Eve Copland

Eve me conseilla de me méfier et je lui souriais avec un air mesquin. Me méfier mais de qui d’elle ? Elle le savait elle n’était pas de taille face à moi. Je le voyais dans ses yeux, elle me craignait autant qu’elle me détestait. Face à mon ironie, j’hochais un sourcil amusé. Me voir mourir, c’était son souhait.

« Non, je crois qu’un grand nombre de personne nourrissent cet espoir, que tu en fasses partie ne m’étonne pas. Cependant, évite de miser sur les vulgaires humains pour cette besogne, Eve, ça t’évitera les déceptions dans ce genre. »

Notais-je d’un air nonchalant. Au fond d’elle Eve ne souhaitait pas me voir morte, pour la bonne et simple raison que ma vision lui rappelait ce qu’elle ne voulait pas devenir. Elle avait peur de laisser la vraie puissance la saisir. Elle avait peur de devenir celle qu’elle était vraiment. J’apprécias Eve, au plus profond de moi je l’aimais bien c’était pour cela que je n’avais jamais tenter de la tuer ou de la destituer pour faire régner la tyrannie sur le monde des fées. Elle était comme moi avant que je ne devienne Maléfique bien entendu.

« Personne en es-tu bien sûr ma chère ? »

Demandais-je avant de lui sourire. Je le savais. Je savais ce qu’elle avait fait pour devenir celle qu’elle avait toujours voulu être. Jamais elle n’acceptera ma puissance. Jamais elle n’acceptera de voir ce dont j’étais capable.

« Je sais que tu as trahi ta famille, une trahison qui a engendré la mort de ta sœur. Pourtant tu l’aimais plus que tout le reste. Ta mère ne te l’a jamais pardonné, et elle n’a jamais accepté que tu sois devenue la fée bleue, la reine des fées. »

Marquant une pause, je caressais la boule de cristal sur ma canne :

« Ta plus grande peur est que tout le monde l’apprenne, alors Eve est-ce que je me trompe de personne ou est-ce que j’ai raison ? En toute honnêteté bien entendu. »

Si elle me mentait, je serais contrainte d’ouvrir le portail temporel qui lui ferait revivre ses moments douloureux. Une alternative que je ne préférais pas appliquer, après tout j’étais venue en « amie » non pour la torturer. M’asseyant sur le banc à ses côtés, je laissais échapper un soupir :

« Je sais tout de toi Eve, mais toi comme tout le monde tu ne sais rien de moi. Enfin, tu dois être celle qui en sait le plus, mais au final tu ne sais rien. »

Maléfique

« Les humains ne sont pas vulgaires comme tu le dis Maléfique, les humains différents de nous, c’est tout. Je pense que tu devrais tout de même t’en méfier, enfin, je dis ça…après tu fais comme tu le veux. Peut être qu’au fond, tu as raison, je serais plus apte à te tuer moi-même qu’ils pourraient le faire eux. » dis-je à la jeune femme.

Ce n’était pas dans mes intérêts, je ne voulais pas tuer Maléfique, à quoi cela me servirait ? Et puis au fond de moi, je ne voulais pas qu’elle disparaisse, parce que pour tout avouer, elle était pour moi ce que je ne voulais pas devenir. Je savais pertinemment que si je le voulais, je pourrais être à son niveau mais je ne le voulais pas. J’étais la fée bleue et je devais être digne de ça. Devenir comme Maléfique, c’était goûté au mauvais côté du pouvoir et c’est quelque chose qui me répugnait au plus haut point. Mais je me trompais sur mon passé, une personne savait, une personne savait que ma mère était morte en vain en me léguant le royaume, que j’avais fait tué ma soeur avant d’abandonner mon royaume et tout les habitants au chaos de la guerre. Je n’avais jamais été digne d’être reine et ça, je ne voulais pas qu’ils le sachent, personne ne devait savoir mais elle…elle, elle le savait.

Faisant disparaître ma baguette, je posais mon regard sur la boule de cristal sur la canne de Maléfique avant de reprendre la parole.

« Je sais. » furent les premiers mots qui sortirent de ma bouche « Je sais que tu connais mon passé Maléfique, toi plus que personne. Je sais que tu sais qui je suis. Mais eux…je ne veux pas qu’ils le sachent, ils ne doivent pas savoir. » ajoutais-je.

Etais-je véritablement en train de plier devant Maléfique ? Je me révulsais moi-même mais elle nourrissait la peur qu’il y avait au fond de moi, j’avais peur, peur de ce qu’elle pourrait faire, peur de ce qu’elle pourrait dire, elle connaissait tout de moi, elle avait la preuve de tout. M’asseyant sur mon fauteuil, je vains à lever le regard vers mon ancienne amie.

« Maléfique, ne leur dit rien, je te le demande comme ton ancienne amie. S’ils l’apprennent, je perdrais ma crédibilité, ils ne me feront plus confiance et une bonne partie de mes pouvoirs reposent sur eux. Tu le sais. Ils fondent beaucoup d’espoir en mes capacités, il paraît même qu’ils m’appellent l’étoile des souhaits dans ce monde. » dis-je avant de reprendre « mais là n’est pas la question, je te demande juste de ne rien dire, s’il te plait, je ferais ce que tu veux mais garde ce que tu sais pour toi, je t’en conjure. » dis-je alors que mes yeux bleus ne quittaient pas les siens.