Les renforts étaient arrivés, mais pour Robin la priorité demeurait Regina qu’il fit évacuer en priorité pour regagner sans attendre le château. Il avait le cœur serré et se sentait tellement coupable de ne pas l’avoir épaulé. Par chance, les autres blessures étaient sans gravité, du moins celles des membres composant l’équipée. Les villageois avaient quant à eux payé un très lourd tribut. Sur la route, dans le carrosse, Robin se perdait dans ses pensées et revoyait toutes ces images de désolation, les cris au loin et tous ces corps, il y avait même des enfants. Et qu’avait-il fait ? Rien, preuve en est qu’il demeurait impuissant et pas capable de protéger les sujets du royaume et pire encore, sa propre famille.

Ils retrouvèrent le château où Regina fut rapidement prise en charge. L’archer se chargea de rassurer les enfants. Ils ne devaient pas être tentés de jouer les héros à leur tour. Puis il convoqua plusieurs soldats dans la salle prévue à cet effet. « — Je veux avoir une vue d’ensemble sur les pertes et les dégâts. Aidez notamment les villageois à enterrer leurs morts. C’est tout ce que l’on peut faire pour l’instant. Je veux aussi que les plus discrets d’entre vous se rendent dans les tavernes environnantes pour glaner des informations. Nous aviserons ensuite. Merci ! »  Une fois les soldats partis, il se retira dans les appartements de la reine pour être à son chevet et la veiller comme il se doit.

« — Je suis désolé mon amour ! » Il lui prit aussitôt la main qu’il embrassa avec douceur. Son cœur le faisait souffrir autant que le fait d’être impuissant. « — Je t’en prie Regina… » Il ne la quittait pas du regard. Les minutes devinrent des heures et l’archer ne bougeait pas, délaissant la nourriture qu’on lui proposait pour ne se focaliser que sur Regina qui restait inconsciente malgré tout.  

La bataille contre les ogres avait été violente et prenante physiquement. Regina n'avait pas ménagé ses efforts pour protéger le groupe et surtout son fils, si bien qu'à la fin, un débris de bois l'avait violemment percutée à la tête, l'assommant sur le coup. Elle avait perdu du sang, le crâne ouvert, et heureusement la fée verte avait soigné ses blessures superficielles.

Elle était restée endormie longtemps, quarante-huit heures à présent. Le temps n'avait pas de prise sur elle, elle en se rendait compe de rien sinon des actions qu'elle revoyait en boucle, ce qui attisa son inquiétude pour Robin et pour Richard. La reine n'avait pas assisté à l'issue de la guerre, elle ne savait pas que les ogres avaient battu en retraite et que personne n'était mort, hormis quelques uns des pauvres villageois attaqués, malheureusement.
Ce fut lors d'une énième version de la bataille finale, où Regina vit Robin attaqué et enlevé par l'une de ces affreuses créatures, elle-même étant impuissante face à tout cela. Puis le vide, cette sensation de tomber sans aucun espoir de se rattraper à quoi que ce soit, le Frodo, le noir total, tout ceci à la fois s'empara d'elle. La reine se réveilla en sursaut en hurlant le prénom de son mari, le cœur battant la chamade comme jamais.

- ROBIIIN !

À bout de souffle et désorientée, elle s'était redressée, la vision brouillée, les muscles encore endoloris tout comme sa tête qui comportait un bandage. Elle sentit alors la main de Robin dans la sienne et réalisa qu'elle était dans leur chambre, au palais.

- Robin... Où est Richard ? Les enfants ? Ils vont bien ?

La pièce lui paraissait tourner autour d'elle, mais elle ne serait pas tranquille tant qu'elle ne saurait pas ses petits en sécurité.
Une fois use l'archer l'eut rassurée, elle consentit à se rallonger, ce qui lui fit du bien.

- Que s'est-il passé ?

Sa vision redevenait plus claire peu à peu, ses sens revenaient et les douleurs aussi. Il lui fallait un peu de magie.

- Où est Zelena ?

Sa sœur pourrait l'aider à se soigner pour que ses blessures arrêtent de l'handicaper. Elle était présentement trop faible pour le faire elle-même, alors autant demander de l'aide à une personne de confiance.

L’archer, devenu roi, avait donné des consignes au conseil de guerre formé à la va-vite. Puis il avait demandé à ce qu’on ne le dérange sous aucun prétexte tant que la reine ne s’était pas réveillée. Il s’était en amont assuré que les enfants ne manquent de rien et les avaient rassurés comme il pouvait ; tâchant de ne pas trop en dire aux plus jeunes, pour les ménager. Puis il s’était rendu jusque dans les appartements qu’il partageait avec sa reine et s’était installé près d’elle.

Voilà donc deux jours qu’il ne la quittait plus. Il se nourrissait par intermittence et dormait très peu tant il était inquiet pour sa femme, qui, jusqu'alors, n'avait manifesté aucun signe de vie. « — J’en viens à regretter de ne pas avoir un médecin sous la main » lâcha-t-il nostalgique de cette modernité qu’il avait tant décriée à Storybrooke. Le sommeil, le gagnant, le pauvre ne résista point à l’envie de s’assoupir un court instant. Il s’enfonça donc un peu plus dans la chaise qu’il occupait depuis des heures et ferma les yeux.

Quelques minutes s’écoulèrent. Le silence régnait dans la pièce ; un silence relatif, car dehors il pleuvait des cordes et les gouttes de pluie venaient mourir sur le carreau. La mélodie était douce, presque apaisante avant que la voix de Regina ne résonne et sorte précipitamment son archer de mari, de son petit somme. Dès lors, il se redressa pour mieux se rapprocher, soulagé d’enfin la retrouver après toutes ces heures à la veiller.

« — Je suis là. Tout va bien », dit-il avec douceur pour ne pas la brusquer davantage. « — Richard va bien également. Tout le monde est en sécurité au château. Nous n’avons essuyé aucune perte dans le groupe. Les ogres ont finalement battu en retraite. Merida a découvert qu’ils étaient à la solde de quelqu’un. Nous n’avons pas pu identifier le commanditaire. Mais je crois qu’il communiquait via à un miroir. »

Incapable de rester clouée au lit, la monarque voulait, de toute évidence, recevoir l’aide de sa sœur pour guérir plus vite. Robin, bien qu’il fasse confiance à sa belle-sœur, se refusait pourtant à la faire appeler.

« — Elle n’est pas au château pour l’instant. J’imagine qu’elle patrouille dans le coin. Chérie, je sais que cette perspective t’horripile déjà, mais tu dois rester au calme. Il faut que tu récupères. Et ne cherche pas à négocier. Pour l’instant, ça sera sans magie. S’il le faut, je suis même prêt à me mettre dans ce lit pour t’empêcher d’en sortir, le temps d’aller mieux. Et tu sais que je ne suis pas du genre à ne pas mettre mes menaces à exécution. »

Le réveil de Regina ne s'était pas fait dans la douceur, bien au contraire, ce fut une sorte de cauchemar où de terreur nocturne qui l'éveilla avec effroi, avec la peur au ventre d e perdre son mari. Un vieux traumatisme depuis la fois où elle l'avait cru mort aux Enfers avant de le retrouver plusieurs mois après, amnésique. Ils avaient traversé tant d'épreuves ensemble et leurs enfants aussi.

Robin était là, sa main tenant la sienne. Le souffle court, la reine essayait de se clamer au son de son mari qui la rassurait : leurs enfants allaient bien, et aucune perte n'était à déplorer dans le groupe. C'était déjà ça. Cependant, le détail de la fin de la bataille la laissa interdite. Qui donc pouvait encore être derrière tout cela ?

- Un miroir magique tu dis ? Donc nous avons affaire à quelqu'un qui a de la magie, probablement.

Grimaçant sous la douleur que luk infligeaient les contusions qu'elle avait, elle voulut voir sa sœur, mais l'archer déclara qu'elle était indisponible. Le regard reprobateur de la belle brune se posa sur le chef des Joyeux compagnons qui lui mentionnait qu'elle ne pourrait pas négocier. Personne n'aurait osé lui parler delà sorte hormis lui, et quelque part, cela l'amusa.

- Partager un lit avec toi est de loin la pire chose qui puisse m'arriver, plaisanta-t-elle. Néanmoins mon amour, je ne peux pas rester ici pendant encore des jours... Je suis inconsciente depuis combien de temps ?

Elle redoutait la réponse. Elle avait un royaume à gérer et même si elle savait que son roi avait sans doute pris les devant elle ne voulais pas être passive.

- M'autoriseras-tu quand même à voir les enfants ? En attendant, je te prends au mot, viens te coucher airmes de moi. Oh non, avant, laisse-moi prendre un bain. Tu es d'accord ?

Elle détestait se sentir sale et si elle devait rester encore alitée, autant qu'elle soit propre. Regina essaya de repousser les couvertures, une grimace étirant ses lèvres. Chaque mouvement éveillait des douleurs dans différentes parties de son corps. Malgré tout, elle préférait que ce soit elle plutôt que Richard ou Robin. Alors elle ne s'en plaindrait pas.

- Tu veux bien m'aider ? demanda-t-elle à son mari, résignée.

De toute façon, le connaissant, il n'accepterait jamais de la laisser se débrouiller.

La retrouver le soulagea à tel point qu’il pouvait à nouveau s’autoriser à vivre, lui qui n’avait pas quitté son chevet durant les deux jours passés. Il ne pouvait s’empêcher de la regarder, de sentir sa main dans la sienne et de lui sourire malgré l’imposant bandage qui lui cerclait le crâne. Elle était vraiment là et sortit d’affaire. Cependant et après lui avoir fait son rapport, l’archer tâcha de se montrer intransigeant quant au fait que la monarque doit se reposer et les multiples grimaces qui prenaient vie sur son visage, le confortait dans cette position de non-négociation.

« — Tu peux me faire ton regard réprobateur si tu veux, mais ça ne marche pas avec moi et tu le sais mieux que quiconque. » Mais l’expression avait rapidement disparu au profit d’une douceur qu’elle ne réservait qu’à l’homme qui osait lui tenir tête sans craindre la moindre représailles de sa part. L’archer se permit donc de lui faire savoir qu’il était prêt à rester dans le lit avec elle pour l’inciter à ne pas bouger, ce qui sembla l’amuser.

« — J’avoue que la perspective de partager un lit avec toi et tout, sauf contraignante. Même si je peux comprendre que passé deux jours d’inconscience, tu aies envie de te dégourdir les jambes. Oui, deux jours que j’attends que ma princesse, malgré le baiser, se réveille. Mais ne t’en fais pas, j’ai géré les affaires du royaume en ton absence. J’ai traité les demandes, rencontré les villageois et réunis un conseil pour trouver des volontaires afin de réaliser des patrouilles et aider les villageois victimes de l’affrontement avec les ogres. » Il se devait de lui faire un rapport exact pour qu’elle soit au fait de ce qui se passe et qu’elle ne se sente pas passive. Car en digne connaisseur de la reine, Robin savait à quel point elle ne supportait pas d’être tenue dans l’ignorance.

« — Bien sûr que tu vas pouvoir voir nos enfants. Ils t’attendent même avec impatience. Et donc tu m’invites à prendre place c’est bien ça ? » Il s’apprêtait à la rejoindre dans le lit avant qu’elle ne formule une dernière requête qui n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd. « — À bien y réfléchir, je pense qu’un bon bain ne me fera pas de mal non plus. »

La reine, incapable de rester alitée plus longtemps, tenta non sans mal de se défaire des multiples couvertures qui la couvraient, mais du se résigner à demander l’aide de son archer qui s’exécuta aussitôt sans rien dire pour ne pas accroitre sa frustration. Il retira donc les couvertures une à une avant de lui tendre la main pour ensuite l’inciter à prendre appui sur lui. Puis il la conduisit jusque dans la salle de bains où il commença à faire couler de l’eau dans l’imposante baignoire.

« — Veux-tu que je t’aide à te déshabiller ou ça ira ? »

L'ancien roi des voleurs connaissait sa reine et il savait qu'elle détestait être contrainte à quoi que ce soit. Cependant elle était consciente qu'il avait raison, les différentes douleurs qui assaillaient son corps et sa faiblesse générale le lui rappelait à chaque seconde. Aussi, après avoir tenté un regard qui en disait long sur son avis, la réponse de Robin lui tira un léger sourire.

- Je sais...souffla-t-elle.

Cet homme, qu'est-ce qu'elle l'aimait ! Regina écouta son roi lui parler également de son long sommeil de deux jours entiers et de tout ce qu'il avait fait.

- Je suis une reine, souligna-t-elle faussement offusquée par le terme employé. Tu as fait ce qu'il fallait, tu es remarquable comme roi, Robin.

Elle était si fière de lui. Il était vraiment son âme-sœur, celui fait pour elle, et chaque jour, Regina constatait combien Clochette avait eu raison.
Elle manifesta son souhait de voir ses enfants, mais avant tout de prendre un bain. Hors de question de els recevoir dans cet état, elle s'imaginait qu'elle faisait peur à voir. La reine dût se résoudre à demander de l'aide à son mari qui vont immédiatement retirer les couvertures pour qu'elle puisse quitter le lit. Il l'a soutint jusqu'à l'imposante salle de bains toute de marbre où une immense baignoire creusée régnait.

- Si cela ne te dérange pas, mon amour, je ne serais pas contre.

Qu'elle détestait se sentir assistée ainsi... Non pas pas que la perspective d'être déshabillée par Robin lui soit désagréable, au contraire, mais l'être parce qu'elle n'en était pas capable était autre chose. En temps normal, un petit mouvement de poignet et le tour était joué. Mais elle sentait que son énergie était au plus bas.

- Sais-tu quand Zelena revient ?

Hors de question de rester comme ça deux jours de plus. Si ce n'était pas sa sœur, elle essaierait elle-même. Son corps était plein de contusions et d'hématomes, elle le constata en passant en passant devant une psyché.

- Quelle horreur, marmonna-t-elle.

Elle en profita pour retirer le bandage qu'elle avait autour de la tête. Le sang avait séché, la plaie n'était plus béante. Elle envoya le tissu dans une corbeille et essaya de constater l'ampleur des dégâts sur son crâne avec un autre miroir plus petit, grimaçant sois chaque mouvement. C'était sans doute cette blessure la pire, celle qui l'affaiblissait tant. Elle passa sa main libre au-dessus. Une faible lumière blanche émana de sa paume. La cicatrice disparut, mais Regina vacilla.

La voir aussi faible, lui brisa le demi-cœur qui lui restait, mais il tâcha de ne rien laisser paraître pour ne pas qu’elle se sente prise en pitié. L’archer était prêt à s’arranger pour que Zelena revienne au plus vite soigner sa sœur.Et même si la magie déplaisait toujours à l’ancien voleur, il était prêt à quelques concessions afin que sa femme soit vite remise sur pied. En attendant, il se devait d’être présent et de l’assister si elle en ressentait le besoin.

« — Majesté, excusez-moi pour la méprise. Vous êtes une reine bien évidemment. Cela serait vous faire offense que de vous nommer princesse. » Il lui baisa délicatement la main tout en lui souriant. « — J’ai été à bonne école pour ce qui est d’être remarquable milady. » Malgré toutes les péripéties qu’ils avaient vécues, il la regardait encore comme au premier jour et se sentait toujours aussi fier d’elle et des compliments qu’elle lui offrait. Venant d’elle, c’était important, autant que d’être un bon monarque pour lui faire honneur en son absence.

Dès lors, il l’aida à quitter son lit pour regagner la salle de bains. À n’en pas douter, le petit moment à deux leur ferait du bien avant de retrouver les enfants. L’archer commença donc à faire couler l’eau dans la baignoire creusée puis revint auprès de sa reine pour l’aider à se dévêtir. « — Ça ne me dérange absolument pas de déshabiller ma femme. » Il s’exécuta aussitôt, prenant grand soin de ne pas la déshabiller trop vite.

« — J’ignore quand ta sœur sera de retour, mais je te promets de m’arranger pour qu’elle soit là rapidement pour t’éviter de t’épuiser en utilisant ta magie pour te guérir. » Son corps d’ordinaire, si agréable à regarder, offrait aujourd’hui un bien triste spectacle que la reine peinait à observer. Même Rob peinait à l'accepter, si bien qu'il détourna le regard pour ne pas se confronter à tous ces contusions et hématomes.

« — Je vais voir si la température est la bonne ! »

Dès lors, il s’approcha de la baignoire et vint y plonger la main tandis que Regina retirait le bandage qu’elle avait autour de la tête avant d’envoyer le tissu valdinguer dans la corbeille à proximité. Puis, impatiente qu'elle était, elle essaya d’utiliser sa magie pour cicatriser plus vite. La voyant défaillir, Robin se précipita et parvint à la rattraper avant qu’elle ne perde totalement l’équilibre.

« — Il faut que tu te reposes. Donc pas de magie. En attendant, on va se prendre un bon bain rien que tous les deux. En second lieu, je ferais mander ta sœur. Mais en attendant, vous restez au calme majesté. » Il se déshabilla à son tour avant de se diriger vers la baignoire et d’y entrainer Regina. Il déversa ensuite quelques éléments pour parfumer l’eau et prit place. « — Aller approche milady ! »

L'archer n'avait pas son pareil pour faire sourire sa reine, ainsi, sa réponse théâtrale face à la remarque que Regina venait de faire entendre quant à son statut royal ne manqua pas, cette fois encore, de l'amuser. Il y avait aussi le fait que, sachant les enfants et leurs proches sains et saufs, elle était soulagée d'un poids.

Ensemble, ils gagnèrent la salle de bain où elle laissa Robin la deshabiller. Ses mouvements lui faisaient mal et le frottement du tissu sur sa peau abîmée n'aidait pas. Une fois nue, le constat de ses blessures n'était pas joyeux. Aucun blessure réellement grave à dénombrer, sans doute grâce à l'aide précieuse de Clochette et ses décoctions, mais néanmoins les traces étaient bel et bien présentes sur ce corps que la belle brune se plaisait à entretenir pourtant.

Alors que son mari était parti vérifier la température de l'eau, elle voulut en profiter pour essayer de soigner sa blessure la plus importante, à savoir sa plaie à la tête qui l'assommait tant qu'elle avait du mal à être elle-même. Néanmoins, ce premier essai ne fut pas fructueux, lui demandant trop d'énergie ce qui la fit vasciller. Fort heureusement, le nouveau roi fut avisé en venant la rattraper.

- Bien monseigneur, répondit-elle doucement alors qu'il la sommait de ne pas utiliser la magie.

Elle se laissa entraîner en douceur vers la beignoire, descendant les marches jusqu'à avoir de l'eau jusqu'à la taille et finalement s'asseoir sur l'une des marches qui faisaient le tour dans le fond de la cuve. À présent, l'eau lui arrivait au-dessus des épaules, et le moins que l'on puisse dire, c'était que cette douce enveloppe chaleureuse faisait du bien. Robin venait de verser des huiles parfumées et l'odeur agréable ne tarda pas à envahir la pièce.

- Merci Rob.

Lorsqu'il vint s'asseoir à son tour, elle vint se mettre délicatement contre lui, la tête sur son épaule.

- J'ai eu si peur qu'il vous arrive malheur à Richard et toi...

Elle revoyait encore les terrifiantes images de ses cauchemars et ses yeux s'embrumèrent. Elle posa sa tête sous le menton de Robin, se blottissant un peu plus contre lui, faisant fi de ses hématomes qui coloraient sa peau, et passa ses bras délicatement autour du torse musclé de son archer de mari.

- Je t'aime tant.

La guerre était à leur porte et mettait à mal la sureté d’un grand nombre de villageois et autres créatures. Mais pour l’instant et puisqu’aucune attaque n’était à dénombrer, Robin voulait profiter de l’accalmie tout en s’occupant de sa reine fraichement sortie du coma. Sans magie, elle semblait bien faible, trop pour que cela n’affecte point le moral de l’archer qui n’avait pas l’habitude de la voir ainsi. Et que dire de toutes ces traces qui marquaient son corps ? L’archer s’en voulait de l’avoir laissé pour se lancer à la poursuite de l’ogre ayant capturé Merida. À n’en pas douter, la reine Elsa aurait très bien pu se débrouiller seule. Cependant, c’était plus fort que lui, Robin, malgré son statut de mortel, ne pouvait s’empêcher de jouer les héros. Et peut-être aurait-il fallu que cette fois, il endosse ce rôle pour protéger son fils et sa femme.

Il l’observait du coin de l’œil, sans faire montre de pitié, car mieux que quiconque, il savait à quel point Regina avait horreur qu’on la traite comme une petite chose. Et elle le démontrait encore en essayant d’utiliser sa magie pour guérir plus rapidement de ses blessures ; au risque de perdre l’équilibre tant l’énergie lui faisait défaut. Rob se précipita alors vers elle et parvint à mettre à mal sa perte d’équilibre. « — Ce n’est pas ton seigneur qui t’exhorte à le faire, mais bel et bien ton mari. » Malgré cette tentative désastreuse, Robin ne lui en tenait pas rigueur et continuait à faire preuve de douceur à son égard. Il l’entraina donc jusqu’à la baignoire et se permit d’agrémenter le bain de quelques huiles parfumées avant de prendre place à son tour.

« — Tu sais que tu n’as pas besoin de me remercier. Je suis ton époux et l’une de mes missions et de prendre soin de toi avec ou sans magie. » Il la laissa s’approcher pour venir se coller à lui, l’incitant à passer ses bras autour d’elle avec une infime précaution pour ne pas lui faire mal.

« — Chérie, Richard sait très bien se défendre. Tu n’as aucune crainte à avoir pour lui. Il est juste aussi têtu que sa mère. Preuve que les chiens ne font pas des chats. Quant à moi, je ferais toujours attention malgré le fait que je ne résiste que très mal à jouer les héros. Écoute, on va essayer d’évacuer toutes ces images terrifiantes. Tu vas te reposer un peu, même quand ta sœur t’aura soigné. Attention, je ne dis pas que tu dois rester alité. Je te connais trop bien pour savoir que tu ne le feras pas de ton plein gré. Ce que je veux dire, c’est que tu pourrais en profiter pour passer du temps avec les enfants pendant que moi, je m’occuperai de la partie désagréable du boulot de monarque. Qu’est-ce que tu en dis ? »

Comme elle détestait se sentir ainsi, faible, inutile, un poids mort. Son mari en était réduit à devoir l'aider à se déplacer, se déshabiller pour entrer dans un bain. Des choses somme toute basiques mais que Regina peinait à effectuer sans grimacer de douleur tant son corps meurtri se manifestait à chaque mouvement. Le caractère de la reine étant ce qu'il était, elle avait bien du mal à se résoudre à écouter Robin, et pourtant, elle savait qu'il avait raison.

- Je sais Robin, mais malgré tout tu mérites que je te remercie, parce que tu es un mari exceptionnel. Ton soutien sans faille est un pilier pour moi, et sans doute n'imagines-tu as à quel point je t'en suis reconnaissante.

Sans doute que son état de faiblesse la rendait émotive, car il était rare qu'elle se livre autant, même avec son mari.
Les voilà tous deux dans la douce chaleur de l'eau parfumée du bain, Regina était venue chercher du réconfort dans les bras de son bel archer, qui l'a rassurait quant à Richard et ses capacités, et prodiguait ses conseils pour la suite.

- Je suis tout-à-fait capable de gérer la partie désagréable comme tu dis. Je préférerais que nous nous partagions les tâches. De quoi aurais-je l'air si je ne faisais rien d'autre que passer du temps avec mes enfants, alors que la situation est préoccupante ? Non Rob, tu ne peux pas me demander cela.

Il saurait sans doute qu'aucune négociation ne serait possible.

- Je suis passive depuis trop longtemps, il aurait pu arriver importe quoi. Je dois faire mon travail de reine. Même si je sais que tu as été parfait durant ma pari9de d'inconscience.

Elle se décolla doucement de lui pour que leurs visages se fassent face.

- Je te propose que nous fassions tout cela ensemble, comme ça tu pourras me surveiller, propose-t-elle avec un petit sourire.

Elle savait qu'il serait rassuré de voir qu'elle ne se surmenait pas, et au moins ils seraient ensemble.

- Comment vont nos plus jeunes ? J'espère qu'ils ne s'inquiètent pas trop.

Elle savait Henry et CJ aventureux et elle voulait éviter qu'ils ne prennent des risques de leur côté, entraînant potentiellement Roland avec eux. Lina était plus âgée, plus sage mais malgré tout avec son petit tempérament. Il fallait les canaliser et s'assurer qu'ils ne se mettaient pas en danger en voulant se montrer utiles.