Continuer à la voir ainsi, mettait à mal le cœur de l’archer ; convaincu par la suite qu’il fera mandater Zelena au plus vite. Même s’il souhaitait que son épouse se préserve, il ne savait que trop bien à quel point l’inaction était une torture pour la reine. De ce fait, il était primordial qu’elle s’en remette vite, histoire de ne pas mettre en berne son moral et celui de Robin par extension. Mais comment aurait-il pu déprimer après de tels compliments ? Car effectivement, Regina qui n’était pourtant pas du genre à se répandre de la sorte, prit le temps de faire savoir à l’archer à quel point son soutien sans failles était essentiel pour elle.

« — Ce que je sais, c’est que ce n’est pas ton genre d’être aussi émotive. Cela rend le compliment encore plus appréciable. Merci de me donner autant d’importance et de me faire confiance. Ta reconnaissance réchauffe le cœur que j’ai la chance de partager avec toi. » Il est vrai que Regina n’était pas le genre de personne à faire des compliments hormis avec ses enfants. L’archer savourait donc comme il se doit ce privilège qui lui était réservé.

Les voilà enfin installés dans l’imposante baignoire cerclée de mousse et de cette odeur au combien agréable qui embaumait peu à peu la pièce dans un nuage de vapeur. Passant ses bras autour de Regina, Robin songeait déjà à l’avenir proche et semblait prêt à gérer « la partie désagréable » afin de permettre à la reine de passer un peu plus de temps avec les enfants ; chose qui semblait déplaire à l’intéressée qui ne se priva point de le faire savoir.

« — Tu aurais l’air de quelqu’un qui se remet d’une blessure à la tête et qui se préoccupe aussi de ses enfants. Il n’y a rien de mal à paraître humaine même en situation de crise, mon amour. » Mais il la connaissait trop bien pour savoir que malgré ses arguments, la négociation n’était pas de mise et qu’il allait devoir plier le genou à son grand désarroi.

« — Bon, je vois bien que cela te déplait fortement. Mais je constate aussi que tu sais comment me parler. J’accepte donc ta proposition, à savoir le partage des tâches pour que je puisse avoir un œil sur toi. De mon côté, je m’engage à faire venir ta sœur le plus rapidement possible pour que tu recouvres ta totale indépendance et la fin de toute forme de passivité. Même si j’avoue que cela ne me dérangeait pas de devoir, entre autres, te déshabiller. » Il marqua une pause avant de prendre un air un peu plus grave. « — Tu sais, j’ai vraiment eu très peur, plus encore lorsque je t’ai vue inconsciente, le visage en sang. Et je m’en suis voulu de t’avoir laissé derrière moi tout ça pour suivre ces créatures putrides. Pour ce qui est de nos enfants, ne t’en fais pas, j’ai fait de mon mieux pour les rassurer. Et je pense que cela a fonctionné. Donc, respire, tout va bien pour l’instant. »

Robin était sans conteste le meilleur des maris. Regina se sentait comblée avec son âme-soeur à ses côtés. Coment aurait-il pu en être autrement ? Il la soutenait, l'épaulait, l'encourageait à être meilleure, et même lorsque leurs points de vue différaient, comme en ce moment avec la convalescence de la reine, l'archer savait trouver ou accepter des compromis. La belle brune fit donc entendre à quel point cela serait difficile à vivre pour elle de rester enfermée alors qu'au dehors, une menace nouvelle grondait peut-être ou pire, se terrait dans un coin pour fomenter un plan dont personne encore ne saisissait les tenants et aboutissants. Non, la reine devait se montrer présente pour son peuple au même titre que le roi qu'était à présent Robin, alors, elle avait proposé de simplement tout faire ensemble.

- Je ne peux pas me permettre d'être juste humaine, Rob. Tu le sais. Ce serait me montrer faible, et pour un royaume, un monaque faible, c'est dangereux. Je ne veux prendre aucun risque que nous soyons attaqués encore.

Elle songeait à tous ces gens qu'ils abritaient au palais, et surtout à leurs enfants. Robin accepta finalement sa proposition, ce qui soulagea grandement Regina. Ils étaient tous deux dans la baignoire, elle était venue se blottir contre lui. L,eau chaude commençait à lui faire du bien malgré toutes les contusions.

- Merci mon amour, dit-elle avec un petit sourire rassuré. Oh tu sais, tu peux toujours me déshabiller quand tu le souhaites...

Le sérieux revint cependant et le bel archer mentionna la grande peur qu'il avait eue suite au constat des blessures de son épouse. Celle-ci s'en sentit désolée.

- Je suis désolée... Tu sais j'aurais préféré les réduire en cendres sans me retrouver ainsi. Mais ne regrette rienm je préfère mille fois être dans cet état et que toi et les enfants vous alliez bien. Imagine qu'il soit arrivé une telle chose à Richard ? Oh combien nous nous en serions voulus. Non, tu as fait ce qu'il fallait, à tous les instants.

Il insista ausi sur le fait que tous allaient bien et qu'il leur avait donné des nouvelles pour les rassurer. Regina avait hâte de retrouver ses petits pour les embrasser et prendre de leurs nouvelles.

- Merci pour tout ce que tu as fait.

Elle releva sa tête qu'elle avait posée sur l'épaule de son mari pour venir déposer un baiser à la commissure de ses lèvres.

- Je t'aime, murmura-t-elle.

Il était rare ces derniers temps que le couple royal partage un moment et plus encore si l’on omet les jours que Robin avait passés au chevet de sa femme. Elle était là à présent et la traiter de petite chose fragile n’était certainement pas la meilleure des solutions. Il fallait donc parlementer et à ce petit jeu subtil, Regina excellait comme personne ; autant que Robin d’ailleurs. Ces deux-là s’étaient bien trouvés.

Ainsi, Robin accepta d’écouter ce que son épouse avait à lui faire entendre pour tâcher de le convaincre du bien-fondé de sa présence au détriment d’une trop grande convalescence. Car bien au-delà du commérage perpétré par les mauvaises langues, il en allait de l’état du royaume. De ce fait, Regina marquait un point. L’on ne pouvait se résoudre au strict minimum pour gérer les affaires actuelles. Le peuple devait se sentir protégé, malgré le récent évènement.

« — Tu as raison… » commença l’archer forcé de reconnaître que de préserver l’amour de sa vie, n’était peut-être pas la meilleure des solutions dans l’immédiat. « — Je tenais juste à te faire savoir ; et je suis bien placé pour le faire entendre, que tu es tout sauf faible. Et je parle aussi bien de la femme, que du monarque. Mais le temps des flatteries n’est résolument pas d’actualité, je te le concède. »

Il accepta donc ce qui venait d’être proposé, à savoir d’être présent ensemble pour le peuple. Robin pourra, de ce fait, mieux surveiller Regina en étant constamment présent à ses côtés.

« — Ne t’en fais pas. L’on fera tout ce qu’il faut pour ne plus être attaqué et ça commence par trouver qui a fomenté cette attaque, puisqu’il est désormais évident que les ogres n’ont pas agi seuls. »

Le silence de Regina, bien qu’éloquent, montrait aussi à quel point la reine s’était perdue dans ses pensées, toutes dédiées à ses enfants, qui, fort heureusement, allaient bien et semblaient en sécurité. Ce que confirma l’archer, qui avait effectivement mis ce qu’il fallait de garde pour protéger les plus jeunes.

« — Leur sécurité est, elle aussi, notre priorité. » Il s’enserra un peu plus contre lui pour mieux savourer ce petit rapprochement aquatique. « — Si tu savais le nombre de derrières que je suis prêt à botter pour protéger notre petite tribu. » La légèreté étant de mise, les deux amoureux semblèrent s’octroyer quelques secondes pour flirter. « — Oui, mais la prochaine fois, j’aimerai te déshabiller dans d’autres circonstances, si tu vois ce que je veux dire. » Le sourcil tressaillant était évocateur quant à la nature de cette prochaine entreprise. Malheureusement, les choses sérieuses reprirent très vite toute leur place. Robin fut incapable de garder pour lui tout ce qu’il ressentait depuis l’attaque et plus encore la peur l’ayant assailli au moment de voir le corps inconscient de son épouse, au sol, au milieu des affrontements.

« — Tu n’as pas à être désolée. Je sais que si tu avais eu la possibilité de les faire rôtir, tu l’aurais fait et sans te faire prier en plus. Pour ce qui est de nos enfants, je pense la même chose. Je donnerai ma vie pour eux autant que pour toi. Mais pour être honnête, j’ai bien du mal à me défaire de cette image de toi, inconsciente. J’ai cru, l’espace d’un instant, que c’est tout mon monde qui était en train de sombrer. Alors maintenant milady, promettez-moi de ménager la moitié de cœur de votre mari, histoire qu’il continue à pouvoir se rendre utile d’une quelconque façon. »

La reine se détacha lentement et relava la tête avec tout autant de douceur pour venir déposer un léger baiser sur la commissure des lèvres de son archer avant de lui faire entendre ces trois mots dont il était l’un des rares à profiter et vice versa.

« — Je t’aime encore plus. Force de constater que je ne m’en lasse jamais. Je n’arrive toujours pas à croire que nous sommes là, mariés, avec nos enfants. On l’a notre fin heureuse mine de rien. Bon, je sais que ce n’est pas le moment pour y songer, mais je me raccroche à ça lorsque les ténèbres semblent gagner du terrain. Je n’ai certes pas de magie, mais j’ai ma famille qui, j’ai l’impression, me donner tout autant de pouvoir. »

Il était indéniable que la présence de Robin à ses côtés rendait Regina plus forte, pas seulement en ce moment qu’elle était en convalescence, mais depuis toujours, depuis qu’ils s’étaient mis ensemble. La reine ne prenait la pleine mesure, bien plus en ce jour. Il avait tout géré pendant qu’elle était inconsciente, aussi bien leur famille que leur royaume. Il avait été tout bonnement incroyable.

Ils étaient tous deux dans l’eau chaude parfumée d’huiles et ce contact et celui de son mari faisaient le plus grand bien à la belle brune dont le corps avait été soumis à rude épreuve que sa sœur n’avait pas eu le temps de soigner avec sa magie pour lui rendre toute son énergie. L’archer ne manqua pas cependant de faire remarquer à son épouse qu’elle n’était pas faible, et elle avait esquissé un sourire.

- J’imagine que tu as eu le temps d’y réfléchir un peu. As-tu des idées ? demanda-t-elle quand il fut question du responsable de cette attaque d’ogres. Peut-être devrait-on faire une réunion avec les représentants des autres royaumes pour y réfléchir ensemble ?

L’ancien prince des voleurs avait le même objectif que sa reine : la protection du royaume et en priorité celle de leur famille, leurs précieux enfants. Blottie contre lui, Regina profitait de la chaleur de ses bras et de son corps qui apaisaient le sien. L’ambiance était plus légère et Robin avait fait entendre une réflexion qui ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde.

- Hum, je n’aime rien tant que ton déshabillage et ce qui s’en suit après.

Elle leva la tête vers lui pour apposer ses lèvres dans son cou et déposer quelques chastes baisers. Néanmoins, le mari de Regina lui fit part de l’inquiétude qu’il avait ressenti, ce qui la désola. S’ il y avait bien une chose qu’elle voulait éviter, c’était causer du chagrin à l’homme qu’elle aimait éperdument. Elle se redressa pour le faire face et venir contre lui, l’encadrant de ses jambes et passant ses bras autour de son cou.

- Je te le promets, mon amour, je ferai de mon mieux pour préserver notre coeur.

Puis, ce que fit entendre son âme-sœur réchauffa encore un peu davantage de demi-coeur de Regina qui sourit avec affection, touchée par les mots de l’archer.

- Tu as raison, Rob, nous avons notre fin heureuse. Nous sommes ensemble, nous avons des enfants merveilleux, rien ne peut nous atteindre. Et crois-moi tu n’as pas besoin de magie pour être exceptionnel. La magie, c’est surfait, ajouta-t-elle avec un petit sourire.

Ces derniers jours avaient été horribles, même si Robin tâchait de ne rien laisser paraître aux yeux des autres et encore moins auprès de ses enfants. Il ne fallait pas les inquiéter, et plus que tout, il fallait entretenir l’espoir ; celui de voir la reine à nouveau sur pied. Regina était aux yeux de son époux, la femme la plus forte qui lui eut été donnée de connaître et c’est à cela et à l’amour incommensurables qu’il lui portait, qu’il se raccrocha durant ces dernières heures. Force de constater que l’espoir avait une fois encore, était plus fort que son antagoniste.

Robin voulait donc savourer le plus possible ces petits moments qu’il était amené à partager avec Regina ; et ce moment prenait vie dans l’imposante baignoire de leur chambre. L’eau demeurait chaude malgré les quelques minutes passées et l’odeur fleurie embaumait à présent toute la pièce. Peau contre peau, corps contre corps, les deux amoureux ne boudaient pas le plaisir des retrouvailles, sans omettre cette sinistre réalité qui mettait à mal la quiétude du royaume dont ils étaient les souverains.

« — Oui, j’ai un peu songé à notre ennemi potentiel, car maintenant il est évident que les ogres n’ont pas agis seuls. Je pense que c’est une personne qui cherche à déstabiliser le royaume. Pourquoi ? Je l’ignore. Peut-être est-ce une histoire de pouvoir. Je dois bien admettre que c’est un argument récurant chez nos récents adversaires. » Il acquiesça ensuite lorsqu’elle proposa une entrevue avec les représentants d’autres royaumes. « — C’est une bonne idée. Je ne pense pas que notre ennemi s’arrêtera à un seul royaume si par malheur, il a la capacité d’en attaquer d’autres. Je ferais envoyer des messagers dès demain pour réunir tout ce beau monde. Peut-être faudrait-il trouver de nouveaux alliés et de quoi constituer des défenses plus solides pour protéger les villageois en cas de nouvelle attaque. »

Mais l’ambiance s’allégea par la suite, car Robin ne voulait pas accabler davantage le moral de Regina, le sien également. Et puis, ils venaient de se retrouver, alors par égoïsme, il voulait peut-être la garder un peu pour lui avant de devoir songer à leur commun devoir. « — Et bien j’espère donc pouvoir te déshabiller prochainement milady. » Il l’affubla à nouveau d’un clin d’œil avant de savourer la douceur de ses lèvres dans son cou puis sur sa bouche. Cependant et puisqu’il ne voulait pas garder ses émotions verrouillées, il fit preuve de sincérité en évoquant ce qu’il avait enduré ces dernières heures. Car même si l’espoir ne l’avait pas quitté, il ne pouvait nier avoir eu la peur de sa vie à l’idée de ne jamais plus revoir sa femme vivante. Regina se redressa pour lui faire face tout en se rapprochant de lui pour passer ses bras autour de son cou. Un contact chaleureux qui lui fit un bien fou.

« — Ravi de savoir que tu comptes ménager notre cœur. J’en ferais de même soit en rassurer. » Puis il se laissa aller à une magnifique déclaration ; une de celle dont il avait le secret et qui n’était dédiée qu’à son âme sœur qui au vu de son regard pétillant, était émue une fois encore par les mots de son archer.

« — Ça m’arrive d’avoir raison ! » Le trait d’humour était permis et l’ancien voleur ne s’en privait pas évidemment. Mais à son tour, il se sentait ragaillardi par les mots de celle qui l’avait conquis au premier regard. « — Ai-je rêvé ou tu viens de dire que la magie est surfaite ? Hum… c’est un jour à marquer d’une pierre blanche. » Sur ces mots, il partit à l’assaut de ses lèvres. Le baiser d’abord chaste se mua rapidement en quelque chose de langoureux et passionné « — Question piège ? » tenta-t-il entre deux respirations. « — Nous l’avons déjà fait dans une baignoire ? »

La sécurité de sa famille et de son royaume était à présent ce qui préoccupait Regina. Les ogres étaient stupides mais ils étaient redoutables et la guerre des ogres avait déjà ravagé le royaume par le passé, la reine ne voulait pas que cela recommence. Heureusement, grâce à l'intervention des courageux alliés qui avaient répondu présent, ils avaient pu être repoussés avant d'infliger davantage de dégâts, bien que les premiers villages aient été sauvagement détruits au moins partiellement. Regina savait que Robin avait déjà organisé les réparations et les patrouilles de surveillance, ce qui la rassurait. À présent, le roi de son coeur et de la Forêt Enchantée parlait de l'identité de cet ennemi qui était aux commandes.

- Oui, ils n'ont pas agi seuls, impossible. Et leur groupe n'était pas très nombreux en effectif. Je pense que notre absence du royaume l'aura fragilisé et aura été une source de tentation pour certains avides de pouvoir, comme tu dis.

L'archer sembla d'accord avec son épouse concernant l'idée de rassembler un conseil composé des différents dirigeants, car personne ne savait encore les intentions de l'auteur de ces attaques. Y en aurait-il d'autres ? Si oui, toujours dans la Forêt Enchantée ou bien d'autres seraient-ils inquiétés ?

- Les patrouilles de surveillances seront déjà dissuasives, les ogres ne sont pas des créatures courageuses et avec ce qu'ils se sont vus infliger, je pense qu'ils ne réitèreraient pas l'attaque en voyant la présence de patrouilleurs.

La conversation devint plus légère et Robin ne se priva pas pour parler de déshabillage, ce qui fit sourire sa reine qui voulut faire montre de tendresse en l'embrassant dans le cou. Elle avait l'impression qu'ils ne s'étaient plus retrouvés tous les deux seuls depuis si longtemps, avec tout ce qui leur tombait sans arrêt sur le coin. Après une promesse réciproque de prendre soin de ce coeur qu'ils partageaient désormais, leurs bouches s'étaient retrouvées.

- J'ai dit ça, moi ?demanda-t-elle aussitôt. Il n'y a aucune preuve...

Aussitôt, ses bras entourèrent délicatement le corps de l'archer. Le baiser que celui-ci lui offrit la fit frissonner avant qu'il ne rompe le silence pour poser une question qui fit sourire la souveraine.

- Je ne pense pas... Voudrais-tu vérifier cela ? Je pense que nous ne serons pas dérangés aujourd'hui alors... Peut-être que ce serait le moment d'en profiter ?

Son regard s'ancra dans le sien avant qu'elle ne scelle une nouvelle fois leurs bouches par un baiser fougueux.

Le retour de Regina apaisait Robin, mais il n’était pas dupe quant à la complexité de la situation. En tant que souverains, ils ne pouvaient se permettre de prendre à la légère les enjeux sécuritaires qui pesaient sur leurs sujets. Il restait encore bien des choses à gérer, et leur devoir d’intransigeance demeurait inébranlable.

« — Quant aux ogres, tu connais mieux que moi les menaces qu’ils représentent. Pour ma part, je n’en avais jamais rencontré auparavant », admit-il, nostalgique de l’époque où sa plus grande préoccupation demeurait le shérif et ses acolytes, dans la paisible forêt de Sherwood. « — Si tu juges que les patrouilles sont réellement efficaces, nous en déploierons davantage à l’avenir. De plus, je suis convaincu qu’il est impératif de former les plus jeunes afin de les rendre aptes à se défendre en cas de besoin. » Il se tint prêt à dispenser son enseignement à la jeunesse, rôle qu’il avait déjà endossé à de nombreuses reprises dans le passé.

Mais pour le moment, le couple royal se laissait aller à une pause détente dans la baignoire. Bien qu’il fût évident que cette dernière n’avait pas encore été le théâtre d’une quelconque étreinte, Robin en sourit. « — Il me semble en effet très pertinent de lever tout doute sur ce sujet », glissa-t-il de façon suggestive, en modulant sa voix pour la rendre plus douce et en plongeant son regard dans celui de sa femme, qui ne résista guère à l’envie de se rapprocher pour l’embrasser. L’archer savoura le baiser en entrouvrant la bouche pour en prolonger la langueur. Voilà bien longtemps qu’ils n’avaient profités l’un de l’autre sans être interrompu. Dès lors, l’audacieux voleur était bien décidé à prendre les choses en mains en incitant Regina à se mettre à califourchon sur lui, déversant un peu d’eau hors de la baignoire.

Robin se laissa aller à son tour, perdant peu à peu le contrôle de ses sens. Il sentait le corps de Regina bouger contre le sien, le souffle court, les cheveux mouillés collés à son front. Il glissa ses mains sur ses hanches, la soulevant légèrement pour se rapprocher d’elle, l’embrassant avec ardeur. Il sentit la chaleur monter en lui, son désir grandir à mesure que Regina répondait à ses caresses. Ils se séparèrent finalement, haletants, leurs regards enflammés.

« — Je t’aime », souffla Robin à l’oreille de sa femme, la regardant avec tendresse.

Être séparée de sa famille était une chose que Regina exécrait. Sauf que cette fois, elle n'avait pas eu conscience de cette séparation puisqu'elle s'était vue plongée dans le coma à cause du choc reçu lors de la bataille contre les ogres. Seuls Robin et les enfants en avaient réellement souffert psychologiquement, et cela peinait la reine qui ne voulait pour rien au monde que ceux qu'elle aimait soient mal à cause d'elle.
À présent hors de danger, la belle brune savourait ses retrouvailles avec son mari, sans pour autant négliger de parler de la sécurité du royaume. L'archer avait pris les choses en main durant "l'absence" de son épouse, et celle-ci s'en voyait rassurée.

- C'est une bonne idée d'apprendre aux plus jeunes les rudiments de base de la défense. Nous mettrons cela en place au plus vite.

Elle songeait à ses propres enfants, Henry, Roland, CJ. Si Roland connaissait les bases du tir à l'arc de par son père, les deux autres n'avait pas de réels moyens de se défendre, et il en était probablement de même pour les autres jeunes enfants, comme la fille de Jefferson et les autres.
Puis, rapidement, les époux royaux profitèrent de ces retrouvailles à leur manière, unissant leurs corps une nouvelle fois. Il paraissait étonnant que la baignoire en marbre de leurs appartements n'ait jamais été étrennée, mais puisque l'ancien voleur l'avait souligné, ce devait être vrai.
Après quelques instants de délicieux assauts corporels, les amants reprenaient leurs souffles, le regard plongé dans celui de l'autre. Regina posa ses mains mouillées sur le visage de Robin, replaçant ses cheveux, avant de l'embrasser une nouvelle fois.

- Je t'aime aussi.

Son regard se faisait tout aussi tendre, mais après tant de passion, le corps meurtri de la reine se rappelait à elle alors qu'elle voulut laisser un peu d'espace à son mari et venir s'asseoir à côté de lui. Un légère grimace vint étrirer ses traits alors qu'elle s'adossait contre la margelle de marbre. Elle tâchait de ne pas retenir sa respiration pour que la douleur ne persiste pas, mais les hématomes avaient la vie dure. Ne voulant cependant pas inquiéter Robin, elle reprit la parole.

- Et si nous prenions un petit déjeuner ? Je meurs de faim.

Elle savait que Robin n'était pas le dernier en ce qui concernait les repas et ce serait l'occasion de revoir et rassurer les enfants.

Les souvenirs de cette funeste bataille, menée contre les ogres, semblaient derrière eux, du moins c’est ce que cet instant charnel laissait entendre. Passés les discours royaux et les projets à venir, Robin et Regina, d’un commun accord, avaient consenti à abandonner leur rôle de souverains pour n’être plus que deux amants épris comme au premier jour. Ils devaient se retrouver, c’était impératif, et le bain avait été la meilleure des excuses pour venir accroître leur liste de fantasmes.

Malgré la passion qui les animait, Robin faisait attention et s’efforçait de ne pas trop solliciter le corps meurtri de Regina. Il savait qu’il lui faudrait du temps pour s’en remettre totalement. D’ailleurs, la multitude d’hématomes marquant son corps ne cachait rien de l’état de la reine. Mais Robin était patient et bien plus soucieux de l’état de sa femme que de sa libido. Force est de constater qu’ils parvinrent malgré tout à se faire mutuellement plaisir dans cette baignoire, un peu moins remplie maintenant.

Les mains chaudes et humides de Regina se posèrent sur le visage de l’archer, duquel dégoulinaient quelques gouttes d’eau du fait des mèches plaquées sur son front. D’un geste tendre, Gina recoiffa son voleur qui, le regard brillant, demeurait silencieux avant de lui dire ces trois petits mots dont elle était la seule bénéficiaire. C’était fou, jamais il ne se lassait de les lui dire ni de la regarder comme au premier jour. Et lorsqu’il l’entendait lui dire « je t’aime », il sentait toujours ce léger frisson l’étreindre. Comment faisait-elle ? Comment était-il possible d’aimer autant une seule personne ?

Les questionnements et la passion laissèrent place à un temps relativement plus calme. Robin ne s’offusqua point de la rapidité de leur étreinte charnelle. Il constatait que le corps de Regina était encore soumis à quelques douleurs, qu’il ne voulait pas aggraver en insistant davantage. Malgré les efforts de la reine, l’archer remarquait qu’elle prenait sur elle, et il ne put qu’acquiescer lorsqu’elle proposa de prendre un petit déjeuner. Robin acquiesça en souriant, heureux de voir sa femme retrouver sa forme et leur complicité.

« — Si tu meurs de faim, je me vois mal te refuser ça », déclara-t-il en se levant. Il lui tendit la main pour l’aider à sortir de la baignoire et l’enveloppa dans une serviette moelleuse avant de l’embrasser sur le front. Puis, il se saisit à son tour d’une serviette qu’il passa autour de la taille. « — Je vais faire prévenir les enfants pour qu’ils nous rejoignent dans la grande salle. Je suis sûr qu’ils seront ravis que nous nous retrouvions tous autour d’un bon petit déjeuner. Penses-tu que nous devrions préparer quelque chose ou déléguer ? Non, tu sais quoi ? Je vais m’en occuper. Et si tu veux, tu pourras être mon commis ! » Leur complicité demeurait intacte, même si Robin cherchait encore à préserver Regina.

Après s’être habillés, les deux parents de cette petite tribu consentirent à regagner la cuisine du château pour préparer un vrai petit déjeuner. Les servantes, peu habituées à un tel spectacle, les observaient ahuries, mais ravies de participer à cette joyeuse activité. En de telles circonstances, les gens du royaume avaient bien besoin de ce genre de moments, autant que la famille Mills de Locksley.