Je commençais à paniquer. J’avais beau l’appeler je ne l’entendais pas me répondre. J’essayais de me rappeler de sa position quand j’avais usé de mes pouvoirs pour me remonter à la surface en vain. Si je l’avais blessé je ne m’en remettrais pas, les vagues étaient plus puissante à cause de moi et je peinais à me maintenir à la surface. Alors que je pesais le pour et le contre d’une tentative de sauvetage sous-marin Ariel se manifesta rassurant mon cœur et mon esprit. Naturellement, elle fut plus rapide que moi et m’atteignait sans le moindre mal. Elle s’excusa et je lui souriais malgré le fait qu’elle ne me regardait pas :

« Tu n’as pas à t’excuser, … »

Je ne m’étais pas noyée. Cette dernière me ramena sur la rive et mon cœur toujours légèrement paniqué se calmait. Ariel quant à elle continuait de s’en vouloir et me donnait la raison de son comportement. Je l’écoutais avec attention, les sourcils froncés :

« Oh »

Lâchais-je sans réellement m’en rendre compte, quand Ariel parla du danger qui guettait son royaume. M’humectant les lèvres aux gouts beaucoup trop salé j’ajoutais dès qu’elle eut fini :

« Tu n’as pas un moyen de contacter ton père ? Lui il pourrait te dire ce qu’il se passe ? »

Questionnais-je tout en retirant ma queue de sirène. Posant cette dernière devant nous je prenais ma serviette pour sécher mes cheveux. Ses derniers frisant à cause du sel j’abandonnais et me séchais les cheveux avant qu’Ariel ne tourne les yeux vers moi pour me demander une faveur.

« Chez Grannys on pourra commander cela oui »

Répondais-je en souriant avant de mettre la serviette sur mes épaules pour cacher mes cicatrices en continuant de l’écouter :

« Dis-moi juste quoi faire et je le ferais Ariel ! Mais tu sais un aller-retour vers Atlantica pourrais te rassurer … Peut-être que ses poissons ont tort … »

Ou peut-être pas, songeais-je tristement, mes pensées déroutant automatiquement vers Ingrid. Nous n’avions pas pu la mettre hors d’état de nuire. J’avais détruit son château, par pur éclat de colère, certes, mais un tel acte avait dû la mettre en colère. Une chose à pas faire face à une sociopathe comme cette sorcière. Je n’osais pas lui en parler tant qu’elle n’en savait pas plus. Tout comme moi Ariel savait qu’elle était dangereuse.

« Vient-on va chercher un chocolat chaud avec plusieurs supplément chantilly »

Me levant je pliais la serviette avant de plier la serviette pour la mettre dans le sac. JE lui tendais la main, en tenant dans ma seconde main la robe que j’enfilerais quand elle sera levée.

Je ne cessais de penser aux poissons-rêves. Ils m’étaient apparus à moi. Est-ce-que cela présageait quelque chose de mauvais pour les jours à venir pour le peuple des sirènes ? J’étais très inquiète pour mon royaume mais je ne pouvais pas retourner à Atlantica. Pas maintenant, pas comme ça. Après être revenue auprès de Juliette, je m’étais dirigée vers la rive avec elle avant de me sécher et de mettre mon bracelet pour pouvoir retrouver mes deux jambes.

Je ne cessais de m’excuser auprès de la Reine blanche avant que cette dernière ne me dise que je n’avais pas à m’excuser en ajoutant qu’un allez-retour à Atlantica me rassurerait sans doute mais je ne voulais pas y retourner. J’ignorais pourquoi mais je me sentais plus en sécurité ici que là-bas. Levant le regard vers juliette, je reprends finalement la parole.

« Je pense que je peux trouver un moyen de contacter mon père ou au moins l’une de mes soeurs. Il doit bien y avoir un coquillage transmetteur quelque part dans Storybrooke. » dis-je simplement à ma meilleure amie.

Je vins à demander à Juliette si on pouvait se procurer un grand bol de chocolat chaud avec un maximum de chantilly. Elle me confirma cela, qu’on pourrait se le procurer au Granny’s. Un sourire éclaira mon visage avant de disparaître lorsque la jeune femme me dit qu’elle ferait tout pour m’aider. Posant ma main sur la sienne, je lui fais un sourire rassurant.

« Je ne sais pas Juliette… Les légendes des vieux poissons disent que les poissons rêves sont détenteurs de mauvais présages mais tu as raison, je ne devrais pas écouter tout ce qu’ils m’ont dit, ce n’est sans doute pas tout véridique. Mais j’ai peur… j’ai peur que tout soit lié à Ingrid. » énonçais-je à la jeune femme.

Prenant sa main, je me relève et range ma serviette avant de respirer longuement.

« Allons donc boire notre chocolat chaud, ça me fera du bien d’oublier cela. »

Mon regard se perdit vers l’horizon. Je pensais à papa. Comment verrait-il le fait que je ne réagisse pas à l’appel des poissons-rêves ? Pense-t-il que je préfère m’offrir à ma part humaine plutôt que sirène ? Je suis née sirène, je le suis au plus profond de mon âme, jusque dans chaque parcelles de mon corps mais je crois que je ne suis pas si apte à lutter pour les poissons-rêves qu’ils doivent le penser. Je frissonne légèrement avant de sourire à Juliette alors que l’on marche pour se rendre au Granny’s.

« Ca va, ne t’inquiètes pas… »  

Cette histoire m’inquiétait. J’étais croyante. Je préférais modérer les mots d’une prophétie, ou d’une légende, mais la vie m’avait appris qu’il était dangereux de sous-estimer les écrits des prophètes. La mort d’Alice en était la preuve, j’avais refusé la guerre mais ma sœur était quand même morte pour que le règne de Cora persiste. Repoussant cette pensée sombre, je tentais de me concentrer sur les mots de ma meilleure amie. Elle ne voulait pas quitter la ville pour nager vers son royaume d’enfance. En mon sens c’était la chose la plus censé à faire, mais je pouvais comprendre qu’elle voulait chercher une autre solution. Son prince était encore ici, à sa place je n’aurais pas réussi à quitter Roméo simplement pour prendre des nouvelles.

« Oui certainement, Regina en a peut-être un … »

Déclarais-je en un sourire avant de demander ce que je pouvais faire pour l’aider. J’avais vraiment envie de l’aider. Elle avait tant fait pour moi, je n’avais jamais pu l’aider, je lui avais peut-être bel et bien sauvé la vie quand nous étions sur les terres du nord, mais là encore rien n’était sûr. Elle aurait pu faire de même, surtout avec le trident de son père. Elle me demanda un bol de chocolat chaud, et je lui proposais d’aller chez Granny.

« Si c’est Ingrid nous la vaincrons une fois de plus, ensemble on est plus fort que séparé. Quoi qu’il advienne souvient toi que tu n’es pas seule. »

Replaçant une de ses mèches rousses derrière ses oreilles, je lui déposais un baiser sur son front en tentant d’avoir l’air positive :

« Allez, on y va ! »

Lui souriant je la prenant par le bras comme une lady savait faire et nous marchions vers le restaurant de la vieille Granny. Sur le chemin, je sentais mon inquiétude pour mon royaume monter en flèche. Si l’océan commençait à tomber sous le contrôle d’Ingrid mes terres seraient les prochaines à devoir se battre contre cette sorcière. Mon temps ici était compté. Il fallait dénouer la situation avec Roméo pour pouvoir retourner là où était ma place.

Une fois chez Granny, nous prîmes un chocolat chaud et nous parlâmes de tout et de rien pour clore cette journée le plus convenablement possible malgré le mauvais présage que nous avions reçu.