Si elle n'avait pas été en public, elle aurait volontiers gueuler un bon coup. Voilà quelques mois qu'ils étaient arrivés à New-York pour rechercher leurs familles et amis. Hors le fait qu'ils aient du reporter les investigations de la nouvelle opération Cobra, comme dirait son petit frère, C.J. trouvait qu'elles prenaient trop de temps. Où étaient-ils tous passés? Etaient-ils en vie? Etaient-ils blessés?
Tout cela donnaient des angoisses à la jeune femme.

C'est comme ça que, séchant les cours pour la énième fois (Regina l'aurait engueulée rien que pour ça), Cassandra avait pris la liberté de rechercher après, au moins, Regina et Robin. Sa mère et son père adoptifs. Le problème, c'est qu'elle ne savait pas où chercher. Bien sur, elle avait commencé par là où sa mère adoptive avait fait ses propres recherches quand il fallait chercher Robin. Mais rien n'y faisait. Cependant, elle refusait d'abandonner.

Cassandra se mit à penser à tout ce qu'ils avaient fait depuis la disparition de Storybrooke. Déjà, ils avaient eu du bol puisque la voiture d'Emma se trouvait à la limite de la ville. Enfin, ce qui aurait du être la limite de la ville. Donc, ils ne se retrouvaient pas perdus en plein milieu de nul part. Puis, ils avaient réalisé que c'étaient les Etrangers qui avaient été épargnés. Il y avait Henry, Emilio, sa sœur et Emma avec elle. Au moins, son frère était avec elle. Mais les autres? Puis le visage d'Emilio s'était affiché dans son esprit. C.J. en rougit légèrement. Elle avait compris, dès la première rencontre, en lisant le texte du garçon, que Emilio se doutait de quelque chose mais, fautes de preuve, elle n'avait rien dit à sa mère. Et puis, Emilio n'était pas comme les Inquisiteurs. Jamais il ne ferait de mal aux habitants de Storybrooke ni aux autres personnages de Conte. Elle en avait eu la certitude après leur Saint Valentin surprise et leur balade à la mer. Bref, après avoir pris la voiture pour faire le tour du patelin pour s'assurer de ne pas trouver d'autre habitant, le groupe était parti se réfugier à New-York. C.J. n'y avait pas mis les pieds depuis qu'elle y avait accompagné Regina pour y retrouver Robin. Cela faisait tout drôle. Par la suite, ils s'étaient vite trouvés un appartement où ils avaient placé leur colocation, trouvés du travail et inscrits les plus jeunes à l'école. C'est à dire tout le monde, sauf Emma. Après tout, même si ils voulaient retrouver leur ville, ils devaient trouver un endroit convenable pour vivre et de quoi continuer leur vie en attendant.

Cependant, C.J. voulait vite régler cette histoire.

Après des heures, et sur les rotules, l'adolescente fini par pousser la porte d'un bars en quête d'une boisson rafraichissante et sucrée histoire de se remettre les idées dans le bon ordre. Elle s'installa au comptoir. Bonjour. Un coca, s'il vous plait. Demanda-t-elle sans regarder le barman, le nez dans les plans de la ville à la recherche d'un autre endroit où faire ses investigations.

La journée commençait tranquillement. Tu le savais très bien, en fin de matinée, rares étaient les clients. Tu aurais sans doute à servir des cafés à emporter rapidement pour ceux qui allaient bosser non loin du Poisoned Apple, parfois quelques viennoiseries décongelées. Puis quelques apéro pour les hommes d’affaires qui passaient dans le coin. L’après-midi serait tranquille et enfin, tu verrais le gros de la journée commencer le soir. Sauf si bien sûr cet enfoirée d’Harry Olympus faisait une opération spéciale avec le cul de ses pauvres strip-teaseuse. Ta pire hantise était que ta propre fille se retrouve à bosser là-bas. Lynaya avait grandi à New York et tu savais combien il était facile de mal tourner.
Les affaires ne roulaient pas très bien depuis que le grand chef étoilé Olympus avait ouvert son bar mal famé dans le même quartier, mais il était célèbre, personne ne pouvait lui dire non et il parvenait très bien à cacher ses magouilles illégales. Enfin bref, tout ceci ne te regardait pas, tu t’en moquais, espérant juste secrètement qu’un jour, justice soit faite. Et que les affaires se remettent à tourner comme quand tu avais récupéré le bar.
Tu étais seule ce matin-là à ranger, nettoyer, faire de la mise en place. Tu n’avais plus assez de fonds pour payer une personne supplémentaire sur les heures creuses, et ta mixologue Elle Tinker viendrait en début de soirée pour les cocktails. En attendant, tu étais seule.
Tu étais en train de ranger des bouteilles sous le bar quand la porte s’ouvrit. Il n’y avait personne comme client, quelques cafés avaient été servis et l’heure de pointe était passé, tout le monde était au boulot. Tu fus surprise d’entendre une voix fluette d’adolescente. Aussitôt, tu te relevas pour voir une petite frimousse bien jeune pour mettre les pieds dans un bar, surtout non accompagnée. Mais heureusement, elle commanda un soft.

- Salut ! Oui bien sûr.

Tu allas lui chercher son soda avec un verre propre que tu ornas d’une rondelle de citron et d’une paille recyclable.

- Voilà, demoiselle. Dis-donc, tu devrais pas être en cours, toi ? C’est pas encore les vacances je crois ? demanda-t-elle avec un sourire.

Oui, tu avais retenu les dates même si ta fille n’allait plus au collège ou au lycée. D’ailleurs, tu espérais de tout ton coeur qu’elle ne lâche pas ses études. Il fallait qu’elle s’en sorte, qu’elle ait une meilleure vie que toi, tu ne voulais pas la voir galérer et encore moins mal tourner.
Tu te demandais où pouvaient bien être les parents de cette charmante blondinette qui se trouvait en face de toi. Il n’y avait personne alors peut-être qu’elle voudrait discuter un peu.

Enième fois dans la journée où elle manquait de hurler en public. Non, mais elle rêvait là?
Cassandra n'avait pas tiqué au début, ne daignant même pas lever le nez de ses plans et différentes notes, mais quand la barman lui adressa la parole pour lui demander ce qu'elle faisait hors de son école, la jeune femme du lever les yeux pour s'assurer qu'elle n'avait pas rêvé.
Regina?

Elle du prendre sur elle pour éviter de lui sauter au cou dans un câlin digne d'un boa. Le temps que ses idées se remettent dans le bon ordre, C.J. avait bien entendu sa mère adoptive s'adresser à elle comme une étrangère "Mademoiselle. L'étudiante se rappela de la fois où elle l'avait suivie à la recherche de Robin, ce dernier ne les avait pas reconnues.
Le cauchemars recommençait. Encore une fois, un de ses parents ne se rappelait pas de son existence. Elle improvisa une réponse. L'école est fermée. Inondation. Je viens de m'installer en ville et j'en profitais pour faire un peu de tourisme. Mouais...Elle y allait fort. Une inondation...Si elle la croyait c'était qu'elle avait du bol, pour une fois. Mais il fallait bien un petit mensonge un peu gros. Ce n'étaient pas les vacances scolaires et vu la période, les écoles n'allaient pas offrir des jours de congés gratis sans une raison particulière. Bref, toujours est-il que C.J. préféra changer de sujet. Elle but une gorgée avant de dire: Je m'appelle Cassandra Jane Alexanders. Elle espérait que Regina aurait un déclic. Enfin, il fallait plutôt un miracle. Ce qu'elle avait saisi à force de fréquenter les mondes magiques de si près - au point d'en avoir hérité quelques facultés - c'est que retrouver ses souvenirs après les avoir perdus de cette manière était plutôt radical...

Roni s’était étonnée de voir une jeune demoiselle sans doute encore au collège ou au lycée venir boire un soda en pleine heure de cours. Mais la réponse à cette interrogation ne se fit pas attendre, une sombre histoire d’inondation. La tenancière eut un léger mouvement de tête. Etait-ce la vérité ? Après tout, cela ne la regardait pas, elle n’était pas sa mère, mais ce qui l’inquiétait plus que le fait que la jeune fille manque quelques précieuses informations dans son instruction, c’était sa sécurité. New York pouvait être une ville dangereuse, surtout pour une jeune fille toute seule.

- Je vois. C’est vrai qu’il y a des musées sympa et de belles balades à faire à Central Park. Tu es arrivée quand ?

La jeune fille se présenta, et Roni hocha la tête en souriant d’un air avenant comme elle savait si bien le faire.

- Enchantée Cassandra Jane, moi c’est Roni. J’espère que tu te plairas à New York. Tu viens d’où ?

Où que ce soit, ce serait forcément plus petit, New York étant la plus grande ville des Etats-Unis d’Amérique. C’était toujours intéressant de connaître les petites histoires des clients, c’était la partie fun du travail, en quelques sortes.

- Y a personne, alors si tu veux discuter, n’hésite pas. A moins que tu aies des trucs à faire.

Elle ne voulait pas non plus la déranger, peut-être qu’elle voulait réviser ou travailler sur ses devoirs. Mais pour une raison qu’elle ignorait, Roni était très curieuse quant à l’histoire de cette demoiselle sortie de nulle part, elle l’intriguait. Aussi espérait-elle en savoir plus. A cette heure-ci, les clients n’affluaient pas. Ce serait un peu plus tard, aux alentours du déjeuner, et encore ce ne serait pas une foule torrentielle. Par contre en début de soirée, le monde allait commencer à arriver.

La demoiselle lui rappelait un peu sa fille Lynaya, c’était bizarre d’ailleurs, elle n’avait aucun mal à les imaginer toutes les deux en train de rire et plaisanter. Cette idée qui lui était venue comme un flash lui parut complètement saugrenue et elle secoua légèrement la tête pour l’en chasser, préférant se concentrer sur sa jeune cliente qui lui avait l’air sympathique, bien qu’un peu perdue ou perturbée. La tenancière du Poisoned Apple mit cela sur le compte de la nouveauté, ce ne devait pas être facile d’atterrir dans une ville comme New York, surtout dépendant d’où elle venait avant.