyons natifs du même monde, je doutais que Wendy eut été capable de me comprendre. Personne ne le pouvait, j’étais seul et je le demeurais, telle était ma malédiction. « - Oui allons ailleurs, aussi loin que possible de ces oreilles et yeux indiscrets. » lançais-je sur un ton de défi alors que nous étions déjà bien émoustillés. Mais malgré la passion qui nous envahissait, nous devions encore faire preuve de retenue (c’est l’époque qui veut ça j’imagine) Elle se leva donc, réenfilant en premier son masque. Moi je pris le temps d’observer l’assistance, histoire de m’enquérir de chacune de leurs réactions. J’étais ainsi fait, toujours prêt à observer le monde qui m’entourait pour mieux le comprendre. Et c’est en partie cela, qui à mon sens, m’avait permis de survivre aussi longtemps. Si l’on omet bien sûr les effets de cette potion que j’avais jadis ingurgitée chez le Ténébreux. Mais à cela s’ajoutait aussi ma capacité d’adaptation. J’avais traversé les décennies et les siècles, avec une telle aisance, sans me faire percer à jour. J’avais appris bien plus que personne ne pourrait apprendre en une vie magique. De ce monde, j’en connaissais les forces et les faiblesses. Et je devais reconnaître, même si cela m'agaçait, que je me plaisais ici, et que ce monde sans magie, que ces mortels sans pouvoirs, m’importaient assez pour que je me démène chaque jour un peu plus, pour les préserver de toute magie.
À mon tour, je me levais lentement à présent, le sourire aux lèvres et inclinant légèrement la tête à ceux et celles qui m’observaient. Je n’avais pas autant de manières que miss Darling. Les hommes n'étaient point des faire-valoir, ils n'avaient pas besoin d’en faire autant. Je tendis donc le bras à ma charmante interlocutrice que j’avais indubitablement convaincue, il suffisait de voir l’expression qui s’affichait sur son visage et ce sourire large prendre vie pour le comprendre. Je l’avais tout à moi et je savais que cette dévotion naissante, me serait à l’avenir très utile. Nous marchâmes donc hors de l’établissement, vers de nouvelles destinations et à deux dorénavant. La voix de Wendy me sortit alors de ma rêverie. « - Où ? » Je vis en face de nous une ruelle étroite et certainement peu fréquentée. Je lui pris alors la main. Nous traversâmes la route, nous éloignant progressivement de l’influence. Je ne sais pas ce qui me prenait. Je ne réfléchissais plus, tout n’était qu’improvisation ( sûrement un mal pour un bien). Nous pénétrâmes la ruelle étroite, à l’abri des regards et sans que je ne lui laisse le temps de dire quoi que ce soit, je plaquais Darling contre le mur, l’embrassant avec passion. « - Ici et maintenant ! » ordonnais-je en me détachant aussitôt pour faire entendre ma demande, le regard plus lubrique que jamais. Je lui faisais face, immobile à présent avant de la retourner et sans réfléchir une fois encore, je défis ma ceinture, avant d'abaisser ma fermeture éclair.
Et voilà qu’en à peine dix secondes, mon pantalon se retrouva sur mes chevilles et que je la pénétrais avec vigueur, la main sur le mur pour me donner plus d'appui. J’étais une bête, un animal sauvage qui s’enfonçait avec vigueur, éprouvant à chaque coup de rein un plaisir à peine dissimulé. Puis sans crier gare, je la retournais à nouveau pour lui faire face et l’affubler d’une nouvelle position. « - Nous ferons de grandes choses ensemble n'est-ce pas ? » Je repris mes mouvements sans la quitter du regard. Je me délectais de la chaleur de son corps et plus encore de celle de son intimité pénétrée par ma virilité en érection. « - Dis-le ! Nous ferons de grandes choses ensemble » Je voulais l’entendre dire, pour qu’elle scelle notre odieux pacte et que j'ai la certitude qu’elle me serait fidèle. « - Je te ferais jouir autant de fois qu’il le faudra » Je me souciais peu du regard des autres, après tout, nombreux étaient les hommes, infidèles de surcroît, à choisir les ruelles étroites pour sortir leur queue et émousser les dévergondés et les professionnelles. Bien que Wendy ne soit ni l’une ni l’autre, elle n’en demeurait pas moins une femme. Nous allions faire de grandes choses. Mais en attendant j’avais bien l’intention de laisser parler toute ma virilité trop réprimée jusqu’alors.
Jouer avec le feu avait quelque chose d’attirant comme jamais. Je mentirais si je disais que je n’étais pas bien au bras de Victor Whale et ce, malgré notre rencontre très précoce. Il se passait quelque chose entre nous, une chose destructrice qui allait me tuer à petit feu au fils des années. Comme une maladie qui vous ronge de l’intérieur et qui vous fait pourrir. La douleur arrivait trop tard pour être soulagée et le mal était fait. C’était ainsi avec Victor et je l’ignorais totalement. J’étais tombé sous son charme dévastateur et je sentais que nous allions faire de grandes choses. J’avais la tête un peu dans les nuages lorsqu’il me mentionnait son «ici et maintenant». Nous n’allions pas faire l’amour en pleine rue devant tous non ? Il m’entrainait dans une ruelle, dans l’ombre. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine tellement je sentais le désir monter en moi comme un feu ardent. C’était si différent avec cet homme, c’était si … intense. Je me retrouvais plaquée contre le mur et je répondais à son baiser avec toute l’ardeur dont j’étais capable.
Je n’avais pas mon mot à dire. Il me retournait comme si de rien n’était alors que j’entendais sa fermeture éclair descendre rapidement. Je remontais mes jupes rapidement en même temps et je descendais ma culotte. Il me pénétrait avec force et vigueur et je lâchais un gémissement de plaisir profond et intense. Je me tenais au mur comme je pouvais avant de lui faire face à nouveau. J’étais sa marionnette. J’étais son arme destructrice et subtile. Il me regardait dans les yeux alors que les mouvements s’accéléraient grandement. Je l’écoutais me dire que nous allions faire, mais le souffle me manquait tant je respirais rapidement dans cet ébat plus qu’intense. Je n’avais jamais vécue une chose pareille. Je passais mes bras autour de son cou alors que mon chapeau allait rejoindre le sol et qu’une pince se détachait de mes cheveux. Ma chevelure rousse tombait alors en cascades sur mes épaules.
- Nous ferons de grandes choses!
Je l’avais dit entre deux respirations qui se transformaient en gémissement maintenant. Le plaisir prenait toute la place et je penchais ma tête un peu vers l’arrière en dévoilant mon cou. Ma jambe avait rejoint sa hanche dans cette étreinte non prévue. Je me fichais des gens autour. Je me fichais des regards indiscrets qu’ils pouvaient avoir. Je tombais éperdument amoureuse de Victor. Il me traitait comme une femme à part entière. Une femme qui aurait peut-être la chance d’être aimée un jour. Il me laissait entrevoir un avenir différent de ce que j’avais vécu.
- VICTOR!
Ma main se cramponnait fortement à sa nuque alors que mes lèvres rejoignaient les siennes avec intensité. J’étais happée dans les ténèbres et les délires de Victor Whale.