Les rues de Londres étaient désertes à cette heure tardive de la nuit. L’obscurité de ces lieux qui étaient éclairés uniquement çà et là par quelques flammes discrètes des lampadaires ne contribuait pas à rendre les quartiers est de la ville très engageants. Seuls quelques courageux osaient encore s’y aventurer pour goûter aux plaisirs doux et luxurieux que ce Paradis infernal pouvait leur offrir. Parmi ces badauds, on pouvait retrouver Edward Hyde, occupé à savourer les douceurs nocturnes que son jumeau, Henry Jekyll, répugnait à déguster. Ce n’était que fourberies et lâcheté de sa part, Edward le savait fort bien. Il n’était que le masque protégeant l’identité du docteur Jekyll. Henry avait si peur de salir son image de parfait bourgeois et de contempler sans honte les vicissitudes de son âme damnée depuis déjà plus d’un siècle ! Il possédait un esprit malade qui malgré tous les efforts de son possesseur ne pourrait jamais être lavé du sang de ses 999 victimes qu’il avait tué alors qu’il portait encore le patronyme d’Henry Ravenswood. Edward se riait de voir le pauvre Henry se cramponner si fort à l’espoir illusoire de pouvoir éviter les brasiers de l’Enfer. Le pauvre fou ! Croyait-il réellement que les douceurs et les moments d’extrêmes jouissances vécut sous l’identité d’Edward Hyde ne lui serait pas reprocher en tant qu’Henry Jekyll ? Naturellement que non ! Qu’importe ce qui arriverait au cours de sa vie, Jekyll et Hyde resteraient des compagnons d’infortune à jamais liés par le destin. Et si Henry Jekyll, devenu un pauvre toxicomane, appelait de tous ses vœux le droit de succomber au péché, ce n’est pas Edward Hyde qui l’en empêcherait !
Voilà plus de six mois que le scientifique avait créé sa drogue qui lui permettait de déguiser sa bonne conscience. Durant ces six mois, il parcourait la ville à la recherche de tentations comblant ses désirs les plus profonds et les plus inavouables. Les premiers temps, ses péchés n’étaient cependant pas des plus inexpiables. Il perdait sa fortune dans des jeux d’argent, goûtait avec délices aux drogues les plus exotiques, succombait aux charmes de centaines d’amants et de maîtresses aux yeux de velours, se lançait dans des combats de boxe dans des salles clandestines… Cependant, addict à cette drogue qui provoquait ses métamorphoses, il s’était lentement laisser aller à des plaisirs bien plus coupables. Il avait à présent une soif intarissable de sang et prenait un immense plaisir à éliminer les unes à la suite des autres toutes les personnes qui avaient eu le culot de remettre en doute ses théories scientifiques. Il leur démontrait non sans sarcasme que la séparation de l’âme d’un homme entre le Bien et le Mal, entre la Raison et le Plaisir n’était pas de vagues divagations d’un savant fou.
Les rumeurs sur un meurtrier sévissant dans les rues de Londres s’étaient rapidement rependues parmi les citadins et les services de police de Londres. De partout on cherchait ce monstre sans que jamais personne ne puisse le capturer. Il était d’autant plus dur à trouver que l’homme était extrêmement intelligent et calculateur. Connaissant les habitudes de ses victimes, il frappait rapidement et dissimulait avec maestria ses meurtres nocturnes. Il n’y avait bien souvent aucun témoin, aucune pauvre âme pour faire affirmer avec certitude que cet Edward Hyde qui effrayait tant les habitants de la ville était responsable de ces crimes. Pourtant, cette nuit ne fut pas comme les autres ! Cette nuit, il ne serait pas le seul à voir l’honorable docteur Atkins tomber sous le froid glacial de la lame de son poignard.
C’est au moment-même où il perçut une présence derrière lui qu’il se retourna. Son couteau ensanglanté tendu devant lui, un éclat terrible brillant dans ses yeux cristallins, il lança d’une voix forte.
- Qui est-là ? Montrez-vous !!! je sais que vous êtes ici alors inutile de vous cacher !!!
acidbrain
Dernière édition par Hayden L. Ravenswood le Jeu 27 Juil - 21:52, édité 3 fois
J’étais venu dans cette ville crasseuse afin de chercher celui qui serait un partenaire parfait, en effet, je ne comptais pas essuyer de refus, après tout mes propositions étaient toujours les plus alléchantes et puis, qui dirait non au futur Roi des Enfers ? Personne ne souhaiterai se trouver du mauvais côté, du côté des perdants, et celui que j’étais venu trouver était un virtuose. Maître dans son art, je devais dire qu’il était aussi intriguant que follement dangereux et c’était bien cela qui me plaisait. Alors je l’avais fait suivre, puis surveiller, et enfin je m’étais déplacé en personne ce soir, afin de le rencontrer. Après tout, cela allait devenir intéressant si nous nous allions.
Adapte des plaisir et des désirs inavouable, il est le candidat parfait sur lequel je pourrais sans doute compter, mais attention, ma confiance est dure à obtenir, mais également pas aveugle. Restant toujours sur mes gardes je fais toujours en sortes de me sortir de toutes les situations mais aussi de parer à toutes les éventualités. Il n’y a pas de place pour le hasard dans le jeu où l’enjeu est bien plus grand que nous.
Alors j’avais donné un petit coup de pouce, histoire d’achever de le convaincre. Lançant des rumeurs sur le « monstrueux meurtrier » sévissant dans les rues de Londres. Tel était le plan, lui offrir une unique chance de liberté, vivre loin, tellement loin des considérations de cet espace sans intérêts, non il devait se mettre au service de plus grand, faire quelque chose de plus. Plus toujours plus, tel était le but afin d’atteindre la vérité.
Je le regardais, un peu à l’écart mettre fin à la vie de cet homme, regardant celui-ci tomber à terre, l’arme du crime ensanglantée et le sol teinté de sang. Oui, c’était bel et bien l’homme que je recherchais, là, devant moi et la partie ne faisait que commencer… Une vague d’excitation s’empara alors de moi, et trahie ma présence, ce qui me faisait sourire, nous nous rencontrions enfin, alors, sortant de l’ombre, je me mis à applaudir ce personnage qui m’avait offert ce soir, un magnifique spectacle.
« Splendide, vraiment, il faut dire que l’on en attendait pas moins de vous, Docteur Jekyll, Mister Hyde... », lui dis-je alors tout en m’inclinant de façon très quinzième siècle. « Nous avons beaucoup de choses à nous dire, mais avant, peut-être devrions-nous trouver un lieu plus convenable... », ajoutais-je en souriant.
Je tournais alors les talons, en direction des quartiers rouges de Londres, un endroit digne de mon rang et puis, au moins nous ne serions pas dérangés… Jetant un coup d’oeil derrière moi, je lui lançais alors : « Qu’attendez-vous ?! Nous y allons... ». S’il était un temps soit peu tel que je le souhaitait, il viendrait sans aucun doute, après nous verrions bien...
Le couteau ensanglanté toujours tenu au bout de son bras, il jugeait le spectateur avec curiosité. L’homme était élégant, sûr de lui… il possédait une aura qui le rendait étrangement séduisant. Edward restait sur ses gardes, très étonné par les paroles de l’inconnu. Bien loin d’être choqué par le crime qu’il venait de commettre, il semblait au contraire ravi d’avoir pu assister aux premières loges à ce meurtre qui aurait dû en effrayé plus d’un. Relevant l’un de ses sourcils, il restait tout de même méfiant à ses quelques paroles. « Je suis ravi que ce spectacle vous ait plu à ce point. J’espère cependant que vous réalisez qu’il pourrait être le dernier auquel vous assisterez dans votre vie. » lui adressa-t-il menaçant, une soif de tuer brillant toujours dans son regard. Cet étrange personnage ne devait pas rester en vie ! Après tout, il venait d’assister à un crime de sang froid et pourrait constituer un témoin alléchant pour des juges qui conduirait Hyde jusqu’à l’échafaud. Il n’était pas prêt à prendre de tels risques !
Prêt à fondre sur lui, il resta tétanisé sur place ! Comment cet homme pouvait-il connaître son identité ? Comment pouvait-il même se douter que derrière les traits d’Edward Hyde se cachait en réalité ceux du docteur Henry Jekyll. Abaissant légèrement son arme, son attention se portait toujours sur lui. Cependant, ce n’était pas de la hargne vengeresse qui brillait dans son regard. C’était au contraire de la peur que l’on pouvait lire dans ses yeux « Co… comment avez-vous deviné ? Vous m’avez espionné c’est cela… depuis combien de temps vous prêtez-vous à ce petit jeu ? Pour qui travaillez-vous ? » Sans perdre un instant, il affirma qu’ils avaient tous deux beaucoup de choses à se dire. Il l’invitait à le suivre dans les rues de Londres comme s’il s’agissait de la chose la plus évidente du monde. Edward laissa alors un rictus ironique apparaître sur ses lèvres. « Croyez-vous vraiment que je serais prêt à vous suivre sans discuter… j’ignore même qui vous êtes ! ». Le meurtrier avançait qu’il n’avait pas envie de le rejoindre. En réalité, ce n’était pas tout à fait exact ! Edward était le genre d’homme à aimer vivre dangereusement… d’ailleurs Henry sans oser l’avouer était tout comme lui ! Alors que le premier aimait l’excitation que provoquait le risque, le deuxième lui se laissait volontiers porter par la soif de curiosité qui était la raison même de son attrait pour sa carrière scientifique.
Il choisit donc de le suivre, rangeant son couteau à sa ceinture. Il avait envie d’en découvrir plus sur lui et sur la raison de son appel ! Il exerçait sur lui une certaine attraction sans doute due à son indescriptible aura. Sans ajouter un mot, il s’approcha de lui avec un sourire entendu sur son visage. Cependant, arrivé à sa hauteur, il dégaina son couteau et le passa sur sa gorge. Il le tenait alors son corps serré contre son torse et l’empêchait de se dégager. Posant sa tête sur son épaule, il colla sa bouche contre son oreille. « J’accepte de vous suivre. Cependant, si vous vous avisez de me trahir ou même de me dénoncer à la police je peux vous assurer que je vous le ferais amèrement regretter. » Il relâcha alors son emprise sur lui et rangea à nouveau son arme à sa ceinture. A présent que les termes de leur rencontre était posé, il était prêt à suivre !
acidbrain
Dernière édition par Hayden L. Ravenswood le Jeu 27 Juil - 21:53, édité 3 fois
Ah...ce que je pouvais me délecter des souffrances d’autrui, c’était impressionnant de voir ce que pouvait recouvrir le domaine de la luxure. Franchement, je devais être le pêché capital qui avait acquis les meilleures des aptitudes. Plaisir, désirs, passions, mais aussi violence et destruction était un quotidien bien délectable et j’adorais voir les gens passer par toutes les phases des émotions. Du plaisir, de l’excitation d’avoir fait coulé le sang, aux remords qu’ils pouvaient ressentir d’avoir ôté la « précieuse » vie. L’homme devant moi était plus proche du démon, et c’était cela qui me plaisait en lui, cette folie m’attirait, elle m’attirait au point que je finisse par me déplacer en personne afin de mettre ce démon de mon côté. Travailler ensemble, oui, s’il en était digne. Digne de moi, digne de ma relative confiance.
Je soupirais d’aise, ce regard, cette soif de sang, vraiment il était le candidat parfait, c’était d’ailleurs pour cela que peu à peu le piège que je lui avait tendu c’était refermé sur lui. J’avais utilisé une certaine pression afin qu’il finisse par comprendre qu’il n’y avait rien pour lui ici. Non. Il devait repartir avec moi et cela prendrait le temps nécessaire mais je voulais ce charmant gentlemen.
Mon nouveau compagnon ne comprenait pas comment je pouvais savoir tant de choses sur lui, il se mettait un peu à paniquer, d’ailleurs, lorsqu’on panique, rien de bon n’arrive. On prend parfois les mauvaises décisions. M’enfin, ce n’était pas pour autant que je tentais de le rassurer, ou pas d’ailleurs, non, je ne lui répondais pas, j’arborais simplement un petit rictus qui aurait mit hors d’eux de nombreuses personnes colérique, dont apparemment Mister Hyde / Jekyll ici présent.
S’approchant de moi avec un sourire faux sur le visage, je laissais ce curieux personnage faire ce qui lui chantait, il arriva à ma hauteur puis porta son couteau ensanglanté à ma gorge. Je stoppais alors tranquillement ma course, attendant la suite sans sourciller. Non ce n’était pas tout à fait vrai, j’étais légèrement excitait par la situation, par la violence, le sang mais aussi le désir de tuer qui était si facilement changeable en désir charnel. Essayant de refroidir mes ardeurs, j’écoutais ce qu’il avait à dire, acceptant le contact de sa bouche près de mon oreille… S’il savait l’effet qu’il me faisait sans doute aurait-il changer de posture… Me tenant serrer contre lui...ah...il était parfait...et je le désirais d’autant plus…
« J’accepte de vous suivre. Cependant, si vous vous avisez de me trahir ou même de me dénoncer à la police je peux vous assurer que je vous le ferais amèrement regretter. »
Puis il me relâcha tranquillement, rangeant son couteau. Je remis mon costume en place, l’époussetant un peu, puis offrit un regard entendu à mon partenaire de jeu. Il comprendrait tout de suite que les termes de notre rencontre étaient posés, mais également acceptés.
Après quelques minutes passées en silence dans des ruelles sombres de Londres, nous arrivèrent enfin au quartier rouge où toutes les portes m’étaient ouvertes et où j’étais gorgé de pouvoir à ne plus savoir qu’en faire. C’était magique… Je rentrais alors dans l’une des plus grandes bâtisse où l’odeur du sexe flottait dans l’air et où les hommes jouaient leur argent accompagnés de charmantes demoiselles.
Une fois dans l’entrée, on nous salua solennellement, comme le futur Roi que j’étais et comme le Prince que je demeurais, puis je fis signe pour qu’on nous conduise dans un boudoir privé. Nous pourrions ainsi nous détendre et discuter tranquillement affaire. Une fois au boudoir, je m’assis sur l’immense canapé rouge velours, enlevant ma veste de costume et invitant mon camarade à se mettre à l’aise : « Mettez-vous à l’aise, il se peut que nous mettions du temps à nous entendre, très cher… Vous voulez boire quelque chose ? », dis-je en claquant des doigts pour que l’on m’apporte mon whisky sec et que l’on serve mon invité si nécessaire. Une fois qu’il fut installé, je pus reprendre la parole.
« Dites-moi, être heureux ici ? Vous sentez-vous à votre place ? Et si je vous dis que vous pouvez changer de vie et rester vous même ou plutôt vous accomplir… Que me direz-vous ? », lui lançais-je alors en sirotant mon verre mais également en plantant mon regard dans le sien...
L’étranger qui avait suivis mon crime d’un œil intéressé m’avait proposé de le suivre. Peut-être souhaitait m’engager pour une affaire criminelle. Devenir un tueur à gage, moi ? L’idée n’était pas déplaisante, d’autant plus lorsque cette requête m’était adressé par un homme aussi séduisant que lui. Je ne pouvais cependant m’empêcher de me méfier. Et si son intérêt était uniquement de me faire tomber dans un piège ? Car il aurait tout aussi bien pu être un agent de police déguise ou pire, un proche de l’une de mes anciennes victimes qui cherchait à obtenir vengeance. C’est pour cette raison que je cru bon de mettre les choses au clair tout de suite. Car on ne me la faisait pas à moi ! J’étais beaucoup plus intelligent que j’en avais l’ai au premier abord !
M’approchant de lui, je le saisis par derrière, resserrant son corps contre le mien. A cet instant, je ne pouvais nier le trouble évident qui était le mien en le retenant ainsi par la taille. J’aimais l’aura indéfinissable et mystérieuse dont il était entouré. Il était décidemment doté d’un charisme fou. En me penchant à son oreille, j’humais en toute discrétion et avec délice le parfum exotique qui s’échappait de sa personne. Je réprimais cependant cette idée si inappropriée aux circonstances. Ce n’était pas le moment de laisser parler mes pulsions.
J’avais donc fini par m’écarter de lui, non sans un léger regret. Plongeant mon regard dans le sien, je le dévisageais et esquissais un léger sourire narquois lorsque l’homme après s’être épousseté partagea un regard entendu.
Les conditions posées, je le suivais à travers les rues insalubres de Londres. Apparemment, l’homme n’était animé d’aucune mauvaise intention à mon égard. Aucun policier ou brigand ne m’attendait au coin de la rue, prêts à me faire payer mon assassinat. C’était une chose qui me tenait à cœur et qui m’effrayait à chaque fois que je sortais en ville. Jusqu’à maintenant, j’avais toujours eu la chance d’échapper aux représailles. Les habitants de cette ville ignoraient jusqu’à mon existence. Tout ce qu’ils savaient c’était qu’après des années de bons et loyaux services consacré au bien-être de la science, le Dr Henry Jekyll était devenu secret, distant. Ses amis commençaient à se faire du souci pour lui. Personne cependant n’avait su percer à jour mon horrible secret. J’espérais que cette situation durerait encore longtemps.
Sortant quelque peu de mes pensées, je m’aperçus que nous nous trouvions au quartier rouge de la ville. Un quartier que je connaissais bien pour y avoir passer plusieurs soirées en charmante compagnie. « Quel plus bel endroit pour un rendez-vous nocturne ! Décidemment cher ami, vous êtes plein de surprise. » Déclarais-je avec sincérité ! Mon guide s’arrêta alors devant un estaminet qui vendait sexe et alcool. C’est à cet instant que je me rendis compte que l’homme qui m’accompagnait n’était pas comme les autres. Partout où nous passions, que cela soit dans les rues malfamée ou ces établissements, tous les gens l’accueillait avec un très grand respect digne d’un Prince. Mais qui était-il en réalité ?
Le brun demanda alors un accès à un boudoir privé, pour avoir certainement plus d’intimité. Le suivant sans discuter, je ne puis pourtant m’empêcher de prêter attention aux couples d’une nuit qui se formaient devant nos yeux. Des rires ainsi que des soupirs de délices s’élevaient tout autour de nous et ne calmait en rien l’excitation que j’avais ressentis en faisant la connaissance de cet étrange personnage.
Une fois arrivés dans le boudoir, je l’imitais et m’assis face à lui. Je retirais alors mon veston et me mis à mon aise. Mon interlocuteur me proposa alors un verre. « Bien volontiers. Je prendrais un martini." Il prétendait que la discussion serait longue. Mais de quoi devions-nous parler exactement ? Je l’ignorais toujours et cela commençait à m’agacer. « Je vous remercie de votre accueil, mais je vous avoue que je suis toujours aussi curieux. Allez-vous enfin m’expliquer la raison de ma présence en ces lieux ?» Il me posa alors un certain nombre de questions auxquelles je n’étais pas vraiment sûr de vouloir répondre. Je tenais absolument à lui poser une question qui me taraudais l’esprit depuis notre rencontre. « Avant de répondre à votre question, je me permettrais de vous précéder d’une autre. Que savez-vous exactement de moi ? Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que le Dr Henry Jekyll et Mr Edward Hyde sont en réalité une seule et unique personne ? Je vous avoue que cela m’intrigue énormément ! »
acidbrain
Dernière édition par Hayden L. Ravenswood le Jeu 27 Juil - 21:54, édité 1 fois
J’étais arrivé à accomplir la première étape d’un grand dessein, en effet, mon cher docteur Jekill était avec moi dans l’un de mes établissements de la « charmante » ville de Londres. Il fallait bien s’implanter de partout, et ne pas dénigrer le fait que le marché du sexe et de la drogue était en pleine expansion et ne connaîtrait sans doute aucune crise. Il me restait à savoir si cet étalon était capable de travailler avec moi, de contenter mes attentes, mes exigences même. Il devrait accepter également, mais bon, j’espérais qu’il soit conforme à ce que je pensais de lui, de ce que j’avais découvert sur cet illustre personnage.
Il s’installa également confortablement dans le petit salon privé, demandant un martini. Mes serveurs s’exécutèrent et en même temps qu’ils m’apportaient mon whisky sec, ils lui apportèrent sa commande. Nous pûmes alors commencer à rentrer dans le vif du sujet. Sirotant mon verre, je ne pouvais m’empêcher de regarder cet homme. Il était parfait en tous points et je pouvais imaginer ce qu’il y avait sous ses vêtements. J’aurais réellement voulu passer mes mains pour pouvoir toucher sa peau nue, apprendre le goût de sa peau… Je m’enflammais un peu tout seul ce qui avait le don de charger l’atmosphère en tension sexuelle. Je soupirais, il fallait que je me calme, et quoi de mieux que de parler affaires. Je lui demandais donc s’il était heureux de sa situation actuelle, s’il accepterai une proposition qui pourrait lui changer la vie.
Il me dit alors, qu’avant de répondre à mes questions, il souhaitait que je réponde à l’une des siennes… en fait deux, mais qui se rejoignaient plus ou moins, c’était un petit jeu tout à fait intéressant. Qu’est-ce que je savais de lui, et comment je pouvais savoir que Jekill et Hyde étaient une seule et même personne.
Je lui souris franchement, j’avais trouvé un sacré compagnon de jeu, et cela me plaisait de plus en plus. M’installant tout à fait confortablement, je plantais mon regard dans celui de mon invité. « Je vais être honnête avec vous, je vous ai fait suivre, mais aussi surveillé, j’ai fouillé dans votre passé, dans votre identité et tout un tas d’autres choses, mais surtout... », lui dis-je en faisant une pause calculée, « ...je le vois... ». Mes yeux changèrent légèrement, faisant ainsi apparaître mon aspect démoniaque.
Même si le docteur devant moi était un homme de science suffisamment intelligent pour comprendre mes paroles, je n’étais pas certain que le jeter dans le grand bain était la meilleure des solutions, aussi ajoutais-je « Afin que nous puissions avoir une véritable conversation, j’aimerai savoir l’étendue de vos connaissances et croyances en l’alchimie mais aussi en matière de magie... ». Une façon simple, mais aussi douce d’amorcer le sujet, ainsi il comprendrait peut-être un peu mieux ce que je voudrais dire par la suite. Tout d’abord, parlons mystères et ensuite faisons notre proposition, enfin, sauf s’il est resté bloqué sur la violation de sa vie privée. Là… je devrais d’abord le contraindre. Bref. Nous étions tous deux des gentlemen donc, normalement tout devrait bien se passer.
« Je suis curieux de connaître votre point de vue sur le sujet surtout avec tout ce qui vous est arrivé très cher. »
Je souriais tranquillement, sûr de moi et de mes capacités, de mes pouvoirs, et avec la furieuse envie de travailler avec cet homme. Il était un partenaire de choix dans mon entreprise, dans mes projets de domination et de conquête du trône. J’étais certain que nous formions une bonne équipe, si seulement il se donnait la chance de devenir un être encore plus exceptionnel qu’à présent.
Au moment-même où nous avions pénétré dans cette entre du plaisir charnel, j’avais compris que nous entrions sur les terres du bel inconnu que je suivais docilement. Maître incontesté des lieux, il semblait être respecté de tous et possédait plus d’un allié en ces lieux. Une tactique rusée qui aurait pu lui permettre de disposer d’homme bien armés au cas où nos négociations tourneraient mal. Il me faudrait donc faire preuve de tact et de diplomatie, qu’importe où nous mèneraient nos affaires.
Néanmoins, je ne nourrissais aucune envie belliqueuse à son égard. Bien au contraire ! Au moment-même ou nos boissons nous avaient été servies j’avais pu sentir son regard enflammé et empli de désir me caresser la peau. J’étais alors envahis de délicieux frissons ! Si seulement j’avais pu l’embrasser au moins une fois avant de venir ici, peut-être que mon envie de lui n’aurait pas été aussi obsédante. La tension sexuelle qui régnait dans cette pièce éveillait en moi le désir de traverser la table pour enfin me débarrasser de ces pulsions charnelles si agréables qu’il faisait naître en moi. Mais ce n’était pas le moment de penser à ça ! Peut-être après, lorsque nos négociations auraient porté leurs fruits… Je reportais mon attention vers mon interlocuteur. « En fait, il serait bon que nous parlions d'égal à égal, non ? Puis-je connaître votre nom ? »
Revenu à mes esprits, je souhaitais tout d’abord savoir ce qu’il connaissait sur moi. Je ne voulais en aucun cas faire des aveux qui pourraient nuire à moi ou à mon alter-ego. Il s’agissait là d’un simple instinct de survie. C’est alors qu’il me révéla m’avoir fait suivre et s’être grandement intéressé à mon passé. Un léger rictus apparut alors sur mes lèvres. « Je ne sais si je devrais m’en sentir outré ou flatté… Pourquoi moi ? Pourquoi ne pas avoir choisis un autre criminel. Ce n’est pas réellement ce qui manque dans cette ville ! Qu’est-ce qui vous fascine tant chez moi ? ».
Soudain, je crus lire dans son regard une lueur démoniaque qui me ramenait immanquablement vers mon cher Thunder Mesa. Comment aurais-je pu oublier la malédiction que le démon avait jeté sur ma famille et mes proche, causant tant de malheurs. « J’ai déjà eu affaire à des gens comme vous… le nom Belzébuth vous évoque-t-il quelque chose ? » J’avais posé cette question d’une manière à la fois malicieuse et détachée. Je tenais à capter sa réaction dans les moindres détails. Je voulais savoir s’il pouvait faire partie de mes alliés, m’aider à me débarrasser de cet être maléfique. Après tout, une négociation exigeait forcément une contrepartie, non ? Et s’il faisait partie de ses alliés alors je mettrais immédiatement un terme à nos négociations. Je ne tenais vraiment pas à avoir affaire à deux démons au cours de ma vie.
Absolem me parla alors d’alchimie et de magie. Des termes qui du fond de mon esprits scientifique sonnaient comme une vaste farce. Cependant, j’avais eu le malheur de sous-estimer la magie une fois. Je ne pouvais donc pas me permettre de reproduire cette erreur une fois. C’est pourquoi, j’abordais ce sujet avec des pincettes. « Eh bien, comme vous pouvez vous en douter, je possède un esprit éminemment scientifique. Il m’est donc difficile d’accepter l’existence de la magie sans la remettre en question. Cependant, vous qui connaissez bien mon histoire, vous devez savoir que j’ai déjà eu le malheur d’être la victime de la magie noire et d’être porteur d’une malédiction dont je ne pourrais jamais me débarrasser. Je suis donc bien forcé d’y croire ! Cependant, l’alchimie de ce pauvre Nicolas Flamel n’a jamais été qu’un mythe pour moi. Songer que l’on puisse si facilement changer le plomb en or ou s’accorder la vie éternelle me paraît une idée un peu utopiste ! » Après ses déclarations, je bus une grande gorgés d’alcool et releva un rictus amusé à l’adresse de mon interlocuteur. « Mais j’imagine que ce n’est pas pour rien que vous évoquez le sujet. Auriez-vous donc percé à jour les secrets de la pierre philosophale ? »
acidbrain
Dernière édition par Hayden L. Ravenswood le Jeu 27 Juil - 21:54, édité 1 fois
J’avais des plans, des projets et de nombreuses idées, et ces idées nécessitaient une équipes, des alliés, des partenaires, tous, triés sur le volet. Non, je ne voulais pas laisser de place au hasard, tout était calculé, millimétré, en tout cas je faisais mon possible pour tout prévoir, tout contrôler, chaque scénarios avaient été pensés avec soin jusqu’à cet instant. Je n’avais pas été aussi proche de la victoire depuis longtemps, peu à peu mon jeu prenant forme et bientôt je livrerai ma bataille, ma guerre totale. Il était certain que cela prendrait encore du temps, mais, j’avais encore des siècles devant moi au besoin. Le temps est un concept relatif lorsqu’on y pense…
Hayden était un homme aussi beau que dangereux, je le savais, mais lui aussi en été conscient ce qui lui rajoutait un certain charme. J’étais sûr qu’il pouvait percevoir l’ambiance actuelle, après tout, quasi tout le monde pouvait la percevoir surtout à cet instant. J’avais tellement envie de toucher sa peau que j’en avais des fournis dans les doigts, mais je devais me contrôler, pour le moment nous n’étions pas là pour nous donner du plaisir mais plutôt pour conclure l’un des pactes les plus important de ceux formés jusqu’à présent. Essayant de contrôler un peu mieux mon pouvoir et mes pulsions, mon cher invité me demanda pour être « d’égal à égal » de décliner mon identité. Cela me fit sourire qu’il le demande avec autant d’assurance mais aussi qu’il puisse penser que cela nous mettrait sur un pied d’égalité… J’aimais cette audace et je lui répondis le plus simplement du monde : « Je suis Absolem Benedicte, mais vous pouvez m’appeler Absolem, pour le moment. ».
Sans me débâtir de mon sourire, je lui avais alors révélé mes diverses recherches à son sujet, et cela lui avait en partie déplu, mais aussi intrigué. Les humains avaient souvent l’habitude de demander lorsqu’ils étaient choisi « pourquoi moi » et malgré toute l’intelligence que mon interlocuteur faisait preuve, il s’interrogeait de la même manière. Je soupirais. « C’est vous que je veux. », une phrase simple, déclarative mais lourde de sens… « Je ne voulais pas d’un vulgaire criminel sinon je n’aurai eu qu’à me baisser pour en ramasser un au hasard. Non. Je voulais que ce soit vous, pour votre intelligence, esprit d’analyse, mais aussi pour vos pulsions particulières et pour votre charme. ». Je bus une gorgée de mon verre, il était presque vide mais la brûlure de l’alcool dans la gorge était toujours bien présente et m’empêchait pour le moment de lui sauter dessus sauvagement, pour lui prouver que lorsque je veux quelque chose ce n’est pas sur un coup de tête, du moins pas toujours. Je sais ce que je veux, et je le prends.
Mes yeux devaient sans doute trahir une partie de mes intentions, mais tant mieux, il saurait alors à quel point j’étais sérieux quant au choix de mon candidat.
C’est alors qu’il choisi son moment pour me dire qu’il avait déjà eu affaire à des gens comme moi, à Belzébuth plus particulièrement et me demanda si cela m’évoquait quelque chose. A ce moment là, j’oscillais entre colère et calme. J’offris alors un sourire énigmatique à ce bon cher Docteur, il n’avait pas à savoir que cet être abjecte était mon frère, du moins pas pour l’instant. « Ce m’évoque assurément quelque chose et ce n’est pas de la sympathie à son égard, si vous voyez ce que je veux dire... ». Tout comme la plupart de ma fratrie nous étions en concurrence et tout comme Méphisto, il s’évertuait à me mettre des bâtons dans les roues… Mais ça ne durerait pas, je m’en assurerais…
Changeant un peu de sujet, je lui demandais ce qu’il savait de la magie mais aussi de l’alchimie, j’avais à coeur à connaître l’étendue des connaissances et des croyances de cet homme de science qui pourtant avait déjà eu affaire à la magie.
Comme tout bon scientifique au pied du mur, il avait été forcé de voir que la magie était bel et bien réelle sans pour autant pouvoir l’expliquer, mais pour ce qui était de l’alchimie, il était encore plus sceptique que ce que j’aurai pu imaginer, pourtant il semblait également en bonne partie bien renseigné.
« Mais j’imagine que ce n’est pas pour rien que vous évoquez le sujet. Auriez-vous donc percé à jour les secrets de la pierre philosophale ? »
Je terminais mon verre et m’en fit porter un autre dans la seconde, demanda d’un simple geste et regard si mon invité souhaitait un nouveau verre, puis j’entrepris de lui répondre en choisissant soigneusement mes mots : « Disons que je suis au deux tiers de réussir, il me reste encore un bout de chemin à faire, mais très bientôt celle-ci sera mienne… Mais avant cela je vais prouver à votre esprit de logique, l’existence de l’alchimie... », je fis porter en plus de mon verre, un couteau et du sable. Je m’entaillais alors la paume de la main et me servi de mon sang pour tracer un cercle de transmutation. Le prix du sang serait ici mon prix à payer pour cette démonstration, le sable se mit alors à voler dans les airs, à briller puis à se transformer en petites pierres précieuses aux couleurs multiples.
Ma blessure se referma aussitôt puis, je m’avançais vers mon invité, satisfait de mon travail, lui apportant un peu de sable restant et les petits joyaux. « Voici Monsieur, ce que l’on peut faire avec l’alchimie, mais dites-vous bien une chose, ce que je viens de faire n’est qu’une infime partie des possibilités qu’offre ce jeu... », car oui pour moi c’était bel et bien un jeu, un moyen d’arriver à mes fins, de supplanter mes frères et de gouverner les démons.
Assis sans ce boudoir en face de mon superbe interlocuteur, je goûtais avec délice chaque seconde de notre conversation. Nous nous connaissions à peine et pourtant nous étions tous deux dévorés par la curiosité, intrigués par nos compétences respectives, désireux de s’apprivoiser non seulement par nos esprits mais également par nos corps… Quel incroyable délice ! Je ne cachais alors en rien la joie que je ressentais en cet instant et je le dévorais des yeux. Il était si rare de nos jours de trouver des personnes cultivées et dont la conversation soit réellement agréable. Pourtant, le bel inconnu possédait chacune des qualités que je recherchais en affaire... et chez mes amants. Dès l’échange de notre premier regard, j’en avais eu le soupçon. Les mots qui accompagnaient notre discours ne faisait que confirmés mes doutes devenus à présent des certitudes. D’une manière ou d’une autre, il m’avait déjà conquis et je me sentais grisé par cette excitation aussi bien spirituelle que corporelle. Cependant, je ne le laisserais pas m’avoir aussi facilement. J’aimais tant cette petite joute oratoire que je choisis de faire volontairement durer le plaisir.
Mon regard plongé dans le sien, je me plaçais volontairement à sa hauteur. S’il tenait à ce que je puisse devenir son partenaire en affaire, il fallait que nous nous affrontions sur un pied d’égalité. Car au fond, je le savais, nous étions faits du même bois ! Nous avions la même soif d’ambition, la même inspiration à la grandeur et la force qu’il fallait avoir pour y arriver. Nous savions que nous étions entre prédateurs prêts à mordre ou à sortir les griffes si les choses venaient à se gâter. Et pourtant, avec cette envie si enivrante de jouer ensemble et de collaborer… c’était vraiment palpitant ! « Très bien mon cher Absolem, de mon côté je ne pourrais malheureusement pas vous accorder le plaisir de m’appeler Henry ou Edward puisque comme vous le savez, « l’homme n’est en réalité pas un mais deux ! » Prenons donc un nom qui sera aussi neutre que possible… est-ce que le prénom Hayden vous conviendrait ? »
Entrant finalement en discussion, je lui demandais pour quelle raison sa route l’avait conduite jusqu’à moi ! Péché d’orgueil peut-être… mais j’avais envie d’entendre ces mots passés les frontières de sa bouche et de sa sublime voix. Je ressentais le besoin et l’envie de me sentir désirable et reconnus pour l’homme et le scientifique que j’étais. Les compliments étaient si rares dans mon entourage. Les personnes qui avait osés se moquer de moi l’avaient d’ailleurs payé de leur vie. Or, je savais qu’Absolem était différent ! Il savait reconnaître le génie là où il le trouvait. Tout comme moi je savais reconnaître un véritable homme d’affaire lorsqu’il se trouvait en face de moi. L’espace d’un instant, j’avais envie de jouer avec lui. Utiliser les mots comme des caresses qui me permettrait d’apprivoiser l’animal sauvage et de rentrer dans ses bonnes grâce de carnivore expérimenté. « Voilà des compliments qui me vont droit au cœur, cher ami. J’avoue ne pas avoir souvent eu l’occasion de les entendre ! » Je bus une gorgée de mon cocktail, je laissais apparaître un léger rictus au coin de mes lèvres. « Cependant, je vous avoue qu’ils laissent en suspend une question essentielle. Pourquoi est-ce que je vous choisirais, vous ? » En prononçant cette phrase, je ne manquais pas de rendre à mon futur partenaire un regard gourmand et entendu.
Nous abordions ensuite la délicate question des êtres démoniaques. Absolem ne m’inspirait aucune crainte. Oh bien sûr je ne le sous-estimais pas ! Je savais quel danger il pouvait y avoir à faire confiance à ces êtres maléfiques. Pourtant, contrairement à mon contrat forcé avec Belzébuth, je possédais toutes les cartes en main. Nous n’étions pas dans le schéma d’une attaque surprise mais dans celui d’une bataille rangée où chacun des adversaires possédait les même droits et les mêmes chances de s’en sortir. Cet état de fait rendait le démon beaucoup plus estimable que son homologue. J’étais également ravi de savoir que nous partagions le même point de vue sur ce dernier. « C’est un plaisir de voir que nous partageons le même point de vue en ce qui le concerne ! Après tout, on dit bien que les ennemis de nos ennemis sont nos amis, non ? » Je concluais cette petite pique pas un clin d’œil de circonstances.
Absolem me parla alors de magie. J’avais essayé de faire preuve de tact et de diplomatie dans mes propos, tout en me montrant le plus honnête possible envers lui. C’était volontaire car je savais à quel point il était coûteux de conclure un partenariat sur des malentendus. Le démon ne semblait pas prendre mal mes dires, ce qui était une excellente chose pour moi !
Il me proposa ensuite de reprendre un verre et acceptais sa proposition avec joie. Ce qui suivit fut des plus étonnants et des plus passionnant. Tout comme un magicien dans une foire, mon interlocuteur crut bon de me faire une petite démonstration de ses connaissances en matière d’alchimie. Reconnaissant toujours les démonstration publique d’un art en bon scientifique que j’étais, je jetais un œil vers sa main comme un enfant ébloui par la performance. Un sourire apparut sur mes lèvres lorsque je vis les pierres précieuses.
Absolem se leva de sa place pour me montrer que le petit tour de passe-passe authentique avait sur tenir toutes ses promesses. Saisissant les pierres de sa main, je les observais sous toutes leurs coutures. « Stupéfiant, c’est absolument stupéfiant, très cher ! Il me faut rendre justice à votre art ! Je vous promets de ne plus jamais douter de l’existence de l’alchimie. » Je le regardais alors avec malice et beaucoup d’admiration. « Vous êtes réellement une merveille, mon ami ! J’ai hâte d’en découvrir plus… Oh oui beaucoup plus… » Décidemment, j’allais de surprises en surprises avec cet homme si surprenant. J’aimais ce qu’il me montrait et je savais qu’un peu plus de démonstration pourrait rapidement de rendre addict. Non seulement de son art mais de lui également. « C’est du pur génie… mais une question me brûle les lèvres. Quel est l’intérêt pour vous que je puisse partager de telles connaissances ? En quoi seront-elles déterminantes dans nos affaires ? » J’avais dit « nos » comme si je voulais le rassurer sur mon entière et pleine collaboration déjà acquise dans mon sens.
acidbrain
Dernière édition par Hayden L. Ravenswood le Jeu 27 Juil - 21:55, édité 1 fois
La petite discussion qui était en train de se dérouler sous nos yeux était des plus intéressante mais surtout constituait le début d’une longue et formidable coopération entre personne du même type. Je l’avais choisis pour être l’un de mes partenaires les plus importants, un choix qui ne se décide pas à la légère et qui pourrait bien causer ma perte. Ainsi conférer à un être autant de pouvoir était un risque que j’étais prêt à prendre. Comme je l’avais souvent entendu : « le couple rentabilité-risque, ce couple est indissociable, ainsi si tu souhaites un bon retour sur investissement, il va falloir prendre des risques... ». Et c’était bien ce que je comptais faire avec ce cher Hayden.
Hochant la tête à ses dires, en effet il serait assez malvenu de l’appeler Henry ou Edward en sachant la vérité. Hayden était le parfait compromis, comme de toute façon, parler à l’un revenait (normalement) à parler à l’autre.
Alors que je passais un agréablement moment en sa compagnie, lui donnant les raisons de mon choix qu’en à la personne avec qui souhaitais travailler, il me remercie pour tous mes compliments qui « lui allait droit au coeur », oh, ce cher docteur, je lui souris, comprenant son manège sans le lui faire remarquer plus que par mon simple sourire. Il savait me parler mais surtout il comprenait mieux que la plupart des gens dans quelle situation il était actuellement. Cela me plaisait grandement, grand joueur que j’étais, de trouver enfin un adversaire digne de ce nom…
Laissant apparaître un rictus sur son magnifique visage, Hayden me demanda alors pourquoi il me choisirai moi. Qu’il était malin celui-ci ! S’en était presque jouissif ! J’avais tellement eu raison en posant mon regard sur ses activités… Les yeux brillant d’excitation et un peu d’une lueur malsaine, je répondis tranquillement à mon interlocuteur : « Me choisir c’est prendre le parti de ne plus vous cacher, de faire ce que vous désirer, d’avoir un allié de poids face à vos ennemis, c’est choisir le pouvoir, mais c’est surtout d’avoir l’immense honneur de collaborer avec moi sur une sorte de pieds d’égalité. Ce n’est pas donné à tout le monde, vous êtes l’une des rares personnes à pouvoir profiter de cette offre… Mais attention, celle-ci est assez limitée, elle est à saisir rapidement... ». J’avais fini ma phrase en le fixant un peu plus intensément qu’auparavant. Mon offre était exceptionnelle et à durée limitée, par contre une fois saisie, seule la mort pourrait le délivrer de ce pacte d’alliance… Mais à présent il devait bien en avoir conscience, il était intelligent et plein de ressources !
C’est alors que nous avions parlé de mon horrible fratrie, cela m’avait mit hors de moi car dans notre course à l’accession au trône, il était un peu mieux placé que moi, pour le moment. La donne allait être redistribuée bientôt, et JE serai l’unique choix qui s’impose. Néanmoins je fus ravi de constater que mon frère ne serait pas un frein dans cette entreprise, bien au contraire… Pour une fois qu’il pouvait servir à quelque chose celui-là ! Je levais mon verre à notre alliance tacite contre Belzébuth, le sourire aux lèvres. « Les ennemis de nos ennemis sont sont amis », il ne croyait pas si bien dire…
L’instant magique de notre conversation laissa place au vif du sujet, l’alchimie et ses merveilles, alors pour convaincre le scientifique que j’avais en face de moi, j’avais procédé à une petite démonstration en direct. Ainsi, il ne pourrait douter de la véracité de mes paroles et nous pourrions avancer un peu plus sur le terrain que je souhaitais emprunter. Je m’étais alors rapproché de lui, une fois la démonstration terminée, car il fallait inspecter le produit fini également, sinon, cela n’aurait presque qu’aucun intérêt. Je fus délicieusement satisfait de sa réaction, il avait prit les petites pierres et les examinait avec un soin méticuleux. Il semblait enchanté, presque aussi fou de joie la première fois où l’une de mes création alchimique avait enfin donné le résultat que je recherchais. Car oui, l’alchimie était sublime, mais l’apprendre en parfait autodidacte m’avait prit des années ainsi que de nombreuses heures, des sacrifices et la satisfaction de voir que l’apprentissage de cet art n’était pas donné à tout le monde.
Mon cher nouveau compagnon était alors passé du « je n’hésiterai pas à vous tuer » à l’admiration la plus totale. Je soupirais d’aise, si heureux à l’idée de l’avoir convaincu et tellement impatient à l’idée de construire un futur ensemble ! Je vous l’ai dit, il était parfait, reconnaissant mon travail, mon talent et montrant un réel enthousiasme ! Parfait !
« C’est du pur génie… mais une question me brûle les lèvres. Quel est l’intérêt pour vous que je puisse partager de telles connaissances ? En quoi seront-elles déterminantes dans nos affaires ? »
Je lui souriais plus franchement, Hayden s’était inclus dans le « nos » de nos affaires et cela ne pouvait signifier qu’une chose de la part d’un homme tel que lui. Cet acte délibéré voulait dire qu’il était acquis à ma cause et donc que j’avais réussi la première étape de mon plan.
« Mon cher Hayden, je pense que notre collaboration ne peut qu’apporter un nouveau souffle à mes recherches, ainsi votre esprit scientifique comprend ce que j’essaye d’entreprendre et pourra m’y aider. De plus... », je laissais un peu ma phrase en suspens, avant de reprendre, « ...l’alchimie est basée sur le principe de l’échange équivalent, ce qui nécessite un certain état d’esprit lorsque j’entreprends mes expérience pour la création de la pierre de philosophie, si vous voyez ce que je veux dire... ».
Tout en lui faisant mon petit discours, je m’étais rapproché de lui, passant même par derrière, posant mes mains sur ses épaules, oui, j’avais eu l’envie de le toucher un peu, puis je m’étais rapidement retirer pour éviter qu’il prenne mal les choses, on ne savait jamais. Du moins, pour l’instant notre alliance restait neuve et donc fragile, il nous faudrait des preuves de confiance afin que l’on puisse véritablement fonctionner comme une équipe. Je le savais et malgré tout j’étais prêt à patienter.
« Pour satisfaire les besoins de mes expériences, j’ai bâti un empire financier important, aux activités lucratives qui me permettent de m’autofinancer mais également de fournir une partie des ingrédients pour la création de la pierre…
Seul, je m’en sort très bien, mais avec un esprit tel que le votre à mes côtés, disons que nous pourrions passer à l’étape supérieure. »
Le plaisir que je pouvais avoir à converser avec lui était immense, et me donnait satisfaction dans bien des domaines. Pour l’instant je lui laissais le temps de digérer toutes ces informations, ensuite nous parlerions de confiance et de ce qu’il faut faire pour la gagner. En tout cas, c’était une grande avancée pour mes projets et ce cher Hayden en ferait certainement partie. A savoir maintenant jusqu’où il était prêt à s’aventurer dans les profondeurs des ténèbres...