[Flashback] Quelque chose de Familier ~ PV: Neïlina K. Kramers

Quelque chose de familier

❝  Feat Neïlina K. Kramers ❞

Ça faisait quelques mois que j’avais embarqué sur le Revenge, le magnifique navire du capitaine Calico Jack, de son vrai nom John Rackham. Même s’il était un pirate, il se montrait gentil, doux et attentionné envers moi. Il m’avait aidée à me venger, et ensuite il m’avait prise sous son aile pour essayer de faire de moi une véritable pirate. Je me débrouillais très bien à l’épée, je visais plutôt bien au pistolet aussi et j’étais très douée pour voler les bourses aux ceintures ! Il ne me manquait plus que la prudence pour mieux appréhender les dangers et les ennemis. J’allais doucement apprendre à être sur mes gardes, Jack n’arrêtait pas de me répéter de faire attention, ça allait finir par me rentrer dans le crâne.

Quelques jours auparavant, nous avions réussi à prendre un énorme galion, il était plein de joyaux et d’or, nous avions pu tout prendre sur notre navire. Pour nous récompenser de notre exploit, Jack nous avait arrêté à un port et nous avait laissé quartier libre pour toute la journée. J’avais choisi de passer une bonne partie de l’après-midi avec mon capitaine pour discuter de tout et de rien, pour l’aider à faire ses comptes afin de partager le butin entre tous les membres de l’équipage, pour choisir notre prochaine destination. Il était comme un grand frère qui apprenait tout à sa jeune sœur, nous étions proches et nous nous entendions à merveille. Il se montrait toujours bien veillant à mon égard et me défendait toujours quand je m’attirais des ennuis. Il était le frère que j’aurais aimé avoir, et il était le frère que mon cœur avait choisi.

Finalement, il me conseilla d’aller me balader un peu au port, ça ne me ferait pas de mal de voir un peu ce qui se passait sur la terre ferme plutôt que de rester ici à tourner en rond sur le Revenge. J’acceptais sa proposition, tout en y mettant une condition : il devait venir me rejoindre quand il aurait fini de traiter toutes ses affaires, et il me promit de venir me voir à la taverne la plus proche vers l’heure du diner. Contente, je descendis gaiment du bateau pour aller explorer la petite ville portuaire. J’avais l’impression qu’il n’y avait pas grand à chose à y faire, il y avait quelques commerces par ici et par là, quelques endroits pour se restaurer et pas mal d’auberges pour accueillir les voyageurs épuisés par leur traversée. Rien de bien amusant en somme.

Soupirant, je laissais mes pieds aller là où ils voulaient, sans réellement de but. Il me fallait une occupation, sinon l’ennui me tuerait sur place. Je retournais sur la place du marché et puis me donnais à une activité que j’appréciais particulièrement : le vol. Avec discrétion et mon habilité habituelle, je parvins à subtiliser quelques bourses, quelques bijoux et parfois un ou deux fruits, cachant le tout au fond des mes poches, je continuais mon petit tour pendant un certain temps. Ça aurait pu durer jusqu’à l’heure du dîner si je ne m’étais pas fait prendre…

- ELLE EST LA !!! C’EST ELLE QUI M’A VOLE !!! Hurla un vieil homme.

Je relevais la tête, et vis qu’il était en compagnie de trois mousquetaires. Oups… Sans réfléchir un instant, je pris mes jambes à mon coup pour aller m’engouffrer dans les petites rues de la ville. J’entendais les bruits de la course des soldats royaux derrière moi. Il y avait trop de monde en ville pour que je me permette de me changer en louve. Si je me faisais prendre, je risquais de me faire accuser de voleuse et de sorcière en plus. Une condamnation serait suffisante… Jack ! Il devait vite arriver ! Il devait venir me sauver ! Il était encore tôt, mais peut être qu’il aurait fini avant, et qu’il pourrait me sauver la mise… Encore une fois.

Tournant dans le coin d’une rue, je me retrouvais soudainement sur une voie principale. Je voulus rebrousser chemin, mais les mousquetaires étaient juste là. Je repris alors le pas de course et essayais de slalomer dans la foule et je me retrouvais sur la route. Un cheval qui tirait une voiture se retrouva alors en face de moi, je laissais échapper un cri de surprise lorsque je sentis une énorme main se refermer sur mon avant bras pour me tirer sur le trottoir.

- Non ! Lâchez moi ! Je n’ai rien fait!!! Aaaah!!! Lâchez moi vous dis-je !!! Criai-je au soldat qui m’avait attrapée.

Les deux autres fouillèrent dans mes poches et trouvèrent tout ce que j’avais volé… Du regard, je cherchais Jack, espérant qu’il apparaitrait miraculeusement pour me sortir de cette situation. J’étais terrorisée à l’idée de finir en prison, juger et sans doute condamnée à l’aube de mes vingt ans.

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L'appel du sang

Anne
feat.
Anne


La noirceur est en chacun d’entre nous Anne, mais tu n’es pas forcé d’y succomber, c’était les mots que le prêtre qui m’avait recueilli m’avaient offert la dernière fois que j’étais allée au confessionnal. Il était mort. L’histoire officiel c’était qu’il était mort de vieillesse, mais je savais que ce n‘était pas le cas, monsieur De Winter n’avait jamais apprécié ou tout bonnement cautionner ma relation avec le prêtre, il l’avait fait tuer j’en étais persuadée. Il avait peur que je lui avoue les horreurs sexuelles qu’il m’avait offertes. Il avait peur des enfers, il avait bien raison parce que moi aussi j’allais l’envoyer en enfer et prématurément et si possible en souffrant. Je lui avais retiré sa femme, malheureusement, je savais que ce meurtre me resterait sur la conscience toute ma vie, mais sa mort était nécessaire pour détruire lord de Winter. Depuis que je m’étais mariée avec Athos, je tentais de lutter contre mon envie de vengeance. J’aimais cet homme envers et contre tout. Je voulais être digne de ce mousquetaire, mais j’en étais incapable, surtout depuis que le prêtre était mort. Mon « père » enfin l’homme qui m’avait acheté pour remplacer sa défunte fille était bien trop heureux depuis sa mort, il me regardait avec cet appétit sexuel qui me donnait envie de vomir, je savais que dès qu’il se retrouverait seul en face de moi il tenterait de m’abuser et ceux même si j’étais désormais à Athos. Il trouverait même la raison parfaite pour ce petit défit. Tandis que je pansais ma jument, Perle j’entendais des pas entrer dans l’écurie, puis des mains saisir ma taille avant qu’un baiser ne s’émisse dans ma nuque, un sourire étirant mes lèvres, je posais ma brosse tandis qu’Athos me retournait et posait un chaste baiser sur mes lèvres : « Ma douce, je suis désolée de rentrer aussi tard, une pirate nous a donner du fil à retordre,… Je ne pourrais pas me rendre chez votre père ce soir, les mousquetaires et moi-même devons préparer son exécution au petit matin et déterminer lequel d’entre nous interrogerons cette voleuse. Elle n’est pas venue seule, comprenez-vous ma douce ? » Mon sourire se fanant, je baissais la tête avant de m’efforcer de sourire pour répondre : « Ce n’est rien, je me sens faible aujourd’hui j’attendais que vous arriviez pour vous demander de décommander ce diner avec père… » Mon mari m’embrassant sur le front, il me prit dans ses bras et me mena jusque dans notre demeure avant de m’allonger dans notre lit pour me sommer de rester au chaud le temps qu’il revienne et qu’il décommanderait le diner avant de se rendre à la taverne. Dès qu’il eut passé le seuil de la porte, je sentais une vague de bien-être me saisir, j’étais débarrassée de mon entrevu avec mon prédateur sexuel de père, mais rapidement je me retrouvais éprise par un sentiment oppressant, j’avais l’impression qu’une chose horrible allait se produire. Mon cœur était serré, j’avais chaud, j’ouvrais la fenêtre à la recherche de fraicheur et l’histoire que m’avait compté Athos tournait et tournait encore dans mon esprit. Une pirate. Pourquoi la possible mort d’une personne me mettait dans cet état-là ? Je devais comprendre et j’allais comprendre coûte que coûte, quittant ma demeure après avoir enfilé un capuchon, je prenais la jument de la sœur d’Athos et partait droit vers la prison. Une fois arrivée, je m’occupais d’empoisonner la bière des gardes avec un puissant somnifère, avant de d’attendre patiemment que ses derniers ne se mettent à boire. Dès qu’un couloir se libérait je m’y engouffrais, il me fallu pas moins de dix minutes pour retrouver celle qui contenait la pirate, enfin c’est ce que je pensais : « C’est vous la pirate ? » Murmurais-je à travers les barreaux le visage dissimulé derrière mon capuchon.
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Quelque chose de familier

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Je sentais les mains des mousquetaires mes fouiller, ils avaient trouvé mon butin volé et me regardèrent l’air sévère. L’un d’eux continuait ses fouilles et lorsqu’il fut pencher vers moi, je lui mis un violent coup de genou dans le nez, sautait à pieds joints sur le pied du soldat qui me tenait. Surpris, ce dernier me lâchant, jurant dans sa gorge des mots incompréhensibles, pas sans doute pas très distingués, à mon égard. Profitant de cette confusion, je repris ma course dans la foule, me faufilant au milieu de ces dames aux coiffures vertigineuses, aux robes de toutes les couleurs. Il était évident que je faisais tâches au milieu de toutes ces femmes aux parures splendides. Enfin, l’heure n’était pas à la coquette jalousie, mais à la course pour sauver sa vie.

Endurante, je pouvais courir un long moment, mais je devais avouer que mes poursuiveurs étaient tenaces ! En pleine forêt, loin du monde, il m’aurait suffi de me changer en louve pour me sauver de ce mauvais pas. Mais dans une ville aussi peuplée, entourée d’autant de personnes, je ne pouvais pas me permettre de faire un tour de magie, tout en sachant que la magie m’avait pris beaucoup de choses. La seule chose qui pouvait me sauver à présent, c’était ce bon Jack. Il était très doué pour faire diversion et pour sauver la mise à tous ses hommes, de n’importe quelle mauvaise situation, il savait nous tirer d’affaire. Je t’en prie Jack, viens m’aider… Pensai-je.

Tournant dans une petite rue, je me retrouvais soudainement dans les bras d’un mousquetaire. Je lui hurlais à plein poumons de me lâcher, me débattant comme je pouvais, lançant des coups de pieds, des coups de poings dans tous les sens. Je voulais m’échapper, il était hors de question que je finisse en prison. Je me battrais jusqu’au bout, jamais je ne me rendrais de mon plein gré. Je tapais, griffais et j’allais même jusqu’à mordre ce qui me passait sous le nez ! Quand soudainement, je reçus un violent coup sur la tête et ce fut le noir.

Ça sentait l’humidité, le renfermée, la moisissure. Je plissais le nez et ouvris doucement les yeux. Mon crâne me faisait horriblement mal, et j’avais l’impression de voir tout flou. J’essayais tant bien que mal de ressembler mes esprits pour comprendre ce qui m’arrivait. Je réfléchis un certain temps, de longues minutes, avant de me rappeler que j’avais été attrapée par des mousquetaires. Si j’étais ici, c’était que Jack n’était pas venu, il ne savait rien de ce qui m’arrivait. J’avais voulu faire la maline en faisant les poches des clients du marché, et me voila prise au piège comme un vulgaire rat !

Non d’un chien ! Mais où avais-je donc l’esprit ?! Jack m’avait toujours dit de faire attention, de me montrer prudente et d’arrêter de faire les poches à chaque fois ! Sauf que j’étais douée dans ce domaine et j’aimais le montrer, c’était sans doute mon orgueil qui avait besoin de montrer à quel point j’étais forte pour le vol. Je rouspétais intérieurement contre moi-même, j’étais stupide et inconsciente ! Si mon capitaine venait me sauver, il me ferait sans doute la peau juste après ! Comment allait-il savoir que j’étais ici ? L’inquiétude commençait à monter… Et je ne savais même pas ce qu’ils allaient faire de moi.

Couchée sur le sol froid de ma cellule, je me redressai pour m’asseoir contre le mur, genoux repliés vers ma poitrine. Savaient-ils que j’étais pirate ? Où me prenaient-ils pour une simple voleuse ? Allait-on juste me couper une main ? Ou me prendre sur la place publique. J’entendis des bruits de pas venir vers moi, je relevais le regard et tombais sur un mousquetaire. Il avait quelque chose entre les mains, je regardais attentivement de quoi il s’agissait : une petite pièce d’or avec le symbole des pirates.

- Où est ton capitaine ? Qui est-il ? Quel navire ?
- Je ne sais pas ce que c’est, je l’ai volé à un homme au port. Je n’ai jamais mis les pieds sur un navire.
- Espèce de menteuse ! Comment t’appelles-tu ? Je ne t’ai jamais vue par ici ! Dis-nous pour qui tu travailles !
- Je suis arrivée ici par les voies terrestres. Je ne sais pas de quoi il s’agit, je l’ai volé à un homme au port. Répétai-je.

Il grogna, jura et frappa contre les barreaux. Je lui lançais un regard de biais avant de reposer mon front sur mes genoux.

- Tu seras condamnée à mort… Et on te fera parler ce soir.

Rien, aucun mot ne sort de ma bouche. Je restais là, sans bouger, réfléchissant à une solution. Me changer en louve dans ma cellule ? Non, ils m’abattraient comme un vulgaire animal en cage. Essayer de les convaincre mon innocence dans la piraterie ? Non, ils avaient l’air sûrs d’eux, rien ne le ferait changer d’avis. M’enfuir quand ils ouvriraient la cellule ? ça se pouvait se tenter, mais sous forme de louve par contre… Tant pis pour les accusations de sorcellerie, je n’avais pas le choix.

Plusieurs heures passèrent et quelqu’un revenait me rendre une visite. J’étais décidée à ne rien dire, aucune information n’allait sortir de ma bouche ! Mais au fur et à mesure que la personne approchait, plus j’avais une drôle de sensation, je ressentais une sensation familière et rassurante… Je relevais le nez pour voir qui venait. Il s’agissait d’une femme, je le savais, même si elle était cachée sous une grande cape et une grande capuche. Je la regardais attentivement, elle avait quelque chose de familier… Elle me demanda si j’étais la pirate. Je fronçais les sourcils. Ils envoyaient des femmes pour interroger les prisonniers maintenant ? C’était nouveau.

- C’est ce qu’ils disent, mais je ne suis pas une pirate… J’ai juste volé quelques personnes, dont un pirate il faut croire… Je viens de loin, et j’avais faim…

Homme ou femme, je ne ferais confiance à personne ici. Ils voulaient tous ma peau et je me refusais de me donner à eux aussi facilement. Je mentirais jusqu’au bout, et ferais tout pour les mener en bateau. Mais cette inconnue avait quelque chose de particulier…

- Nous nous connaissons ? Finis-je par demander.

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L'appel du sang

Anne
feat.
Anne


Les gardes riaient fort dans les couloirs de la prison tandis que les autres prisonniers me reluquaient de haut en bas, jugeant mon identité, tentant de deviner mon identité, j’allais devoir les tuer, songeais-je avec amusement tandis que j’attendais que la pirate ne me prête un tant soit peu d’attention. Cette dernière se retourna sourcils fronçait et je sentais mon estomac se nouait. Étrangement, je me sentais encore plus mal à l’aise à l’idée de savoir cette femme derrière ses barreaux, la détaillant de haut en bas, j’écoutais sa réponse tandis que je laissais échapper un léger rire avant de relever la tête vers elle pour répondre en un murmure : « Les mousquetaires ne mettraient pas une manante en prison, encore moins après un interrogatoire avorté… » J’étais persuadée de ce que j’avançais, cette femme était bel et bien une pirate et pour une raison inconnue les mousquetaires désiraient en savoir davantage sur elle. Enfin, inconnu pas tellement ils voulaient savoir pour quel capitaine elle travaillait, car si elle était là cela signifié que tout un équipage de pirate était potentiellement en ville et leur esprit héroïque voulait protéger les habitants de cette ville ainsi que la couronne du roi qu’ils servaient. Face à sa question je sortais de mes pensées avant de lui répondre avec un coup d’œil complice : « Non, mais cela va rapidement changer ! Je reviens dans quelques minutes. » J’allais la faire sortir d’ici, c’était décidé depuis le moment où j’avais décidé de défier les mousquetaires. Sur mes mots, je m’en allais sous les murmures des prisonniers qui seraient bientôt mort. Habitué par les lieux je me retrouvais rapidement dans le quartier général des mousquetaires et des gardiens qui étaient forte heureusement en pose repas, entrouvrant la porte discrètement je les admirais en train de s’endormir paisiblement autour de la table. Décidément mon somnifère maison marchait en merveille et couplé au vin ses effets avaient été boostés. M’adossant au mur jumelé à la porte j’attendais patiemment que les doux ronflements des hommes se fassent entendre et que je ne me décide à entrer dans leur antre. Automatiquement, mon regard se posa sur le visage de mon mari, et je sentais une pointe de culpabilité me saisir avant que je ne me ressaisisse pour trouver les collations des prisonniers ainsi que le peu de boisson auquel ses derniers avaient droit et y déverser sur assez de poison dans chacune pour mettre fin à leur jour. De toute manière ils seraient déjà tous mort songeais-je en regardant on mari avant de m’en aller vers le gardien des clefs pour lui dérober son trousseau et repartir vers la mystérieuse pirate. Une fois en face de cette dernière je retirais mon capuchon en haussant les épaules de manière enfantine : « Les hommes sont paresseux il faut vraiment tous faire tout seul ! » Ouvrant sa cellule, j’y pénétrais pour lui saisir ses menottes en fer et l’entrainais avec moi au pas de course, la dirigeant vers les sous-terrains de la prison je la laissais passer devant avant de la rejoindre une fois certaine qu’il ne restait plus la moindre trace de notre passage. « Avouez que vous ne vous attendiez pas à cela ! Est-ce que je peux me permettre de vous demander comment une pirate s’est fait prendre en flein grand délit de vol ? »
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Quelque chose de familier

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Mais qui était donc cette bonne femme ? Et qu’est-ce qu’elle me voulait ? Je préférais ne pas répondre pour éviter de dire une bêtise qui pourrait me vendre, et lui offrir ma tête sur un plateau d’argent. Il était hors de question que je meurs aujourd’hui ou demain, je savais très bien que pouvais m’en sortir, je m’en sortais toujours. Avec ou sans l’aide de Jack. Il me suffirait de manger ces mousquetaires tout cru ! Personne ici savait qui j’étais vraiment, et surtout ce que j’étais. L’effet de surprise avait toujours du bon. Surprendre son ennemi était de gros avantages !

Quoi ? Elle voulait apprendre à me connaitre ? Sans doute avait-elle un service illégal à demander à des pirates… Soudain, elle partit aussi vite qu’elle était venue. Je ne comprenais rien à cette histoire. Pourquoi une dame de son rang viendrait-elle en aide à une pirate comme moi ? Il y avait beaucoup de monde dehors qui pouvait l’aider bien mieux que moi. J’étais une femme, pour une mission quelconque, il était plus judicieux de faire appel à un homme qui était plus fort, plus apte à se défendre qu’une demoiselle, et il fallait l’admettre, en détresse, comme je l’étais. Cette petite madame était bien étrange. Pour commencer elle avait ce quelque chose de familier, je ne la connaissais pas, ça c’était certain. Mais il y avait quelque chose chez elle qui me rappelait ma famille de sang… C’était vraiment louche cette histoire.

L’inconnue me sortit de me pensée. Apparemment, les hommes étaient paresseux à ses yeux. C’était qu’elle n’avait jamais vu les hommes travailler sur un bateau pirate. On ne chaumait jamais ! Il y avait toujours quelque chose à faire, et tout le monde mettait les mains à la patte, les hommes les premiers ! J’étais la petite protégée de Jack, et j’avais le droit à plus de liberté que ses matelots, même si je m’appliquais tout de même à travailler comme les autres pour avoir l’impression de mériter mon pain et mon argent.

Madame ouvrit ma cellule et me délivrait également de mes fers. Elle m’entraina ensuite avec elle dans les sous-terrains de la prison en me laissant passer devant pour me rejoindre ensuite. Elle allait sans doute me demander quelque chose, ce n’était pas possible autrement, sinon pourquoi me sauver ? Dans quel piétrain est-ce que je m’étais encore fourrée ?! Un jour, je finirais par écouter Jack, et je ferais attention à mes arrières, et j’arrêterais de faire n’importe quoi…

- Non, en effet je ne m’attendais pas à ça. Pourquoi une dame comme vous me sauverait ? Qu’est-ce que vous me voulez ? Je m’ennuyais alors j’ai fait les poches de quelques personnes sur le marché, quelqu’un m’a vue… Erreur de débutant.

Nous continuâmes notre chemin jusqu’à retrouver l’air frais de la nuit. Il faisait déjà très sombre, le ciel était couvert, on ne voyait ni les étoiles, ni l lune. J’avais passé plusieurs heures en prison. Mon capitaine et ses hommes devaient sans doute me chercher. J’espérais pouvoir les croiser pour qu’ils me sortent de cette histoire étrange. Je préférais encore que Jack me passe un savon pendant une heure plutôt que de rester engouffrer dans cette situation qui m’échappait complètement et que je ne comprenais pas du tout.

- Je peux filer à l’anglaise ou vous attendez vraiment quelque chose de moi ? Parce que je ne pense pas vous être utile en quoi que ce soit, je ne suis pas une voleuse douée de toute évidence…

Autant demander à la principale concernée ce qu’elle comptait faire de ma petite. Au pire, il faisait assez noir pour que je réussisse à lui fausser compagnie facilement. Un peu plus loin, je n’aurais qu’à finir ma course à quatre pattes pour rejoindre le Revenge. On filerait vite au large, et plus personne dans cette ville n’entendrait parler de moi ! Je voulais rentrer chez moi, retrouver ma famille de cœur et ne plus entendre parler de cette prison et de ces stupides mousquetaires ! Même si cette femme attisait pas curiosité, il était préférable pour moi de partir… Je saurais peut-être quelque chose sur elle plus tard, un autre jour, dans une autre vie.

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Anne
feat.
Anne


Une fois dans les sublimes souterrains de la prison, je relâchais Anne en la libérant de ses fers avant de me vanter de l’avoir prise de cours. Cette femme était surprenante, quelque chose en elle m‘avait empêché de laisser les Mousquetaires décidés si elle devait vivre ou mourir. Visiblement je tenais dur comme fer à ce qu’elle vive et j’ignorais bien les raisons qui m’animaient. J’étais clairement étonnée et je n’osais même pas essayer de comprendre l’étrange sentiment qu’elle m’inspirait ce n’était pas de la pitié, pas de la haine, pas de l’amour. Je n’avais jamais rien ressenti de vraisemblable et si je ne comprenais pas mon soudain élan de justicière, la pirate était elle aussi interdite et confirmait mes dires avant de me poser plusieurs question auxquels je n’avais pas tellement de réponse. Je ne savais pas pourquoi j’avais tenu à la sauver, mais une chose était sûr elle se trompait sur mon compte, j’avais certes l’air d’être une femme de la haute société mais mon dessin était bien plus complexe qu’il n’y paressait. Hochant les épaules avec désinvolture n’étant guère bien encline à lui compter mes doutes je jouais dans son jeu un court instant : « Ô disons que j’avais envie de me distraire en contrant les plans des mousquetaires, rien de plus rien de moins. Mais par contre j’aimerais savoir pourquoi ils s’en sont pris à vous les mousquetaires ne traitent pas les histoires de piteux vol à l’étalage ils ont bien mieux à faire. Donc je sais que vous êtes une pirate, comme eux le savent d’ailleurs, donc quel genre de femme êtes vous ? Visiblement vous avez déjà une idée bien précise de celle que je suis… » Entamant la marche, consciente que rester sous la trappe était pas le meilleur endroit pur communiquer, je ne prenais pas attention à savoir si elle me suivait ou pas. Elle le ferait j’étais sa seule chance de sortir d’ici en vie. D’ailleurs le simple fait qu’elle puisse envisager de filer à l’anglaise me fit rire, me retournant vers elle, je laissais mes doigts jouer avec mes boucles unique vestiges des toques de Médusa sur ma personne : « File à l’anglaise, sauf votre respect vous serez incapable de sortir de ses souterrains sans mon aide, se sont de véritable labyrinthe et pour une raison qui m’est encore étrangère je souhaite vous garder en vie donc nous allons devoir faire route ensemble ! » Annonçais-je sans lui laissais le temps de répondre avant de retirer ma cape pour lui donner, dévoilant ainsi ma seconde cape. Ah le génie du crime c’était vraiment une seconde façon de penser pour moi. « Enfilez cela et accélérez le pas, dans moins d’une demi-heure, les mousquetaires et les gardes se réveilleront et feront le tour des cellules honteux. Quand ils s’apercevront de votre disparition ils se lanceront à votre poursuite et interrogeront les prisonniers un par un. Forte heureusement ses derniers seront tous mort avant qu’ils n’aient eu le temps de prévoir un plan d’interrogatoire digne d’eux… » Mes prédictions annoncées je ne pus m’empêcher d’aborder un sourire machiavélique avant de demander une fois que nous fûmes face à une fourche : « Donc où est-ce que je dois vous déposer ? D’ailleurs pourrais-je connaitre votre nom ? »
© Gasmask

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Tout ça me semblait bien étrange, pourquoi une belle inconnue viendrait-elle aider une pauvre prisonnière capturée dans la journée ? Elle attendait sans doute quelque chose en retour, ce n’était pas possible autrement. Mais étrangement, au fond de moi, une petite voix me disait que je pouvais avoir confiance en cette dame. Elle me semblait familière, comme si je l’avais déjà rencontrée, mais que je ne me souvenais pas où je l’avais vue la dernière fois. Peut-être était-ce le cas, je l’avais déjà rencontrée dans le passé, et mon esprit ne s’en souvenait pas, mais que mon inconscience essayait de me le dire.

Finalement, je choisis de lui poser directement la question, je voulais savoir ce qu’elle me voulait. Son explication était plutôt floue et ne me convenait qu’à moitié. Mais je n’obtiendrais sans doute pas plus de sa part. Et puis, je n’étais pas une distraction moi d’abord… Après, si elle avait envie d’embêter ces maudits mousquetaires, qu’elle le fasse. Par contre elle voulait en savoir un peu plus sur moi, comment on pouvait savoir que j’étais pirate, le genre de femme que je suis.

- Hm… Au début c’était vraiment qu’une histoire de vol, quelqu’un m’a vue faire et m’a dénoncée. Mais une fois arrêtée, ils m’ont fouillée et ils ont vu une pièce que j’avais sur moi, une pièce de pirate. Enfin, c’est la pièce d’un trésor volé par des pirates, donc de fil en aiguille, ils ont compris ce que j’étais vraiment. Je suis juste une femme qui s’est engagée dans la piraterie. Et bien vous avez l’air d’être une dame de la société vous, qui ne devrait pas trainer avec les prisonniers des mousquetaires, et qui n’a rien foutre là. Répondis-je le plus naturellement du monde.

Je la suivais, tout en réfléchissant à un moyen de partir. La liberté avait toujours une odeur particulière et en la suivant, je savais que je pourrais retrouver la sortie. L’air libre avait un autre parfum que celle des souterrains humides, je savais que je ne perdrais pas. Je ne me perdais jamais. C’était l’un des avantage de mon côté louve. Mon odorat me permettait toujours de retrouver mon chemin, et mon instinct de survie m’aidait aussi à trouver des solutions. Mais ça, elle n’était pas censée le savoir !

- C’est gentil madame, mais sachez que je sais toujours retrouver mon chemin… J’ai un sens de l’orientation inné qui me permet d’arriver à destination quoiqu’il arrive. Mais puisque vous y tenez, je vous suis.

Soudain, elle me donna sa cape alors je lui répondais. Elle en avait une autre en dessous. Hm… C’est qu’elle avait tout prévu cette petite dame. Je posais le vêtement sur mes épaules et la suivis en trottinant. C’était elle qui me disait ça ? Pfff ! Si elle savait vraiment ce que j’étais, je me changerais en louve et je me mettrais à courir, ça serait elle qui serait à la traine ! Qu’est-ce que je pouvais être orgueilleuse des fois, il fallait que je me calme, ce n’était pas parce que j’avais passé une mauvaise journée que j’avais le droit de m’en prendre à elle, elle m’avait sauvée après tout
Par contre, ça m’étonnait d’entendre tout ce qu’elle avait fait. Ainsi, elle empoisonnait les gens ? Elle les faisait dormir, et les tuait ? Mais qui était donc cette dame ? Et elle avait un sourire plutôt flippant.

- Au port… Il faut donc prendre à droite madame. Je m’appelle Anne Bonny. Et vous ?

Même ici, ça sentait la mer… Et j’avais envie de lui montrer que j’étais capable de me débrouiller toute seule…

- Je vous l’ai dit, je sais trouver ma route. Mais je suis ravie de vous connaître…

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Anne
feat.
Anne


Elle était sceptique, elle ne croyait pas en moi et se demandait pourquoi est-ce qu’elle devait me faire confiance, mais je ne me démontais pas. En cet instant j’ignorais qui elle était. Je ne savais pas qu’elle était capable de retrouver son chemin aussi je me vantée d’être l’unique personne à pouvoir la sortir de là. Bien entendu je ne comptais pas faire le chemin dans un silence religieux. Je comptais bien comprendre pourquoi est-ce qu’elle comptait autant pour mon mari et ses agaçant partenaire. Cette dernière finissait par me répondre en jurant qu’au départ tout cela n’était qu’une histoire de vol, les mousquetaires l’on pris en flint grand délit et après une fouille au corps ils ont trouvé un médaillon de pirate sur elle. Levant les sourcils surprise, j’écoutais la suite de son histoire avant de rigoler face à sa description avant de répondre : « Et bien il ne faut pas se fier aux apparences, je suis la femme d’un de ses mousquetaires certes, une femme de la ville certes, mais je suis aussi la plus grande vengeresse que cette ville ait connue et contrairement à vous je ne garde jamais sur moi une chose qui pourrait m’incriminer. » D’ailleurs je ne gardais jamais rien pour m’incriminer, je prévoyais un plan de A à Z, rien n’était jamais laissé au hasard, enfin sauf ce sauvetage éclair là j’avais dû improviser légèrement et aller rapidement droit au but mais il n’empêche que je restais tout de même clean jusqu’au bout des ongles et quand mon mari rentrera ce soir en vociférant sur la perte de cette pirate je compatirais à sa défaite et lui jurerais qu’il ne me soupçonnera pas le moins du monde. De son côté Anne se vanter de savoir se repérer dans n’importe quel environnement, étrange comme remarque d’ailleurs je n’en croyais pas un mot si cela était le cas pourquoi ne partait-elle pas ? C’est d’ailleurs pour cela que je lui demandais son nom et l’endroit où je devais la mener lorsque notre chemin mena à une fourche. Comme j’aurais pu le pressentir cette dernière me demanda de la mener au port et j’acquiesçais avant de rire face à la justesse de sa remarque. « En effet, je vais finir par vous croire lorsque vous dites être capable de retrouver votre chemin qu’importe l’environnement » Face à son identité j’hochais la tête, elle me retournait la question et un court instant j’eus envie d’y mentir, mais rapidement je me ravisais pour une raison inconnue je n’avais pas envie de mentir à cette femme : « Enchantée Anne, je m’appelle Anne de Winter » Prenant à droite, je resserrais les pans de ma cape sur mes épaules, le froid environnant me glaçant légèrement avant de demander ma curiosité piquer à vif : « Comment faites-vous pour vous repérer si facilement ? Et l’équipage dont vous faites partie qui vous dit qu’il est toujours dans cette ville ? »
© Gasmask

Quelque chose de familier

❝  Feat Neïlina K. Kramers ❞

Il état vrai que les apparences étaient souvent trompeuses. Qui penserait qu’une jeune femme de vingt ans à peine pouvait être une pirate ? Qui aurait pensé qu’une demoiselle au teint aussi délicat que le mien se serait engagée dans une telle voie ? Personne. Et pourtant, je l’avais fait, et ça avec plaisir. J’étais heureuse telle que j’étais, avec cette vie un peu hors du commun qui me permettait de toucher un semblant de liberté. Une fois que je saurais tout à fait me débrouiller toute seule et éviter les erreurs que j’avais commises aujourd’hui, tout irait encore mieux. Enfin, en prison, ma liberté était très loin… Heureusement que cette femme aux facettes biens cachées était venue me sauver, et je ne savais même pas pourquoi elle faisait ça.

- Je pense qu’à force de chercher la vengeance, vous allez finir par vous attirer des ennuis. J’ai fait une petite bourde aujourd’hui, mais je ne la referai plus. Il faut apprendre de ses erreurs, et j’ai appris de la mienne. C’est le plus important.

Il fallait essayer de vois le côté positif de la chose, ce n’était pas une expérience dépourvue de but et de sens. Nous pouvions dire que c’était une façon d’apprendre des choses et d’acquérir à un certain savoir pour ne pas faire d’autres bêtises à l’avenir. Je saurais être prudente et ne pas m’attirer d’autres problèmes. Et je songeais à écouter un peu plus attentivement Jack. C’était qu’il savait ce qu’il disait en fait… J’avais l’impression d’être une enfant qui s’était fait prendre en flagrant délit… En même temps, il y avait de quoi avoir honte, une telle bêtise… Je n’aurais jamais dû faire ça.

En discutant un peu avec elle, je voulus lui montrer que j’étais dans la capacité de me débrouiller toute seule. Par orgueil, je lui indiquai par où nous pouvions retrouver le port : à droit. Ça la fit rire, elle semblait commencer à me croire quand je disais que j’étais dans la capacité de retrouver mon chemin dans n’importe quelle situation, n’importe quelle circonstance. Il y avait bien des avantages à être une louve, dont celui d’avoir un odorat surdéveloppé qui me permettait de trouver ma route sans encombre. La preuve était là.
Alors que nous marchions, nous commencions également à faire connaissance. Tiens, nous avions le même prénom ! Drôle de coïncidence. Au moins, je ne risquais pas d’oublier son nom, je m’en rappellerais longtemps.

- Eh bien, nous ne risquons pas d’oublier nos prénoms respectifs à ce que je vois. Les coïncidences sont parfois folles. Et je continue à penser que vous avez quelque chose de familier.

Madame de Winter avait ce que quelque chose qui m’inspirait une certaine confiance, comme si je la connaissais depuis toujours que je nous étions de vieilles amies. Pourtant, son visage, son caractère ne me disait rien. Elle pouvait être une vengeresse hors pair, je n’avais pas peur d’elle. Après tout, j’étais une pirate qui avait déjà tué, et une louve meurtrière qui avait commencé à chasser l’être humain depuis ses quinze ans, alors ce n’était pas cette petite bonne femme qui allait me terrifier. Mais quand même, elle avait ce «je ne sais quoi »… J’aurais aimé savoir ce que c’était.

En avançant, il commençait à faire froid. Mais je ne dis rien, me contentant de refermer un peu mieux ma cape sur moi. Il y avait un petit silence qui s’était installé. Elle me demanda soudainement comment je faisais pour me repérer aussi facilement et si l’équipage de Jack m’attendait encore ici. Je me demandais si je devais lui dire la vérité… J’avais envie d’être honnête avec elle, mais je devais également être prudente, peut-être qu’elle allait m’envoyer au bûcher pour sorcellerie ??

- Pour un marin, l’odeur de la mer sent à des kilomètres… On retrouve toujours la mer. Et j’ai un assez bon odorat. Mon capitaine ne partirait pas sans moi, je le sais… Et de toute façon, on devait rester jusqu’à demain au port, le temps de ravitailler correctement le navire.

Ce n’était qu’un demi mensonge finalement… Je n’avais pas complètement menti. J’avais en effet un bon nez, mais c’était en raison de ma nature animale. Je lui en dirais plus si elle posait la question éventuellement. Mais sinon, je m’en tiendrais là. Quant à la disparition du Renvenge, je n’y croyais pas. Jack m’avait promis de me protéger et de me garder avec lui. Il tiendrait sa promesse, j’en étais persuadée.

- Vous avez toujours vécu ici ? Lui demandai-je curieuse.

Peut-être qu’elle avait été ailleurs auparavant, et que je l’avais croisée dans une autre ville, ou durant mon ancienne vie, qui sait ? Il fallait creuser la question et trouver des réponses.

(c) sweet.lips

L'appel du sang

Anne
feat.
Anne


La demoiselle n’avait pas tord, elle me mettait en garde face au fléau de la vengeance et je me contentais d’hausser la tête pour lui prouver que j’écoutais tandis que nous marchions tranquillement dans l’obscurité humide du port je préférais ne pas en rajouter. Je vivais dans la peur et j’en étais consciente même si j’essayais de me convaincre que cette vie me convenait pleinement. Depuis que ma catin était morte et que j’avais été recueilli je vivais dans le mensonge et une fois acheté par les De Winter pour remplacé leur défunte fille ce mensonge n’avait fait que s’accroitre un peu plus chaque jour jusqu’à devenir l’unique identité que je puisse avoir. Je devais me protéger et je ne savais comment faire sans user de stratège, manipulation et violence. De fils en aiguilles nous apprenions timidement à nous connaitre, l’orgueil d’Anne la pirate semblant être ce qui la faisait avancé, elle ne pouvait s’empêcher de se targuer d’être doué en repérage et me le démontrait par A plus B ce qui me faisait clairement rire. Si elle était aussi douée que cela pourquoi ne partait-elle pas tout bonnement en me laissant en plan dans ses sous-sols ? « J’ai la même sensation envers vous, dès que mon mari m’a parlé de vous je n’ai pu me résoudre à le laisser faire, pourtant c’est bel et bien la première fois que je vois votre visage » Confessais-je d’une voix légèrement plus basse, je ne comprenais pas d’où cela pouvait provenir, cette femme était une parfaite inconnue. Je ne sauvais as les gens je les tuais, c’était plus simple et moins encombrant, mais qu’importe, ce qui m’intriguait c’était qu’elle ressentait la même chose que moi. D’où venait-elle ? Tant de question me tirailler et je n’avais pas l’intention de la faire fuir en l’harcelant alors je commençais par demander comment elle faisait pour se repérer dans un lieu où elle était arrivée pour la première fois, enfin c’était ce que je supposais. « J’espère que l’arrivée des mousquetaires n’aura pas perturbé les plans de tes camarades, cependant si ils sont encore là je te conseil de les convaincre à plier le camp, ils fouilleront tous les bateaux pour te retrouver et autant toi que moi nous ne voulons pas qu’ils y parviennent, je pense que nous tenons toutes les deux à notre tête. » Expliquais-je en appuyant bien sur le fait que les mousquetaires la rechercheront sans relâche, elle devait partir, partir avant d’être à nouveau capturée et interrogée de manière plus intrusive et qu’elle ne me dénonce littéralement. Pendant ma réflexion, cette dernière me devança en me demandant si j’avais toujours vécu ici. Mon cœur ayant un raté, je m’arrêtais avant de la scruter, généralement toutes personnes qui me posaient ce genre de question étaient exécutées dans l’heure, m’humectant les lèvres je me raclais un peu la gorge avant de répondre : « Non, j’ai passé les huit premières années de ma vie dans un petit village à l’ouest de cette ville près du port, mais depuis j’ai toujours vécu ici et vous ? » M’humectant les lèvres une fois de plus les lèvres je demandais : « Si ce n’est pas trop indiscret comment êtes-vous devenu une pirate ? Êtes-vous née ainsi ? »
© Gasmask

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[Flashback] Quelque chose de Familier ~ PV: Neïlina K. Kramers

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