Je suis Antonia.

Vendredi soir… Le lendemain, il n’y avait pas école et c’était mon soir, alors j’avais proposé à Lexie de venir la chercher après le collège pour que nous allions ensuite prendre un petit goûter ensemble chez Granny’s. Nous nous étions rencontrées lors des préparatifs de noël, elle avait semblé émerveillée par les décors et surtout par les guirlandes de lumières, et j’étais venue naturellement lui parler. J’étais naturellement sociable et j’appréciais les enfants. Alors c’était tout naturellement que j’étais allée lui parler. Les enfants sont ennuyants et ils ne servent à rien… Tu ne les comprends pas, c’est tout. Arsène venait d’un autre monde, on n’était jamais d’accord… Mais samedi, j’avais le contrôle du corps, alors si je voulais aller boire un chocolat chaud avec Lexie, je le ferais.

Il était bientôt l’heure la fin des cours et j’attendais Lexie devant l’entrée de son collège. Il y avait quelques parents. La plus part des enfants ici étaient grands, ils n’avaient pas besoin qu’on vienne les chercher, et certains devaient trouver ça un peu gênant d’avoir leurs parents sur le dos. J’espérais que Lexie ne ressentirait pas cette gêne à cause de moi.

Je l’attendais patiemment malgré le froid de l’hiver. J’espérais qu’elle n’allait pas trop tarder, sinon j’allais finir en esquimau. Les jeunes gens commencèrent alors à sortir, lorsque je vis la jeune fille que je cherchais, je lui fis un signe de la main pour qu’elle me voit et pour qu’on puisse aller au plus vite au chaud manger et boire quelque chose.

- Bonjour Lexie. Ta journée s’est bien passée ? Fis-je joyeusement lorsqu’elle arriva à ma hauteur.
 

 
J’avais hâte que les cours se terminent enfin pour rejoindre Antonia. Je l’avais rencontrée lors du marché de noël tandis que je passais mon temps le nez en l’air à regarder les magnifiques décorations, les illuminations avaient un étrange pouvoir sur mon coeur. J’adorais ça et elles avaient le pouvoir de me rendre de très bonne humeur. Et même si au début j’avais eu un peu de mal à parler avec la belle blonde, elle avait été si gentille et si douce avec moi, je finalement, je m’étais ouverte à elle.
Lorsque la cloche sonna enfin l’heure de la liberté, je soufflais enfin, très contente à l’idée de repasser un moment avec la jeune femme. Le professeur me retint un peu après la fin des cours, pour me parler un peu de mes notes mais surtout de la nette amélioration de mon comportement. Oui, j’étais légèrement plus...présente au foyer et je partais moins loin, je venais aussi plus régulièrement en cours ce qui pour l’école était une bonne chose. S’ils savaient que j’y venais juste parce que l’on m’y poussait, petit à petit, on me poussait à reprendre en main ma vie.

Je sortis alors de la classe, puis du bâtiment, jusqu’à me retrouver enfin à l’extérieur de l’enceinte de l’école, c’est à ce moment là que je vis que l’on me faisait un signe de la main. C’était Antonia, elle était venue me chercher jusqu’au portail. C’était très gentil ! Je souriais en me dirigeant vers elle. « Bonjour, Antonia… la journée était bien trop longue, mais heureusement elle est finie. », je lui souris gentiment, avant de me mettre à côté d’elle. « Et toi ? Tu as passé une bonne journée ? », lui demandais-je parce que ça m’intéressait vraiment.
 

J’étais plutôt contente, ça ne faisait pas très longtemps que j’étais arrivée à Storybrooke et j’étais parvenue à me faire quelques amis. Dont une jeune fille de quinze ans que j’avais rencontré pendant la période de Noël. Son regard illuminé par les décors m’avait saisie et ravie. Sa douceur, sa candeur m’avaient appelée, comme si elle me rappelait celle que j’avais été par le passé. Celle que tu es toujours. J’ai grandi… Physiquement peut-être, mais tu es toujours la même dans ta tête… Arsène avait tord, j’avais grandi et mûri. J’en avais l’impression en tout cas.

Ce n’était pas le moment de me disputer avec celle que j’appelais ma sœur. Lexie n’allait pas tarder à sortir de sa classe et nous nous retrouverons pour un bon petit goûter ensemble. Elle m’apprendra peut-être encore des choses sur ce monde étrange. Je ne maîtrisais pas encore tout, mais ça venait doucement.

La jeune demoiselle arriva enfin, sortant joyeusement de son école. Nous allions enfin pouvoir nous retrouver pour une petite sortie entre amies ! Elle vint rapidement me voir en me saluant, expliquant que sa journée avait été longue. Venant à mes côté, elle me retourna la question.

- Journée assez tranquille… J’ai étudié le chant à la maison avant de sortir un peu en ville pour me balader un peu, ensuite je suis venue ici.

Je me mis ensuite à marcher en compagnie de la jeune fille. Malgré la fraîcheur, il faisait beaucoup. Le soleil commençait tout juste à décliner, offrant un charmant tableau à admiré devant nos yeux.

- On va boire un chocolat chaud chez Granny’s ? Proposai-je en souriant.

 
Antonia était une très jolie dame et également l’une des bonnes rencontres de cet hiver. Depuis quelques temps, je faisais de nouvelles rencontres et je m’ouvrais peu à peu et même si j’avais toujours peur de mon pouvoir et de ce que ça pouvait donner avec es autres, j’avais décidé de changer. Petit à petit, et ça commençait par parler aux autres, et essayer de nouer des liens.

Après les cours, nous avions décidé de sortir toutes les deux et d’aller boire un coup, aussi la conversation démarra normalement lorsque je la rejoignis. La journée avait été longue et j’étais vraiment contente qu’elle soit terminée pour que nous puissions profiter. Antonia, elle semblait avoir passé une bonne journée et avait passé du temps à étudier le chant, se balader et dans un sens j’aurai vraiment aimé être avec elle au lieu de suivre des cours qui me faisait somnoler et écouter des professeurs me disputer pour mon manque de participation et d’attention.

Il faisait un peu froid, pourtant je ne le ressentais pas tant que cela, j’étais trop contente de m’être fait une amie, même plus âgée que moi, avec elle, c’était...particulier. Je l’appréciais beaucoup.

« Oui avec plaisir », lui dis-je pour que nous allions boire un chocolat chez Granny’s. Nous marchâmes jusqu’au café puis nous nous installâmes à une table, dans un coin tranquille. « Je suis contente que tu ais eu le temps de venir... », lui dis-je alors. Il n’y avait que quelques personnes avec qui je sortais ainsi, et Antonia venait d’en intégrer le groupe fermé...
 

 
Je n’avais clairement pas les mêmes amis qu’Arsène. Je préférais de loin fréquenté une jeune demoiselle qu’un client du Libertease… Je sais très bien à qui tu penses… Et j’apprécie sa compagnie. C’était un soir qui m’appartenait, alors j’avais le droit de faire ce que je voulais. Mais je suis là quand tu fais… Quand tu fais ce que tu fais ! Et ça ne me plait pas. Penses-tu que ça me plait d’être là, à t’écouter discuter avec une enfant ? Non. Alors chacune ses problèmes et son ennui. Tu es irrécupérable, Arsène. Je te retourne le compliment ma chère. Préférant ne pas continuer la conversation, je me concentrais sur la jeune Lexie qui sortait de l’école.

Avec le temps frais qui régnait en ce début de mois de Janvier, je lui proposais d’aller boire une boisson chaude chez Granny’s. Je prenais mes repères dans cette nouvelle ville qui était loin de tout ce que j’avais connu. Dans ce petit restaurant, l’atmosphère y était chaleureuse, il y avait plein de bonnes choses à manger et à boire. C’était un lieu qui me plaisait. Je préfère l’atmosphère du club de Madame Kramers… Pas la peine de le préciser, je ne le sais que trop bien. Nous étions deux opposés, et pourtant, il nous arrivait de nous entendre.

Nous marchions tranquillement jusqu’au café, en arrivant nous nous installâmes face à face pour pouvoir discuter aisément. La demoiselle semblait ravie de me voir, et ça me faisait plaisir.

- Je suis très contente que l’on puisse se voir aussi. Et merci pour tout ce que tu m’as expliqué sur ce monde, je comprends de mieux en mieux les choses. Dis-je en souriant.

Ruby passa à notre table pour prendre nos commandes avec bonne humeur. Je laissais Lexie faire son choix avant de faire le mien : chocolat chaud et muffin framboise-chocolat blanc. Un peu de douceur et de sucrerie pour moi.

- Tout se passe bien de ton côté ? Tu as pu te faire de nouveaux amis ?

J’avais cru comprendre qu’elle avait du mal à s’ouvrir aux autres, alors je m’inquiétais un peu pour elle.
 

 
Antonia était ce qui se rapprochait le plus d’une grande-sœur, aussi, tout naturellement j’appréciais sa compagnie, la laissant entrer dans le cercle fermé de mes relations. Bien sûr je restais courtoise avec les autres, mais seulement quelques personnes avaient réellement l’occasion de me connaître totalement. Ainsi, je faisais confiance à celle qui m’avait abordée un soir du marché de noël à propos des illuminations qui avaient su éclairer ma nuit mais aussi, me fabriquer un précieux souvenir.

« C’est normal, si je peux t’aider, je serai très contente de le faire. », lui répondis-je lorsqu’elle me remercia pour l’avoir aider à s’adapter à ce monde, nouveau pour elle, bien connu pour moi à présent. « C’est plus facile à appréhender lorsqu’on est pas tout seul. », si je pouvais faire quelque chose pour elle, l’aider à s’acclimater alors je prendrais le temps de lui expliquer, je prendrais du temps pour nouer notre lien et faire en sorte qu’il soit plus solide que jamais. Quand j’aimais quelqu’un, alors plus rien ne pouvait m’arrêter. Bon peut-être la forêt, avec mon sens de l’orientation déplorable, mais j’y travaillais, pour que plus rien ne puisse me retenir.

Je demandais à Ruby, un chocolat chaud ainsi qu’un muffin chocolat-caramel, une douceur qui m’aiderait à aborder le sujet suivant. Est-ce que tout se passait bien de mon côté et est-ce que j’avais de nouveaux amis…

« Curieusement, ces temps-ci je commence à me faire quelques amis oui, ça me fait plaisir autant que ça me fait peur... », je regardais Antonia, un peu triste, « J’ai peur de voir quelque chose que je ne devrais pas, et qu’ils se mettent en colère pour finir par me quitter...Tu comprends ? », je fis une pause… « Et puis, j’ai rencontré la Reine de Wonderland aussi… elle...elle m’a fait une révélation assez perturbante... », ajoutais-je en souriant à demi. J’espérais ne pas l’embêter avec mes histoires et aussi pouvoir un avis sur toutes les questions tournant dans mon esprit
 

 
Lexie était une jeune demoiselle des plus agréables. Sa timidité m’avait touchée. En la voyant fascinée par les lumières, je l’avais abordée un soir de marché de noël pour faire sa connaissance, et aussi pour lui demander de m’expliquer les traditions de ce monde pendant cette grande fête. Elle avait eu la gentillesse de tout me raconter, et ensuite, elle m’avait appris tout ce qu’il y avait à savoir pour m’adapter à Storybrooke. Il devait y avoir encore beaucoup de choses à connaitre.

- Je trouve ce nouveau monde fabuleux… Il y a plein de choses à découvrir. Et la technologie aide beaucoup ! Rien que le chauffage pou chauffer la maison, c’est plus efficace que le feu de cheminée j’en ai l’impression ! Et le téléphone pour parler à n’importe qui, n’importe quand ! C’est tellement plus rapide que les lettres !

Tout de ce monde était admirable. Sauf le club de Madame Kramers peut-être. Quoi ? Tu préfères les bordels de notre monde ? Je l’aurais su, j’aurais travaillé là bas à Camelot. C’est pas ce que j’ai dit !

Passant commande, je m’inquiétais ensuite des relations amicales de ma jeune amie. Je la savais très renfermée, mais je savais qu’elle finirait par s’ouvrir aux autres. Elle me rassura en expliquant qu’elle commençait à avoir des camarades de jeux. Ça lui plaisait, mais ça lui faisait peur aussi. Elle m’expliquait ses craintes. Elle avait aussi eu une conversation perturbante avec la Reine de Wonderland.

- L’inconnu fait toujours un peu peur… Mais il faut prendre des risques pour découvrir de nouvelles choses, et rencontrer des personnes parfois exceptionnelles. Tu as vu pour Arsène et moi, j’aurais préféré que ça reste un secret, mais ce n’est pas grave. Au moins, tu sais tout de moi, je me sens libre de ne pas avoir à te mentir. Et tu n’es pas obligée de dire aux autres ce que tu vois si tu ne veux pas… La Reine de Wonderland ? Juliette ? C’est quelqu’un de bien. Tu veux en parler ? Je peux peut-être t’aider ?
 

 
Je souriais à Antonia, son masque ni artifice, non, je l’appréciais vraiment beaucoup, elle était naturelle, vraie et c’était quelque chose que j’aimais beaucoup chez elle. Elle appréciait le monde dans lequel elle était venue, étant curieux à propos de la technologie, mais aussi étonnée par ce qu’elle pouvait faire. Moi j’y avais été habituée bien avant elle, de fait, ces choses là me semblait très naturelles, tandis que ma vie dans la forêt enchantée me semblait tout à fait lointaine… Je l’écoutais et je souriais, trouvant son enthousiasme communicatif.

J’informais Antonia sur mes progrès à côtoyer de nouvelles personnes, à me faire des amis, de nouveaux liens, malgré mes réticences et mes craintes, toutefois comme le disait très justement ma comparse, l’inconnu fait toujours un peu peur… Il fallait prendre des risques. Elle me parlait alors d’Arsène et d’elle, il était vrai que les deux filles étaient dans une situation très particulière… « Je ne me permettrait jamais de vous juger. Que ce soit toi ou Arsène, je vous apprécie toutes les deux. Vous êtes différentes et j’ai plus d’affinités avec toi, mais vous êtes pour moi, des amies très chères tu sais... », lui dis-je alors.

« Juliette est venue me parler. Enfin...elle est littéralement dessus du ciel ! C’était incroyable. Flippant. Mais incroyable. Bref. Elle est venue et m’a dit que j’avais un vrai papa et qu’il était encore vivant. Que c’était un mage à la cour de Wonderland et qu’il avait apprit que très récemment mon existence... », je fis un courte pause… « J’ai un peu de mal avec tout ça, je suis à la fois contente, triste, en colère, j’ai peur aussi, je ne sais pas trop quoi faire... », je regardais ma tasse, les mains contre celle-ci, essayant de trouver du réconfort dans sa chaleur.
 

Doucement, mais surement, Lexie grandissait. Elle apprenait à se faire confiance et aussi à faire confiance aux autres. Elle progressait à petits pas, à la vitesse qui lui correspondait, et j’étais plutôt contente pour elle. Elle réussirait ainsi à ce construire un cercle d’amis, elle aurait des personnes qui pourraient l’aider, sur qui elle pourrait compter. Bien sûr, j’étais prête à faire partie de ces personnes là. Le contraire m’aurait étonné.

Je lui montrais également que son don n’était pas un frein pour se rapprocher des autres. Au contraire, ça avait quelque chose de bon : personne ne pourrait rien lui cacher, et ses interlocuteurs pouvaient être libres d’être eux-mêmes. Comme j’étais libre de pouvoir lui parler d’Arsène. Oublie-moi, tu veux ? Je n’ai rien à voir avec tes amitiés enfantines. A croire que Lexie l’avait entedue, parce qu’elle affirma qu’elle nous appréciait toutes les deux : Arsène et moi. Même si elle s’entendait mieux avec moi.

- Je ne pensais pas que tu appréciais Arsène… Elle est parfois difficile…

Par la suite, je l’invitais à se confier à moi à propos de ce qui s’était passé entre elle et Juliette. Apparemment, c’était quelque chose qui la perturbait beaucoup, et ça me faisait de la peine de la savoir dans mal être. En l’écoutant, je compris pourquoi elle avait besoin d’en parler. Elle qui se pensait seule, elle avait un père biologique dans le monde des contes, plus précisément à Wonderland. Elle était un peu perdue dans ce qu’elle ressentait.

- Ecoute, c’est une grande nouvelle… surprenante, mais c’est une grande nouvelle. Juliette t’a donné la possibilité de pouvoir en savoir un peu plus sur toi, sur qui tu es… Mais tu n’es pas obligée de tout découvrir tout de suite. Laisse-toi le temps de réfléchir à tout ça, sans oublier que c’est l’opportunité de peut-être retrouver ta famille… de mieux te comprendre, toi et tes pouvoirs.