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Nouvelles têtes
Souhaitons la bienvenue à Eve Copeland, Ruby S. Lucas & Thalie O. Lowell qui nous ont rejoint récemment. N'hésitez pas à passer par leur fiche de présentation pour leur souhaiter la bienvenue, ou sur leur fiche de liens.
Le calendrier de l'avent
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La soirée de la veille avait été chaotique. Déjà il y avait eu ma rupture avec Neilina. Nous nous étions vu juste avant la reprise de mon travail auprès de Regina et nous étions tombés d'accord pour arrêter notre « relation » là où elle était. Si j'avais cru cela simple pas ça ne l'avait du tout était. J'avais été triste de la quitter mais je ne pouvais pas faire autrement. Après, il y avait eu ce coup de fil au travail me disant que ma femme se faisait embêter et que je devais venir la chercher. Ça a avait été la partie facile. Mettre des droites aux gars qui embêtaient ma femme et prendre un air méchant.... Le retour chez moi avait été plus dur pour moi. Déjà il avait fallu que je ne laisse pas le choix à Juliette pour qu'elle me suive. Je l'avais même porté comme un sac à patates pour monter dans les escaliers. Puis je l'avais mise dans mon lit et je l'avais laissé dormir tranquillement. Moi j'avais des tonnes de questions mais tout devrait attendre le lever du jour. Je n'avais pas le choix.
J'avais super mal dormi. J'avais mal à la nuque et au dos aussi. J'avais aussi ces images en tête. Celle de mon ancien bonheur avec Juliette et aussi la peur de la voir se faire malmener vu ce qu'elle m'avait avoué la dernière fois. Je me levais du canapé puis je préparais un café et une aspirine pour ma princesse encore endormie.
« Bonjour. »
Je posais sur la table de chevet une tasse de café avec un verre d'eau et une aspirine. Elle en aurait besoin et même si je n'avais pas du tout envie de la ménager je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir une certaine tendresse pour elle. Même si hier soir elle avait été trop loin.
« Je crois qu'il faut qu'on discute de ce qu'il s'est passé hier soir. Je t'attends dans le salon. »
Je ne lui laissais pas le temps de répliquer. Je sortais de la chambre puis j'allais m'asseoir dans le canapé. Je passais ma main sur ma nuque. J'avais mal dormi sur le canapé qui était trop petit pour moi. J'aurai pu la faire dormir sur le canapé elle, après tout elle l'aurait mérité mais je n'avais pas pu m'y résoudre. Je la vis arriver dans la salon toute penaude et je sentis un léger sourire apparaître sur mon visage. Des souvenirs m'étaient revenus en tête hier soir et ça m'avait troublé une bonne partie de la nuit. Je lui montrais du doigt le fauteuil situé en face de moi. Sur la table basse il y avait de quoi manger, il y avait beaucoup trop à manger d'ailleurs mais bon.
« Qu'est-ce qu'il t'a pris ? »
Je ne comprenais pas son comportement et je tendais pour le moment de rester calme. Je ne voulais pas m'énerver pas tout de suite pourtant comme elle me connaissait bien elle savait que j'étais en colère mais plus parce qu'elle m'avait fait peur qu'à cause de son comportement. J'avais vraiment eu peur pour elle. J'avais cru la perdre et ça je ne pouvais pas l'accepter.
Il y avait une chose à savoir sur les soirées enivrées, c’est qu’importe le nombre de fou rire qu’on a eu, s’il y avait de l’alcool et ou des inconnus à l’équation le lendemain on finissait toujours par le regretter. Vous l’aurez compris, ma soirée avait été mouvementée et terriblement alcoolisé, j’ignorais combien de litre d’alcool j’avais ingurgité. Je savais que j’avais été rejointe par Robin par le plus grand hasard du monde et qu’ensemble nous avions laissé notre tristesse derrière les portes du bar pour laisser place à l’insouciance jusqu’à ce que ça parte en cacahuète et que Robin et moi avions été ramassé par Regina et Romain suite à l’appel paniqué du propriétaire du bar dans lequel nous nous battions.
Résultat de notre soirée insouciance ? Robin avait été ramassé par Regina et mené je ne sais où et moi j’avais été transporter comme un sac à patate par mon mari dans des grognements de protestation. Je l’avais mauvaise. J’étais en colère et blessé, et même s’il avait usé d’une technique de jeu que nous avions par le passé, je n’avais pas été réceptive. Je ne m’étais tue uniquement pour m’empêcher de rendre le peu que j’avais mangé et l’intégralité de ce que j’avais bu sur lui et j’avais fini chez lui exténuée et dépressive à souhait. Il m’avait couché dans son lit et malgré ma colère envers lui son odeur m’avait apaisé et fait dormir comme un bébé.
La tête lourde je me réveillée en entendant sa voix me saluer. Ouvrant des yeux apeurés je regardais autour de moi, ne reconnaissant strictement rien autour de moi. Mon cœur battait à tout rompre tandis que je me relevais, ma tête me tournait et je grimaçais avant d’entendre à nouveau la voix de mon mari m’apprendre qu’il m’attendait dans le salon. Ok je ne rêvais pas j’étais chez lui. Baissant les yeux sur mon corps, je voyais ma robe jaune toujours sur moi. Ok donc j’avais dormi habillé et il n’avait pas dormi avec moi au vu de l’autre côté impeccable du lit. L’odeur du café me chatouillant les narines, je grimaçais avant de grogner. Putain j’avais trop mal à la tête. Buvant le café en me disant que ça me ferait du bien. Je grimaçais une fois de plus. Après un peu de concentration, je reconstituais ma soirée et regardais le drôle de comprimé que Romain avait posé à côté de mon verre. Le prenant dans ma main je l’examinais sous toutes ses facettes, mais qu’est-ce que c’était que ce truc ? Me relevant, je me sentais tanguer, l’estomac retourné, cette fois j’étais certaine que j’avais abusé. Allant vers le salon, du moins c’est ce que je supposais vu que je prenais la direction qu’il avait pris en sortant de sa chambre, en tenant avec un air penaud l’étrange comprimé blanc d’un côté et le verre d’eau.
« C’est quoi ? »
Demandais-je en lui montrant le comprimé blanc qu’il m’avait posé sur sa table de nuit avec le reste. Je devais avoir les cheveux en bataille et une mine horrible mais je m’en fichais, pour l’instant. Ce dernier souriait et je me pinçais les lèvres avant de prendre place où il me l’avait demandé. Chaque mouvement me donnait la nausée, rassemblant mes pieds sous mes fesses, je l’entendais me demander ce qu’il m’avait pris et je levais les yeux vers lui. Qu’est-ce qu’il m’avait pris, sa question était loin d’être stupide. La mémoire me faisant défaut je grimaçais avant de répondre d’une voix hésitante :
« J’étais avec Robin, …. On se changeait les idées, on chantait, on dansait, … »
M’humectant les lèvres je posais le verre d’eau, je voyais bien qu’il était sur le point de perdre son calme, et sincèrement ce n’était pas tellement le moment qu’il m’hurle dessus, j’avais assez mal à la tête sans qu’il ne s’y mette. Je cherchais encore les raisons qui m’avaient poussé à me mettre dans un état comme ça. Il devait y être pour quelque chose.
Elle était apparue à mes yeux tel un ange... Un ange qui avait le gueule de bois mais un ange quand même. Il s'était passé quelque chose la veille quand j'avais été la chercher. Si avant j'avais eu du mal à croire qu'elle était ma femme maintenant que la soirée était passée je ne pouvais pas nier le fait que je voulais la protéger et ça ça montrait juste que j'avais trop d'attachement pour elle. L'hypothèse qu'elle était bien ma femme était en train de se confirmer. Elle me montra le cachet blanc et je riais légèrement à sa question. Elle était mignonne.
« Une aspirine. Met ça dans un verre d'eau et boit le. Tu auras moins mal à la tête après. »
Je lui montrais le verre d'eau sur la table. Il y avait également un verre de jus d'orange des tartines de beurre mais aussi des viennoiseries. Je prenais moi même une tartine de beurre et je commençais à manger tranquillement. Je devais bien peser mes mots. Je devais surtout ne pas m'emporter et je savais que ça allait être compliqué pour moi. Je finissais ma tartine et je bus une gorgée de mon café avant de relever les yeux vers elle.
« Oui ça j'ai bien vu. Et vous avez surtout bien bu. »
Elle était ronde comme un tonneau hier soir. Je me demandais si elle se souvenait des problèmes qu'elle avait causé. Je me demandais si elle se souvenait que ce très cher Robin des Bois avait voulu m'éloigner d'elle. Je me demandais si sa phrase « je ne veux pas y aller » avait vraiment de sens ou non. Etrangement cela m'avait blessé et c'était aussi à cause de cela que je lui demandais aujourd'hui des comptes. Elle ne pourrait pas s'en sortir aussi facilement sans explication. Reprenant quelques choses à manger, je lui reposais la question fatidique :
« Pourquoi tu as fais cela ? C'était stupide. »
Je ne me doutais pas que j'étais la raison de sa beuverie de la veille. Je ne me doutais pas qu'elle nous avait vu Neilina et moi. Moi je voulais juste comprendre pourquoi elle avait agi comme cela hier soir. Je voulais surtout comprendre et puis je voulais qu'elle comprenne que je ne pouvais pas accepter un tel comportement de sa part.
« Tu n'arrêtes pas de me dire que tu es ma femme mais je doute fortement que dans mon ancienne vie j'aurai accepté un tel comportement. La couronne que j'ai vu dans ta chambre.... Tu es une reine. Et une reine montre l'exemple. »
C'était dure comme paroles et sûrement disproportionné par rapport aux faits mais je n'avais toujours pas tous les éléments en main. Il me manquait toujours une partie de moi. Si j'avais eu mon cœur j'aurai su que parler comme cela à ma femme n'était pas la bonne solution mais je réapprenais tout avec elle et ce n'était franchement pas évident.
L'étrange pastille blanche était donc une aspirine capable de calmer la souffrance résonnant dans mon esprit. C'était bon à savoir. Ce dernier semblait s'amuser de mon manque de connaissance, ou bien était-ce simplement ma tête qui le faisait rire. L'un dans l'autre je ne me braquais pas. L'écoutant en mettant l'étrange aspirine dans l'eau j'ouvrais de grands yeux en voyant a réaction que cela créait en entrant en contact avec le liquide. Relevant les yeux vers Romain je l'interrogeais du regard, il était vraiment sérieux ? Ouais il semblait serein à l'idée de me voir boire cet étrange breuvage. D'ailleurs ce dernier commençait à manger tranquillement et je remarquais l'état de sa table de salon, il n'avait pas fait les choses à moitié pour le coup. Prenant le jus d'orange que je buvais lentement je tentais d'expliquer mon comportement d'hier. Je n'arrivais pas à mettre les mots sur les cause de mon ivresse. Une fois de plus il me demanda pourquoi j'avais fait ça en ajoutant que c'était complètement stupide comme comportement. Je ne pouvais pas le contredire, plus je tentais de me souvenir et plus mes maux de tête s'accentuait un peu comme si mon esprit refusait de s'ouvrir à son propre propriétaire. Grimaçant je passais une main dans mes cheveux complètement emmêlés, si bien que mes doigts se bloquèrent dans leur geste me forçant à récupérer ma main avant que je n'avale d'une traite l'étrange breuvage qu'il m'avait demandé de préparer. C'était dégelasse. Grimaçant je fermais les yeux comme une enfant, même mes potions étaient plus digestes. Ce fut pendant ce bref moment que Romain choisissait de remettre e cause mon intégrité et mon exemplarité. Quand il s'attaqua à ma couronne je le fusillais du regard tandis que mon poing se serrer et que le ciel grondait sa colère, déverrouillant mon esprit. Personne n'attaquait ma légitimité sur le trône qui m'avait retiré une partie de ma famille.
" A t'entendre j'étais nue sur le bar ! "
Lâchais-je entre mes dents avant que les images responsables de ma fameuse conduite d'hier soir ne me revienne en mémoire. Une fois de plus ce ciel gronda et je relevais les yeux vers lui, la souffrance se lisait forcément dans mes grands yeux verts. Tous me revenaient en pleine figure et je passais une main dans mes cheveux avant d'exploser de rire. Le rire plutôt que les larmes, desserrant mes poings je passais rageusement mes mains dans mes cheveux avant de cesser de rire pour prendre la parole, mes yeux remplis de larmes :
" Tu oses me parler d'exemplarité ! J'ai passé vingt-huit ans à défendre ta place dans le royaume blanc en plus de te chercher. Est-ce que tu as idée du nombre de seigneur qui est venu me demander ma main en échange d'une protection, sous prétexte qu'à leur yeux une femme ne pouvait gouverner sans un homme dans son lit ? A chaque homme que je renvoyais, ils finissaient par attaquer le royaume pensant certainement que je cèderais sous la menace. A chaque fois, j'ai chevauché Dawn et emmenée nos hommes à la bataille et j'ai gagné toutes les guerres, sans perdre un seul homme. J'étais le pire fléau que ses hommes avaient connu. Cette mascarade a duré plus de quinze ans, même les mages avaient fini par décréter que mon entêtement était devenu trop dangereux. En venant même à me proposer un mariage que je ne serais pas obligé de consommer avec la promesse que si je te retrouverais ce second mari s'effacerait pour te laisser la place. Le jour où ils m'ont proposé cela ils furent congédiés et avaient tous gouté à ma fureur ! Après un ultime combat où j'avais manqué perdre la vie cette fois, Alfred en a eu marre et ordonna à une partie de mes soldats de prendre les aigles dont Dawn pour aller retrouver Robin et le ramener au palais pour que je l'épouse. Quand j'ai appris la supercherie j'ai immédiatement ordonné à tous mes aigles de rentrer au palais et mis fin à cette nouvelle tentative. Ce fut la dernière fois qu'on tenta de me forcer à me marier. Mais toi pendant que moi je me battais seule contre tous à rester ta femme tu batifolais avec cette …. Cette femme ! "
C'était trop je ne pouvais pas rester assise, me levant gracieusement, je faisais les cent pas ivre de rage sans pour autant le lâcher des yeux avant de m'arrêter en serrant les dents.
" Tu veux savoir pourquoi je me suis retrouvée dans ce bar hier soir ? Je t'ai vu ! Je t'ai vu avec elle hier matin. Tu l'as embrassé juste sous mon nez. Tu n'as même pas capté que la rafale de vent qui s'est abattu sur vous c'était moi rappelant Dawn qui avait écouté ma première pensée qui avait été de tuer cette femme. Parce que oui la première idée que j'ai eu s'était de la foudroyer, mais je ne l'ai pas fait de peur qu'un éclat de foudre te blesse. "
Marquant une pause, je laissais échapper un rire de mes lèvres avant de poursuivre :
" Alors oui pour effacer ce que j'avais vu et calmer mes pulsions meurtrières j'ai bu et je me suis retrouvée dans ce bar où Robin a fini par me trouver. "
Fermant les yeux, pour tenter de me calmer je rouvrais les yeux l'image de lui avec cette femme n'arrivant pas à partir, preuve que cette soirée avait vraiment servie à rien. Ses derniers mots me revenant en tête, je finissais par lui tourner le dos, pour me concentrer sur l'atmosphère orageuse de l'extérieur avant de conclure d'une voix ferme dénudée de la moindre émotion :
" Ne me parle pas d'exemplarité, quand toi-même tu ne l'es pas ! "
Me retournant je le défiais de venir me reparler d'exemplarité. Je voulais voir comment monsieur Roméo Montaigu allait bien pouvoir se défendre. Tout en cherchant mes chaussures du regard pour pouvoir m'en aller de cette maison.
La robe de Juliette était toute mignonne mais un peu trop courte à mon goût. Je ne pouvais pas accepter cela parce que j'étais jaloux surtout qu'elle n'arrêtait pas de me dire que j'étais son mari. Si elle voulait batifoler avec un autre pourquoi me le répéter sans cesse ?
« Pas nue. Ta robe était courte. »
Oui elle était courte et bien trop courte à mon goût mais je ne devais pas me montrer aussi jaloux parce qu'au fond je ne savais pas si c'était le cas avant. En fait, j'allais reprendre un rôle que je ne connaissais pas et quand Juliette se rappela ainsi et qu'elle me donna une explication du pourquoi du comment de cette terrible soirée. Je l'écoutais et je me demandais une nouvelle fois si notre vie ressemblait à cela avant. Elle semblait jalouse mais en même temps elle était lointaine avec moi. Je ne comprenais pas son comportement et la partie manquante que mon corps n'aidait pas à me faire comprendre. Je ne me sentais même pas coupable au final. J'avais fait cela oui. Mais Neilina avait compter pour moi. Bien sur je ne pouvais pas lui dire comme cela. Il fallait que je sois plus courtois mais j'avais quitté la stabilité avec Neilina pour l'instabilité avec Juliette.
« Tu ne retiens que cela ? »
Elle ne retenait que ce qui l'arrangeait. Elle oubliait qu'elle n'était pas tout le temps à mes trousses pour me dire hey je suis ta femme vient on rentre à la maison. Non elle m'avait laissé et puis elle me mentait peut être. Je ne pouvais pas être certain qu'elle me disait la stricte vérité. Elle ne semblait pas se rendre compte des risques que je prenais pour elle mais par contre il fallait que je sois comme elle le voulait. Je posais ma tasse de café et je croisais mes bras contre mon torse.
« J'ai quitté une femme que je connais depuis vingt huit ans pour une femme dont je n'ai plus aucun souvenir. Je ne dis pas que ce j'ai fait est bien ou légitime mais tu ne peux pas me juger. »
Si elle pensait que je ferais que ce qu'elle souhaite elle se plantait. Je n'étais pas un homme qu'on menait par le bout du nez.
« Je ne te connais pas. Tu ne me connais pas. »
C'était brutal et dur comme paroles mais en même temps ce n'était que la stricte vérité. Les images que j'avais vu hier je ne voulais plus y croire. Je m'étais fourvoyé visiblement.
« Je sais juste que l'idée qu'il t'arrive quelque chose n'est pas quelque chose que j'accepte. »
Oui ça je n'arrivais pas à m'y faire. Je voulais qu'elle soit en sécurité. Je ne pouvais le nier.
« Si tu veux partir vas y. Mais ne revient jamais après ça. »
C'était aussi simple que cela. Je ne pouvais pas passer mon temps à attendre cette femme. Je doutais de plus en plus de la sincérité de Juliette mais bientôt je n'aurai plus de doute. Il me fallait juste mon cœur.
Je retiens que ça ? Bien entendu que je retenais que ça ! Pensais-je légèrement hystérique. J'avais toujours été jalouse, et j'avais toujours eu du mal à gérer ce type d'émotion. Roméo était l'amour de ma vie. Il était l'unique personne qui m'avait maintenu en vie pendant ses vingt-huit dernière année, pourtant il m'aurait été si simple de mourir. J'aurais été enfin libéré de toute cette culpabilité. J'aurais retrouvé ma sœur et mon fils. Si j'étais en vie c'était grâce à lui. Je m'étais pourtant préparée à l'idée qu'il aurait rencontré d'autres femmes. J'avais eu du temps pour ça. Je pensais que j'y étais préparée, mais le voir dans la réalité était beaucoup plus complexe à gérer que dans mes pensées. Ce dernier m'apprenait qu'il l'avait quitté et je sentais ma mâchoire se contracter avant que je ne murmure d'une voix désemparée :
" Tu quittes une personne en l'embrassant toi, faudra m'expliquer le principe "
Tout en disant cela, je m'étais retournée vers la fenêtre pour ne pas qu'il puisse admirer le mal qu'il me faisait. Je sentais une larme rouler sur ma joue et je me mordais les lèvres avant qu'il ne me pose le coup fatal en me disant que je ne le connaissais pas et qu'il ne me connaissait pas. Secouant la tête en signe de désespoir, je sentais mes cheveux chatouiller mes épaules, la voix brisée, je ne cherchais plus à faire bonne figure, me refusant même à lui faire face :
" Voilà un sujet sur lequel on est d'accord "
Il avait réussi, je baissais les bras. Essuyant mes larmes avant de passer ma main dans les cheveux noués je prenais une grande inspiration, ainsi donc tout était fini. La tumultueuse histoire de Roméo et Juliette prenait fin. Je pouvais rentrer au royaume pour me battre contre Ingrid. Romain mit fin à mes pensées en se contredisant comme toujours, il voulait que je sois en sécurité. En sécurité ? Jamais je n'avais compris cette notion, j'étais inconsciente et impulsive et en ce qui concernait ma propre survie je n'avais pas peur. C'était un fait. Me retournant je posais mon regard sur lui avec incompréhension avant que l'exaspération ne prenne le dessus quand il ajouta que je pouvais partir mais que j'avais pas intérêt de revenir après avoir passé la porte :
" Qu'est-ce que tu veux alors Romain ? "
Marquant une pause, je fermais les yeux avant d'avouer d'un timbre désespéré :
" Dit le moi parce que là je ne comprends plus rien. Tu me demandes de ne plus te quitter, que si je prends la poudre d'escampette de te prendre avec moi. Puis après tu me balances la vision de ton amante par la figure avant de me sortir ta jolie phrase sur le fait que l'on ne se connait plus et maintenant tu me dis ça. Par tous les diables qu'est-ce ce que tu veux que je fasse et j'appliquerais, mais dit le moi. Si je reste dans cette ville c'est pour toi pas pour moi. Si tu ne veux plus rien avoir à faire avec moi, dit le et je partirais. "
Ses mots me brisaient le cœur, mes poings étaient clos signe que mon corps et mon cœur refusaient parfaitement tout de cette option, mais mon esprit faisait la seule chose que la souveraine en moi devait faire. A défaut de sauver mon mariage, je pouvais toujours sauver mon peuple.
" Je t'en supplie Romain, dit moi juste ce que tu veux que je fasse, … S'il te plait… "
Mes derniers mots s'échappèrent de mes lèvres sur un ton de supplice, si c'était la vengeance qui l'animait, il pouvait se délecter de sa victoire. Il avait fait tomber la Reine Blanche à ses pieds. Il l'avait plongé à sa merci en ravalant un orgueil qui l'avait toujours maintenue la tête hors de l'eau. Sans l'armure de la Reine Blanche, je redevenais cette Juliette qui avait vu son âme brisée par la maison des cygnes. J'étais suspendue à ses lèvres attendant patiemment son verdict. Ce qu'il dira, sera clairement déterminant pour la suite, il me suffisait d'un passage à l'appartement pour écrire un mot à Louise, et un autre au cabinet de Durnik pour le remercier et m'en aller, je pouvais être partie avant la fin de la journée si tel tétait son souhait.
La froideur de Juliette était légitime et elle ne me faisait pas peur. Au final, je me rendais compte qu'elle était excessive dans son comportement mais je pouvais le comprendre. Elle était toujours là donc je me disais qu'il y avait peut être un peu d'espoir.
« Je ne pouvais la quitter autrement. »
Elle ne comprendrait pas. Je le savais mais c'était comme cela. Elle me demanda ce que je voulais et je baissais les yeux. Je ne savais pas ce que je voulais. J'avais été blessé quand je ne l'avais pas vu revenir vers moi et ça restait en travers de ma gorge. Ce que je voulais. C'était qu'elle arrête de jouer les diva, qu'elle arrête de me faire des reproches et qu'elle agisse.
« Agis. »
Je relevais mes yeux vers elle. Elle devait maintenant faire quelque chose mais pas comme hier soir. Si elle avait été blessée en me voyant avec Neilina et si elle m'aimait autant elle aurait dû débarquer chez moi pour me faire la peau, me hurler dessus ou même me frapper mais elle n'aurait jamais dû se mettre minable.
« Je voudrais juste que tu arrêtes de vouloir me changer. Si tu m'aimes tu sais qui je suis et ce que je suis aujourd'hui ne doit être totalement l'inverse de ce j'étais avant. »
Je ne pensais pas avoir changé du tout au tout. Il y avait eut toujours ce que je suis aujourd'hui au fond de moi. J'étais loyal et aujourd'hui j'avais choisi de lui être.
« Je veux que tu sois capable de voir que j'abandonne une partie de ma vie ici pour toi alors que je ne sais toujours pas qui tu es réellement pour moi. »
Mon cœur manquant était une véritable malédiction et il allait falloir que je le retrouve le plus rapidement possible. Il fallait vraiment que je me bouge pour retrouver l'ensemble de mes souvenirs.
« Je veux que tu te battes pour moi. Pas pour protéger notre royaume ou pour toi. Juste pour moi. »
Était-ce trop demander ? Qu'elle se batte pour moi et moi seul ? Pas pour un idéal juste pour moi. Il me semblait avoir compris que je m'étais battu pour elle et que j'aurai donné mon dernier souffle pour elle. Était-elle capable de se battre uniquement pour moi ? Je ne le savais pas. Je me le demandais. C'était une demande égoïste.
« Si tu t'en sens capable bien entendu. »
C'était son choix au fond. Je ne pouvais pas la forcer. Elle disait m'aimer mais pour le moment elle n'avait pas fait grand chose pour me séduire à nouveau. Elle n'avait pas tenté de rester avec moi tout le temps ou de me voir un maximum. Pour moi ce n'était pas comme cela qu'elle aurait pu me prouver ses dires. Elle aurait dû venir plus me voir, plus me harceler limite mais elle ne l'avait pas fait. Par contre elle savait me reprocher mon comportement. Elle savait me dire que je lui avais fait du mal mais elle oublie que j'étais venu la voir quand elle avait disparu. Elle avait oublié que j'avais fait un pas vers elle et qu'elle n'en avait pas fait en retour.
Je ne comprenais plus rien. J'avais perdu pied totalement. Je ne savais plus quoi faire. Je voulais partir parce que rester là en face de lui aussi interdite me faisait souffrir plus qu'autre chose, mais en même temps je ne voulais pas passer cette porte, pas après ce qui venait de se dire. J'étais tout bonnement plus perdue que je ne l'avais jamais été en sa présence. Ses mots résonnaient dans ma tête : " Tu ne me connais pas ". Mon regard posé sur lui, je fuyais son regard par pudeur mais aussi parce que je craignais de deviner ses pensées à travers ses derniers. J'attendais d'entendre sa réponse, il devait me le dire. Je ne pouvais plus continuer à naviguer à vue en marchant sur des œufs. Quand il me demanda d'agir je relevais la tête interdite, dans quel sens tu veux que j'agisse Roméo, songeais-je mon cœur battant vite, tandis qu'une nausée menacée de faire surface. Ce n'était pas le moment. M'humectant les lèvres j'attendais qu'il poursuivre, avant d'être giflé une fois de plus par ses propos. Le changer ? Je n'avais jamais voulu faire ça. Qu'est-ce qui lui avait fait penser ça ? Sentant de nouvelles larmes monter inonder mes pupilles, je redoutais toujours le moment où il me demanderait de m'en aller. Mais heureusement, je ne l'entendais pas prononcer ses mots. J'étais tellement persuadée qu'il allait les prononcer que je restais interdite face à sa demande.
" Tu ne veux pas que je parte alors ? "
Demandais-je moi-même étonnée par sa réponse tout en souriant légèrement, telle une enfant à qui on aurait donné sa friandise préférée malgré le fait qu'elle avait fait une bêtise. Je ne savais pas encore comment est-ce qu'il voulait que j'y travaille je me battais toujours pour lui mais visiblement de la mauvaise manière. Je n'avais jamais eu besoin de le séduire par le passé, ni même encore de déplacer des montagnes pour le garder à mes côtés. Je ne savais pas comment je devais m'y prendre. Mais je me contentais de la bonne nouvelle qu'il venait de me donner. C'était mieux que rien. Je pouvais y arriver de manière plus visible. M'avançant vers lui d'un pas hésitant je me baissais à sa hauteur avant de déposer un baiser sur sa joue.
" Je suis désolée pour hier soir, … "
Murmurais-je d'une voix légèrement honteuse avant de me relever, une grosse partie de moi regrettait ce que j'avais fait, mais il y en avait toujours une qui avait mauvaise la trahison de Romain et qui refusait de croire qu'il l'avait quitté cette femme. Lissant les pans de ma robe, j'esquissais un léger sourire en repensant à la remarque de Romain sur la longueur de ma robe. Elle arrivait jusqu'aux genoux, en mon sens elle n'était pas si insolente que cela.
" Tu la trouves trop courte ? "
Demandais-je avec un air légèrement taquin, tout en regardant la longueur de cette dernière en tournant légèrement sur moi-même :
" Je te jure que dans le magasin où Elise m'a emmené ce n'était vraiment pas la plus courte … "
Les souvenirs de cette après-midi shopping avec celle qui avait été une amie fidèle pendant mon enfance me fit sourire. Je l'entendais encore se moquer de moi quand je m'insurgeais devant les tenues qu'elle m'avait fait essayer. S'il trouvait celle-là courte j'osais à peine imaginer ce qu'il aurait pensé de cette journée essayage.
La soirée de la veille avait été dure émotionnellement parlant et la matinée était aussi dure. Elle semblait maintenant s'apaiser et j'espérai pouvoir la garder encore un moment auprès de moi. Mais elle semblait plutôt vouloir rester. Je lui disais que je ne voulais pas qu'elle parte. Loin de là. Je voulais qu'elle reste avec moi, tout le temps. Elle était surprise et elle me redemanda si je voulais qu'elle parte. Je souriais face à son air mutin.
« Jamais. »
J'avais répondu très rapidement. C'était limite un cri du cœur – que je n'avais toujours pas retrouvé mais chut. J'avais vraiment peur qu'elle parte. Si elle partait je n'aurai plus personne. J'avais fini par accepté qu'elle soit ma femme et je voulais la rendre fière. Je voulais qu'elle soit heureuse de me présenter comme son mari. Elle finit même par s'approcher de moi pour me déposer un baiser sur la joue. Je me sentais plus apaisé. Elle me parla de sa robe. C'est vrai qu'elle n'était pas vraiment courte mais je la trouvais trop courte quand même. Hier soir quand elle était assise au bar un peu penché ça faisait court. Ça m'a fait vrillé d'ailleurs.
« Quand tu te penches. On peut voir dessous. »
Moi jaloux ? Totalement mais je ne comptais pas l'avouer. Enfin elle le savait. Je détestais imaginer des hommes regardant ma femme. Puis elle me dit qu'elle avait essayé des robes beaucoup plus courtes ce qui ne m'enchanta pas vraiment mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Et puis Elise ce n'était pas du tout masculin comme prénom.
« Tu as bien fait de choisir celle-ci alors.... Qui est Elise ? »
Je ne me souvenais plus d'elle et je ne savais pas si ça n'allait pas la rendre triste. Du coup un léger blanc se fit entre nous. Je me levais et je m'approchais d'elle pour la prendre dans mes bras. J'enfouissais mon nez dans son cou et je lui murmurais :
« Tu veux bien rester avec moi aujourd'hui. »
Je relevais mon nez vers elle et je déposais un baiser sur sa joue avant de l'embrasser vraiment. Je prolongeais le baiser un peu avant de poser mon front contre le sien.
« Je ne voulais pas te faire de la peine tu sais. »
Je la regardais dans les yeux. Je voulais qu'elle voit dans ces derniers que je ne lui mentais pas. Je m'en voulais vraiment.
J’avais l’impression que ma tête allait exploser sous peu. J’avais clairement trop bu je ne pouvais pas le nier. Sans compter que jouer à chaud/froid avec mon mari qui ne se souvenait pas de sa véritable histoire mais qui se permettait de juger le moindre de mes faits et gestes. J’étais fatiguée, perdue, ce combat était perdu d’avance. Il m’avait remplacé. Je l’avais vu il ne pouvait le nier, et il tentait même pas, pourtant il ne voulait pas que je parte. Ses mots, me donnaient un air candide. Il ne mettait pas la fin à notre histoire, mais allait-il continuer de me torturer en me faisant vivre des hauts et des bas, relatif au gré de ses humeurs. Je n’en savais rien, mais s’il me demandait de rester je devais le faire, alors je changeais de discussion après avoir tenté un traité de paix par un baiser sur sa joue. A cet instant, c’était tout ce dont j’étais capable. Ma robe fut donc la première cible, et je laissais échapper un léger rire gêné face à sa remarque.
« Oh, heu … je n’avais pas fait attention »
Avouais-je d’une voix baisse tout en sentant ma main définir la fin de mon jupon pour essayer d’imaginer ce qui pouvait se voir quand je me baissais. Je l’entendais à peine me féliciter sur mon choix avant que sa question ne me mette une claque. Bien sûr, comment pouvait-il la connaitre ? Ce dernier dû me rendre compte de mon malaise et se leva pour me prendre dans ses bras. Lui rendant avec hésitation son étreinte je répondais sur un ton faussement détaché :
« C’est la marquise de Carabas, mon ami d’enfance. Sa famille était alliée au Capulet quand on a disparu, elle était la seule à savoir que nous n’étions pas morts… »
Ce dernier enfouissait son visage dans ma chevelure en vrac, et malgré toutes mes réticences que m’envoyaient ma fierté, je ne pouvais le repousser. Ma prise sur lui se resserra légèrement, avant qu’il me demande de rester avec lui pour la journée. Serrant mes lèvres l’une contre l’autre je finissais par répondre en un souffle :
« D’accord »
Ce fut ce moment-là qu’il choisissait pour relever les yeux vers moi pour me faire un baiser sur la joue avant de m’embrasser vraiment. Je lui rendais son baiser plus par habitude que par la même dévotion et le même amour qu’avant. Je me doutais qu’il allait s’en rendre compte, mais je ne pouvais pas faire autrement. Il m’avait blessé. Jamais il ne m’avait fait autant souffrir dans ses actes. Ce dernier posa son front contre le mien, me forçant à le regarder droit dans les yeux. Il s’y était toujours pris comme ça et c’était sans doute ça le pire. Même si mon mari était plus là, il se comportait comme lui parfois. Je voyais qu’il était sincère, il s’en voulait. Il était sincère.
« Comment voulais-tu que je prenne ça bien ? »
Lâchais-je légèrement exaspéré, mais sans être énervé. J’étais seulement fatiguée et attristée par la situation.
« Tu es toute ma vie »
Murmurais-je avant de poser un baiser dans son cou en brisant l’étaux de ses yeux, s’il voulait que je voie sa sincérité, je n’avais pas envie qu’il ne voit ma tristesse à moi. Toujours dans ses bras je prenais une grande inspiration, je relevais la tête vers lui avec détermination. Je finissais par poser la question qui allait finir par me rendre folle.
« Est-ce que tu l’aimes ? »
Mon cœur s’affolant je faisais attention à ne pas trop paniquer en me cachant derrière le masque de la reine :
« Ne me mens pas s’il te plait, je te jure que je ne m'énerverais pas, je veux juste la vérité»
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Sam 6 Jan - 21:52
