Je vis le jour peu de temps après les grands évènements de la Seconde Guerre Mondial. Vous savez, ce moment où les naissances ont explosées pendant le baby boom. Cependant, je n'étais une enfant désirée, loin de là. Mes parents étaient tout deux de jeunes personnes en quête d'amusement et d'amour frivole sans attachement après avoir vécu la guerre. Ils s'étaient rencontrés par hasard et s'en suivit une aventure charnelle qui ne dura que quelques semaines, rien ne devait allé plus loin. Seulement voilà, le destin a fait que la jeune femme se retrouva rapidement enceinte. N'oublions pas que nous sommes dans des années où une femme mère célibataire était la pire des hontes pour sa famille. Les deux jeunes gens se retrouvèrent forcés au mariage dans les semaines qui suivirent, avant que le monde puisse voir s'afficher le ventre rond de la demoiselle. Ni l'un ni l'autre n'était prêt au mariage, encore moins l'un avec l'autre, mais ils n'eurent guère le choix, et c'est dans ce climat de tension que suis née. Je suis donc loin d'être le fruit du véritable amour comem d'autre ont put l'être, pourtant j'aurai réellement aimé que ce soit le cas. J'ai passé mon enfance à voir mes parents se déchirer, pour tout, pour rien, chaque jour de l'année. Mon père s'était mis à traîner dans les bars, à trop boire. Ma mère, elle, était devenue une femme au foyé austère, regrettant la belle époque où elle pouvait sortir librement et s'amuser. Elle était encore jeune et belle, mais elle était pieds et poings liés maintenant qu'elle était mariée. Surtout que mon père, lui, ne se privait pas pour faire des entorses à son serment de mariage en ayant une énorme quantité d'aventure. Il faut dire qu'il était un très bel homme et qu'il ne se voyait pas renoncé à sa liberté surtout pas pour un mariage dont il n'a pas voulu. Depuis que je suis petite, ma mère n'a pas cessé de me reprocher d'être venue au monde, d'avoir ruiné sa vie, me rendant un peu plus malheureuse chaque jour qui passait. Mon père était un peu plus gentil avec moi, il venait m'embrasser le soir avant que je n'aille dormir, il essayait de prendre soin de moi, parfois. Mais je me sentais complètement délaissée et j'en avais marre, réellement cette vie ne me convenait plus. Le seul moment où j'arrivais à m'évader un peu s'était quand j'allais chez la voisine, lorsque ma mère me confiait à elle pour sortir avec ses amies. Cette femme était un peu comme ma confidente, très gentille et très à l'écoute, j'avais l'impression qu'elle me comprenait mieux que personne. Elle adorait me raconter les histoires de Peter Pan, je crois qu'elle m'en a toujours raconté depuis le début. Je l'avais idéalisé ce fameux Peter, lui et ce Neverland dans lequel il vivait. J'aurai aimé... Oui, j'aurai aimé vivre dans un endroit comme celui-ci, loin de tout, loin d'ici.
Un soir, ce fut la fois de trop, une énième dispute de mes parents dans lesquels je me retrouvais coincé comme coupable encore et toujours. S'en était trop pour moi, j'en avais assez. Je suis montée en trombe dans ma chambre, fermant la porte à clef derrière moi, comme si ce geste pouvait laisser mes problèmes enfermés loin de moi, derrière une barrière infranchissable. Je me suis dirigée vers la fenêtre et j'ai souhaité de toute mes force qu'on vienne me chercher, me sauver, qu'on m'emmène loin, qu'on m'emmène à Neverland et que je puisse y rester pour toujours sans jamais remettre un seul pied ici. C'est alors que l'ombre est apparue et m'a emmené. J'étais très effrayé au début. Entendre des histoires sur une chose, et le vivre en est une autre. C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que la magie existait vraiment. Me voici donc à Neverland, j'avais la sensation qu'un rêve se réalisait, que tout serait bien mieux maintenant. J'ai rencontré Peter, ce fameux Peter Pan que j'avais tant idéalisé, mais il se trouve que le rêve dépasse bien trop la réalité parfois. Peter n'était pas vraiment la personne que je croyais qu'il était ou plutôt que j'aurai espéré qu'il soit. Et je n'ai jamais eu peur de lui dire. Chaque fois qu'il faisait quelque chose que je jugeais inapproprié ou trop dure, je n'hésitais pas à m'interposer ou à lui dire clairement ce que je pensais peu importe les conséquences. Les garçons perdus pensaient que j'étais folle de parler à Peter de cette manière, mais étrangement, il ne m'a jamais fait peur ou impressionné. Et, contre toute attente, il n'a jamais été méchant envers moi. Au fil du temps, nous avons partagé mille et une chose, nous nous sommes rapprochés à tel point que jamais je ne me revoyais partir de cette île pour vivre loin de lui. J'étais littéralement et irrémédiablement tombée amoureuse de lui. Je passais mes journées en sa compagnie et j'étais triste de le quitter chaque nuit, si bien qu'une nuit, nous décidions de la passer ensemble, lasse de se séparer à chaque fois. Ce fut une nuit incroyable, une nuit que je ne pourrais jamais oublier. Je me sentais bien, tellement heureuse de m'être encore rapproché de Peter.
Quelque temps après ce rapprochement physique qui nous avait liés, je sentis que quelque chose n'allait pas. En effet, j'étais bizarre, je me sentis bizarre, différente. J'avais certains symptômes que ma mère m'avait décrit un million de fois en se plaignant de ce que je lui avais fait subir pendant sa grossesse. C'est ainsi que je me rendis compte que.. J'étais bel et bien enceinte de Peter. C'était encore très très récent, mais je pouvais le sentir très clairement. Je ne savais pas comment réagir, les choses étaient devenus soudainement si compliqué. Une chose est sûre, je devais en parler à Peter. Allant jusqu'au campement pour lui parler, je suis rapidement tombée sur son ombre qui avait des choses très importantes à me dire apparemment. Et là, j'avais l'impression de tomber de haut, de très très haut... L'ombre m'annonça que Peter était déjà au courant pour ma grossesse et qu'il était hors de question pour lui de laisser ça arrivé, après tout il n'avait fait que jouer avec moi et que c'était un prix bien trop cher payé pour un simple amusement. Mon coeur se brisa net en mille morceaux, j'ai bien cru mourir de chagrin en un instant. Sans hésiter, je demandai à l'ombre de m'emmener avec elle, de me ramener chez moi dans le monde réel. Cette dernière ne se fit pas prier et m'attrapa dans la seconde qui suivit pour accéder à ma demande. Sauf qu'au lieu d'arriver à Londres, je me retrouvais à Los Angeles, perdue au milieu d'un nouveau monde bien plus avancé que je ne reconnaissais pas.
Contre toute attente, je m'adaptais plutôt bien à ce nouveau monde que je découvrais aussi rapidement que je le pouvais pour ne pas attirer trop l'attention. Très vite, je rejoignis un foyer pour jeune maman où je pus passer tranquillement ma grossesse tout en commençant des études en parallèle. Il s'avère que j'étais plutôt douée pour étudier. Du coup, je poursuivis un peu dans cette voie, travaillant à temps partiel pour pouvoir vivre correctement avec ma fille Lily qui était née depuis peu. C'est ainsi que je passais les cinq premières années de ma vie, n'ayant pas une minute à moi pour penser, car je savais que si je me mettais à pensé, j'allais de nouveau pleurer, comme je l'avais tant fait chaque nuit pendant des années. La tristesse et la colère contre Peter ne quittaient pas mon coeur quoi que je fasse, en attendant pour moi les hommes, c'était terminé, pas un seul n'avait pu m'approcher depuis cette histoire, il était hors de question de souffrir autant à nouveau. Je me concentrais sur l'éducation de Lily et sur mon nouveau métier que j'avais choisis avec soin; infirmière. J'étais épanouie dans ma vie, même si il restait un grand vide que je n'arrivais pas du tout à combler quoi que je fasse.
Aujourd'hui j'ai 26 ans et je vis plutôt bien. Ma fille est merveilleuse, mon travail me plaît, les choses avancent doucement. Mais un jour, alors que je promenais dans la rue, je vis une carte postale qui atterrit juste devant moi. Sur cette dernière on pouvait lire "Storybrooke". Sans vraiment comprendre, je me suis surprise à me dire que, je devais aller là-bas, comme si mon coeur savait que quelque chose d'important nous attendait dans cette ville inconnue. C'est ainsi qu'avec ma fille, nous firent nos valises direction Storybrooke.