La fin d'année est arrivée bien vite, le froid aussi, et pourtant, Ingrid n'y est pour rien. Non, l'hiver est bel et bien là et ses festivités aussi. Un marché de Noël a été dressé sur la grande place avec différents stands qui raviront petits et grands, allant des différents articles de Noël, des vêtements chauds comme des écharpes, des gants, des bonnets, mais également de quoi vous restaurer, vin chaud, crêpes, gaufres, pommes d'amour, chocolat chaud (avec ou sans cannelle). Granny y a même un petit stand tenu par Ruby et y présente ses créations. Si vous n'avez pas encore fait vos cadeaux, vous trouverez sûrement votre bonheur ici, ou au moins de quoi vous divertir, vous promener et faire des rencontres. Les enfants adoreront poser avec le père Noël pour des photos souvenir ou faire un tour de manège. Venez, c'est convivial.
La période de Noël est similaire à la cervelle de Sydney Glass : creuse. C’est une période remplie de joie et de bonne humeur, dépourvue de gentillesse et de bonté, s’en est déplorable. Evidemment, qui dit joie et bonne humeur, dit pas de potins et de ragots à raconter. Même les connasses de la ville du type Cora ne font rien de bien méchant, ça me déprime. Rien à raconter… Je n’ai tellement rien à raconter dans mes articles que je suis carrément obligée d’aller faire un tour au marché de Noël, paroxysme de cet élan d’espoir et de bonté à Storybrooke. Mais où est la haine ? Où est le drama ? Je veux du théâtral, des séparations, des scandales, des trahisons ! Mais rien de tout cela… Deux-trois réconciliations à la limite mais rien de plus. Cette période de l’année est tellement bon enfant que Cruella pourrait faire son mea culpa et arrête de tuer tous les animaux à fourrure de la ville… Mouais… Non, elle ne le ferait pas.
Enfin, j’ai toujours espoir que la reine des scandales Regina, bien concurrencée par sa mère, ou par son mari, nous fasse un petit drama. Après-tout, sa vie est tellement bancale et dérisoire que tout est possible avec elle. N’oublions pas le fait, que si besoin, je pourrais faire ressortir quelques dossiers comme le fait qu’elle ait couchée avec le mari de Juliette, ou lui révéler le fait que sa sœur est en ville (ah oui, elle a une sœur…), ou alors que sa mère est en réalité la pire ennemie de son ex ? Actuel ? mari, qui est d'ailleurs mon neveu, d'où ma haine envers Cora… Mais bon, ce serait pas drôle de tout lui apprendre… Il faut savoir garder le suspense, et puis lorsqu’elle l’apprendra d’elle-même, ce sera tellement plus drôle.
Ma foi, me voilà en chemin vers le marché de Noël, enfin, le temps de ma réflexion, j’y suis déjà. La chiante Granny et sa fille peu respectable ont monté un stand miteux et inintéressant, quelques autres stand vendant des babioles gonflés par les prix « Noël », des bières bon marchées sont à vendre, ainsi que d’autres boissons non alcoolisées (non alcoolisé = inintéressant selon le théorème Rita Von Marburg), enfin, un marché de Noël quoi. Les décorations auraient pu être sympathique si elles étaient différentes de celles de des années précédentes, et la fête aussi, si elle n’avait pas été organisée par les festives et dévergondées bonnes sœurs, fées, du couvent. J’allume donc l’une de mes célèbres cigarettes, ayant finalement pris un vin chaud et papillonne entre les stands, arborant mon célèbre faux sourire rempli d’hypocrisie, enfin, pas pour tout le monde, il y a quelques personnes que j’apprécie. Bon, elles sont rares.
Noël... Cette tradition m'avait toujours laissée dubitative. D'un côté, je ne pouvais qu'apprécier l'idée de donner et recevoir des cadeaux, goûter des yeux cette magie qui, qu'on le veuille ou non, s'insinue partout dans l'atmosphère. Les gens sont différents, ils sont transformés. Certains retombent en enfance, on le voit à leurs yeux, pétillants, de souvenirs comme de lumières. Les odeurs de canelles et de pain d'épice s'ajoutent au parfum du froid et de la neige. Dans un éternel recommencement. Tous les ans, c'est pareil. Tous les ans, c'est différent... C'était sans doute ce qui rendait le spectacle tristement amer pour moi. Parce que, de l'autre côté de cette illusion de bonheur universel il y a la douleur de tous ceux qui, comme moi désormais, ne peuvent partager cette légèreté. Oui, alors que j'adorais jusque là Noël, il me faisait mal... J'étais pourtant venue, sans bien savoir pourquoi d'ailleurs. J'avais entendu parler de ce marché, les nouvelles vont vite dans le microcosme de la ville, surtout quand elles sont bonnes. J'avais hésité, puis j'avais refusé de sombrer plus encore dans le morfondage profond (oui, c'est un mot. Je ne sais pas s'il existe, mais je m'en fous !). Ressasser tout ce que j'avais perdu cette année ne m'aiderait pas à tenir bon, alors autant rappeler à moi les souvenirs d'antan, ces bribes de bonheur que le temps ne me volerait pas. Les goûts et les saveurs sont le plus puissants des remèdes en la matière. Je le savais d'expérience mais j'en fus plus convaincue encore lorsque, humant la cannelle et les épices du vin chaud, un sourire me gagna. Je m'arrêtais pour en prendre un, par pure gourmandise, mais ne le but pas aussitôt, puisant au creux de mes mains la chaleur et la douceur qui en mimaient d'autres. Assise dans un coin, j'observais d'un oeil bienveillant le spectacle qui se déroulait devant moi. Les familles, les couples, les enfants, surtout. Je laissais le monde défiler, savourant de le voir faire, le plus simplement du monde. J'avais trouvé un banc, au bord du chemin, pas vraiment à l'écart, mais pas non plus en plein milieu. J'étais toujours vêtue comme dans la Forêt Enchantée, j'avais simplement ajouté un mantel de laine bordé de fourrure blanche. Je n'avais froid qu'aux oreilles et au visage, mais les pieds ne tarderaient pas, en dépit de mes bottes fourrées. Peu m'importait, je me sentais étrangement bien. C'était une bulle que je m'accordais, je le savais pertinemment. Mais elle me faisait du bien. C'était peut-être ça la fameuse magie de Noël, après tout...
Mon premier noël. Je ne fêtais pas noël sous l'océan et je dois dire que le fêtais ici me plaisait beaucoup. J'avais vu sur le panneau d'affichage qu'il y avait un marché de noël. J'étais sûre que ça allait être agréable, aussi, par ce froid, je m'étais habillée chaudement, laissant libre ma chevelure rousse avant de me rendre à cette fameuse fête, chaussée d'une paire de chaussures à talons noires. J'espérais qu'il n'y aurait aucun soucis car je ne voulais pas assister à cela, après tout, de ce que j'en avais appris par Juliette, Noël est une fête conviviale avec beaucoup d'amitiés, familiale et puis avec pleins de bonnes choses à manger.
Arrivée au marché de noël, je m'émerveille devant autant de beauté. C'était vraiment très beau et le froid de l'hiver n'arrêterais pas les gens de venir ici. M'approchant des stands, je regardais tout avec curiosité avant de m'approcher d'un stand où une dame exposait des mini objets qui représentait les princesses de Disney et un sourire naquit sur mes lèvres lorsque je reconnu celle qui me représentait. La voulant plus que tout, je tendis l'argent nécessaire à la jeune femme et pu avoir le petit objet. Le rangeant dans ma poche, je continuais à faire le tour du marché avant de m'arrêter au stand des boissons chaudes pour prendre un chocolat chaud avec de la cannelle.
Je regardais autour de moi, espérant voir Juliette. Je me rendis compte que je ne lui avais pas acheté de cadeau de noël. Apparemment, c'était important de faire cela, aussi, je me dis qu'il faudrait que j'y pense et je vins m'installer sur un banc pour siroter mon chocolat chaud tranquillement en regardant toutes les personnes qui affluaient.
Granny m’avait conseillé de venir faire un tour au marché de Noël, je ne comprenais pas bien pourquoi, mais quand elle m’avait dit que CJ y serait peut-être, j’ai tout de suite accepté. J’aimais bien cette fille, elle était gentille et plutôt jolie. Il faisait froid aujourd’hui, j’avais donc enfilé une tenue assez chaude. Je déambulai dans les allées du marché sans vraiment comprendre cette tradition. Je trouvais ça un peu idiot. Soi-disant que la magie de Noël, c’était le partage et tout ça et là, on vous vendait un tas de trucs et c’était ça la magie de Noël. Je ne savais plus trop sur quel pied dansait. Les stands se succédaient, des objets, de la déco, des bijoux, des trucs de Noël, mais surtout, le plus important : de la nourriture. Il y en avait sur tous les stands et à mesure que j’avançai, je sentais mon estomac qui hurlait à la mort pour que je lui donne quelque chose à manger. Ca n’allait pas tarder d’ailleurs : j’apercevais déjà le stand de restauration de Granny au bout de l’allée. J’en bavais presque d’avance.
C’était d’ailleurs à cet endroit que s’amassait le plus de monde, la plupart des adultes avec des boissons et les enfants avec de la nourriture. Bonjour le stéréotype. Je souris à une jeune femme rousse assise sur un banc, elle semblait un peu paumée avec cette tradition, comme moi en somme. Je me dirigeai ensuite vers Granny. Cette dernière était envahie par le monde, elle était déjà presque à court de stock, ce qui la rendait un peu nerveuse. Elle détestait ce genre de situation imprévue. Je m’efforçais de tenter de la faire sourire, mais rien ne fonctionnait. C’est alors que je l’entendis : la musique. C’était la seule que je connaissais sur Noël : Santa Claus is coming to town. Je me mis alors à danser en chantant en playback. Au fur et à mesure, je ne sais pas bien comment, je me suis retrouvé à danser sur une table vide qui servait à récupérer les déchets. Les gens rigolaient, mais même s’ils se moquaient de moi, je m’en fichais parce que Granny souriait et c’était le plus important. En me tendant une assiette en carton avec une crêpe au chocolat dessus et un gobelet de chocolat chaud, elle me murmura un « merci » dans l’oreille. J’étais heureux de pouvoir lui rendre service.
Je partis alors m’installer à côté de la fille rousse, son banc était presque vide et ça me permettait de poser mon gobelet à côté de moi pendant que je dévorai ma crêpe.
Finalement, notre stand annuel de fin d’année fonctionnait plutôt bien. Voyant que les Soeurs s’en sortaient bien, je décida de prendre un peu de temps pour me balader et je commença à marcher dans le marché de noël, regardant les différents stand avant d’acheter un chocolat chaud et continua mon chemin alors que la neige tombait. J’aimais tout ça, j’ai toujours aimé Noel et ce n’est pas aujourd’hui que ça allait changer. Il faudrait que je pense à acheter quelques cadeaux pour le Couvent, après tout, elles faisaient tellement de bonnes choses qu’elles avaient bien le droit d’être récompensées non ?
Aussi, jetant des coups d’oeil sur les stands, je me promenais. Je m’arrêtais souvent pour regarder un peu ce qui m’entourait. Puis ne trouvant pas grand chose, je vins finalement à retourner au stand. Installée, je ne quittais pas les soeurs des yeux tout en sirotant mon chocolat chaud avant de finalement le jeter, une fois terminée. Un coup de vent fit virevolter ma chevelure blonde et me fis légèrement frissonner mais un léger sourire naquit sur mes lèvres. J’aimais l’hiver, oui j’avais toujours aimé l’hiver, quel que ce soit l’endroit, quelle que soit l’époque.
C’était un grand moment de soulagement cette période, tout le monde était heureux, la neige blanche régnait un peu de partout et puis…je ne sais pas, je trouvais ça vraiment magique et puis, c’était le moment de se retrouver avec les gens qu’on aime et n’est-ce-pas cela le plus important en fait ? Être entourée de ceux qu’on aime et passer de bons moments. Je crois qu’il n’y a rien de mieux !
Noël était proche et j’allais le fêter sans mon mari. J’avais failli ne pas y aller et me terrer dans mon appartement, mais je ne voulais pas faire partie de ces personnes qui fuyaient devant leur problème. Je l’avais bien trop fait et à chaque fois, je me retrouvais prise de remord. Enfilant une robe rouge, des escarpins de même couleur, que j’agrémentais par une veste en similicuir blanche. Croisant mon reflet dans le miroir, je laissais échapper un soupir avant de graver un sourire sur mon visage. La voix de ma mère se réveillant dans mon esprit pour me murmurer : « Juliette rappelle-toi, le plus essentiel c’est de sourire, le sourire est le meilleur des masques. Le plus important c’est l’image que tu renvois aux autres. J’avais toujours détesté cette façon de voir et je me retrouvais en train de l’appliquer à la lettre. Etait-ce le signe que j’avais touché le fond ? Certainement, en tout cas ça serait ce que Rosaline aurait dit. Fermant mon esprit à cette mélancolie, je marchais vers le marché de Noël me forçant à chaque pas de fermer mon cœur à toutes les mauvaises pensées qui me hantaient. Automatiquement, je sentais mon regard se poser sur la chevelure de cuivre de celle qui pouvait être considérer comme une de mes meilleures amies. Ariel. Un sourire sincère se gravant sur mes lèvres, je marchais au petit trot vers elle avant de poser mes mains sur ses yeux en riant tout en demandant :
Storybrooke était un bled paumé, jamais je n’aurais pu dire le contraire. Mais je pouvais cependant affirmer qu’il avait ce charme des petits villages à Noël. Tout était recouvert de neige et madame le maire avait vu les choses en grand pour ces fêtes de fin d’année. Bien sûr, j’avais dû m’y coller et pratiquement tout faire toute seule, mais pour une fois j’avais été plutôt contente. J’espérais bien que cette fête resterait inoubliable pour les enfants. On avait prévu un traîneau dans lequel le Père Noël viendrait pour faire des photos avec les enfants ainsi qu’un igloo où les enfants pourraient s’amuser à grimper ou rentrer dedans comme bon leur semblait. Cette fête leur était dédié, surtout qu’avec toute cette neige, ils auraient la possibilité d’en construire, des bonshommes de neige, d’ailleurs ces derniers se multipliaient déjà en ville. Je trouvais ça magique.
Aujourd’hui, j’avais décidé de me rendre au marché de Noël, une tradition pour moi, mais surtout j’avais envie de voir si cet endroit serait une réussite. Le seul endroit, plus ou moins, dédié aux adultes, impossible de passer à côté. J’avais enfilé mes bottes et mon manteau, toute joyeuse d’aller en ville. J’espérais que Juliette me rejoindrait plus tard.
Sur place, j’achetai quelques babioles que je comptais envoyer à mes parents et ma famille. Même si j’étais triste de passer les fêtes sans moi, je ne voulais pas les faire culpabiliser. Je remerciai tout le monde avec un grand sourire et en leur souhaitant de joyeuses fêtes, je devais avoir l’air niaise mais je m’en fichais, j’étais beaucoup trop contente. Finalement, dernière étape de mon périple : le stand de Granny. J’y pris un vin chaud et, une fois mon gobelet en main, me retournai pour me mettre en quête d’une place où m’asseoir.
Alors que je sirotais mon chocolat chaud tout en regardant autour de moi, un rouquin vint s'installer sur le même banc que moi et me salua. Je lui rendis son sourire avant de finalement reprendre la parole.
« Oh bonjour... », je me mords la lèvre avant d'ajouter « Et bon appétit. » dis-je en souriant.
Alors que je termine mon chocolat chaud, mon regard s'assombrit très rapidement alors que j'entends la voix amicale de Juliette. Je ris avant de prendre la parole.
« Un poisson lune ? »
Je ris avant de me lever pour prendre Juliette dans mes bras.
« Je suis tellement contente de te voir ! Ta tenue est très belle ! C'est tellement fabuleux tout ça ! Tu sais que j'ai même trouvé un petit objet qui me représente ? J'ai donné les...les billets verts nécessaires et la dame m'a donné l'objet. J'adore tout ça ! Mais...je crois que ce sera tout ce que je ferais, car je n'ai personne avec qui fêter tout ça. »
Mes mains posées sur les yeux de la petite sirène, je remarquais le rouquin à côté de mon ami et je le saluais d’un geste de la tête poli avant de rire à sa remarque. Un poisson lune celle-là on ne me l’avait jamais faite, la libérant de mon emprise lorsque je la sentais bouger je la serrais dans mes bras en souriant véritablement. J’avais eu raison de venir, mieux valait être avec mes amies plutôt que seule à brouiller du noir seule comme je l’avais fait ses vingt-huit dernières années.
« Je suis heureuse de te voir ici aussi et merci pour le compliment tu es radieuse toi aussi. »
Lâchant cette dernière pendant qu’elle m’expliquait qu’elle avait trouvé un objet qui la représentait et qu’elle avait payé non pas sans une certaine fierté visiblement.
« Ô il faudra que tu me montres ça ! Bien sûr que si tu as quelqu’un avec qui le fêter ! »
Marquant une pause, je lui offrais un sourire radieux avant de reprendre :
« Moi, tu vas le fêter avec moi et certainement Louise aussi, enfin si ça te tente bien sûr »
Repassant une mèche de ses cheveux derrière ses oreilles, je lui souriais tendrement avant de me retourner vers le jeune homme en essayant de déterminer s’il nous écoutait ou s’il était un ami d’Ariel auquel je devais me présenter.