Les journées peuvent paraitre longues à New York, et bien souvent épuisantes. Tristan vient de conclure un contrat qui lui a demandé pas mal de travail en amont, de quoi vous épuiser un homme... Après le traditionnel champagne pour fêter la fin des négociations et un repas presque sur le pouce, Tristan a décidé qu'il passerait la soirée complètement ailleurs. S'il est fatigué des dernières semaines, il n'a cependant pas sommeil. Allez au cinéma est cependant un peu trop risqué, il craint de s'endormir dans la salle. La meilleure option lui semble être inévitablement le Fire Lips, un lieu qui saura attirer son attention tout en lui permettant de décompresser.
Ce n'est pas la première fois qu'il vient ici, et certainement pas la dernière. Après avoir retiré quelques billets à la banque, il prend la route du Fire Lips. On ne peut pas vraiment le louper, le néon brille dans la nuit. Tristan entre dans le bâtiment, va s'installer à une place libre et se commande à boire. Les yeux rivés vers la scène, il observe les filles danser. Il en reconnait certaines mais c'est surtout par l'une d'elles que sont regard est finalement attiré. Ses cheveux blonds semblent presque blancs mais sous cet éclairage, ils changent de couleur en fonction des jeux de lumière. Une peau de porcelaine et des grands yeux de biche qui doivent forcément en faire fondre plus d'un à en croire ses spectateurs.
Il l'a déjà vu performer une ou deux fois sur cette scène et s'il ne la connait pas d'avantage, ce soir c'est bien elle qui attire son attention. Il interpelle une serveuse pour lui recommander un verre et connaitre le nom de la danseuse.
Les minutes passent et les danses s'enchaînent mais il a un peu de mal à se retirer cette danseuse précise de l'esprit. L'ingé lumière savait pertinemment ce qu'il faisait... Elisa revient sur scène après une petite pause et reprend ses danses lascives. Si Tristan n'est d'ordinaire pas du genre égoïste, il a tout de même envie de profiter pleinement de l'expérience de ce soir et souhaite la voir d'un peu plus près, n'en déplaise aux autres spectateurs. Il interpelle donc à nouveau la serveuse et lui demande cette fois s'il est possible de voir la danseuse dans un show privé.
Qui sait ce que peut faire un homme dont la confiance a été trahie ? •• No one knows what its like To be the bad man To be the sad man Behind blue eyes.
Si vous pouviez répondre en font Arial et minimum 14px, je (surtout mes yeux et mon cerveau) vous en serais éternellement reconnaissant.
Elisa était arrivée en retard, comme souvent. Plusieurs raisons à cela : d'une part, ses entraînements de patinage artistique et danse sur glace lui prenait beaucoup de temps, et elle aimait si passionnément cette discipline que souvent, elle perdait la notion du temps. D'autre part, elle détestait son emploi au Fire Lips avec la même puissance que ce qu'elle aimait patiner. Danser, ce n'était pas le problème. Le problème était de se dévêtir, de susciter le désir chez des hommes pas toujours respectueux, d'être considérée comme une marchandise et ne pas être respectée. Mais la jeune Elisa Spike n'avait pas assez de répondant et son boss avait une emprise démoniaque sur ses employées. À vrai dire, il lui faisait très peur, comme s'il était le diable en personne. Le seule raison qui faisait que la blondinette gardait cet emploi, c'était le salaire. Enfin, plutôt les pourboires. Sans cela, jamais elle ne pourrait se payer le loyer de son appartement miteux et surtout tout ce que le patinage nécessitait en terme d'investissement financier. Sa coach, ses patins, ses tenues...
Essoufflée, elle fourrait son sac dans son casier du club quand sa collègue rousse, Aria, vint lui parler.
"-J'ai pris ton premier tour... Elisa, faut vraiment que tu arrives plus tôt. Crystal va te passer un savon et je te parle même pas du boss s'il l'apprend."
Elisa se sentit pâlir.
- Il est là ce soir ?
Aria haussa les épaules. Elisa enfila sa tenue de show avant d'entrer en scène. Elle était divinement sculptée, telle une statue de glace. Les sous-vêtements blanc nacrés couvert de sequin donnaient l'impression qu'elle était couverte de neige. Elle dansait aucune d'une barre, effectuant quelques pirouettes, quelques figures complexes qui impressionnaient les clients et qui permettaient d'avoir des billets supplémentaires. La jeune femme faisait de son mieux pour éviter les regards, car elle savait qu'elle perdrait ses moyens. Son premier passage terminé, elle ne se fit pas prier pour regarder les loges. D'autres filles passeraient pendant qu'elle se changeait pour un prochain show. Elle rangea précieusement les billets gagnés avant de refermer son casier.
Son second passage se passa bien trop lentement à son goût. Elle essayait de rester dans sa bulle mais les paroles parfois choquantes des clients lui venaient aux oreilles. Elle quitta la scène rapidement. À peine le temps de ranger son argent et boire un verre d'eau qu'une serveuse vint la voir pour lui dire qu'on la demandait en show privé. La patineuse détestait cela, les clients avaient tendance à les prendre pour des prostituées et la blondinette avait toujours peur de se faire virer si elle rejetait un client.
Elle entra dans la salle dédiée sans oser regarder l'homme installé dans le fauteuil. Elle se plaça sur la petite estrade.
Il attend un petit instant seul dans la pièce, le temps qu’elle fasse le chemin des loges jusqu’ici. Lorsqu’elle entre et vient s’installer sur l’estrade face au fauteuil, Tristan a le temps de la détailler. S’il la trouvait plutôt jolie de loin, de près elle l’est encore plus. Elle a de grands yeux mais se refuse à croiser son regard. Il la met certainement mal à l’aise. Peut-être est-ce la consigne ? Il se dit que de nombreux gars doivent essayer d’en profiter lorsqu’ils se retrouvent seuls avec une fille ici, surtout après les boissons qu’ils servent dans la grande salle. Certains doivent prendre un regard pour une invitation. Tristan n’est pas tout blanc. Il a lui aussi déjà eu des gestes et ou des paroles déplacées lorsqu’il était adolescent, poussé par l’adrénaline du groupe et forgé dans un monde patriarcal. Il n’est pas encore exemplaire maintenant, pour preuve sa présence dans un tel lieu où finalement les femmes sont exposées pour gagner de l’argent. Il se console sans doute en se disant qu’elles sont là de leur plein gré.
- Bonsoir.
- Quel type de danse aimeriez-vous ? Il n’y avait pas vraiment songé. Qu’est-ce qui lui plairait comme type de danse ce soir ? Quelque chose dans lequel elle ne serait pas trop mal à l’aise, il n’a pas vraiment envie de se sentir coupable. Il sait que c’est le truc de certains hommes, ce besoin de se sentir supérieur, oppressant et d’exercer une certaine domination sur l’autre. Il connait beaucoup d’hommes comme ça, ça représente même sans doute la majeure partie des hommes d’affaire avec qui il traite d’ordinaire. Et il n’a pas vraiment envie de se sentir « comme au travail » ce soir. Il est venu pour se détendre après tout.
- Quelque chose dans le même genre que ta première danse, s’il te plait.
C’est à quelque chose d’hypnotique qu’il aspire, le genre à vous faire déconnecter le cerveau le temps d’une chanson. Il décroise ses jambes, jusque là croisée, et se met un peu plus à l’aise dans le fauteuil.
- Ou autre chose si tu te sens plus inspirée. Il a envie de voir de quoi elle est capable. Peut-être, qui sait, deviendra-t-il un de ses habitués à l’avenir. Le brouhaha de l’autre salle ne lui manque pas le moins du monde pour l’instant et il s’acclimatera facilement du calme du show privé.
Qui sait ce que peut faire un homme dont la confiance a été trahie ? •• No one knows what its like To be the bad man To be the sad man Behind blue eyes.
Si vous pouviez répondre en font Arial et minimum 14px, je (surtout mes yeux et mon cerveau) vous en serais éternellement reconnaissant.