Hannah ne savait pas quoi dire et cela tombait bien car il n’y avait strictement rien à dire. Les faits parlaient d’eux-mêmes l’unique personne que j’avais aimé m’avait trahi et abandonné. Arthur aimait plus sa quête envers l’Escalibur que moi, d’ailleurs j’avais été à cent pourcent dans sa quête pour devenir roi de Camelot et jamais au grand jamais il ne m’avait été reconnaissant. Il s’était servi de moi et de la faiblesse de mes sentiments envers lui. C’était pas plus compliqué que cela. Je pensais qu’Hannah allait lâcher l’affaire, je pensais qu’elle n’allait pas chercher plus loin, mais c’était mal connaitre la fille aux cheveux d’or qui tenta de m’offrir un peu de moralité. De son point de vu jamais je n’aurais annulé une bénédiction afin d’en faire une malédiction, c’était mal me connaitre petite, j’avais faut bien pire que cela, songeais-je en retenant un sourire sadique. Je n’étais pas blanche comme neige, contrairement à elle. Quoi qu’il en été elle me promettait de rendre le médaillon à Modred une fois qu’elle l’aurait retrouvé et je ne pus m’empêcher d’hausser la tête en signe d’accord avec elle.

Par la suite elle m’expliqua ce qu’il était advenu de mon fils, enfin du peu qu’elle savait car visiblement le pauvre garçon n’avait jamais eu de famille. Une part de moi s’en réjouissait ainsi il n’avait jamais eu à aimer une autre mère que moi, mais une autre me forçait à déplore cette nouvelle. Il avait vécu une enfance similaire à la mienne et jamais je n’aurais désiré cela pour mon fils. Dans son élan, Raiponce se dirigeait vers une pente glissante, mais vraiment très glissante car plutôt que de me laisser repartir avec la certitude qu’elle allait se battre pour cette enfant qui m’avait arraché elle parlait de la probabilité que Modred enfin Flynn j’allais devoir m’y faire à ce nom, comprendrait que j’ai été contrainte de m’effacer du tableau. L’angoisse se lisant dans mes yeux, je la coupais presque dans son élan de réconfort :

« Non ! Mo… Flynn ne saura jamais que j’existe. Il ne me rencontrera jamais. Il est trop tard pour rattraper le passé, ce qui est fait et fait et il vivra bien mieux sans moi croyez moi Hannah ! Il en va de même pour son père ! »

Tout ce que je disais été vrai, la fée Morgane qui avait donné naissance à son mari était morte il y a bien longtemps pour laisser place à Maléfique. Je faisais parti du top cinq des pires sorcières de notre monde et mes ennemis se comptaient par centaines. Je ne m’en étais jamais plaint, au contraire cela m’occupait et me distrayait, mais je ne pouvais pas faire entrer mon fils dans l’équation. Le simple fait d’être de mon sang le mettrait en danger ! Puis qui aimerait être l’enfant de Maléfique or mi Diablo bien entendu ? D’ailleurs mon corbeau avait souvent subi les foudres de mes ennemis et je n’avais pas su le protéger comme je l’aurais dû.

J’aurais mieux fait de rendre amnésique la demoiselle en face de moi et de m’enfuir, mais je voulais en savoir davantage, il sera toujours temps de lui retirer ses souvenirs une fois que j’aurais assouvi ma curiosité si cela arrivait un jour bien entendu. C’est pour cela que je la questionnais sur sa bague, elle jouait avec depuis le début de notre discussion, elle semblait s’y accrocher comme à une bouée de sauvetage et cette dernière me confia que c’était leur bague de mariage. Automatiquement, je sentais mon regard se poser sur l’objet en or et un faible sourire étira mes lèvres :

« Heu … Oui enfin comme vous voulez ! »

Répondais-je a demi-voix face à son questionnement sur mon envie de voir la bague, je n’étais pas particulièrement sûre que cela soit une bonne idée. J’étais même pratiquement convaincu que cela était une mauvaise idée de continuer à converser sur ce sujet étant donné que je ne voulais pas impliquer mon fils dans mes histoires de vengeance.

« Donc vous n’êtes pas marié ? »

Hannah concédait à garder le secret, mais je lisais le désaccord dans son regard, bras croisé, je fronçais les sourcils avant de demander avec le plus grand sérieux :

« Désirez-vous que je vous retire la mémoire ? Je peux vous forcer à m’oublier si cela vous semble plus judicieux ! Je peux également vous forcer à oublié le fait que je suis la mère de votre fiancé. Je suis sérieuse Hannah, Flynn est plus en sécurité s’il ignore qui est sa mère ! Alors si vous n’êtes pas capable de tenir votre langue, je préfère le savoir ! »

Je n’avais jamais été aussi sérieuse qu’en cet instant, cette demoiselle semblait honnête et visiblement elle aimait Modred mais je me maudissais pour avoir accepté de suivre cette intuition qui allait inévitablement finir par me briser le cœur si tentait que je le retrouve un jour, songeais-je avec scepticisme avant de reporter mon attention sur la bague de fiançailles à laquelle Raiponce semblait s’accrocher comme à une bouée de sauvetage. Le sort noir les avait emporté avant qu’ils ne se fassent emporté par la malédiction, un coup du sort que je me surprenais à maudire. Naturellement, j’hochais la tête à ses propos, elle avait raison, cette bague n’était peut-être pas faite avec un alliage précieux, mais elle n’en était pas moins précieuse. Laissant échapper un soupir, je l’écoutais me parler de ses désirs de mariage et je me surprenais à sourire à ses propos. Au côté de cette demoiselle aux cheveux d’or, je sentais l’ancienne Morgane renaitre, ce qui était dangereux. J’aurais certainement dû refuser son invitation à l’aider, mais je ne pouvais m’empêcher de me demander à quoi ressemblait mon fils. J’étais sa mère, elle était sa femme, et si ses intention était malhonnête j’aurais vite fait de lui arracher le cœur, notais-je intérieurement avant de répondre en m’asseyant une fois de plus face à elle :

« Je l’accepte oui, tant que vous ne parliez à personne de ma participation à cette quête ! »

Je devais l’ajouter, j’étais contrainte de pointer ce détail. Elle devait comprendre que je devais être une ombre dans son histoire, une ombre et rien de plus ! M’humectant les lèvres je croisais mes mains entre elles avant de proposer :

« Je peux toujours faire un sortilège de localisation si vous voulez ! Le médaillon de Modred pourrait m’aider, il me faudrait également une carte de la ville enfin si vous en avez une naturellement. »

Elle me jugeait et cela me rendait dingue, dans mon esprit déphasé j’imaginais la meilleure manière de lui faire payer son audace. Face à sa remarque je laissais échapper un léger rire sombre.

« En effet, j’ai bel et bien remarqué que vous n’étiez pas du même avis que moi, mais en même temps cela ne m’étonne pas, un princesse telle que vous ne peux clairement pas comprendre. Soyez déjà reconnaissante que je vous demande votre permission d'ordinaire je ne m'encombre pas d'autant de fioriture. »

Ma méchanceté lancée, je lui offrais un sourire faussement gentil, elle m’avait agacé. Il ne fallait jamais me vexer, encore moins lorsqu’on venait de découvrir une partie de mon histoire. Sans s’en rendre compte la blondinette se rapprochait doucement de son dernier souffle et l’unique ombre au tableau, m’empêchant de la tuer était mon fils. Modred, cet enfant qui m’avait été arraché trop tôt et qui avait hanté mes nuits chaque jour depuis qu’il m’avait été arraché et que je baissais ma garde.

J’avais accepté d’aider la jeune femme à retrouver mon fils, malgré tout ce qui faisait que j’étais une des sorcière les plus malfaisantes de notre monde, je restais une mère et cette femme semblait être essentiel au bonheur de mon fils. Comme pour tout bon sortilège de localisation il me fallait quelque chose qui appartenait à Modred et une carte de la ville, rapidement la blondinette réunissait les fameux objets en commençant par la carte de la ville qu’elle déplia sous mon regard attentif avant de décrocher le médaillon que mon fils avait hériter de son père pour me le tendre. Une fois le médaillon dans la paume de ma main, je sentais un frisson me parcourir avant que je ne ferme les yeux pour retenir les larmes qui menaçaient de s’échapper de mes pupilles vertes. M’humectant les lèvres, je posais ce dernier sur la carte avant de faire apparaitre un poignard possédant les mêmes armoiries que le médaillon dans la paume de ma main pour la trancher et laisser des goutes de mon sang se répandre sur la carte. Dans un même mouvement je faisais disparaitre mon poignard avant de refermer ma blessure et de prendre le médaillon et de prononcer à demi-voix une formule magique, qui stimula mon sang qui commençait à danser sur la carte, avant que tous les volets de la maison ne se referme violement et que la voix de Morgause n’inonde la pièce avec son rire malveillant :

« Ahahaha tu as enfin compris qu’Arthur ne m’a pas laissé tuer son bâtard de fils ! T’as magie ne sera jamais assez puissante pour vaincre la mienne Morgane, je t’ai retiré la possibilité de retrouver ton fils ! Tant que je vivrais tu seras loin de lui ! »

Laissant un grognement s’échapper de mes lèvres je rompais le sortilège des flammes s’échappant de mes mains tandis que je rouvrais les volets de la maison en jurant :

« Reste bien caché Morgause le jour où je te retrouverais je te tuerais ! »

Une larme roulant sur mes joues je me relevais, commençant à faire les cents pas, j’étais enragée, cette vieille garce me provoquait, la Morgane de ses souvenirs ne pouvait pas la vaincre, certes, mais elle ne connaissait pas Maléfique, je la dépècerais morceau par morceau avant de lui arracher le cœur pour faire brûler son corps dans un feu éternel et seulement quand je jugerais qu’elle aura assez souffert je lui broierais le cœur sans ménagement. Après avoir fait disparaitre les flammes de mes mains je me retournais vers Hannah pour déclarer :

« Visiblement, nous allons avoir un contre temps, Morgause a décidé de me pourrir la vie jusqu’au bout on dirait ! »

Passant une main rageuse dans mes cheveux, mon visage déformé par la haine je demandais :

« Je suppose que vous ne possédez pas un brin de magie capable de détourner plus rapidement le sortilège de Morgause ? »

Morgause m’avait jeté une malédiction, elle s’était immiscer dans mon esprit et avait conspiré contre moi, j’étais même intimement persuadée que cette dernière avait finalement eu un rôle à jouer dans la perte de mes ailes. Cette femme devait mourir et sans préavis, je connaissais les malédictions, j’en avait jeté une qui était connu et reconnu dans le monde entier, la malédiction du sommeil éternel, ce sommeil qui mène chaque personne touchée dans un monde parallèle couvert de flammes qui par la suite reflète tes plus grandes peurs. J’adorais ce monde, j’adorais le fait d’être capable d’entrer dans l’esprit de mes condamnés. Certes la faille à cette malédiction était un baiser d’amour sincère, bon personne n’est parfait, d’ailleurs ce foutu baiser brisé toutes les malédictions, mais le sortilège de Morgause avait quelques chose en plus, il était lié à sa vie, qui comme la mienne devait être éternelle ou presque. J’étais un dragon pouvait-elle se vanter d’être capable d’un tel changement ? Cela m’étonnerait fort ! Vociférant intérieurement, rongée par ma haine, je ne portais plus la moindre attention sur Raiponce. J’avais oublié où je me trouvais, mais cette dernière se rappela à mon bon vouloir proposant son aide pour briser ce sort. Secouant la tête un instant, je tentais de ne pas la fusiller avec mon regard de braise retenant l’envie de me transformer en dragon pour tout détruire et l’écoutais sans trop d’espoir. Elle me conta l’histoire d’une fleur qui avait sauvé sa mère et qui lui avait donné sa chevelure blonde. Automatiquement, je sentais mes sourcils se lever de manière dubitative, et comment voulait-elle qu’une couleur de cheveux brise une malédiction ? Ses princesse décidément elles étaient belles mais ne possédais pas un QI très élevé. Croisant mes bras autour de ma poitrine je la regardais poser sa chevelure sur la carte et attendais presque patiemment. Je perdais mon temps ! Digne de sa réputation de princesse, cette dernière se mit à chanter et ses cheveux s’illuminèrent, bon j’en convenais cette capacité pouvait être utile la nuit quand on n’avait pas la capacité de voir dans l’obscurité. Retenant un soupir, je regardais la carte s’illuminer et observait la magie avant de poser ma main sur l’épaule de la demoiselle frôlant ainsi sa chevelure ce qui m’électrisa légèrement :

« Je pense que tes efforts sont inutiles, ce n’est pas un simple sortilège, c’est une malédiction seul un véritable baiser d’amour pourrait éventuellement la briser ou sinon je dois retrouver Morgause et la tué. C’est pas plus compliqué que cela… »

Laissant un léger soupir s’échapper de mes lèvres je me les humectais avant de faire disparaitre la carte d’un geste de la main tout en récupérant le médaillon pour le faire tourner entre mes doigts :

« Ne t’en fais pas je n’abandonnerais pas ! Il est grand temps que je prenne ma vengeance sur ma tante ! »

Laissant mes doigts jouer avec le lion qui était gravé sur le médaillon je demandais :

« Vos cheveux ont quel genre de pouvoir ? »

Savoir que j’avais été maudite par ma tante me rendait littéralement dingue. J’étais ivre de rage et je parvenais que très mal à contenir le dragon en moi. Morgause et sa magie démoniaque. Elle avait cru que je resterais cet être empli d’amour et de dévotion et qu’ainsi je ne succomberais jamais au slave maléfique de la magie, mais elle avait eu faux. Contrairement à elle, je m’étais jeté corps et âme à la noirceur et mon âme de semi-immortelle m’avait rendu plus puissante que n’importe quel autres fée. Je sentais qu’en face de moi Raiponce ne savait plus où se mettre. Ses yeux transpiraient la crainte, mais son coeur lui semblait plus vaillant que son esprit. Elle aimait mon fils cela n’avait aucun doute. Elle tenta même de me rassurer en m’apprenant qu’elle n’aurait qu’à embrasser Flynn pour que la malédiction soit levé. Levant les yeux vers elle je sentais un rire s’échapper de mes lèvres. Pour une fois je ne cherchais pas à être méchante au contraire, j’étais touchée par autant de dévotion, cessant mes allées et retours je m’asseyais une fois de plus :

« Votre optimisme me touche, mais je pense que ça ne sera pas la première fis que vous embrasserez Flynn n’est-ce pas ? »

Je connaissais la réponse à cette question et naturellement je n’attendais aucune réponse, j’avais tenu à évoquer tout haut cette évidence pour qu’elle comprenne plus facilement où je voulais en venir. M’humectant les lèvres je me relevais une fois de plus avant de poursuivre :

« Morgause n’a pas maudite Flynn, j’ai protégé mon bébé à l’instant même où il est né de toutes malédiction. Puis, elle n’est pas sotte, elle savait qu’un jour une personne aimerait mon fils et qu’il l’aimerait en retour. Cette chose arrive si facilement et dès que vous vous seriez embrasser la première fois, la malédiction aurait été rompue que vous en ayez conscience ou non. »

Marquant une pause, je m’arrêtais pour regarder mon reflet dans la glace, il ne me manquait que les cornes pour être la Maléfique que tout le monde craignait. Sans elles j’avais l’impression d‘être une autre personne, une larme roulant sur ma joue je terminais :

« C’est moi qu’elle a maudite. Qui pourrait m’aimer ? L’unique moyen de briser la malédiction, ma malédiction c’est de tuer Morgause et j’y parviendrais. Elle ne pourra se cacher éternellement. Maintenant elle sait que j’ai retrouvé la mémoire. Elle sait que j’ai compris et elle vivra dans la crainte que moi je la retrouve. Sa peur la poussera a faire une erreur et quand ce jour arrivera je lui arracherais se a quoi elle tient le plus avant de lui arracher le coeur de sa poitrine pour le broyer dans de l’acide ! »

Terminais-je avant de détourner le regard de mon portrait pour reprendre place en face de la princesse un peu trop optimiste et beaucoup trop encline à la confiance afin de lui demander comment cela se faisait avec ses cheveux lorsqu’elle chantait. C’était toujours bon à savoir. Rapidement, elle passa aux aveux et je comprenais que dans le monde des contes si j’avais entendu parler des pouvoirs de sa chevelure j’aurais été la première à lui couper. Malgré tout, je gardais le silence hochant la tête avant de demander avec tact, enfin j’essayais :

« Êtes-vous bien sûre que vos facultés magique n’aie pas été altéré dans cette ville ? Après tout votre chevelure semble beaucoup moins longue que ce que vous la décrivait ? »

Toutes la magie était différente dans ce monde, sauf peut-être pour les sorciers les plus puissant de notre monde à savoir Rumple, Regina, Cora et moi, et encore il y avait fort à parier que si je me transformais en dragon mes flammes seraient moins imposantes que si nous étions dans notre monde originel. En posant cette question, je voulais simplement que la princesse ne fonde pas trop d’espoir sur sa chevelure magique, qu’elle ne tente pas de jouer les guérisseuses pour rien, si mon fils tenait à elle je me devais de la mettre en garde et de la maintenir loin du danger car je me doutais que si un jour j’avais le droit de le revoir, il risquerait de ne pas être totalement en accord avec cela. Avoir son épouse dans mon camps pouvait être une bonne idée. Même si cette dernière était terriblement curieuse, comme si je ne lui en avais pas assez révélé sur moi, cette dernière me demanda si j’étais venue à Storybrooke pour Flynn ou pour autre chose. Hochant un sourcil, je la jugeais un instant avant de répondre :

« Je fais partie des maudites de Regina, tout comme vous d’ailleurs. Je n’ai pas eu mon mot à dire sur ce voyage entre les mondes. En ce qui concerne Flynn la mémoire m’est revenue que très récemment à cause du portrait que vous aviez dessiné de lui. J’ai d’abord cru que c’était son père et subitement tout est revenu dans mon esprit. Vous pouvez me traiter de mère indigne si vous le souhaitez, mais ce n’est que la strict vérité. »

Me relevant, je me baladais dans son salon avant de demander :

« Dites moi que faites vous de vos journées en temps que maudite étant donné que le statut de princesse n’est plus d’actualité dans cette ville je suppose que vous devez bien avoir un métier ? »