Une tempête. Il fallait vraiment que je tombe sur une putain de tempête en sortant du pays imaginaire. C’est bien ma veine sérieusement. Enfin, une chance pour moi que mon navire soit très résistant et que mon équipage soit aussi habitué à ce que l’on tombe sur ce genre de température. N’empêche que cela m’énerve grandement. Peter aurait très bien pu choisir un autre moment pour m’envoyer à la recherche de son objet insolite dont il a absolument besoin. Je ne comprendrai jamais rien à ce gamin, mais bon, je n’ai pas vraiment le choix de lui obéir non plus. Il a beau être un gamin, il est quand même assez terrifiant quand il veut. Et il le sait parfaitement ce morveux. Me voilà donc à me retrouver dans des terres dont je n’ai aucune idée le nom. Tout ce que je sais, c’est que la magie ici ne fonctionne pas. Enfin, c’est ce que Peter m’a dit avant de m’envoyer ici. J’imagine donc que c’est pour cette raison qu’il m’a envoyez-moi et pas son ombre. Ce que je peux détester se devoir faire les petites courses de ce morveux de première.

Soupirant grandement, je gueule une nouvelle fois à mon équipage de se cramponner puisque je peux apercevoir une vague gigantesque se diriger vers nous. Mais bon sang, j’espère vraiment pouvoir m’accoster bientôt pour que l’on puisse être loin de cet orage maudit. C’est toujours un enfer lorsque la température ressemble à celle du moment. Et j’ai des hommes qui font peur en plus, ce qui ne me plaît pas du tout. Pourquoi est-ce que j’ai engagé des gens aussi stupides ? Je me le demande bien. Je crois bien que je vais finir par retourner à la forêt enchantée bientôt pour les renvoyer du navire. Ils n’ont vraiment pas leur place sur mon bateau. Ils m’ont bien berné et ils ont de la chance que j’aie un semblant de compassion en ce moment. Sinon, ils en auraient déjà payé de leur vie. J’ai autre chose à faire que de m’occuper d’incapable. J’ai une vengeance à préparer et ces idiots ne me sont d’aucune aide. Alors il vaut vraiment mieux que je me débarrasse d’eux et ce, le plus vite possible.

Regardant l’horizon, j’aperçois alors une terre et je me sens alors soulager. Enfin un endroit où je pourrai accoster en paix et attendre que cette satanée tempête arrête de se déchainer. Même si je n’ai absolument aucune idée d’où je me trouve, c’est toujours mieux que d’être en plein milieu de la mer, en danger de faire naufrage à tout moment. J’indique donc à mon équipage de faire tout le nécessaire pour que l’on puisse se rendre intacte sur la terre. Et je vois les gens s'activer grandement et suivre les ordres que je viens de donner. Bon... au moins, ils savent tous écouter ce que je leur disent. C’est tout de même cela de gagner en leur faveur.

Une fois que j’arrive sur la terre ferme, je remarque un énorme château non loin d'où nous avons accosté. Peut-être pourrais-je demander refuge pour la nuit. Mais il y a un petit détail qui m’irrite complètement en ce moment. Mon équipage. Je n’ai absolument aucune envie qu’il m’accompagne. Je suis égoïste, mais ils le savaient tous avant de se joindre à moi. J’essaie donc de trouver rapidement une excuse pour qu’ils restent tous sur place à se débrouiller entre eux pendant que je me dirige vers la forteresse. En espérant tomber sur quelqu’un d’amical.

Aleera, Verona et Marishka étaient à l’intérieur depuis quelques jours et elles me tapaient sur le système comme jamais. Les querelles entre elles me donnaient mal à tête. Je les entendais se bagarrer comme jamais et je me frottais le front en fermant les yeux. J’étais assis sur mon trône en pestant avant de leur hurler d’aller jouer ailleurs. J’avais besoin de tranquillité et de silence. Aleera s’approchait docilement à mes pieds alors que Verona passait ses bras autour de mon cou pour défaire ma chemise et Marishka embrassait ma main gauche avec douceur.

- ASSEZ! Suffit vos querelles! Sortez! Partez!

J’avais été brusque avec mes fiancées. Elles se reculèrent en implorant mon pardon. Elles me suppliaient de ne pas les laisser sortir à ce temps. Elles avaient horreur de l’eau du vent autant que moi j’avais horreur de les entendre se chamailler.

- Vous de comprenez pas les ordres?! SORTEZ!

Elles se changèrent toutes les trois en nuées de chauve-souris pour s’envoler dans le ciel et aller dans une résidence secondaire dans les bois. Un petit manoir lugubre où je les envoyais lorsque j’en avais ras-le-bol de leur comportement exécrable. Je poussais un soupir de soulagement en entendant le tonnerre et les éclairs. Plus de cris, plus d’enfantillages et de jérémiades. J’étais enfin seul dans mon château. J’avais parfois besoin de ce genre de calme pour me recentrer. Je marchais lentement dans mon lieu de vie pour me rendre dans mes luxueux appartements.Chaque chose était à sa place et bien propre. Rien à voir avec le reste du château qui n’avait aucun lumière. Il semblait abandonné, mais les villageois savaient que c’était faux. Je m’approchais donc de ma fenêtre pour regarder la mer déchaînée et c’est là que je vis … un bateau.

Un superbe navire qui accostait sur mes terres. Je restais dans l’ombre et je regardais ce dernier faire. Le capitaine savait exactement comment s’y prendre avec les tempêtes visiblement. Je voyais finalement un homme se détacher du lot et marcher vers le château.Tiens, tiens … intéressant. Il ne devait pas connaître l’histoire du démon vivant ici. Alors qu’il s’approchait de la porte, je l’ouvrais en restant au plafond dans la noirceur. Un immense grincement se faisait entendre. Le lieu semblait vide dans l’immense hall d’entrée. Les pas de l’inconnu résonnait à chaque seconde. Je me mettais à sourire dans mon coin et je me rendais dans le haut des escaliers. Je portais une chemise noire avec un pantalon de la tête couleur. Mes cheveux étaient relativement long et j’avais de la barbe. Je m’appuyais avec nonchalance sur la rampe en le regardant faire. Je continuais de sourire. Il y avait des toiles d’araignées partout.

- Bonsoir étranger. Que me vaut l’honneur de ta visite dans mon château? Serais-ce le mauvais temps qui t’amène par ici?

La seule source de lumière en cet instant était les éclairs et la lune bien ronde dans le ciel. Elle passait à travers du vitrail immense dans le haut de l’escalier et éclairait tout le hall.

Lorsque j’arrive près du château, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai une drôle de sensation. Comme un frisson qui me parcourt le dos. C’est très étrange, mais je n’en prends pas comptes pour l’instant. J’ai simplement besoin d’un endroit pour pouvoir passer la nuit loin de cette tempête. Je déteste plus que tout ce genre de température. Du coup, le fait que j’ai pu accoster près d’un château est un signe du destin. Je vais surement pouvoir avoir une excellente nuit de sommeil. Un bon lit douillet pour une fois. Rien à voir avec le matelas du navire. Bien que celui-ci soit le plus confortable puisque je suis le capitaine. Et même si j’adore dormir dans ma cabine, un lit douillet de temps à autre fait le plus grand bien. Je suis donc content de me rendre au château, même si je n’ai aucune idée de comment je me ferai accueillir.

Mais lorsque j’arrive au pas de la porte et que celle-ci s’ouvre en grand sans que je n’aie le temps de frapper, j’en viens à me poser quelques questions. Surtout lorsque je remarque qu’il n’y a personne derrière pour m’accueillir. Ce qui m’intrigue grandement puisque je suis supposé être dans des terres dont la magie n’existe pas vraiment. Alors oui, je me pose énormément de question. Et je reste surtout aux aguets alors que je pénètre dans la demeure. De plus que je ne vois pas grand-chose. L’intérieur du château est d’une obscurité absolument. Sauf bien sûr lorsqu’il y a un éclair dehors. Mais même à ces instants-là, je ne vois pas grand-chose. Même avec la lune qui éclaire l’entrée, je ne distingue pas vraiment les lieux.

J’essaie donc de m’habituer à autant de noirceur, mais c’est un peu difficile vu les éclairs qui font dès leurs dehors. Mes yeux n’arrivent clairement pas à s’habituer à voir dans le noir et cela m’ennui grandement. J’aimerais bien savoir dans quel genre d’endroit je viens de m’aventurer. Mais surtout, qui se trouve dans ses lieux. Je n’ai vraiment pas envie de tomber sur quelqu’un qui ressemblerait au crocodile. Surtout si la personne a des pouvoirs magiques alors que moi je n’ai que mon sabre pour me battre. J’ai déjà eu de la difficulté contre Rumplestiltskin, je n’ai pas envie de perdre face à un autre être magique alors que je n’ai pas encore eu ma vengeance.

Je sursaute alors grandement lorsque j’entends une voix retentir dans la pièce. Je ne suis donc pas seul. Mais pourtant, je n’arrive toujours pas à voir d’où provient la voix. Et à qui elle appartient. Je m’avance donc encore un tout petit peu en regardant bien autour de moi. « En effet, j’aurais besoin d’un endroit pour passer la nuit. Vu le temps qu’il fait dehors... » lui répondis-je doucement. J’ai toujours la main sur mon sabre qui se trouve sur mon flanc juste au cas où j’aurais besoin de m’en servir. Même si je n’ai aucune idée à qui j’ai à faire pour l’instant. « Est-ce que cela dérangerait si je crèche ici pour cette nuit ? Je repartirai demain matin à l’aube. » demandais-je alors, espérant grandement que l’homme acceptera mon offre. Je n’ai absolument aucune envie de retourner dehors par le mauvais temps qu’il fait.

Visiteur dans la nuit. Visiteur cherchant le refuge dans ma demeure. Il était sur mes terres alors que je ne l’avais pas invité. Je comptais cependant l’accueillir comme il se devait. Je ne voulais pas le laisser en plan. Quel mauvais hôte j’aurais été sinon. Je le regardais avancer, méfiant, dans le hall de mon château. Je souriais comme jamais. Il sentait la mer et les aventures. J’adorais ce genre d’odeur. Il gardait une main sur son sabre. Pensait-il que j’allais l’attaquer dans l’immédiat? Allons donc, j’étais plus patient que cela pour jouer avec ma nourriture. Un immense éclair lui laissait enfin voir ma personne durant quelques secondes. J’étais accoudé avec nonchalance sur la rampe en haut de l’immense escaliers. Je me changeais en nuée de chauve-souris alors que le noir reprenait ses droits. J’allais juste en bas des escaliers et je prenais un chandelier dans mes mains que j’allumais rapidement. J’étais à quelques mètres de lui. Mon visage éclairé par la lumière du feu des chandelles qui réchauffaient mon teint cadavérique.

- Alors étranger … Quel est ton nom? Je t'accueille dans ma demeure et je suis d’humeur à te laisser poser ton encre dégoulinante d’eau chez moi. Je me sens clément. Bienvenu en Transvelenky .

Je me tournais dos à lui pour monter les marches lentement. J’avais un grand sourire sur le visage. J’avais envie de goûter son sang à l’instant. Heureusement que mes fiancées n’étaient pas sur place. Il serait déjà mort. Elles avaient chacune un appétit plutôt important. Je me retournais au milieu des marches pour le regarder en contre-bas.

- Lâche ton sabre mon ami. Tu ne crains rien dans ce lieu sinon mourir d’ennuis. Suis-moi, je vais te mener à tes appartements. Je crains que le personnel de maison n’ait déserté l’endroit depuis très longtemps.

Déserté l’endroit, les mots étaient faibles. J’avais tué mon personnel et les villageois ne venaient plus ici sauf pour quémander ma clémence. Je continuais de marcher et je tournais vers le couloir de gauche une fois en haut des escaliers. Je prenais mon temps et je comptais bien lui faire la conversation durant le trajet.

- D’où viens-tu? Tu n’es pas habillé comme les gens qui habitent ma région et ton bateau est plutôt imposant. Je déduis que tu es le capitaine de ce navire. Est-ce que je me trompe?

Je m’arrêtais devant une porte pratiquement au fond du couloir. La seule lumière était celle du chandelier que je tenais.

- Ta chambre est ici. Je crois que j’ai du pain et peut-être quelques pommes si tu as faim. Des questions?

Je ne sais toujours pas où je suis débarqué. C’est la première fois que j’accoste dans cet endroit. Mais bon, au moins, je suis quand même bien accueilli. Enfin, aussi bien que possible disons. Je ne connais pas du tout l’homme qui me fait face, mais il me semble un peu bizarre. Je ne sais pas non plus ce qu’il est. Un sorcier peut-être ? Surement vu qu’il peut utiliser de la magie. Du coup, je ne me questionne pas plus que cela. Tant qu’il ne m’attaque pas, tout ira pour le mieux. Mais je préfère tout de même rester sur mes gardes, la main sur mon sabre. On ne sait jamais. Depuis que le crocodile m’a enlevé Milah, je suis beaucoup plus aux aguets autour de moi.

Je suis assez surpris lorsque l’homme se trouve à quelques pas devant moi alors qu’il y a quelques instants, il était en haut des escaliers. Je recule donc de quelques pas avant de le regarder lorsqu’il me demande mon nom. « Mon nom est Killian Jones. » Dis-je doucement. « Et le votre ? » Demandé-je par la suite. Parce oui, j’aimerais bien savoir le nom de celui qui m’offrira refuge pour la nuit. Je ne comprends pas vraiment ses paroles, mais ce que j’en retiens, c’est qu’il n’est pas habituellement aussi clément à accueillir qui que ce soit dans sa demeure. Ce qui me fait relever un sourcil et j’ai des questions qui se bouscules les unes aux autres dans ma tête. Et puis, il se tourne dos à moi comme si de rien était et commence à monter les marches. Je n’ai pas vraiment d’autre choix que de le suivre. Pourtant, je laisse tout de même une certaine distance entre nous. Méfiant jusqu’au bout. Je ne sais pas où il me mène et je reste donc patiemment sur mes gardes. Jusqu’à ce qu’il s’arrête en plein milieu des marches et qu’il se tourne vers moi. Je recule d’un pas, toujours la main sur mon sabre, prêt à dégainer.

J’esquisse par la suite un petit gloussement. Lui qui me dit que je ne crains rien en ces lieux que je ne connais pas du tout avec un homme dont je ne sais absolument rien ? Ouais. Non. Pas vraiment. Mais pour le moment, je laisse mon bras tombé le long de mon corps. J’ai un pistolet de toute façon que je porte toujours sur moi. Je n’hésiterai certainement pas à l’utiliser si jamais j’en ai besoin.

Je le suis une nouvelle fois lorsqu’il continue d’avancer dans la demeure. Et j’esquisse un sourire à sa question. « Effectivement, je ne suis pas d’ici. » Dis-je en soupirant un peu. « Mais disons que je viens de loin… » Dis-je un peu incertain. Je ne sais pas si Pan veut garder son île secrète, mais je préfère ne pas tenter le coup. « Non, vous ne vous tromper pas. Je suis bien le capitaine du navire. » Dis-je fièrement. Le Joly Rogers est ma perle rare et j’en suis tellement fier.

Nous finissons par arriver devant une chambre et mon hôte m’indique qu’elle sera mienne pour la nuit. Enfin, je vais pouvoir avoir une bonne nuit de sommeil dans un lit bien douillet. « Je vous remercie grandement. » Dis-je en souriant et en inclinant la tête légèrement. Puis, il me parle de pain et de pommes. Ce n’est pas vraiment un grand repas, mais j’imagine que cela fera l’affaire pour ce soir. « Je ne dirais pas non pour un peu de pain. » Dis-je alors que mon ventre se manifeste silencieusement. « Mais auriez-vous du rhum ? » Demandé-je rapidement. Je sais que j’ai ma flasque au besoin, mais bon. Si je peux en avoir plus que seulement ma flasque, cela ne sera jamais de refus.

Un visiteur et des plus charmant qui plus est. Je regardais ce dernier en sentant toute la méfiance dont il faisait preuve à mon égard. L’ambiance qui régnait dans mon château n’avait rien de rassurant pour le commun des mortels, mais le voyageur semblait être à son aise dans la limite du possible. Il me révélait son nom avec la plus grande facilité du monde. En même temps, lorsque l’on demande refuge, il est normal de divulguer son identité. Pour ma part, je me demandais ce que j’allais bien pouvoir lui répondre. Je souriais en coin alors que les mots s’échappaient de ma bouche avec un mélange de douceur et de nonchalance.

- Un simple Comte. Mon nom ne vous dira rien tout comme le vôtre m’est totalement inconnu Killian Jones.

Je marchais alors qu’un certain froid s’engouffrait dans les couloirs de mon château. Il ne manquait plus qu’un loup-garou qui hurlait à la lune pour compléter le charmant tableau et l’ambiance de ce soir. Il ignorait clairement qu’il venait de tomber chez le vampire originel. Celui que l’on craint plus que la mort et qui nous donne froid dans le dos. Il était donc le capitaine de ce navire. Quel genre de capitaine laisse ses hommes dans le noir et une tempête pour prendre refuge au chaud dans une demeure inconnue? Une lâcheté ou alors un manque de jugement? Difficile à dire. Il me remerciait alors que nous nous trouvions devant ses appartements pour la nuit. Je baissais la tête en signe de respect. Il acceptait mon offre concernant le pain mais pas les pommes. Dommage pour lui. Il demandait également du rhum. Je ne pouvais me retenir de sourire alors que mon regard changeait légèrement de couleur durant quelques fractions de seconde.

- Du rhum? Je crains ne pas en avoir dans ces lieux. J’ai cependant du vin qui devrait vous plaire. Tenez, prenez le chandelier. Je n’en ai point besoin pour me repérer dans ses lieux. Installez-vous confortablement.

Je lui donnais le chandelier avant de disparaître alors qu’il regardait ailleurs. J’étais partie en nuée de chauve-souris en ne faisant aucun son. J’arrivais dans les cuisines et je faisais le tour lentement en observant le pain. Il était moisi et très sec. Je me changeais de nouveau pour aller dans l’un des villages très rapidement. Je tuais le boulanger en buvant son sang avant de prendre mon dût. Je rentrais chez moi en souriant alors que la femme de l’homme hurlait. Je préparais le plateau avec une cruche de vin bien fort en âge et je me rendais à la chambre de mon invité. Je cognais avec douceur en attendant qu’il m’ouvre. J’entrais sans même lui demander son avis et je posais le plateau sur l’une des petites tables.

- Alors dites moi, vers où voyagez-vous? Il est de plus en plus rare de voir des bateaux affronter nos eaux. Vous avez sans doute remarquer que c’est largement dangereux.

Je remplissais deux coupes de vin en métal avant de lui en tendre une avec le sourire.

- Navré, je reçois peu d’invités depuis plusieurs années. On raconte que le château est hanté. Des racontars pour éloigner les plus sensibles.

Suivant mon hôte du moment, je regarde un peu autour de moi pour pouvoir me faire des points de repérage si jamais j’en ai besoin pour plus tard. Comme je n’ai aucune idée à qui j’ai affaire en face de moi, je resterai sur mes gardes toutes la nuit. Mais c’est toujours mieux de pouvoir dormir dans un endroit douillet plutôt que le lit en bois de ma cabine. Au moins, je n’aurai peut-être pas aussi froid que si je me trouverais sur la plage avec le reste de mon équipage. Et je n’aurai pas non plus à les entendre se plaindre. Ils savent pourtant que cela m’insupporte grandement, mais ils le font tout de même. Et ils en paient souvent le prix. Non mais vraiment. Je ne sais pas pour qui ils se prennent à penser qu’ils peuvent avoir tout ce qu’ils veulent. J’ai autre chose à pensé qu’à eux quoi. Le crocodile doit absolument mourir et je veux le tuer de mes propres mains. Il m’a arraché ce que j’avais de plus cher. Je vais faire pareil avec lui.

Mais pour l’instant, je me concentre sur mon hôte qui ne voulait même pas me dire son nom. Ce que je trouve vraiment bizarre. J’en vient même à me demander si j’ai vraiment bien fait de venir trouver refuge ici. Je sais me défendre, mais tout de même. Comme je ne connais pas l’homme en face de moi, je ne sais pas de quoi il est capable. J’ai mon arme et mon pistolet, mais quand même. En espérant simplement qu’il n’essaie rien à mon égard. Parce qu’il trouvera quelqu’un qui n’a plus envie d’être abattu. J’ai perdu contre 1 personne seulement et ça a été à cause de la magie. Je sais maintenant comment me défendre un peu plus contre la magie, mais pas entièrement non plus. Heureusement pour moi, je ne crois pas avoir en m’en faire sur ce sujet puisque je suis dans un monde sans magie. D’après les dire du gamin. En espérant grandement qu’il a raison.

Je regarde finalement mon interlocuteur dans les yeux lorsqu’il me dit ne pas me connaître. Je comprends tout à fait puisque je ne suis jamais venu dans ce monde, mais tout de même. Il pourrait faire preuve d’un peu de politesse et me dire son nom tout de même. « Ce serait tout de même bien de connaître votre nom. Puisque vous m’héberger, j’aimerais bien savoir qui je dois remercier. » Dis-je en serrant légèrement les dents. Je ne veux pas paraitre impoli, mais c’est un peu l’impression que je donne sur le coup. Il faut dire aussi qu’il l’a un peu cherché en refusant de me donner son nom. À moins que cela ne soit la coutume dans ce monde, mais pas d’où je viens. « Où préfériez-vous que je vous appel Comte tout simplement le temps de nos discussions ? » Demandé-je un peu plus gentiment. Je n’ai pas non plus envie de créer une embrouille alors qu’il m’héberge malgré lui, mais bon, c’est un peu plus fort que moi. Je m’embrouille avec pratiquement tout le monde ces temps-ci vu ce qui vient de m’arriver il y a peu. En espérant tout de même qu’il ne m’en voudra pas trop.

Mais lorsqu’il me dit ne pas avoir de rhum dans la demeure, je soupire discrètement. Bon eh bien, je m’en passerais j’imagine. Il me propose alors du vin et je me dis que pourquoi pas. C’est toujours mieux que rien en fait. « Je veux bien un peu de vin. Je vous remercie grandement. » Dis-je alors qu’il me tend le chandelier pour que je puisse me repérer dans les lieux. Cela me laisse un peu perplexe sur le coup. Je veux bien qu’il habite ici, mais tout de même. Les lieux sont très sombres. Je ne comprends pas comment il fait pour ne pas avoir besoin de lumière pour se repérer dans sa demeure. Je laisse pourtant vite tomber mes questions.

Entrant dans la chambre que mon hôte m’a gentiment prêté pour la nuit, je remarque rapidement que les lieux sont assez sombres en décoration. Enfin, On dirait qu’il n’y a pas trop de vie par ici. Je me retourne alors pour en parler avec mon hôte et remarque rapidement qu’il n’est plus là. Je ne l’ai pourtant pas entendu partir. Je commence sérieusement à me poser des questions sur le coup. C’est assez étrange et je n’ai qu’une envie, regagner mon navire et repartir d’où je viens. Pourtant, je sais que je ne peux pas. Pas avant d’avoir trouver l’artéfact du morveux. Il ne me ferait certainement pas de cadeau si je revenais sans lui. Alors je prends sur moi et je reste. Peut-être que mon hôte pourra m’aider en plus dans la localisation de l’objet, mais j’en doute.

J’entends alors un toc à la porte et, me retournant, je vois mon hôte entrer immédiatement sans même attendre mon accord. Bon, il est chez lui, mais tout de même. C’est un peu déconcertant. Puis je le vois déposer un plateau sur l’une des tables et baisse la tête en le remerciant. J’ai vraiment faim sur le coup et je m’approche alors pour prendre un morceau de pain que je dévore pratiquement à une vitesse folle. Ça fait du bien. Je n’ai pas eu un bon repas depuis un moment, mais bon. Je suis un peu habitué à manger du pain pour la plupart du temps. Sauf que là, je n’ai rien mangé depuis la veille. Donc j’ai vraiment faim.

Je regarde l’homme alors qu’il me pose une question. Je souris alors en coin. « Je dois trouver un artéfact pour mon employeur. Il en a besoin en urgence et j’ai été engagé pour le lui rapporter. » Dis-je en restant le plus vague possible. Finalement, je ne crois pas que je vais lui dire ni lui demander quoi que ce soit. Je préfère me la jouer mystérieux pour le coup. « J’ai l’habitude des eaux dangereuses. Je suis tout de même capitaine d’un navire. Si la mer me faisait autant peur, je n’aurais pas un bateau et un équipage. » Dis-je en souriant toujours en coin. C’est un peu vrai en plus. « Je comprends. » Dis-je alors qu’il me donne une petite information sur son passé. Il n’a pas reçu de visite depuis plusieurs années. C’est peut-être pour cela qu’il est aussi silencieux sur qui il est. Je ne sais pas trop. « Eh bien, si cela n’est que des racontars, je n’ai pas à m’en faire alors. » Dis-je en penchant la tête vers l’avant un peu. « Je vous remercie encore une fois de votre hospitalité. J’espère vraiment que je ne dérange pas à rester ici pour la nuit. » Dis-je sincèrement. « Mais dites-moi, vous n’avez jamais songé à démystifier ses racontars aux sujets de votre château ? » Demandé-je en regardant mon hôte attentivement. J’ai l’impression qu’il a l’air de quelqu’un de bien, mais je me trompe peut-être. À voir comment j’ai pensé que Rumplestiltskin était faible et au final, il m’a enlevé l’amour de ma vie. Je ne devrais pas sous-estimer qui que ce soit que je rencontre à l’avenir. C’est vraiment mieux pour moi de rester sur mes gardes.